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Merci beaucoup, monsieur le président. C'est un plaisir pour moi que d'être invité à vos audiences en compagnie de collègues qui se trouvent à l'autre extrémité de la table.
J'essaierai d'être bref. Comme vous le savez, quand on commence à parler du prix des intrants, il y a beaucoup à dire et je serai tout à fait disposé à répondre aux questions que vous pourrez me poser par la suite.
Vous savez sans doute comment sont calculées les marges bénéficiaires à la ferme. Il s'agit bien entendu du revenu brut, c'est-à-dire le prix par unité multiplié par le volume, moins le prix des intrants. Je tiens à féliciter votre comité d'avoir reconnu l'importance des intrants. Je tiens également à féliciter votre gouvernement qui a annoncé au printemps l'investissement de 400 millions de dollars dans ce que l'on appelle le coût de production. Nous savons que ce montant n'a pas été calculé en fonction du coût de production et que bien sûr, les chèques sont toujours plus petits que nous aimerions qu'ils soient quand ils arrivent chez le producteur. Pour la première fois depuis fort longtemps, cette notion est reconnue de façon concrète, d'une manière qui a des répercussions sur le coût de production et sur la marge bénéficiaire des producteurs. Bien souvent, nous ne pensons qu'au prix, mais le prix des intrants a une part considérable dans tout cela.
Le prix des intrants et les différentes dynamiques en ce qui a trait à ceux-ci varient également d'un secteur à l'autre. Bien entendu, dans le cas des grains et des oléagineux, il est question d'engrais, et les engrais représentent 46 p. 100 du prix des intrants du céréaliculteur. Dans le cas des pesticides, les engrais représentent 33 p. 100 de prix des intrants du céréaliculteur. Bien entendu, il y a aussi le combustible, et nous savons tous que le prix de ces éléments a augmenté.
Quand il est question des bovins, l'alimentation représente un élément considérable des intrants du producteur, tout comme le système de réglementation d'ailleurs, bien que cela puisse s'appliquer à tous les autres agriculteurs.
Dans le domaine horticole, c'est la main-d'oeuvre qui joue un rôle important et elle représente environ 40 à 60 p. 100 du coût de production.
Comme la proportion des intrants varie d'un secteur à l'autre, j'en traiterai brièvement. Ainsi, il ne suffit pas de considérer uniquement l'augmentation des coûts. Il faut aussi regarder ce qui se produit dans les pays avec lesquels nous sommes en concurrence. Par exemple, il est facile de regarder du côté des États-Unis. Dans le cas de l'industrie horticole, par exemple, il se pourrait que ce soit d'autres pays avec lesquels nous sommes en concurrence, et la main-d'oeuvre dans ce secteur représente alors une part encore plus importante.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, quand il est question de céréales et d'oléagineux, les engrais et les pesticides représentent des coûts très élevés. Vous êtes peut-être au courant de l'étude commandée par KAP, c'est-à-dire Keystone Agricultural Producers et réalisée par PrincewaterhouseCoopers, qui traite de l'augmentation du prix des engrais de même que des écarts entre ce que les agriculteurs du Manitoba et de la Saskatchewan paient, et ce que les agriculteurs du Dakota du Nord paient. Dans ce document, il est également question des prix du carburant et des engrais; ainsi, une augmentation de 1¢ le litre du carburant se traduit par une augmentation de 28 millions de dollars pour les agriculteurs du Canada. Une augmentation de 1¢ le kilogramme pour les engrais représente un total de 61 millions de dollars pour l'ensemble des agriculteurs canadiens. Bien sûr, si vous additionnez tout cela, le total peut être assez élevé.
Il faut reconnaître que nous avons une frontière ouverte avec les États-Unis de sorte que nos agriculteurs sont également en concurrence avec les agriculteurs américains. L'étude KAP montre aussi qu'il y a un écart de prix en ce qui a trait aux engrais. Selon la compagnie de recherche Thomsen, cet écart qui était de 1 p. 100 en 2004 est passé à 10 p. 100 en 2006. PricewaterhouseCoopers montre que cet écart de prix entre le Manitoba et la Saskatchewan et le Dakota du Nord est en moyenne de 33 p. 100 pour 2007, et qu'il peut atteindre 63 p. 100 pour l'anhydre. N'oubliez pas que nous devons concurrencer ces agriculteurs.
Il y a aussi la question des pesticides, et je sais que la FNA et M. Mann vous parleront davantage du PIAP, du PIAPDA et des étiquettes de l'ALENA. Je serai à votre disposition pour répondre à vos questions sur ce sujet. Il suffit pour le moment de dire que notre position a toujours été qu'il ne faut pas retirer un outil pour le remplacer par un autre. Il faut garder les outils existants, tous les outils de la boîte à outils dont ont besoin les agriculteurs. Je pense qu'il est plus sage de garder le PIAP, de même que le PIAPDA et des étiquettes de l'ALENA, et je sais que nous y reviendrons plus tard.
Comme je l'ai dit plus tôt, la main-d'oeuvre constitue de 40 à 60 p. 100 des intrants de l'industrie horticole, ce qui représente entre 4 000 et 5 000 $ par acre. Prenons l'exemple de l'Ontario où le salaire dans le domaine horticole est de 8,58 $ l'heure pour les travailleurs non étrangers; à cela s'ajoute une somme de 3 $ l'heure pour les travailleurs étrangers, ce qui fait plus de 11 $ l'heure pour la main-d'oeuvre. Cette industrie doit concurrencer les importations en provenance de pays où les travailleurs touchent entre 2 $ et 10 $ par jour. Voilà qui représente une contribution importante au prix de leurs intrants.
Ensuite, il y a l'industrie des productions animales. Nous savons tous que les producteurs de céréales et d'oléagineux obtiennent finalement ce qu'ils méritent. Loin de nous l'idée de les critiquer, mais l'augmentation du prix des aliments est maintenant un fardeau assez lourd pour l'industrie de l'élevage. Aujourd'hui, nous jugeons que si notre dollar avait une valeur beaucoup plus faible que la devise américaine et s'il n'y avait pas d'abattage record aux États-Unis, notre industrie porcine serait toujours concurrentielle, même compte tenu du prix que nous payons pour l'alimentation.
Nos producteurs de porc concurrencent ceux des États-Unis et aussi l'industrie américaine qui dépend largement de l'interfinancement et du protectionnisme, en raison des contestations commerciales logées contre le Canada. Notre industrie porcine a été bâtie sur un dollar qui valait 65 ¢ et en fonction de la mondialisation du marché. C'est pourquoi notre industrie est soumise à de très fortes pressions.
Pour respecter ma limite de 10 minutes, monsieur le président, je m'en tiendrai à cela. J'ai des graphiques, mais malheureusement je ne puis les distribuer parce qu'ils ne sont pas revenus de la traduction à temps. Nous pourrons vous les fournir d'ici quelques jours. Ces graphiques indiquent clairement, à l'aide d'un indice des prix, ce qui s'est produit concernant les intrants et la vitesse à laquelle leur prix a augmenté, comment notre indice des prix est relativement stable ou a même diminué. En 2007, plus particulièrement dans le secteur des céréales et des oléagineux, il y a eu une forte augmentation. Nous attendons simplement qu'un article paraisse dans les médias disant que le revenu des agriculteurs a doublé ou triplé, sans que l'on tienne compte des effets de l'augmentation des prix des intrants.
Je le répète, il me fera plaisir de répondre aux questions qui pourront être formulées.
Merci.
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Bonjour. Je suis Richard Phillips, directeur exécutif des Producteurs de grains du Canada. Ma femme et moi avons toujours eu une ferme céréalière en Saskatchewan.
Je suis accompagné aujourd'hui d'un administrateur des Producteurs de grains du Canada, M. Léo Meyer. Léo est un producteur de céréales et d'oléagineux de la région de Peace River. Il est également administrateur de l'Alberta Oat, Rye & Triticale Association. En plus d'élever ses enfants, il trouve le temps de cultiver environ 14 000 acres de terre et il sait très bien que les prix des intrants ont augmenté dans la région de Peace River.
Pour faire suite à ce que disait Bob concernant les engrais, les pesticides, le carburant, les semences, le transport, les réparations, les salaires, etc., disons que les agriculteurs déboursent des prix élevés pour les intrants utilisés dans la production de récoltes. La plupart de ces prix sont, à notre avis, largement influencés par l'offre et la demande. À la lumière de ce qui se passe avec les biocarburants et avec la croissance de la demande en Inde, en Chine et au Brésil, nous pensons que nous entrons dans une nouvelle ère où la concurrence sera de plus en plus répandue à l'échelle mondiale, même pour les intrants qui sont disponibles chez nous.
Pendant des années, il y a eu abondance d'aliments du côté des États-Unis et de l'Union européenne. Aujourd'hui — et les gens en parlent depuis plusieurs années — la disponibilité d'aliments diminue, diminue et diminue toujours. Il ne faut pas beaucoup d'augmentation de la demande pour que l'offre d'aliments diminue, que les stocks et les réserves disparaissent et que les prix des céréales se mettent à augmenter.
Avec l'augmentation du prix des céréales, les producteurs veulent accroître leur production, par exemple aux États-Unis où les superficies ensemencées de maïs ont augmenté d'environ 10 millions d'acres ces dernières années. Comme il s'agit de cultures axées sur les engrais, la demande est très forte aux États-Unis. Voici quelques chiffres pour vous. Les importations d'engrais — à base d'urée — ont augmenté passant d'un million à six millions de tonnes au cours des trois dernières années seulement. Au Brésil, on prévoit une autre augmentation de 25 p. 100 dans les années à venir. La Chine importe davantage elle aussi.
Face à la montée des prix des engrais, voulons-nous vraiment payer plus cher pour les engrais en tant que producteurs? Non. Est-ce parce que nous avons l'impression d'être escroqués? Parfois il est difficile de le savoir. Bob et moi avons eu des rencontres avec des représentants de l'industrie des engrais. Nous avons examiné la situation de la demande et nous constatons que la concurrence internationale est très forte pour les engrais produits en Amérique du Nord. C'est donc un des principaux facteurs de l'augmentation des prix.
Léo voulait mentionner une option qui s'offre à nous, producteurs, en ce qui a trait à l'établissement des prix.
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Bonjour. Je suis accompagné de M. Pierre Lemieux, qui est premier vice-président de l'Union des producteurs agricoles. Il est producteur laitier et producteur de sirop d'érable.
Je m'appelle Gilbert Lavoie. Je suis économiste principal à l'Union des producteurs agricoles. À l'instar de la Fédération canadienne de l'agriculture, on a préparé un petit document à vous remettre aujourd'hui. Malheureusement, compte tenu des courts délais, on n'a pas eu le temps de le faire traduire. On en a tout de même remis une copie à la greffière afin qu'il soit traduit et remis aux membres du comité.
Je ne présenterai pas l'Union des producteurs agricoles, car je pense que vous la connaissez assez bien. Elle représente l'ensemble des groupes de production, tant sur le plan des spécialités que sur le plan régional.
L'Union des producteurs agricoles tient à vous remercier de lui offrir une tribune pour pouvoir parler de l'impact des prix élevés des intrants que subissent les producteurs agricoles canadiens. Notre document ne porte pas particulièrement sur l'augmentation de l'indice des prix, mais plutôt sur l'effet de cette augmentation sur la compétitivité du secteur agricole canadien.
Je sais qu'il y a des facteurs de demande et de hausse, mais le facteur qui a probablement généré une hausse subite du coût des intrants est sans aucun doute le coût du baril de pétrole ou le coût de l'énergie, ce qui a entraîné l'augmentation du coût des autres intrants, qu'il s'agisse de fertilisants, de carburant agricole ou de pesticides, car leur production coûte très cher en termes d'énergie.
Cela a également créé un impact sur la demande de produits céréaliers, notamment de la part des Américains qui, comme vous le savez sûrement, ont une politique très dynamique de développement de leur filière éthanol à base de maïs grain. Celle-ci a, bien entendu, généré des revenus à la hausse provenant des provendes pour le secteur des viandes et des revenus positifs pour les producteurs céréaliers.
Dans la mesure où ces hausses sont observées mondialement — ce qui a été soulevé par la Fédération canadienne de l'agriculture —, outre le fait de s'assurer que les intrants sont à un juste prix pour les consommateurs, l'un des facteurs faisant en sorte qu'il est plus difficile pour le secteur agricole canadien de faire face à toutes ces hausses est que notre dollar canadien, compte tenu des réserves importantes de pétrole du Canada, est influencé directement par la hausse du coût du baril de pétrole. Cela a engendré une hausse rapide de notre dollar. Il devrait y avoir une baisse relative sur les intrants que nous achetons. Par contre, il y a eu un très fort impact sur les revenus que les producteurs peuvent tirer du marché, compte tenu du fait qu'on évolue dans un marché nord-américain et que la vaste majorité de nos produits sont transigés en dollars américains.
Notre document analyse l'évolution du dollar canadien de 2002 jusqu'à aujourd'hui concurremment avec celle du prix du baril de pétrole. Il faut regarder les deux courbes plusieurs fois, parce qu'elles sont très juxtaposées.
Au fond, la hausse du coût du carburant a eu une incidence sur le prix des intrants, mais également sur le taux de change. On veut vous entretenir de ces incidences.
On devrait s'attendre à voir baisser le prix des intrants agricoles. Malheureusement, selon la Fédération canadienne de l'agriculture, c'est l'inverse qui se produit. Notre écart s'accroît par rapport aux Américains. Comme notre dollar a un pouvoir d'achat plus grand, on devrait normalement voir les écarts diminuer et avoir un avantage relatif à ce chapitre. C'est un élément qu'on n'a pas eu le temps d'approfondir, mais on aimerait bien le faire. Nos intrants sont-ils fixés au bon prix, compte tenu de l'impact du dollar canadien? Cela s'est-il reflété dans notre pouvoir d'achat?
D'ailleurs, Agriculture et Agroalimentaire Canada l'a bien démontré dans une de ses publications. Dans sa publication du 11 août 2006, le ministère examine l'incidence du taux de change canadien sur le prix des céréales au Canada. Cette publication illustre simplement que, si on avait toujours conservé un taux de change à 1,30 $ ou à 65 ¢, le prix du maïs grain ne serait pas à 180 $ ce matin, mais probablement à 240 $. Pourquoi? Parce que quand on convertit le dollar américain en dollar canadien la valeur de remplacement ou le marché, la hausse du dollar a entraîné une baisse relative d'environ 40 $ la tonne pour ce qui est du maïs. J'ai pris l'exemple du maïs, car c'est la principale céréale au Québec, mais le même impact se fait sentir sur les autres céréales.
Cette logique est aussi vraie lorsque nos producteurs vendent leurs produits. La hausse du dollar a eu un impact important sur le prix de base.
Par exemple, dans le cas du porc vivant, qui est souvent transigé en dollars américains, lorsque le marché était à 100 $ aux États-Unis et que le taux de conversion de notre dollar était de 1,30, cela équivalait à 130 $ canadiens. Or, comme notre dollar a atteint la parité, les mêmes 100 $ représentent 100 $ canadiens. C'est donc une perte relative de 30 $ par porc vendu.
On a examiné le manque à gagner en tenant compte de l'effet positif sur le prix des intrants de la provende dans le secteur porcin et de l'effet négatif sur les ventes. Nous obtenons de 20 $ à 25 $ de moins par porc. Uniquement pour l'année 2007, cela représente un manque à gagner, pour le secteur québécois du porc, de 200 millions de dollars en revenus nets ou en diminution de marge. À l'échelle du pays, cet effet est de l'ordre de 600 millions de dollars.
On pourrait penser que la force du dollar canadien n'affecte que nos exportations, mais elle permet aussi à nos distributeurs alimentaires d'importer des produits. Cela a un effet de substitution des produits intérieurs sur nos propres marchés. Ce qui illustre plus fortement ce phénomène est que la force du dollar fait augmenter les importations de viande de porc. Même si on était sur des marchés plus locaux, l'attrait pour les produits étrangers serait également plus grand.
L'effet sur les marchés d'exportation est connu et bien documenté. La hausse du dollar nuit beaucoup aux principaux secteurs qui exportent. Dans une étude effectuée par une dame de l'Université du Dakota du Nord, aux États-Unis, on peut lire que chaque fois que le dollar s'apprécie de 1 p. 100, le volume d'exportations vers les États-Unis diminue de 0,2 p. 100. Cela représente, à court terme, 1,5 milliard de dollars en perte de valeur d'exportation. Elle explique que l'effet de la hausse du dollar n'est pas immédiat et que cet effet sera de plus en plus pernicieux et important. Elle parle d'un impact de 4 milliards de dollars sur la filière agricole canadienne.
L'autre élément important de la hausse du dollar, qui a été évoqué par la Fédération canadienne de l'agriculture, est l'importance d'intrants à bon prix et de règlements adaptés, afin d'avoir une meilleure fluidité de nos exportations et de limiter les impacts. Qu'il suffise de penser à toutes les incidences des MRS et à la non-réciprocité dans nos échanges commerciaux avec les Américains.
Comment les programmes de gestion des risques ont-ils réagi face à cette situation? Le cadre stratégique n'a pas été conçu pour régler ce genre de problèmes. Tous les ministres provinciaux de l'Agriculture l'ont reconnu à la réunion d'octobre, lorsqu'ils ont énoncé leur volonté de mettre en place un plan d'action pour venir en aide au secteur des viandes, secteur qui est probablement le plus durement touché. J'inclurais également le secteur maraîcher.
Les revenus nets sont nuls, voire négatifs pour le Canada en 2007, et l'endettement agricole canadien augmente de façon importante, alors qu'il diminue d'autant aux États-Unis. Cela nous place dans une position concurrentielle plus difficile. Certaines provinces ont commencé à annoncer des programmes pour aider le secteur à surmonter cette crise. Je pense par exemple au Québec, à l'Alberta et à l'Ontario.
Depuis la décision des ministres de l'Agriculture de mettre en place un plan d'action pour venir en aide au secteur, on n'a pas vu grand-chose jusqu'à maintenant. Les provinces se sont en partie substituées à cette responsabilité du fédéral. On s'attend à ce que le gouvernement du Canada envoie un signal clair à l'industrie pour l'aider à s'adapter.
On a deux demandes plus précises. La première concerne, entre autres, les secteurs bovin, porcin et maraîcher. On voudrait qu'un programme transitoire soit annoncé d'urgence pour aider les producteurs à surmonter cette crise. La Fédération canadienne de l'agriculture, entre autres avec l'agro-flexibilité, fait des demandes depuis longtemps. L'Association des producteurs de l'Ontario et d'autres provinces ont également demandé un programme de correction des marges historiques du PCSRA pour tenir compte de ce changement structurel très rapide. Toutefois, il s'agit là d'une aide de transition. On demande également un programme d'adaptation musclé pour aider les secteurs à améliorer leur rentabilité et leur efficacité.
En ce qui concerne la deuxième demande, il serait intéressant que le gouvernement du Canada s'assure que le prix des intrants agricoles reflète notre pouvoir d'achat accru en raison de la hausse de notre dollar.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
D'entrée de jeu, j'aimerais m'excuser auprès de votre comité. Premièrement, je suis incapable de parler français.
[Français]
Mon vocabulaire est très limité et ma grammaire n'est pas très bonne.
[Traduction]
C'est pourquoi j'ai tout avantage à parler anglais.
Deuxièmement, je ne serai pas en mesure de vous distribuer des documents aujourd'hui, parce que nous venons tout juste de les préparer et qu'ils contiennent des coquilles importantes. Je vais m'arranger pour vous les faires parvenir par messager demain, dès mon retour à Saskatoon.
Monsieur le président, je tiens à vous remercier de votre solide appui au programme d'importation pour approvisionnement personnel au cours du forum tenu lors des journées de l'agriculture lors des dernières élections. Je remercie le vice-président pour son soutien constant ainsi que les députés du NPD, notamment pour une lettre envoyée directement par le leader du NPD.
Je suis dans une position plutôt inconfortable puisque je ne vous parlerai au cours des 10 minutes qui me sont allouées que d'une seule question, d'une question essentielle, d'une question qui, selon toute apparence est entièrement non partisane étant donné qu'elle bénéficie de l'appui de chacun des membres de tous les grands partis politiques. Avec tout le respect que je dois au Bloc, je n'ai pas communiqué avec vous en raison de mes difficultés avec la langue française.
Malgré tout le soutien accordé à cette question, on n'en mesure pas vraiment l'importance ni les effets sur les intrants. J'estime qu'il y a des raisons fort simples à tout cela.
Ce que je vous dis aujourd'hui est assez sérieux selon les normes parlementaires et parfois, je m'exprimerai dans des termes qui ne seront pas trop diplomatiques. Je parle de deux témoignages en particulier. La preuve est évidente, votre comité a été induit en erreur. Je sais ce que cela signifie en termes parlementaires. J'ai travaillé ici il y a une vingtaine d'années.
Je crois que le a été induit en erreur. J'estime que les dirigeants élus de certaines organisations agricoles ont été induits en erreur. Je laisserai le soin à d'autres de dire que tout cela a pu se produire intentionnellement. Le simple fait que cela s'est produit n'est pas une question d'opinion, et je tenterai de vous l'expliquer.
Deuxièmement, et je le dis en des termes peu diplomatiques, la raison de cet effort important visant à fournir de l'information fallacieuse tient au fait qu'il y a d'importantes sommes en cause, de l'argent qui appartient aux agriculteurs. Au bas mot, il est question d'environ 500 millions de dollars par année. Nous n'avons pu calculer les montants maximum parce que, compte tenu des coûts de santé animale, qui sont un élément très important des coûts d'exploitation des fermes d'élevage, particulièrement dans le domaine de l'industrie, nous n'avons pu calculer les répercussions des produits de santé animale générique. Par conséquent, je ne serais pas du tout surpris s'il était question d'un milliard de dollars par année.
Quand il est question d'un minimum de 500 millions de dollars par année, les gens sont disposés à investir beaucoup de temps, de ressources et d'efforts pour conserver cet argent.
Au fur et à mesure de mon exposé, vous constaterez que je ne demande rien qui mette en cause l'argent des contribuables, ni les programmes de soutien. Je laisse ces questions aux soins des organismes compétents en matière de politique, dont plusieurs sont représentés ici aujourd'hui. Nous parlons plutôt de favoriser une concurrence équitable, de favoriser une véritable concurrence en matière d'intrants, au même titre que ce que nos agriculteurs doivent faire pour que leurs produits soient concurrentiels. Malgré ce que les lobbys en matière de produits chimiques et de santé animale, l'ARLA et leurs collaborateurs veulent bien vous laisser entendre, la question n'est pas si complexe. Votre comité peut avoir un effet important et historique sur les prix des intrants agricoles au Canada grâce à des mesures très simples.
D'entrée de jeu, je vous dis ce que nous vous demandons de faire et je le répéterai à la fin de mon exposé. Nous vous demandons de toute urgence d'indiquer dans votre rapport que l'ARLA doit commencer immédiatement à recevoir et à évaluer les demandes de participation au programme d'importation pour approvisionnement personnel. C'est ce que dit la loi et c'est ce qui devrait se faire. L'organisme ne tient pas compte de la loi. Il soutient que diverses organisations, y compris la Fédération canadienne de l'agriculture et même FNA appuient la suspension du programme. Cela est faux. Nous avons toujours dit que nous vous appuierions dans vos démarches pour trouver de nouvelles solutions, mais vous devez également permettre au Programme d'importation de fonctionner pendant ce temps.
Votre comité a présenté un rapport unanime à la Chambre des communes demandant que le programme d'importation pour approvisionnement personnel demeure en vigueur pendant un minimum de deux ans tandis que l'on met à l'essai des solutions de rechange. Le rapport a été adopté par le Parlement. L'ARLA a trouvé une façon de défier la volonté du Parlement en « suspendant » ce programme et en disant « Oui, mais il n'a pas disparu ». En d'autres termes, le programme existe sur papier seulement et il coûte des dizaines de millions de dollars aux agriculteurs.
FNA a soumis des demandes à deux reprises pour quatre nouveaux produits chimiques, en 2006 et en 2007. À chaque fois, ces nouveaux produits chimiques auraient fait épargner un minimum de 67 millions de dollars aux agriculteurs. Nous cherchons à présenter une nouvelle demande cette année encore. Je puis vous donner les noms des produits chimiques: le dicamba et la clétodime. J'ajouterai copie de ces demandes au paquet que je vous enverrai par messager.
Je sais que l'ARLA a coûté aux agriculteurs un minimum de 134 millions de dollars jusqu'à maintenant et que si l'organisme ne fait pas son travail et n'évalue pas les demandes, conformément à la réglementation en vigueur à ce moment-ci, il en coûtera encore 67 millions de dollars pour la saison qui vient.
La première chose que je vous demande, de toute urgence, est que l'ARLA commence à évaluer les demandes. Deuxièmement, nous vous demandons, et cela est tout nouveau, d'éliminer du Règlement les dispositions concernant l'importation pour approvisionnement personnel et de les ajouter à la loi. Si vous le faites, la mesure aura un effet durable sur la réduction des coûts des intrants auxquels sont exposés les agriculteurs du pays, et vous éviterez une augmentation minimum d'un milliard de dollars chaque année, sans pour autant dépenser un seul sous de l'argent des contribuables. Tout ce que vous réussirez à faire, c'est que les agriculteurs profitent mais aussi souffrent de la concurrence.
Chers membres du comité, je viens tout juste de mettre fin à une ronde de consultations personnelles et directes avec un certain nombre d'organisations agricoles. Ces consultations m'apprennent qu'il y a un degré élevé de mésinformation chez ces organismes et qu'il y a une rupture en matière de responsabilisation dans tout le système; la situation s'étend des leaders agricoles au ministre de l'Agriculture. Je ne veux pas dire ici que le ministre ne rend pas de comptes; je dis plutôt que le système est en panne.
J'ai annexé pour vous un examen de la position des organisations agricoles, laquelle surprendra quelques membres. Par exemple, j'ai assisté au Congrès annuel de la Manitoba Canola Growers Association, à Brandon, laquelle fait partie des Producteurs de grains du Canada par l'entremise de la Canadian Canola Growers Association. Les membres ont insisté clairement pour que l'on donne suite à leur résolution, non seulement d'appuyer un programme d'importation pour approvisionnement personnel, mais également pour une extension du programme afin qu'il s'applique à l'année longue. Le président les a informés que les raisons pour lesquelles on avait négligé cette résolution active est qu'ils avaient été informés par les dirigeants d'Ottawa que la question était trop complexe. C'est ainsi que l'on n'a pas donné suite à une résolution.
Je puis aussi vous dire que j'ai rencontré le président de la Saskatchewan Pulse Growers Association qui m'a dit que si un produit chimique était approuvé en vertu du PIAPDA, tout produit générique concurrentiel dans cette classe chimique pourrait être importé au Canada pour le concurrencer. Ce qui est faux; ce n'est tout simplement pas vrai. La marque doit être identique.
Il y a des rumeurs selon lesquelles l'ARLA cherche à apporter des correctifs et à faire intervenir une marque qui est un compte enregistré. Si cela est vrai, c'est merveilleux. Nous aimerions que l'organisme modifie le PIAPDA pour en faire un PIAP, mais avec l'aspect bureaucratique en moins. Tel n'est pas le cas. De fait, si vous les faites comparaître devant votre comité et que vous leur posez la question directement, « est-ce que le PIAPDA est conçu pour favoriser l'entrée de produits chimiques génériques au Canada », la réponse claire sera non. Le programme a été conçu spécifiquement pour empêcher l'entrée de produits chimiques génériques concurrentiels au Canada. L'organisme n'osera pas vous contredire sur ce point. Tel est le but du programme.
Et parlant de la Fédération canadienne de l'agriculture, je dirais que le ministre a été induit en erreur. J'ai copie d'une lettre du ministre de l'Agriculture indiquant que les actions de l'ARLA pour suspendre le programme d'importation pour approvisionnement personnel bénéficiaient de l'appui de la Fédération canadienne de l'agriculture. Vos pouvez demander au président de la FCA, qui est ici, si cette déclaration est véridique ou non. Je sais que la lettre émane de l'ARLA ou à tout le moins qu'elle a été rédigée par l'unité affectée à la correspondance du ministre, parce que je reconnais le langage utilisé dans les deux cas.
Tout cela est important — j'accélère un peu le débit — et vous pouvez avoir une influence considérable. Vous pouvez réellement...
Comme il s'agit d'un programme unique et parce qu'il peut paraître complexe, il est facile de le laisser tomber. Mais il s'agit d'un programme unique qui peut avoir un effet important sur l'exploitation, sur les coûts des intrants. Tout ce qui a pu être dit contre ce programme et les soi-disant compensations du PIAPDA, l'harmonisation, les étiquettes de l'ALENA sont de fausses compensations. Il ne s'agit pas de savoir s'il y aura harmonisation, les étiquettes de l'ALENA ou s'il y aura concurrence de la part des produits génériques. Nous pouvons avoir les deux, et les deux questions d'harmonisation sont des priorités du gouvernement depuis le tout début. Il ne s'agit pas d'une question que l'ARLA et CropLife Canada ont proposée pour tenter de se défaire du PIAPDA. Ces aspects existaient bien avant que l'on décide d'examiner le PIAPDA. Nous ne devrions pas être placés dans une fausse situation.
Pour ce qui est de la santé des animaux, la situation est beaucoup plus grave. Je connais une famille d'agriculteurs de l'Ontario qui avait une importante exploitation porcine et qui a tout perdu. Il ne s'agissait pas d'une famille qui avait du mal à survivre, loin de là. Le propriétaire m'a fourni des reçus indiquant le prix qu'il avait payé pour un vaccin appelé RespiSure, c'est-à-dire 20 000 $ par année de plus que ce qu'il aurait payé à une heure de route au sud de la frontière. En ce qui a trait à la question des vaccins, la situation est beaucoup plus précaire, mais il n'y a pas de possibilités à l'heure actuelle pour que la concurrence s'établisse dans ce secteur. Les producteurs de porc ont des coûts considérables à assumer et ces coûts sont loin d'être minimes pour ceux qui élèvent du bétail. Personne n'est à l'abri.
Permettez-moi de terminer mon exposé par une observation très sincère, et j'espère que vous me poserez des questions à ce sujet, et au sujet de ce que vous avez entendu dire à l'effet qu'il ne s'agit pas d'un problème sérieux. L'avenir de notre agriculture est en construction. Votre comité peut décider s'il y aura ou non une maison dans laquelle les agriculteurs pourront vivre ou une usine qui rapportera des profits aux actionnaires partout ailleurs. Il y a des avantages et des inconvénients aux deux options. Soit vous faites partie de l'équipe de construction, soit vous faites place au bulldozer, et le faites de manière consciencieuse.
Je tiens à remercier votre comité d'aborder cette question. J'espère très sincèrement que vous me bombarderez de questions très difficiles sur ce sujet parce qu'il est plus important que tout autre aspect. Mon président, M. Mann, vous parlera des engrais à loisir, mais ce sera une question beaucoup plus difficile à saisir. Les outils existent, et ces outils sont simples. Ils sont reconnus. Ils s'appuient sur des données scientifiques; nous en avons déjà parlé et rien ne s'est effondré. Il s'agit d'un sujet sur lequel il est possible d'agir plutôt que de se contenter de l'étudier ou d'en parler.
Merci, messieurs les députés.
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Merci beaucoup messieurs — je crois qu'il n'y a que des hommes ici à la table ce matin — de votre présence ici.
Tout vient à point. Il me semble que chaque fois que nous abordons la saison des semences, au printemps, nous devons reprendre toute la question des prix des intrants. J'aimerais vous poser plusieurs questions, à vous Glen, parce qu'il s'agit d'un sujet qui me tient à coeur. J'aimerais cependant commencer par un autre sujet parce que mes questions se rapprochent plutôt de ce sujet.
Quand on considère les prix des engrais au cours de quatre dernières années, c'est-à-dire de 2002 à 2006, on note qu'il y a eu une augmentation d'environ 7,6 p. 100 par année. En 2007-2008, l'augmentation sera beaucoup plus forte, ce qui aura pour effet de fausser les chiffres. L'explication est que la demande d'engrais est très forte partout dans le monde: potasse, nitrate d'ammonium, et autre produits. Les prix ont explosé en raison de la demande.
Selon moi, cela pose un autre problème. S'il y a une demande en Inde, en Chine et dans plusieurs autres pays, et au Brésil, des pays qui produisent davantage à l'heure actuelle, quel sera l'effet sur les prix de demain, sur ce que nous produisons? Nous savons que nous avons besoin d'aliments, mais que nous ne voudrons pas les payer, ce qui crée un autre problème.
Nous savons qu'il y a de la potasse en Saskatchewan, que la moitié de la Saskatchewan est située sur un gisement de potasse et qu'il y en a pour l'éternité. Pourquoi n'avons-nous pas mis davantage de mines en exploitation? Certains vous diront que ce n'était pas rentable. Pourtant, en 2006 le PDG de Potash Corporation of Saskatchewan a encaissé une prime de 11,5 millions de dollars parce qu'il est un excellent gestionnaire. Vous me direz que 11,5 millions de dollars ne constituent pas une somme très importante dans l'ensemble, mais cela demeure tout de même beaucoup d'argent. Il s'agit d'un montant considérable qui pourrait aider beaucoup d'agriculteurs, qui permettrait de réduire leurs prix. Que gagnera cet homme cette année et l'an prochain pour son travail?
Voilà le genre de questions que se posent les agriculteurs, parce qu'il n'y a pas de concurrence. Il y a Cargill, qui est un partenaire de Mosaic, et qui a des activités au nord et au sud de la frontière. Peu importe où vous achetez, peu importe que vous vendiez vos bouvillons ou que vous achetiez de la potasse, peu importe ce que vous vendez ou faites, vous traitez avec Cargill. C'est le problème aujourd'hui. Nous achetons au prix du marché, mais nous en payons le prix quand vient le temps de vendre nos produits. La seule place où vous ne pouvez ajouter au prix, c'est à la ferme. Tout le monde a la possibilité de le faire dans la chaîne, jusqu'à votre assiette.
Je ne sais comment nous pouvons justifier la vente de potasse aux États-Unis d'Amérique pour beaucoup moins que ce que nous vendons ici au Canada, alors que notre dollar a atteint la parité avec la devise des États-Unis. Selon moi, il y a quelque chose qui cloche. Si nous, en tant que gouvernement, nous n'y pouvons rien... Glen nous a offert la possibilité d'apporter certains changements. Nous devons examiner sérieusement ce qu'il nous propose ce matin. En tant que politiciens, avons-nous peur d'agir? Est-ce que le ministère mène le jeu? Le Bureau de la concurrence ne nous aide guère. Nous le savons. Il n a pas de pouvoir et il ne pourra jamais nous aider tant que nous n'apporterons pas des changements importants. Est-ce que les leaders des organisations agricoles aident les fermiers? Pour qui travaillons-nous aujourd'hui?
Je suis confus, je parle de construction et de destruction. À l'heure actuelle, j'estime que nous sommes en mode de destruction et non de construction.
C'est à vous d'agir, messieurs. J'ai plusieurs autres questions pointues à vous poser, mais je déposerai tout sur la table.
Vous avez de bons arguments. Prenons l'indice des prix, qui était à 100 en 2002. Vous savez aussi que les prix des céréales et des oléagineux ont augmenté en 2007. L'indice était de 100 en 2002 et dans le cas des oléagineux, il était à un peu plus de 120 pour 2007. Dans le cas des engrais, l'indice était à 100 et il est maintenant à 160. Je le répète, c'est exactement ce qu'il s'est produit.
Il ne faut jamais accepter l'argument selon lequel les prix des engrais augmentent pour telle ou telle raison. Il est question de centaines de dollars la tonne entre l'automne dernier et le printemps. Pendant ce temps, les prix du gaz naturel ont diminué. Nous avons rencontré des représentants de l'Institut canadien des engrais qui nous ont démontré que les prix du gaz naturel avaient diminué. Ainsi donc, ce n'est que la demande qui pousse les prix à la hausse et tout ce qui pourrait être fait pour corriger la situation serait fort apprécié.
Les pays en développement, principalement la Chine, l'Inde et le Brésil, achètent 90 p. 100 des engrais. Manifestement, il s'agit d'un marché vendeur. Au cours des cinq à dix dernières années, 40 p. 100 des compagnies d'engrais des États-Unis ont fermé leurs portes sous prétexte qu'elles ne faisaient pas suffisamment d'argent. Encore une fois, nous sommes aux prises avec un marché vendeur.
Si je puis ajouter autre chose...
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Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie de nous faire part de vos préoccupations. Au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, on traite des mêmes choses, et votre industrie vit les mêmes problèmes.
La hausse du dollar et du prix du pétrole touche tous les secteurs. De plus, dans le vôtre, le prix du grain et des choses de ce genre ont une influence certaine. J'ai entendu dire que le gouvernement devrait peut-être faire ceci ou trouver des solutions à cela, mais selon vous, qui êtes dans le milieu, quelles seraient les solutions que le gouvernement pourrait trouver pour vous aider?
En ce qui a trait à la hausse du dollar, bien sûr, la Banque du Canada pourrait baisser le taux d'intérêt d'un point, d'un quart de point ou d'un demi-point, mais elle ne bouge pas trop à ce chapitre et laisse le dollar à parité avec le dollar américain, ce qui n'aide aucune de nos industries. Quelle serait la façon la plus concrète que le gouvernement pourrait trouver pour vous aider?
Un peu plus tôt, vous avez parlé du prix du grain, qui va être vendu pour produire de l'énergie. Ça va faire monter le prix du maïs. Malheureusement, les consommateurs vont, par conséquent, devoir faire face à une hausse des prix. En effet, le grain pour se nourrir va coûter plus cher. Donnez-nous des idées. Comment peut-on vous aider concrètement? L'appel s'adresse à tous.
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Je vais répondre en deux temps.
D'abord, compte tenu de la situation financière des entreprises agricoles, les producteurs porcins et bovins ont besoin d'un appui rapide sur le plan du revenu. Différentes offensives ont été lancées par l'entremise de la Fédération canadienne de l’agriculture grâce à son programme AgriFlex, ainsi qu'à d'autres programmes.
J'ai rencontré récemment la Fédération ontarienne de l'agriculture, qui a également fait des revendications pour obtenir un ajustement de la marge du PCSRA. Bien sûr, il faut être stratège par rapport aux mesures compensatoires, mais ces mesures vont donner un signal pour aider à traverser la tempête. Je pense même que les ministres de l'Agriculture l'ont reconnu au mois d'octobre. Alors, on attend un signal.
Ensuite, je peux vous parler de la façon dont on travaille chez nous par rapport aux programmes d'adaptation. Je peux vous parler de notre réalité. On a besoin d'un appui dans cette démarche. On a nommé M. Coulombe pour faire l'analyse complète de toute la filière. On s'attend à ce qu'il fasse des recommandations précises sur les étapes à mettre en place pour que notre secteur soit plus compétitif et qu'il soit prêt à faire face à ces nouvelles réalités.
Lorsque ces mesures seront connues, on s'attend à ce que le gouvernement du Canada pousse à la roue avec le gouvernement du Québec pour mettre en branle les réformes nécessaires. C'est ce genre d'actions plus concrètes qu'on attend du gouvernement.
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Si vous me le permettez, monsieur le président, je commenterai la situation des engrais puisque nous sommes activement engagés, au moment où je vous parle, dans des négociations pour faire venir davantage d'engrais.
Le plus surprenant est que ces engrais viennent des États-Unis, après avoir été exportés du Canada vers les États-Unis, et qu'ils nous reviennent. Il y a manifestement quelque chose qui cloche face à une telle situation, mais tout tourne autour de la concurrence au sein de l'industrie et des obstacles à l'entrée sur le marché, particulièrement à l'approche de la saison d'utilisation des engrais. Tout devient une question de logistique. Comment se fait-il que le produit arrive au Canada en provenance de marchés étrangers?
Toutes les compagnies au Canada se servent de l'avantage du transport et il est facile d'imaginer comment cela se produit. Toutes les entreprises se comportent de la même manière et il n'y a pas de concurrence véritable. Quand vous cherchez à les mettre en concurrence les unes avec les autres, certaines choses ne se produisent tout simplement pas.
M. Meyer a fait référence à une situation qui se produit neuf années sur dix, c'est-à-dire que les prix des intrants sont plus faibles, particulièrement dans le cas des engrais, et cela tout au long de l'été. Malheureusement, nous suggérons aux agriculteurs de commencer à engager des dépenses en prévision de la récolte de l'année suivante alors qu'ils sont encore à financer les dépenses de l'année en cours. Si nous voulons prendre avantage des prix plus faibles qui ont cours, il faut connaître la façon dont fonctionnent les compagnies d'engrais — elles manquent d'espace d'entreposage au cours de l'été et elles ont donc besoin de vendre leurs produits, ce qui fait que la concurrence est plus vive en été. Si les agriculteurs avaient accès à des capitaux ou un programme qui leur donnerait accès à des capitaux d'exploitation un an d'avance, ils pourraient profiter d'une telle situation. Voilà une chose importante qui pourrait être accomplie, mais comment, je n'en sais trop rien.
La question principale demeure la concurrence. Comment cela se produit-il, je n'en suis pas sûr, mais je dirais que les agriculteurs ont peut-être besoin d'être propriétaires de leur propre usine d'engrais. Peut-être y a-t-il des mesures qui pourraient être prises pour alléger le fardeau fiscal concernant le gaz naturel afin que les prix payés au Canada soient plus faibles et que nous ne soyons pas obligés d'acheter du gaz naturel qui vient du Moyen-Orient ou de la Russie, et qui coûte moins cher.
Pour rester dans le contexte de l'étude d'aujourd'hui, le gros problème est que nous achetons un produit et que nous le faisons venir au Canada pour environ 80 $ la tonne de moins que ce que le marché du Canada peut offrir. Il s'agit maintenant de savoir si le système de transport peut nous avantager.
Un des problèmes auxquels nous avons fait face est qu'il existe une barrière non seulement pour l'accès aux capitaux pour construire des mines, mais également un obstacle pour accéder à l'infrastructure requise pour déplacer le produit. Des compagnies de camionnage et de chemin de fer sont situées très près de ces usines à gros volume. Le défi est constant pour accéder aux services, pour accéder aux ressources, pour que le produit puisse être envoyé là où nous en avons besoin. Peut-être y a-t-il quelque chose que nous pourrions faire? Peut-être que le Bureau de la concurrence devrait rendre des comptes concernant les refus d'approvisionnement, les questions de maintien des prix, pour faire en sorte qu'il n'y ait pas collusion lorsque nous demandons des prix, mais que les compagnies agissent selon les règles de la concurrence. En l'occurrence, nous serions beaucoup plus près d'une solution.
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Nous voulons également commenter sur le transport, en ce qui a trait à ce que vous pouvez faire de manière précise.
Selon moi, il faut procéder à un examen du niveau de service, tant pour les expéditeurs industriels que pour les expéditeurs de céréales. Pour les agriculteurs de l'ouest du Canada, cela se répercute sur les revenus. Il y a des ventes à rabais partout dans le monde, mais il est impossible de s'en prévaloir parce que nous ne sommes pas sûrs d'obtenir les wagons, les locomotives et les équipages nécessaires pour que les produits soient livrés au port à temps pour ces ventes. Le niveau de service pose problème.
En ce qui a trait à l'examen de l'établissement des prix, les estimations sont dépassées année après année. Quels sont les coûts réels d'exploitation de ces chemins de fer?
En dernier lieu, il y a la concurrence. Peut-être qu'il n'y aura pas de droit de libre circulation parce que le lobbying est très intense, mais il y a certainement moyen de faire davantage à court terme. Par exemple, les chemins de fer qui abandonnent certains embranchements pourraient offrir de les utiliser comme embranchements secondaires. Elles choisissent plutôt de ne pas les utiliser, point à la ligne. Ces voies sont abandonnées, ne sont plus entretenues et ne seront jamais mises en vente dans un contexte où la concurrence risque de se manifester.
Ce sont des exemples particuliers de ce que pourrait faire le gouvernement s'il intervenait.
J'aimerais d'abord vous dire que plusieurs des éléments apportés par M. Mann correspondent à notre point de vue, parce que nous fonctionnons sur une base similaire. Il importe de savoir que lorsque nous discutons de cette question, il ne s'agit pas d'un engagement artificiel ni d'un sujet impossible à aborder. J'espère donc que nous sommes tous ici pour participer à l'examen de la réalité d'aujourd'hui.
La réalité d'aujourd'hui, ce n'est pas que les petits exploitants ne peuvent se lancer dans le domaine. Ces dernières années, nous avons laissé les choses aller, et il y a eu un processus de concentration très important. Si les gens n'ont pas eu connaissance du processus, je leur dis d'ouvrir grand les yeux. Le processus de concentration qui nous amène ici aujourd'hui fait en sorte que les gouvernements régionaux ne sont plus capables d'exercer autant d'influence sur certaines situations.
Nous traitons d'entités mondiales qui pratiquent la mondialisation et qui se servent de capitaux mondiaux. JPMorgan a fait une offre il y a quelques semaines et a fait une recommandation aux actionnaires concernant la potasse de la Saskatchewan. Si vous avez remarqué, les parts de la potasse de la Saskatchewan ont atteint les 200 $ immédiatement après cette recommandation. Il faut reconnaître que quelqu'un doit payer pour l'appréciation de l'avoir propre. En l'occurrence, ce sont ceux qui achètent la potasse.
La potasse est peut-être un des pires exemples. À la base, certains d'entre nous faisons des observations, nous travaillons avec ces entités de sorte que si nous utilisons des noms et ainsi de suite, nous cherchons à rendre la situation meilleure. Il ne s'agit pas d'une chasse aux sorcières ni de quoi que ce soit d'autre.
En ce qui a trait à la potasse, la situation est sans doute plutôt triste. Pendant 10 à 20 ans, la potasse s'est vendue entre 150 $ et 180 $ la tonne. Puis, soudainement il y a eu concentration. Une des principales multinationales a acheté IMC. Aujourd'hui, c'est Mosaic, et tout à coup le prix de la potasse bondit à 400 $. Les dépenses d'exploitation de la mine de potasse n'ont pas augmenté tellement, mais le cas de la potasse représente un des exemples les plus odieux qui soient.
Dans le cas de l'azote, le scénario est différent parce qu'il y a abondance de gaz naturel, à moins de parler d'usines étrangères. La question en est une de livraison et de contrôle de la qualité dans le processus d'expédition. Par conséquent, il faut probablement établir une distinction entre l'accroissement de la production d'un type de nutrients différent par rapport à la potasse, au phosphore et à l'azote. C'est une question de transport et aussi une question de qualité du transport de ces produits.
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Je vous remercie d'être venus.
Nous avons devant nous un tableau qui compare les prix moyens des engrais et du carburant en Ontario et au Michigan, en Ohio et en Indiana pour le mois de juin 2007. Dans le cas de la potasse, nous constatons que les fermiers de l'Ontario ont payé 384,48 $, tandis que dans les trois États américains au cours de la même période, le prix payé a été de 318,59 $. En d'autres termes, nous avons payé, 20,7 p. 100 de plus.
Le Canada n'a pas de véritable politique énergétique nationale. Nous exportons du gaz naturel et du pétrole vers les États-Unis, surtout, mais du même souffle nous payons davantage l'essence à la pompe. Nos prix pour le gaz naturel ne sont probablement pas aussi faibles que ce que paient nos voisins du Sud. Tout cela découle d'une absence de politique énergétique... Selon notre politique, nous devons fournir notre énergie à nos voisins du Sud et cela est scellé dans l'ALENA. Voilà pour l'argumentation.
Comme nous produisons de la potasse, nous nous en servirons comme exemple. Nos fermiers paient davantage pour la potasse achetée au Canada. Nous exportons de la potasse vers les États-Unis et ailleurs dans le monde et nous avons pu constater à la lumière de divers témoignages que la demande mondiale est une des raisons qui expliquent l'augmentation des prix. Le marché règle les augmentations de prix.
Nous sommes un comité du gouvernement. Vous êtes ici parce que vous espérez que nous agirons. Le gouvernement devrait-il faire en sorte qu'il y ait une politique nationale concernant l'agriculture, une politique qui fasse en sorte, dans la mesure du possible, et je sais qu'il est très difficile pour certains d'utiliser l'expression — qui réglemente le coût des intrants pour nos producteurs primaires — afin que nous n'ayons pas à faire face à cette situation bigarre, où nous produisons quelque chose et où nos agriculteurs doivent payer davantage que leurs concurrents pour l'obtenir, des concurrents qui paient moins et qui profitent probablement de subventions plus importantes que les nôtres?
Voilà ma question et j'aimerais obtenir des réponses. N'importe qui d'entre vous peut répondre.
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L'idée de réglementer les coûts des intrants semble intéressante, mais le problème, selon moi — et je ne parle pas nécessairement au nom de FNA, de sorte que mon président pourrait me contredire — est que cela n'est guère pratique d'après mes propres études sur la question. Vous n'y arriverez jamais par voie de réglementation.
Par contre, il y a une certaine forme d'encadrement pour divers aspects. Il y a des règles dont il faut se débarrasser et d'autres qui doivent cibler très précisément des obstacles ou des barrières pour les agriculteurs, afin qu'ils puissent profiter de la concurrence.
J'en reviens à cette notion. Si les agriculteurs avaient tout simplement accès aux avantages de la concurrence, une bonne partie du problème serait réglée. Je ne sais pas si cela a été exprimé avec assez de clarté en ce qui a trait aux engrais. Pour nous, il s'agit de l'azote et de l'anhydre. Dans notre cas, le principal obstacle est de convaincre les expéditeurs de livrer nos produits. Nous ne voulons pas avoir une production à grande échelle ni être en mesure d'offrir une concurrence sérieuse; nous voulons plutôt fournir de 50 000 à 60 000 tonnes au marché, ce qui n'est pas suffisant pour les convaincre. Mais il y a trafic d'influence, et je m'empresse de dire qu'il n'est pas illégal, et il est réel, mais sans aller jusqu'à dire de ne pas fournir de wagons à FNA. Vous leur laissez savoir qu'ils pourront les obtenir dans un mois. En vertu de la loi actuelle, des règlements actuels, cela est tout à fait légal. Ce type de comportement ne serait guère toléré aux États-Unis. Le régime de concurrence y est beaucoup plus rigoureux.
Je suis donc entièrement d'accord avec l'UAP selon laquelle il faut être beaucoup plus sérieux en ce qui a trait au sens de la libre concurrence. Si nous sommes convaincus que la concurrence peut être avantageuse et qu'elle peut mener à l'innovation et ainsi de suite, les agriculteurs devraient en profiter. Il faut aussi penser au programme d'importation pour approvisionnement personnel, aux questions concernant la santé animale... Que pouvez-vous faire pour les producteurs de porc à l'heure actuelle? Si vous leur donniez accès aux mêmes vaccins que ceux que l'on utilise aux États-Unis, le problème serait grandement allégé. Vous pourriez leur faire épargner jusqu'à 100 000 $ par année dans certains cas. Ce n'est pas rien. Il y a donc des mesures que vous pouvez prendre au plan de la réglementation, mais la notion même de réglementer les coûts des intrants est trop complexe. Je crois que c'est un terrain miné et que nous risquons de rendre la situation pire qu'elle ne l'est actuellement.
Votre temps est écoulé, Alex.
Alex a cité des chiffres et des prix concernant les écarts entre l'Ontario et le Michigan, l'Iowa et l'Indiana. J'ajoute que j'ai sous les yeux le livre de données d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour 2007, et j'y lis ce qui suit concernant les prix au Manitoba, au Minnesota et au Dakota du Nord. Dans le cas de l'ammoniac, le prix est de 38,5 p. 100 plus élevé au Manitoba, l'urée est de 12,2 p. 100 plus élevée, le phosphate, 22,1 p. 100 plus élevé au Manitoba, et la potasse est le seul produit dont le prix se rapproche le plus, avec un supplément de 3,8 p. 100 au Manitoba. C'est là une comparaison pour les engrais utilisés dans l'ouest du Canada.
Nous entreprenons un deuxième tour de table. Vous n'avez plus que cinq minutes chacun.
Monsieur Easter, allez-y.
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Les choses ne vont pas ainsi lorsque nous vendons du boeuf, du porc ou de l'orge de brasserie, autrement il y aurait un différend commercial en moins de temps qu'il faut pour le dire.
Je sais que tout le monde dit que la situation est attribuable à l'offre et à la demande et à la concurrence. Le mot qui me vient à l'esprit est — foutaise. Le fait est que la demande est plus forte aux États-Unis qui cherchent à produire davantage d'éthanol. Le véritable problème tient à la façon de fonctionner des compagnies. Et je suppose que cela n'a rien à voir avec la concurrence mais plutôt avec ce que les marchés sont capables de supporter.
En toute franchise, je vous dis que nous avons une loi sur la concurrence qui ne fonctionne pas. Les États-Unis ont une loi sur la concurrence qui donne des résultats. Par conséquent, j'aimerais connaître votre position sur la Loi sur la concurrence. Nous avons déjà fait des recommandations à ce sujet, mais le gouvernement, peu importe son allégeance politique, continue d'ignorer la Loi sur la concurrence du Canada. C'est là ma question numéro un.
Deuxièmement, quelqu'un a-t-il des études sur l'établissement des prix de l'énergie à la ferme aux États-Unis par rapport au Canada? Le président a évoqué quelques formes d'énergie: diesel, diesel-essence ou gaz naturel.
Pouvez-vous imaginer que les États-Unis, que le gouvernement américain autorise une compagnie à vendre une ressource naturelle, qu'il s'agisse de diesel-essence ou de gaz naturel produit aux États-Unis, moins cher que leurs concurrents ne vendraient aux États-Unis? Pourquoi en est-il ainsi? Quelqu'un a-t-il une réponse à cette question? Et pourquoi notre gouvernement ne pourrait-il pas faire la même chose? Tout ce que nous faisons, c'est de subventionner les installations industrielles.
Troisièmement, le gouvernement devrait-il se servir de la politique monétaire pour abaisser la valeur de notre devise? Nous l'avons déjà fait. Peut-être vous souvenez-vous de la journée qui a suivi la baisse dramatique du marché boursier. Les titulaires d'actions à New York ont été affectés et la Banque du Canada est intervenue, de même que le réseau bancaire des États-Unis pour faire baisser la valeur du dollar, et le marché s'est corrigé par lui-même. Devrions-nous agir de la sorte, oui ou non? Je ne sais guère.
Je trouve étonnant que personne n'ait mentionné de déséquilibre entre les prix au Canada et aux États-Unis. Nous avons le recouvrement des coûts en vertu de l'ACIA, mais cette mesure n'existe pas aux États-Unis. Les subventions viennent du gouvernement. Devrions-nous aborder ces questions? Ce sont des coûts de réglementation du gouvernement au Canada que les producteurs américains n'ont pas à assumer. Devrions-nous exiger que les gens outre-frontière et leur ministre abordent ces coûts?
La dernière chose vous concerne, Glenn. Vous avez cité des chiffres assez étonnants. Pouvez-vous déposer ces chiffres, un document contenant ces chiffres pour nous? Selon vous, comment pourrions-nous en revenir à l'intention de départ du PIAPDA, qui était de faciliter l'accès à des produits chimiques à prix concurrentiels?
Ce sont mes cinq questions.
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Notre industrie est trop réglementée et nos agriculteurs ne sont pas sur un pied d'égalité avec les agriculteurs des États-Unis ou d'autres pays qui nous livrent concurrence.
C'est là un élément essentiel de ce que nous avons à faire. M. Easter a raison. Nous devons composer avec certains des coûts de l'ACIA. Nous avons déjà abordé cette question. C'est mon collègue, M. Miller, qui a déposé la motion devant notre comité.
Monsieur Atamanenko, je ne suis pas d'accord que nous ajoutions à la réglementation et j'estime qu'il est important que quelqu'un rétablisse les faits. Le gouvernement du Canada, grâce au projet de loi C-8 a pris des mesures très importantes pour répondre aux exigences de notre industrie du transport et de nos producteurs.
L'arbitrage de groupe est très important pour que les chemins de fer soient obligés de rendre des comptes, de même que l'examen du niveau de service qui, si je comprends bien, est déjà en cours.
Ce ne sont que quelques-unes des premières mesures à prendre. Ce sont des mesures très importantes.
J'ai lu le rapport Keystone sur les engrais et j'ai quelques questions à ce sujet. Je ne suis pas un interventionniste, mais le marché est censé corriger les choses. Quand la valeur du dollar augmente, le prix de nos intrants devrait baisser et nos exportations devraient devenir plus coûteuses. J'ai constaté que nos exportations sont devenues plus coûteuses de manière générale mais que du côté des importations, le même dollar ne permet plus d'obtenir autant qu'auparavant. De fait, le rapport Keystone montre que notre dollar ne permet pas d'acheter autant qu'auparavant.
J'aimerais que vous nous fournissiez, messieurs, des recommandations franches sur la façon d'aborder ce problème, l'anhydre et les engrais n'étant que deux éléments. Nous devons être proactifs, sinon nous nous retrouverons dans une situation où l'industrie nous dira qu'elle a besoin d'argent, qu'elle en a besoin maintenant, comme c'est le cas de l'industrie du porc et du bétail.
Je crois que nous devrions commencer par M. Meyer.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus aujourd'hui.
Le thème de la journée semble être la concurrence dans un certain nombre de secteurs. Selon moi, nous pourrions y consacrer le reste de la journée.
Je me dois de revenir un peu en arrière. M. Storseth a abordé la question, mais M. Easter a soulevé certains éléments concernant l'ACIA, et certains des problèmes qui la concernent. Nous avions déposé une motion concernant le recouvrement des coûts au Canada, mais non aux États-Unis. Je suis sûr que M. Easter est trop jeune pour avoir oublié qu'il avait appuyé la motion, et je pense que le comité l'avait appuyée de manière unanime. Le gouvernement agit donc. Je ne sais pas combien de motions semblables ont été déposées au cours des 13 premières années, mais je chercherai la réponse.
Il y a un certain nombre de questions concernant l'examen de la concurrence et certaines personnes ont suggéré que le gouvernement agisse. Je suis d'accord. Nous devrions toujours chercher des façons d'améliorer les choses.
Pourrions-nous fournir quelques exemples? Je me servirai de celui du Bureau de la concurrence. Quel changement pourriez-vous suggérer pour resserrer la les règles de concurrence? Plus particulièrement, les engrais sont un produit très en demande à l'heure actuelle, mais ils se transigent à une valeur beaucoup plus élevée que n'importe quel autre produit agricole. Je lance la question à quiconque voudrait y répondre dans un premier temps.
Monsieur Caleval.
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Merci beaucoup de vos questions.
Je passe assez souvent en camion devant votre ferme, bien que je sois de l'Alberta, étant donné que nous allons chercher nos engrais en Saskatchewan. De toute manière, je suis content de vous voir.
La question de l'entreposage est très importante, et je suis très heureux que vous l'ayez soulevée. Vous avez raison, l'entreposage pose problème mais il y a aussi une question de sécurité que vous avez également fait ressortir. Par la suite, il y a d'autres questions, par exemple est-ce que le produit est bien entreposé? Est-ce que nous nettoyons les cellules de manière appropriée?
Vous vous souviendrez du cas où des animaux familiers sont devenus malades à cause de la mélamine. La mélamine est un composant des engrais. Il faut être conscient de cette réalité. Le problème ne se pose probablement pas pour tout le monde, mais si vous avez des cellules... Je ne sais pas à quel point vous voulez que je parle de détail technique. Bref, il faut des cellules ayant un revêtement intérieur. Il faut une cellule d'un type particulier et vous ne pouvez vous contenter d'une cellule à créales. Il est impossible de dire tout simplement que j'achète des engrais pour la ferme et que je les déverse dans une cellule. Ça ne fonctionne pas comme cela. Il faut des cellules spéciales, des cellules ayant un revêtement intérieur. Peut-être que ceux qui en utilisent davantage devaient avoir un hangar pour l'entreposage et utilisent-ils un petit tracteur de type BobCat muni d'une benne pour déverser les engrais dans un camion au moment des semences.
Voilà donc un problème et je suis heureux que vous ayez posé la question. Je laisserai aux autres le soin de commenter plus avant.
En ce qui a trait aux avances pour certaines achats, les organisations devraient consulter leurs membres à ce sujet. Peut-être à ce moment-là pourrons nous formuler des recommandations.
À titre d'agriculteur, je puis vous dire que les changements courants en ce qui a trait aux avances de fonds et à la façon dont elles aident les agriculteurs sont très importants. Je remercie les membres de votre comité qui ont eu leur mot à dire pour que ces changements importants soient adoptés. Ils ont été adaptés aux nouveaux besoins du secteur et je vous en remercie.
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Avant de mettre fin à notre séance, j'ai deux questions auxquelles j'aimerais obtenir des réponses.
Nous parlons du coût des produits aujourd'hui et de la disparité qui existe sur le marché. Je sais que FNA a parlé de prix, non seulement pour les engrais et les herbicides, mais aussi pour les produits de santé animale.
Je suis éleveur de bétail et cette question me préoccupe. En parlant avec mes fournisseurs agricoles locaux, je constate qu'ils sont dans la même situation désavantageuse que moi parce qu'ils doivent accepter le produit comme s'il était offert au Canada par un manufacturier et qu'ils n'ont pas la possibilité de se procurer le produit aux États-Unis et de le ramener ici à prix concurrentiel. Qu'il s'agisse d'ivermectin, de produits de vaccination, de glysophates, peu importe, ils se trouvent dans la même situation désavantageuse et se sentent menacés de perdre une part de marché parce qu'ils n'ont pas le même degré de souplesse. Je sais que cette situation existe.
Vous parliez de la possibilité d'acheter à l'avance l'engrais puis de l'entreposer. Je sais que des producteurs de ma région n'ont pu le faire à l'automne. Ils n'ont pu obtenir un prix d'avance. Les agrocommerçants n'étaient pas en mesure de leur fournir un prix pour leurs produits d'engrais, ils ne pouvaient obtenir d'engagement du fabricant. Jusqu'à tout récemment, il n'était pas possible de faire de tels achats même si vous aviez la capacité de le faire. Je veux tout simplement savoir s'il s'agit d'un problème courant au Canada ou s'il est limité à Interlake, au Manitoba, et savoir quelles sont les solutions que vous proposez pour le corriger.
Deuxièmement, vous avez fait allusion au fait que FNA avait acheté de l'azote anhydre, du nitrate ammoniaque par l'entremise de Churchill. Quels sont les plans cette année pour faire venir le produit afin d'aider vos membres?