:
Chers collègues, bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
[Traduction]
Conformément à l’ordre de renvoi émis par la Chambre des communes le 20 avril et le 30 septembre, et conformément à l’ordre de renvoi du Comité du 13 octobre, nous sommes aujourd’hui réunis pour reprendre l’examen des crédits 1, 5, 10, 15, 20, L25 et L30 sous la rubrique Ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement; du crédit 1 sous la rubrique Centre de recherches pour le développement international; et du crédit 1 sous la rubrique Commission mixte internationale (section canadienne).
[Français]
Le Comité va également examiner la lettre de mandat de la ministre du Développement international.
[Traduction]
La réunion d’aujourd’hui se déroulera en format hybride. C’est aussi la première réunion du projet pilote de la Chambre des communes à se dérouler en format webinaire. Ce projet pilote concerne les réunions de comités, et il n’est accessible qu’aux députés et à leurs collaborateurs.
Vous aurez remarqué que les procédures d’accès à la réunion sont beaucoup plus rapides, car vous devenez immédiatement un participant actif. Toutes les fonctionnalités des participants actifs sont inchangées. Les collaborateurs sont des participants inactifs et ne peuvent donc suivre les réunions qu’en mode galerie.
[Français]
J'aimerais remercier nos témoins de nous aider à réaliser ce projet pilote.
J'espère que vous aurez une bonne expérience.
[Traduction]
Je rappelle à tous les participants à la réunion qu’il est interdit de faire des captures d’écran ou de prendre des photos de votre écran, comme l’a souligné le Président Rota le 29 septembre dernier.
Pour que tout se passe bien, je vais vous rappeler quelques-unes des règles qui s’appliquent.
Les témoins et les députés peuvent s’exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d’interprétation sont disponibles au bas de votre écran.
[Français]
Les députés qui participent en personne doivent faire comme ils le feraient habituellement si tous les membres du Comité se réunissaient en personne dans une salle de comité.
Gardez à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque ainsi que les protocoles en matière de santé.
[Traduction]
Avant de parler, attendez que je vous donne nommément la parole.
Si vous êtes en vidéoconférence, cliquez sur le micro pour le fermer. Si vous êtes dans la salle, votre micro est contrôlé par les techniciens. Lorsque vous n’aurez plus que 30 secondes de temps de parole, je vous ferai signe avec cette feuille de papier jaune.
[Français]
J'aimerais maintenant souhaiter chaleureusement la bienvenue à la ministre Gould, ministre du Développement international, et à son équipe.
Nous recevons Leslie MacLean, sous-ministre du Développement international; Elissa Golberg, sous-ministre adjointe aux Politiques stratégiques; et Caroline Leclerc, sous-ministre adjointe aux Partenariats pour l'innovation dans le développement.
[Traduction]
Nous accueillons aujourd’hui Peter MacDougall, sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et du développement; Anick Ouellette, sous-ministre adjointe et dirigeante principale des finances, Planification ministérielle, Finances et Technologies de l’information; et Shirley Carruthers, directrice générale, Direction générale de la gestion et de la planification des ressources.
Je signale aux députés que les votes sur le Budget principal des dépenses auront lieu la semaine prochaine, une fois que nous aurons entendu les deux ministres.
Madame la ministre, je suis heureux de vous donner la parole pour une déclaration liminaire de 10 minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis ravie de vous revoir tous et de pouvoir avoir une conversation avec vous.
[Français]
Je suis heureuse d'être devant vous aujourd'hui afin de vous présenter le Budget principal des dépenses 2020-2021 en ce qui concerne le volet du développement international du portefeuille d'Affaires mondiales Canada.
Rappelons-nous qu'avant même la pandémie de la COVID-19, plusieurs pays étaient devant le défi d'atteindre une croissance économique durable et inclusive, de maintenir la cohésion sociale et de gérer les prix. Bien que des gains concrets aient été réalisés pour réduire la pauvreté extrême avec le soutien du Canada, notamment en accroissant l'accès à l'éducation, à la santé et à des aliments nutritifs, tous n'en ont pas profité également. Plus de 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté font face à plusieurs défis interreliés, souvent aggravés par les inégalités et, dans bien des cas, par des crises humanitaires prolongées ou par des répercussions liées aux changements climatiques.
La COVID-19 est venue ajouter à ces difficultés. On s'attend à ce que cette pandémie mène de 88 à 115 millions de personnes à la pauvreté extrême cette année — une première augmentation depuis 1998 —, qu'elle retarde les progrès en matière de développement, surtout pour les femmes et les enfants qui vivent déjà dans une extrême pauvreté, et qu'elle accentue l'exclusion et la marginalisation.
Il ne s'agit pas simplement d'un problème ailleurs. La COVID-19 met en évidence de façon profonde et convaincante à quel point la santé et la prospérité des Canadiens sont tributaires d'une intervention et d'une reprise mondiale coordonnées. Tant que cette crise n'aura pas été réglée dans le monde, tant que nous n'aurons pas contribué à bâtir des systèmes socioéconomiques plus résilients et durables, nous continuerons d'en subir les répercussions à l'échelle nationale.
Le Canada a manifesté son engagement à déployer des efforts vigoureux visant à contrer les effets dévastateurs de la COVID-19 partout dans le monde. Il ne fait aucun doute que la crise de la COVID-19 et les perturbations économiques qu'elle entraîne représentent le choc le plus important pour le développement mondial depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement du Canada a articulé son intervention internationale contre la pandémie autour de trois piliers d'actions stratégiques où le Canada peut avoir une incidence directe.
Premièrement, nous luttons contre la pandémie en renforçant les capacités visant à réaliser les objectifs de développement durable liés à la santé et en appuyant l'accès équitable au dépistage de la COVID-19, à son traitement et au vaccin.
Deuxièmement, nous cherchons à gérer les stress financiers et à stabiliser les économies en rétablissant les chaînes d'approvisionnement mondiales et en assurant les liquidités financières et la stabilité des pays en développement.
Enfin, nous appuyons les personnes les plus vulnérables en renforçant la reprise au moyen de notre intervention humanitaire, d'un soutien à la sécurité alimentaire et à l'éducation, et en traitant les répercussions socioéconomiques de longue durée de la pandémie.
[Traduction]
La Politique d’aide internationale féministe est un cadre général qui définit les priorités en fonction des besoins. Ces priorités ciblent les enjeux qui nécessitent notre intervention, l’objectif étant d’aider les plus pauvres et les plus vulnérables, surtout les femmes et les filles ainsi que les personnes qui vivent dans des États fragiles.
Depuis le lancement de la politique en 2017, nous avons fait des progrès importants en ce qui concerne la mise en œuvre des initiatives et des engagements qui l’accompagnent. J’y reviendrai tout à l’heure, mais auparavant, j’aimerais parler du Budget principal des dépenses.
Étant donné que le Budget principal 2020-2021 a été présenté le 27 février 2020, il ne comprend pas l’aide internationale supplémentaire qui a été consentie en raison de la pandémie de COVID-19.
Ce budget prévoit un montant de 823,4 millions de dollars pour la Politique d’aide internationale féministe. Cela comprend un montant de 410,5 millions de dollars pour l’enveloppe de l’aide internationale, afin de financer des initiatives liées à des champs d’action particuliers comme le programme Voix et Leadership des femmes, l’aide humanitaire canadienne, la santé et les droits sexuels et génésiques; 195 millions de dollars pour la création du Fonds Égalité; et 145,1 millions de dollars pour financer la mise en œuvre du Programme d’innovation en aide internationale et le Programme de prêts souverains.
De plus, le Budget principal des dépenses de 2020-2021 prévoit une augmentation nette de 297,3 millions de dollars, par rapport au budget de 2019-2020, pour la mise en œuvre de programmes visant à aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques.
Par exemple, le Canada appuie l’instrument qui a été créé par la Banque mondiale et le Canada dans le but de réduire la déforestation et la dégradation des forêts grâce à une gestion forestière durable. Le Canada appuie également la phase II du Fonds d’action pour le climat pour le secteur privé dans les Amériques, dont l’objectif est de catalyser les investissements du secteur privé dans les programmes d’atténuation du changement climatique et d’adaptation, en Amérique latine et dans la région des Caraïbes. Étant donné que l’Accord de Paris vise à limiter les augmentations de température globales, la majeure partie du financement canadien de la lutte contre le changement climatique concerne principalement les efforts d’atténuation utilisant des énergies renouvelables.
J’observe que des progrès importants continuent d’être enregistrés dans la mise en œuvre de la Politique d’aide internationale féministe. La majorité des engagements du Canada seront réalisés dans les délais prévus. Dans le rapport au Parlement de 2018-2019 sur l’aide internationale du gouvernement du Canada, nous expliquons comment la politique est administrée et quels résultats nous avons obtenus. Ce premier rapport sur l’ensemble de l’aide internationale témoigne de notre volonté d’être plus transparents face à la population.
Je dois toutefois vous prévenir que les nouveaux crédits débloqués pour répondre à la pandémie de COVID-19 auront un impact sur la capacité du ministère à atteindre ses cibles pendant l’exercice financier en cours.
De façon plus générale, pendant le dernier exercice financier, je me suis aussi employée à mettre en œuvre les engagements énoncés dans la lettre de mandat que j’ai reçue à titre de ministre du Développement international. En mars 2020, nous nous sommes acquittés de l’engagement de 2015 concernant l’allocation de 3,5 milliards de dollars pour la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, ainsi que de l’engagement de 2017 concernant l’allocation de 650 millions de dollars pour la santé et les droits sexuels et génésiques.
Des statistiques préliminaires indiquent qu’en 2019-2020, le Canada est sur la bonne voie pour atteindre la cible de 2021-2022, selon laquelle 95 % de l’aide canadienne bilatérale au développement international devra concerner des initiatives favorisant l’égalité des genres.
L’initiative Voix et Leadership des femmes vient aujourd’hui en aide à des organisations féminines locales de plus de 30 pays et régions. Nous appuyons également des programmes novateurs mis en place par des organisations canadiennes petites et moyennes, en partenariat avec des organisations locales.
L’accès équitable à l’éducation est un enjeu crucial pour tout le monde, surtout pour les plus vulnérables. À cette fin, je vais lancer une campagne internationale dès le début de 2021 pour que les enfants réfugiés et déplacés puissent recevoir l’éducation dont ils ont besoin et à laquelle ils ont droit. De plus, nous avons presque atteint notre objectif de consacrer 10 % de notre aide bilatérale au développement international à des initiatives d’éducation — nous en sommes pour le moment à 9 %. Les fonctionnaires sont également en train d’élaborer de nouveaux programmes pour s’attaquer à d’autres grands enjeux, comme la répartition inégale du travail non rémunéré dans le domaine des soins de santé.
Nous aidons également les femmes des pays en développement qui se trouvent en première ligne des efforts d’adaptation au changement climatique, en débloquant de nouveaux crédits comme un prêt de 150 millions de dollars pour le Fonds international de développement agricole, afin d’encourager l’agriculture écoresponsable dans les pays en développement, ainsi qu’une allocation de 20 millions de dollars au Fond Canada-CARICOM pour l’adaptation au changement climatique.
Le Canada continue de jouir d’une bonne réputation en ce qui concerne le financement novateur des objectifs de développement durable. Nous coprésidons le Groupe onusien des amis du financement du développement, à New York, ce qui a permis au , ainsi qu’au premier ministre Holness de la Jamaïque et au secrétaire général de l’ONU, M. Guterres, de diriger un groupe de leaders du monde entier sur le financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà, afin d’encourager la mise en œuvre de solutions inclusives et créatives pour financer la relance.
J’entends bien continuer de m’assurer que l’aide internationale du Canada est efficace, transparente et responsable. Par exemple, Affaires mondiales a simplifié les demandes de financement et est en train de mettre en œuvre des partenariats avec la société civile pour l’aide internationale. De plus, la restructuration de l’enveloppe de l’aide internationale permet de donner aux Canadiens et à la communauté internationale des informations plus claires et plus complètes sur nos programmes d’aide internationale.
Enfin, notre gouvernement a aussi décidé d’augmenter l’aide internationale du Canada d’ici à 2030, pour ce qui est des objectifs de développement durable. En 2021, nous avons consacré 4,9 milliards de dollars aux objectifs de l’aide internationale, par rapport aux 4,6 milliards de l’année précédente.
Monsieur le président, membres du Comité, notre gouvernement travaille d’arrache-pied pour mettre en œuvre la Politique d’aide internationale féministe, surtout pendant cette pandémie sans précédent, dans le but de bâtir un monde plus pacifique, plus inclusif et plus prospère.
Je vous remercie de m’avoir écoutée et je suis prête à répondre à vos questions.
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Merci, madame Sahota, de votre question. Moi aussi je suis ravie de vous revoir. Oliver va très bien, merci.
S'agissant de notre Politique d'aide internationale féministe et de notre objectif en matière d'égalité des genres, nous voulons que 95 % de tout notre programme d'aide au développement incorpore l'égalité des genres dans ses programmes. Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre cible de cette année.
J'observe que, depuis que nous avons mis en œuvre la Politique d'aide internationale féministe en 2017, le Canada est devenu le principal donateur du Comité d'aide au développement de l'OCDE, en ce qui concerne l'égalité des genres. C'est un exploit. Il faut bien sûr féliciter l'ancienne ministre, , d'avoir piloté ce dossier, et aussi tous les fonctionnaires extraordinaires d'Affaires mondiales Canada qui en ont fait une réalité.
Nous nous sommes également engagés à faire en sorte que 15 % de nos programmes soient des projets EG-3, c'est-à-dire que leur objectif principal doit être le renforcement de l'égalité des genres. Il peut s'agir de projets qui font la promotion des droits des femmes, qui combattent la violence fondée sur le genre, qui font la promotion de la santé sexuelle et des droits génésiques ou encore qui encouragent les femmes à participer à la vie politique. En fait, nous sommes aussi sur la voie d'atteindre cette cible pour cette année. C'est une priorité de notre gouvernement.
L'un des projets dont je suis particulièrement fière est le projet Voix et Leadership des femmes. Il a été mis sur pied à la suite de discussions que j'ai eues avec l'ancienne , quand j'étais secrétaire parlementaire. Nous étions allées rendre visite à des partenaires dans différents pays, et ce que nous disaient les organisations de défense des droits des femmes et les militantes pour les droits des femmes, c'était que leur travail était incroyable et difficile, et qu'elles manquaient d'argent.
Trois, quatre et cinq ans plus tard, nous avons aujourd'hui des programmes Voix et Leadership des femmes dans plus de 30 pays et nous accompagnons des centaines de militantes des droits des femmes. Quand je me suis rendue en République démocratique du Congo au début de l'année dernière, j'ai eu l'occasion de rencontrer des militantes des droits des femmes que la avait rencontrées lorsqu'elle était allée à Kinshasa en 2017. Elles nous ont remerciées d'avoir mis en place ce programme et d'être venues à Kinshasa pour écouter leurs préoccupations et y donner suite. Aujourd'hui, elles ont le soutien du Canada pour accomplir un travail très important.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la ministre, d’être parmi nous aujourd’hui. Nous avons une tâche difficile, surtout depuis l’arrivée de la pandémie, car il nous faut trouver des crédits supplémentaires pour faire face à tous les problèmes qu’engendre la COVID-19, surtout dans les pays les plus pauvres.
Vous avez dit tout à l’heure que le changement climatique et la pauvreté provoquaient des déplacements de population. Les conflits sont la troisième cause des déplacements de population. Vous avez parlé de l’Afrique. Je sais que, pour le gouvernement, l’Afrique est l’un des continents les plus pauvres et qu’il abrite les pays les plus pauvres, mais je me demande si vous avez envisagé de collaborer avec l’Europe par l’intermédiaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe?
Cette organisation regroupe 57 pays, dont un grand nombre sont extrêmement pauvres parce que ce sont d’anciens pays soviétiques. Ils n’ont pas beaucoup de revenus et ils n’ont pas beaucoup de ressources. Je sais que l’agenda féministe vous intéresse au plus haut point, et je sais que l’OSCE a grand besoin d’aide pour cet agenda. En particulier, des centaines de milliers de personnes déplacées en Europe font face à une extrême pauvreté, à de la violence et au trafic des êtres humains. Je pense que le Canada n’en fait pas assez. Nous avons tous tendance à croire que les pays d’Europe et d’Asie du Sud-Est sont riches et qu’ils ne correspondent pas au profil, mais ce n’est pas le cas.
J’aimerais vous demander d’étudier, avec vos collaborateurs, la possibilité de collaborer avec l’OSCE, car certains pays membres sont pauvres et ont grand besoin d’aide.
Deuxièmement, j’aimerais savoir ce que vous faites, dans votre ministère, au sujet des réfugiés et des migrants, car il y a des femmes et des enfants qui ont quitté certaines régions d’Europe et du monde et qui se retrouvent aujourd’hui dans des camps.
Vous avez parlé d’éducation. J’aimerais savoir comment vous pensez pouvoir aider cette génération perdue d’enfants qui n’ont aucun accès à l’éducation.
Je vous remercie d’avance de répondre à mes questions.
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Je vais répondre avec plaisir à vos questions, docteure Fry.
J’observe que, s’agissant de l’Europe, vous avez raison. Un grand nombre de pays européens sont des pays à revenus élevés qui ne sont pas admissibles à l’aide publique au développement. De plus, l’aide internationale du Canada est régie par la Loi sur la responsabilité en matière d’aide au développement officielle, laquelle nous oblige à concentrer nos efforts sur les plus pauvres et à faire de la réduction de la pauvreté notre principale priorité.
Toutefois, s’agissant de l’Europe, le Canada a un programme bilatéral très important en Ukraine. Nous travaillons en étroite collaboration avec ce pays sur un certain nombre de dossiers. L’égalité des genres en est bien sûr l’un des plus importants, ainsi que la gouvernance et l’intervention humanitaire, surtout dans l’est de l’Ukraine.
J’observe également que nous avons récemment fourni à l’Arménie une aide humanitaire de 450 000 $, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Il y a donc des cas où nous fournissons une aide internationale à des pays de la zone Europe. Nous travaillons bien sûr en étroite collaboration avec nos collègues et amis de l’Union européenne sur des projets dans le monde entier.
S’agissant de notre aide aux réfugiés, le Canada collabore de très près avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Nous avons des projets partout dans le monde, pour aider les réfugiés à avoir accès aux services essentiels et à se prévaloir de leurs droits fondamentaux.
S’agissant maintenant de l’éducation, je dirais que c’est quelque chose d’extraordinairement important. Je me souviens d’une conversation que j’ai eue au début de la pandémie avec Filippo Grandi, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, au sujet du nombre d’enfants qui n’allaient plus à l’école à cause de la COVID-19. À un moment donné, il y en avait 1,5 milliard. Sans compter que, pour ce qui est des enfants réfugiés, il y en a beaucoup qui ne sont jamais allés à l’école. C’est l’une des raisons pour lesquelles le premier ministre m’a demandé de piloter une campagne internationale pour favoriser l’accès à l’éducation des enfants déplacés, qu’ils soient réfugiés ou déplacés dans leur propre pays. Nous sommes en train de travailler là-dessus avec des partenaires comme le Haut Commissariat, le Partenariat mondial pour l’éducation et des organisations comme L'éducation ne peut attendre, afin d’offrir aux enfants en situation de crise la possibilité d’avoir accès à l’éducation.
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Merci, monsieur le président, et bienvenue à vous, madame la ministre.
Madame la ministre, nous avons appris, au début de la réunion, que vous avez une équipe fantastique, chez vous. Je connais M. Alberto, votre mari, et votre petit garçon Oliver. Vous avez aussi une équipe remarquable ici à Ottawa, et je suis heureux qu’ils soient tous ici pour vous accompagner. J’ai eu l’occasion de parcourir les illustres biographies de ces gens-là — votre sous-ministre, vos sous-ministres adjoints et vos directeurs qui vous accompagnent aujourd’hui.
Madame la ministre, vous pouvez bien sûr répondre aux questions que je vais poser, mais certaines d’entre elles s’adressent à ceux qui vous accompagnent, parce que ce n’est pas souvent que nous avons l’occasion de les faire parler de leur expérience et de ce qu’ils font au ministère, sous votre houlette.
Ma première question s’adresse à Mme Golberg. Encore une fois, madame la ministre, n’hésitez pas à intervenir si vous le jugez bon.
Vous avez été représentante du Canada à Kandahar, en Afghanistan, et d’après votre expérience là-bas, qu’est-ce qui vous paraît être le plus difficile pour faire reconnaître l’égalité des genres avec nos programmes d’aide internationale?
J’espère que cela ne vous met pas sur la sellette, madame Golberg.