Bienvenue à la 27e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui de 15 h 32 à 17 h 32. Dans le cadre de notre étude sur les pratiques d'approvisionnement au sein de Services partagés Canada, nous allons entendre les représentants de Services partagés Canada. Ensuite, nous discuterons des travaux du Comité.
Au passage, j'aimerais rappeler à tous les participants qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de votre écran.
Pour veiller au bon déroulement de la séance, j'aimerais vous demander de suivre quelques règles. Les services d'interprétation en vidéoconférence fonctionnent essentiellement comme dans une réunion traditionnelle du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais et le français. Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Quand vous êtes prêt à parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous n'avez pas la parole, votre micro doit être désactivé.
Si un membre du Comité veut invoquer le Règlement pendant la séance, assurez-vous que votre micro est activé et dites « J'invoque le Règlement » pour attirer l'attention de la présidence. Le greffier et les analystes participent à la séance virtuellement aujourd'hui. Si vous avez besoin de leur parler pendant la séance, vous pouvez leur envoyer un courriel à l'adresse courriel du Comité. Vous pouvez aussi appeler le greffier sur son téléphone cellulaire.
Pour ceux qui participent depuis la salle du Comité, je vous rappelle que vous devez porter un masque en tout temps sauf lorsque vous êtes assis et tant qu'il est impossible de respecter la distanciation sociale.
J'invite maintenant les témoins à nous présenter leurs déclarations préliminaires.
Allez-y, monsieur Glover.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à discuter du rapport de Gartner Canada sur les données de base pour la matrice de décision concernant l'approvisionnement en réseautique, que vous avez reçu. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour répondre à toute question du Comité sur ce rapport.
[Traduction]
Monsieur le président, je tiens à dire d'emblée que j'ai le plus grand respect pour votre comité et son importante fonction dans notre démocratie. J'adhère entièrement aux travaux du Comité et je suis déterminé à aider ses membres à comprendre comment Services partagés Canada travaille à moderniser les réseaux pour améliorer la prestation des services à la population canadienne.
Je suis ici aujourd'hui pour vous donner le plus d'information possible afin de vous aider à y arriver. C'est également pourquoi, en réponse à la demande du Comité, j'ai fourni de l'information supplémentaire que vous n'aviez pas demandée; j'espère cependant que le Comité trouvera cette information utile et qu'elle répondra aux questions qu'il nous avait précédemment posées, aux membres de mon organisation et à moi.
En tant que président de Services partagés Canada, je suis cependant tenu de gérer nos données de manière conforme aux diverses priorités, y compris nos processus démocratiques, l'intégrité des renseignements exclusifs ainsi que la sécurité nationale. Cela dit, sachez que je suis déterminé à aider le Comité dans ses efforts visant à comprendre l'espace réseau.
En tant que président de Services partagés Canada, j'appuie la ministre du Gouvernement numérique afin de donner aux fonctionnaires fédéraux les outils et l'infrastructure de TI dont ils ont besoin pour offrir les programmes et les services auxquels les Canadiens et Canadiennes s'attendent à l'ère numérique: c'est-à-dire des services offerts sur des réseaux sécuritaires et fiables.
Lorsque Services partagés Canada a été créé, il a hérité de nombreux réseaux ministériels indépendants et non conventionnels. J'encouragerais les membres du Comité à consulter le document Prochaines étapes de la modernisation du réseau, en particulier les pages 11 à 15, qui expliquent en détail ce dont nous avons hérité et ce qui a changé au fil du temps. À mesure que nous poursuivons notre travail, nous adoptons une approche d'entreprise axée sur la modernisation. Cela veut dire que nous continuons à consolider, à normaliser et à moderniser les réseaux dans l'ensemble du gouvernement.
Il est essentiel que le gouvernement du Canada suive le rythme et, comme l'a montré la pandémie, c'est encore plus critique en situation de crise. Au cours de la dernière année, nous avons réussi à nous adapter rapidement lorsque les changements urgents sont devenus nécessaires. Nous avons adopté des solutions numériques pour relever des défis sans précédent, et ce, à la vitesse de l'éclair. Nous avons réussi à accroître la capacité du réseau, à offrir un accès à distance protégé élargi et à déployer des outils de collaboration qui ont permis aux fonctionnaires de travailler à distance et en toute sécurité.
Toutefois, la complexité et le rythme des changements dans l'environnement numérique veut dire que nous devons être prêts à réaliser continuellement d'importantes mises à niveau et de grandes innovations techniques, comme l'infrastructure définie par logiciel, où l'infrastructure et les fonctions de TI critiques comme les centres de données, sont entièrement automatisées et programmables. Nous devons également nous assurer d'avoir l'infrastructure de TI nécessaire pour tirer parti des technologies émergentes, comme l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique, la capacité 5G et les autres innovations possibles qui pourraient transformer la prestation des services au gouvernement fédéral, par exemple les superordinateurs multi-utilisateurs, et, avec le temps, l'informatique quantique.
À mesure que nous avançons, nous discutons avec l'industrie avant de mettre en place les mécanismes contractuels à long terme pour mettre en œuvre un ensemble commun de services offerts à tous les ministères et aux partenaires, plutôt que les services personnalisés qui existent aujourd'hui. À cette fin, SPC est en voie d'élaborer une stratégie d'entreprise en matière de réseau et de sécurité pour faciliter l'accès au réseau et au nuage, accroître la mobilité et assurer la prestation de services de manière agile à nos partenaires. Le nouveau modèle harmonise nos priorités sur celles du gouvernement pour nous permettre de travailler plus intelligemment et plus efficacement et d'assurer une plus grande fiabilité.
Pour élaborer cette stratégie, nous devons consulter des tiers afin de garantir que notre approche est adaptée, qu'elle reflète les tendances et qu'elle repose sur une saine gouvernance. Dans ce contexte, SPC a fait appel, de manière proactive, à Gartner, une société de recherche et de services-conseils. Nous avons demandé à Gartner d'examiner notre documentation sur la réseautique et la sécurité, de nous conseiller sur une approche de prise de décisions pour l'approvisionnement futur en équipement de réseautique et d'examiner des études de cas particulières au sein du SPC afin d'obtenir un avis et des conseils sur les décisions que nous avons prises en matière d'approvisionnement en équipement.
Gartner a présenté un certain nombre de recommandations — nous vous les avons communiquées — pour s'assurer que notre documentation suit les stratégies standard de l'industrie, pour nous aider à normaliser la façon dont nous nous approvisionnons en équipement, au moyen d'achats ouverts et concurrentiels, et pour nous doter de mécanismes d'examen que nous pourrons suivre si nous devons nous écarter de cette approche. Ces recommandations ont également donné à SPC d'autres approches possibles pour l'aider à équilibrer les risques techniques et les risques sur le plan des opérations, de la sécurité et des approvisionnements et à créer une stratégie en matière de réseau qui favorise la reddition de comptes et la transparence.
Nous avons par la suite mis à jour notre document de stratégie et l'avons publié sur le site Canada.ca.
Dans le document Prochaines étapes de la modernisation du réseau, nous demandons à nos partenaires de l'industrie de nous faire part de leurs commentaires sur notre état futur. Cette stratégie évoluera à mesure que SPC travaillera avec l'industrie dans le cadre d'un processus d'approvisionnement collaboratif et suivra le rythme des changements technologiques et des innovations.
Pour faire notre travail, nous devons, comme organisation, entretenir des relations positives et efficaces avec les fournisseurs. Je prends très au sérieux les divulgations d'information qui pourraient nuire à cette relation. Je suis conscient des pouvoirs de la Chambre des communes d'ordonner la production de documents et du rôle des députés qui doivent demander des comptes au gouvernement. En tant que haut fonctionnaire, une partie de mon travail consiste à concilier l'exercice de ces privilèges avec d'autres, notamment la sécurité nationale, le secret du Cabinet et la confidentialité de l'information opérationnelle.
Dans le rapport que je vous ai fourni, j'ai laissé les passages qui ont été caviardés pour protéger les données jugées confidentielles, conformément aux pratiques de divulgation publique de ces informations, et j'ai donné les raisons de ces choix.
Rendre ces informations publiques reviendrait non seulement à rendre publiques la propriété intellectuelle et les informations commerciales sensibles de Gartner, mais pourrait également porter préjudice aux fournisseurs qui font partie de cette recherche. Nous avons examiné le rapport et avons seulement supprimé les parties qui constitueraient un risque pour la sécurité ou qui pourraient mettre en péril nos partenaires de l'industrie.
Nous prenons au sérieux le besoin de transparence ainsi que la nécessité de protéger les informations exclusives des entreprises qui nous les ont confiées.
[Français]
Je vous remercie. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être avec nous.
Monsieur Glover, je tiens sincèrement à vous remercier. Je vois aussi que M. Davies est avec nous aujourd'hui. J'ai entendu de la part des fournisseurs de bons commentaires sur le travail de M. Davies. Vous avez fait une bonne embauche, d'après ce que j'ai entendu dans le milieu. Cela ne me concerne pas directement, mais je voulais le dire par votre entremise, monsieur le président.
Monsieur Glover, je ne vais pas vous demander de justifier le caviardage. Vous nous avez donné une bonne analyse, et il nous incombe à nous, les parlementaires — si je compare cela à l'approvisionnement militaire —, de demander à connaître toutes les exigences relatives à un approvisionnement donné. Pour des raisons très évidentes de sécurité nationale, ces exigences ne seraient pas communiquées au Comité, même si nous en avons fait la demande. Je comprends pourquoi vous avez fait ces caviardages, et j'accepte vos raisons.
Revenons au sujet à l'ordre du jour. Je sais que vous et moi avons discuté en novembre, juste avant les fêtes, à propos de... Je vais citer un autre rapport de l'entreprise Gartner, à propos de la présence de deux FEO dans le réseau, que ce soit dans le réseau étendu, le réseau local ou les centres de données, et pourquoi cette question est importante.
À ce moment-là, vous aviez reconnu que SPC avait bien un peu de travail à faire pour cesser de dépendre autant d'un vendeur en particulier et pour fournir deux environnements de FEO dans ces réseaux particuliers.
Je sais que SPC est en train de mobiliser le milieu des fournisseurs. D'après ce que j'entends maintenant, ce n'est pas une première pour SPC. Vous l'avez fait en 2014, dans le cadre d'un autre processus d'approvisionnement. Je veux donc savoir comment, en tant que président de Services partagés Canada, vous allez montrer cette fois au milieu des fournisseurs que vous êtes sérieux pour ce qui est de passer à un environnement à FEO unique à un environnement à deux FEO?
Comment allez-vous démontrer au milieu des fournisseurs que ce sont vos objectifs à court terme?
:
Pour répondre brièvement, par la transparence et la documentation. Si vous consultez certains documents que j'ai annexés à la réponse à la demande du Comité, vous verrez que nous avons l'intention d'être très transparents avec vous, avec les fournisseurs et avec tous les Canadiens et Canadiennes à propos de ce dont nous avons hérité, de notre situation actuelle et de nos objectifs pour la suite des choses.
Nous allons aussi travailler avec l'industrie afin qu'elle comprenne quels sont nos objectifs et comment nous les avons définis, afin que les entreprises puissent en tenir compte au moment d'élaborer leurs technologies et que nous puissions les intégrer dans nos approvisionnements à venir. Nous allons également passer à une approche ouverte. Ce sera ainsi plus facile pour nous d'accueillir plus de fournisseurs dans cet écosystème.
Pour être honnête, cela ne garantit pas toujours que d'autres fournisseurs vont gagner. Nous avons lancé deux processus d'approvisionnements génériques ouverts, et l'un des contrats a été remporté par Cisco, une entreprise qui attire beaucoup d'attention ici. L'autre a été remporté par Juniper.
Nous serons donc ouverts et transparents. Nous consulterons l'industrie pour l'informer de nos besoins et des raisons de ces besoins. Nous inviterons l'industrie à nous aider à travailler avec nous pour peaufiner nos exigences technologiques afin que nous puissions tirer parti des technologies de pointe, et nous allons adopter l'approche de réseaux plus ouverts, définis par logiciels et utilisant la sécurité Confiance nulle, dont parlait Gartner. Chacune de nos mesures sera entièrement transparente.
La dernière chose que je dirais, dans le même ordre d'idées que les recommandations de Gartner, c'est que, souvent, les ministères nous présentent des exigences et demandent d'avoir recours à un fournisseur unique. Ils veulent du prêt-à-l'emploi et n'accepteront rien d'autre, parce que le risque est trop élevé. Nous avons mis sur pied un comité d'étude pour examiner chacune de ces exigences et les contester, pour nous assurer qu'elles correspondent à ce qui est demandé.
S'il faut un fournisseur précis, parce qu'il faut quelque chose de prêt-à-l'emploi et que le risque est trop élevé ou les délais trop serrés, nous allons l'accepter et nous serons transparents par rapport à cela. Dans le cas contraire, nous avons maintenant un processus de rechange; nous n'avons pas à simplement accéder à la demande d'un ministère qui exige un fournisseur unique. Nous remettons en question chacune de ces exigences, maintenant.
:
Merci, monsieur le président, de la question du député.
Je ne veux pas me répéter, mais cela figure dans le document sur les prochaines étapes, et nous travaillerons avec l'industrie pour préparer des plans pluriannuels. Si vous consultez certains des documents que nous vous avons transmis, il y a des objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme, et nous avons besoin de la coopération de l'industrie pour atteindre ces objectifs. Nous sommes conscients du fait que cela ne va pas arriver du jour au lendemain.
Tous nos plans stratégiques à court, moyen et long termes sont présentés, et l'industrie va pouvoir travailler avec nous à mesure que la technologie évolue. L'une des critiques les plus fréquentes des représentants de l'industrie c'est que, quand nous leur demandons quelque chose, nous faisons comme si nous « connaissions déjà la solution », et cela fait que nous tournons le dos à beaucoup d'innovations potentielles et de possibilités. C'est donc pourquoi nous voulons travailler avec eux avant de finaliser nos plans.
Au bout du compte, ils vont savoir quels sont nos objectifs à court, moyen et long termes, et nous les consulterons et réviserons le plan avec eux.
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Je me ferai un plaisir de consulter à nouveau notre conseiller juridique pour examiner davantage la question et répondre par écrit.
Ma réponse est la même que tout à l'heure. À ma connaissance, les dates hypothétiques des réunions du Cabinet constituent de l'information confidentielle qui ne doit pas être divulguée. Nous n'avons transmis à Gartner aucun renseignement confidentiel précis du Cabinet. Je ne devrais pas continuer de parler du fait qu'il y a fait référence ni le mentionner dans les divulgations publiques. C'est ce que je comprends, par rapport à cela.
Je comprends que cela ne plaît pas à certains membres du Comité aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de consulter à nouveau notre conseiller juridique pour m'assurer que la réponse est complète, mais je vais m'en tenir là aujourd'hui. Nous avons fait énormément de consultations et avons examiné très sérieusement chacune de ces informations avant de décider de les caviarder.
Je vais quand même réexaminer la question et mettre ma réponse à jour si j'ai manqué quoi que ce soit.
:
Je vous remercie de votre question encore une fois.
À mon avis, c'est tout à fait possible.
[Traduction]
C'est tout à fait possible qu'il y ait du lobbying. On parle d'énormes contrats d'approvisionnement. Si vous regardez les valeurs en dollars que je vous ai transmises par rapport à ce que nous faisons, vous voyez que, pour chaque entreprise qui remporte un contrat d'approvisionnement, il y a plusieurs perdantes.
Donc, il est évident que chacune de ces entreprises emploie des lobbyistes qui essaient de faire du lobbying, et ce, à tous les échelons.
C'est donc pourquoi l'intégrité du processus est incroyablement importante pour moi. Je veux que le processus résiste au lobbying, parce que nous savons qu'il y en a toujours.
:
Je n'avais pas compris le mot « entreprise ». Je vous remercie.
[Traduction]
Une approche d'entreprise consiste à regrouper les ministères — à les voir comme une seule entreprise — et, plutôt que de travailler dans le réseau individuel de chaque ministère, nous voulons les intégrer dans des réseaux standard simplifiés. Même si nous avons, par exemple, beaucoup d'équipement de Juniper ou de Cisco ou de n'importe quelle autre entreprise de l'écosystème, l'équipement peut être configuré différemment; ce n'est pas standard.
Prenons, par exemple, les terminaux Interac que nous utilisons tous les jours. Qu'arrivera-t-il si un de ces appareils était configuré un peu différemment ou que la façon de s'en servir était légèrement différente? Nous voulons adopter une approche d'entreprise pour faire en sorte que l'expérience utilisateur soit la même, qu'elle soit uniforme. Cela nous permettra de regrouper les exigences afin d'obtenir un meilleur prix pour les Canadiens et les Canadiennes, d'améliorer nos services et, à dire vrai, de réduire les coûts au fil du temps et d'accroître la fiabilité.
Cela s'inscrit dans ce que Gartner... On veut réduire le nombre de fournisseurs et passer à un environnement plus petit, plus stable et plus prévisible. C'est ce que nous voulons dire par une approche d'entreprise.
:
Je voulais faire un commentaire en terminant... Cela ne vous est pas adressé, monsieur Glover.
J'aimerais simplement exprimer mon inquiétude à propos de cette nouvelle justification proactive et hypothétique des secrets du Cabinet, qui ne viennent pas du Cabinet et qui constitue, à mon avis, une violation de plus à la transparence et à l'ouverture du gouvernement, et cela, par un gouvernement qui prétend être ouvert par défaut. J'espère que nous, en tant que comité non partisan, trouverons des façons de faire savoir au personnel que... À ma connaissance, par l'intermédiaire des membres du Comité et des lettres de mandat des ministres, ils doivent être ouverts par défaut.
J'ai simplement l'impression que cela n'est pas fait, et je suis surpris de voir s'établir un précédent qui fera que, quand d'autres hauts fonctionnaires vont venir témoigner devant nous, ils diront: « Hypothétiquement, cela pourrait être un secret du Cabinet, alors, nous avons décidé proactivement de ne pas transmettre l'information. »
Voilà ce qui me préoccupe, et je vais écouter la prochaine série de questions avec attention. Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins d'être avec nous aujourd'hui et de leur service pour le Canada.
Je veux prendre un moment pour un bref cours d'histoire. Services partagés Canada était bien sûr une création du gouvernement Harper, un gouvernement connu pour avoir réalisé des économies en vue de créer un déficit bidon et qui a tellement sous-financé l'organisation qu'elle n'avait pas les gens, l'équipement ou les fonds nécessaires pour accomplir le travail qu'elle s'était vu confier, qui était essentiellement de fournir l'infrastructure de TI et le réseau fédérateur du gouvernement du Canada.
Il est intéressant de voir que, maintenant, à peu près cinq ans plus tard, nous questionnons le président de Services partagés Canada sur les tentatives visant à corriger cet état des choses, ou à tout le moins, sur un élément très important de ses tentatives pour le faire, en insistant pour qu'il divulgue des renseignements confidentiels, et ce, dans un contexte public.
M. McCauley ou Mme Harder ou Mme Vignola insisteraient-ils pour que nous divulguions les codes concernant une mission de chasseurs? Insisteraient-ils pour que nous divulguions des mots de passe liés à des infrastructures essentielles?
:
Cela répondra, je l'espère, aux questions d'autres députés concernant la raison pour laquelle certains éléments d'information ont été retenus.
Quand je suis arrivé à Services partagés il y a deux ans, plus de 400 pannes imprévues survenaient chaque jour. Au cours de la dernière année, nous avons subi presque 80 000 pannes imprévues. C'est environ 200 par jour. Cela tient à l'état de l'infrastructure; donc, nous avons apporté des améliorations importantes. Sur ces pannes imprévues, le nombre critique est assez faible, mais il est important, soit environ 300 — juste un peu moins de 300 pannes critiques. C'est lorsque les services offerts aux Canadiens ou aux fonctionnaires qui ont désespérément besoin de ces services pour faire leur travail ne sont pas offerts pendant une période prolongée.
Nous nous dépêchons de réparer certains de ces vieux systèmes désuets plus rapidement qu'ils ne brisent pour nous assurer que les fonctionnaires ont les outils dont ils ont besoin pour servir les Canadiens.
Les questions relatives à la sécurité que nous, par exemple... La raison pour laquelle nous ne voudrions pas divulguer l'emplacement d'un centre de données... Chaque jour, comme M. Scott Jones l'a affirmé devant le Comité, nous interceptons deux milliards d'activités malveillantes: chaque jour. Ce ne sont pas des cybermenaces théoriques, elles sont réelles. Elles sont organisées et elles visent désespérément à connaître les détails de notre architecture et l'emplacement de cette architecture.
J'assumerai donc tout à fait ma responsabilité pour protéger ces renseignements, parce qu'ils sont les actifs de la nation que le gouvernement utilise pour servir les Canadiens.
:
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, j'ai tenté d'être transparent, reconnaissant la nature importante de l'étude que vous entreprenez. Nous voulions être très clairs et transparents avec vous par rapport à notre orientation concernant la nature du réseau. On parle beaucoup d'interopérabilité et de l'approche d'entreprise. Nous vous avons transmis le document « Prochaines étapes de la modernisation du réseau ».
Je pense que les gens voient souvent le réseau comme une chose simple. Nous avons tenté d'inclure des diagrammes pour vous, pour votre industrie et pour chaque partie intéressée afin de montrer la complexité du réseau, avec les différentes topologies. Il y avait cette idée que c'était juste l'environnement de Cisco. Nous avons tenté d'inclure tous les différents fournisseurs de cet environnement et d'exposer notre orientation. Nous avons aussi inclus notre stratégie en matière de réseautique et de sécurité pour démontrer comment nous avons été transparents avec l'industrie au chapitre de nos activités et de la façon dont nous passons des « Prochaines étapes » d'un document stratégique à quelque chose de plus technique, et pour vous faire part des types et de la nature des conversations que nous tenons.
J'ai aussi pensé que ce serait utile, donc nous avons rassemblé des renseignements à l'intention des parlementaires au sujet de la nature de notre travail et de nos réalisations. Vu le nombre de questions qui m'ont été posées, on a l'impression que nous ne réalisons pas beaucoup d'acquisitions selon un processus concurrentiel. Nous avons tenté de manière proactive de vous présenter le volume des acquisitions que nous faisons, en vous indiquant quelle partie se fait par un processus concurrentiel et quelle partie par un contrat à fournisseur unique, en vous fournissant non seulement des chiffres, mais ce que cela représente en dollars.
Vu l'intérêt manifesté précédemment et comme nous estimons avoir une responsabilité sociale, nous avons tenté d'inclure le volume qui est octroyé à des petites et moyennes entreprises. Avec des données, nous avons réussi à cibler des entreprises autochtones. Dans l'avenir, nous espérons pouvoir élargir cela à un plus grand nombre de groupes visés par l'équité en matière d'emploi, d'entreprises dirigées par des femmes et d'autres entreprises dirigées par des groupes visés au chapitre de l'équité.
Étant donné le nombre d'acquisitions que nous faisons, pendant que nous tentons de faire avancer cette approche d'entreprise, nous essayons aussi d'encourager les entreprises canadiennes de toutes tailles à interagir avec nous.
:
Pour vous donner la réponse courte, ce n'est pas quelque chose que je voudrais que l'on m'attribue à moi, mais certains ont dit que la pandémie de la COVID a accéléré le passage au numérique dans tous les aspects de la société. Nous avons certainement vu cela au sein des ministères que nous servons et dans leur degré d'ambition pour fournir des services numériques aux Canadiens. De plus en plus, nous assistons au déploiement de nouvelles technologies et de nouveaux services pour les Canadiens qui se fait à des rythmes records. Les centres d'appels étaient autrefois de gros édifices physiques. Nous avons dû nous casser la tête pendant des jours, littéralement, pour imaginer comment nous allions pouvoir permettre à des gens de faire fonctionner des centres d'appels depuis la maison et les outiller pour qu'ils puissent le faire.
Le réseau deviendra de plus en plus important dans l'avenir. Bien franchement, je pense que c'est quelque chose qui sera de plus en plus important pour le pays. Ceux qui ont accès au réseau avec un signal fort seront en mesure d'accéder à ces services incroyables. Pour ceux qui se trouvent dans des collectivités éloignées ou isolées, nous devons trouver un moyen de déployer ces services. Le réseau devient de plus en plus important. De plus en plus, c'est un moyen qui permet au gouvernement et aux entreprises de fournir des services.
Les outils de collaboration comme Zoom, Teams et d'autres que nous utilisons ont accéléré ce déploiement. Cela a créé de nouvelles occasions et de nouvelles difficultés au chapitre de la cybersécurité, comme je l'ai dit plus tôt. Le paysage des menaces change, et ce, à vive allure. Celles-ci deviennent plus perfectionnées. On comprend qu'il y a plus de volume, et donc plus d'occasions.
Du point de vue de l'approvisionnement, cela veut dire que, au fil de notre progression, il sera incroyablement important pour nous de simplifier les choses, de les normaliser tout en nous assurant de ne pas compter sur un seul fournisseur, et de nous assurer que la cybersécurité est à l'avant-plan de tout ce que nous faisons. C'est pourquoi nous parlons, et Gartner en parle dans son rapport, de ces trois piliers et de la surveillance, pour que nous sachions ce qui se passe et que nous puissions détecter les menaces et y répondre de manière beaucoup plus proactive que nous le pouvons maintenant. Cela nécessitera une certaine normalisation.
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, merci, messieurs Glover et Davies, de votre professionnalisme, de l'excellent travail que vous faites et d'avoir continué à faire fonctionner nos réseaux gouvernementaux durant cette période où nous faisons face à de nombreuses difficultés.
J'aimerais passer au rapport à titre informatif pour les parlementaires daté du 24 février 2021, sur la modernisation du réseau et l'approvisionnement. Dans ce rapport, vous avez parlé de votre publication du document « Prochaines étapes de la modernisation du réseau ». Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé je crois des stratégies à court, à moyen et à long termes que vous avez ou que le ministère a concernant la modernisation du réseau.
En une minute environ, pouvez-vous démystifier ou analyser la vision à court, à moyen et à long termes du ministère?
:
Merci beaucoup de poser la question. Merci, monsieur le président.
Une recommandation du groupe Gartner, c'était que nous soyons plus précis en ce qui concerne les délais. Le rapport du groupe a été divisé en objectifs à court, à moyen et à long terme. Une recommandation claire qui est ressortie de ce rapport, c'était que nous passions du temps à évaluer l'état actuel, puis que nous proposions un plan renfermant des activités claires pour le court, le moyen et le long termes. Dans ce rapport, on a aussi superposé une orientation pour nous: la vision du groupe Gartner concernant sa feuille de route technologique et le moment où certaines technologies deviendront plus pertinentes. Nous avons suivi les conseils du groupe Gartner. Nous en avons adopté certains immédiatement et les avons intégrés dans notre document à jour « Prochaines étapes de la modernisation du réseau ».
Nous allons rencontrer l'industrie plus tard, le 14 mai, afin de lui fournir des commentaires. C'est aussi important de dire que ce document nous a aidés à avoir une bonne discussion avec des partenaires de l'industrie. Nous avons reçu des commentaires de 26 partenaires différents sur les prochaines étapes de cette modernisation, que nous avons ensuite adoptés et intégrés et que nous intégrerons dans nos plans d'avenir.
Globalement, je pense que j'ai probablement parlé un peu plus longtemps que prévu, mais c'est une première pour moi. Merci.
:
En tant qu'administrateur principal, je parlerais de stabilisation. Le réseau plante trop souvent. Nous devons l'évaluer et remédier à ses vulnérabilités et à ses faiblesses. C'est trop complexe. Je veux le normaliser et le simplifier dans l'avenir, pour que ce soit plus facile pour nous de l'entretenir et qu'il soit beaucoup plus prévisible.
J'ai parlé plus tôt de pannes. Au total, 30 % des pannes sont le résultat de changements que nous avons apportés. Cette interopérabilité dont tout le monde parle n'est pas toujours garantie. Elle ne fonctionne pas toujours. Nous devons la simplifier. Nous devons normaliser les choses à mesure que nous progressons.
À l'avenir, on vise un modèle de sécurité de type « confiance zéro » défini par les logiciels. C'est vraiment ce que nous devons mettre en place plus rapidement, mais nous devons d'abord stabiliser le patient pour mettre fin à l'hémorragie, puis passer à la normalisation et à l'uniformité, puis au long terme. Évidemment, toutes les occasions qui se présentent de faire avancer l'objectif à long terme pendant que nous nous occupons des objectifs à court et à moyen termes, nous tenterons de les saisir rapidement.
C'est la façon dont je diviserais les choses.
Comme je l'ai dit plus tôt — j'encouragerais les députés à prendre le temps de lire ces documents, et j'espère que vous les trouverez utiles — nous avons fait des achats totalisant environ 1,3 ou 1,4 milliard de dollars en 2019-2020. Sur ces achats, 87 % étaient le résultat d'un processus concurrentiel, et, pour faire suite à la question d'un député posée plus tôt, même lorsque cela concerne des exigences — un fournisseur donné — nous forçons la compétition, conformément aux questions des députés ici, pour nous assurer d'obtenir le meilleur prix possible. Cela fait partie de ce que nous faisons.
Lorsqu'il y a des besoins pressants, nous n'avons pas le choix. Nous devons aller sur le marché. Un système particulier a besoin d'une plus grande mémoire. Il ne peut pas s'adapter aux exigences liées à la COVID et au nombre de Canadiens qui se connectent. Nous devons agir rapidement et de manière chirurgicale. Nous allons sur le marché et procédons à un processus non concurrentiel... C'est un rapport d'environ 87 % pour le processus concurrentiel et 13 % pour le processus non concurrentiel.
Nous sommes très satisfaits du nombre de petites et moyennes entreprises qui participent à ces processus. C'est quelque chose que nous aimerions continuer de faire. Nous ne voulons pas juste traiter avec les grandes multinationales dans l'avenir. Nous sommes très satisfaits du nombre de petites et moyennes entreprises que nous obtenons, mais nous aimerions accroître ces chiffres dans l'avenir et aimerions vous communiquer de meilleurs renseignements par rapport à ce que nous faisons pour favoriser l'équité en matière d'emploi, à ce que nous pouvons améliorer dans le cas des entreprises autochtones, des entreprises dirigées par des Noirs, de celles dirigées par des femmes, d'autres appartenant à des groupes visés par l'équité en matière d'emploi et des personnes handicapées. Nous améliorons nos exigences en matière de déclaration sur ce point.
Je suis heureux de dire que, en 2019, nous avons attribué 117 contrats à des entreprises autochtones, totalisant presque 36 millions de dollars. C'est bien, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir pour améliorer ce chiffre.
:
Merci, monsieur Glover.
Merci, monsieur Jowhari, de vos questions.
Cela nous amène à la fin de nos questions aujourd'hui. J'aimerais remercier M. Glover et M. Davies d'être venus au Comité et d'avoir répondu aux questions des membres du Comité. Sur ce, vous êtes libres de partir.
Cela met fin à notre partie de la réunion qui se tient en public. Nous allons passer à huis clos, mais à la lumière du temps qu'il reste et juste en regardant dans la salle, je soupçonne que nous pourrons aborder à une date ultérieure ce que nous devions examiner à huis clos.
Je vais mentionner aux membres du Comité que vous venez de recevoir aujourd'hui une mise à jour sur le calendrier et l'horaire. Veuillez y jeter un coup d'œil.
De plus, pour que vous le sachiez, nous avons tenté de faire venir les ministres pour parler du Budget principal des dépenses. À ce moment-ci, vous aurez entendu aujourd'hui que la ministre du Gouvernement numérique nous a fourni un créneau. Nous sommes toujours en attente d'une réponse de la .
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne soirée. Merci beaucoup. La séance est levée.