Aujourd'hui, nous allons nous écarter de notre programme habituel pour étudier le Budget supplémentaire des dépenses et c'est la seule journée où nous pouvions faire comparaître les fonctionnaires du ministère.
Je désire souhaiter la bienvenue à des personnes que nous connaissons déjà: Pierre Corriveau, sous-ministre adjoint, Gestion intégrée; Andrew Marsland, sous-ministre adjoint, Politiques stratégiques; Nada Semaan, sous-ministre adjointe, Programmes financiers pour l'agriculture et Susie Miller, directrice générale, Bureau de la chaîne de valeur des aliments.
Vous êtes tous les bienvenus parmi nous.
Je crois que M. Corriveau a une déclaration préliminaire à nous faire, après quoi nous passerons aux questions. Nous allons passer une heure avec ces témoins. Nous recevrons ensuite l'ACIA et nous discuterons de nos motions à la fin de la réunion.
Allez-y, s'il vous plaît, Pierre.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour et merci de nous avoir invités à venir vous rencontrer aujourd'hui pour parler du Budget supplémentaire (B) pour 2007-2008.
Le Budget supplémentaire (B) pour 2007-2008 a été déposé à la Chambre le 14 février pour Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le ministère représente un budget de 665 millions de dollars. Je crois que les représentants de l'ACIA seront ici pour la deuxième heure d'audience.
La majeure partie des 665 millions de dollars destinés à Agriculture et Agroalimentaire Canada sert à financer le programme de démarrage d'Agri-investissement, le cadre d'indemnisation en cas de catastrophe, l'augmentation de nos dépenses pour le PCSRA, la mise en oeuvre de la série de programmes de gestion des risques de l'entreprise, une augmentation de notre Fonds pour l'avenir de la Canadian Cattlemen's Association ainsi que le programme de transition relatif aux vergers et aux vignobles. La somme restante représente les transferts entre ministères et est compensée par les fonds actuellement disponibles pour les programmes en raison du report de certains montants pour utilisation future.
[Français]
Compte tenu de ces autorisations et crédits supplémentaires, le budget total d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour l'année financière 2007-2008 passe à environ 3,7 milliards de dollars, ce qui correspond à peu près aux dépenses réelles de 3,6 milliards de dollars de 2006-2007.
Ce matin, je suis accompagné d'Andrew Marsland, de Nada Semaan et de Susie Miller. Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Merci.
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Nous espérions des tours de sept minutes, monsieur le président, mais nous accepterons ce que vous avez à nous offrir.
Même si cela concerne plutôt le Budget des dépenses, de nombreux producteurs m'ont fait part de leurs préoccupations concernant le Programme canadien d'options pour les familles agricoles. Ce programme a été annoncé tardivement. Ensuite, quand les producteurs ont voulu, avec l'aide de leur comptable, se prévaloir de ce programme il y a un an, le 31 décembre, alors qu'ils pensaient avoir 18 000 $ à leur disposition, le programme a été annulé. En fait, on m'a dit — et si je me trompe, dites-le moi — que les producteurs admissibles, c'est-à-dire seulement, comme vous le savez, ceux qui étaient admissibles l'année d'avant, n'ont obtenu que la moitié du montant prévu.
Ce programme faisait suite à un engagement que le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire avait pris, de bonne foi, envers les producteurs qui connaissaient des difficultés financières. Ils ont été laissé pour compte. Cet engagement du gouvernement du Canada n'a pas été tenu, pour une raison quelconque. Quelles ont été les considérations financières?
Je vais vous poser également une ou deux autres questions. Prenons ce budget et l'annonce de près 3,3 milliards de dollars pour le secteur du boeuf et du porc.
Le gouvernement oublie souvent de mentionner qu'il s'agit de l'argent des producteurs. Pouvez-vous me dire quel sera le coût de ce programme pour le gouvernement du Canada? Si je comprends bien, le seul coût réel pour le gouvernement est l'exemption d'intérêt sur les 100 000 $.
Enfin, vous savez sans doute que le ministre a présenté hier un projet de loi concernant la Commission canadienne du blé, et cela illégalement, devrais-je dire. Il est dangereux de faire des hypothèses, mais si le ministre fait une annonce importante qui va modifier la structure d'une industrie, si le ministère a le moindre professionnalisme, je suppose qu'il a analysé l'impact économique que cela aura pour l'ensemble du secteur, l'impact sur le revenu agricole et l'impact sur la Commission canadienne du blé.
Le ministère pourrait-il fournir au comité l'analyse d'impact économique qu'il a réalisée avant la présentation de ce projet de loi?
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En ce qui concerne le Programme canadien d'options pour les familles agricoles, comme vous le savez, c'est un projet pilote de deux ans. Nous en sommes à la deuxième année. La décision de le limiter pour la deuxième année n'a pas été prise à la légère, mais en consultant largement les parties prenantes. En fait, de nombreux producteurs avaient des doutes au sujet de ce programme.
Ce programme a été conçu comme un projet pilote de deux ans pour que nous puissions tester sa validité. En limitant la participation à ce programme aux mêmes producteurs pour la deuxième année, nous pourrons quand même atteindre exactement notre objectif, qui est d'évaluer si ce programme apporte aux producteurs les sommes supplémentaires qui leur permettront de se prévaloir des programmes de renouvellement des compétences pour compléter leur revenu. Nous allons donc étudier les résultats après la deuxième année du programme pour voir s'il a été efficace et nous préparerons une analyse. Nous allons également faire examiner toute cette question par des experts de l'extérieur et pas seulement à l'interne.
Pour ce qui est de la deuxième année et des paiements au prorata, la première année, la soumission au Conseil du Trésor prévoyait déjà que les paiements seraient réduits de 25 p. 100 la deuxième année. Toutefois, dans la lettre que nous avons envoyée aux producteurs, nous leur avons également dit que les paiements seraient réduits la deuxième année et que ce serait déterminé à une date ultérieure. Voilà pour la première question.
Les 50 p. 100 ont été payés parce que c'est le montant d'argent qui a été voté et que nous n'avons donc pas pu le dépasser. Toutes les demandes ont été reçues et nous les avons traitées à 99 p. 100, si bien que nous avons maintenant un peu d'argent pour procéder au second paiement. Les producteurs vont donc obtenir plus que 50 p. 100 et nous commencerons à faire le deuxième paiement sous peu.
Pour ce qui est des prêts de 3,3 milliards de dollars — et c'est relié à tous les changements que nous avons apportés dans le cadre de la Loi sur les programmes de commercialisation agricoles, grâce à votre aide, car vous l'avez adoptée très rapidement — nous allons devoir débourser environ 22 millions de dollars de plus pour les défauts de paiement potentiels ou les ajustements d'intérêt. Cela s'ajoute au coût réel de la Loi, car comme vous le savez depuis vos dernières audiences concernant le bétail, on a beaucoup insisté sur le fait que le programme est là, mais qu'il pourrait mieux répondre aux besoins avec quelques modifications. Par conséquent, l'argent provenant de ces deux sources nous permet d'offrir un programme répondant mieux aux besoins.
Ma question suivante concerne les 62,6 millions de dollars réservés pour les paiements de subventions dans le cadre du programme d'aide en cas de catastrophe, Agri-relance. Ce programme est destiné aux producteurs touchés par des petites catastrophes ou des catastrophes naturelles, mais pas par des événements cycliques tels que la baisse des prix.
Pourriez-vous donner au comité la liste des petites catastrophes naturelles qui se sont produites cette année et qui justifient l'injection de 62,6 millions de dollars dans le programme d'ici la fin de l'exercice? Y a-t-il des cultures ou des produits qui ont bénéficié plus que d'autres de ce programme depuis le début de l'exercice en cours et quels sont-ils?
Pour compléter ma question, je me demande ce que la dernière annonce du ministre concernant les modifications à la Loi sur les programmes de commercialisation agricole apporte aux producteurs bovins et porcins.
Ce qui m'inquiète généralement en ce qui concerne les programmes d'aide en cas de catastrophe, depuis que je m'intéresse à la question, c'est qu'ils ne semblent pas intervenir rapidement et que les provinces et le gouvernement fédéral commencent toujours par se renvoyer la balle. Je voudrais donc savoir comment cela a été amélioré et quelles sont les mesures en place pour aider ceux qui en ont besoin le plus rapidement possible.
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Merci beaucoup pour ces questions.
En ce qui concerne le programme Agri-relance, un certain nombre de petites catastrophes ont eu lieu au cours de l'année écoulée. Certaines d'entre elles ont également touché les cultures de couverture. Il y a un programme de protection des cultures de couverture pour combattre l'excès d'eau, l'excès d'humidité. Cette année, nous avons intégré cela dans l'assurance-production pour les paiements.
D'autre part, un programme d'aide a été annoncé pour les producteurs victimes de la sécheresse en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario. Comme vous le savez, le programme Agri-relance est une initiative fédérale-provinciale qui fait partie d'une série de programmes. Il exige donc l'accord du fédéral et des provinces. Jusqu'ici, la Colombie-Britannique y a adhéré et les paiements ont été versés, principalement aux producteurs de bétail de la province victimes de la sécheresse.
Également, le programme Agri-relance nous a permis de faire des paiements directs pour le programme d'éradication du virus de la sharka.
Un montant d'argent supplémentaire a été accordé aux producteurs du Québec touchés par le nématode de la pomme de terre.
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C'est exactement ce qui a été fait.
Nous avons tiré la leçon de ces 20 ou 30 dernières années pour créer un processus selon lequel dès que quelqu'un, y compris une organisation de producteurs, signale qu'une catastrophe est arrivée, les gouvernements travaillent ensemble et avec les intervenants intéressés. Nous ne pouvons pas avoir la même approche pour tout le monde, car chaque catastrophe est différente, mais nous avons un processus selon lequel nous procéderons à l'évaluation.
De plus, au gouvernement fédéral, nous avons déjà obtenu du Cabinet l'autorisation de dépenser cet argent afin nous n'ayons pas à suivre la procédure d'approbation. Par dessus le marché, nous avons obtenu récemment du Conseil du Trésor la possibilité de réagir très rapidement face à des petites catastrophes grâce à un simple décret.
Cela nous donne maintenant la latitude voulue pour réagir de façon extrêmement rapide. Par exemple, nous travaillons actuellement avec l'Alberta sur le dossier du nématode de la pomme de terre. Maintenant que la province a élu son nouveau gouvernement, nous allons travailler avec lui, le 10 mars, et nous espérons être en mesure de formuler des recommandations d'ici la fin mars. Voilà à quel point nous sommes rapides. Comme vous le savez, par le passé, cela prenait des mois et des mois.
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Merci, monsieur le président.
J'ai un certain nombre de questions à poser aux témoins qui sont ici ce matin. Je vais les poser et j'attendrai ensuite les réponses.
Le Programme canadien d'options pour les familles agricoles était un projet pilote et nous savons qu'il a été annulé avant la fin. C'est ce que nous avions compris. J'ai l'impression que les choses nous sont présentées sous un jour différent ce matin. Les gens ont reçu un paiement partiel. Je crois que c'est 50 p. 100 pour 2006. À quel montant peuvent-ils s'attendre par rapport au moment total qu'ils auraient obtenu normalement? Combien d'argent peuvent-ils s'attendre à toucher en plus?
Deuxièmement, une énorme proportion de ce programme de 550 millions de dollars, 170 millions de dollars, si je me souviens bien, a été allouée pour permettre aux comptables de faire le travail. Pouvez-vous nous dire quelle somme a été dépensée pour obtenir les services des comptables qui ont traité ces dossiers?
Pourriez-vous nous donner une idée du genre de producteurs et de cultures qui ont été touchés par les petites catastrophes naturelles? Dans quelle mesure les petites catastrophes naturelles ont-elles touché les requérants? Pourriez-vous nous en donner une idée?
Pourriez-vous nous dire aussi à combien vous estimez le montant moyen du financement demandé dans le cadre du programme de démarrage d'Agri-investissement? Depuis que ces demandes ont été reçues, je crois que vous avez indiqué aux gens à quel paiement ils peuvent s'attendre. Ai-je bien compris que vous avez pu dire aux producteurs à quel paiement ils peuvent s'attendre, à partir des renseignements dont vous disposez? C'est ensuite à eux d'accepter ou de refuser et de laisser cet argent dans un compte pour une utilisation ultérieure. Pouvez-vous nous dire quel a été le montant moyen demandé jusqu'ici? Vous devez pouvoir l'ajuster en fonction du montant d'argent dont vous disposez, sachant si c'est suffisant ou non pour couvrir ces paiements. Pouvez-vous nous donner une idée du montant actuel de ces paiements?
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Une des exigences relatives à ce fonds est que la Canadian Cattlemen's Association doit fournir un plan annuel pour l'argent qu'elle veut obtenir. Trois organismes ont accès à ce fonds, soit la Fédération canadienne pour l'exportation de boeuf, le Canadian Beef Breeds Council et le Centre d'information sur le boeuf.
Ils doivent établir un plan annuel. Ce plan est préparé par un comité consultatif composé surtout de producteurs, mais qui compte également des représentants du gouvernement. Il est aussi examiné par la Table ronde sur la chaîne de valeur du boeuf qui comprend des représentants de tout le secteur, des naisseurs aux détaillants.
Pour ce qui est des activités générales de l'Association, je peux vous en faire un résumé. Surtout cette année, mais également au cours des quelques années à venir, il s'agit principalement de reconquérir les marchés d'Asie et du Mexique, de repositionner les exportations de boeuf canadien comme produit de qualité supérieure et de se prévaloir des caractéristiques particulières du Canada, y compris les investissements que les membres de l'Association ont fait dans des mesures environnementales, dans la salubrité des aliments, la traçabilité, l'identification des animaux et ce genre de choses.
Quand aux 2 millions de dollars supplémentaires, il est difficile de dire exactement à quoi ils serviront, car ils font partie des 7 millions dont la moitié provient du gouvernement. L'autre moitié provient des contributions des producteurs.
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Merci, monsieur le président.
Pour faire suite à ce qu'a dit Larry, je n'ai jamais reçu autant de plaintes des comptables au sujet de l'annulation d'un programme gouvernemental que pour celui-là. Les comptables ont examiné ce programme et ils ont, comme le prévoit la loi, adressé leurs conseils et leurs recommandations aux producteurs sur la façon d'établir leur comptabilité et quant à savoir s'ils devaient vendre leurs bovins en décembre ou en janvier — tout cela de façon légale — pour être admissibles à ces 18 000 $. Trois mois plus tard, le gouvernement a annulé le programme.
Je ne vous en blâme pas. Le ministre doit en accepter l'entière responsabilité. Néanmoins, les comptables m'ont dit qu'il est tout à fait inacceptable qu'un gouvernement fasse une promesse, pour la rompre par la suite. On m'a dit qu'il n'était jamais encore arrivé qu'un programme prévoyant que les comptables doivent donner des conseils aux agriculteurs soit ensuite annulé. Ce que le ministre a fait pour ce programme est une véritable honte.
Je voudrais en venir aux coûts de production couverts par Agri-investissement. Je vais vous lire deux lettres et la question que je vous poserai à la fin portera sur les coûts de production.
La première lettre émane de Mary et Wayne Haugh, des producteurs de porc. Voici ce qu'ils écrivent:
Notre part du programme de démarrage de 600 millions de dollars se chiffre à 287,85 $ pour chacun de nous. Nous allons essayer de faire la meilleure utilisation possible de cet argent, mais en quoi cela va-t-il vraiment nous aider étant donné que cela ne couvrira que le coût de production de six porcs pour chacun? Notre part de l'argent visant à couvrir les coûts de production que nous avons touché au cours de la semaine précédant Noël s'élevait à 39,39 $ pour chacun de nous. Cela donne une aide totale de 654,48 $ pour notre exploitation familiale.
La deuxième lettre émane de Diamond X Ranch Ltd., en Colombie-Britannique. Voici:
Nous avons reçu l'autre jour dans notre boîte à lettres un chèque du gouvernement fédéral qui était un paiement au titre des coûts de production. Au cours des trois dernières années, nous avons eu en moyenne 167 vaches et veaux chaque printemps. Le chèque s'élevait à 316,32 $, ce qui donne environ 1,89 $ par tête de bétail. Comment pensez-vous qu'un naisseur peut produire un veau pour 1,89 $?
À Ottawa, on parle de gros chiffres, des 600 millions de dollars qui ne représentent pas grand-chose pour le secteur agricole et même si nous prenons les sommes de 1,2 milliard de dollars, 1,3 milliard de dollars et 1,4 milliard de dollars octroyées par le gouvernement précédent, ce n'est toujours pas beaucoup. Le gouvernement parle de ces 600 millions de dollars comme si c'était la fin du monde. C'est un bon programme, le CSRN était un bon programme et Agri-investissement sera un bon programme. Je vous demande sérieusement comment vous établissez le programme de paiements au titre des coûts de production? Comment établissez-vous le coût de production?
Dans l'industrie laitière, nous avons une formule pour la gestion de l'offre. Nous avons une formule qui permet aux producteurs efficaces du secteur de rentrer dans leurs coûts de production. De toute évidence, cette formule-là ne le fait pas. Ce programme vise-t-il vraiment à couvrir les coûts de production ou a-t-il été baptisé ainsi pour semer la confusion dans l'esprit du grand public?
Lorsque les gens de la ville entendent parler de ce programme qui est annoncé comme un programme de paiements au titre des coûts de production, ils se disent que les coûts de production des agriculteurs sont couverts. Est-ce seulement un nom qui cherche à tromper les gens ou pouvez-vous me déclarer aujourd'hui, sans équivoque, que les producteurs récupèrent leurs coûts de production?
[Français]
Bonjour, monsieur le président, membres du comité.
Je vous suis reconnaissante de me donner l'occasion de témoigner devant le comité. Je m'appelle Sandra Wing et je suis vice-présidente de la Direction générale des politiques et des programmes. L'agence veille à la santé et au bien-être des Canadiens, à l'environnement et à l'économie en préservant la salubrité des aliments, la santé des animaux et la protection des végétaux.
[Traduction]
L'une des grandes priorités du gouvernement du Canada est d'assurer la salubrité des aliments. Pour I'ACIA, la salubrité des aliments est la priorité la plus élevée. Nous créons et mettons en oeuvre des programmes et des services conçus dans Ie but de protéger les Canadiens des dangers évitables pour la santé et de s'assurer que les situations d'urgence relatives à la salubrité des aliments sont bien gérées.
Nous vivons à une époque où la mondialisation et les échanges ne cessent de croître. Notre système de salubrité des aliments doit évoluer afin que nous puissions relever les défis liés à I'intensification des échanges, aux exigences accrues des consommateurs et aux différences entre les cadres relatifs à la salubrité alimentaire de divers pays.
Dans son discours du Trône, le gouvernement du Canada s'est engagé à proposer des mesures sur la salubrité des aliments et la sûreté des produits afin que les familles puissent avoir confiance dans les produits qu'elles achètent. Des modifications seront proposées à la Loi sur les aliments et drogues relativement aux aliments en vue de l'adoption de ces mesures.
[Français]
Ces modifications viendront également renforcer le fondement juridique du Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation, inauguré par le premier ministre en décembre dernier. Ce plan vise à renforcer la salubrité et la fiabilité des produits alimentaires, de santé et de consommation en modernisant notre système pour mieux protéger les Canadiens dans le contexte de la mondialisation.
Grâce à ce plan, nous pourrons nous assurer davantage que les mesures adoptées par l'industrie permettent de gérer les risques tout au long de la filière alimentaire. Au lieu d'attendre que des problèmes surviennent, nous miserons en premier lieu sur leur prévention. De plus, en cas de problèmes observés, nous serons en mesure d'intervenir rapidement et de prendre les mesures qui s'imposent.
[Traduction]
En vertu de ce plan, le gouvernement entreprendra également de revoir ses politiques existantes sur l'utilisation des mentions « Produit du Canada » et « Fait au Canada » sur les étiquettes des produits alimentaires et dans la publicité, même si cette question ne relève pas spécifiquement de la salubrité des aliments. Pour concrétiser cet engagement, nous travaillons avec des consommateurs, le secteur privé et nos partenaires du gouvernement afin de trouver des façons adéquates de répondre aux demandes des consommateurs qui souhaitent être mieux informés.
En outre, le gouvernement du Canada a déterminé un nouveau moyen de gérer l'argent des contribuables pour que chaque dollar dépensé se traduise par des résultats pour les Canadiens. Un des principaux éléments de cette nouvelle approche consiste à effectuer un examen stratégique de toutes les dépenses de programmes aux quatre ans.
À l'automne 2007, l'ACIA était l'un des 17 premiers ministères et organismes à entreprendre une vaste réévaluation de ses programmes. À la suite de cette évaluation, l'Agence a présenté une série de propositions de réaffectations qui viendraient soutenir plus efficacement les priorités du gouvernement.
[Français]
Comme en faisait mention le budget présenté la semaine dernière, les économies réalisées grâce à ces initiatives seront réaffectées à des programmes plus productifs et plus prioritaires. Cela nous permettra de mieux gérer les nouveaux risques pour la santé et d'assurer la qualité et la sûreté des aliments que les Canadiens achètent.
Nous collaborons également à l'Initiative de réduction de la paperasserie du gouvernement du Canada qui vise à diminuer la paperasserie de 20 p. 100 pour réduire le fardeau des entreprises. En tant que partenaire principal, l'agence dégagera les secteurs où il est possible de réduire la paperasserie et le fardeau administratif. Le dernier budget fixe au mois de novembre 2008 la date butoir pour atteindre les objectifs de réduction.
[Traduction]
Avant de vous parler de notre budget de fonctionnement, j'aimerais glisser un mot sur l'ESB, un enjeu important avec lequel nous sommes aux prises depuis un certain temps déjà.
Comme vous le savez, le premier cas d'ESB détecté au Canada a provoqué la fermeture de nombreux marchés d'importance pour la génétique bovine, le boeuf et les bovins canadiens. Toutefois, pendant les quatre années qui ont suivi la découverte du premier cas, 33 marchés ont rouvert leurs frontières, en partie ou en totalité, aux exportations canadiennes. Je suis heureuse de dire que les exportations canadiennes ont atteint, dans une large mesure, les niveaux où elles se situaient avant la découverte de l'ESB.
L'industrie canadienne est toujours fermement résolue à obtenir le plein accès de la génétique bovine, du boeuf et des bovins canadiens à tous les marchés. En outre, le gouvernement continue de travailler avec l'industrie pour atteindre cet objectif par tous les moyens disponibles. Parmi les efforts déployés, mentionnons la tenue de discussions bilatérales avec les responsables de nombreux marchés et la participation régulière à des forums multilatéraux, comme l'Organisation mondiale du commerce.
Dans le cadre de ces efforts, l'ACIA dirige les travaux sur les négociations techniques relatives à l'accès aux marchés, y compris l'organisation des missions au pays et à l'étranger, la communication de renseignements techniques sur l'ESB et les mesures canadiennes relatives à l'ESB et la délivrance des certificats d'exportation.
J'aimerais maintenant passer à la question du budget de fonctionnement de l'ACIA pour 2007-2008, lequel a augmenté d'environ 17,8 millions de dollars. Voici les différentes façons dont ces fonds nous aideront à nous acquitter de notre mandat.
Premièrement, une grande partie de l'argent, 16,7 millions de dollars, servira au versement d'un paiement rétroactif unique à la suite de la reclassification du groupe Soutien technologique et scientifique.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), l'Agence recevra la somme de 575 000 $ pour mettre en oeuvre la campagne publicitaire sur le rappel de produits et d'aliments. Cette campagne de deux ans d'une somme totale de 4,575 millions de dollars vise à sensibiliser davantage les Canadiens aux rappels d'aliments et de produits de consommation. Elle permettra aussi d'attirer leur attention sur le site Web grâce auquel ils peuvent s'inscrire au serveur de listes de distribution de l'Agence pour recevoir les avis de rappels d'aliments.
Nous obtiendrons un transfert de 586 000 $ de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Cette somme représente les économies attribuables à la réinstallation du personne de l'ACIA dans les installations de Santé Canada. La décision prise par l'Agence de regrouper le personnel permettra d'accroître l'efficience de l'utilisation des locaux du gouvernement fédéral.
Quinze mille dollars seront transférés à Environnement Canada. Cette somme servira à accroître la participation des Autochtones aux carrières des domaines scientifique et technologique dans la fonction publique fédérale.
Enfin, un montant de 12 500 $ sera transféré aux Instituts de recherche en santé du Canada pour réaliser des recherches en prévision d'une pandémie d'influenza aviaire, dans le but d'améliorer nos connaissances et de renforcer notre capacité en matière de recherches en intervention en cas de pandémie.
Ces fonds supplémentaires, qui portent à 627,9 millions de dollars les crédits de l'Agence pour 2007-2008, nous aiderons à continuer de protéger l'approvisionnement alimentaire du Canada et de préserver la santé des humains et des animaux et la protection des végétaux.
Merci.
:
Merci de vos témoignages et de votre présence.
Je suis un peu étonné de vous entendre dire que vous avez un budget supplémentaire de 17,8 millions de dollars et qu'une partie de cette somme ne soit pas affectée à un besoin criant au chapitre de la salubrité des produits. Je sais qu'il est très important de faire la vérification et d'assurer la traçabilité et la salubrité des produits fabriqués au pays. Cependant, année après année, vous venez nous parler de problèmes concernant des produits de l'extérieur, par exemple la mélamine dans le porc, les épinards, le jus de carotte, et ainsi de suite.
Chaque fois, je vous demande — et je ne suis pas le seul autour de la table à le faire — si vous avez suffisamment de moyens pour vérifier la salubrité des produits de l'extérieur qui contiennent des substances qui ne sont pas permises ni utilisées au Canada mais qui le sont ailleurs. On parle bien sûr de la Chine, de l'Inde ou d'autres pays à l'économie émergente. Je suis étonné de voir qu'une partie de cette somme ne soit pas affectée aux inspections à l'étranger. Avez-vous des moyens suffisants pour faire ces vérifications? J'ai toujours un peu de difficulté à obtenir une réponse à cette question.
Je vais parler d'un dossier tout à fait différent. L'agence a-t-elle économisé ou dépensé de l'argent lorsqu'elle a décidé d'écarter la Fédération des producteurs de pommes du Québec du processus d'attribution des exemptions ministérielles? Vous avez décidé de remettre cette responsabilité à l'Association des emballeurs de pommes du Québec. Comment pouvez-vous expliquer une telle décision alors que c'est seulement au Québec qu'on procédera ainsi? Cela fait 20 ans que la Fédération des producteurs de pommes du Québec s'occupe de ce volet de commercialisation en cas de pénurie. Tout à coup, l'agence a décidé que ce volet revenait aux emballeurs. Ce n'est pas ainsi que ça fonctionne dans les autres provinces. Cette décision est-elle attribuable à un motif d'ordre financier ou autre? On ne nous l'a jamais expliqué.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus ici aujourd'hui.
J'ai trois questions. La première concerne nos inspecteurs. D'après ce que me disent mes concitoyens et mon expérience personnelle, il ne fait aucun doute dans mon esprit que les normes d'inspection doivent être plus rigoureuses depuis l'ESB. Je le dis parce que cela fait plus de 30 ans que j'expédie des vaches de réforme et jamais une seule de mes bêtes n'a été rejetée. Il arrive parfois qu'une vache soit blessée à l'épaule, à la jambe ou ailleurs et il faut s'y attendre, mais j'ai eu connaissance de nombreux incidents impliquant une douzaine ou une quinzaine de vaches. Je connais un cas où les quatre vaches du même chargement ont été rejetées. Toutes l'ont été. Je connais bien ce cas. Une des vaches était blessée à la jambe.
Là où je veux en venir c'est que le chargement avait été vendu à quatre entreprises, mais un inspecteur a rejeté les quatre vaches. Je voudrais savoir si l'on conserve des dossiers sur chacun inspecteur pour savoir combien de vaches par millier il a rejetées, par rapport à ses collègues. J'aimerais voir ces chiffres, si possible.
Ma deuxième question porte sur le rapport que le comité a demandé l'automne dernier au sujet d'un examen préliminaire qui a été fait pour le ministre sur les frais d'inspection dans les abattoirs, aux postes frontières, etc. Je crois que la première partie de cette étude a été réalisée. Je voudrais en voir les résultats et que vous nous en fassiez un résumé général.
Vous n'aurez peut-être pas le temps de répondre à la troisième question, mais j'espère qu'un de mes collègues y donnera suite. Je voudrais des renseignements plus clairs au sujet des 16,7 millions de dollars qui ont été payés aux inspecteurs. Ce n'est pas clair dans mon esprit. S'agit-il de personnes qui n'étaient pas inspecteurs avant et qui le sont maintenant et c'est pourquoi nous leur donnons 14 000 $ ou 15 000 $ de plus? J'ai besoin de renseignements complémentaires.
Je vous pose donc ces trois questions.
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Je vais répondre à la première et à la troisième questions.
En ce qui concerne l'uniformité de l'application de la loi, je crois que vous parlez des règlements concernant le transport des animaux. C'est ce que nous faisons appliquer à l'Agence.
Nous effectuons environ 30 000 inspections par année lors des ventes, dans les étables, sur la route, avec la coopération de la police et un grand nombre de ces inspections ont lieu dans les abattoirs grands et petits. Nous avons des dossiers sur ce que les inspecteurs ont examiné à l'occasion de ces 30 000 inspections. Environ 200 amendes administratives sont imposées chaque année pour une infraction concernant le transport. Nous avons donc tous ces dossiers.
Nous avons un système de gestion de la qualité qui donne aux inspecteurs des directives précises sur la façon dont ils doivent travailler, dont ils doivent faire leurs inspections. Le système permet de vérifier ce qui se passe, comment les inspecteurs travaillent, pour s'assurer qu'ils le font de façon uniforme. Dans une grande organisation qui couvre l'ensemble du pays, il est toujours difficile de faire appliquer tous les programmes de façon uniforme. Nous avons éprouvé certaines difficultés, mais nous avons réussi à uniformiser beaucoup mieux nos règles de procédure et, ces dernières années, nous avons fait beaucoup plus d'effort du côté du transport des bêtes.
Dois-je répondre à la troisième question?
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Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir ici.
Madame Wing, vous avez mentionné dans votre rapport que vous réexaminez les politiques existantes sur l'utilisation des mentions « Produit du Canada » et « Fait au Canada ». Comme vous le savez, notre comité a recommandé d'exiger 51 p. 100 de contenu canadien pour l'étiquetage « Produit du Canada », au lieu de tenir seulement compte du coût de production. Recommandez-vous au gouvernement de le faire? Est-ce la politique que vous suivez et va-t-elle être mise en oeuvre au Canada? Voilà ma première question.
D'autre part, je remarque que le gouvernement semble vouloir déréglementer, privatiser et abandonner certains programmes. Vous avez mentionné que 113 millions de dollars sont prévus, sur deux ans, pour la salubrité des aliments et pourtant je me suis inquiété, comme d'autres aussi sans doute, il y a quelques mois, de voir que l'ACIA figurait parmi les 17 premiers ministères qui ont entrepris une réévaluation de leurs programmes. Je craignais que cela puisse avoir un effet sur la salubrité des aliments.
Je voudrais donc savoir si le nombre d'inspections a diminué. Y a-t-il maintenant des inspections facultatives dans certains domaines? Embauchons-nous davantage de personnel pour veiller sur la salubrité des aliments qui préoccupe de plus en plus les Canadiens? Autrement dit, votre budget va-t-il permettre d'embaucher davantage de personnel qualifié pour mettre en place plus de programmes qui veilleront vraiment sur cette sécurité qui nous préoccupe tous?
Prenez-vous des mesures suffisantes et renforcez-vous les inspections en employant du personnel compétent?
Comme l'a dit Mme Wing, la réduction de la paperasserie est un des grands objectifs de l'année à venir. Je suis certain qu'il l'a déjà été par le passé, dans votre propre intérêt, de même que pour l'intérêt des gens avec qui vous traitez.
J'ai deux cas que je voudrais citer comme exemples de ce qu'il faudrait changer. Le premier est celui d'un agriculteur qui a essayé de mettre au point un nouveau produit pour l'exporter vers les États-Unis. Il a reçu le feu vert presque instantanément pour son produit — c'est une confiture — aux États-Unis. Il n'y a pas de problème. Par contre, au Canada, il n'a toujours pas reçu l'autorisation de l'ACIA, malgré de nombreux… Ce dossier a fait l'objet d'une incroyable quantité de paperasserie.
Comment envisagez-vous d'accélérer l'autorisation des produits destinés à l'exportation ou même au marché national, car je suis sûr que ce produit serait également utilisé au Canada, dans le cadre de votre lutte contre la paperasserie?
Le deuxième cas est un incident qui n'a pas encore été entièrement résolu. Pendant la sécheresse, il y deux ans, les agriculteurs du nord-ouest de l'Ontario ont été forcés d'acheter leur foin au Minnesota et il n'y avait qu'une seule source d'approvisionnement. Bien entendu, un agriculteur ne peut pas transporter la charge complète d'un seul coup. Il doit faire des aller et retour avec un véhicule d'une capacité limitée. Chaque fois, il était forcé de faire inspecter son foin, de payer les droits et l'inspecteur américain devait voyager plusieurs heures pour faire la même chose.
Quand nous voyons ce qui se passe sur le terrain, comment la fonction publique va-t-elle pouvoir s'y adapter et comprendre la situation concrète des producteurs et des agriculteurs au lieu de dire: « Telles sont les règles, alors veuillez simplement les suivre? » Il y a peut-être six ou sept de vos agents qui sont intervenus dans cette affaire et aucun d'eux n'a pu prendre une décision raisonnable.
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Je dois dire que ma collègue, Sandra, ne travaille à l'Agence que depuis peu de temps. Certaines de ces questions ne datent pas d'hier, mais Gord et moi-même sommes là depuis pas mal de temps.
Je pense qu'à l'Agence nous sommes fiers de ce que nous avons accompli depuis dix ans, ce qui est une période assez courte. Votre question portait sur les cinq dernières années. Je dirais qu'une des principales améliorations que nous avons apportées est que, même si cela ne ressort pas…
Les gens ont parfois du mal à s'y retrouver dans notre cadre réglementaire, par exemple, mais je pense que nous avons mieux réussi à rejoindre notre clientèle. Je pense que nous tenons de meilleures consultations. C'est vraiment nécessaire, car nous réalisons un travail important pour les Canadiens et il faut que les principales parties prenantes comprennent nos objectifs.
Nous avons mieux réussi à utiliser nos ressources en matière d'inspection. Nous avons modernisé certains de nos programmes d'inspection. Nous avons adopté des programmes basés sur les résultats. Au lieu d'être très prescriptifs et de dire: « Ce mur doit avoir telle hauteur et être peint en blanc », nous disons « Il faut que ce soit propre et que ce soit un environnement convenant à la fabrication d'aliments », et ce genre de choses.
Je dirais que cela pose un défi constant, mais nous sommes toujours en train de nous moderniser, d'essayer d'être le plus efficace possible, de faire la meilleure utilisation possible de l'argent des contribuables.
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Merci, monsieur le président.
Il est vraiment agréable d'être de retour ici, parmi de vieux amis. Certains d'entre nous siégeons ensemble à plusieurs comités et il semble donc que nous soyons inséparables. Mais c'est agréable d'être ici et il est toujours bon de parler de cette question. Je suis certain que tout le monde est enthousiaste. André semble de nouveau enthousiaste à l'idée de parler de la Commission du blé. Néanmoins, si M. Easter fait une fixation sur ce sujet, nous n'y pouvons pas grand chose.
Pour parler plus précisément de la motion d'aujourd'hui, nous tenons à souligner que notre gouvernement a certainement respecté la décision du tribunal, comme il l'a fait pour toutes les autres questions. Nous respectons l'article 47.1. Le but de ce projet de loi n'a rien à voir avec les questions dont parle M. Easter. Il s'agit simplement de modifier la capacité du gouvernement de réglementer ce commerce et le ministre a le droit, de même que tout député, de proposer un projet de loi à cet effet. J'ai donc été un peu déçu, hier, de voir le député s'empresser de dénigrer ce projet de loi, avant même de l'avoir vu, et adopter une position qui est contraire aux intérêts des agriculteurs canadiens de l'Ouest.
Nous avons cherché à consulter la Commission. En fait, j'ai participé à la réunion avec les dirigeants de la Commission canadienne du blé et nous avons essayé de discuter de cette question. La Commission a ensuite déclaré qu'elle ne pensait pas pouvoir poursuivre la discussion. Par conséquent, le ministre a été tout à fait disposé à rencontrer les producteurs et la Commission pour discuter de cette question. La Commission ne semble pas aussi désireuse de le faire.
Pour ce qui est du plébiscite, M. Easter peut certainement prétendre que nous n'avons pas eu de vote. Néanmoins, il y a eu un vote et 62 p. 100 des producteurs canadiens de l'Ouest, près de 30 000, se sont prononcés et ont dit qu'ils voulaient le choix pour commercialiser leurs produits. Ce pourcentage serait certainement plus élevé maintenant, c'est évident, et ceux d'entre nous qui viennent des Prairies peuvent le constater. Même le député de Wascana semble avoir renoncé à la ligne dure et se montrer un peu plus raisonnable. Nous nous en réjouissons et nous l'invitons à convaincre son caucus de faire la même chose.
Au lieu de nous en prendre au ministre, nous devrions le féliciter pour la façon dont il a traité ce dossier et dont il a respecté la plupart des exigences qui sont mentionnées dans la motion. Il est évident que nous respectons la décision des tribunaux. Nous nous y conformons. Deux décisions ont été prises et nous les avons respectées. Le ministre a la possibilité de modifier la loi. Rien ne l'en empêche. Nous avons consulté la Commission, nous avons également obtenu l'approbation des producteurs et un vote nous autorise à le faire. Par conséquent, les partis de l'opposition doivent comprendre que la majorité des producteurs de l'ouest du pays veulent un changement.
S'ils avaient assisté au rassemblement qui a eu lieu samedi, ils l'auraient constaté. Il y avait plus d'une centaine de partisans du changement. C'était intéressant. Il y avait environ une dizaine de partisans de la Commission dont un bon nombre ont dû partir, je crois, parce qu'ils devaient retourner à leur travail en ville. On avait fait venir un certain nombre de gens qui n'étaient peut-être pas des producteurs et qui ont dû retourner travailler à une heure de l'après-midi.
D'après les conversations que j'ai entendues après le rassemblement, je sais qu'un certain nombre des personnes qui brandissaient des pancartes en faveur de la Commission n'étaient pas des agriculteurs, parce qu'elles avaient des discussions à ce sujet.
J'exhorte les partis de l'opposition à se rendre compte que les agriculteurs veulent des changements. Ils sont pour le changement. Nous avons agi comme il se doit et surtout, nous avons agi pour soutenir les agriculteurs canadiens de l'Ouest.
Cela dit, je voudrais qu'on procède à la mise aux voix.
Une voix: Un vote par appel nominal.
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J'aurais seulement une dernière chose à dire, monsieur le président.
Le fait est que les consultations ou le plébiscite précédent ne portaient pas sur cette proposition particulière et qu'en ce qui concerne la déclaration que le ministre a faite au sujet de ce projet de loi, il n'y a eu que 13,8 p. 100 d'appui, lors de ce plébiscite ou de cette consultation, en faveur de cette mesure.
Je dirais — et c'est ce qui réglerait vraiment le problème, monsieur le président — que si le gouvernement tient un nouveau plébiscite sur une question claire, à savoir: « Voulez-vous un guichet unique ou non », cela réglerait la question. Si le gouvernement pense avoir l'appui des producteurs, qu'il le fasse. Qu'il tienne le plébiscite comme l'exige la loi et, peu importe que les producteurs se prononcent pour ou contre la commercialisation de l'orge par la Commission, nous nous rendrons à cette décision.
Par conséquent, si le secrétaire parlementaire du ministre pense avoir l'appui des producteurs sur une question claire, qu'il la pose et nous n'en parlerons plus.
Je suis donc d'accord. Procédez au vote.