Bienvenue à la neuvième séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
Le Comité se réunit aujourd’hui de 15 h 30 à 17 h 30 pour entendre la ministre du Gouvernement numérique et certains de ses fonctionnaires au sujet du Budget principal des dépenses 2020-2021.
Le Comité se réunira également le lundi 30 novembre, de 18 h 30 à 20 h 30 pour entendre la ministre du Gouvernement numérique et le président du Conseil du Trésor au sujet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2020-2021.
J’aimerais énoncer quelques règles pour le bon déroulement de la séance.
Dans cette vidéoconférence, les services d'interprétation fonctionneront à peu près comme dans une réunion ordinaire du Comité. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir le français ou l’anglais. Je vous prie de choisir la langue dans laquelle vous allez parler.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous donne la parole. Quand vous êtes prêt à parler, vous pouvez activer votre micro en cliquant sur l'icône. Si vous ne parlez pas, votre micro doit rester désactivé. Pour faire un rappel au Règlement pendant la réunion, les membres du Comité doivent s’assurer que leur microphone est activé et dire « rappel au Règlement » pour attirer l’attention du président.
Compte tenu des mesures de distanciation sociale dans la salle, si vous avez besoin de parler en privé avec le greffier ou avec des analystes pendant la réunion, veuillez leur envoyer un message par courriel à l’adresse du Comité. Je rappelle aux personnes physiquement présentes dans la salle qu'elles doivent porter un masque sauf lorsqu'elles sont assises.
Enfin, nous consacrerons les 10 à 15 dernières minutes de la réunion aux travaux du comité.
J’invite maintenant la ministre du Gouvernement numérique à faire sa déclaration préliminaire.
Madame la ministre, vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureuse d’être parmi vous — virtuellement — et je tiens à remercier le Comité de m’avoir invitée à discuter du Budget principal des dépenses 2020-2021 et, la semaine prochaine, du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2020-2021, pour le portefeuille du gouvernement numérique. Ce portefeuille comprend le Bureau du dirigeant principal de l’information et le Service numérique canadien, qui font tous deux partie du Secrétariat du Conseil du Trésor, ainsi que Services partagés Canada.
Je suis heureuse d’être accompagnée aujourd’hui de Paul Glover, président de Services partagés Canada; de Samantha Hazen, dirigeante principale des finances de Services partagés Canada; de Marc Brouillard, dirigeant principal de l’information par intérim du Canada; et de Karen Cahill, secrétaire adjointe et dirigeante principale des finances au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Après mon exposé, mes collaborateurs et moi serons heureux de répondre à vos questions.
Monsieur le Président et chers collègues, à titre de ministre responsable de la transformation numérique du gouvernement, j’ai notamment le mandat de travailler avec mes collègues ministériels pour fournir aux fonctionnaires fédéraux les outils et stratégies dont ils ont besoin pour concevoir et fournir les services auxquels les Canadiens s’attendent à l’ère numérique — des services sécurisés, fiables et faciles à utiliser. Même s’il y a beaucoup de travail à faire, nous avons fait des progrès en ce qui concerne la mise à jour de nos systèmes et la mise en œuvre d’outils meilleurs et plus puissants afin que nous puissions améliorer l’accès des Canadiens à des services numériques fiables.
Nous avons maintenant une politique générale sur les services et le numérique qui est entrée en vigueur le 1er avril de cette année. Cette politique énonce comment les ministères doivent gérer la prestation des services, l’information et les données, ainsi que la cybersécurité à l’ère numérique. Il importe de souligner que la politique oblige les ministères à tenir compte des principaux besoins des utilisateurs dès le départ lors de la conception de leurs programmes et services. Il s’agit d’une politique itérative que nous continuerons d’améliorer et de mettre à jour. En fait, nous examinons déjà les changements qui devraient être apportés à la prochaine version.
Je tiens à souligner que nous avons vu cela se manifester lorsque la COVID-19 a frappé. Notre gouvernement a élaboré et lancé, en quelques semaines, des programmes en ligne tels que la Prestation canadienne d’urgence et la Subvention salariale d’urgence du Canada, ce qui aurait normalement pris des mois, voire des années. Et nous avons collaboré avec l’industrie, nos partenaires internationaux et la population canadienne pour mettre au point l’application Alerte COVID, tenir des consultations sur celle-ci et procéder à son lancement, et ce, en un temps record. Ainsi, plus de 5 millions de Canadiens et Canadiennes de huit provinces utilisent l’application pour contribuer à ralentir la propagation de la maladie. Je vous invite tous, ici et à distance, à la télécharger si vous le pouvez.
Dans l’avenir, nous allons examiner nos structures, nos mesures incitatives et notre culture, et éliminer les cloisonnements, afin de pouvoir plus facilement développer et adopter la technologie numérique — toujours dans le but de mieux servir les Canadiens. Nous continuons également à travailler sur la solution de RH et de paye de prochaine génération, en engageant des ressources pour concevoir une solution moderne et conviviale de gestion des ressources humaines et de la paye, et nous avons transféré le projet à Services partagés Canada.
Ces mêmes thèmes guident les postes inclus dans le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (B) concernant le gouvernement numérique. Dans le Budget principal des dépenses, le Secrétariat du Conseil du Trésor demandera, pour le prochain exercice, 281 600 dollars pour contribuer au Partenariat pour un gouvernement ouvert, autrement dit le PGO. Le PGO est le forum mondial de premier plan pour la promotion du gouvernement ouvert dans le monde. En fait, le Canada en a été le président et l’hôte en 2019. Nous en demeurons un membre très actif. Les 78 pays membres poursuivent un objectif commun, celui de rendre les gouvernements plus transparents, plus responsables et plus participatifs. Il s’agit d’une tribune très importante pour tous ses membres dans le monde.
Nous avons récemment entamé une consultation sur la prochaine version de notre plan d’action national pour un gouvernement ouvert, élaboré de concert avec la société civile. J’invite tous les intéressés à y contribuer.
Je vais parler du Budget supplémentaire des dépenses (B), même si je sais que nous avons une autre réunion à ce sujet, parce que certaines de vos questions pourraient être liées aux deux budgets.
Services partagés Canada demande au Parlement l’autorisation d’augmenter son pouvoir de dépenser, qui passera de 278,4 millions de dollars à 2 490,7 millions de dollars. Ces nouveaux fonds seront alloués comme suit: 91 millions de dollars destinés aux services de technologie de l’information qui appuient directement les mesures d’intervention du gouvernement à l’égard de la pandémie de COVID-19 comme les programmes d’aide d’urgence à l’intention des Canadiens et Canadiennes; 84 millions de dollars pour le Programme de renouvellement de la technologie de l’information qui soutient une meilleure gestion du cycle de vie des actifs; qui appuie une meilleure gestion du cycle de vie des biens; 37,3 millions de dollars pour les initiatives de modernisation des technologies de l’information, notamment des projets et des activités visant à soutenir un effectif possédant des compétences numériques, comme la progression de Microsoft Office 365 dans le nuage; 31,3 millions de dollars pour le projet d’activation et de défense du nuage sécurisé, qui répond au besoin d’effectuer des opérations plus sûres à grande vitesse pendant la crise de la COVID; 23,5 millions de dollars pour les services essentiels de technologie de l’information et le financement de la fonction publique; et 10,1 millions de dollars pour la tenue de vidéoconférences sécurisées dans le cadre de l’expansion du projet « Communications sécurisées pour l’Initiative nationale de leadership », afin de mieux soutenir le Cabinet et les réunions des comités du Cabinet.
Mis ensemble, ces investissements permettront de fournir aux ministères et aux employés fédéraux les outils, les conseils et les ressources dont ils ont besoin pour améliorer leurs activités et appuyer la prestation de meilleurs services à l’ère numérique.
Merci, monsieur le président. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
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Merci, madame la ministre.
J'ai une autre question qui fait suite à quelque chose que vous avez dit. Le gouvernement a mis en oeuvre une initiative « le nuage d'abord », et pourtant nous continuons de dépenser des millions, voire des centaines de millions, pour construire de nouveaux centres de données physiques. Je ne saisis pas la priorité du gouvernement.
Vous dites que nous fermons de vieux centres de données, des centres physiques, pour passer à la nuagique, et pourtant le gouvernement dépense encore de l’argent pour ouvrir de nouveaux centres de données physiques. Pourquoi un tel écart dans le programme du gouvernement?
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Dans un moment, je vais faire en sorte que M. Glover n'ait pas à nous faire parvenir une lettre, et ce, en lui demandant, ou à Mme la ministre, de répondre plus amplement à la question.
D'abord, à titre de député de Gatineau, je veux souligner que, dans la région de la capitale nationale, nous avons été très agréablement surpris par la performance de Services partagés Canada lorsqu'il s'est agi de donner accès au réseau à bon nombre de nos fonctionnaires. Nous savons que cela n'a pas été parfait et que le chemin n'a pas toujours été sans aspérités. Je veux néanmoins saluer les efforts de Services partagés Canada et les vôtres, madame la ministre. Vous avez su mobiliser des ressources humaines, technologiques et financières pour que le gouvernement puisse continuer à fonctionner en cette période de pandémie.
Je vais maintenant parler des centres de données et des services infonuagiques. À notre arrivée, en tant que gouvernement, nous avons retrouvé des serveurs du précédent gouvernement sous des bureaux de fonctionnaires dans des immeubles éloignés. En matière de technologie de l'information, c'était un vrai marasme. Il n'y avait aucune stratégie, mais maintenant, il me paraît évident qu'on a beaucoup réfléchi aux centres de données, à notre stratégie et à notre stratégie relative aux services infonuagiques.
Madame la ministre, j'aimerais que vous nous parliez de la stratégie sur le stockage des données, des centres de données et des services infonuagiques. Évidemment, si M. Glover veut renchérir, libre à lui de le faire.
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Merci beaucoup, monsieur MacKinnon.
Pour commencer, je dirai que toutes les grandes organisations se modernisent en passant à l'informatique en nuage, et ce pour une très bonne raison. Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est le nuage — et, franchement, j'en étais il n’y a pas si longtemps —, on peut le comparer aux services d’électricité. Au lieu d'avoir une centrale électrique sur le site de votre immeuble et d’avoir besoin d’une capacité suffisante pour les périodes de pointe — et vous payez donc pour ce genre de capacité, période de pointe ou non —, vous payez votre consommation à des services publics d’électricité qui ont l’infrastructure et les réseaux nécessaires.
C’est un peu la même chose pour les services nuagiques. Au lieu que les ministères aient l’infrastructure et la capacité nécessaires à leur utilisation de pointe — pensez à l’ARC au moment de la production des déclarations de revenus, mais comme si l'on payait cette capacité tout au long de l’année —, aujourd'hui, avec le service nuagique, ils paient leur consommation réelle, et l’infrastructure est prise en charge et gérée par le fournisseur de services nuagiques.
J’aimerais que Paul vous explique comment se déroule la transition vers le nuage.
Je remercie le député de sa question, monsieur le président. Merci de vos bons mot sur notre travail, madame la ministre.
En bref, nous n’avons pas investi dans de nouveaux centres de données, pas un sou. Nous avons investi dans la fermeture de centres de données. Nous avons quatre centres de données d’entreprise. Ce sont des centres ultramodernes, avec une alimentation sans coupure. Nous transférons systématiquement la charge de travail des vieux centres, des centres inefficaces et des centres en fin de vie utile vers le nuage ou vers l’un des centres de données d’entreprise qui sont prêts.
Ces migrations ont un coût, et l’installation de matériel dans le centre de données d’entreprise pour gérer la charge de travail a un coût, mais l’infrastructure physique est déjà construite. Nous installons les supports — les ordinateurs — pour gérer la charge de travail en fonction de ce que nous y transférons.
Nous ne construisons pas plus de centres de données. Nous fermons des centres de données. En fait, l’année dernière a été un record. Nous en avons fermé plus que jamais — un peu moins de 100 — et nous allons continuer d'en fermer jusqu’à ce que nous ayons toutes nos charges de travail dans le nuage, dans l'un des quatre centres de données d’entreprise, ou les deux.
Je sais que cette semaine a été particulièrement difficile. Des fonctionnaires nous ont dit que certaines applications n’étaient peut-être pas disponibles. Je sais qu’il y a des problèmes. Mme Murray ou M. Glover pourraient peut-être nous dire quels types d’investissements restent à faire.
Je suis au courant de la situation désastreuse que nous avons constatée en 2015. Comme M. Glover vient de le dire, un travail énorme a été fait pour mettre à jour et moderniser notre réseau et veiller à ce que les données, les centres de données et le nuage fassent l'objet d'une stratégie cohérente.
Quelles sont les mesures que SPC doit prendre maintenant en priorité pour garantir un accès au réseau plus prévisible, continu et fiable?
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Je remercie la députée de sa question, monsieur le président.
Les nouvelles ressources budgétaires demandées par Services partagés Canada dans le Budget principal des dépenses seront en grande partie consacrées aux programmes de migration de la charge de travail et d’architecture infonuagique.
Le nouveau budget s'élève à 90,2 millions de dollars. Ces programmes permettent de concrétiser les priorités du gouvernement, qui sont d'offrir des services numérique aux Canadiens, de moderniser l’infrastructure des technologies de l'information et, plus précisément, comme nous venons d'en parler, de transférer les applications des centres de données à risque vers des solutions d’hébergement modernes.
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J’ai entendu la question.
[Français]
Je peux y répondre.
[Traduction]
C’est un phénomène toujours actuel. Nous stockons davantage et nous utilisons davantage les réseaux pour la vidéo et la voix, en plus de toutes les applications.
C'est pour l’infrastructure. Il faudra remplacer le matériel en fin de vie utile ou installer le matériel de commutation de réseau, les données stockées, les serveurs et toutes sortes d'éléments d’infrastructure dans les centres de données et le réseau. Il y a deux volets: remplacer ce qui est en fin de vie utile pour éviter les ruptures et installer du nouveau matériel à l'appui de la croissance.
Et si les dépenses augmentent, c’est parce que les coûts unitaires diminuent chaque année grâce aux TI — c’est la loi de Moore —, mais que les volumes augmentent plus rapidement. Nous utilisons davantage les réseaux et la technologie. Le coût unitaire diminue, mais l’utilisation augmente: nous avons donc besoin de plus de matériel et de plus de capacité.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre Murray, d'être revenue nous voir aujourd’hui, et merci à tous vos fonctionnaires également.
Madame la ministre, les gouvernements numériques du monde entier accélèrent leurs efforts pour aider les gens et les entreprises à traverser cette période difficile. Dans ma circonscription, j’ai pu constater directement à quel point il est important que les entreprises puissent adapter rapidement leurs activités et permettre à leurs employés de faire du télétravail pour offrir leurs services ou leurs produits par voie numérique.
J’espérais que vous pourriez nous dire ce qui est fait pour tirer parti du travail des Nations numériques et relever les défis communs que pose la COVID-19 à l'échelle internationale.
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D’accord, très bien. Je vous remercie de m’en donner l’occasion.
Les Nations numériques sont les 10 pays du monde aux premiers rangs de l’avancement du numérique pour mieux servir les citoyens. Tout est axé sur les besoins des citoyens. Nous nous réunissons une fois par an. Le Canada en était le président l’année dernière; nous venons de passer la main au Royaume-Uni. Les représentants de ces 10 pays circonscrivent ensemble les principales initiatives dont ils peuvent tirer les leçons ou qu'ils peuvent partager avec d’autres pays. Nous travaillons en partenariat avec différents pays à différents égards.
Je vais vous donner un exemple. J’ai rencontré le ministre du numérique du Portugal dans le cadre des Nations numériques. Le Portugal s’est intéressé à l’identité unique, c’est-à-dire à l’authentification numérique, pour que les gens n’aient à se connecter qu’une seule fois pour avoir accès à n’importe quel ministère. C’était une conversation tout à fait fascinante parce que c’est une grande priorité pour moi au moment où nous accélérons notre passage au numérique.
C'est un forum de collaboration, et les fonctionnaires travaillent ensemble tout au long de l'année. Il s’agit d’accélérer nos transitions numériques collectives et individuelles pour offrir à nos citoyens les services dont ils ont besoin de la façon dont ils veulent y accéder.
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Comme bon nombre des députés le savent, je milite depuis longtemps en faveur de l’action climatique, depuis plus de deux décennies. Ma vision du gouvernement numérique est une approche d’entreprise, où nous prenons au sérieux les objectifs du gouvernement dans son ensemble, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nous avons été très actifs à SPC, par exemple, pour trouver des façons d’écologiser nos achats. Un des aspects est de travailler avec nos fournisseurs, parce que nous sommes un important acheteur de biens et de services. Dans le cadre de l’octroi de contrats, nous examinerons l’empreinte écologique des fournisseurs et leurs plans de durabilité, afin d’influer sur la durabilité en amont et en aval de notre travail.
J’aimerais aussi parler de la fermeture de centres de données. Il y a une réduction importante de la consommation d’électricité et des émissions de gaz à effet de serre lorsqu’on passe d’un vieux centre de données au nuage.
Peut-être que M. Glover a d’autres exemples de la façon dont SPC travaille pour écologiser le gouvernement et pour nous aider à atteindre nos cibles d’écologisation du gouvernement de 40 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.
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Merci, madame la ministre.
Pour répondre à la question de la députée, nous avons identifié huit fournisseurs de services infonuagiques. Il y a Microsoft, Amazon, Microsoft Azure, AWS, Google, Oracle, une entreprise canadienne appelée ThinkOn et d’autres. Tous ces renseignements sont accessibles au public. Il suffit de consulter notre site Web. Il est sur GouvOuvert. Vous pouvez voir qui a déjà été présélectionné. Il y en a huit parmi lesquels les ministères peuvent choisir.
Tous ces fournisseurs ont dû s’établir au Canada, alors ils sont assujettis à nos exigences législatives. Aucune de ces données n’est à l’étranger. Nous travaillons avec le CST et le Centre canadien pour la cybersécurité afin d’établir les exigences de sécurité. Leurs spécialistes se rendent régulièrement dans ces installations pour vérifier si elles sont conformes aux exigences de sécurité afin que nous sachions exactement comment les données sont stockées et qui y a accès. Certaines de ces exigences sont les plus rigoureuses qui soient en matière de sécurité. Nous sommes donc convaincus que les données sont là et, comme dans tout autre centre de données, qu’elles sont bien protégées.
Toutefois, nous ne nous arrêtons pas là. Comme la ministre et d’autres l’ont dit, le chemin vers le nuage est important. Nous ne voulons pas que tous les ministères créent leurs propres réseaux...
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre.
Le 4 octobre dernier, votre collègue du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, a comparu devant nous et nous a mentionné que plusieurs employés fédéraux ne pouvaient pas travailler à distance faute d'avoir des ordinateurs. Cela a des répercussions, à l'heure actuelle, sur le traitement des demandes d'accès à l'information. En fait, il y a un léger pourcentage des demandes qui sont traitées par les ministères.
Avez-vous une solution pour régler ce problème?
[Français]
Vous pourriez peut-être me faire parvenir un rapport à cet égard.
J'aimerais vous poser une autre question, mais je sais que le temps est limité.
La semaine dernière, notre comité a appris que le gouvernement du Canada signait des ententes avec des entreprises sous contrôle chinois, comme la compagnie Nuctech.
Pourriez-vous me dire si, oui ou non, votre ministère a approuvé des offres à commandes avec des entreprises liées au régime communiste chinois ou à d'autres dictatures dans le monde?
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Monsieur le président, je vais commencer par répondre à cette question.
À Services partagés Canada, nous avons ce que la ministre a appelé plus tôt l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement dans le cadre de tout processus d’approvisionnement. Ce n’est pas seulement le fournisseur qui est sélectionné, mais toutes les pièces qu’il utilise, d'un bout à l'autre.
Nous travaillons avec le Centre canadien pour la cybersécurité et ses spécialistes à qui, en cours de route, dans le cadre de ces acquisitions, nous renvoyons tous les soumissionnaires pour qu’ils les évaluent. Ainsi, nous pouvons avoir confiance, lorsque nous prenons une décision d’approvisionnement finale, qu’elle est conforme à leur expertise et à leurs directives en ce qui concerne la sécurité et l’intégrité de nos opérations.
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Merci, monsieur le président.
J’aimerais commencer par souhaiter la bienvenue à la ministre et aux fonctionnaires, et je les remercie de l’excellent travail qu’ils font, surtout en cette période difficile.
Madame la ministre, vous et moi avons eu plusieurs conversations sur le gouvernement numérique et la transformation numérique, comme vous le savez. Je considère le gouvernement numérique comme un catalyseur clé, surtout pendant la reprise économique. J’ai trouvé très intéressant que vous ayez mentionné dans votre déclaration préliminaire que vous dirigez la transformation numérique du gouvernement et que vous travaillerez avec vos collègues ministériels pour concevoir et fournir les services auxquels les Canadiens s’attendent à l’ère numérique, ce qui est formidable.
Pouvez-vous décrire quelques initiatives et résultats concrets auxquels les Canadiens devraient s’attendre dans le cadre de ce plan?
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Merci beaucoup de me donner l’occasion d’en parler, parce que j’en suis très enthousiasmée.
Non seulement ma vision est-elle une approche d’entreprise à l’égard d’un service axé sur la personne — ce qui signifie la coordination de tous les ministères, ce qui, comme nous l’avons entendu, est important pour des raisons de sécurité et d'autres —, mais il s’agit aussi du public. Il s’agit des Canadiens, et il s’agit de services sécurisés, fiables et faciles à utiliser à partir de n’importe quel appareil afin que les fonctionnaires puissent offrir un meilleur service individuel à ceux qui n’utilisent pas d’appareils ou qui n’en ont pas.
Il y a des choses très précises que j’ai entendues et qui sont très frustrantes pour les Canadiens, et mon but est d'aider à transformer la façon dont ils vivent leurs transactions avec le gouvernement du Canada. Ma vision, c’est de ne plus avoir à utiliser des formulaires papier et des télécopies, mais de pouvoir le faire par voie numérique. Cela veut dire qu'il n’y a plus de confusion et de difficulté à trouver des prestations et des services gouvernementaux, mais qu'il existe une façon numérique de savoir de façon centralisée ce à quoi vous pouvez avoir droit. Cela signifie qu’il n’est plus nécessaire d’appeler et de rester en attente pour obtenir une mise à jour sur votre transaction.
Après tout, vous pouvez commander quelque chose d’Amazon et vous obtiendrez un texte qui vous indique exactement où il se trouve et quand vous le recevrez chez vous. C’est ce que le gouvernement du Canada peut viser. Il n’y aura plus d’ouvertures de session compliquées avec des justificatifs d’identité facilement oubliés ou des justificatifs différents pour chaque ministère. Il pourrait aussi y avoir une déclaration de revenus automatisée dans le cas des déclarations simples pour le plus grand nombre possible de Canadiens, en partie pour que ceux qui ne perçoivent pas leurs prestations parce qu’ils n’ont pas produit leur déclaration de revenus puissent les recevoir. Deux milliards de dollars ne sont pas perçus par ceux qui ont les revenus les plus faibles, sûrement parce qu’ils n’ont pas pu remplir un formulaire d’impôt compliqué.
Ce n’est qu'un exemple. J’ai l’intention de faire avancer les choses de façon concrète au cours des 12 prochains mois. Je vais donc demander à mes collègues de travailler ensemble à ce dossier.
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Le premier volet du processus de ProGen consistait à établir les trois points de contrôle pour déterminer qui pourraient être des fournisseurs qualifiés pour travailler avec le gouvernement du Canada à l’établissement d’un système complet de RH et de paye. C’était sous l'égide du Secrétariat du Conseil du Trésor. Le Secrétariat du Conseil du Trésor n’est pas vraiment un ministère qui mène d’importantes activités axées sur la TI, contrairement à Services partagés. Donc, à un moment donné, cela semblait approprié.
Ce moment est survenu lorsque, suite à l’exploration et à la consultation, le vaste éventail de fournisseurs éventuels a été réduit à trois. À l’heure actuelle, nous avons trois fournisseurs qualifiés pour travailler avec le gouvernement du Canada. Nous sommes très engagés dans un processus exploratoire avec un fournisseur principal, SAP, qui travaille avec l’un de nos ministères, le ministère du Patrimoine, pour mettre à l’essai les différents besoins des fonctionnaires en matière de RH et de paye au sein du ministère du Patrimoine. Cette exploration mènera à un projet pilote pour voir si SAP peut satisfaire à ces besoins et offrir les services de RH et de paye.
Nous le faisons par étapes. Nous vérifions, nous apprenons, puis nous passons à l’étape suivante, et nous continuerons afin d’obtenir un résultat positif.
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Cette question comporte deux volets. Je vais essayer d’être bref pour vous permettre de faire des suivis, car je suppose que vous voudrez peut-être en faire.
Premièrement, comme fournisseur de services d’entreprise, nous avons besoin de solutions de qualité. Microsoft est le fournisseur dans cet espace, et nous avons établi une grande relation avec lui pour des choses comme Office 365 et Teams. IBM et Unisys sont les fournisseurs d’ordinateurs centraux; nous avons des relations particulières avec eux, et c’est ainsi que les choses se passent. Il en va de même pour les réseaux. La plupart des réseaux de la planète proviennent de Cisco et fonctionnent avec des équipements Cisco.
En sa qualité de l’un des membres, le député MacKinnon a souligné plus tôt que lorsque Services partagés a été créé, nous ne savions même pas ce qui nous était donné. Nous avons dû faire l’inventaire de tout cela. Comme nous l’avons fait et comme nous essayons de réparer lorsqu’il y a un bris, il est important que nous le remplacions sur la base de l'équivalence de produits semblables de sorte que nous savons qu’il fonctionne.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à dire au Comité que j’ai moi aussi entendu beaucoup de choses provenant du secteur.
Monsieur Glover, j’aimerais parler de Gartner. Je sais que lorsque cette entreprise parle d’infrastructure de réseau, elle dit que les responsables de l’infrastructure et des opérations « ne devraient jamais compter sur un seul fournisseur pour l’architecture et les produits de son réseau, car cela peut entraîner une dépendance envers ce fournisseur, des coûts d’acquisition plus élevés et des contraintes techniques qui limitent l’agilité. Ils doivent segmenter leur réseau en blocs logiques et évaluer plusieurs fournisseurs pour chacun. » Les blocs correspondent à des réseaux LAN et WAN.
Je me demande si Services partagés Canada est à l’aise de fonctionner dans un environnement de fournisseurs multiples, comme Gartner le conseillerait probablement au gouvernement du Canada?
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Monsieur le président, je consulte mes notes pour trouver les chiffres.
Aujourd’hui, le ratio demandé par le député se situe probablement autour de 70-30. À l’avenir, nous sommes déterminés à ce que tout nouveau... soit ouvert et concurrentiel.
Cela revient à dire qu’il doit être interopérable. Dans un réseau de la taille du nôtre, il est important que tous les éléments communiquent harmonieusement et efficacement entre eux. Le secteur s’améliore à ce chapitre. Nous n’aurons plus ainsi à être autant sélectifs dans la selection des fournisseurs à l’avenir, et le type d’équipement importera peu. Comme les mises à jour des fournisseurs n’affectent pas que leurs produits, les choses sont un peu compliquées.
L’interopérabilité sera une exigence clé, même dans un environnement de fournisseurs multiples, à l’avenir. Il existe des technologies pour y arriver. Nous les introduisons assez rapidement.
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Il y a trois parties. Premièrement, nous nous tournons vers ceux qui, selon nous, sont de calibre mondial et sont des chefs de file. J’ai régulièrement des contacts avec les dirigeants du secteur pour savoir ce qu’ils font et la méthode qu'ils utilisent.
Deuxièmement, vous avez parlé de Gartner. C’est une entreprise de recherche extraordinaire. Elle place les joueurs dans des quadrants. Il y a des chefs de file bien établis sur le marché, mais nous examinons aussi les nouvelles entreprises et celles qui sont en plein essor, qui ne sont peut-être pas dans ce que Gartner appelle le quadrant doré ou parfait. Notre objectif est de voir s’il y a des technologies nouvelles et émergentes que nous devrions connaître et avec lesquelles nous devrions faire des expériences, parce qu’elles finiront par se retrouver dans le quadrant privilégié à l’avenir. Nous prenons ces mesures au fur et à mesure.
Enfin, notre approche en matière d’approvisionnement est différente. Nous disons: « Voilà le problème. Dites-nous quelle est la meilleure solution. » Dans le passé, nous aurions dit: « Voici le problème. C’est ainsi que nous voulons le régler. » Nous étions beaucoup moins ouverts aux nouvelles technologies et aux nouvelles approches. Cela revient à créer plus d’espace pour permettre à certaines petites et moyennes entreprises canadiennes et aux nouvelles entreprises en démarrage d’interagir avec nous.
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Je vous remercie de la question.
En effet, certains ministères ont des technologies beaucoup plus à risque. Comme vous pouvez l'imaginer, ce sont les ministères qui ont les infrastructures les plus grosses et les plus anciennes, comme Emploi et Développement social Canada ou l'Agence du Revenu du Canada. Ce sont de grands ministères qui ont de gros systèmes opérationnels en place depuis des décennies.
Dans des budgets récents, des fonds ont été accordés expressément pour la modernisation de ces systèmes. Nous travaillons étroitement avec ces ministères pour soutenir la transformation, qui est très compliquée. Il ne suffit pas de remplacer une partie. Il faut toujours s'assurer que l'intégration continue de fonctionner, entre autres.
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Merci, monsieur le président, pour la question du député.
Nous serons heureux de répondre par écrit et d'indiquer le nombre total de fournisseurs qualifiés que nous utilisons. Nous adoptons un certain nombre d’approches, allant de ce que nous appelons les « usines de migration des tâches » à certains véhicules d’approvisionnement pour de nouveaux outils commerciaux que les ministères peuvent utiliser pour fournir cela.
En fin de compte, en ce qui concerne la voix, comme vous l’avez expliqué, la voix sur Internet, la VoIP, nous travaillons avec des entreprises comme Telus et Bell à cause des technologies qu’elles ont. Nous vous fournirons une liste complète par écrit.
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Peut-être que M. Brouillard pourra compléter ma réponse.
Dans mon cas, le premier obstacle, c'est la culture.
[Traduction]
Nous constatons une résistance au changement. Les gens aiment ce qu’ils ont et ils préfèrent que nous continuions de leur permettre de faire ce qu'ils font. Si je devais faire une analogie, je dirais qu'il y a trop de personnalisation. Tout le monde veut un costume sur mesure au lieu d’acheter celui qui convient le mieux. Les gens sont attachés à leur costume sur mesure. Nous devons briser cette culture.
Nous voulons travailler rapidement et à grande échelle. Cela exige une normalisation. Il faut que les ministères lâchent prise. Nous devons aussi faire en sorte que cela fonctionne. Notre bilan dans le passé n’a pas été le meilleur. Nous avons eu d’importants défis à relever, mais nous avons montré, dans le cadre de la pandémie et d’autres situations, qu’en simplifiant, en normalisant, nous pouvons avancer rapidement et à grande échelle, et il y a des avantages réels à cela.
J'ai le sentiment que nous sommes en train de briser la résistance culturelle.
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Cela suffira. Je vous en suis reconnaissant. Je connais les anecdotes. C’est certainement de bon augure, mais j’en suis à un tour de six minutes.
J’étais vraiment enthousiaste... En tant que porte-parole en matière de revenu national, j’ai fait valoir à la ministre responsable le besoin criant d’automatiser les déclarations de revenus. À mon grand plaisir, le gouvernement a accepté ma suggestion. Bien sûr, nous avons entendu la ministre en parler.
Combien de temps faut-il pour permettre aux gens qui ont un revenu fixe, qui ont des déclarations de revenus prévisibles, d’avoir accès à ce système et de ne pas connaître d'interruptions en ce qui a trait aux autres mesures de soutien dont ils bénéficient, comme la SV et le SRG?
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Je vous dirais que si vous ne produisez pas votre déclaration de revenus, l’ARC sait ou, à tout le moins, estime au cent près, au montant en dollars près, combien vous devez. Je simplifie peut-être à outrance, mais il semble y avoir des moyens d’accélérer les choses. Je tiens à le dire officiellement: j’espère que c’est une priorité au sein de votre ministère. S’il faut des ressources supplémentaires pour le faire, je pense que ce serait essentiel, surtout en cette période d’incertitude.
L’accès à l’information est l’un des autres problèmes auxquels j’ai été confronté. J’ai moi-même demandé des documents, pour me faire dire, peut-être de façon anecdotique également, qu’ils pourraient se trouver sur papier, dans la boîte poussiéreuse d’un comptable dans un sous-sol quelque part.
Je me demande, par votre entremise, monsieur le président... Nous avons entendu parler des programmes de modernisation axés sur l’avenir. Combien de temps nous faudra-t-il pour numériser l'information antérieure afin que les gens qui présentent des demandes d’information rétroactives puissent les obtenir en temps opportun?
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Il y a des normes de service pour ce qui est de répondre aux demandes d’accès à l’information. Comme on l’a dit plus tôt, au cours de la pandémie, il y a eu des défis, d’autant plus que les plans de continuité des opérations ont été invoqués dans les ministères et que les employés ne pouvaient plus accéder aux réseaux.
Il y a trois questions principales liées à cela. La première est la possibilité de se connecter à distance à partir de chez soi. Ce problème a été en grande partie réglé par Services partagés Canada. Il y a encore des ministères qui travaillent beaucoup avec des dossiers papier. Même si les fonctionnaires sont en mesure de se connecter au réseau à partir de chez eux, ils ne peuvent pas avoir accès au papier... Il y a aussi l’information sensible et classifiée qui se trouve sur des réseaux sécurisés.
Il y a encore des exigences en matière de capacité concernant l'accès physique aux immeubles afin de produire certaines de ces demandes d’AIPRP, ce qui soulève des préoccupations et des problèmes évidents en matière de santé et de sécurité.
En date du 26 octobre, sur les 131 établissements qui ont répondu à nos questionnaires, 30 ont dit qu’ils étaient au maximum de leur capacité pour répondre aux demandes, et 101 qu'ils avaient une capacité réduite. Aucun n’a une capacité nulle. Tous les ministères ont déclaré qu’ils traitent les demandes d’AIPRP dans la mesure du possible.
Comment pouvons-nous nous assurer que cela se fait vraiment? La raison pour laquelle je soulève cette question, c’est que nous avons examiné la question de Nuctech, pour laquelle les représentants d'Affaires mondiales et de SPAC ont haussé les épaules en disant qu’il n’y a pas de case à cocher pour indiquer qu’il pourrait s’agir d’un problème de sécurité et que, par conséquent, il ne s’agit pas d’un problème de sécurité. Personne n’a vérifié auprès de qui que ce soit parce qu’il n'était pas demandé de cocher une case pour indiquer s’il s’agissait d’un problème de sécurité.
Comment empêchez-vous que cette situation ne se reproduise avec un autre ministère qui ne mènerait pas d'enquête, laisserait quelque chose de côté parce qu’il n’en sait pas assez pour poser des questions, ou ne fait que cocher une case?
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Je vais commencer, monsieur le président. Monsieur Brouillard, vous pourrez m'aider.
La réponse courte, c’est qu’à Services partagés, c’est une case à cocher. La sécurité est primordiale dans ce que nous faisons. Cela fait partie de notre façon de rapiécer.
Deuxièmement, nous surveillons tous les logiciels. Les autres ministères n'ont pas les autorisations. Ils n’ont pas ce que nous appelons des « droits administratifs » pour installer certaines de ces choses cruciales. L’accès aux centres de données est physiquement limité. Pour faire simple, nous avons les clés et ils ne les ont pas.
En ce qui concerne le nuage, nous établissons des paramètres qui limitent ce qu’ils peuvent faire. Ils peuvent négocier ce dont ils ont besoin pour élaborer les applications sans compromettre la sécurité.
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Merci, monsieur le président.
J’ai une question pour M. Glover.
J’aimerais revenir sur les questions de mon collègue, que j’ai trouvées très intéressantes, au sujet de la menace de l’informatique quantique.
En 2018, le gouvernement fédéral a investi environ 15 millions de dollars dans l’Institut d’informatique quantique de Waterloo. L’an dernier, le gouvernement à nouveau investi 41 millions de dollars dans le Quantum Valley Ideas Lab. Cette année, il a investi 7,2 millions de dollars supplémentaires dans de nombreuses entreprises de technologie, dont ISARA Corporation, une entreprise de sécurité quantique. L’objectif est de faire de Waterloo l'épicentre mondial de la science quantique.
Pouvez-vous nous dire si établir des partenariats et investir dans la recherche quantique, les instituts canadiens de recherche quantique et les entreprises canadiennes de technologie quantique constitue une stratégie intelligente? S’agit-il d’une stratégie intelligente pour nous protéger contre les menaces quantiques, ou ce rôle revient-il en réalité à Services partagés?
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Merci, monsieur le président, pour la question du député, et je demanderai également à M. Brouillard de m’aider à y répondre.
Je dois être plus bref. Je m’excuse auprès de tous les membres du Comité pour mes digressions.
En un mot, je crois que oui. Ce sont des technologies qui évoluent très rapidement. Il serait arrogant de notre part de penser que nous avons toute l’expertise nécessaire à Services partagés pour faire ce qui est nécessaire.
De plus, comme on l’a souligné, si vous regardez le mouvement mondial des grandes entreprises de technologie, si nous n’investissons pas dans la PI canadienne, cela nous pose problème. Je veux pouvoir faire des affaires avec des entreprises canadiennes, et cela signifie que nous devons les encourager à travailler sur le marché mondial, à voir grand. Nous sommes un gros client, alors il est tout à fait logique que nous nous mettions à leur disposition pour exploiter la PI qu’ils construisent et développent. Si nous ne le faisons pas, nous ne l’aurons pas, ou elle sera tout simplement achetée par d'autres.
Tout à l'heure, vous parliez du fait que l'une des grandes embûches que vous avez est la peur du changement.
Avez-vous utilisé l'expertise des fonctionnaires pour trouver des solutions à ce type de problème, soit la peur du changement et les autres qui vous viennent en tête?
Si l'on veut que les fonctionnaires aient le réflexe de dire qu'il y a un problème quand ils en voient un, au lieu de se dire que, s'ils s'en sont rendu compte eux-mêmes, quelqu'un d'autre va bien s'en rendre compte, le meilleur moyen est de les inclure dans la solution et d'instaurer une collaboration ouverte avec eux.
Y a-t-il une collaboration ouverte avec les fonctionnaires pour résoudre les problèmes que vous rencontrez dans la mise en place des nouvelles technologies?
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Pour répondre brièvement à la question du député, l’outil ITSM que nous utilisons provient de BDM, l’une des entreprises du Gartner magic quadrant.
Pour répondre brièvement à la deuxième question, oui, nous puisons à toutes les sources. Je le répète, nous n’avons pas toutes les réponses. Nous devons travailler avec les gens qui ont fait cela, et nous essayons de les faire participer pour qu’ils aient l’impression de faire partie de la solution. On le fait avec eux, pas contre eux. Nous formons des comités consultatifs, par exemple, sur la prochaine génération, avec des gens qui ont effectué des transformations des systèmes de gestion de la paie dans d’autres grandes entreprises du secteur privé. Nous travaillons en étroite collaboration avec les syndicats et les groupes d’employés pour nous guider afin d’apprendre auprès de ceux qui l’ont déjà fait, et nous apprenons auprès des gens qui doivent le faire et qui vont devoir vivre avec, pour nous assurer que c’est une approche qui soit à la fois centrée sur l’utilisateur, mais aussi éclairée.
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Je crois que je vais utiliser le temps de parole de M. Paul-Hus.
En ce qui concerne l’informatique quantique, nous constatons un nombre important de risques. Comme vous l’avez dit plus tôt, tout peut être décrypté, et je reconnais qu’il y a des entreprises de premier plan au Canada qui travaillent à relever ces défis.
Dans un autre ordre d’idées, je posais des questions à la ministre au sujet de la menace qui pèse sur la chaîne d’approvisionnement lorsque nous commencerons à distribuer les vaccins contre la COVID-19. Quels efforts sont déployés pour protéger la chaîne d’approvisionnement afin de s’assurer que le crime organisé ou même les acteurs étatiques n’utilisent pas de maliciels ou de rançongiciels pour bloquer notre système et, en gros, nous prendre en otage? Je vois là un énorme potentiel. Les intervenants m’en ont parlé.
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Merci, monsieur le président.
Je vais reprendre ce que je disais au début à Mme la ministre.
Il est manifeste que Services partagés Canada a fait un bon bout de chemin en matière d'accès au réseau, d'infonuagique, de logiciels de travail, de migration vers des centres de données, et j'en passe.
Monsieur Glover, vous et votre équipe avez fait un énorme travail par rapport à la situation qui existait il y a plusieurs années. En deux minutes, décrivez-nous vers où vous vous dirigez maintenant. Quelles sont les grandes priorités de l'organisation lorsque vous envisagez l'avenir, surtout l'après-COVID-19?
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Je vous remercie de la question et de vos bons mots.
Je vous en suis reconnaissant.
[Traduction]
Pour l’avenir, nous avons un document. Il est accessible au public. Il s’agit de SPC 3.0. Il cadre avec la vision numérique de la ministre. Il énonce clairement ce que nous croyions être les priorités avant la COVID, et elles ont été réaffirmées pendant la COVID. Ce sont là nos priorités pour l’avenir.
Premièrement, c’est ce dont vous avez parlé et ce sur quoi vous m’avez interrogé aujourd’hui. C’est le réseau. Pour opérer ce virage numérique, pour être connecté et pour faire ce que nous faisons aujourd’hui, nous avons besoin d’un bon réseau, et non pas d’un bon réseau, mais d’un excellent réseau, un excellent réseau commercial qui fonctionne comme un service public.
Pour opérer ce virage numérique, les fonctionnaires et les Canadiens doivent pouvoir y avoir accès. Tout est une question de connectivité dans le réseau, et nous devons nous assurer d’avoir l’un des meilleurs réseaux, parce qu'il est mis à l’épreuve tous les jours. Nous devons nous occuper des choses dont nous avons hérité, les réparer, les remplacer, les moderniser et passer à des réseaux zéro confiance simplifiés, normalisés et définis par logiciel. C’est la première chose à faire.
La deuxième tâche consiste à utiliser les outils de collaboration et des outils comme Microsoft Teams, Office365 et Zoom pour s’assurer que les fonctionnaires ont les outils dont ils ont besoin. Lorsque nous avons été créés, il y a huit ans, il s’agissait de courriels. Il ne s’agit plus de courriels. Il s'agit de Dropbox, de OneDrive, du nuage. Les gens interagissent différemment.
Si vous parlez aux jeunes, vous saurez qu’ils n’envoient pas de courriels. Ils ne savent pas ce que sont les courriels. Nous devons nous assurer de leur donner les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail. Cela comprend la téléphonie sur Internet. Cela comprend la vidéo.
Ces choses s’effondrent, et nous devons leur donner les outils dont ils ont besoin. Les inspecteurs qui se déplacent sur le terrain ont besoin de connectivité. Ils ont besoin de se connecter à partir d'appareils mobiles pour faire leur travail. Nous devons doter la fonction publique des outils dont elle a besoin pour servir les Canadiens.
Enfin, avec tout le respect que je vous dois, on a dit que SPC visait à fermer des centres de données. Non, ce n’est pas le cas. Nous allons fermer des centres de données. Nous en avons fermé un nombre record l’an dernier, et je vais continuer de les fermer, mais comme M. Brouillard l’a dit plus tôt, tout dépend de l’état des applications. Je ne veux pas fermer un centre de données et déplacer des applications inutiles. Nous voulons déplacer de bonnes applications. Il n’est pas logique de prendre une ancienne application désuète et de la mettre dans le nuage. Elle restera une application désuète.
Nous allons fermer des centres de données. Nous voulons y mettre un terme, parce que cela répond à la question du député Green sur le fait de ne pas avoir de points de défaillance uniques et d'avoir de la redondance. Ces centres de données comportent des redondances. Si l’un tombe, le suivant prend la relève. Nous devons nous concentrer sur ce que font les ministères, c’est-à-dire la santé de leurs applications à l’avenir.
Ce sont les trois domaines. Ils nous ont très bien servis durant la COVID. Ils ont accéléré ce que nous faisions. Nous continuons de croire que c’est la bonne chose à faire, et nous voulons le faire, comme la ministre l’a dit, en utilisant une approche d’entreprise.
Plus besoin de négocier avec 42 ministères. Nous travaillons avec le Secteur du dirigeant principal de l'Information pour établir des normes. Nous demandons conseil et orientation, puis nous le faisons, et nous le faisons d’une façon qui fonctionne. Nous créons un processus pour les exemptions lorsque l’approche d’entreprise ne fonctionne pas; je ne veux laisser personne penser qu’il s’agit tout le temps d’une solution universelle. Comme on l’a dit, nous ne voulons pas dépendre d’un seul fournisseur pour tout, et nous savons qu’une solution unique ne fonctionnera pas toujours pour tous les ministères. Nous devons commencer par ce qui est commun, puis passer aux exceptions.
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Merci, monsieur Glover. Je comprends cela.
Cela met fin à nos séries de questions.
J'aimerais remercier tous les témoins de leur participation aujourd'hui et d'avoir répondu à nos questions. Nous vous remercions d'avoir répondu présent. Vous pouvez maintenant vous retirer. Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation.
Nous devons nous occuper de quelques travaux du Comité avant de lever la séance. Je demande donc aux membres du Comité de rester encore un peu.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous rappelle que nous sommes encore en séance publique aujourd'hui, ne l'oubliez pas lorsque nous discuterons.
J'aimerais aborder deux points. Le premier est le vote sur le Budget principal des dépenses et le deuxième est le plan de travail révisé sur la pandémie de la COVID-19.
L'ordre de renvoi du Comité pour l'étude du Budget principal des dépenses expire le vendredi 27 novembre 2020. Si le Comité estime avoir terminé son étude du Budget principal des dépenses, nous pouvons alors prendre une décision sur les crédits qui ont été renvoyés au Comité.
En tout, 23 crédits du Budget principal des dépenses de 2020-2021 ont été renvoyés au Comité. À moins que quelqu'un s'y oppose, je vais demander le consentement unanime du Comité pour regrouper les votes afin de prendre une décision.
Y a-t-il consentement unanime pour procéder de cette façon?
Des députés: D'accord.
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Tous les crédits du Budget principal des dépenses 2020-2021 renvoyés au Comité sont-ils adoptés?
LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES
ç
Crédit 1 — Paiements à la Société à des fins spéciales..........22 210 000 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ÉCOLE DE LA FONCTION PUBLIQUE DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........64 350 979 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DES CONFÉRENCES INTERGOUVERNEMENTALES CANADIENNES
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........5 531 372 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
BUREAU CANADIEN D'ENQUÊTE SUR LES ACCIDENTS DE TRANSPORT ET DE LA SÉCURITÉ DES TRANSPORTS
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........30 034 773 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........2 316 072 146 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital..........1 587 143 543 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
LA COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE
ç
Crédit 1 — Paiements à la Commission pour les dépenses de fonctionnement..........66 609 096 $
ç
Crédit 5 — Paiements à la Commission pour les dépenses en capital..........23 749 549 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
BUREAU DU SECRÉTAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........20 021 968 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
BUREAU DU DIRECTEUR PARLEMENTAIRE DU BUDGET
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........6 520 482 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSARIAT À L'INTÉGRITÉ DU SECTEUR PUBLIC
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........5 045 978 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........148 367 516 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DE LA FONCTION PUBLIQUE
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........78 358 024 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........79 715 174 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........1 674 997 553 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital..........286 370 379 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
SECRÉTARIAT DU CONSEIL DU TRÉSOR
ç
Crédit 1 — Dépenses du programme..........254 165 851 $
ç
Crédit 5 — Éventualités du gouvernement..........750 000 000 $
ç
Crédit 10 — Initiatives pangouvernementales..........31 030 279 $
ç
Crédit 20 — Assurance de la fonction publique..........2 171 215 724 $
ç
Crédit 25 — Report du budget de fonctionnement..........1 600 000 000 $
ç
Crédit 30 — Besoins en matière de rémunération.........600 000 000 $
ç
Crédit 35 — Report du budget d'immobilisations..........600 000 000 $
(Les crédits 1, 5, 10, 20, 25, 30 et 35 sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Dois-je faire rapport des votes à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci.
Nous allons passer au plan de travail pour l'étude du Comité. Lundi, nous avons eu une réunion et vous vouliez apporter des changements au plan de travail pour l'étude du Comité sur la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. Les analystes ont apporté ces changements et une version révisée a été distribuée aux membres du Comité hier.
Le Comité souhaite-t-il adopter le plan de travail révisé?
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Je remercie Mme Deraspe de son travail.
J'aimerais apporter des précisions sur les blocs de rencontres, pour m'assurer que tout est en ordre.
En premier lieu, il y a actuellement une rencontre de deux heures qui est planifiée avec le directeur parlementaire du budget et la vérificatrice générale. Nous aimerions que ce soit deux rencontres distinctes.
Nous aimerions avoir une rencontre séparée avec la ministre, puis trois rencontres avec des fonctionnaires et des directeurs responsables de trois sujets, soit la distribution des vaccins, les équipements de protection individuelle et la réserve nationale. Nous devrions donc avoir quatre rencontres.
En ce qui concerne les rencontres avec les fonctionnaires sur la cybersécurité, nous sommes d'accord.
La sixième réunion concerne la santé. Dépendamment de la rencontre que nous aurons eue avec Services publics et Approvisionnement Canada, nous déterminerons s'il y a lieu de rappeler des fonctionnaires responsables de la distribution des vaccins et de l'équipement de protection individuelle.
Pour les autres rencontres, nous pourrions attendre à plus tard pour voir où nous en sommes.
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Monsieur le président, ma collègue Mme Vignola, du Bloc québécois, a soulevé la question de la cybersécurité. Nous en avons parlé un peu avec la ministre plus tôt, mais ce n'était pas dans le cadre d'une étude portant précisément sur le traitement de la COVID-19.
La cybersécurité ne concerne pas que les systèmes informatiques. Il s'agit de voir plus largement ce qui s'est passé au Canada pendant la pandémie sur le plan de la cybersécurité avec des experts en la matière qui devraient être invités à répondre à nos questions. Ce n'est pas la ministre qui pourra répondre à nos questions là-dessus, selon ce que nous avons vu plus tôt.
Concernant le dernier point, encore là, ce serait intéressant que des entreprises viennent nous expliquer leurs bonnes pratiques, mais ce que nous voulons savoir actuellement, c'est ce qui n'a pas été bien fait par le gouvernement dans la gestion de la pandémie. Si nous voulons améliorer les choses, nous pourrons consulter ces gens plus tard, mais je ne pense pas que nous cherchions les meilleures pratiques en ce moment. Nous essayons plutôt de savoir ce qui a été mal fait et ce qui devra être amélioré, évidemment.
J'ai l'impression d'avoir ouvert une boîte de Pandore remplie de discussions en soulevant la question de la douzième réunion.
Cela dit, j'aime bien me faire l'avocat du diable. Nous pourrions planifier les quatre prochaines réunions de témoins, ce qui nous amènerait au 4 ou au 5 janvier, peu importe. En janvier, pour le reste de l'étude, nous pourrions voir un peu plus loin ce qui nous attend, à ce moment-là.
Comme l'a dit M. Drouin et, comme nous le savons tous, n'importe quoi peut arriver sur notre table à n'importe quel moment. Je pense qu'il conviendrait de couper la poire en deux, c'est-à-dire de planifier les quatre ou les cinq prochaines rencontres sur ce sujet et, ensuite, de garder ouvertes les autres rencontres. Cette possibilité ferait en sorte que tout le monde pourrait s'entendre et travailler en harmonie.