:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je souhaite le bonjour aux honorables députés et aux distingués participants.
Je veux vous remercier de nous avoir invités à vous entretenir des progrès réalisés dans le cadre des activités de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada, et ce, depuis la dernière rencontre tenue en février 2007.
[Traduction]
Nous vous présentons aujourd'hui un rapport qui décrit les récentes tendances de nos principales activités et une mise à jour des enjeux clés touchant le secteur agricole. Les tendances dégagées concernent un certain nombre d'activités, dont l'homologation de nouvelles matières actives, l'homologation de produits d'usage limité et l'évaluation du rendement. Certaines réalisations importantes de l'ARLA qui ont connu du succès sont présentées, dont l'approbation des premiers pesticides homologués sous le sceau de l'ALENA, la participation du Canada aux examens conjoints internationaux avec les autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques et l'introduction d'une nouvelle politique visant l'homologation des pesticides génériques.
[Français]
Mon collègue et chef de l'homologation Richard Aucoin ou moi-même aimerions répondre aux questions concernant cette documentation. Je vais prendre quelques minutes pour souligner certaines activités qui ont été et qui sont encore avantageuses pour les producteurs canadiens tout en maintenant des normes serrées de protection de la santé humaine et de l'environnement.
[Traduction]
La mise en oeuvre continue d'un système amélioré pour l'homologation des pesticides génériques est l'une de nos réalisations de ces derniers mois. À la demande des associations de producteurs et de l'industrie, nous avons mené une consultation sur notre politique de protection des données et y avons apporté des améliorations.
Le principal objectif de cette nouvelle politique est de conférer une protection équitable aux droits de propriété des données afin d'encourager le lancement de nouveaux produits antiparasitaires à risque réduit, tout en offrant un mécanisme opportun et prévisible de lancement de produits antiparasitaires génériques concurrentiels sur le marché canadien.
Je suis également fière de vous annoncer que nous avons constaté une augmentation substantielle du nombre de produits chimiques à risque réduit et de biopesticides, ce qui révèle que les titulaires voient des avantages à l'homologation de nouvelles technologies au Canada et qu'ils n'ont pas été dissuadés par les exigences réglementaires.
Cependant, cette augmentation a eu une légère incidence sur la capacité de l'ARLA à atteindre ses objectifs de rendement de 90 p. 100 pour l'examen de demandes de catégorie A au cours des deux premiers trimestres de l'exercice 2007-2008. Toutefois, dans la même période, nous avons homologué un plus grand nombre de matières actives et de nouvelles utilisations importantes durant les deux premiers trimestres du présent exercice financier qu'au cours de toute l'année financière précédente.
De nouvelles ressources financières provenant du mémoire Améliorer l'accès aux outils de lutte antiparasitaire récemment présenté au Conseil du trésor devrait résoudre cette faille dans le rendement de l'examen et contribuer à nos initiatives en cours portant sur la compétitivité du secteur agricole. À titre d'exemple, nous continuons de travailler sur des initiatives locales visant à rendre plus facilement accessibles de nouveaux pesticides à moindre risque pour les producteurs canadiens.
Le Programme des pesticides à usage limité mené conjointement par Agriculture et Agroalimentaire Canada et Santé Canada, ainsi que les initiatives visant les matières actives, comme le Projet 914, ont débouché sur l'homologation de centaines de nouveaux produits d'usage limité cette dernière année. Le Projet 914 était à l'essai pour trois nouvelles matières actives, choisies avec la participation d'associations de producteurs, comme le Conseil canadien de l'horticulture. Afin de respecter le délai d'examen de six mois, l'ARLA s'est servie de l'ensemble des données et des examens de la United States Environmental Protection Agency. En 2007, ces homologations ont généré 479 nouveaux produits d'usage limité chez les producteurs d'un large éventail de secteurs agricoles.
[Français]
Sur cette question, l'ARLA est également impliquée à l'échelle internationale, ayant notamment participé au Sommet mondial sur les usages mineurs à l'automne 2007. Pour ce qui est de la collaboration internationale, nous avons poursuivi nos efforts dans des domaines dont l'accélération des processus sera avantageuse pour les producteurs canadiens.
[Traduction]
Ces efforts se sont récemment concrétisés par l'homologation de trois étiquettes de l'ALENA, la participation du Canada au premier examen conjoint international d'une nouvelle matière active et par le fait que plus de 40 p. 100 des nouvelles matières actives homologuées au Canada sont visées par un projet d'examen conjoint ou de partage du travail avec les États-Unis ou des partenaires tels que l'Australie et l'Union européenne.
Les étiquettes de l'ALENA permettent la libre circulation des produits d'un côté à l'autre de la frontière, ce qui profite aux producteurs des deux pays. Plusieurs autres produits ont été choisis pour avoir des étiquettes de l'ALENA, notamment de nouveaux produits faisant l'objet d'un examen conjoint. Ces activités permettent aux producteurs canadiens d'avoir accès à de nouveaux produits en même temps que leurs concurrents, avec un mécanisme de discipline tarifaire intégré, solution privilégiée, recommandée et fortement appuyée par chacune des associations de producteurs représentée au Groupe de travail sur le Programme d'importations pour approvisionnement personnel en 2006.
Cela m'amène à mon prochain sujet, le Programme d'importation pour approvisionnement personnel à la demande des agriculteurs ou PIAPDA. Depuis notre dernière réunion en février 2007 et fidèles aux recommandations du comité, nous avons maintenu l'accès des producteurs au produit visé par le Programme d'importation pour approvisionnement personnel (PIAP), le ClearOut41 Plus, tout en mettant en oeuvre le nouveau PIAPDA. Les fabricants du ClearOut41 Plus ont récemment annoncé qu'ils allaient offrir aux producteurs la version canadienne de leur produit, qui est homologué depuis le début de 2006. Bien qu'ils aient l'intention d'avoir recours à un seul distributeur pour leur produit, il en résultera que les producteurs n'auront plus à demander une autorisation d'importation pour approvisionnement personnel pour obtenir cet herbicide générique populaire.
Conformément à l'engagement des membres du Groupe de travail sur le PIAP, les associations de producteurs et l'industrie des pesticides continuent de collaborer pour allonger la liste des produits disponibles en vertu du PIAPDA. Ce programme permet aux producteurs canadiens d'importer la version américaine d'un produit homologué au Canada si leurs concurrents l'achètent à un meilleur prix.
Actuellement, six produits sont approuvés en vertu du PIAPDA, en plus de sept autres demandes d'examen dans ce sens. Ces produits représentent un vaste éventail d'usages et répondent aux besoins de producteurs de tous les secteurs de denrées à travers le Canada.
Le Comité de sélection du PIAPDA, où siègent des représentants des principales associations de producteurs de même que la Fédération canadienne de l'agriculture, est l'organisme chargé de soumettre à l'ARLA les demandes du PIAPDA. Ce comité discute actuellement de la possibilité de soumettre au PIAPDA un certain nombre d'autres produits qu'il juge prioritaires.
Finalement, nous poursuivons la réévaluation des anciens pesticides selon les normes scientifiques modernes. Dans certains cas, les titulaires doivent ajouter à leur étiquette des mesures d'atténuation des risques afin de répondre aux exigences des évaluations rigoureuses sur les risques pour la santé et l'environnement. Le secteur agricole est notamment touché par l'imposition de zones tampons dans le cas des anciens pesticides afin de protéger les zones écosensibles et maintenir l'homologation de ce pesticide au Canada.
Ces zones tampons peuvent poser de grands défis aux producteurs; l'ARLA s'est donc engagée à travailler avec les associations de producteurs et les provinces sur les questions des zones tampons afin de trouver un juste équilibre entre les objectifs écologiques et la pérennité du milieu agricole. Par exemple, un atelier prévu en mars regroupera les intervenants, notamment des groupes de producteurs, afin de discuter des questions portant sur les zones tampons.
[Français]
J'aimerais attirer votre attention sur notre principale mission, qui est la protection de la santé humaine et de l'environnement. Les initiatives que nous avons prises servent à fournir à nos producteurs les outils requis pour concurrencer avec les autres pays de plus en plus compétitifs, tout en continuant à veiller à la protection de la santé humaine et de l'environnement.
[Traduction]
L'ARLA espère continuer sur cette lancée établie avec le secteur agricole ces dernières années.
Je vous remercie de votre attention et je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Bonjour, madame Dodds. Merci, à vous et à M. Aucoin, d'être venus.
Au cours de ces dernières années, j'ai assisté à un grand nombre de réunions du comité avec l'ARLA. Si un organisme pouvait être accusé d'être une source d'irritation pour les agriculteurs, c'était bien l'ARLA pour son fonctionnement. Mais cela fait partie du passé maintenant, si je me réfère aux progrès accomplis, et cela est aujourd'hui en grande partie possible probablement grâce à votre travail. J'aime bien présenter des félicitations quand je le peux et je crois qu'à cette occasion nous devons apprécier le travail qui a été fait.
En tant que citoyens canadiens, nous avons toujours évoqué les efforts que nous devrions faire au plan de l'harmonisation, afin que les produits utilisés aux États-Unis puissent aussi l'être dans notre pays.
L'argument de toujours est celui de l'achat d'une tomate cultivée en Californie portant une étiquette différente qui n'est pas autorisée ici. Pourtant, nous acceptons que la tomate soit importée dans notre pays, pourquoi ne pas alors faire de même dans le cas qui nous occupe? On ne cesse de nous présenter ces arguments. Nous parlons d'étiquetage et d'une meilleure identification des produits canadiens, mais qu'est-ce qu'un « produit canadien »?
Nous ne sommes pas ici pour parler d'étiquetage, mais je crois que tout est lié à la question pouvant être posée par un consommateur et certainement par les agriculteurs sur la raison pour laquelle nous ne sommes pas plus flexibles ou peut-être plus sensibles à l'harmonisation des produits.
Je n'ai pas eu l'occasion de consulter le rapport, qui vient d'arriver, donc je suis sûr que certains de ces points y sont énoncés. Mais pourriez-vous nous mettre au courant et nous dire où nous en sommes par rapport à il y a quatre ans. Je sais que vous êtes ici pour nous faire part des progrès accomplis. Pouvez-vous nous dire où nous en sommes aujourd'hui et si le système fonctionne beaucoup plus rapidement aujourd'hui qu'il y a quatre ans?
Merci d'être venus ce matin.
Nous procédons à un examen pour essayer d'améliorer le système et offrir à nos producteurs les mêmes chances que leurs concurrents internationaux. Nous ne cessons d'entendre: « Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser ces produits? Ils les utilisent bien dans leurs pays et pourtant nous importons leurs produits alimentaires. » Vous avez déjà entendu cela. Nous savons que nous n'avons pas toujours les mêmes chances à cause de diverses organisations telles que l'OMC et l'ALENA qui nous empêchent souvent de mettre en oeuvre une politique d'achat de produits canadiens dans nos institutions. Nous avons vu la réponse du gouvernement à notre recommandation relativement aux rapports. Autrement dit, nous devons tenir compte de tous ces défis commerciaux quand nous faisons des affaires.
Un nombre croissant de Canadiens s'inquiètent de ce qu'ils appellent le Partenariat pour la sécurité et la prospérité, qui en deux mots, défend plus ou moins une harmonisation totale de tous les aspects de nos économies, pas seulement de l'agriculture, mais d'autres aspects de notre vie. Un grand nombre de gens sont inquiets. Pour eux, cela signifie ou peut signifier un affaiblissement des normes et il y a bien sûr les préoccupations liées à la santé.
La question est de savoir si, en partie, cela est vrai lorsque nous étudions différents produits pour nos agriculteurs et pour les Canadiens, comment trouver le juste équilibre sachant que nous devons tenir compte des préoccupations liées à la santé tout en nous assurons d'offrir à nos producteurs des chances égales.
Les fruiticulteurs de ma région m'ont rapporté qu'il y a de meilleurs produits pour l'environnement que ceux utilisés par les Américains, des produits meilleurs pour l'environnement et pour la santé, que nous ne pouvons pas acheter ici et que nous utilisons des anciens produits plus nuisibles. Donc, voici un autre aspect où l'harmonisation serait préférable.
Je demande alors si nous nous référons à une norme particulière pour dire, c'est tout, quand nous faisons cela, nous n'accepterons pas moins que cela? Est-ce que cette norme est conforme non seulement avec ce qui se passe en Amérique du Nord, mais aussi à certaines normes établies en Europe, par exemple, dans l'Union européenne, et qui sont souvent plus rigoureuses que les nôtres en ce qui concerne les niveaux de résidus dans les pesticides? Comment répondre aux besoins de nos producteurs, aux besoins de la santé des Canadiens? Pourriez-vous nous éclairer sur ce point. Ce sont les questions que je me pose et que me posent les gens.
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Je vais essayer. Le sujet est complexe.
Pour protéger la santé, des pays à travers le monde ont établi une norme absolue au-dessous de laquelle ils n'accepteront aucun produit. Il en est de même au Canada. La protection de la santé et de l'environnement sont nos principaux mandats. Mais la loi est claire: nous devons tenir compte de la compétitivité du secteur agricole et envisager la fourniture des outils — des pesticides — aux utilisateurs canadiens.
Pour la santé, la consommation des résidus dans les aliments est fixée à un montant absolu, calculé en fonction de la toxicité d'un pesticide, que nous ne vous laisserons pas dépasser. Dans n'importe quel pays, un certain nombre de pesticides contribuent habituellement à ce montant. La difficulté provient du fait que les pays n'ont pas le même nombre de pesticides homologués.
Si je dis qu'au Canada, dix produits contiennent le produit chimique A, nous allons nous assurer que les Canadiens ne consommeront pas plus que ce montant en établissant une limite maximale de résidus de dix pour chacun des 10 produits. Aux États-Unis, ils pourraient avoir 200 pesticides différents qui contiennent cette matière active. Ils peuvent se voir obligés d'établir une limite maximale de résidus inférieure pour s'assurer que la consommation totale ne dépasse pas ce niveau. Ils pourraient avoir deux pesticides et établir une limite maximale de résidus supérieure pour s'assurer que le consommateur ne dépasse pas ce niveau.
Le corps humain réagit de la même façon à un produit chimique que ce soit dans notre pays, en Californie, à Cuba, en Nouvelle-Zélande ou au Japon.
Les effets sur l'environnement peuvent être très différents selon l'environnement dans lequel le pesticide est utilisé. Par exemple, nous savons que le soleil décompose ou dissout la plupart des pesticides. Donc, dans un pays tropical très ensoleillé, le niveau des pesticides dans l'environnement se détériore probablement plus rapidement qu'au Canada qui a un climat nordique. On essaie de contrôler à la fois les répercussions sur l'environnement et sur la santé au moyen de l'utilisation des pesticides. Tous les pays se préoccupent des limites maximales de résidus et des différences, car les pesticides peuvent être utilisés dans de nombreux produits alimentaires différents.
Quand nous examinons la sécurité, nous mesurons la toxicité du pesticide. Au Canada, nous analysons les denrées alimentaires sur lesquelles le pesticide a été utilisé et les produits élémentaires importés au Canada et pouvant contenir des résidus de pesticides. Nous avons des données sur ce que les Canadiens consomment, du bébé aux personnes âgées, par groupes et par sexe. Nous faisons la synthèse de ces données pour fixer la limite maximale de résidus.
Il est souvent possible de protéger la santé et l'environnement, de modifier une limite maximale de résidus et de changer l'utilisation, mais ce n'est quelquefois pas possible.
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Je ne pense pas que nous puissions conclure qu'il y a plus de frais de recouvrement des coûts que ce qui est nécessaire. La situation qui existe maintenant dans l'ensemble du gouvernement fédéral, c'est que si nous voulons apporter des changements dans nos frais de recouvrement des coûts, en vertu de la Loi sur les frais d'utilisation, nous devons présenter quelque chose au Parlement et vous le verriez.
Nous avons eu des discussions pendant plusieurs années avec les intervenants, y compris les groupes de producteurs et les titulaires d'homologation, sur notre initiative en matière de recouvrement des coûts. Nous sommes certainement conscients du fait que dans ce domaine, il y a de fortes chances que les frais imposés aux titulaires d'homologation soient ensuite refilés à ceux qui achètent le produit. De l'avis de l'ARLA, les titulaires d'homologation ne sont pas la seule partie qui tire un avantage de la vente des pesticides, étant donné que les pesticides sont importants dans le secteur économique au Canada. Ils sont très importants dans le secteur agricole, dans le secteur forestier et dans le secteur du bois.
La partie de notre budget total qui provient de nos frais de recouvrement des coûts — je n'ai pas le pourcentage à l'esprit, mais je crois que dans notre enveloppe budgétaire totale de l'an dernier, qui s'élevait à 47 millions de dollars, environ 7 millions de dollars provenaient du recouvrement des coûts. Encore une fois, ce que le gouvernement fait par l'intermédiaire du budget des dépenses, c'est de fixer un plafond, qui correspond à la partie des frais de recouvrement des coûts que nous gardons dans notre budget. Au cours du dernier exercice financier et de l'exercice financier actuel, c'était la première fois de notre histoire que nous dépassions ce plafond et cette situation est principalement due au fait que nous recevons plus de demandes d'homologation.
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En réalité, ces frais de recouvrement des coûts — j'ai été informé par l'ACIA de certains de leurs frais de recouvrement des coûts à la ferme — se situent presque au point d'équilibre. Si on oublie les frais de recouvrement des coûts et qu'on laisse tomber l'administration... Les frais d'administration d'une partie de ce recouvrement des coûts sont également assez élevés.
Monsieur le président, nous devrons envisager la possibilité de faire une recommandation voulant que l'argent, du moins s'il existe, soit retourné là où il servirait à diminuer le coût de l'industrie d'une certaine façon, plutôt que de se retrouver dans les recettes générales. C'est de l'argent qui, d'une façon ou d'une autre, sort directement des poches de nos agriculteurs.
Cela m'amène à ma deuxième question. Un des domaines de préoccupation clé, dont ne cesse de nous parler notre communauté agricole, c'est que nos systèmes de réglementation — ACIA, ARLA, le recouvrement des coûts pour d'autres programmes, des programmes environnementaux, et ainsi de suite — ajoutent un fardeau financier aux agriculteurs canadiens et les placent dans une situation assez désavantageuse sur le marché par rapport à leurs concurrents.
Quelqu'un a dit ici plus tôt que nous ne sommes pas autorisés à utiliser un certain produit, mais que nos concurrents, au Mexique, en Chine, ou ailleurs, le font. La théorie, c'est que nous ne sommes pas autorisés à utiliser ce produit parce qu'il ne devrait pas se retrouver sur les rayons des magasins d'alimentation; toutefois, le produit de nos concurrents, lui, se retrouve sur les rayons des magasins d'alimentation.
Nous devons en arriver à un système où les règles du jeu sont les mêmes pour tous ou interdire l'entrée des produits de nos concurrents. Nous devons en arriver là, parce que nos agriculteurs sont de plus en plus irrités par cette situation.
Je pense que nous avons reconnu cela. Mais est-ce que l'ARLA a fait une analyse quelconque, ou est-elle au courant si une telle analyse a été effectuée, qui, sous forme de tableau ou sous une autre forme, compare nos frais de recouvrement des coûts au Canada et les autres frais que notre système impose aux agriculteurs canadiens, soit directement ou indirectement, et que les agriculteurs américains, disons, n'ont pas à payer?
On me répète constamment que notre régime de coûts est beaucoup plus élevé que celui des autres et que cela place les agriculteurs canadiens dans une situation défavorable. Nous devons égaliser les règles du jeu parce que les agriculteurs canadiens en ont assez d'être désavantagés par le régime de réglementation et de voir les produits des concurrents arriver ici alors qu'ils n'ont pas un avantage.
Je vais vous donner un exemple tiré de l'industrie du porc et qui n'est pas lié à votre agence. Un producteur de porc a fait faillite deux semaines avant Noël — et il y en a beaucoup qui font faillite. Un additif alimentaire qu'il ne pouvait obtenir au Canada depuis cinq ans aurait fait une différence d'environ 470 000 $ au cours de cette période de cinq ans, dans son exploitation de 800 truies — un seul additif alimentaire. Cela ne se rapporte pas directement à votre agence; cela concerne une autre autorité de réglementation. Mais c'est ce que cela signifie sur le terrain, sur la ferme. Nous devons égaliser les règles du jeu.
La question est la suivante: avez-vous une analyse quelconque, et si oui, pouvons-nous l'obtenir?
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Ma réponse comporte deux éléments.
En vertu de l'ALENA, nous encourageons nos groupes de producteurs à cerner les priorités pour faire face aux irritants frontaliers. Nos agriculteurs travaillent sur ce genre de choses. Quels sont les pesticides qui leur causent le plus de consternation à la frontière?
C'est à eux de décider comment ils veulent le faire. S'ils veulent le faire en se fondant sur la différence entre les coûts ou sur une invasion du marché par des produits américains, ils peuvent le faire.
Deuxièmement, la seule chose sur laquelle nous pouvons avoir un certain effet, de toute évidence, c'est sur le prix des pesticides. Ce que nous avons essayé de faire, c'est d'harmoniser nos exigences dans la plus grande mesure possible avec celles des États-Unis. Nous en sommes au point où ils peuvent littéralement envoyer la même demande d'homologation — et c'est ce qu'ils font — pour des examens conjoints. Le même dossier d'information qui est adressé aux États-Unis nous est également adressé. Nous le recevons sous forme électronique. Il y a tellement de données. Ce n'est pas exactement en un clin d'oeil, mais cela est consommé en, disons, 10 minutes plutôt qu'en quelques semaines, comme c'était le cas avec l'ancien format papier. Nous avons travaillé à réduire les coûts qui sont propres au Canada.
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Il s'agit là du type d'information dont nous aurons besoin quand nous proposerons — si nous le faisons — des changements à notre régime de recouvrement des coûts. Les coûts diffèrent selon la partie en présence et nous devons nous pencher là-dessus. Je pense que M. Easter a également soulevé ce point, relativement aux répercussions de notre régime de recouvrement des coûts sur les agriculteurs.
À certains égards, les coûts pour les titulaires ont diminué car, comme je l'ai dit, ils peuvent désormais soumettre exactement les mêmes données au Canada et aux États-Unis. Ils nous ont expliqué que puisqu'ils peuvent nous les faire parvenir par voie électronique, ils économisent peut-être quelques centaines de milliers de dollars.
Certains de nos coûts ont changé en raison des examens conjoints, entre autres, mais ils n'ont pas vraiment augmenté ou diminué. Par exemple, les facteurs à considérer avant la présentation d'une demande dans le cadre d'un examen conjoint sont maintenant très complexes. On travaille avec quatre, cinq, six pays différents et on discute de qui s'occupera de quelle partie de l'examen. Par exemple, Richard et ses collaborateurs se rendent dans d'autres pays, souvent à Paris, où se trouvent d'autres représentants de pays et titulaires, et ils consacrent une journée entière simplement à discuter d'une demande et à déterminer quel pays examinera quelle partie de la demande.
Nous n'avons pas encore suffisamment d'expérience à l'échelle mondiale pour pouvoir vraiment établir ce qu'il en coûtera pour exécuter ce type de travail par rapport à la réalisation d'un examen canadien distinct. Nous avons commencé à faire quelques comparaisons à l'échelle internationale et avons tenu des discussions avec les États-Unis, par exemple — je ne sais pas si nous en avons eues avec le Royaume-Uni également —, pour connaître leur façon de faire et ce qu'il leur en coûte pour leurs parties du système afin que nous puissions également comparer les coûts au Canada avec ceux aux États-Unis et en Europe. Je crois que l'Australie est aussi l'un des pays avec lesquels nous chercherons à comparer nos coûts.
Il s'agit là du genre de données qu'il faudra présenter si nous voulons apporter des changements au régime de recouvrement des coûts.
Comme je l'ai dit, d'après notre expérience des dernières années, on constate un transfert des coûts, et l'expérience est trop récente pour vraiment réaliser des économies. À tout le moins, un plus grand nombre d'examens sont effectivement menés parce que les différents scientifiques s'y intéressent fortement. Mais cela contribue à la solidité du système. D'après nos observations, quand nos scientifiques discutent avec ceux des États-Unis, ils arrivent à la même conclusion si les discussions se font parallèlement à l'examen des données. C'est différent de l'approche conventionnelle que nous connaissons, soit celle d'isoler les deux clans de scientifiques, auquel cas ils arrivent invariablement à des conclusions différentes.
Un des grands avantages a été la mise au point du calculateur de LMR. De concert avec les États-Unis, nous avons convenu de la façon dont nous établirons la limite maximale de résidus; par conséquent, nous savons maintenant que si vous inscrivez les mêmes données, vous obtiendrez la même LMR, au nord et au sud de la frontière. Ce n'était pas le cas auparavant.
Richard a présenté le calculateur à l'OCDE. Est-il maintenant largement accepté par cette organisation?
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Ce n'est pas au sujet de l'ARLA.
Je vous ai envoyé une lettre, monsieur le président, sur la nécessité de tenir rapidement une réunion avec la Canadian Cattlemen's Association et le Conseil canadien du porc à propos de leur réaction à l'intervention du gouvernement dans la crise de l'industrie bovine et porcine.
À mon avis, le gouvernement n'a presque rien fait. Mais, quoi qu'il en soit, je crois que nous devons savoir où en sont les choses. J'imagine que vous recevez, vous aussi, les mêmes appels. Nous sommes en voie de perdre le secteur porcin dans notre pays. Les producteurs de bovins de boucherie éprouvent des difficultés. Dans ma propre province, nous avons maintenant perdu 40 p. 100 des éleveurs de porcs. C'est tout simplement incroyable.
La proposition du gouvernement est-elle adéquate? Ou ne l'est-elle pas? Quelles autres mesures pouvons-nous prendre? Vous avez donc cette lettre. Je comprends que vous allez vous réunir en sous-comité, mais j'estime que nous devons tenir cette réunion sans tarder. S'il faut exercer plus de pression sur le gouvernement pour qu'il fasse autre chose, alors c'est de mise.