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Merci, monsieur le président et membres du comité de nous permettre de participer à vos travaux ce matin.
La Canadian Association of Agri-Retailers et ses 1 000 membres de tous les coins du pays sont au service des producteurs de la nation, sur la première ligne d’un commerce des engrais et des produits chimiques d’une valeur de plus de 3 milliards de dollars. Nos membres travaillent en étroite collaboration avec les producteurs de céréales et d’oléagineux pour maximiser le rendement de leurs investissements dans les intrants agricoles.
Souvent sous-estimés comme étant des facilitateurs dans la chaîne de valeur, les détaillants agricoles ne fixent pas le prix des intrants pas plus qu’ils ne sont responsables de la volatilité du marché, mais ils exercent un effet de stabilisation des prix qui profite aux producteurs. Achetant toujours de grandes quantités par la voie de contrats à rabais basés sur le volume, les négociants obtiennent pour leurs clients les meilleurs prix.
Grâce à ces ententes d’achat anticipé, les producteurs paient rarement le prix du marché libre. Ces ententes garantissent également l’offre et la livraison juste à temps sans que les producteurs aient à stocker des intrants. Autrement dit, les contrats des négociants servent à les protéger contre la volatilité du marché, et les services à valeur ajoutée qu’ils offrent dans les contrats aident à les mettre à l’abri d’une monté des prix.
Contrairement à l’avis de certains, les détaillants agricoles ne tirent pas avantage des prix élevés du marché des intrants. Ils doivent eux aussi supporter le coût élevé des produits vendus et exploiter des marges fixes qui ne varient pas en fonction du prix. Le plus souvent, les détaillants voient leurs recettes diminuer parce qu’ils veulent apaiser les clients mécontents et les fidéliser ou parce qu’à cause de la volatilité du marché, le coût du produit de remplacement dépasse souvent le prix de vente initial. On peut donc dire que les détaillants sont littéralement assis entre deux chaises, exposés aux pressions exercées des deux côtés.
Quoique désavantagés comme les producteurs par le coût record des engrais, les détaillants n’ont pas l’impression que le marché est tributaire de pratiques commerciales regrettables, mais plutôt de la conjugaison de plusieurs facteurs économiques dont une demande mondiale sans précédent, un virage céréalier en Amérique du Nord dû à des projets de production de biocombustibles, le retard à augmenter la capacité de production et la libéralisation du marché mondial.
La dynamique de l’offre et de la demande de céréales qui entraîne des prix record des produits est celle-là même qui stimule les marchés des engrais, Il semblerait quelque peu mal indiqué de protester contre un côté de l’équation tout en approuvant l’autre côté. Les producteurs auront la possibilité de compenser le coût élevé des intrants par des ventes élevées de la production future. Nous comptons tous sur des récoltes abondantes cette année.
Par ailleurs, les détaillants ne voient pas dans ce marché une possibilité d’accroître les profits, mais espèrent plutôt que les producteurs désireux d’investir pour maximiser leur rendement commanderont plus d’intrants. Or, ce mouvement risque d’être très limité par l’incapacité des détaillants d’obtenir des engrais à cause de la faiblesse mondiale de l’offre.
Selon la CAAR, l’offre reprendra si la capacité de production augmente. À court terme, les producteurs pourraient bénéficier d’éventuelles modifications au programme d’avances de fonds ou d’autres programmes de crédit visant à faciliter l’achat anticipé d’intrants par la voie de contrats avec les détaillants. Cela aidera à garantir l’offre, à obtenir les meilleurs prix et à se mettre à l’abri de la volatilité du marché libre.
Par ailleurs, si les membres du comité désirent s’attaquer à des facteurs plus immédiats et plus tangibles de la montée du coût des intrants, la CAAR les exhorte alors de songer à aider les détaillants à éliminer les obstacles en refilant aux producteurs la hausse du coût. Je pense au coût prohibitif de la réglementation en suspens concernant la sécurité et la sûreté des installations des détaillants. La CAAR a déjà témoigné devant le comité à ce sujet et a informé personnellement bien des membres. Nous vous remercions d’avoir pu le faire et aimerions pouvoir vous convaincre de l’urgence actuelle de la question.
La livraison de 9 000 tonnes de nitrate d’ammonium à Churchill par la Russie en octobre dernier a mis au jour un grave risque de sécurité. Le nouveau Règlement sur les composants d’explosif limités, qui s'inspire du Code de pratique sur le nitrate d’ammonium et qui impose des pratiques rigoureuses de sécurité et de sûreté, est en attente de publication dans la Partie II de La Gazette du Canada.
Les détaillants sont en faveur de ce règlement et de ces codes parce qu’ils préconisent le genre de gestion prudente que nous avons toujours exercée. En fait, nous avons collaboré avec l’industrie à la rédaction de ces codes, notamment le Code de pratique sur l’ammoniac anhydre, qui sera applicable à des degrés divers d’ici à 2011. Ce code posera des difficultés particulières pour le secteur du détail en ce qui a trait aux coûts de mise en oeuvre.
Ce qui est intéressant, c’est que le Code et le Règlement sur le nitrate d’ammonium, et tous les prochains codes, ne s’appliqueront pas aux utilisateurs finaux. Ainsi, à une époque où de plus en plus d’engrais, dont du nitrate d’ammonium, sont entreposés dans les exploitations agricoles, d’importants règlements relatifs à la sécurité ne s’appliqueront pas dans ces endroits. C’est un problème qui s’adresse peut-être à un autre comité, mais il fait ressortir l’iniquité des règles du jeu auxquelles sont soumis les détaillants qui doivent respecter ces codes.
Certains membres de la CAAR ont raconté que les producteurs qui ont pris livraison du nitrate d’ammonium russe leur demandent d’entreposer le produit pour eux. Comme vous le savez, le nitrate d’ammonium est un produit auquel les producteurs et détaillants occidentaux n’ont pas touché depuis longtemps de sorte que les dispositions sur son entreposage posent problème à cause du risque et de la responsabilité inhérents au produit. Ainsi, c'est donc parfaitement compréhensible que les détaillants refusent avec raison ces demandes d’entreposage. Toutefois, une aide financière du gouvernement du Canada pourrait aider les commerçants à entreposer ces produits en toute sécurité.
La CAAR ne s’inquiète pas tant du mérite des codes ou de la concurrence des fournisseurs étrangers que du fait que, peu importe où les producteurs s’approvisionnent, les détaillants devront améliorer à très grands frais leurs installations, ce qui ajoutera au coût des intrants dans la chaîne de valeur et poussera nos clients à s’adresser à des fournisseurs étrangers. Nous qualifions ce scénario de « suicide économique forcé ».
Des ministères fédéraux ont affirmé avoir consulté l’industrie et conclu que le coût de ces initiatives serait nul ou minime. Je peux vous dire qu’ils n’ont pas consulté les détaillants agricoles car, comme nous constituons le secteur qui aura à assumer ce coût, nous avons mené notre recherche sur ce coût, et il est loin d’être minime.
Plusieurs d’entre vous avez pris connaissance d’estimations fondées sur un coût réel approuvé par le gouvernement dans le cadre d’un programme de contribution à la sécurité comparable, le Programme de contribution à la sûreté maritime. Les coûts atteignent des dizaines de milliers de dollars par site, ce qui est loin de correspondre à l'estimation de 120 000 $ établie par le gouvernement du Canada pour l'ensemble du secteur du détail agricole.
Bref, la CAAR ne prône pas de limiter l’accès des producteurs aux marchés mondiaux des engrais et des produits chimiques. Nous sommes prêts à rivaliser du mieux que nous pouvons et à reconnaître que les producteurs ne cherchent qu’à trouver d’autres débouchés. Leur message est clair: le prix des intrants agricoles devient insoutenable. Par conséquent, la dernière chose que nous voulons faire, en tant que leurs fournisseurs, c’est d’ajouter au coût du système, ce qui aurait pour seul effet de pousser les clients qui nous ont fait vivre à se tourner vers des produits meilleur marché.
En définitive, ce que les détaillants veulent, c’est de continuer de voir à la gestion responsable des produits qui sont essentiels à la survie de la production agricole au Canada. Cependant, si les règles d’engagement forcent les détaillants à s’aliéner économiquement leur clientèle, le système s’effondrera inévitablement. La CAAR demande respectueusement au gouvernement de l’aider à surmonter cet obstacle, à maintenir la pratique de la gestion responsable, à favoriser le commerce au Canada et à empêcher l’escalade des prix des intrants.
Merci.
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Je remercie M. Bezan et les membres de votre comité de me donner l'occasion de présenter mes réflexions sur les coûts des intrants agricoles. Je suis président de l'Institut canadien des engrais et je suis accompagné de M. Clyde Graham, vice-président de l'Institut.
L’engrais est le plus important intrant des cultures. Les agriculteurs canadiens dépensent environ 2,7 milliards de dollars par an pour les engrais. De nos jours, la croissance économique globale dans les pays en développement alimente l’augmentation de la demande mondiale de céréales. Ce n’est pas tant l’accroissement de la population mondiale qui en est la cause que l’augmentation des attentes à l’égard de l’amélioration du régime alimentaire émanant d’une nouvelle classe moyenne en pleine expansion. Il faut trois livres de grains pour produire une livre de poulet, cinq livres pour le porc et huit livres pour le boeuf. Les autres utilisations des grains, notamment pour les biocarburants, ont fait l’objet d’une vive attention ces derniers temps, mais le véritable moteur du marché est la demande pour de meilleurs régimes alimentaires dans les pays en développement. Cette évolution fait, quant à elle, augmenter la demande pour les engrais afin de produire ces céréales. Il en résulte une concurrence entre les agriculteurs du monde pour l’approvisionnement actuel d’engrais.
Les engrais sont produits, expédiés et utilisés dans le monde entier. Il y a bien plus de 250 entreprises au plan international qui produisent des engrais. Il n’y a pas de tarifs, de droits ou d’obstacles au commerce. Lorsque nous avons demandé à un de nos membres ce qui est exigé pour importer de l’engrais d’urée des États-Unis vers le Canada, la réponse était simple: un courtier en douane et un camion.
Bon nombre des 41 entreprises membres importent activement des engrais au Canada. Au Canada, il existe une douzaine d’entreprises qui fabriquent divers genres d’engrais azotés. Trois grandes entreprises produisent de la potasse. Nous produisons la moitié des engrais phosphatés utilisés au Canada et notre industrie importe l'autre moitié, principalement des États-Unis.
Les prix des engrais payés par les agriculteurs canadiens continuent d’augmenter. Cependant, les prix des produits de base pour le blé, l’orge, le canola, le maïs et le soya ont également atteint des sommets record. Qui aurait pu s’imaginer que le boisseau de blé coûterait un jour 20 $? À mesure que j’entends les agriculteurs formuler de plus en plus de préoccupations au sujet du prix des engrais, je remarque le prix qu’ils reçoivent pour leurs céréales. Combien de boisseaux de blé faut-il pour payer la facture d’engrais aujourd’hui par rapport à 2002? C’est essentiellement une question d’économie.
Depuis le début de 2008, nous rencontrons des groupes de producteurs qui s’inquiètent au sujet de l’approvisionnement et des prix des engrais. Les agriculteurs veulent savoir pourquoi les engrais sont plus chers que jamais et s’il y en aura assez au printemps. Une chose qui a mis les agriculteurs en colère, ce sont les rapports selon lesquels les prix des engrais sont plus élevés dans l’Ouest canadien que dans les États américains voisins. Ces rapports sont souvent fondés sur une preuve anecdotique ou sur de petits échantillons prélevés juste avant l’ensemencement de printemps, lorsque les conditions d’offre et de demande peuvent être chaotiques.
Quel que soit le jour, il y aura des différences dans les prix cités par les divers détaillants dans le domaine agricole au Canada ou de l’un et l’autre côté de la frontière. Les études gouvernementales ont montré que dans le temps, les prix sont équivalents. En fait, Agriculture et Agroalimentaire Canada a signalé en mars 2007 qu’il n’y a pas eu de différence marquée des prix des engrais canadiens et américains depuis plus d’une décennie. J’aimerais vous citer ce rapport :
Le marché de l'engrais est un marché global et, en Amérique du Nord, il est entièrement ouvert et intégré. Par conséquent, le prix de l'engrais canadien est lié au marché américain.
L'analyse statistique a permis de confirmer que les prix moyens de l'engrais au Canada et dans les zones américaines situées à proximité de la frontière canadienne étaient identiques sur le plan de la statistique dans le cas de l'urée, du phosphate de mono-ammonium et du chlorure de potassium entre 1993 et 2006.
Nous avons notamment remis aux députés un document contenant dix diapositives et faisant état d'un rapport de commerçants de Green Markets sur le marché de gros de 12 régions d'Amérique du Nord. Ce rapport est mis à jour à chaque semaine et il est disponible dans le commerce. On peut y observer une constance remarquable des prix dans les différentes régions d'Amérique du Nord.
Les agriculteurs du monde entier veulent davantage d’engrais. L’augmentation de la demande internationale d’engrais a joué un rôle dans la hausse du coût des engrais. La demande mondiale d’azote a augmenté de 14 p. 100, celle de phosphate a grimpé de 13 p. 100 et celle de la potasse a progressé de 10 p. 100 entre 2001 et 2006.
Trois principaux facteurs alimentent l’essor de la demande mondiale d’engrais. En premier lieu, l’Inde, la Chine et le Brésil dominent en tant que principaux contributeurs à la croissance de la demande mondiale. Quatre-vingt-dix pour cent de la croissance de la demande mondiale d’éléments nutritifs proviennent de pays en développement. Les autres facteurs sont la production et la consommation mondiales de céréales, qui est en hausse, et la production d'éthanol à base de maïs aux États-Unis.
Je terminerai mes observations en disant que l'industrie mondiale des engrais réagit aux prix élevés sur le marché. L’Association internationale de l’industrie des engrais (AIIE) prévoit d’importantes augmentations de la capacité mondiale de fabrication afin de répondre à la croissance de la demande. Cette augmentation de la production entre aujourd'hui et 2011 sera de 22 p. 100 pour l'urée, de 8 p. 100 pour le phosphate et de 16 p. 100 pour la potasse. Les fabricants canadiens d'engrais investiront quelque 3,5 milliards de dollars au Canada pour accroître la production d'engrais au cours des prochaines années.
Cela étant dit, permettez-moi de céder la parole à M. Graham, qui est également directeur exécutif du Conseil des nutriments culturaux du Canada. Clyde travaille avec des groupes de producteurs partout au pays pour développer la valeur des fermes canadiennes.
Clyde
Nous, de l'Institut canadien des engrais, estimons que les agriculteurs canadiens devraient travailler en étroite collaboration avec leurs détaillants dans le domaine agricole, bien à l'avance de l'ensemencement, pour obtenir la meilleure valeur pour l'argent qu'il paie pour les engrais. Les détaillants dans le domaine agricole sont la meilleure source d'information sur les marchés des engrais, mais ils ont besoin de la bonne information en temps opportun pour leurs clients afin de pouvoir planifier leurs approvisionnements.
Que peuvent faire les gouvernements? Les gouvernements devraient envisager certaines choses afin d'aider les agriculteurs à optimiser leurs achats d'engrais.
L'expérience montre que d'attendre à la dernière minute pour acheter des engrais crée des risques pour les approvisionnements et peut aboutir à une augmentation des coûts. Les agriculteurs disposent-ils de l'information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées au sujet du marché? C'est une question à laquelle le gouvernement doit répondre. L'ICE a demandé au George Morris Centre, un laboratoire indépendant d'idées économiques, d'examiner certains des problèmes concernant les stratégies que les agriculteurs devraient envisager pour l'achat de leurs engrais. Il a été question d'achats en contrepartie, de contrats à long terme et d'achats préalables d'engrais, de gestion du risque associé au taux d'intérêt et de négociation avec les détaillants pour obtenir de meilleurs prix. Essentiellement, il faut que le consommateur soit bien informé.
Le programme d'avances printanières du gouvernement fédéral permet-il aux agriculteurs de prendre les dispositions pour leurs engrais au moment où eux-mêmes et leurs fournisseurs peuvent planifier au mieux leurs besoins globaux de produits et de services? La question est importante et mérite d'être examinée.
Les programmes de prêts offerts par Financement agricole Canada procurent-ils aux agriculteurs la souplesse dont ils ont besoin pour tirer parti des occasions d'acheter des engrais bien à l'avance de l'ensemencement de printemps?
Je me fais l'écho des propos de M. David MacKay selon lequel la Canadian Association of Agri-Retailers a demandé au gouvernement fédéral de fournir 75 p. 100 du financement pour les coûts en capital de nouvelles mesures de sécurité pour les points de vente d'engrais dans tout le Canada; le gouvernement est-il prêt à aider à relever ce défi en matière de sécurité?
Je crois que ce sont là les questions que votre comité devrait considérer.
Je vous remercie beaucoup. Je suis disposé à répondre à vos questions.
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Je me demande, monsieur le président, si nous pourrions demander à l'ambassade du Canada de se renseigner au sujet de ces projets de loi. Chose certaine, les Américains s'intéressent à tout ce que nous faisons. Notre ambassade est peut-être un peu négligente à cet égard.
En ce qui a trait aux engrais et à tout l'approvisionnement agricole, je comprends bien ce que dit l'Institut des engrais. Il estime qu'il faut acheter tôt, se protéger, faire des paiements anticipés, et ainsi de suite. Je me préoccupe surtout de ce qui se passe vraiment. Si les agriculteurs doivent payer d'avance et accepter la livraison immédiatement, ils se trouvent à fournir des avances de fonds sans intérêts aux compagnies d'engrais, paiements qui vous permettent d'absorber vos coûts de possession des engrais. Ma question est donc la suivante: qu'en retirent les agriculteurs?
Deuxièmement, il y a des préoccupations en matière de sécurité pour les petits détaillants agricoles. Nous savons que certains agriculteurs ont d'immenses superficies en culture. Dans mon coin et partout ailleurs au pays, je sais que vous devez avoir d'excellentes installations pour l'entreposage de ces produits chimiques, mais pouvons-nous nous attendre à des coûts de sécurité à la ferme aussi? Est-ce que quelqu'un connaît la réponse à cette question? Si je dois entreposer 200 tonnes de nitrate d'ammonium, devrais-je, en ma qualité d'agriculteur, respecter les exigences de sécurité du gouvernement du Canada? Et en quoi cela me place-t-il dans une situation désavantageuse par rapport à mon concurrent qui se trouve au sud de la frontière?
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Bonjour, messieurs, et merci de vos témoignages.
Monsieur Larson, vous semblez rejeter du revers de la main les études qui traitent des écarts entre le prix des engrais américains et celui des engrais vendus au Canada. L'étude KAP, Keystone Agricultural Producers, faite par PricewaterhouseCoopers, a été abondamment citée au comité. Elle me semble très sérieuse. Dans votre présentation, vous parliez tout à l'heure d'études fondées sur une preuve anecdotique et vous citiez des études gouvernementales. Dans votre document, je retrouve une courte phrase tirée du bulletin bimensuel d'Agriculture et Agroalimentaire Canada qui dit qu'entre 1993 et 2006, pour certains engrais seulement, le prix a été équivalent à celui de ceux qui se vendent aux États-Unis.
J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'étude KAP, qui dit qu'en 2004, l'écart n'était que 1 p. 100. Je suis d'accord avec vous que cette année-là, on peut comprendre que les prix aient été équivalents. Toutefois, à partir de 2006, l'écart était de 10 p. 100 et en 2007, il était de 33 p. 100. Je comprends qu'il s'agisse d'une étude comparative entre le Manitoba, la Saskatchewan et le Dakota du Nord, mais elle a été faite très sérieusement. Vous parlez de plusieurs études du gouvernement canadien, et vous nous citez le bulletin bimensuel du 30 mars 2007. Avez-vous d'autres études qui démontrent que les prix sont équivalents? Depuis 2006, convenez-vous que l'écart, comme l'a démontré l'étude KAP, est pas mal plus important que ce que nous avons connu au cours des années précédentes?
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Premièrement, Clyde et moi n'avons rien à voir avec le marché. Par conséquent, je ne saurais vous dire avec exactitude quels sont les écarts de prix. M. Haney saurait peut-être répondre à cela de manière plus précise.
J'ai parlé à des fabricants et à des distributeurs le printemps dernier concernant l'étude de KAP et je leur ai demandé si elle reflétait les conditions du marché. La réponse que m'ont fournie un distributeur et un manufacturier est qu'elle ne reflète pas leur perception du marché au printemps passé.
Dans le rapport des courtiers tiré de Green Markets, document que j'ai incorporé à la trousse que nous vous avons fait parvenir, vous verrez que les prix des divers engrais s'appliquent au marché de détail. Par exemple, dans les plaines du Nord, l'urée se vend entre 568 $ et 579 $US; dans l'Ouest du Canada, le prix varie entre 575 $ et 600 $CDN. Les prix sont donc sensiblement les mêmes. Si les prix du marché de gros sont les même, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les prix du marché de détail?
Ces études ne semblent pas correspondre à l'évaluation logique du marché. La frontière est ouverte, et les agriculteurs et les détaillants peuvent déplacer l'urée à leur guise et l'acheter de la source la moins coûteuse. En cas d'écart mineur sur le marché, il se corrigera très rapidement et à brève échéance. Par conséquent, cela ne correspond pas à la façon dont nous comprenons le fonctionnement du marché.
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Précisément, et c'est là le problème. La plupart des agriculteurs sont obligés d'acheter, et comme votre industrie sait bien qu'ils sont obligés d'acheter à cette époque de l'année, les prix grimpent toujours juste à ce moment, et c'est vraiment là l'explication des hausse de la demande et des prix.
Je suis d'accord avec vous, nous devons trouver des moyens de distribuer les fonds tout au long de l'année, mais votre argument ne me paraît pas logique.
J'aimerais aussi faire la comparaison avec le cas de l'ammoniac. J'ignore si vous avez notre document, mais on y voit à la page 5 que la différence entre le Minnesota et le Dakota du Nord, d'une part, et le Manitoba, d'autre part, est environ 240 $ la tonne.
Dans votre rapport, à la page 4, vous affirmez que la différence s'établit entre 150 et 180 $ la tonne. C'est une différence importante. Pouvez-vous m'expliquer la différence entre les chiffres? Et ne me dîtes pas que vous pouvez aller aux États-Unis et en rapporter de l'ammoniac dans un camion. Les règles de sécurité ne vous le permettront pas.
Alors expliquez-moi la différence. Donnez-moi une raison logique qui explique cette différence de prix, notamment parce qu'une grande partie de ces produits sont fabriqués ici, au Canada. Une usine en fabrique à Redwater, et mes gars paient 200 $ la tonne de plus pour quelque chose qui est fabriqué tout près mais que nous devons envoyer aux États-Unis et rapporter ici.
Je vais d'abord vous présenter mes excuses. Dans cinq minutes, je devrai vous quitter pour une quinzaine de minutes. Je vais donc travailler encore cinq minutes, puis un de mes collègues pourra profiter de mes deux dernières minutes. C'est un cadeau que je vous offre ce matin.
Je ne sais trop ce qui se passe. J'ai sous les yeux le document que le président mentionnait. Nous y voyons des différences de prix, notamment pour l'ammoniac, et c'est ce dont mon collègue parlait. Au Manitoba, le prix est de 864,92 $. Au Minnesota et dans le Dakota du Nord, il est de 624,52 $. La différence est de 38,5 p. 100. Ce sont les prix à l'été 2007. Dans le cas de l'urée, le prix s'établit à 590 $ contre 525 $ — une différence de 12,3 p. 100. Pour le phosphate, il est de 616 $ par opposition à 504 $ — une différence de 21,1 p. 100. La potasse, qui est fabriquée au Canada, coûte 313 $ ou 302 $, et la différence est donc de 3,8 p. 100. La différence pour le combustible... au Manitoba, le prix est de 76 $, contre 75 $ au Minnesota — soit un peu plus de 1 p. 100; l'essence coûte 91 ¢ ici et 75 ¢ aux États-Unis —, une différence de 3,8 p. 100.
J'essaie de comprendre. Je ne vois pas pourquoi la différence est si marquée, surtout si l'on tient compte du fait que notre dollar vaut autant sinon plus que le dollar américain.
Nous nous sommes demandé si votre organisation avait réalisé ou commandé une étude à ce sujet. Si oui, accepteriez-vous de nous communiquer les résultats de cette étude? Quelles sont les raisons fondamentales qui expliquent la différence des prix de la potasse entre le Canada et les États-Unis?
Je pose la question. Est-ce que quelqu'un veut répondre?
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J'aimerais dire un mot.
J'habite Winnipeg. Je me suis rendu dans le Dakota du Nord, il y a quinze jours, et j'ai pu y faire une constatation intéressante. Je sais que cela n'a rien de scientifique, mais j'ai discuté avec plusieurs agriculteurs et j'ai compris que, dans le cas de l'ammoniac, la différence des prix est en partie liée à une situation particulière qui touche actuellement le Dakota du Nord et le Minnesota. Je le tiens de plusieurs agriculteurs.
Là-bas, les agriculteurs délaissent de plus en plus l'ammoniac. Nombre d'entre eux se convertissent à la culture du soja, parce que cette culture ne nécessite pas beaucoup d'engrais mais aussi parce que les agriculteurs craignent les divers règlements qui leur seront bientôt imposés pour l'ammoniac. Alors qu'ils n'avaient pratiquement aucune obligation en matière de sûreté, ils devront maintenant effectuer des épreuves hydrauliques, vérifier la résistance à la pression des réservoirs ravitailleurs et faire des tests aux ultrasons pour voir si les réservoirs sont fissurés. C'est tout un défi que de passer d'une absence presque totale de réglementation en matière de sûreté à des règles très rigoureuses, et bon nombre d'agriculteurs et de détaillants ont décidé d'abandonner l'ammoniac.
Je crois donc que le marché se débarrasse d'une grande quantité d'ammoniac vers les voisins du nord — c'est-à-dire le Manitoba et la Saskatchewan —, car le produit a perdu de son attrait en raison des règles de sécurité et de sûreté. On sait aussi que l'ammoniac peut être utilisé à des fins criminelles, pour produire des méthamphétamines, si l'on ne se limite pas à l'aspect sûreté.
J'ignore l'ampleur du phénomène, mais il y a un certain dumping parce que les agriculteurs du Dakota du Nord et du Minnesota abandonnent l'ammoniac.
Je vous fais remarquer, monsieur Storseth, qu'à l'heure actuelle, le marché est ouvert pour l'ammoniac. Un agriculteur peut aller aux États-Unis avec un réservoir et en revenir avec un plein chargement. L'an dernier, nombre d'agriculteurs ont utilisé des réservoirs non plaqués, parce qu'il n'y a pas de désignation de sûreté pour ces réservoirs. Ils sont revenus avec des chargements d'ammoniac. La frontière est ouverte. Leur seul difficulté venait de ce que les réservoirs n'étaient pas conformes. Il n'y a pas de règlement de sécurité dans ce cas; il n'y a que des règlements de sûreté. Ce n'est pas une question commerciale, c'est une question de sûreté. Les agriculteurs ont été interceptés à la frontière parce que leurs réservoirs n'étaient pas conformes, mais la frontière est tout à fait ouverte pour l'ammoniac destiné aux agriculteurs.
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Nous répétons ce que les agriculteurs ont dit lorsqu'ils ont comparu devant le comité cette année. Je traite avec les agriculteurs depuis des années, et il est difficile de leur parler de finances. Je crois que les dispositions dont ils ont besoin devraient se discuter entre eux et le gouvernement. Je pense que le gouvernement souhaite probablement établir les détails de cela avec les agriculteurs.
Lorsque nous parlons de souplesse, en général, nous voulons dire que les agriculteurs ont besoin de latitude pour pouvoir effectuer leurs achats au bon moment, profiter des occasions d'achat lorsqu'elles se présentent. Cela peut se faire en octobre, en janvier ou à la dernière minute. Nous ne savons pas de quelle manière le marché évoluera pour une année donnée, mais je crois que le fait d'avoir une certaine souplesse pour effectuer les achats et prendre des engagements en matière d'approvisionnement tout au long de l'année procurerait des avantages aux agriculteurs.
La question est complexe. Elle s'inscrit dans l'ensemble des programmes d'aide offerts par le gouvernement. Le gouvernement dispose de nombreux leviers pour traiter avec les agriculteurs. Je crois qu'il faut évaluer cela avec soin et, évidemment, en tenant compte de la capacité du trésor public.
Je dirais la même chose au sujet de Financement agricole Canada. L'organisme offre d'excellents programmes, mais il faut les réviser régulièrement. Est-ce que les programmes répondent à des conjonctures très différentes?
L'agriculture a évolué, à l'échelle internationale. C'est un aspect fondamental. Le monde a changé. La Chine et l'Inde ont aujourd'hui sur les marchés agricoles plus d'influence que jamais auparavant.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins, merci beaucoup d'être venus aujourd'hui.
En règle générale, je n'aime pas dorer la pilule, mais tous les intervenant tournent autour du pot aujourd'hui. Le problème, messieurs — et personne ne me dira le contraire —, c'est que l'on impose des prix prohibitifs.
Je ne vais pas nier que la demande mondiale a augmenté. Je ne pense pas non plus que vous me demandiez de croire que les pays en développement, qui sont généralement des pays pauvres et souvent des pays du tiers monde, peuvent se permettre de payer les mêmes prix que les agriculteurs, en particulier les agriculteurs de l'Amérique du Nord et, j'imagine, de l'Europe. Cela serait absurde.
Lorsque les prix sont élevés, les entreprises ou les industries cherchent à profiter de la surchauffe du marché. Quelqu'un a dit que lorsque la demande diminue les prix tombent. Je suis agriculteur — je suis producteur agricole depuis plus de 30 ans — et je peux vous affirmer que les choses ne se passent pas ainsi. Ou que si cela se produit, la diminution n'est certainement pas aussi rapide ou radicale que la hausse des prix.
Il y a quelques... Vous semblez parler des achats précoces comme d'une panacée à ce problème, et nous savons tous que cela est faux. Selon les années, à l'époque où j'effectuais les achats, il était parfois logique d'acheter à l'automne, et parfois cela ne l'était pas. Certaines années, je n'avais pas d'argent pour le faire.
C'est un outil. Il ne règle qu'une petite partie du problème. Soyons réalistes et reconnaissons le véritable problème et ce qui se passe au niveau des prix.
Certaines choses m'irritent, et j'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Un navire russe a livré une cargaison à Churchill. Je ne sais plus trop à quelle date, mais j'imagine que c'était l'automne dernier. Premièrement, j'ai de la difficulté à comprendre comment et pourquoi nous livrons des engrais là-bas, alors que nous avons un tel approvisionnement en Saskatchewan — je sais que nous en avons ailleurs au Canada, mais la Saskatchewan est certainement le principal producteur — et que nous pouvons utiliser les produits que nous avons déjà ici, qui sont moins chers.
Est-ce que quelqu'un peut traiter de cet aspect?
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C'est bon à savoir. Il y a deux propositions concernant le GNL sur la côte est.
Je veux revenir à ce que disait Greg au sujet des avances sans intérêt que les agriculteurs accordent aux détaillants.
Le problème, dans ce cas, Greg, c'est que les programmes d'avances de fonds sans intérêt pour permettre aux agriculteurs de faire des paiements anticipés ont été créés, initialement, pour éviter que les agriculteurs pratiquent le dumping sur le marché à l'époque des récoltes. La situation a considérablement changé, maintenant que nous avons aussi des avances printanières.
Les programmes étaient destinés au monde agricole, mais leurs avantages semblent diminuer constamment. Nous avons appuyé le recours au programme de paiement anticipé pour aider l'industrie porcine et l'élevage en général. Le problème, c'est que l'on emprunte en fonction des revenus futurs; tout se ramène vraiment à cela.
Aujourd'hui, dans le cadre du programme des avances printanières, nous constatons que l'on demande d'octroyer plus de fonds pour que les agriculteurs puissent vous payer plus tôt et profiter des options d'achat précoce. C'est l'un de ces cas où les avantages des programmes destinés à aider le monde agricole, qui en a vraiment besoin, sont détournés. Si les agriculteurs n'étaient pas là, vous, les fournisseurs d'engrais, vous ne pourriez pas faire des affaires non plus. C'est ce que je soutiens. Je ne conteste pas le fait que vous ayez aussi des coûts.
Je veux en revenir à ce que Larry disait au sujet de la Chine et de l'Inde, premièrement...
Je ne veux pas perdre cette idée de vue, mais je crois que Roger a parlé du Bureau de la concurrence, qui jugeait inutile de faire enquête.
Roger, le Bureau de la concurrence dans notre pays n'est d'aucune utilité lorsqu'il s'agit de protéger les intérêts des agriculteurs; c'est aussi simple que cela. Nous avons déjà fait des recommandations à ce sujet par le passé.
Mais pour ce qui est de la Chine et de l'Inde, du point de vue des détaillants — et comme je l'ai dit, vous avez besoin du monde agricole pour survivre —, les normes sur la main-d'oeuvre et l'environnement dans ces pays font qu'il nous est pratiquement impossible de soutenir leur concurrence. Qu'en pensez-vous? Il nous faut conclure des ententes commerciales pour uniformiser les règles du jeu. Au Canada, les coûts de main-d'oeuvre sont élevés, la réglementation environnementale est plus stricte, tout comme les règles sur la salubrité des aliments, et nos règlements sur les produits chimiques sont plus sévères. Nous devons conclure des accords commerciaux et y intégrer des clauses sur la main-d'oeuvre et l'environnement, à défaut de quoi, honnêtement, nous devrons abandonner la lutte.
Que pensez-vous de cela?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous présente mes excuses, j'ai dû aller à la Chambre, pas nécessairement pour écouter M. Atamanenko, mais je dois admettre que vous avez été brillant.
Il semble que cette question, d'après ce que des témoins précédents nous ont dit... en termes de coûts des intrants agricoles, c'est là que le bât blesse. Lorsque nous entendons ce que vous avez à nous dire aujourd'hui, nous comprenons mieux la situation. Je me demande par quel processus nous pourrions rapprocher les points de vue afin de parvenir à une solution réaliste.
Dans l'exposé de l'ICE, je vois un graphique sur les prix des engrais aux États-Unis, à la page 2. On nous présente ensuite un autre graphique sur les prix des engrais au Canada. Et à la troisième page... je crois que cela devrait m'aider à comprendre ce qui se passe dans les Grandes plaines ainsi que dans l'Ouest et l'Est du Canada... C'est sous forme de graphique. Comme vous le voyez, cela ne fait qu'accroître la confusion; nous nous demandons si chacun de ces graphiques compare les prix payés par les agriculteurs pour les engrais aux États-Unis et au Canada.
Lorsque nous parlons d'agriculteurs, parlons-nous toujours d'agriculteurs canadiens? C'est ma première question.
Si nous devions vendre ces produits au gouvernement ou au comité, par exemple, est-ce que nous pourrions dire que vous avez raison, que l'écart entre les prix n'est pas si important, que le problème est localisé ou occasionnel, et non pas répandu... Vous comprenez ce que je veux dire pour tenter de rapprocher les données, de corriger le tir et de présenter un rapport au gouvernement afin que nous puissions prendre des mesures positives, sans que nous ayons l'impression que, d'après les chiffres de la semaine dernière, vous, les détaillants, vous pouvez payer tout cela en quelques jours sans aucune difficulté parce que vous faites tant d'argent.
Allez-y, messieurs les témoins.
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Je vais partager mon temps avec M. Storseth.
Monsieur Graham, vous venez de dire que les agriculteurs sont des consommateurs mal informés. Je crois que la plupart d'entre eux s'offusqueraient de ce commentaire. La majorité, particulièrement depuis 10 ou 20 ans, ont dû s'informer. Il y a toujours place pour l'amélioration, et j'en prends bonne note, mais je crois qu'en général les agriculteurs sont très bien informés.
Monsieur Haney, pour en revenir à ce que vous disiez sur la nécessité d'offrir un produit de qualité pour favoriser la production d'aliments sains, c'est admirable lorsque l'on parle de prix raisonnable. Pourtant, c'est le seul aspect que l'industrie a complètement oublié. Vous avez parlé précédemment des prix, de leur diminution entre 1985 et 2000, mais entre 2002 et 2005 nous avons probablement connu les prix les plus défavorables de toute l'histoire pour les céréales et les oléagineux, et le prix des engrais était à la hausse. Je crois donc pas que vous n'appuyez pas suffisamment l'industrie dont vous vivez. Et tout à coup, au moment même où les producteurs de céréales et d'oléagineux voient enfin la lumière au bout du tunnel, tout le monde veut en profiter. Que vous le vouliez ou non, c'est la réalité.
À l'époque de la crise de l'ESB, je me suis attaqué aux banques, car certaines d'entre elles jugeaient tout à coup que puisque les choses allaient mieux il était temps d'achever les faibles. Il faut reconnaître que les banques, après avoir été abondamment critiquées, et pas seulement par moi, ont modifié leur position et, en règle générale, qu'elles ont appuyé les agriculteurs. Je crois que votre industrie devrait s'inspirer de cet exemple. Je crois sincèrement que, lorsque que quelqu'un traverse une période difficile... ce ne sont pas seulement les producteurs de céréales et d'oléagineux qui utilisent les engrais. L'industrie de l'élevage est un important utilisateur, et elle connaît l'une de ses pires crises. La crise de l'ESB n'était rien en comparaison de la crise actuelle dans l'industrie de l'élevage.
Vous devez appuyer l'industrie, vous devez être prêts à traverser les épreuves avec elle, c'est tout ce que je voulais dire.
Je laisse la parole à M. Storseth.
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On s'entend là-dessus, et je pense que vous avez bien clarifié la situation. Il arrive parfois qu'on ne retienne qu'un petit bout de phrase.
Effectivement, il va de soi que le gouvernement aura la responsabilité d'aider l'industrie quand il imposera et augmentera ses normes, d'autant plus que par les temps qui courent, tout le monde en a bien besoin et que ce ne sont pas les surplus qui manquent au gouvernement fédéral. On l'a dit à maintes reprises.
Monsieur MacKay, dans la pile de documents que vous avez déposée pour nous, il y a — je ne sais pas si c'est une étude — un document du Fertilizer Institute où on parle de facteurs qui ont contribué à une augmentation des prix de détail de l'engrais. Parmi ces facteurs, on retrouve la dépréciation du dollar américain, donc la hausse de la valeur du dollar canadien. Cela contredit un peu ce qu'on a entendu de la part de la Fédération canadienne de l'agriculture et de l'UPA. Elles sont aussi venues ici et elles nous ont dit que la hausse de la valeur du dollar canadien devrait accroître notre pouvoir d'achat, donc nous permettre de payer moins cher nos intrants, y inclus les engrais.
J'aimerais que vous m'expliquiez d'où vient cette affirmation, et que vous précisiez un peu plus en quoi la dépréciation du dollar américain contribue à ce que les prix de détail des engrais soient plus élevés.
L'appréciation du dollar canadien relève le pouvoir d'achat des Canadiens dans le monde. Les engrais sont des produits dont le prix est fixé à l'échelle mondiale. Le prix est déterminé par le marché mondial. Lorsque le dollar canadien prend de la valeur, la capacité des importateurs, des détaillants et des agriculteurs qui utilisent le dollar canadien augmente. Le produit est donc moins cher.
Les deux graphiques que nous vous avons montrés révèlent que jusqu'en 2006, l'indice des prix a évolué de 83 p. 100 aux États-Unis et de 48 p. 100 au Canada. L'augmentation plus faible de l'indice des prix au Canada s'explique par l'appréciation du dollar canadien. Voilà qui illustre bien que l'agriculteur canadien bénéficie de l'appréciation du dollar canadien en termes de prix d'achat des intrants.
Quant à la question de la sécurité et de notre responsabilité publique, l'ICE et ses affiliés, y compris la CAAR, ont mis au point un programme baptisé « Protégera nos foyers » — en anglais, On Guard for Canada —. C'était en 1996, si je me souviens bien. On y soulignait qu'il était important de maintenir la sécurité de l'approvisionnement en engrais pour les agriculteurs: vous devez connaître vos clients et déclarer toute activité suspecte à la police. Nous y travaillons, de concert avec les responsables gouvernementaux, depuis longtemps. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux.