Nous avons terminé notre dernière séance par un débat sur une motion, débat qui se poursuit aujourd'hui, bien sûr. Toutefois, si vous êtes d'accord, cela ce fera à la fin de la réunion afin que nous puissions entendre les témoins sans plus tarder. D'accord?
Des voix: D'accord.
Le président: Bien. C'est ce que nous ferons. Ce sera plus facile.
Je rappelle aussi aux membres que nous aurons une rencontre avec une délégation du Parlement écossais à 15 h 15, à la pièce 306 de l'édifice de l'Ouest. Immédiatement après la période des questions, ceux qui ont accepté d'être présents devraient se rendre à la pièce 306 de l'édifice de l'Ouest où nous aurons une rencontre officieuse avec la délégation du Parlement écossais. Je vous remercie.
Passons maintenant à notre ordre du jour. Nous tenons aujourd'hui notre dernière réunion sur les possibilités et les défis qui existent dans le secteur forestier.
Nous accueillons, de l'Association des produits forestiers du Canada, Marta Morgan, vice-présidente, Commerce et compétitivité, qui est accompagnée de David Church. Je vous prierais de bien vouloir le présenter avant de commencer votre exposé.
Puis, par vidéoconférence, de Terrace Bay Pulp Inc., Hartley Multamaki, le vice-président, Planification et développement. L'ordre du jour ne l'indique pas, mais il témoignera par vidéoconférence.
Nous accueillons également, de Buchanan Pulp Sales, Pino Pucci, le président et, de Buchanan Lumber Sales, Hal Brindley, le président, et Jonh Adams, le directeur des transports.
Nous entendrons vos exposés dans l'ordre dans lequel je viens de vous nommer, en commençant par l'Association des produits forestiers du Canada et Marta Morgan. Vous avez la parole, Marta.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui.
Je vous présente David Church, directeur du transport à l'APFC. Il est ici avec moi.
Je sais que le président de l'APFC, Avrim Lazar, a déjà participé à vos importantes audiences.
Notre association est l'association nationale du secteur des produits forestiers. Nous comptons des membres d'un océan à l'autre. Nous représentons les producteurs de pâte, de papier et de bois, entre autres, et sommes donc une association assez représentative du secteur.
Nous sommes très heureux d'avoir été invités encore une fois à vous adresser la parole, cette fois-ci sur la question du transport, un enjeu de taille pour nous. Je me concentrerai aujourd'hui sur le transport par rail. Nous vous avons remis aujourd'hui un document en français et en anglais qui reprend mes remarques. Par conséquent, je serai brève pour que vous puissiez nous poser le plus de questions possible.
[Français]
Le secteur forestier est un grand client des chemins de fer; il représente environ 25 p. 100 des recettes totales des sociétés ferroviaires canadiennes. Les coûts de transport sont au deuxième rang en importance parmi les éléments de coûts du secteur.
[Traduction]
Un système de transport par rail économique, efficace et sensible aux besoins des utilisateurs est crucial pour la compétitivité de l'industrie. Comme bien d'autres entreprises du secteur primaire, nos entreprises sont souvent dans des régions éloignées et leurs produits doivent parcourir de longues distances pour se rendre jusqu'au marché. Dans le cas du système ferroviaire en particulier, son efficacité et son efficience sont essentielles pour le secteur et son avenir au Canada. Les nombreux témoins que vous avez entendus dans le cadre de votre étude vous ont décrit à quel point les temps sont durs pour le secteur à l'heure actuelle.
Deux éléments du service ferroviaire sont particulièrement importants: le coût et le service. Je les aborderai séparément.
Nous avons réalisé une étude l'an dernier sur le coût du service ferroviaire pour les sociétés forestières au Canada. En utilisant des méthodologies généralement reconnues, nous avons conclu que le secteur forestier verse chaque année 280 millions de dollars de plus aux chemins de fer — aux deux grandes sociétés, essentiellement — qu'il ne le ferait s'il y avait une véritable concurrence au Canada.
Vous avez probablement vu la semaine dernière qu'une étude semblable commandée par la Commission canadienne du blé a indiqué que les producteurs de céréales déboursent chaque année au moins 175 millions de dollars de plus que ce qu'ils paieraient s'il y avait concurrence.
Cela s'explique par le fait que, au Canada, dans une grande partie de notre économie, surtout notre économie axée sur l'exportation dans les régions rurales, les expéditeurs n'ont accès qu'à une ligne ferroviaire. Or, dans notre secteur, pour expédier 90 p. 100 de leurs produits, les producteurs n'ont accès qu'à l'un des deux chemins de fer de catégorie 1 ou à un chemin de fer secondaire lui-même dépendant d'elles.
En outre, et c'est un enjeu qui préoccupe beaucoup nos membres depuis trois ans, le service ferroviaire comme tel est insatisfaisant. S'agissant du service ferroviaire, deux questions se posent: obtenez-vous les wagons dont vous avez besoin pour expédier vos produits, et les obtenez-vous au moment où vous en avez besoin?
C'est un problème croissant qui revêt de plus en plus d'importance pour nos membres depuis trois ans. Nous avons reçu de nombreuses plaintes à ce sujet de nos membres. Même dans une entreprise de marchandises comme le bois, par exemple, la fiabilité du service et le respect des délais sont de plus en plus importants. Nous avons tous entendu parler de la livraison « juste à temps ». Dans notre secteur, il y a de grands clients en Amérique du Nord, tels que Home Depot, qui n'acceptent pas que vous expédiez votre bois pour le décharger n'importe quand dans leur parc à bois. Ils exigent que vous sachiez combien de votre bois ils ont en magasin, que vous gériez leur stock et que vous puissiez livrer la marchandise quand ils en ont besoin.
Si notre système de transport ne peut offrir ce genre de services, c'est l'expéditeur canadien qui en fait les frais, certainement pas le grand acheteur américain.
Notre association a travaillé d'arrache-pied avec d'autres associations représentant des expéditeurs et des députés de tous les partis. Nous sommes heureux que le projet de loi ait fait l'objet d'un consensus dénué de toute partisanerie et ait ainsi pu être adopté très rapidement par la Chambre des communes et le Sénat. Nous vous en sommes reconnaissants, ainsi que du leadership dont ont fait preuve le gouvernement et l'opposition à ce chapitre. Nous espérons que ce projet de loi fournira aux expéditeurs de nouveaux moyens efficaces de contester les coûts déraisonnables et le mauvais service des chemins de fer.
Le projet de loi contient diverses dispositions qui aideront les expéditeurs à contester les frais accessoires, tels que les frais de carburant et de stationnement, qui s'ajoutent aux frais de base. Les expéditeurs pourront se regrouper pour contester certains de ces frais, ce qui sera avantageux pour eux puisqu'ils pourront mettre ensemble leurs ressources et défendre leurs causes communes. De plus, on a supprimé une disposition de la Loi sur les transports au Canada qui rendait presque impossibles les plaintes concernant la qualité du service.
Dans l'ensemble, nous remercions donc le Parlement d'avoir pris cette mesure positive qui nous met sur la bonne voie. Nous croyons que les modifications qui ont été apportées seront efficaces et supprimeront certains des obstacles qui s'élèvent devant les expéditeurs qui cherchent des recours.
Au moment du dépôt du projet de loi C-8, les ministres des Transports et de l'Agriculture se sont engagés à lancer un examen du service ferroviaire dans les 30 jours suivant l'adoption du projet de loi. Nous avons déjà indiqué aux représentants de Transports Canada quelle forme devrait prendre cet examen et comment il devrait être mené à notre avis.
Selon nous, il est important que cette étude se fasse dans les plus brefs délais, qu'elle se fasse de manière indépendante, et qu'elle soit exhaustive et qu'elle permette la pleine participation des expéditeurs. Nous espérons qu'elle conduira à des recommandations portant sur des mesures pratiques pour améliorer le service ferroviaire.
Dans la mesure où votre comité se penche sur la façon dont le transport influe sur le secteur forestier, nous vous encourageons, monsieur le président, à appuyer cet examen du service ferroviaire et à faire en sorte que cette étude soit complète, exhaustive et indépendante et qu'elle mène à de véritables recommandations.
Il faut toutefois comprendre que le principal problème concernant le service ferroviaire — et ce qui a provoqué la situation difficile dans laquelle se trouvent les expéditeurs — c'est l'absence de concurrence. Je crois que les autres producteurs, qu'ils soient des secteurs agricole, houiller ou autres, vous diront la même chose s'ils se trouvent dans des régions rurales.
Il y a toutefois des solutions, mais pas dans l'immédiat. Un projet de loi vient d'être adopté. Un examen du service ferroviaire se fera sous peu, mais à court terme et à plus long terme, j'estime qu'il faut rouvrir le débat sur les questions telles que les droits de circulation et l'intégration à la loi de dispositions instituant des prix de ligne concurrentiels, des options déjà dans la loi. Tant qu'on n'aura pas véritablement réglé le problème de l'absence de concurrence, les améliorations que nous souhaitons au chapitre du service et des prix ne se concrétiseront pas.
Je m'arrête ici. Merci de nous avoir invités. Je serai heureuse de répondre à vos questions en temps voulu.
J'aimerais commencer en complétant les observations présentées par Martha, avec qui nous sommes entièrement d'accord.
Le 20 juin 2007, Hank Ketcham, président du groupe de travail sur la compétitivité de l'industrie des produits forestiers, a présenté un rapport dans lequel il soulignait que le groupe de travail est formé de cadres de l'industrie en partenariat avec les décideurs de la fonction publique fédérale. L'objectif est de recenser des moyens d'accélérer le renouvellement et l'innovation dans le secteur forestier canadien et de déterminer les gestes à poser par l'industrie et le gouvernement pour obtenir le changement voulu.
On a aussi fait remarquer que les difficultés de l'industrie étaient de nature structurelle, et que si ces difficultés n'étaient pas réglées, elles mèneraient à un déclin soutenu du secteur. Nous sommes aujourd'hui en avril 2008, et la situation prévaut encore.
Un des principaux éléments, parmi les quatre soulignés par le groupe de travail, est l'échec de la politique de transport ferroviaire du Canada à constituer un contrôle de concurrence de la position de force sur le marché des entreprises ferroviaires, ce qui coûte à l'industrie forestière 280 millions de dollars comme Martha l'a souligné. Cela représente à peu près 15 p. 100 de la facture totale de transport de l'industrie.
Le rapport a aussi indiqué que la capacité des entreprises ferroviaires de soutirer une rente de monopole des expéditeurs mine la compétitivité de l'industrie canadienne des produits forestiers. Cette situation touche tout particulièrement la compétitivité au plan des coûts des installations de production qui se trouvent dans les collectivités les plus au nord et les collectivités les plus éloignées. Cela comprend certaines des installations dont nous discutons aujourd'hui.
Nous sommes entièrement d'accord avec les conclusions du groupe de travail et nous croyons que le fait que le gouvernement ait permis une telle concentration d'entreprises est un facteur majeur qui a mené à cette situation.
Nous croyons que ces frais de transport additionnels de 15 p. 100 contribuent à décimer l'industrie canadienne, mais en plus que cela se fait par une limite artificielle de l'offre et que cela va à l'encontre de la Loi sur les coalitions, qui a été remplacée par la Loi sur la concurrence en juillet 1986, conçue pour interdire les monopoles, la publicité mensongère, la collusion dans les soumissions, la fixation des prix, et d'autres moyens qui limitent la concurrence.
Je ne sais pas si vous avez tous reçu un exemplaire de ma lettre de CP Rail du 3 mars. J'espère que oui, mais il existe d'autres questions importantes auxquelles fait face notre industrie aujourd'hui.
Tout d'abord, en raison de la réduction importante de la demande sur presque tous les wagons pour l'industrie forestière — ce qui comprend le sciage, la pâte, le papier, les panneaux OSB, le contreplaqué, etc. — pratiquement chaque secteur fait présentement face à une augmentation des tarifs du transport ferroviaire. Cette augmentation n'est due qu'au fait que les entreprises mettent les wagons en entreposage et ne renouvellent pas les baux, ce qui limite de façon artificielle l'offre et ce qui leur permet d'augmenter les tarifs dans ce système de monopole. À notre avis, cela rend nos activités non concurrentielles et rend impossible notre capacité de vendre et d'offrir des services à nos clients lorsque de telles tactiques sont employées.
En second lieu, notre usine de pâte, qui a récemment repris ses activités, produit l'équivalent de 120 wagons par semaine. Nous avons un plafond absolu et ne pouvons pas commander plus 70 wagons par semaine. CP, qui est la seule ligne ferroviaire jusqu'à l'usine, ne peut pas nous fournir, et nous n'avons pas la capacité de faire venir d'autres wagons à l'usine. Donc, nous devrons tôt ou tard limiter les activités de l'usine aux deux tiers de la capacité, ce qui fera augmenter de façon importante les frais généraux et nous forcera à fermer l'usine une fois pour toutes.
Troisièmement, notre représentant ferroviaire nous a dit qu'il n'était absolument pas question de réduire nos taux, peu importent les conditions du marché. Nous croyons au libre marché. L'offre et la demande devraient déterminer les taux. Ce n'est pas le cas.
Nous aimerions profiter de l'occasion pour offrir notre soutien non seulement à notre industrie mais aussi à l'industrie agricole canadienne, qui mardi dernier a demandé au gouvernement fédéral qu'il procède à un examen complet de ce qu'il en coûte aux entreprises ferroviaires pour le transport des céréales. Les représentants agricoles ont indiqué que « les agriculteurs sont présentement victimisés et exploités par les taux de transport qu'ils subissent pour exporter les céréales ». Comme la plupart des agriculteurs sont obligés d'utiliser la ligne CN ou la ligne CP, cela crée un monopole virtuel sur le transport ferroviaire.
Plus tôt cette année, l'Office des transports du Canada a ordonné que des changements soient apportés au plafond de revenu, ce qui pourrait faire économiser aux agriculteurs des Prairies presque 72 millions de dollars annuellement en frais de transport. L'industrie des produits forestiers demande une intervention semblable pour nous éviter d'avoir à procéder à des réductions et des fermetures en raison de ces pratiques monopolistiques.
Merci.
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Merci, Pino. J'aimerais poursuivre à partir d'ici.
Comme producteur intérieur à Terrace Bay Pulp, nous avons d'autres possibilités, je suppose, mais ce ne sont pas des possibilités satisfaisantes. Une d'entre elles est le transport maritime, et j'aimerais vous en parler pendant quelques minutes.
Nous sommes situés sur le lac Supérieur et nous avons la possibilité d'utiliser la voie maritime. J'aimerais souligner que lorsque nous avons relancé les activités de l'usine, une des solutions — et je crois que les gouvernements provincial et fédéral nous avaient encouragés à le faire — était de chercher des marchés d'exportation de rechange à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Pour atteindre ces marchés de rechange, surtout en Europe, il faut utiliser une combinaison de circulation ferroviaire et maritime ou tout simplement le transport maritime. Le problème avec le transport maritime pour nous, bien sûr, est que le voyage aller-retour entre Terrace Bay, sur le lac Supérieur, et l'Europe coûte à peu près 136 000 $. Il s'agit d'une façon très, très coûteuse de faire des affaires, et les coûts principaux sont pour des choses comme les frais de pilotage. Donc la voie maritime est une option très coûteuse et très difficile pour nous. Cette question doit être étudiée.
Nous dépendons donc énormément du transport ferroviaire, mais nous avons aussi des options de transport maritime. Nous employons aussi des camions, mais cela pose problème car les chargements sont relativement petits, et il coûte cher de voyager de longues distances avec les camions.
Il faut aussi comprendre qu'avec les lignes de chemin de fer, nos concurrents ne sont pas aux prises avec les mêmes problèmes. Ailleurs dans le monde, les entreprises ferroviaires ne se comportent pas de la même façon que les entreprises canadiennes. En fait, elles sont tout à fait disposées à essayer d'être aussi concurrentielles que possible et offrir un plus haut niveau de service quand elles le peuvent. Voilà la situation de nos concurrents. Ils sont donc en mesure d'acheminer leurs produits au marché d'une façon plus rentable et parfois plus efficace que la nôtre.
En conclusion, j'aimerais souligner que le transport ferroviaire, d'un point de vue environnemental et d'émissions de carbone, est un moyen de transport plus approprié que les camions. Chaque tonne de pâte que nous acheminons au marché par transport ferroviaire ou maritime, est une tonne acheminée de façon plus écologique. Nous le reconnaissons, et l'industrie des produits forestiers est une industrie très responsable partout au pays dans ses efforts de réduire les gaz à effet de serre et de contribuer à une réduction des émissions de carbone. Les entreprises ferroviaires ont donc un rôle responsable à jouer, et c'est un rôle que nous, les Canadiens, leur avons donné. Je pense qu'elles doivent offrir un service plus concurrentiel, et plutôt que de constamment augmenter les prix et de constamment réduire les services, elles doivent participer d'une façon plus raisonnable.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais aussi remercier le comité d'avoir accepté de tenir une réunion supplémentaire sur ce sujet, et de m'avoir permis d'inviter les témoins d'aujourd'hui. La question du transport, surtout ce dont nous discutons aujourd'hui, mérite sa propre journée d'étude. Je vous remercie donc encore.
La question des wagons en particulier a atteint son point culminant, je dirais, il y a à peu près six semaines avec une correspondance urgente de Terrace Bay Pulp. Je suis certain que l'APFC est au courant. Cela ne peut pas toucher qu'une seule usine ou une seule activité dans le tout pays.
Pouvez-vous nous donner une idée de l'impact au niveau national, pour que nous puissions le mesurer? Que vous disent les autres exploitants de l'industrie de la pâte en particulier? D'après la longue liste d'activités liées aux produits forestiers que nous avez donnée, il semblerait qu'il n'y a personne qui ne soit pas touché. Nous essayons simplement de comprendre l'ampleur du problème au niveau national.
Je crois que l'APFC et Terrace Bay Pulp pourraient répondre à cette question.
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De notre point de vue, dans nos discussions avec d'autres clients et fournisseurs... C'est pourquoi je fais référence au côté du sciage et à celui des pâtes et papiers et du contreplaqué OSB et tout ça.
Nous avons récemment eu des rencontres et des discussions avec les entreprises ferroviaires et les gens qu'ils fournissent et les clients auxquels nous expédions. La situation est la même partout.
Nous avons une industrie forestière en crise et une réduction de la demande, c'est certain, de la part des usines de papier au Canada, des usines de pâte au Canada, et des scieries au Canada. Dans notre situation, avec les autres, il y a sans doute une réduction de la demande de plus de 50 p. 100 des wagons dont nous avons besoin. Et par-dessus le marché, ils ont annoncé une augmentation du tarif jusqu'à 7 p. 100.
La façon dont ils font cela est de mettre des wagons en entreposage ou en ne renouvelant pas les baux, et donc cela limite l'offre de façon artificielle. Ils se servent de cette tactique pour faire augmenter les tarifs.
C'est ce que j'entends de la part des autres producteurs de l'Ouest dans toutes les industries, que ce soit OSB ou quoi que ce soit dans l'industrie des produits forestiers.
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Oui, c'est un problème que nos membres soulèvent constamment depuis de nombreuses années. Nous avons vu des problèmes particuliers dans l'Ouest, en Colombie-Britannique, par exemple.
En pratique, voici ce qui se passe. Une entreprise demande un certain nombre de wagons, mais ne reçoit pas le nombre demandé, ou les reçoit un jour différent. L'entreprise demande dix wagons par jour, et en reçoit 40 le vendredi. Cela représente un coût énorme pour les entreprises, car elles doivent prévoir des employés pour charger les wagons. Donc elles se préparent pour un horaire de livraison donné, et lorsque cet horaire est modifié, elles doivent assumer les coûts de renvoyer les employés chez eux et de les ramener lorsque les wagons arrivent.
Elles paient aussi des frais qui leur sont facturés par les entreprises ferroviaires. Les entreprises ferroviaires imposent ce que l'on appelle une redevance de stationnement, qui est un frais que l'on doit payer lorsque le wagon n'est pas chargé après 24 heures. Et c'est 24 heures à partir du moment de la livraison, peu importe quand ils l'ont livré, que ce soit lorsque vous l'aviez demandé ou non.
Un des nos membres entrepose présentement sa pâte à l'extérieur à Chetwynd, en Colombie-Britannique., car il ne peut pas avoir les wagons dont il a besoin pour acheminer la pâte à l'extérieur de l'usine.
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Puis-je intervenir brièvement?
Je m'appelle Hal Brindley. Nous avons deux scieries, Longlac et Nakina, et, sur les 700 wagons que nous avons commandés pour ces deux usines, depuis janvier, nous en avons obtenu environ 380, soit moins de 56 p. 100.
Il faut compter non seulement sur l'accès des wagons à l'usine, ce dont Marta a déjà parlé, mais aussi sur le fait que, une fois à l'usine, la compagnie de chemin de fer les gare sur une voie de garage, en attendant d'avoir la place de les évacuer sur la ligne principale. Dans certains cas, nous avons vu des wagons garés devant l'usine, chargés, y rester jusqu'à deux semaines, parce que la compagnie de chemin de fer n'a pas les installations voulues sur ses lignes pour traiter le volume. Et le client a déjà reçu la facture.
C'est ce qu'on constate: 17 jours, 19 jours. Cela figure en noir sur blanc dans le rapport du CN que l'on reçoit chaque jour et qui indique que les wagons sont garés devant l'usine. Le CN n'a donc pas les installations voulues pour nous amener les wagons ou pour les emporter une fois qu'ils sont chargés.
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En termes d'ensemble, par mode de transport dans notre industrie, je dirais qu'on a probablement 70 p. 100 de transport ferroviaire et 30 p. 100 de camionnage. La plupart des produits que nous expédions vont aux États-Unis. Essentiellement, pour faire parvenir le tonnage voulu aux points d'exportation ou aux destinations outremer, il faut l'acheminer aux ports par transport ferroviaire ou par camion.
Dans chaque province et dans l'Ouest certainement, la plus grosse partie des expéditions s'effectue par transport ferroviaire, simplement parce qu'il n'est pas possible de faire venir suffisamment de camions aux usines pour transporter les quantités qu'elles produisent. Presque tout est acheminé par voie ferrée.
C'est la même chose en Alberta. En Saskatchewan, je suppose que c'est la même chose aussi, du fait de la distance des marchés. Du côté de l'Ontario et du Québec, la proportion est probablement moindre: sans doute 60 ou 55 p. 100 des expéditions par voie ferrée, contre 45 p. 100 par camion. Et la même chose dans le Canada atlantique, je dirais.
Ce qu'il faut garder à l'esprit c'est que, du fait des volumes en cause et de la nature du produit, les usines préfèrent les expéditions par voie ferrée. Si elles avaient le choix, elles préféreraient effectuer les expéditions par voie ferrée, du fait des volumes en cause et du produit fabriqué. La difficulté est que les sociétés de chemin de fer ne peuvent pas assurer le service voulu des usines du Québec et de l'Ontario, si bien qu'elles ont recours au camionnage.
J'espère que cela répond à votre question.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins des renseignements apportés aujourd'hui.
Étant la troisième personne à poser une question, j'ai déjà entendu des réponses à certaines des questions que j'avais à l'esprit. Je vais donc enchaîner sur quelque chose qu'a mentionné M. Multamaki. L'aspect environnemental du choix du transport ferroviaire.
Vue l'augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre, nous nous penchons sur toutes les façons possibles de réduire nos émissions partout au pays. Chaque secteur s'efforce de réduire ses émissions, notamment celui de la foresterie, vu que nous voulons pouvoir le présenter comme un secteur de développement durable.
Nous faisons la promotion des produits du bois comme solution de rechange de choix pour construire des maisons et d'autres bâtiments verts. Il est possible aussi que, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, on attribue un coût au carbone, que devra assumer l'industrie.
Quelqu'un a-t-il étudié quels pourraient être les économies ou les coûts si on n'augmente pas le recours au transport ferroviaire ou si cette possibilité n'est pas disponible?
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Je n'ai pas accès à des études de cet ordre. Toutefois, j'aimerais signaler que, d'après les derniers chiffres que j'ai vus pour le Canada, l'industrie des produits forestiers est le seul secteur industriel à avoir atteint les cibles qui avaient été adoptées au titre de Kyoto. En effet, les derniers chiffres indiquaient que nous nous situions à environ 28 p. 100 de moins que la cible en 1990. Nous avons fait un excellent travail pour limiter les gaz à effet de serre.
Ce qui est regrettable, c'est que c'est en bonne partie à cause du ralentissement des activités et des fermetures d'usines ainsi que, indubitablement, de l'application de nouvelles technologies, etc. Je pense qu'il est manifeste, si vous examinez les chiffres, que l'industrie des transports, comme celle de l'électricité, a des effets majeurs sur les émissions de gaz à effet de serre et de carbone.
Si on éliminait l'accès au transport ferroviaire et si on devait avoir recours au camionnage, il y aurait une augmentation importante des gaz à effet de serre, parce qu'il faudrait essentiellement beaucoup plus de moteurs diesel sur les routes pour transporter la même quantité de produits. Le transport par voie ferrée est une option bonne pour l'environnement, parce qu'il permet de déplacer de gros volumes avec des taux d'émission très faibles. On peut en dire autant du transport maritime. Hélas, la voie maritime est ouverte seulement à ceux qui y ont accès et en sont relativement proches. Cela n'avance pas beaucoup les gens de la Saskatchewan ou du Manitoba, sauf s'ils peuvent avoir accès à un port. Permettez-moi de dire que vous soulevez un point essentiel.
Je vis sur l'Île de Vancouver, où nous profitons d'un petit service de train de banlieue. Il est lié à un petit problème en matière de transport , mais la ligne est propriété de la collectivité. Nous l'appelons notre couloir. La collectivité se tourne vers les gouvernements provincial et fédéral pour mettre les voies à niveau. Elles sont vieilles.
On dit que, pour atteindre son plein potentiel, l'industrie forestière, l'une des plus grosses industries de la province, a besoin d'un système de transport ferroviaire efficace. Je trouve intéressant que ce petit organisme le reconnaisse et c'est quelque chose que j'entends cela partout au Canada.
Vous avez dit, je crois, qu'en Colombie-Britannique, c'est surtout par voie ferrée que sont transportés les produits forestiers. Je crois que le gouvernement fédéral a accordé des subventions, dans le cadre du programme contre le dentroctone du pin, pour améliorer la desserte sur l'une de lignes permettant le transport des produits forestiers. Avez-vous des renseignements à ce sujet?
De notre point de vue, la situation est simple: les sociétés de chemin de fer n'ont pas la capacité de répondre aux besoins de l'usine, pas de la façon dont elles gèrent leur actif. Si vous produisez 120 wagons par semaine et qu'on vous impose un plafond de 70 wagons, vous n'avez pas d'autres lignes de chemin de fer et vous n'obtenez pas les biens dont vous avez besoin. Vous êtes contraints soit de trouver une solution de rechange soit d'éliminer une certaine capacité de production de l'usine, ce qui vous rend généralement non concurrentiel.
C'est simple. Nous aimerions que les sociétés de chemin de fer aient la capacité de répondre aux besoins de l'usine ou, si c'est impossible, qu'elles le reconnaissent. Dans ce cas nous devons avoir la possibilité de faire venir d'autres wagons à l'usine et de nous en occuper nous-mêmes.
Mais il est important de souligner que l'incapacité des sociétés de chemin de fer de fournir le matériel voulu est leur façon de faire augmenter les tarifs. Elles réduisent artificiellement ce qui est disponible afin de pouvoir annoncer des augmentations de tarif, année après année. C'est, je crois, leur modus operandi.
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Vous avez demandé quel serait un monde idéal. Lorsque nous commandons des wagons pour notre scierie, parfois nous fonctionnons avec un quart, parfois deux. Nous commandons six wagons par jour. S'ils ne nous amènent pas six wagons, nous avons six chargeurs qui se tournent les pouces. Ils nous les envoient une fois que les chargeurs sont repartis à la maison. Ils doivent être plus cohérents. On nous a dit un million de fois cet hiver qu'ils ne pouvaient plus offrir d'heures de travail. Si c'est le cas, qu'ils embauchent plus de gens pour que nous puissions recevoir cinq wagons par jour.
Ils ont ajouté un aiguillage spécial à Hornepayne pour desservir notre scierie. Les wagons vides sont laissés sur la ligne principale à cet endroit, et un train à partir de l'aiguillage s'occupe de Longlac et Nakina. Un train va à Longlac le matin, tire certains wagons, mais une fois rendu à Nakina, il n'y a plus d'heures de travail, plus de wagons pour Nakina. Et la situation s'aggrave, et nous ne pouvons pas fonctionner de cette façon.
Puis le vendredi soir, alors que le quart de travail de quatre heures est terminé et que tout le monde retourne à la maison pour la fin de semaine, la compagnie de chemin de fer décide de nous livrer 30 wagons. Pour satisfaire nos clients, nous devons payer des heures supplémentaires, et travailler toute la fin de semaine. Puis lorsque nous arrivons le lundi matin pour commencer le travail, il n'y a pas de wagons pour les heures de travail normales.
La situation doit être plus cohérente. Je ne sais pas comment ils pourraient y arriver, mais je pense que s'il y avait plus d'employés... parce qu'on nous dit toujours, comme excuse pour le manque de service, qu'il n'y a plus d'heures de travail.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et je veux remercier tous les témoins d'être présents aujourd'hui.
C'est frustrant, étant donné les conditions économiques dont on entend parler et auxquelles fait face l'industrie forestière, la montée du dollar, le ralentissement dans la construction aux États-Unis, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, et aujourd'hui on entend parler d'un fardeau additionnel. Je pense que l'on parle d'une situation complètement différente, et il est regrettable que le CN et le CP ne soient pas présents aujourd'hui. Je pense qu'ils ont été invités, mais ne sont pas présents.
Je trouve cela bizarre, et j'aurais aimé entendre leur réponse à cette question. Nous disons qu'ils ont la capacité d'ajouter des wagons afin de répondre à la demande de leurs clients. S'ils ont l'infrastructure nécessaire pour le faire, pourquoi est-ce qu'ils ne le font pas? Si ce n'est qu'une question d'augmenter le nombre de wagons, pourquoi est-ce qu'ils ne le font pas? Nous savons comment le monde fonctionne, l'offre et la demande, et si la demande est présente et prête à payer pour ces wagons supplémentaires, pourquoi est-ce qu'ils n'offrent pas ces wagons?
J'aimerais entendre les témoins à ce sujet.
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Bon, d'accord. Je vais donner des précisions.
Comment nous attaquons-nous à la situation? Chaque année, nous utilisons une foule de barges tout au long de la saison de navigation, tant qu'il n'y a pas de glace, depuis le premier jour... Nous sommes déjà en train de préparer nos barges, à cause de tous ces problèmes ferroviaires. L'année dernière, nous avions neuf barges. Nous transportons par barge l'équivalent d'environ 600 wagons, seulement pour traverser le lac et pour stocker le bois dans un entrepôt, afin de réduire notre dépendance envers les compagnies de chemin de fer.
Donc, pour ce qui est d'explorer les solutions maritimes, à l'heure actuelle, en ce moment même, et depuis trois semaines, nous transportons de la pâte de bois, d'une foule de manières, jusqu'à la région de Trois-Rivières, pour qu'un navire puisse aller le ramasser. Cela représente pour nous un coût considérable. Nous avons acheté un entrepôt ici même à Thunder Bay, au bord du lac, et il est actuellement rempli à capacité. En fait, nous utilisons non seulement nos barges de grande capacité mais également nos mini-barges. Nous envisageons de construire un quai à Terrace Bay...
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos interlocuteurs, autant ceux qui sont en ligne que ceux qui sont avec nous aujourd'hui.
Je vais faire suite aux questions de M. Comuzzi.
Hier soir, beaucoup d'entre nous ont assisté à la réunion de l'Association des pilotes. On y a présenté une vidéo sur un réalignement de la voie maritime et la structure des canaux et l'intégration de tout cela à une stratégie nationale des transports.
Nous avons tenté d'entreprendre une analyse et d'élaborer un plan d'action pour aider le secteur forestier. Des voies ferrées ont été abandonnées à des chemins de fer d'intérêt local. Certains ont été concurrentiels, tandis que d'autres, après les investissements, ne sont même pas en mesure de faire un profit raisonnable.
En fait, l'argument des compagnies de chemin de fer elles-mêmes était qu'elles ont abandonné ces voies ferrées parce qu'elles n'arrivaient pas à les exploiter avec profit, compte tenu de l'investissement nécessaire.
Vous avez demandé un examen des services ferroviaires, mais votre argument est que la réalité et la concurrence dictent votre besoin d'obtenir un meilleur service non seulement des chemins de fer, mais de l'ensemble du réseau de transport.
Au lieu d'un examen des services ferroviaires, faudrait-il examiner l'ensemble du secteur des transports et se pencher également sur le transport maritime, le camionnage et la question de la taxe d'accise, par exemple, sur le carburant diesel?
Est-ce que vous n'attendez pas plutôt de la part du gouvernement un programme plus global pour résoudre l'ensemble du problème qui est un élément important influant sur le secteur forestier? Si vous vous intéressez seulement au secteur ferroviaire, n'êtes-vous pas disposé à accepter l'argument des compagnies de chemin de fer selon lequel elles aussi sont coincées dans cette situation difficile face à la concurrence? Elles pourraient vous dire, en signalant leurs profits après immobilisation: « Voyez notre situation, nous ne faisons pas autant d'argent que le secteur du camionnage. Nous n'en faisons peut-être même pas autant que le secteur forestier », après quoi vous n'aboutirez jamais à une solution.
Ma question est celle-ci: Devrions-nous avoir une stratégie globale des transports qui tienne compte, de manière stratégique, des produits forestiers, pour faire ensuite des recommandations applicables aux secteurs maritime, du camionnage et des chemins de fer — qu'est-ce qui servirait le mieux votre secteur?
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Monsieur le président, je pense que le député a soulevé de très bons arguments. Il est évident qu'en bout de ligne, c'est l'efficience et l'efficacité de l'ensemble du système de transport qui sont vraiment à la base de notre succès en tant que nation commerçante.
Il y a également des problèmes dans d'autres domaines des transports, que ce soit les ports, ou encore la capacité, ou encore la concurrence entre les divers modes de transport.
Nous avons appuyé fermement les efforts déployés par les gouvernements successifs, par exemple pour investir dans la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique. Nous croyons que cela ne peut qu'être positif pour notre industrie, pour des raisons évidentes, compte tenu de la totalité des marchandises à destination et en provenance de la côte Ouest.
Cependant, nous croyons que si l'on examine le système dans son ensemble, le principal problème pour nous demeure celui des chemins de fer, simplement parce que c'est la manière la plus faisable et la plus pratique de transporter nos produits, compte tenu de l'emplacement de nos installations et de nos clients.
Je crois donc que c'est pour cette raison que nous concentrons la plus grande partie de nos efforts sur l'amélioration du service et des coûts du transport ferroviaire, étant donné que c'est un élément dominant de notre structure de coût à l'heure actuelle et probablement à l'avenir. Mais il est certain que nous avons participé activement à d'autres efforts pour examiner plus globalement le système de transport et nous reconnaissons que nous sommes également intéressés au système dans son ensemble.
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Au sujet du camionnage, je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit. Il y a suffisamment de concurrence ces jours-ci dans le secteur du camionnage. Nos entreprises sont en mesure de travailler avec les fournisseurs de services de transport par camion pour acheminer les produits de l'usine jusqu'au marché en temps voulu.
Dans le secteur maritime, vous voudrez peut-être vous pencher sur deux ou trois problèmes. On en a mentionné un: le pilotage. L'APFC préconise depuis maintenant bon nombre d'années la commercialisation du système de pilotage. À l'heure actuelle, dans beaucoup de régions du pays, il y a une administration du pilotage qui fournit le service dans les ports. Nous croyons que, comme n'importe quel autre secteur, celui-ci devrait être assujetti à la commercialisation et à la concurrence.
En plus de cela, il y a aussi la Loi dérogatoire sur les conférences maritimes qui, à l'heure actuelle, stipule essentiellement que les transporteurs océaniques ou les conférences maritimes peuvent se concerter et établir les tarifs. Il y a actuellement un mouvement au sein de l'Union européenne visant à éliminer l'immunité antitrust dont jouissent actuellement les conférences maritimes. Nous, à l'APFC, ainsi qu'un certain nombre d'associations du transport maritime, préconisons fermement l'élimination de l'immunité antitrust pour forcer les transporteurs maritimes qui expédient des marchandises par conteneur ou transportent des conteneurs à rivaliser sur le marché de la même manière que nous devons le faire, sans pouvoir se concerter pour établir les tarifs et tout le reste.
Ce sont deux problèmes qui me viennent à l'esprit.
Le troisième que vous voudrez peut-être également étudier est celui des frais de services maritimes qui sont actuellement exigés par le gouvernement fédéral pour les services fournis par les transporteurs maritimes. Ces services comprennent le déglaçage et autres services maritimes comme l'installation de bouées dans les ports et tout le reste. Ces coûts sont transmis à nos membres, nos expéditeurs, en particulier les usines situées sur la côte Est, où il est nécessaire de recourir aux brise-glace, à Terre-Neuve et dans le fleuve Saint-Laurent. Ces entreprises doivent assumer un coût additionnel qui, dans certains cas, atteint 50 cents la tonne. C'est un coût que nous devons assumer et que nous ne pouvons pas répercuter sur le marché.
Dans le secteur maritime, voilà les questions que vous pourriez envisager d'examiner dans l'avenir.
Merci.
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En fait, peut-être me suis-je mal fait comprendre. Je ne proposais pas un plafond rigide ni rien de tel. Nous discutions de ce qui se passait du côté des agriculteurs et de ce qu'on a fait dans ce domaine.
Nous disions que nous sommes d'accord avec les constations de l'APFC et avec la note de Hank Ketchum au sujet des frais de transport additionnels de 15 p. 100 que nous payons à cause du monopole dans lequel nous sommes forcés de fonctionner.
Je ne sais pas comment y remédier, mais d'une manière ou d'une autre, quand la demande baisse sensiblement, cela devrait en général entraîner une baisse des taux, parce que la disponibilité des wagons devrait être plus grande. Exactement au même moment où la demande est en baisse, on a annoncé une augmentation des taux. Cela ne peut se faire qu'en limitant artificiellement l'offre.
Donc, que la solution soit un plafond des taux ou une autre manière de procéder, je ne sais pas, mais je sais que le système actuel ne fonctionne pas.
Si l'on revient deux ans en arrière, abstraction faite de la valeur de la devise canadienne et d'autres éléments de la problématique, partout au Canada, d'un bout à l'autre, le secteur des produits forestiers a été durement touché, a connu des fermetures d'usine prolongées, des réductions d'effectif ou des fermetures définitives d'usine.
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Merci, monsieur le président.
Il serait peut-être bon de rappeler à M. Trost que la veille du débat sur cette motion, le Comité des finances avait déjà adopté sa propre motion. Mme Bell et moi l'avons souligné lors de notre réunion.
On se rappellera aussi que j'avais déposé une motion demandant au gouvernement d'agir en mettant en oeuvre rapidement un plan visant à venir en aide au secteur forestier. À cause d'une compréhension erronée de la traduction, j'ai accepté l'amendement de M. Allen. Celui-ci disait que c'était une bonne recommandation, mais qu'on pourrait attendre la fin du rapport pour proposer des actions concrètes visant à aider le secteur forestier, qui était alors dans une situation de crise majeure.
Cette logique va dans les deux sens. Donc, si ce plan d'urgence peut attendre la fin du rapport, je crois qu'une motion concernant une table ronde, une conférence ou un sommet peut très bien s'inscrire dans un rapport à titre de recommandation.
Ma position ne change pas, monsieur le président. J'invite M. Trost à inscrire sa recommandation dans le rapport que nous étudierons bientôt.
Comme je viens d'une région qui est durement touchée par les problèmes auxquels l'industrie forestière est confrontée, je m'offusque, monsieur le président, du fait que le comité entende tous ces témoins, mais ne soit pas prêt à dire qu'il faut faire immédiatement quelque chose pour aider cette industrie particulière, la deuxième en importance au Canada. L'industrie fait face à de sérieux problèmes qui doivent être réglés.
Deux semaines se sont écoulés depuis que le comité a été saisi de cette question. Nous perdons du temps. Il s'agit d'une industrie. Chacun d'entre nous compte parmi ses électeurs des personnes qui cherchent un emploi, qui ont été mis à pied ou qui oeuvrent dans d'autres industries et qui sont mis à pied, mais nous ne faisons pourtant rien en tant que gouvernement pour corriger la situation.
Cette table ronde ou ce colloque que nous proposons forcerait les gens à agir immédiatement. Nous perdons notre temps à décider s'il devrait avoir lieu ou non. Nous devrions plutôt discuter du mandat que devrait être confié à ce groupe ainsi que la composition de celui-ci. Ce groupe devrait être composé de gens qui connaissent à fond l'industrie forestière plutôt que de députés qui n'ont qu'une connaissance générale de la question.
Nous ne connaissons, monsieur le président, que des problèmes comme celui du transport dont nous avons parlé. Au lieu de nous demander si nous devrions constituer ce comité, nous devrions discuter de son mandat et de sa composition.
J'incite mes collègues à aller de l'avant. La décision vous appartient maintenant. Mais... bonté divine!