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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis ravi de me retrouver de nouveau devant le comité afin de vous parler du Budget principal des dépenses. Comme vous l'avez mentionné, Cassie Doyle, la sous-ministre, et Richard Tobin, le sous-ministre adjoint, m'accompagnent aujourd'hui.
Monsieur le président, j'aimerais souligner d'emblée, comme nous le savons tous, l'énorme croissance économique du secteur des ressources naturelles d'un bout à l'autre du Canada, plus particulièrement dans le secteur de l'énergie, qui procure des avantages considérables aux Canadiens.
En 2006, le secteur des ressources naturelles a contribué à hauteur de 13 p. 100 au PIB du Canada et représentait près de la moitié de nos exportations nationales. Le secteur a également contribué 91 milliards de dollars à l'excédent commercial du Canada. C'est une des raisons pour lesquelles l'économie canadienne demeure si vigoureuse à l'heure actuelle..
Mais cette importante ressource naturelle s'accompagne également d'une responsabilité de taille. Nous devons effectivement exploiter nos ressources naturelles d'une manière durable. Je pense que, grâce à l'innovation et à l'ingénuité des Canadiens, à un climat d'investissement de premier ordre et à un système réglementaire ouvert et transparent, nous allons pouvoir tirer parti des points forts du Canada en agissant d'une manière responsable.
Trois objectifs stratégiques doivent mener le secteur des ressources naturelles. Le premier est la compétitivité économique où les secteurs des ressources naturelles doivent demeurer productifs et concurrentiels pour continuer à contribuer au bien-être des Canadiens. Le deuxième est la responsabilité environnementale, qui est aussi importante que le premier objectif stratégique. Le Canada doit être un chef de file mondial en matière d'exploitation responsable des ressources naturelles. Le dernier objectif est la sécurité et la sûreté où la connaissance de nos ressources renforcera la sécurité des Canadiens.
J'aimerais d'abord vous parler de la compétitivité économique. La plupart des secteurs des ressources naturelles ont su tirer profit de l'augmentation des prix des produits de base et de la demande mondiale. L'avenir de la compétitivité du Canada repose sur la capacité que nous aurons à appliquer nos connaissances et nos innovations stratégiques aux ressources naturelles. Comme vous le savez, la compétitivité du secteur des ressources naturelles du Canada est fondée sur l'innovation. Ce sont des secteurs fondés sur le savoir et notre gouvernement s'engage à promouvoir la science et la technologie. Les importantes compétences scientifiques et technologiques de Ressources naturelles Canada accroissent l'avantage concurrentiel des secteurs des ressources naturelles au Canada.
Monsieur le président, le secteur forestier contribue de manière importante à notre économie. En dépit d'un nombre croissant de défis, tels que le ralentissement dans le secteur du logement aux États-Unis et la hausse de la valeur du dollar canadien, l'innovation et les connaissances seront des outils clés pour augmenter notre compétitivité. Notre gouvernement a d'ailleurs créé une initiative concurrentielle à long terme pour l'industrie forestière qui prône l'innovation et permet au secteur forestier de passer à des produits à forte valeur ajoutée et d'explorer de nouveaux débouchés. Nous avons été à la tête de la création de FPInnovations, le plus grand partenariat public-privé du monde en matière de R-D forestière.
Monsieur le président, le comité a dernièrement entendu les témoignages de plusieurs groupes, y compris FPInnovations, au sujet des défis et occasions uniques auxquels fait face le secteur forestier. Votre comité a suggéré que l'on fasse une table ronde sur la foresterie. Suite à cette recommandation, je vous annonce que j'aurais l'honneur de coprésider une table ronde sur la foresterie, de concert avec l'Association des produits forestiers du Canada et FPInnovations, le 13 mai. Nous discuterons des chemins qui mèneront à un avenir prospère pour l'innovation et pour les marchés. Nous avions discuté avec ces deux organisations afin d'obtenir des conseils de leurs membres. Ils nous ont suggéré qu'une approche concertée serait le meilleur moyen de rallier tous les intervenants et d'avoir une bonne discussion fructueuse. C'est précisément ce que nous allons faire.
Cela serait une occasion fantastique pour tout le monde. Nous invitons d'ailleurs tous les membres du comité à y participer. Le lendemain sera la journée de la foresterie sur la Colline. Suite à la table ronde, les divers caucus auront plusieurs réunions sur le sujet. Cela nous donnera l'occasion d'avoir une discussion approfondie sur la foresterie au cours de ces jours.
Grâce à la rétroaction que nous avons reçue au cours de cette session et grâce à d'autres informations, dont les consultations publiques tenues par le Conseil canadien des ministres des forêts afin de rédiger l'ébauche de la Vision pour les forêts du Canada: 2008 et au-delà, cela nous permettra de cibler nos priorités à long terme pour le secteur. J'espère que vous pourrez participer à ces discussions importantes.
Le deuxième objectif stratégique que j'ai mentionné tout à l'heure est essentiel. Nous devons exploiter nos ressources naturelles d'une manière durable, respectueuse de l'environnement.
Nous allons continuer à mener des initiatives couronnées de succès en matière d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable et propre. Nous avons investi plus de 3,5 milliards de dollars dans notre initiative écoÉNERGIE pour l'efficacité énergétique, pour l'électricité renouvelable, pour les biocarburants et la technologie.
Notre gouvernement s'engage à offrir un approvisionnement énergétique plus propre et plus sécuritaire au Canada. Nous allons investir cette année plus de 250 millions de dollars pour le captage et la séquestration du carbone. Cela réduira les émissions de gaz à effet de serre de manière considérable en captant le dioxyde de carbone des centrales au charbon. Nous investirons ainsi dans la première centrale électrique alimentée au charbon, propre pleinement intégrée dans le monde qui repose notamment sur le captage et le stockage du carbone. Ce projet se déroulera en Saskatchewan.
Cela présente une chance énorme pour le Canada d'être un chef de file en matière de développement technologique et d'innovation. Nous investissons également dans la recherche géologique sur le captage du carbone et sa séquestration éventuelle en Nouvelle-Écosse. Nous allons également créer un partenariat avec l'Université de Calgary afin d'examiner davantage les questions réglementaires, économiques et technologiques afférentes à l'utilisation plus rapide de cette technologie précieuse.
Nous accorderons également 300 millions de dollars à l'EACL pour qu'il mette au point le réacteur avancé CANDU, la prochaine génération des réacteurs nucléaires. Ce financement lui permettra également de mener des opérations sécuritaires et fiables aux laboratoires de Chalk River. Les Canadiens savent que l'énergie nucléaire est sécuritaire. Elle est propre et n'émet pas de polluants. Il s'agit d'une technologie canadienne qui utilise les ressources du pays.
Enfin, monsieur le président, le troisième objectif stratégique vise à promouvoir la sécurité du Canada. Comme le comité le sait très bien, le premier ministre accorde beaucoup d'importance à l'exploitation des débouchés qu'a le Canada dans le Nord. Nous investirons dans la géoscience et dans la cartographie afin d'aider l'industrie à découvrir et exploiter les nouvelles ressources énergétiques et minières. Nous avons misé sur cette force dans notre dernier budget et le gouvernement du Canada a ainsi investi plus de 34 millions de dollars sur deux ans dans la cartographie géologique du Nord et dans le soutien logistique de l'étude du plateau continental polaire.
Ces investissements créeront un potentiel économique énorme qui nous permettra d'exploiter des ressources dans les collectivités éloignées, y compris dans le Nord. Ainsi, non seulement serons-nous en train de créer un développement économique durable pour la région, mais nous serons également en train d'accroître notre capacité d'assurer la souveraineté du Canada.
Nous avons récemment investi 20 millions de dollars dans la cartographie des fonds marins. Cela permettra de récolter les preuves scientifiques nécessaires pour faire valoir la revendication du Canada dans l'Arctique en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Monsieur le président, j'ai eu l'occasion, la semaine avant le congé parlementaire, de visiter les stations où les 25 chercheurs du ministère des Pêches et des Océans et de Ressources naturelles Canada sont en train d'élaborer notre revendication territoriale. C'était incroyable de pouvoir aller leur rendre visite à la calotte polaire et de voir en personne ce qu'ils accomplissent.
J'ai rencontré Mme Ruth Jackson, la scientifique en chef et j'ai vu le travail qu'elle faisait avec ses collègues. Les données qu'ils recueillent sont essentielles pour que le Canada ait gain de cause dans sa revendication pour une partie du plateau continental de la taille des trois provinces des Prairies. Il est impératif que nous poursuivions ce travail.
De nouveau, j'aimerais féliciter les scientifiques de leur travail. J'ai eu l'occasion de voir en personne ce qu'ils faisaient. La revendication que nous ferons est assortie de règles très précises. Il est essentiel que nous ayons gain de cause afin de pouvoir avoir un contrôle en matière de souveraineté, non seulement en ce qui concerne les débouchés économiques potentiels, mais plus important encore, cela nous permettra de contrôler les règles relatives aux normes environnementales et garantir que l'on respecte les normes les plus rigoureuses afin de protéger l'environnement pour les générations à venir.
Le Nord est une partie très importante du Canada et je suis ravi d'avoir pu y aller en personne.
Enfin, j'aimerais parler d'une initiative importante qui vise à améliorer nos systèmes réglementaires. Le gouvernement va améliorer l'efficacité du processus d'approbation réglementaire en créant un bureau de gestion des grands projets. Cet investissement de 150 millions de dollars sur cinq ans, avec d'autres agences fédérales, offrira un guichet unique à l'industrie pour qu'elle ait accès à notre processus réglementaire fédéral. Cela offrira plus de certitude aux industries des ressources naturelles canadiennes, en améliorant la prévisibilité et la transparence tout en renforçant l'intégrité du processus réglementaire dans son ensemble. Ainsi, les examens se feront en temps plus opportun, ce qui contribuera à attirer des investissements importants. Cette mesure représente une amélioration dans la gouvernance et c'est ce que les Canadiens souhaitaient, et je suis ravi d'annoncer que nous répondons à leurs besoins.
Monsieur le président, notre gouvernement utilisera l'ensemble de nos ressources naturelles de même que les compétences et l'ingéniosité de notre population afin d'assurer la compétitivité de notre économie, de respecter nos responsabilités environnementales et de contribuer prudemment à la sécurité de tous les Canadiens. Notre gouvernement s'engage à élaborer des politiques qui tireront le maximum du potentiel des ressources naturelles du Canada. Alors que l'importance stratégique des ressources naturelles continue d'augmenter et que les préoccupations concernant l'avenir de la planète s'accroissent, notre gouvernement crée un développement des ressources durables dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous ce matin, et je me ferai plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci au ministre et à la sous-ministre de comparaître aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Merci également de votre invitation à la table ronde sur le secteur forestier qui aura lieu dans le cadre de cette journée sur la Colline. Malheureusement, je ne pourrai pas être ici le 14. Je serai de retour chez moi, car une de nos scieries fermera ses portes, et on tiendra une cérémonie là-bas le 14. C'est la dernière grande scierie de ma circonscription qui devra fermer ses portes. Nous espérons qu'elle trouvera un acheteur d'ici là, mais les choses s'annoncent mal.
À ce sujet, monsieur Lunn, quand je suis arrivée au sein de ce comité, au cours des premiers mois de réunion, je crois, vous aviez comparu devant nous. C'était la première fois, et nous avions parlé des exportations de grumes brutes. Vous avez dit que cette question vous préoccupait grandement. Je me demande quelles mesures vous avez prises depuis lors pour restreindre les exportations de grumes brutes du Canada. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles nos scieries doivent fermer. Elles n'ont plus de grumes à transformer. Les grumes sont exportées.
Ma deuxième question porte sur le programme écoÉNERGIE. Vous y avez répondu en partie dans vos réponses à la députée du Bloc. Dans ma circonscription, il y a des gens qui ont fait faire les inspections, des inspections qui coûtent environ 400 $. Le chèque qu'on leur a envoyé était de 400 $. Ils ont trouvé que cela ne leur donnait guère lieu d'espérer. Ils ont trouvé que ce n'était pas un gros incitatif à faire faire les travaux. Malheureusement, ils ont dû dépenser environ 11 000 $ pour se procurer une thermopompe. Ils m'ont demandé de vous interroger sur les raisons pour lesquelles les coûts d'inspection sont aussi élevés et pourquoi il n'y a pas un incitatif plus important.
Ma dernière question porte sur le programme écoAUTO. Ce programme a été aboli, et je me demande bien pourquoi. Je connais un certain nombre de gens qui s'en sont prévalu, et pour eux, ce programme était une réussite. Pourquoi, dans l'optique de Ressources naturelles Canada, fallait-il éliminer ce programme?
Je vais essayer de répondre à vos trois questions. Tout d'abord, vous avez raison en ce qui concerne les exportations de grumes brutes. Ce dossier relève du , mais j'en ai discuté avec lui, ainsi qu'avec mes autres collègues. , que cette question préoccupe lui aussi, m'en a parlé à plusieurs reprises.
Nous devons être prudents, entre autres, de ne pas provoquer un différend commercial lié à l'application de l'entente sur le bois d'oeuvre. C'est l'un des facteurs dont nous devons tenir compte.
Nous avons eu des discussions avec la province. Je sais qu'au terme de l'entente sur le bois d'oeuvre, il était possible de négocier pour régler ce problème, mais comme je l'ai dit, c'est le qui est chargé de ce dossier.
Ce que nous essayons de faire entre autres au sein du secteur forestier... Vous avez parlé de la fermeture de vos scieries. Nous savons quel problème cela pose, partout au Canada, surtout dans les petites villes qui ne comptent que sur une seule industrie. C'est pour cette raison que le a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars dans la Fiducie pour le développement communautaire, afin qu'il y ait des fonds pour aider ces collectivités, ces familles, ces travailleurs. C'est sans parler de l'argent que nous investissons dans l'innovation pour le secteur forestier et la recherche de nouveaux marchés.
Nous avons à coeur de régler ces problèmes. Nous collaborons avec FPInnovations et l'Association des produits forestiers du Canada, et nous sommes persuadés que le secteur forestier est un élément important de notre économie, maintenant et pour l'avenir.
Je prends néanmoins bonne note de vos inquiétudes au sujet des grumes brutes. Il y a des divergences d'opinion. La province travaille également à ce dossier. Je sais que l'on cherche des solutions. Toutefois, il n'y a pas de panacée. Il ne suffirait pas de cesser d'expédier les grumes pour que les scieries rouvrent leurs portes demain... En fait, toutes ces scieries de l'Île de Vancouver sont les premières à pouvoir acheter chaque grume, avant qu'une seule d'entre elles traverse la frontière vers le Sud. Toutes les scieries canadiennes peuvent acheter les grumes avant qu'elles soient exportées. Il importe d'en prendre note.
Au sujet du programme écoÉNERGIE, si nous avons demandé aux propriétaires de payer les vérifications, c'était pour garantir leur participation. Dans le programme précédent, nous avons constaté que les propriétaires n'avaient pas à payer les vérifications et que bon nombre de gens faisaient faire l'inspection mais ne faisaient pas les travaux par la suite. Nous avons pensé qu'en demandant aux propriétaires de payer au moins les inspections, on pourrait augmenter le montant des subventions, et c'est ce que nous avons fait. Le montant moyen des subventions est d'environ 1 000 $ partout au Canada; certaines subventions sont moins élevées, d'autres le sont davantage. Nous estimons cependant que le programme donne de bons résultats, et la participation est élevée.
Je ne connais pas les détails du programme écoAUTO, si ce n'est que nous avons investi beaucoup d'argent dans le budget pour aider le secteur de l'automobile à innover, pour voir comment nous pouvons travailler de concert avec ce secteur qui est excellent .Nous avons des entreprises de classe internationale qui fabriquent certaines des meilleures voitures au monde. Je sais toutefois que ce secteur traverse une période difficile. Le marché des VUS et des camionnettes s'est à peu près effondré aux États-Unis, et le secteur de l'automobile cherche d'autres débouchés. Les fabricants essaient tous de produire des véhicules moins énergivores, et c'est très bien. Notre gouvernement collabore avec ces entreprises pour garantir leur réussite.
En ce qui concerne le programme écoAUTO, cependant, nous avons jugé qu'il valait mieux investir pour collaborer avec le secteur de l'automobile à la mise au point de véhicules moins énergivores. C'est pour cela que nous avons apporté ce changement.
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Cela ne fait aucun doute. Ce problème ne touche pas seulement le Royaume-Uni, mais aussi des pays comme la Chine, où l'on produit tous les 10 ou 14 jours 1 000 mégawatts d'électricité, surtout à partir du charbon.
Il existe d'énormes débouchés pour le charbon. C'est une croissance que l'on constate un peu partout dans le monde. Une énorme quantité de l'énergie mondiale vient du charbon. Le Canada a la possibilité d'être un chef de file mondial dans la mise au point de cette technologie. Notre ministère fait beaucoup de recherches, ici même, au laboratoire de Bells Corners. Son processus d'oxy-gaz permet d'éliminer à peu près tous les polluants des gaz émis.
Comme je l'ai dit tout à l'heure dans ma déclaration, nous avons consacré 240 millions de dollars à un projet en Saskatchewan, pour construire la première centrale alimentée au charbon au monde qui sera pleinement intégrée et fera la capture et le stockage du CO2. Il existe des centrales au charbon non polluantes, et quelques-unes d'entre elles sont exploitées. Je ne connais pas les détails, mais il y en a quelques-unes. Nous faisons la capture et le stockage du CO2. Par exemple, cela se fait à Weyburn, en Saskatchewan; ses installations sont parmi les plus importantes au monde. Il y a d'autres projets de capture et de stockage du CO2 ailleurs dans le monde.
Dans ce cas-ci, les deux technologies seront réunies pour la première fois. On prévoit une forte croissance. J'en discutais avec mon homologue, le secrétaire de l'Énergie, à Washington. Les États-Unis s'intéressent également beaucoup à cette technologie. C'est un sujet dont discutent également mes collègues de l'Agence internationale de l'énergie.
Pour ma part, je suis convaincu que le Canada peut bénéficier de la mise au point de cette technologie, mais il faut amener cette technologie dans des pays comme l'Inde et la Chine. Nous devons faire tout ce que nous pouvons si nous voulons protéger l'environnement à l'échelle mondiale. C'est là que réside le principal avantage.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nous investissons dans cette technologie. Il existe toutefois un écart économique. Cette technologie est très coûteuse. Les nouvelles technologies causent toujours un écart économique, mais cet écart se comblera au fur et à mesure. On l'a constaté dans le projet Hibernia et dans celui des sables bitumineux. C'est pour cela que nous avons tant hâte que le projet démarre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il y a deux questions qui me troublent, monsieur le ministre. Pour commencer, pourquoi avez-vous opté pour une table ronde de trois heures, sachant que notre comité avait adopté une motion franche et claire invitant le premier ministre à organiser tout un sommet national sur le secteur forestier et sachant que cette table ronde sera insuffisante, compte tenu des voeux exprimés par notre comité?
Nous avons appelé votre bureau pour connaître la liste des invités, et on nous a répondu que cette liste ne peut être rendue publique. On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a ici anguille sous roche, monsieur le ministre.
Nous travaillons depuis de nombreuses semaines à notre rapport, mais il ne sera pas prêt. On aurait pu croire que ce rapport serait la principale raison pour laquelle vous réuniriez tous ces gens, afin qu'ils puissent commencer à examiner l'orientation que nous avons proposé au gouvernement, au lieu de devoir reprendre tout le travail de base que nous avons déjà fait. Ce rapport mettra en place pour nous un programme national et international, pas un programme provincial ou territorial.
Je voudrais donc d'abord savoir pourquoi vous coupez l'herbe sous le pied de notre comité alors que vous saviez ce que nous souhaitions.
Voici ma deuxième question. Notre comité a adopté une résolution pour que 1 milliard de dollars soient investis dans le secteur forestier. Toutefois, le gouvernement a consenti une somme de 330 millions par an et a donné carte blanche aux provinces. Puisque nous avons la possibilité d'exercer une influence en investissant 330 millions de dollars par an, pourquoi ne pas en profiter pour expliquer quels sont les ambitions, les directives et les objectifs du gouvernement fédéral, plutôt que de se limiter à transférer l'argent?
Merci, monsieur le ministre.
Premièrement, en ce qui concerne la table ronde sur la foresterie, la date a été choisie pour coïncider avec la semaine de l'arbre et des forêts. Nous avons pensé que ce serait le moment idéal. Il y aura beaucoup de monde en ville pour la forêt. En fait, le lendemain c'est la journée de la forêt sur la Colline. Sur le plan logistique, cela facilite beaucoup les choses pour certains des invités.
Je serai honnête; je ne savais pas qu'on vous avait dit que vous ne pouviez pas voir la liste des invités, mais permettez-moi de vous dire un mot au sujet de certaines personnes qui ont été invitées. Sans mentionner vous tous autour de cette table, il y a en FPInnovations, un chef de file dans la recherche publique-privée; l'Association des produits forestiers du Canada...
D'ailleurs, nous avons consulté ces deux organismes, qui représentent un large segment de l'industrie et nous leur avons dit : « Nous avons fait du travail et nous pensons qu'il nous faudrait un après-midi; rassemblons des gens, ainsi que des dirigeants syndicaux — des groupes intéressés comme ceux-là. Nous espérons avoir une bonne discussion à cette occasion.
Vous dites que vous vouliez que ce soit le premier ministre qui préside. Personne, et je dis bien personne, ne peut contester l'engagement du premier ministre en matière de foresterie. C'est lui — et j'y reviendrai en réponse à votre deuxième question — qui a mis un milliard de dollars dans la fiducie pour le développement communautaire. C'est lui qui, dans notre tout premier budget, a prévu 400 millions de dollars pour les forêts. Il faut bien reconnaître que le gouvernement précédent n'avait pas pris de tels engagements en matière de forêts.
Nous avons donc affecté des fonds importants. Nous avons travaillé avec l'industrie pour veiller à ce que cet argent soit versé à des organismes qui innovent, qui cherchent de nouveaux marchés, et nous avons pris des mesures aussi pour lutter contre la dendroctone du pin.
Nous travaillons en tant que gouvernement. En toute justice, monsieur Boshcoff, votre parti prétend à la Chambre des communes que le premier ministre travaille en solo. Puis, vous venez ici et vous dites: « Pourquoi est-ce que vous vous occupez de cela; vous êtes seulement le ministre responsable des forêts. Pourquoi est-ce que ce n'est pas le premier ministre qui s'en charge? ».
Nous travaillons en équipe. Nous travaillons vraiment en équipe, le Cabinet au complet, tout comme je travaille en équipe avec mon sous-ministre. Nous nous parlons tous les jours. Nous n'oublions jamais que l'objectif est d'obtenir des résultats et je vous prie de croire que le premier ministre s'intéressera de très près à cette table ronde sur les forêts.
Votre deuxième question était de savoir pourquoi nous avons donné cet argent aux provinces? Nous reconnaissons que l'une des principales difficultés c'est l'effet du ralentissement dans le secteur forestier sur les collectivités. Certains de ces défis sont sans précédent. L'industrie forestière n'avait jamais prévu devoir être concurrentielle avec un dollar au pair. Les mises en chantier aux États-Unis ont diminué de 25 p. 100 alors que ce marché représente de 80 à 85 p. 100 de nos débouchés.
Alors que pouvons-nous faire pour aider ces collectivités? Qui est le mieux placé pour mettre en place des initiatives qui permettront aux travailleurs de s'aider eux-mêmes?
Permettez-moi de finir, Ken. Je vous donne une réponse franche.
Ce sont les provinces. Pourquoi est-ce que nous voudrions exécuter des programmes à l'intention de ces collectivités à partir d'Ottawa? Nous avons donné cet argent aux provinces dans le but d'aider les collectivités frappées par le ralentissement dans ces secteurs de l'économie et, en fait, nous pensons qu'elles sont bien mieux placées que nous pour exécuter ces programmes.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Lunn.
Je ne voudrais pas qu'on s'obstine au sujet des chiffres, mais grosso modo, si on tient compte des contributions qui viennent des autres ministères, le gouvernement investit plus ou moins un milliard de dollars cette année dans l'énergie atomique, pour la sécurité, etc.
Par contre, quand on considère les fonds qui sont placés dans les énergies renouvelables — ne parlons pas des carburants biologiques parce que c'est à part et que je voudrais revenir là-dessus plus tard —, vous décidez d'y mettre 111 millions de dollars. Selon moi, c'est complètement disproportionné parce que cela comprend les éoliennes, le solaire passif pour l'eau, le solaire actif pour l'air, la biomasse de chauffage, la marée motrice, l'hydroélectricité au fil de l'eau — qui s'en vient —, la gazéification des ordures. On parle aussi de la géothermie et dans la géothermie, j'insiste beaucoup pour dire qu'il y a la géothermie de chauffage à petit niveau et la géothermie en profondeur pour faire de l'électricité. Il y a un rapport publié aux États-Unis qui dit — et c'est valable pour le Canada — que d'ici 2050, si on investissait uniquement dans la géothermie en profondeur, on produirait toute l'électricité dont on a besoin avec la géothermie, soit la chaleur qu'il y a dans le sol.
Pourquoi dans ce cas — et je suis certain que vous êtes au courant de ces projets — décidez vous d'y investir 111 millions de dollars et presque 10 fois plus dans le nucléaire. Ne me dites pas où vous placez l'argent, monsieur Lunn; je sais où vous le placez. Dites-moi pourquoi vous n'investissez pas plus dans les énergies renouvelables. Vous nous avez dit tout à l'heure, avec raison, qu'il y a un développement économique important, que la moitié de nos exportations viennent des ressources naturelles et que vous êtes très sensibilisé à l'environnement et à la santé, et tout cela fait qu'on n'a pas besoin d'assurances pour ces choses. On en a besoin pour le nucléaire, mais pas pour cela. Dites-moi pourquoi vous ne mettez pas plus d'argent dans ces énergies renouvelables.
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Merci, monsieur le président.
En toute justice, monsieur le ministre, il faudrait éclaircir une chose. Le comité a été saisi d'une motion au sujet d'une table ronde quelconque, mais le comité ne l'a jamais adoptée. Cela étant dit, je tiens à vous remercier d'avoir pris l'initiative d'organiser une table ronde sur l'avenir du secteur forestier dans notre pays.
Je sais qu'elle va attirer les dirigeants de l'industrie forestière de tout le pays, et je pense qu'elle constituera un bon partenaire pour le rapport que nous allons produire lorsque nous aurons fini d'étudier l'avenir, les défis et les possibilités de l'industrie forestière du Canada. Je pense donc que c'est une heureuse initiative de la part du gouvernement de faire le point sur la situation de l'industrie forestière, à la fois dans le secteur du bois d'oeuvre manufacturé et des pâtes et papiers, en plus des produits à valeur ajoutée que nous en attendons.
Merci pour cela, monsieur le ministre.
J'aimerais parler brièvement de certaines dépenses prévues dans le budget. Bien sûr, vous saviez que j'allais parler de la dendroctone du pin et je vois que vous allez y consacrer 30,8 millions de dollars pendant cet exercice. Pouvez-vous nous donner une idée générale de la façon dont ces fonds vont être dépensés?
Vous voudrez peut-être ajouter un mot au sujet du programme des collectivités forestières qui est si important pour notre industrie. Je pense qu'on a prévu un milliard de dollars pour cette initiative.
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Monsieur le président, puis-je répondre à ces questions?
À l'heure actuelle, le fonds n'est pas utilisé pour financer des projets suite à un appel d'offres. Il s'agit plutôt d'un fonds établi en partenariat avec FPInnovations axé sur quatre ou cinq priorités clés.
Le conseil de FPInnovations regroupe des représentants du secteur de partout au Canada, et des provinces, ainsi que des universitaires. Dans la plupart des régions du pays, des accords de collaboration ont été négociés avec les universités et les provinces, particulièrement axés sur les problématiques régionales.
Par exemple, on élabore activement un programme, à l'heure actuelle, en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador. Pour ce qui est de la Nouvelle-Écosse, je ne suis pas sûr de ce qu'il en est, mais je peux vous dire que nous avons travaillé étroitement avec les sociétés néo-écossaises ainsi qu'avec le gouvernement de cette province. Dans le cadre de ce programmes, nous déterminons les investissements qui se feront dans l'avenir, par exemple, la nanotechnologie, les caractéristiques uniques de la fibre canadienne afin de jouir d'un avantage concurrentiel dans les applications comme la pâte à papier spécialisée ou encore ce qu'on trouve uniquement au Canada, à savoir les abris à base de bois ou les constructions non résidentielles en bois. Nous avons donc différentes priorités, que nous prenons en compte dans l'élaboration de notre programme axé sur l'avenir.
Si certaines de vos entreprises ou organisations ont manifesté un intérêt, je serais ravi de transmettre leur dossier à FPInnovations. Les représentants de cet organisme ont d'ailleurs été très actifs dans leur rapport avec les sociétés à l'échelle du pays.
De plus, dans le cadre de notre programme relatif au bois à valeur ajoutée, en collaboration avec les provinces, le secteur et FPInnovations, nous avons créé des postes de conseillers industriels qui travaillent sur le terrain. Ces personnes se rendent auprès des particuliers — il s'agit surtout de petites entreprises à valeur ajoutée — pour donner des conseils sur le contrôle des processus, sur le marketing et sur les investissements visant à accroître la productivité et la compétitivité.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à la sous-ministre. Le 3 décembre dernier, votre gouvernement annonçait les nouveaux critères d'admissibilité aux incitatifs à la production de biocarburants en vertu du programme écoÉNERGIE d'un montant de 1,5 milliard de dollars. Cette politique, qui vise à faire passer la production d'éthanol de maïs de 212 millions de litres d'éthanol en 2003 à plus de 3 milliards de litres dans les prochaines années, est assez ambitieuse.
Avez-vous fait le bilan énergétique de l'énergie rejetée par la combustion de l'éthanol de maïs versus l'énergie mobilisée pour produire l'éthanol de maïs? Votre ministère a-t-il établi un tel bilan? Si oui, pouvez-vous le déposer?
J'ai été aussi surpris par certaines études démontrant que la production d'un litre d'éthanol requiert 1 700 litres d'eau douce et rejette dans l'environnement 12 litres d'effluents nocifs, dont des pesticides et des engrais.
Vous nous parliez pus tôt d'une directive du Bureau du premier ministre à l'égard de la réglementation. Je vous rappelle qu'une autre directive remontant à 25 ans demande à tous les ministères de réaliser une évaluation stratégique environnementale des politiques, des plans et des programmes du gouvernement fédéral et des ministères.
Avez-vous réalisé une évaluation stratégique environnementale de votre politique d'incitation à la production de biocarburants, plus particulièrement la production d'éthanol de maïs? Existe-t-il une évaluation stratégique environnementale? Si oui, pouvez-vous la déposer au comité?
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Merci, monsieur le président.
Dans un tout autre ordre d'idées, j'aimerais parler de l'Office national de l'énergie. Récemment, l'ONE a donné son aval à deux nouveaux oléoducs — celui d'Alberta Clipper et celui de Southern Lights — qui serviront, d'après la proposition, à transporter du bitume brut vers des raffineries américaines. Certains ont fait valoir que cela pourrait entraîner des pertes d'emplois dans les raffineries du Canada.
Je sais que nous n'avons pas encore cette capacité, mais si nous pouvions nous doter de cette capacité, nous ne pourrions fermer ce pipeline et faire le raffinage ici au Canada, parce qu'une disposition de l'ALENA nous l'interdit.
En outre, il y aura une augmentation considérable de la production de pétrole provenant des sables bitumineux, ce qui fera augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Or, nous savons que la majorité des gaz à effet de serre produits par le Canada proviennent des sables bitumineux.
Il s'agit aussi d'une question de sécurité énergétique: encore une fois, l'ALENA nous interdit de fermer les pipelines et nous oblige à approvisionner un pourcentage donné des marchés américains. Même si nous augmentons les expéditions vers les États-Unis, le pourcentage reste le même, mais les quantités auxquelles ont droit les Américains augmentent.
Comment ce projet d'oléoduc s'inscrit-il dans le cadre des objectifs de Ressources naturelles Canada en matière de responsabilité environnementale, de sûreté et de sécurité — en l'occurrence, de sécurité énergétique — et de compétitivité économique dont a fait état le ministre? Les objectifs de l'Office national de l'énergie diffèrent-ils de ceux de Ressources naturelles Canada et priment-ils sur les objectifs de durabilité de l'environnement?
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Merci, monsieur le président.
C'est une vaste question. J'y répondrai de mon mieux.
Vous savez que l'Office national de l'énergie a le mandat bien précis de passer en revue les projets d'infrastructure, surtout ceux qui traversent des frontières interprovinciales ou internationales et, à ce titre, il s'est penché sur le dossier des pipelines Clipper et Southern Lights. L'ONE n'établit pas la politique commerciale en soi. De plus, comme vous l'avez souligné, nous devons respecter les grands accords commerciaux tels que l'Accord de libre-échange nord-américain.
Il est vrai qu'à l'heure actuelle, la capacité de valorisation et de raffinage n'est pas suffisante pour les quantités de bitume produites à partir des sables bitumineux. Je veux simplement préciser qu'il est vrai aussi que la production de pétrole provenant des sables bitumineux augmente, mais que ces derniers ne représentent pas du tout la principale source de gaz à effet de serre au Canada. C'est la production d'électricité qui est la principale source de gaz à effet de serre au pays, mais il est vrai que les émissions de gaz à effet de serre provenant des sables bitumineux connaissent la plus forte croissance. Le cadre réglementaire Prendre le virage annoncé récemment par le ministre de l'Environnement en traite. Il permettra de réduire les émissions provenant des sables bitumineux.
Comme l'a dit le ministre, les objectifs stratégiques de Ressources naturelles Canada s'articulent autour de la compétitivité économique, du leadership environnemental et de la sûreté et de la sécurité des Canadiens et de nos ressources naturelles. Nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces, car vous vous en doutez, une bonne part du rythme du développement dépend des provinces à qui appartiennent les ressources.
Nous avons toutefois un rôle bien particulier à jouer, ce que nous faisons au ministère et par l'entremise d'agences telles que l'Office national de l'énergie qui prennent leur décision comme le dispose la loi qui les régit. Ces décisions sont prises dans le contexte des accords commerciaux et de nos obligations commerciales.