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Merci, monsieur le président.
Merci de nous donner l'occasion de parler au Comité permanent de la santé des efforts déployés par l'Agence de la santé publique du Canada pour se préparer et réagir à l'arrivée du nouveau coronavirus au Canada.
Je suis accompagnée aujourd'hui de la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique, et du Dr Stephen Lucas, sous-ministre de Santé Canada.
[Français]
Présentement, notre objectif d'instaurer un confinement, de limiter les répercussions du virus et de contrôler sa propagation. Cela inclut la détection et la gestion efficaces des cas existants et la gestion de la désinformation pour réduire la peur.
Il est essentiel que les approches fédérale, provinciales et municipales soient uniformes. La collaboration est impérative.
Jusqu'ici, la réponse aux cas de virus au Canada démontre un niveau élevé de coordination intergouvernementale. Cela signifie que le système fonctionne de la façon prévue.
[Traduction]
Monsieur le président, nous avons beaucoup appris non seulement de l'épidémie de SRAS, mais aussi de la pandémie de grippe H1N1, sans oublier l'éclosion plus récente d'Ebola en République démocratique du Congo. Au Canada, notre capacité à réagir à ce genre de situations a fait l'objet d'améliorations essentielles.
Il y a eu la création de l'Agence de la santé publique du Canada, pour faire preuve d'un solide leadership fédéral dans la prise de mesures. Nous avons amélioré la collaboration fédérale-provinciale-territoriale au moyen d'un réseau officiel de spécialistes, à savoir le Conseil du Réseau de santé publique, qui est dirigé par la Dre Tam. Nous avons également une administratrice en chef de la santé publique, dont le poste découle de l'expérience du SRAS et dont la voix doit faire autorité auprès de tous les Canadiens pendant un événement de santé publique, ce qui est essentiel.
Je crois que tout le monde sait que la situation au Canada et partout ailleurs dans le monde évolue. Depuis le constat initial d'un groupe de cas à Wuhan, en Chine, à la fin décembre, on a confirmé plus de 6 000 autres cas du nouveau coronavirus dans 31 provinces chinoises, ce qui comprend 133 décès. Quatre-vingt-dix pour cent des cas sont en Chine, la plupart à Wuhan.
Plus près de nous, aux États-Unis, il y a cinq cas confirmés, et il y en a trois au Canada — deux en Ontario et un en Colombie-Britannique. Nous nous attendons à ce que le nombre de cas confirmés en Chine et dans d'autres pays continue d'augmenter en même temps que les efforts de surveillance et à ce que les fournisseurs de soins de santé voient davantage de personnes symptomatiques chez qui la maladie est diagnostiquée.
Il n'est pas étonnant pour nous de voir au Canada des infections contractées en voyage. Le système de santé est en état d'alerte depuis que nous avons entendu parler de l'éclosion en Chine à la fin décembre, et il demeure vigilant pour détecter des cas et réagir le plus rapidement possible lorsqu'ils sont avérés.
Sur quoi concentrons-nous nos efforts à l'échelle fédérale? Sur le plan des mesures à la frontière, aux trois aéroports qui acceptent des vols directs en provenance de Chine — à Toronto, à Vancouver et à Montréal —, nous avons maintenant de l'information sur des écrans dans la salle des douanes pour dire aux gens — en français, en anglais et en chinois simplifié — de se présenter à un agent des services frontaliers s'ils ressentent des symptômes du nouveau coronavirus.
Aux kiosques électroniques de ces trois aéroports, nous demandons aux voyageurs, pour contrôler leur état de santé, s'ils se sont rendus à Wuhan. À compter d'aujourd'hui, la question portera sur l'ensemble de la province du Hubei. D'ici la fin de la semaine, nous déploierons dans les aéroports un plus grand nombre d'employés des services de santé publique pour compléter la surveillance effectuée par l'ASFC dans les salles des douanes et pour indiquer la marche à suivre aux gens qui ressentent des symptômes.
Nous travaillons très fort pour mobiliser le système de santé publique partout au pays. L'Agence de la santé publique convoque régulièrement ses homologues provinciaux pour échanger de l'information, partager des ressources en matière de diagnostic et établir l'orientation de nos mesures, sous la direction de la Dre Tam. Nous collaborons grandement avec les provinces et les territoires, car, au bout du compte, ce sont eux les intervenants de première ligne qui s'occupent directement des cas sur le terrain.
Nous venons aussi de constituer un comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial, qui se consacre exclusivement au nouveau coronavirus. La s'entretient également avec ses homologues des provinces et des territoires pour discuter de la capacité collective à réagir et pour encourager la collaboration. Bien entendu, nous collaborons étroitement avec nos partenaires internationaux, notamment l'Organisation mondiale de la Santé et les Centers for Disease Control aux États-Unis.
En ce qui a trait à la surveillance et au signalement, la surveillance des infections par le nouveau coronavirus est essentielle pour en limiter la propagation. Nous collaborons donc étroitement avec les provinces et les territoires ainsi que l'Organisation mondiale de la Santé pour suivre la propagation du virus. Notre Laboratoire national de microbiologie, à Winnipeg, peut faire le test de dépistage du nouveau virus et collabore avec les provinces et les territoires pour accroître la capacité de dépistage partout au pays.
Notre laboratoire à Winnipeg est aussi notre laboratoire de référence, qui confirme les résultats d'analyses provinciales et territoriales, comme c'est un nouveau virus. De toute évidence, le Canada est tenu, en vertu du Règlement sanitaire international, de signaler les cas confirmés d'infection au coronavirus à l'Organisation mondiale de la Santé.
Après la confirmation d'un cas, l'accent est ensuite mis sur la recherche des contacts pour déterminer si d'autres personnes sont infectées. La recherche des contacts est dirigée par les autorités locales en matière de santé publique, en collaboration avec des organismes provinciaux et fédéraux comme les services frontaliers fédéraux et les services de mise en quarantaine, les transporteurs aériens ainsi que les agences de santé publique d'autres pays. On a géré les cas en Ontario et en Colombie-Britannique au moyen de mesures adéquates de prévention et de contrôle des infections.
En ce qui concerne la recherche et les vaccins, nous travaillons à l'étranger pour participer à la préparation d'une intervention à l'échelle internationale. Grâce à des investissements d'Affaires mondiales, le Canada finance une alliance mondiale, la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations, qui coordonne les premiers efforts internationaux déployés pour la mise au point d'un vaccin. De plus, nous travaillons avec des partenaires actuels à la réalisation d'études visant à caractériser le virus, à élaborer des modèles animaux et à chercher des vaccins expérimentaux pouvant contribuer aux efforts internationaux de mise au point d'un vaccin.
[Français]
Dans le domaine des communications, il faut assurer une approche proactive. En effet, il faut rassurer les Canadiens et les Canadiennes en fournissant des mises à jour régulièrement et de façon transparente afin de contrer la désinformation relative à cette question. Il s'agit d'une leçon essentielle que nous avons tirée de notre expérience avec le SRAS, qui a créé une situation dans laquelle certaines communautés et certains individus chinois étaient victimes de racisme et de profilage racial. Il faut s'attaquer à ce problème dès le début. Une grande partie de nos efforts est consacrée aux contre-mesures visant les messages qui pourraient être disséminés par les médias sociaux.
[Traduction]
La Dre Tam et son collègue, le Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique, s'adressent aussi régulièrement aux médias à l'aide de mises à jour techniques.
De plus, nous donnons des conseils aux voyageurs canadiens, par l'entremise du site voyage.gc.ca, afin de les aider à faire des choix éclairés à propos des déplacements en Chine et ailleurs, pour réduire leur risque d'être malade et leur indiquer les mesures à prendre s'ils présentent des symptômes associés au coronavirus. Nous avons maintenant un numéro 1-800 auquel les Canadiens peuvent obtenir des renseignements sur le virus.
La Dre Tam sensibilise également les organisations nationales de professionnels de la santé. On communique régulièrement aux travailleurs fédéraux et aux employeurs sous réglementation fédérale des renseignements sur ce virus en matière de santé et de sécurité au travail.
Comme je l'ai mentionné, nous avons maintenant un numéro que les Canadiens peuvent composer pour obtenir des réponses à leurs questions. Nous consultons aussi d'autres intervenants, comme des transporteurs aériens, pour nous assurer qu'ils comprennent leur rôle, conformément à la Loi sur la mise en quarantaine, en ce qui concerne le signalement d'un voyageur malade à bord avant son arrivée au Canada, afin que nous puissions gérer la situation efficacement une fois que l'avion se pose au pays. Bien entendu, ils s'intéressent également à la protection de leur propre personnel.
[Français]
Finalement, j'aimerais remercier le Comité permanent de la santé de prendre le temps d'examiner la situation du coronavirus. Nous surveillons activement son éclosion et nous évaluons continuellement le risque qu'il pose pour les Canadiens. En même temps, nous gérons activement le confinement du virus pour limiter sa propagation.
[Traduction]
Comme je l'ai déjà dit, nous travaillons très fort avec nos partenaires, et nous continuerons de le faire.
Monsieur le président, nous serons très heureuses de répondre à vos questions.
Merci.