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Merci, monsieur le président. C'est avec plaisir que je me trouve à nouveau devant le comité.
Je tiens en premier lieu à vous remercier de la compréhension dont vous avez fait preuve lorsque j'ai, mardi, ai bien involontairement, introduit un espace de liberté de deux heures dans votre emploi du temps. Il m'a en effet fallu assister , à pied levé, à une réunion imprévue du Comité du cabinet. Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité de nous excuser, mardi, à la dernière minute. Je suis heureux que nous ayons enfin, ce matin, l'occasion de nous pencher sur le projet de loi C-5 et sur les prévisions budgétaires.
Permettez-moi de vous présenter mes collaborateurs. Sue Kirby, sous-ministre adjointe en charge de la politique énergétique. Elle vient tout juste de prendre ses fonctions au sein du ministère. Nous l'avons accueillie, il y a trois semaines à peine, mais elle nous arrive dotée d'une très solide expérience. Si, en cours de séance, vous constatez qu'elle s'écarte un petit peu du sujet et aborde la question des pêches, c'est simplement parce qu'elle exerçait avant cela des fonctions au sein du MPO. Cela ne devrait créer aucune difficulté, mais c'est dire que vous avez des questions au sujet des pêcheries, nous ne devrions avoir aucun mal à y répondre.
Dave McCauley est rattaché au secteur de la politique énergétique, plus précisément au nucléaire, et c'est donc lui le spécialiste dans ce domaine.
Monsieur le président, je vous remercie donc de cette occasion de paraître à nouveau devant vous. Je salue encore une fois l'esprit de collaboration manifesté par l'ensemble des parties à l'égard du projet de loi . Nous en sommes particulièrement reconnaissants. C'est, je pense, une bonne chose pour les habitants de la Nouvelle-Écosse, que ce projet de loi ait été adopté si rapidement par la Chambre.
Ce qui retient notre attention ce matin, c'est le projet de loi , Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire. Il s'agit en l'occurrence de protéger les intérêts des Canadiens en modernisant les dispositions concernant la responsabilité civile et l'indemnisation en matière nucléaire. Il convient en effet de prévoir, dans l'improbable éventualité de fuites radioactives d'une installation nucléaire au Canada, les moyens de faire face, de la manière la plus efficace et la plus juste possible, aux dommages qui pourraient en résulter.
Comme vous le savez, la législation actuelle en vigueur remonte aux années 1970. Il y a donc plusieurs raisons de soumettre au Parlement le texte en question. D'abord, il permettra d'assurer la conformité des textes canadiens régissant la responsabilité en matière nucléaire avec les normes internationales. Nous entendons non seulement soumettre l'activité nucléaire au Canada aux exigences les plus strictes, mais également aligner notre régime de responsabilité sur les normes internationales.
Ce texte, deuxièmement, va accroître la responsabilité des opérateurs nucléaires en cas de dommages ou de préjudice corporel. Le texte va également augmenter le montant des indemnités pouvant être accordées au titre de réparations civiles.
Troisièmement, le projet de loi C-5 élargit le nombre de catégories au titre desquelles une indemnisation peut être demandée, et améliorent les procédures d'indemnisation.
Certains diront que la législation canadienne actuelle, la Loi sur la responsabilité nucléaire, répond déjà plus ou moins aux préoccupations dont je viens de faire état, c'est-à-dire au besoin de certitude au plan des assurances et de la responsabilité juridique. Dans ce cas-là, pourquoi adopter un nouveau texte, quand la législation actuelle répond déjà aux besoins? Rappelons simplement, comme je l'avais indiqué plus tôt, que la loi actuelle est maintenant dépassée. Le texte remonte à 1970. C'est à peine croyable, mais à l'époque j'étais encore à l'école primaire. Monsieur le président, c'est dire combien de temps s'est écoulé depuis. Selon mes notes ce serait déjà de l'histoire ancienne, mais je n'irai tout de même pas jusque-là. Je me contenterai de rappeler que Bill Gates venait à l'époque tout juste d'avoir 15 ans. Cela fait donc un certain temps déjà.
Il nous faut veiller à ce que la loi sur la responsabilité nucléaire tienne compte des évolutions de la science et de la technique. Dans l'intervalle, en effet, non seulement la technologie nucléaire a-t-elle considérablement progressé, mais la jurisprudence a elle aussi évolué et renforcé sensiblement la responsabilité des opérateurs en cas d'accidents. C'est pour cela qu'il nous faut mettre à jour notre législation.
Comment avons-nous choisi de procéder? Eh bien, la législation actuelle comporte un certain nombre d'éléments essentiels qu'il convient de conserver. D'abord, le principe de la responsabilité absolue, puis, celui de la responsabilité exclusive et en troisième lieu, l'assurance obligatoire.
Essentiellement, on entend par responsabilité absolue le fait que c'est à l'opérateur qu'il apprendra d'indemniser les victimes en cas d'accident nucléaire, sans qu'il puisse, en pareille hypothèse, invoquer les moyens de défense dont on peut normalement se prévaloir selon la common law. Cela veut dire que la victime n'aura pas à prouver au préalable la faute de l'opérateur.
Deuxième, le principe connexe de la responsabilité exclusive veut dire que l'on n'aura pas à rechercher à qui incombe la responsabilité. En effet, seul l'opérateur, et non un fournisseur, ou un sous-contractant, pourra être tenu pour responsable. Cela veut dire, encore une fois, que la victime n'aura pas à rechercher à qui appartient la faute, cela étant particulièrement important, compte tenu de la complexité de ce domaine. Il n'y aura donc aucun doute quant à la personne à qui pourra être réclamée une indemnité.
Mais, afin de moderniser les dispositions concernant la responsabilité, la législation doit aller plus loin encore. Il nous faut ainsi accroître le montant des indemnités, renforcer les exigences en matière d'assurance obligatoire, ajouter de nouvelles définitions du préjudice et instaurer une procédure d'indemnisation plus efficace. C'est nécessaire afin d'adapter notre législation aux besoins et aux réalités du monde actuel.
Monsieur le président, le texte que nous proposons modifie sensiblement les dispositions en matière d'indemnisation. Il renforce la responsabilité financière des opérateurs nucléaires. En effet, la loi de 1970 fixe le montant de l'indemnisation à 75 millions de dollars, un des plus bas parmi les pays du G-8.
Le chiffre le plus généralement retenu, au niveau international, est d'un peu moins de 500 millions de dollars, mais, aux fins du projet de loi C-5, nous estimons qu'il conviendrait de porter à 650 millions de dollars le montant des indemnités. Il s'agit de parvenir à un équilibre entre deux exigences, le besoin d'assurer une indemnisation correcte et le souci de ne pas imposer aux opérateurs des frais démesurés en matière d'assurances. C'est une question d'équilibre. Les nouvelles dispositions nous aligneront sur la plupart des autres pays nucléaires occidentaux. Elles multiplient presque par neuf l'assurance obligatoire que devront souscrire les opérateurs.
Je rappelle que le projet de loi C-5 assurera une meilleure concordance entre la législation canadienne et les conventions internationales auxquelles nous avons adhéré dans le domaine nucléaire. J'entends par cela, non seulement sur le plan financier, mais aussi au niveau d'une définition plus claire de certaines questions essentielles concernant, par exemple, ce qu'il convient d'entendre par incident nucléaire, et quels sont les préjudices pouvant ouvrir droit à indemnité. Les améliorations ainsi apportées à notre législation mettront les entreprises nucléaires canadiennes sur un pied d'égalité avec leurs concurrents des autres pays. Il faut procéder de la sorte, si l'on veut que le Canada puisse maintenir sa place dans le domaine nucléaire. Les entreprises canadiennes voient d'un très bon oeil la certitude que va leur procurer le fait de s'aligner sur les normes internationales reconnues.
Monsieur le président, tout comme le régime de responsabilité actuellement en vigueur, le projet de loi C-5 prévoit des délais de prescription au-delà desquels aucune réclamation ne peut être accueillie. Aux termes des dispositions adoptées dans les années 1970, l'action doit être engagée dans les dix années suivant l'incident en cause. Depuis l'adoption des mesures concernant la responsabilité, cependant, nous nous sommes rendu compte qu'en ce qui concerne notamment certains préjudices corporels, ce délai est trop bref. Dans le projet de loi C-5, le délai de prescription est donc porté à 30 ans.
Comme la Loi sur la responsabilité nucléaire, le projet de loi C-5 instaure une procédure administrative qui permet, plus rapidement que l'action en justice, de régler les demandes découlant d'un incident nucléaire important, mais le projet de loi précise les conditions dans lesquelles de telles demandes seraient soumises à un tribunal quasi judiciaire. Les nouvelles procédures prévues permettront de trancher de telles demandes de manière à la fois équitable et efficace.
Pour terminer, j'aimerais, monsieur le président, insister sur le fait que, avec le projet de loi C-5, nous nous préparons à des événements qui ont fort peu de chances de se produire ici. Notre parc nucléaire peut être considéré comme un des plus sûrs au monde, comme peuvent l'attester les registres d'incident. Le Canada possède dans ce domaine 75 ans d'expérience. Depuis 30 ans, le nucléaire assure une partie de nos besoins énergétiques et, tout au long de cette période, la sécurité a été, pour une industrie canadienne du nucléaire, le mot d'ordre essentiel. Le réacteur qui a fait notre réputation dans le monde, le CANDU, est, je le répète, l'un des plus sûrs et des moins polluants. Compte tenu des progrès de la technique, notre réputation en matière de sûreté nucléaire ne peut que se renforcer.
Cela dit, nous devons être à la fois réalistes et responsables. S'il est, en effet, extrêmement peu probable qu'un incident nucléaire se produira au Canada, l'impératif de la préparation n'en demeure pas moins. C'est essentiellement pourquoi nous proposons de moderniser la législation canadienne en matière de responsabilité nucléaire et d'indemnisation en déposant le projet de loi aujourd'hui soumis à votre examen.
Monsieur le président, voilà les quelques observations que je tenais à faire. Nous pourrons maintenant, si vous le voulez bien, passer aux questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de vous être déplacé ce matin pour répondre à nos questions. Je profite un peu des propos tenus par mon collègue libéral pour vous dire que le Bloc québécois ne partage pas tellement votre opinion que le nucléaire est une énergie propre. De plus, vous parlez des avantages, mais vous faites complètement abstraction des désavantages. Quand on présente une idée à laquelle on croit, on se doit d'être franc et de faire part à la population québécoise et canadienne des avantages et désavantages que ça comporte.
Comme vous le savez, toute la question de la gestion des déchets fait partie des inconvénients. On a tenu des discussions, mais vous m'avez dit qu'on en débattrait encore pendant 30 ans. Il reste que le débat n'est pas terminé à ce sujet. Il faut entre autres voir où les déchets seraient enfouis. L'idée de faire la promotion d'une énergie qui va se propager dans le monde et dont la quantité de déchets va par conséquent augmenter, alors qu'on ne connaît pas encore les lieux d'enfouissement, est assez surprenante.
Le choix de l'énergie nucléaire est en effet une décision qui appartient aux provinces, je suis d'accord avec vous. Cependant, ce choix par les provinces a quand même comme effet de donner au fédéral du travail en matière de sécurité et de gestion des déchets. On peut dire, je crois, qu'en faisant ce choix, une province choisirait de partager des responsabilités avec le gouvernement fédéral et, par ricochet, avec l'ensemble des contribuables canadiens.
Je pense qu'on aura d'autres occasions d'en débattre, monsieur le ministre. L'affaire n'est pas terminée. Il est un peu regrettable qu'on ait à utiliser une tribune comme l'étude de ce projet de loi pour être en mesure d'aborder le sujet avec vous. Je suis d'accord avec le député libéral pour dire qu'il serait plus correct, avant d'accepter l'invitation qui vous a été faite de participer aux négociations dans le cadre du Partenariat mondial pour l'énergie nucléaire, de débattre clairement des conditions de cette entente et des implications que représenterait pour le Canada le fait d'en faire partie. Entre autres, s'il faut récupérer les déchets du monde entier pour les enfouir au Canada, sous prétexte que nous sommes les premiers producteurs et exportateurs d'uranium, je peux vous dire que nous ne serons pas d'accord. Il y a dans ce dossier un genre de manque de transparence et d'absence de débat.
De plus, vous êtes plutôt silencieux ces temps-ci à propos de l'énergie nucléaire. Je ne sais pas si on vous a demandé gentiment d'être discret à ce sujet, mais on vous entend moins. Il doit y avoir une raison à cela. Voilà qui conclut ce que j'avais à vous dire sur l'énergie nucléaire, monsieur le ministre.
Je vais maintenant passer au projet de loi . Pour les questions un peu plus précises, vos sous-ministres pourront peut-être vous aider.
Pourriez-vous m'expliquer ce que représente la prime pour un exploitant qui doit assumer une couverture de 650 millions de dollars? Ça m'intéresse particulièrement parce que chez nous, au Québec, la centrale Gentilly appartient à Hydro-Québec, donc aux contribuables Québécois. Le fait qu'on augmente l'assurance, donc les primes, implique-t-il que comme contribuable, je vais recevoir une facture visant à défrayer le coût de cette prime?
Par ailleurs, j'aimerais vraiment que vous clarifiiez le principe de réciprocité entre les pays. Dans le cadre d'une négociation avec un pays, que signifierait concrètement pour le Canada ce concept inclus dans le projet de loi? J'ai de la difficulté à le saisir. Je veux aussi savoir pourquoi vous limitez les garanties à 50 p. 100. D'après ce que je comprends, Hydro-Québec va devoir assurer les primes à la hauteur de 325 millions de dollars, ce qui représente 50 p. 100 des 650 millions de dollars.
La dernière question concerne le tribunal d'indemnisation. Va-t-il être en fonction seulement dans le cas d'accidents ou va-t-il être une structure permanente dont on va devoir défrayer les coûts de fonctionnement, les nominations, et ainsi de suite?
Vous avez évoqué le GNEP. Permettez-moi de m'exprimer tout à fait clairement sur la question. À aucune condition, le Canada n'accueillera, de quelque pays que ce soit, du carburant irradié ou des déchets nucléaires. Nous y sommes tout à fait opposés. Nous assurons le retraitement du carburant irradié issu des activités menées ici au Canada. Cela comprend aussi bien les isotopes à usage médical que le carburant employé dans les centrales nucléaires, essentiellement celles qui produisent de l'électricité en Ontario, mais également dans les réacteurs en service au Québec et au Nouveau-Brunswick. Il est bien évident que nous prenons les mesures nécessaires afin d'assurer en toute sécurité le stockage et la gestion du carburant irradié au Canada. À aucune condition nous n'accepterions du carburant irradié provenant d'un autre pays. Chaque pays devra en effet assumer ses responsabilités à cet égard.
Nous en avons très clairement posé le principe. J'espère donc que les précisions que j'ai pu vous apporter à cet égard vous seront utiles.
En ce qui concerne les déchets nucléaires, vous avez raison. C'est naturellement un objet de préoccupation. Le nucléaire est une source d'énergie propre car il ne produit aucun gaz à effet de serre ni aucune pollution, mais il y a, bien sûr, le problème de l'entreposage du carburant irradié. Nous l'admettons sans ambages. La Société de gestion des déchets nucléaires se penche actuellement sur l'ensemble du problème et nous avons avalisé son rapport.
Je tiens tout de même à préciser que le nucléaire est une des nombreuses sources d'énergie dont nous avons la chance de disposer au Canada. Nous possédons en effet des ressources hydroélectriques en abondance. Nous disposons également d'un vaste potentiel en matière d'énergies renouvelables. Nous avons également recours, pour produire de l'électricité au Canada, à des centrales à charbon ainsi qu'à des centrales nucléaires. Ce n'est, je le rappelle, pas au gouvernement fédéral mais aux provinces qu'il appartient de décider des sources énergétiques employées. Nous respectons la compétence des provinces en ce domaine et nous n'entendons pas nous y immiscer. Mais une fois qu'une province s'est prononcée, comme l'a fait l'Ontario qui reconnaît l'importance du nucléaire, nous intervenons au niveau de la réglementation afin d'assurer la sécurité des Canadiens. Il s'agit là d'un rôle qui nous appartient en propre et que nous exerçons avec le plus grand sérieux.
En ce qui concerne les primes d'assurance, les responsables du secteur comprennent fort bien que le plafonnement actuel des indemnisations, à 75 millions de dollars, est tout à fait insuffisant. C'est donc un fait que les primes vont augmenter. Le secteur va ainsi voir multiplier par six le montant des primes par rapport à ce qu'il paie actuellement. Cela va d'ailleurs se faire progressivement, l'augmentation étant, je crois pouvoir dire, étalée sur quatre ans. L'assurance responsabilité va donc augmenter et, dans l'intervalle, le gouvernement fournira des aides. Au cours des quatre années à venir, donc, le secteur nucléaire va monter en puissance, et verra augmenter ses primes d'assurance. Les responsables du secteur acceptent cette augmentation et sont, dans l'ensemble, partisans des nouvelles mesures proposées puisqu'ils savent qu'il faut bien nous aligner sur les normes internationales. La question de savoir dans quelle mesure les nouveaux coûts seront répercutés va bien sûr dépendre à la fois des opérateurs et des provinces. C'est en effet une question qui relève de leur compétence. Sur ce point-là, nous n'avons pas notre mot à dire.
Notre tâche consiste à faire en sorte que la Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire corresponde aux normes en vigueur, ce qui n'est pas actuellement le cas, et c'est bien pourquoi nous attachons autant d'importance aux mesures proposées.
Cela dit, il ne fait aucun doute que les nouvelles dispositions entraîneront la multiplication par six des primes d'assurance que devront acquitter les opérateurs nucléaires.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence ici afin de nous entretenir de ce projet de loi.
Naturellement, la population est tout entière préoccupée par le dossier énergétique et comprend l'importance des travaux portant sur le nucléaire. Il convient de bien situer le nucléaire dans le contexte d'ensemble des diverses sources d'énergie et j'estime que, d'une certaine manière, les coûts que pourrait entraîner la mise en cause de la responsabilité des opérateurs doivent être pris en compte et influer sur les choix énergétiques que nous allons devoir faire.
Si nous envisageons, en effet, de remplacer certaines sources énergétiques par le nucléaire, il va nous falloir prendre en compte les coûts des diverses solutions qui s'offrent ainsi à nous. Il nous faut en effet assurer le caractère équitable des règles du jeu auxquelles sont soumis les divers acteurs du secteur énergétique et nous devons pour cela nous pencher sur les risques que pose le nucléaire. Il est clair que ces risques sont plus importants que pour l'énergie éolienne ou l'énergie solaire ou pour d'autres sources d'énergie actuellement envisagées au Canada. Ces diverses sources ne posent guère de risques, ces risques étant en effet marginaux et non massifs comme c'est le cas pour le nucléaire.
Il ne faut bien sûr pas perdre de vue qu'en matière nucléaire les incidents sont rares, mais le risque est, en cas d'accident, particulièrement élevé. Les États-Unis l'ont d'ailleurs reconnu puisque, dans ce pays-là, les indemnités sont plafonnées à 9,7 milliards de dollars. En matière de responsabilité en cas d'accident nucléaire, les États-Unis ont mis en place un système à deux paliers, les responsabilités étant partagées entre l'opérateur et l'ensemble du secteur. Voilà la solution pour laquelle ils ont opté.
Pour comparer notre plafonnement des indemnités, nous pouvons soit nous situer par rapport à la norme internationale, soit nous situer par rapport à la norme en vigueur en Amérique du Nord. Dans ce second cas, nous devrions, me semble-t-il, nous aligner sur notre voisin le plus proche, c'est-à-dire les États-Unis.
D'une certaine manière, l'idée même de responsabilité civile limitée en cas d'accident nucléaire me paraît archaïque. Aux termes de ce projet de loi, les indemnités seront plafonnées à 650 millions de dollars. Cela dit, les dommages pourraient largement dépasser cette somme et il conviendrait peut-être d'envisager une responsabilité illimitée.
Je vous pose donc la question suivante : comment ce plafond a-t-il été fixé et pourquoi maintenons-nous le principe d'une responsabilité limitée?
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Volontiers. D'abord, étant donné la proximité des deux pays, il est clair que les États-Unis occupent, dans ce contexte, la première place. Nous avons effectivement conclu avec ce pays un accord bilatéral. En cas d'incident ou d'événement nucléaire aux États-Unis, il y a effectivement un accord qui permettra aux Canadiens de se retourner contre les assurances américaines. Je parle là, bien sûr, de l'assurance-responsabilité civile. L'inverse est également vrai, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un accord de réciprocité. En cas d'incident survenant ici, les Américains pourraient à bon droit réclamer à nos sociétés d'assurances une indemnité.
Autant que je sache, nous n'avons pas, dans ce domaine, conclu ce genre d'accords avec d'autres pays que les États-Unis.
La manière dont la chose est perçue par l'opinion publique est, comme vous le disiez tout à l'heure, effectivement importante. Mais il nous faut, je crois, aller, dans notre réflexion, au-delà de la simple perception. Il s'agit en effet d'un secteur tenu d'assurer la sûreté et la sécurité de tous les Canadiens. Il s'agit d'une mission de la plus haute importance et non seulement en ce qui concerne la production de courant électrique. En effet, le Canada assure actuellement 50 p. 100 de la production mondiale d'isotopes voués à des fins médicales — je n'en connais pas le nombre exact, mais il se situe dans les dizaines de milliers — destinées à la médecine nucléaire et au traitement du cancer. Or, ces isotopes proviennent, eux aussi, d'un réacteur nucléaire. Les gens ne le savent peut-être pas généralement, mais il s'agit, là aussi, d'une activité importante.
Les autorités de réglementation ont imposé, en matière de sécurité, des normes extrêmement strictes. Ces activités s'effectuent sous surveillance. Il s'agit d'un secteur industriel étroitement contrôlé et fortement réglementé, comme il se doit. Mais, encore une fois, il existe sur ce plan des accords bilatéraux.
On me fait passer une note. Les dispositions de ce projet de loi vont nous permettre de négocier des accords avec des pays auxquels nous ne sommes pas, pour l'instant, liés par de telles ententes. Voilà un point que j'ignorais. Nous allons maintenant avoir la possibilité de négocier des accords. Mais, encore une fois, dans ce domaine, un accord est déjà en place avec les États-Unis, sans doute le pays qui nous intéresse le plus à cet égard.
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Merci beaucoup monsieur le président.
Je rappelle que je suis accompagné aujourd'hui par M. Tobin, sous-ministre adjoint du ministère des Ressources naturelles du Canada en charge des finances ministérielles. Nous sommes également accompagnés d'un autre sous-ministre adjoint, Phil Jennings, qui dirige le bureau de gestion des grands projets. Il pourra nous fournir des précisions utiles si vous avez des questions à ce sujet.
Je vous remercie de cette occasion de prendre la parole devant vous et aussi d'avoir bien voulu tenir compte de mon emploi du temps, ce qui m'a permis d'assister à toute la séance.
Les ressources naturelles sont un secteur vital de l'économie canadienne. J'accorde une importance extrême au développement durable de nos ressources afin d'accroître aussi bien notre productivité que notre capacité concurrentielle. Ma tâche, au ministère des Ressources naturelles, est d'allier développement économique et responsabilité sur le plan social et environnemental.
Je voudrais, aujourd'hui, vous entretenir des mesures que nous avons adoptées dans quatre domaines importants. Le premier est celui des énergies non polluantes et des changements climatiques et, plus particulièrement, le développement de technologies énergétiques plus avancées qui permettront de réduire les gaz à effet de serre et par conséquent d'aboutir à un environnement plus sain.
Le second point concerne la capacité concurrentielle de l'industrie forestière. Personne ici n'ignore les difficultés que ce secteur va devoir surmonter. Le ministère des Ressources naturelles pilote actuellement la stratégie concurrentielle à long terme de l'industrie forestière et l'aide à faire face aux défis auxquels elle doit faire face.
Je tiens, en deuxième lieu, à évoquer la question de notre souveraineté dans l'Arctique. Les connaissances qu'a réunies RNCan tant sur la masse terrestre que sur les fonds marins, et les études en cours concernant les effets des changements climatiques permettent à mon ministère de contribuer au développement économique nécessaire des Canadiens des régions du Nord, ce qui permet aussi au Canada de mieux affirmer sa souveraineté dans ces régions.
Et puis, il y a les questions ayant trait à la réglementation. Le bureau de gestion des grands projets est le point d'entrée du processus de réglementation du secteur en question, mais il intègre aussi les questions autochtones et oeuvre à l'amélioration de l'intégrité de l'environnement et de la situation sur le plan de la santé et de la sécurité.
Ces quatre priorités sont en harmonie avec les priorités exposées dans le discours du Trône ainsi qu'avec les priorités plus généralement retenues par le gouvernement.
Je commencerai, si vous le voulez bien, par aborder la question de l'énergie propre et des changements climatiques. Je me suis, en tant que ministre des Ressources naturelles, fixé comme objectif de contribuer au positionnement exemplaire du Canada en tant que pays qui assume pleinement ses responsabilités au niveau de l'environnement, au niveau du développement et de l'emploi des ressources naturelles, d'une meilleure efficacité énergétique, d'une plus grande production d'énergie à faible taux d'émission, et de l'atténuation des répercussions sur l'environnement de la production et de la consommation d'énergie. Nous sommes parfaitement conscients de l'augmentation constante de la demande en matière d'énergie.
Par le truchement de mon ministère, le gouvernement du Canada profite de l'avantage concurrentiel dont le Canada bénéficie dans le secteur énergétique tout en faisant une large place à la pérennité sociale et environnementale. Un certain nombre d'initiatives importantes ont été lancées afin de favoriser une consommation d'énergie plus efficace en renforçant les approvisionnements en énergie propre et en encourageant le développement d'énergies moins polluantes. Je cite, parmi celles-ci, les actions menées dans le cadre d'écoÉnergie.
L'initiative écoÉnergie en matière d'efficacité énergétique assure le remboursement des frais de réhabilitation thermique des maisons et des entreprises. En outre, l'initiative écoÉnergie sur les énergies renouvelables soutient les projets de production d'énergie propre, et fournit des incitatifs aux projets d'énergie éolienne, d'énergie marémotrice, d'énergie solaire et autres énergies propres.
La stratégie du gouvernement en matière de carburants renouvelables comprend des investissements destinés à favoriser la production de carburant renouvelable au Canada. Ce qui apparaît plus passionnant encore, ce sont les mesures que nous entendons prendre en ce qui concerne le Fonds des biocarburants de la prochaine génération, un investissement de 500 millions de dollars qui sera administré par Technologies du développement durable du Canada afin de financer la prochaine génération de technologies du développement durable.
Mon ministère oeuvre également aux côtés des acteurs du secteur énergétique et du secteur environnemental à la recherche de méthodes plus sûres, plus propres et plus efficaces de développer les ressources énergétiques du Canada. Dans le cadre de cet effort, une des idées novatrices que nous avons contribué est RETScreen, une technologie très avancée qui favorise dans le monde entier la prise de décisions non polluantes. Cela pourrait ultérieurement retenir l'attention du comité et des collaborateurs du ministère seraient tout à fait disposés à venir vous en faire une démonstration. J'ai moi-même été très impressionné lorsque j'en ai pris connaissance.
RETScreen est le meilleur des logiciels permettant d'évaluer la viabilité de projets en matière d'énergie renouvelable et de technologies permettant un emploi plus efficace des énergies disponibles. Ce logiciel est à inscrire au crédit de RNCan, qui l'a développé dans le cadre d'un partenariat avec la NASA et certains autres acteurs internationaux. C'est, sur ce créneau, le logiciel le plus avancé du monde. Aux États-Unis, certains États ont déjà inscrit le RETScreen dans leur législation à titre de norme à atteindre. Voilà un bon exemple des importante initiatives en cours.
Pour vous donner une petite idée de l'ampleur du rôle que nous jouons au niveau des technologies de l'énergie afin d'assainir notre environnement, je peux dire que nous contribuons actuellement à l'élaboration de guides technologiques permettant de progresser vers des énergies propres en transformant l'infrastructure canadienne de production de courant électrique. Il s'agit notamment de concevoir de nouvelles techniques de combustion permettant d'aboutir à des systèmes de combustion qui seraient neutres sur le plan des émissions de CO2. Nous contribuons également à assurer la rentabilité commerciale et l'innocuité environnementale des sables bitumineux.
Nous avons pour priorité d'abaisser les émissions de gaz à effet de serre afin d'en réduire l'impact climatique tout en maintenant la capacité concurrentielle du Canada et en contribuant à la santé de l'économie et au bien-être de la population.
Permettez-moi, très rapidement, d'évoquer la situation de l'industrie forestière.
Il s'agit d'un secteur qui contribue chaque année 36 milliards de dollars à notre économie. Personne n'ignore que cette industrie est actuellement confrontée à de graves défis et le gouvernement entend résolument aider ce secteur à surmonter ses difficultés. Comme vous le savez sans doute, nous avons débloqué 400 millions de dollars de crédits destinés au secteur forestier. Nous investissons actuellement dans la recherche et développement afin de stimuler les progrès technologiques qui nous permettrons d'élargir la gamme traditionnelle des produits forestiers et d'accroître notre compétitivité. L'initiative visant à assurer la pérennité des capacités concurrentielle de notre industrie forestière est un excellent exemple des collaborations qui peuvent se nouer avec d'autres ministères ainsi qu'avec le secteur privé.
Nous participons bien sûr à la lutte contre l'infestation par le dendroctone du pin, qui menace nos forêts et l'industrie forestière, essentiellement dans l'ouest du pays. Le programme fédéral de lutte contre le dendroctone du pin vise à contrôler sa propagation, à soutenir le développement économique des communautés les plus durement frappées et à protéger nos ressources forestières.
Je tiens maintenant à passer à la question de notre souveraineté dans l'Arctique.
Nous comprenons mieux actuellement les possibilités de développement économique et social qui se révèlent dans l'Arctique. Cela va nous poser de nouveaux défis car d'autres pays commencent à s'intéresser à la région. Conformément à ce qui a été indiqué dans le discours du Trône, le gouvernement compte parmi ses priorités l'accroissement des recherches scientifiques portant de manière précise sur cette région, et l'amélioration de nos connaissances par la cartographie terrestre et marine. Ces recherches permettront non seulement d'améliorer la gérance de l'environnement, mais également de permettre au Canada de mieux exercer sa souveraineté dans l'Arctique tout en contribuant au développement économique et social des Canadiens vivant dans la région. La migration et l'adaptation aux défis environnementaux que va devoir relever le secteur des ressources naturelles s'imposent dorénavant comme partie intégrante du processus décisionnel. Les défis auxquels nous faisons actuellement face sur le plan de l'environnement vont susciter de nouvelles technologies qui, grâce à l'expertise du ministère des Ressources naturelles, fera du Canada un des leaders du développement durable dans le secteur des ressources. Je voudrais, en dernier lieu, insister sur l'importance des questions de réglementation.
C'est en effet par ce biais que le gouvernement du Canada oeuvre afin de parvenir à un système moderne et efficace qui permettra à la fois de protéger notre environnement et d'améliorer la capacité concurrentielle de nos industries.
Le gouvernement a déjà obtenu de solides résultats dans le cadre de secteurs cruciaux de notre économie tels que les industries forestières traditionnelles et l'extraction minière. En raison de l'augmentation du prix des matières premières et de la demande mondiale, on constate, au cours des trois dernières années, une augmentation de 200 p. 100 des grands projets portant sur les ressources naturelles. L'actuel cadre réglementaire ne parvient pas à suivre. C'est pourquoi le gouvernement s'attache de manière prioritaire à la création d'un nouveau bureau de gestion de grands projets, qui devrait permettre au Canada non seulement de simplifier les formalités et de réduire de moitié les délais d'autorisation, mais également d'assurer le respect de normes environnementales de niveau international. Cela créera un point d'entrée unique au niveau des procédures fédérales applicables tant aux industries qu'à l'ensemble des Canadiens. Cette initiative devrait renforcer la capacité concurrentielle de notre secteur des ressources naturelles et nous donner les moyens d'assurer, en matière environnementale, le respect de normes de niveau international.
Je tiens également à dire que plus nos procédures gagnent en efficacité, plus elles deviennent transparentes. La simplification des formalités permettra à l'ensemble des Canadiens de mieux saisir où les divers projets se situent par rapport au cadre réglementaire. L'efficacité sur ce plan me paraît revêtir une très grande importance.
Les priorités que je vous ai exposées aujourd'hui font partie intégrante de l'engagement que le gouvernement a pris envers les Canadiens. Il s'est en effet engagé à sauvegarder l'environnement tout en protégeant nos ressources naturelles dans l'intérêt de notre économie et du bien-être de la population. C'est, en tant que ministre des Ressources naturelles, le but que je me suis fixé.
Monsieur le président, c'est très volontiers que je répondrai maintenant aux questions.
Vous évoquez la promotion de l'énergie nucléaire et je tiens simplement à préciser que cela ne fait pas du tout partie de mes attributions et ce n'est pas ce à quoi je m'active. La question des sources de production énergétique qu'il convient d'employer relève entièrement des compétences provinciales. Le Québec et la Colombie-Britannique ont la chance de posséder d'abondantes ressources hydroélectriques et les solutions pour lesquelles elles vont opter tiendront sans doute compte de cela. D'autres provinces ou territoires peuvent décider d'opter pour des centrales à charbon et investir dans les technologies employant du charbon épuré. Le nucléaire compte pour environ 50 p. 100 de l'énergie consommée en Ontario. Le Québec et le Nouveau-Brunswick ont, eux aussi, des centrales nucléaires.
Il appartient essentiellement au gouvernement fédéral de veiller à la sûreté et à la sécurité de tous les Canadiens. En matière nucléaire, c'est pour nous la priorité essentielle. Il est clair, bien sûr, que nous avons à nous pencher sur d'autres questions encore, mais en tant que gouvernement en charge de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, l'organisme chargé de la réglementation de ce secteur, c'est notre grande priorité.
Lorsqu'une province décide de construire un nouveau réacteur nucléaire, notre mission consiste à veiller aux moyens et aux procédures conditionnant l'obtention des autorisations. Nous faisons tout ce qu'il faut pour assurer la sûreté et la sécurité des installations.
Notre pays recèle de nombreuses sources énergétiques et c'est aux provinces qu'il appartient de choisir celles auxquelles elles entendent recourir. Par exemple, si le Québec décide de construire un nouveau réacteur nucléaire, la décision appartient à lui seul. Nous n'avons pas du tout à intervenir. Par contre, à partir du moment où une telle décision est prise, en tant qu'autorité de réglementation, nous avons à veiller au respect des procédures environnementales et à la délivrance des autorisations nécessaires.
Sur le plan financier — et je dis cela parce que vous avez évoqué le cas d'EACL — la question s'est posée aux laboratoires de recherche de Chalk River. Le réacteur NRU y produit des isotopes à usage médical. Il semblerait que, dans ces laboratoires, on ait, pendant un temps, quelque peu négligé certains aspects des consignes intéressant la santé et la sécurité. Ces laboratoires ont besoin de crédits supplémentaires afin d'assurer le respect de la réglementation en vigueur et, en tant que gouvernement, nous sommes tenus de leur fournir les moyens de le faire. Ils avaient été pendant assez longtemps négligés et s'étaient habitués à... Il est clair qu'ils observent tout de même les normes de sécurité minimums, mais encore faut-il qu'ils respectent les autres normes en matière de santé et de sécurité et il s'agit là d'une question sur laquelle nous avons dû nous pencher. Cela explique la demande de crédits supplémentaires que vous trouverez inscrite au budget supplémentaire des dépenses.
Quelle sera l'addition pour le contribuable? J'ai bien insisté sur le fait que les nouveaux réacteurs devront être construits sur des bases purement commerciales sans subvention du gouvernement. En ce qui concerne le CANDU, la performance d'EACL a été impeccable jusqu'ici. Cela fait 25 ou 30 ans que nous n'avons pas construit de nouveaux réacteurs au Canada, mais EACL en a récemment construit deux à Qinshan (Chine). Les travaux ont été exécutés dans les délais prévus et sans dépassement du devis. Donc, même en ce qui concerne les constructions nouvelles, la performance d'EACL a été très bonne. Cela dit, cette société doit affronter la concurrence d'entreprises étrangères. La construction de nouveaux réacteurs devra donc s'effectuer sur des bases purement commerciales mais cela est, d'après nous, possible.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier le ministre de s'être joint à nous. Nous vous accueillons toujours avec plaisir. Dans mes observations, j'aimerais insister non pas sur la question nucléaire, malgré son importance, mais sur le budget des dépenses.
Je tiens d'abord à vous remercier de ce que vous avez dit au départ au sujet du développement durable des ressources énergétiques et de l'importance essentielle que vous lui accordez. De nombreux Canadiens, je pense, souhaitent que nous nous engagions dans cette voie et j'étais donc particulièrement heureuse de vous l'entendre dire.
J'aimerais, dans mes questions, aborder deux domaines. Le premier est celui des forêts, sujet que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer avec vous. Dans d'autres budgets, vous aviez consacré 400 millions de dollars aux forêts, dont 200 millions pour lutter contre le dendroctone du pin. J'essaie, en me basant sur vos communiqués, de voir combien de cet argent a effectivement été dépensé. Je sais que des crédits de 44 millions de dollars ont été annoncés pour la Porte de l'Asie-Pacifique, dont 12 millions seulement devaient être affectés à la lutte contre le dendroctone. Il s'agissait, essentiellement, de renforcer l'infrastructure ferroviaire afin de faciliter l'exportation de nos ressources naturelles. Une autre tranche de 39,6 millions de dollars a été annoncée afin de protéger les ressources forestières en enlevant des parcs publics les arbres endommagés, puis il y a eu 11 millions de dollars pour l'aéroport de Prince George.
Cela ne fait pas vraiment beaucoup. En effet, il s'agit, de 12 millions de dollars et de 1,4 million de dollars, et non de 44 millions plus 39 millions.
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Comment connaître le taux de participation, le nombre de personnes qui y ont eu recours.
Avant que vous ne répondiez à ma question — j'en ai plusieurs — je tiens à préciser que beaucoup de gens m'ont contactée pour me dire qu'ils avaient procédé à une évaluation environnementale, qu'ils avaient même, parfois, installé une pompe à chaleur ou envisageaient de faire d'autres travaux mais, qu'après avoir consacré 13 000 $ à l'achat d'une pompe à chaleur, ils n'avaient reçu une subvention que d'environ 400 $.
Selon les communiqués de presse, et autres documents publiés par votre ministère, un propriétaire devrait pouvoir toucher jusqu'à 5 000 $. Je ne sais pas si l'on cherche à induire la population en erreur. Je ne sais pas, mais les gens sont peinés de s'apercevoir, lorsqu'ils tentent d'obtenir un remboursement ou une subvention, qu'ils n'ont pas droit à grand-chose. Les gens disent donc « Mais pourquoi engager autant de frais si ça ne m'avance pas? »
En outre, à l'époque, certaines subventions étaient destinées aux personnes à faible revenu, mais ce n'est plus le cas. J'ai été contactée par des personnes qui avaient déposé une demande dans le cadre du programme antérieur — qui a depuis été supprimé ou modifié — mais dont la demande n'avait pas encore été approuvée. Ils croyaient répondre aux conditions prévues, mais constatent que des conditions ont été modifiées. Étant donné la faiblesse de leur revenu, ils n'ont pas les moyens de procéder à l'évaluation demandée, et cela pose effectivement pour eux, un grave problème.
Je me demande donc si l'on envisage de revoir ce programme à l'intention des personnes à faible revenu, car le prix élevé de l'énergie ne fait que grever davantage un budget déjà mince. N'y aurait-il pas moyen d'affecter des crédits supplémentaires à ce programme destiné aux personnes à faible revenu.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui. Pour l'édification des membres de notre comité, je suis probablement le seul député qui ait déjà travaillé dans une centrale nucléaire. Ma soeur travaille dans une centrale nucléaire. Mon beau-frère travaille dans une centrale nucléaire. Mon père a passé toute sa carrière dans une centrale nucléaire. J'ai également travaillé sur une ferme laitière et laissez-moi vous dire, monsieur le ministre, qu'il est plus sécuritaire de travailler dans une centrale nucléaire que sur une ferme laitière.
J'apprécie le travail que vous et votre ministère faites en termes de protection, puisque ma famille habite toujours à 15 minutes de route des centrales nucléaires Bruce.
J'ai déjà vu la piscine où l'on entrepose le combustible épuisé, et elle est d'un bleu magnifique. Soi-dit en passant, je ne suis pas du tout pronucléaire.
La décision doit être prise par la province — je suis d'accord à 100 p. 100 avec cette approche — en ce qui a trait à la combinaison, et je compte bien que la province fermera certaines de ses usines qui fonctionnent au charbon en Ontario et adopte le nucléaire. Mais nous verrons bien ce qu'il adviendra.
Je suis ici pour vous parler de budget. Je fais également partie du Comité des finances et j'ai aussi participé aux travaux d'autres comités pour parler budget, parce que c'est un sujet qui me plaît beaucoup. Je n'ai que des questions techniques à vous poser.
Ma première question concerne l'Office national de l'énergie. Peut-être M. Tobin pourra-t-il fournir les explications requises. L'Office demande une augmentation et nous avons comme explication que l'argent servira à « financer les demandes actuelles et les augmentations des prévisions ». Pour être honnête avec vous, j'ai vu d'autres montants qui sont bien supérieurs à huit millions de dollars.
Ma question comporte deux volets : premièrement, est-ce que ces prévisions étaient imprévisibles au moment de la présentation du Budget principal des dépenses, et, deuxièmement, quelles sont ces dépenses imprévues qui exigent huit millions de dollars supplémentaires?