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Bonjour à tous. Je suis content d'être de retour.
J'hésite un peu à laisser mon fauteuil de président au vice-président libéral parce que depuis que je suis revenu, il a réussi à trouver pour nous cette salle splendide dans l'édifice du Centre.
Merci de m'avoir remplacé pendant mon absence. Je l'apprécie.
Aujourd'hui, conformément à l'ordre de renvoi du mardi 30 octobre 2007, nous étudions le , loi concernant la responsabilité civile et l'indemnisation des dommages en cas d'accident nucléaire, dont le titre abrégé est Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire.
Nous allons entendre aujourd'hui comme témoins pendant la première heure Murray Elston, président et chef de la direction, et Pierre Guimond, directeur des affaires réglementaires, de l'Association nucléaire canadienne, ainsi que Dermot Murphy, gestionnaire, et Colleen DeMerchant, gestionnaire adjointe, de la Nuclear Insurance Association of Canada, et John Walker, avocat-conseil, du cabinet Walker Sorenson LLP.
Chaque groupe dispose d'un maximum de 10 minutes pour présenter son exposé. Nous allons entendre les témoins dans l'ordre où ils figurent à l'ordre du jour. Ce sera à chaque groupe de décider qui prendra la parole.
Nous allons commencer par l'Association nucléaire canadienne. Monsieur Elston, allez-y.
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Je remercie monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité de m'avoir invité ainsi que mon collègue Pierre Guimond, qui est le directeur des affaires réglementaires de notre association. Je vais vous présenter un bref exposé et nous serons bien sûr heureux de répondre à vos questions ensuite.
L'Association nucléaire canadienne est un organisme sans but lucratif qui a été créé en 1960 pour représenter l'industrie nucléaire au Canada et promouvoir le développement et l'essor des technologies nucléaires à des fins pacifiques. Un de nos principales activités consiste à informer les décideurs. À titre d'exemple, je vous mentionnerai que j'ai remis au greffier aujourd'hui en anglais et en français un de nos documents, dans lequel nous analysons le rapport rédigé par Greenpeace au sujet du tritium. L'analyse de ce rapport que nous avons effectuée sous la direction d'une sommité internationale sur le sujet, M. Osborne, porte en fait sur les aspects sur lesquels l'étude de Greenpeace comporte des lacunes dans son analyse des effets du tritium.
C'est un exemple de ce que nous faisons pour veiller à ce que toute l'information soit accessible au public. Ce rôle est particulièrement utile en ce moment puisque le monde entier envisage de développer l'industrie nucléaire pour produire de l'électricité, résoudre des problèmes médicaux et étudier d'autres questions intéressantes.
Nous vous parlons de cette analyse tout simplement pour que vous connaissiez son existence. Nous vous invitons à la lire, parce que nous voulons rectifier les faits et que nous consacrons une bonne partie de nos ressources pour veiller à ce que vous disposiez de ce genre de document.
Environ 15 p. 100 de l'électricité consommée au Canada, et plus de la moitié dans le cas de l'Ontario, est produite grâce à l'énergie nucléaire, sans polluer l'atmosphère. On compte au pays 22 réacteurs, dont deux en réfection et 18 en service actuellement. Deux réacteurs de la centrale nucléaire de Pickering sont en retrait sécuritaire.
L'industrie emploie quelque 21 000 personnes directement et 10 000 indirectement, qui travaillent dans l'industrie, dans l'administration publique et dans d'autres organismes qui participent aux activités du secteur nucléaire, notamment l'extraction, la concentration et le traitement de l'uranium, la conception et l'exploitation des centrales et des installations nucléaires, l'alimentation publique en électricité jusqu'à l'aérospatiale, la recherche automobile, l'industrie manufacturière, l'ingénierie, les services-conseils et les établissements d'enseignement. Nos activités ne se limitent pas à la production d'électricité, qui est sans doute en ce moment le secteur de notre industrie dont on parle le plus.
Alors que le Canada, et l'Ontario en particulier, s'apprêtent à prendre des décisions urgentes et importantes au sujet de nos futures sources d'approvisionnement en électricité, il est capital que le rôle de l'énergie nucléaire soit bien compris. Notre société doit relever des défis afin que les citoyens aient accès à une électricité fiable et produite à un prix abordable, sans mettre en péril l'environnement. L'énergie nucléaire jouera un rôle encore plus important à l'avenir pour nous aider à atteindre nos objectifs sur le plan économique et environnemental. En 45 ans d'exploitation, le secteur a enregistré d'excellents résultats en matière de sécurité et nous sommes fiers de nos réalisations.
L'industrie nucléaire est déterminée à améliorer constamment le rendement, l'efficacité et la sécurité de ses réacteurs et à apporter une contribution accrue à la prospérité économique du Canada. Notre engagement envers une culture de la sécurité dans tous les secteurs de l'industrie est total. Pour être très franc, nous nous abstiendrons d'exploiter des réacteurs, d'extraire de l'uranium, de traiter le combustible nucléaire, de mettre au point des isotopes médicaux et de gérer le combustible irradié si la sécurité n'est pas et ne demeure pas l'enjeu central pour tous ces acteurs.
Les textes de loi et le processus réglementaire aident l'industrie à appliquer ce que nous sommes déjà déterminés à faire en matière de sécurité. La surveillance de la réglementation est l'un des vecteurs par lesquels nous montrons à la population canadienne l'ampleur de notre engagement à mettre en oeuvre la sécurité avant tout. Et nous le faisons tous les jours.
Les membres de l'ANC ont examiné le projet , Loi concernant la responsabilité civile et l'indemnisation des dommages en cas d'accident nucléaire, qui est actuellement devant le comité permanent. L'association est généralement en faveur de ce projet de loi et du régime de responsabilité amélioré et cohérent qu'il prévoit. Le cadre de responsabilité nucléaire, mis en place par la loi de 1976 au Canada, est fondé sur le principe de la responsabilité absolue et exclusive des exploitants, de l'obligation de se procurer des garanties financières et de l'établissement de limites de responsabilité en matière de prescription et de couverture. On retrouve ces principes dans les lois des États-Unis et en Europe, ainsi que dans d'autres régions du monde. Le projet de loi respecte ces importants principes et il met à jour la loi existante dans plusieurs domaines importants.
Plusieurs sociétés qui sont membres de notre association ont écrit au président du comité, par l'entremise du greffier, pour manifester leur appui au projet de loi, en proposant toutefois quelques changements. Il nous paraît nécessaire d'élargir la gamme des options offertes en matière de garantie financière. Les changements mineurs que nous proposons d'apporter au projet de loi C-5 s'inscrivent dans cette perspective. En bref, la suppression de l'article 25, du paragraphe 24(3) et de l'alinéa 66a) du projet de loi offrirait une plus grande marge de manoeuvre et un plus grand nombre d'options.
C'est pourquoi nous demandons au comité d'envisager la suppression de l'article 25, du paragraphe 24(3) et de l'alinéa 66a) pour les raisons suivantes:
Pour ce qui est des assureurs agréés prévus à l'article 25, nous nous demandons pourquoi il est nécessaire que le ministre désigne comme assureur agréé « tout assureur ou association d'assureurs », étant donné que le Bureau du surintendant des institutions financières assume déjà ce rôle. Les fonctions fondamentales de l'assurance — offrir les polices voulues et un service de règlement des sinistres — sont de nos jours facilement accessibles grâce à des ententes contractuelles, de la même façon que la Nuclear Insurance Association of Canada, ou NIAC, souscrit des contrats pour les garantir. À notre avis, ce paragraphe est superflu et nous proposons qu'il soit supprimé du projet de loi.
Pour ce qui est du « montant maximal de la garantie financière » mentionné au paragraphe 24(3) et à l'alinéa a) de l'article 66, l'ANC estime qu'une plus grande flexibilité financière est nécessaire pour pouvoir accorder la garantie financière stipulée au paragraphe 24(1). Nous estimons en effet que la partie pouvant être fournie sous forme de « garantie financière substitutive » ne devrait pas être limitée. Elle devrait être établie par le ministre, au cas par cas, comme le prévoient les paragraphes 24(2) et 24(4), après avoir examiné si les instruments financiers proposés par chaque exploitant sont adéquats.
La Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires accorde déjà une telle latitude. La limite de 50 p. 100 stipulée au paragraphe 24(3) n'est pas claire et est superflue; c'est pourquoi nous demandons qu'elle soit supprimée du projet de loi, tout comme l'alinéa 66a), qui devient alors redondant.
De plus, dans son libellé actuel, ce paragraphe limitera la souplesse du marché et pourrait avoir un effet négatif sur la gamme des options auxquelles les exploitants d'installations nucléaires pourraient avoir recours. Ainsi, pour eux, le paragraphe 24(3) risque d'entraîner des coûts injustifiables qui seront répercutés sur les actionnaires ou les clients, par les tarifs d'électricité. Les exploitants veulent avoir librement accès à ces produits et à toute la gamme des options offertes aujourd'hui dans un marché désormais arrivé à maturité.
Les membres de l'ANC sont d'avis que, dans l'ensemble, le projet de loi répond aux besoins de la société et reflète une approche équilibrée. Il assure la protection du public en vertu d'un cadre cohérent, explicite et stable, dans lequel toute la responsabilité incombe à l'exploitant et la responsabilité de ce dernier est absolue. Ces principes donnent en outre à la population l'assurance que le gouvernement et les entreprises associées au secteur travaillent de concert avec les exploitants, et c'est pourquoi nous sommes en faveur de ces aspects.
L'ANC tient à souligner les considérations suivantes. Nos membres sont en faveur de porter la responsabilité à 650 millions de dollars, mais leur appui est conditionnel à la possibilité d'obtenir des assurances adéquates et accessibles à des tarifs concurrentiels. Le ministre doit avoir une plus grande latitude pour approuver, dans chaque cas, différentes formules de garantie financière substitutive.
De plus, les membres de l'ANC invitent les membres du comité à voir dans les changements demandés à la loi un préalable à l'adoption de la Convention sur la réparation complémentaire des dommages nucléaires. Si nous voulons être sûrs d'avoir la capacité de construire de nouvelles installations nucléaires et de répondre à l'offre, il faudra travailler prioritairement sur ces aspects qui ne devraient pas être considérés comme mesure prioritaire parmi d'autres par le comité.
Enfin, nous sommes heureux de constater que le ministre Lunn s'est engagé, le 30 octobre 2007, à tenir des consultations pendant le débat de la deuxième lecture. Les membres de l'ANC apprécie ses observations, parce que nous croyons que les règlements constituent un volet important du régime de responsabilité. Le fait de consulter l'industrie nucléaire pour rédiger les règlements contribuera à faire en sorte que ceux-ci soient applicables et solides. L'ANC souhaite offrir son expertise technique au besoin. De même, nous espérons prendre connaissance de l'entente de réassurance du gouvernement pour nous assurer que toutes les lacunes sont comblées.
Nous sommes heureux d'être ici ce matin et de répondre à vos questions.
Monsieur le président.
Je m'appelle Dermot Murphy. Je suis le directeur de la Nuclear Insurance Association of Canada, connue sous le sigle NIAC. Comme monsieur le président l'a fait remarquer, j'ai avec moi aujourd'hui Colleen DeMerchant, gestionnaire adjointe, et John Walker de Walker Sorenson, notre avocat-conseil.
Nous avons remis au comité un document daté du 23 novembre 2007 contenant nos commentaires et j'espère que vous avez, ou aurez très prochainement, la possibilité de l'examiner. Je vais vous mentionner les points suivants pour donner au comité quelques renseignements généraux à notre sujet:
L'Association canadienne des assurances nucléaires a été créée en juin 1958 pour répondre à la nécessité d'offrir une couverture d'assurance appropriée pour l'exploitation pacifique de la technologie nucléaire au Canada. En qualité d'assureur agréé en matière d'assurance responsabilité nucléaire au Canada, tel que prévu par la Loi sur la responsabilité nucléaire, la NIAC fournit la couverture que la loi exige des exploitants canadiens d'installations nucléaires, qui s'élève à l'heure actuelle à 75 millions de dollars. La NIAC est un consortium national qui représente une vingtaine d'assureurs de biens et d'accident, tant primaires que réassureurs, qui exploitent leur entreprise au Canada. Pour les risques supérieurs à ceux que la NIAC peut assumer au palier national, il existe deux autres consortiums internationaux, qui sont des assureurs agréés et qui apportent leur capacité, ainsi que leurs connaissances sur d'autres aspects techniques. Je vais mentionner ces consortiums dans un moment. C'est grâce à ces consortiums que la NIAC a accès à une capacité mondiale qui lui permet de couvrir le risque que représente l'énergie nucléaire.
La NIAC est une association sans personnalité morale et sans but lucratif formée par les membres du consortium canadien de l'assurance nucléaire. Elle offre de l'assurance responsabilité nucléaire. Elle émet des polices en matière de responsabilité nucléaire et inspecte les installations nucléaires. Tout ce travail est exécuté pour le compte de ses membres.
La NIAC fournit également aux exploitants nucléaires canadiens l'accès aux consortiums britannique et américain en matière d'assurance nucléaire. Elle travaille en étroite collaboration avec ces consortiums en leur fournissant des rapports d'inspection d'ingénierie concernant les centrales nucléaires canadiennes et en établissant des taux d'assurance pour ces installations.
Notre association regroupe à la fois des compagnies d'assurance d'origine en matière d'assurance des biens et des accidents ainsi que des réassureurs, comme les sociétés Royal and SunAlliance; Dominion of Canada, Lombard, Zurich, Temple Insurance, une partie de Munich Re et Scor Re. Toutes ces sociétés font partie du consortium canadien d'assurance responsabilité nucléaire. En cas de besoin, il est possible d'avoir accès à une capacité supplémentaire grâce à ce système de consortiums, en ayant recours aux consortiums britannique et américain en matière d'assurance.
Voilà qui termine mes commentaires, monsieur le président.
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Merci d'avoir posé cette question.
Je ferai deux remarques. La première est que nos systèmes de sécurité ont évolué avec les changements technologiques qu'a connus notre industrie. Bien évidemment, nous pouvons maintenant faire davantage avec les systèmes informatisés car ils nous permettent de suivre de beaucoup plus près qu'avant ce qui se passe, et nous avons été obligés de modifier, comme nous devions le faire, certaines centrales existantes en installant de nouveaux systèmes redondants. Dans un certain sens, la prochaine génération de centrales sera plus simple que la première, ce qui est souvent le cas lorsqu'on abandonne une technologie de première génération. Nous connaissons et comprenons mieux la façon dont ces centrales fonctionnent. Nous comprenons mieux les principes scientifiques qui sont mis en application dans la construction de ces unités.
J'estime que l'acquisition de la capacité de surveiller des systèmes extrêmement complexes en ayant recours à l'informatique est une nouveauté très intéressante pour notre société. Grâce à ces mécanismes informatisés, nous obtiendrons des redondances. En outre, si vous regardez les schémas proposés pour le réacteur CANDU avancé, le RCA, par exemple, vous constaterez qu'il est divisé en quadrants de façon à permettre au personnel de travailler, dans le domaine de l'entretien de sécurité, sur un secteur de l'usine sans être obligé de mettre hors service les autres parties du réacteur. On utilise également cette technique dans d'autres modèles de génération d'énergie. Vous constaterez que les redondances sont préservées et que le personnel est davantage en mesure d'agir à distance.
Vous avez également observé, lorsque nous sommes allés à Pickering, par exemple, que l'enceinte de confinement qui entoure ces unités englobait ce que j'appellerais les éléments conventionnels de la centrale. Elle ne protégeait pas uniquement la centrale nucléaire, mais également les parties de la centrale qui produisent l'électricité et où se trouvent les turbines. Grâce à cette simplification, nous allons obtenir des centrales plus simples et plus rentables pour ce qui est des travaux de sécurité qu'il faut accomplir.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais faire un commentaire au sujet de la limite de 650 millions de dollars. La capacité de respecter une telle limite est une question d'offre et de demande. C'est également une question d'expérience, et dans le cas des événements malheureux du World Trade Center du 11 septembre, la capacité mondiale a diminué très rapidement, de sorte que, si nous avions envisagé d'adopter une limite de 650 millions de dollars peu après ces événements, il aurait été difficile — mais peut-être pas impossible — d'obtenir une telle couverture. Le temps a passé et aucun événement malheureux de cette ampleur ne s'est produit, de sorte que la capacité du marché a augmenté. Lorsque nous parlons aux dirigeants du consortium du Royaume-Uni et aux sociétés d'assurance de ce pays de la possibilité de faire passer à un moment donné leur capacité à un milliard de dollars, il est possible de penser, en étant optimiste, que cela serait réalisable.
Vous avez posé une excellente question au sujet de ce que le gouvernement ou d'autres organismes pourraient faire pour inciter les assureurs à intensifier leurs activités dans ce domaine, soit en augmentant le nombre des sociétés qui y sont actives, soit en augmentant la capacité des assureurs. Je mentionnais que pour ce qui est des garanties financières, les sociétés d'assurance ne peuvent s'engager que jusqu'à hauteur de leur limite nette. Il leur est interdit de réassurer le risque financier correspondant au risque nucléaire. Cela empêche les sociétés d'assurance de réassurer par inadvertance leur propre risque. C'est une limite nette. Elle concerne des assureurs qui sont financièrement très solides. De cette façon, il s'agit de fonds qui ne risquent absolument pas d'être utilisés ailleurs, de sorte que les membres du public et les autres organismes sont certains d'être indemnisés correctement.
Pour ce qui est des incitatifs, je n'ai pas vraiment d'opinion à ce sujet, monsieur.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être ici ce matin.
Je vais aborder avec un esprit ouvert la question de l'accord relatif à la garantie financière substitutive. Sur un ton plus léger, Einstein a dit, comme vous l'avez sans doute déjà entendu dire: « L'esprit de l'homme est comme un parachute — il fonctionne mieux lorsqu'il est ouvert ». C'est la raison pour laquelle je tiens à conserver mon ouverture d'esprit.
Je pense qu'il faut féliciter l'industrie du fait que depuis 45 ans, il ne s'est pas commis d'erreur et qu'il n'y a pas eu d'accident, d'après ce que je sais. Il faut féliciter les dirigeants et les exploitants parce qu'ils ont toujours donné la priorité à la sécurité, bien sûr, comme cela doit être. Il y a toutefois le fait que je n'aime pas beaucoup cette possibilité de conclure un accord relatif à une garantie financière.
À mon avis, s'il arrivait quelque chose, je dirais que la meilleure garantie pour que les collectivités et les individus soient correctement indemnisés est une police d'assurance libérée. C'est pour moi la meilleure garantie possible.
Pouvez-vous m'expliquer ce que veut dire exactement l'expression « garantie financière substitutive » concrètement et si vous estimez que ce genre de garantie introduit une grande sécurité en matière d'assurance?
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité permanent.
Je m'appelle Linda Thompson. Je suis la mairesse de la municipalité de Port Hope. Je suis également membre de la Canadian Association of Nuclear Host Communities.
Le président de notre association est le maire Ryan de la Ville de Pickering. Malheureusement, il n'a pas pu venir aujourd'hui. Je représente donc le maire Ryan, et c'est à ce titre que je comparais devant vous aujourd'hui.
Comme cela a été mentionné, M. Wu est le secrétaire-trésorier de notre association et il est également l'agent d'administration principal de la municipalité de Clarington, en Ontario. M. Wu m'aidera à répondre à vos questions.
La Canadian Association of Nuclear Host Communities, également connue sous le sigle CANHC, comprend 10 municipalités situées en Ontario, au Québec, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Ces municipalités sont fières d'accueillir diverses installations nucléaires, notamment des centrales nucléaires, des centres de recherche et des industries nucléaires, qui jouent un rôle essentiel dans la production d'électricité au Canada. Toutes ces entreprises contribuent également à la prospérité et à l'expansion économique de nos collectivités.
Les municipalités qui sont membres de notre association et qui sont situées en Ontario sont le comté de Bruce, la municipalité de Clarington, la ville de Deep River, la région de Durham, la municipalité de Kincardine, la ville de Pickering et la municipalité de Port Hope. Au Québec, il y a la ville de Bécancour; au Nouveau-Brunswick, la ville de Saint-Jean et au Manitoba, le district de Pinawa.
Premièrement et principalement, je dirais que la CANHC appuie l'objectif général recherché avec le . Ces dernières années, notre association a régulièrement invité le gouvernement à augmenter l'assurance responsabilité et les limites d'indemnité pour les installations nucléaires, et elle est très heureuse que le gouvernement ait pris une mesure très positive qui va dans cette direction.
Plus précisément, nous sommes très satisfaits de voir que le projet de loi C-5 contient trois éléments très importants, à savoir l'augmentation de l'assurance responsabilité que doivent avoir les exploitants de centrale nucléaire, la capacité de mettre sur pied un tribunal pour le règlement ordonné des réclamations et, bien sûr, la révision régulière du montant de la couverture d'assurance exigée.
Notre association appuie d'une façon générale ces dispositions et nous estimons qu'il serait bon de les renforcer de la façon suivante. Premièrement, au sujet de la limite de responsabilité, notre association estime que la limite de 650 millions de dollars n'offre pas une couverture suffisante, en particulier pour les installations nucléaires situées dans les régions où la population est dense, comme dans la ville de Pickering, où près de 80 000 personnes vivent dans un rayon de 10 kilomètres du réacteur de Pickering.
Ce montant de 650 millions de dollars représente un peu plus de 8 000 $ par personne, un montant tout à fait insuffisant en cas de désastre nucléaire. Nous savons qu'il existe des normes en matière d'indemnisation établies dans les collectivités européennes, mais nous invitons le comité à tenir compte des défis particuliers auxquels font face les collectivités qui accueillent en leur sein des installations nucléaires.
Deuxièmement, il paraît raisonnable de confier à un tribunal le traitement des demandes d'indemnisation; nous demandons cependant que ce tribunal soit totalement indépendant et que la loi ou le règlement prévoie un délai dans lequel toutes les demandes d'indemnisation doivent être traitées, de façon à éviter de pénaliser davantage les sinistrés.
Enfin, nous demandons que le projet de loi C-5 envisage la révision régulière du montant de la couverture d'assurance, au moins tous les cinq ans. Nous comprenons et appuyons la raison d'être de ces révisions régulières; nous proposons toutefois que le projet de loi C-5 prévoie l'indexation annuelle automatique de la couverture et qu'il soit procédé à une révision plus approfondie tous les cinq ans.
Outre les commentaires qui précèdent, notre association souhaite que le projet de loi précise l'indemnisation à laquelle ont droit les communautés qui accueillent des installations nucléaires. Nous savons tous que dans le cas, peu probable, d'un accident nucléaire majeur, ces municipalités vont devoir réparer les dommages causés aux édifices et à l'infrastructure municipale, comme les routes, les ponts, les usines d'épuration d'eau et de traitement des eaux usées, ou les réparer; il y a le coût énorme des services d'urgence comme la police, les pompiers, les services paramédicaux ainsi que les coûts reliés à l'évacuation de la population, aux abris d'urgence et aux efforts de sauvetage; ainsi que le préjudice économique très important que subiront les résidents et les entreprises qui ne reviendront sans doute pas dans la municipalité après un accident nucléaire, compte tenu de la couverture médiatique inévitablement négative accordée à un accident nucléaire.
Nous pensons qu'un accident de ce genre ternira gravement l'image de la municipalité d'accueil et nous ne pensons pas que le projet de loi C-5 en tienne compte. C'est pourquoi le projet de loi C-5 devrait clairement reconnaître le droit à l'indemnisation de toutes les collectivités qui accueillent des installations nucléaires et veiller à ce qu'on leur reconnaisse le droit d'obtenir le remboursement des pertes pécuniaires et économiques découlant des dommages causés par un accident nucléaire.
En résumé, notre association appuie le projet de loi C-5 et invite instamment le comité à examiner sérieusement notre demande, qui consiste à renforcer diverses dispositions du projet de loi pour veiller à ce que nos résidents, nos entreprises et les municipalités d'accueil soient indemnisés, rapidement et équitablement, pour les dommages pécuniaires notamment qui peuvent résulter d'un accident nucléaire.
Je vous remercie de nous avoir donné la possibilité de vous présenter notre point de vue sur le projet de loi C-5. Nous serons en outre très heureux de répondre aux questions que vous voudrez bien nous poser, monsieur le président.
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Bonjour. Je m'appelle Shawn-Patrick Stensil et je suis responsable de la campagne Climat et Énergie pour Greenpeace Canada. Je vais faire ma présentation en anglais, mais je serai heureux d'entendre vos questions en français.
[Traduction]
Je remercie le comité de me donner la possibilité de vous présenter un exposé aujourd'hui.
Dans ces dix brèves minutes, je vais vous parler des trois aspects généraux qui préoccupent Greenpeace pour ce qui est un projet de Loi sur la responsabilité et l'indemnisation en matière nucléaire.
Premièrement, les modifications qui ont été apportées à cette loi montrent bien comment les décisions en matière de politique nucléaire sont prises au Canada. J'invite le comité à examiner de plus près ce projet de loi, ainsi que les autres politiques nucléaires qui sont adoptées en secret.
Deuxièmement, j'aimerais remettre en question l'opportunité d'adopter la Loi sur la responsabilité nucléaire et aborder certains aspects particuliers du projet de loi qui nous préoccupent.
Troisièmement, j'aimerais soulever la question du hiatus qui existe entre la Loi sur la responsabilité nucléaire et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale sur le plan du terrorisme nucléaire.
Premièrement, pour ce qui est de la Loi sur la responsabilité nucléaire comme un exemple de la façon dont sont élaborées au Canada les politiques dans le domaine nucléaire, j'aimerais inviter le comité à examiner de façon plus approfondie ce projet de loi et à demander à plusieurs intéressés qui ne font pas partie de cette industrie ce qu'ils pensent de ce projet de loi et de la façon dont il a été préparé.
Je mentionne à titre d'information qu'en janvier 2006, Greenpeace Canada a présenté une pétition au commissaire fédéral à l'environnement au sujet de l'omission de la part de Ressources naturelles Canada de présenter des modifications à la Loi sur la responsabilité nucléaire. Cette pétition faisait suite à deux pétitions présentées antérieurement par un groupe de citoyens appelé Citizens for Renewable Energy, à qui Ressources naturelles Canada avait déclaré qu'il présenterait des révisions d'ici la fin de 2005.
J'ai demandé au greffier de remettre aux membres du comité des copies de cette pétition.
Dans la pétition, nous citons de nombreux documents que Greenpeace a obtenus par le biais de l'accès à l'information, qui indiquent que Ressources naturelles Canada s'est intentionnellement abstenu de consulter les intéressés extérieurs à l'industrie, comme la Ville de Toronto et les groupes environnementaux, au sujet de la révision de la Loi sur la responsabilité nucléaire, qui est à l'étude aujourd'hui, alors qu'il a « fait appel à de vastes consultations au sein de l'industrie nucléaire ». D'autres pièces de correspondance montrent que, malgré le fait que la population exige depuis longtemps que cette loi soit révisée, l'industrie nucléaire a informé le gouvernement qu'elle n'était pas favorable à une révision de cette loi — probablement pour des raisons d'opportunisme politique; je n'en suis pas certain.
Il est bon de noter qu'en 2003, Ressources naturelles Canada a fait adopter assez rapidement ce que l'on a appelé le projet de loi à l'époque, qui modifiant la loi antérieure, pour répondre aux besoins de Bruce Power — une société nucléaire privée constituée depuis 2000 —, qui avait pour but d'indemniser les investisseurs qui examinaient la possibilité d'investir dans ce projet. Ce ministère a fait rapidement adopter ces modifications, mais s'est abstenu de présenter des modifications plus importantes.
Tout ceci pour dire que cette loi a été préservée pendant de nombreux années sans être modifiée pour répondre apparemment aux désirs de l'industrie nucléaire. Ressources naturelles Canada a intentionnellement évité de consulter la population et les intéressés extérieurs à l'industrie, probablement parce qu'une telle consultation soulèverait un certain nombre de questions graves pour l'industrie nucléaire: premièrement, les risques d'accident et, deuxièmement, les subventions qu'accorde de façon implicite cette loi.
À titre de recommandation pour le comité, j'inviterais celui-ci à examiner ce projet de loi de façon plus approfondie et à demander les avis et les points de vue de personnes qui ne font pas partie de l'industrie. C'est l'industrie nucléaire qui crée ce risque; les Canadiens sont ceux qui subissent ce risque, comme le prévoit implicitement cette loi, et ils ont le droit d'être consultés à ce sujet.
J'aimerais maintenant parler de la raison d'être de la Loi sur l'indemnisation nucléaire et de certains aspects particuliers de la loi qui nous préoccupent.
J'aimerais dire au comité que le fait que ce projet ait été présenté indique que l'industrie nucléaire n'a pas encore réussi à devenir une industrie viable et indépendante, malgré tous les efforts déployés pendant des années pour y parvenir et les nombreuses subventions qu'elle a reçues. Les premiers régimes de protection nucléaire ont été mis sur pied dans les années 1950, et l'idée était à l'époque de donner à cette industrie un certain délai pour montrer qu'elle était viable. Les États-Unis ont adopté la loi Price-Anderson. Cela fait maintenant 40 ans que nous renouvelons ces lois, parce que l'industrie n'a jamais réussi à obtenir la confiance des compagnies d'assurance afin de pouvoir exercer ses activités de façon tout à fait indépendante, en se passant de ces lois.
On a évalué qu'au Canada, la limite de responsabilité actuelle revient à accorder une subvention d'environ un à quatre cents par kilowattheure. Comme je le mentionne dans ma pétition destinée au vérificateur, Greenpeace a également découvert qu'après le 11 septembre, le gouvernement fédéral a commencé à assumer l'augmentation des coûts d'assurance correspondant à une couverture à l'égard du risque que représente le terrorisme pour cette industrie. Le gouvernement a déclaré que son intention était d'éviter que les fortes augmentations des primes d'assurance nuisent à la compétitivité des centrales nucléaires dans un marché de l'électricité déréglementé. Que représente ce coût? Il est d'environ 200 000 $.
On ne peut que s'interroger sur les raisons qui justifient une telle subvention. Pourquoi est-ce que les Canadiens et l'environnement en général devraient-ils être soumis à des risques qui sont supérieurs à la capacité du marché de l'assurance? Cela va à l'encontre du principe du pollueur-payeur qui, je le rappelle au comité, a été ratifié par le Canada lorsqu'il a signé de nombreuses conventions internationales. Ce sont les Canadiens qui seront obligés d'assumer les coûts et les risques d'un accident nucléaire. Il est inacceptable d'accorder une telle subvention à cette industrie.
J'aimerais maintenant aborder un certain nombre de points particuliers, parce que je pense qu'il ne me reste plus beaucoup de temps.
Premièrement, pour ce qui est de l'augmentation de la limite à 650 millions de dollars, il faut dire que cette limite n'est pas fondée sur une prévision des coûts d'un accident nucléaire, mais sur ce que le secteur mondial de l'assurance a admis pouvoir assurer. Il est bon de noter qu'une étude effectuée en 2006 par le gouvernement fédéral au sujet des coûts qu'occasionnerait un attentat à la bombe sale dans le centre-ville de Toronto, qui libérerait une petite quantité de radiations dans un secteur de quatre kilomètres carrés, avait conclu que le coût occasionné par un petit accident de ce genre s'élèverait à 24 milliards de dollars. Nous sommes très loin de ce qui a été dit au comité aujourd'hui au sujet des coûts correspondant à la libération accidentelle d'une petite quantité de substances radioactives sur un site nucléaire. Il est difficile de comprendre dans ce cas comment la limite imposée par le projet de loi pourrait couvrir les dommages causés par la libération d'une petite quantité de substances radioactives, et encore moins de ce que coûterait au Canada un accident du genre de celui qui s'est produit à Tchernobyl — possibilité que le gouvernement fédéral a complètement écartée.
Comme je l'ai mentionné dans ma pétition destinée au commissaire à l'environnement, Greenpeace s'inquiète de la qualité, de la rigueur et de la transparence des études de risque effectuées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, des études qui sont utilisées pour affirmer qu'il est impossible qu'un accident comparable à celui de Tchernobyl puisse se produire. Je n'ai pas suffisamment de temps pour examiner cet aspect en détail, mais j'invite le comité à le faire.
Greenpeace estime que cette limite de responsabilité est insuffisante et que rien ne devrait empêcher le comité de recommander que cette limite soit supprimée, comme l'a fait l'Allemagne. Il sera toujours possible d'assurer le risque jusqu'à 650 millions de dollars, de supprimer la limite et d'examiner ensuite les autres options qui ont été mentionnées ce matin, comme la constitution d'un fonds de réserve pour ce secteur, de façon à internaliser davantage les coûts qu'occasionne l'industrie nucléaire.
J'aimerais soulever une deuxième aspect, celui de la période d'indemnisation des victimes, qui est portée de 10 à 30 ans. Le projet de loi doit tenir compte de la nature des accidents nucléaires. Les conséquences de l'exposition à des radiations, comme le cancer et les dommages génétiques, se font sentir très longtemps après l'accident et il est parfois difficile de retracer l'origine des dommages subis ou de les attribuer à un accident nucléaire. L'obligation d'établir un lien de causalité est bien évidemment une source de préoccupation, puisqu'on parle d'une période de prescription proposée de 30 ans. Par exemple, s'il faut 10 ans pour établir un lien entre des émissions radioactives et disons un effet ressenti par la génération suivante, alors il est évident que cette prescription de 30 ans est trop courte pour les victimes. Cette période devrait être prolongée.
Enfin, j'aimerais soulever une question que j'ai abordée dans ma pétition, qui concerne le hiatus qui existe dans les lois fédérales entre la Loi sur la responsabilité nucléaire et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. La première loi exclut les dommages et les coûts découlant d'un accident nucléaire causés par le terrorisme. Implicitement, cela veut dire que ce sont nous, les Canadiens, qui assumons les risques découlant d'un tel acte de terrorisme. Si c'est bien le cas, nous devrions avoir la possibilité d'évaluer quelles sont les conséquences potentielles d'un tel acte et d'en parler publiquement. La Loi canadienne sur l'évaluation environnementale pourrait offrir un forum où pourraient avoir lieu ces discussions. Au cours des audiences d'évaluation environnementale concernant les projets nucléaires qui ont été tenues précédemment, comme celles qui concernaient le prolongement de la durée de vie de Pickering B, Greenpeace a demandé que la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale tienne compte des attaques terroristes. La Commission canadienne de sûreté nucléaire a répondu que la LCEE n'imposait pas cette obligation et que, par conséquent, elle n'était pas tenue d'examiner cet aspect.
Je mentionne à l'intention de la Commission canadienne de sûreté nucléaire qu'aux États-Unis, l'année dernière, une cour fédérale ainsi que la Cour suprême ont ordonné à la U.S. Nuclear Regulatory Commission de tenir compte des effets sur l'environnement d'une attaque terroriste dans leurs décisions en matière d'attribution de permis. Il serait souhaitable de modifier nos lois canadiennes en ce sens, pour que les personnes qui assument ces risques sachent au moins combien cela risque de leur en coûter.
Je crois que mes dix minutes sont écoulées.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Madame Thompson, le gouvernement du Canada déboursera environ 520 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour corriger les erreurs du passé au chapitre des contaminations radioactives. Votre municipalité est probablement visée par cette mesure. Cette année, on va octroyer 100 millions de dollars de plus à Énergie atomique du Canada limitée pour développer le CANDU. Votre municipalité accueillera une centrale nucléaire, et vous devrez accroître la sécurité en ayant recours à des pompiers ou à des gens pouvant administrer les premiers soins. Beaucoup de frais sont encourus par une province ou une ville qui accueille une centrale nucléaire.
Vous nous avez donné une image très percutante en disant que pour la ville de Pickering, par exemple, la somme de 650 millions de dollars équivaudrait à 8 000 $ d'indemnité par personne. Vous n'avez pas chiffré l'indemnité, mais d'après vous, une somme de 650 millions n'est vraiment pas suffisante.
Êtes-vous prête à dire qu'il est assez injuste que les Canadiens paient, au moyen de leurs impôts, le surplus de l'indemnité en cas d'incident nucléaire? Qu'avez-vous à proposer concernant le tribunal? Cette question m'a beaucoup interpellée, mais malheureusement, on n'a pu approfondir les articles de loi avec les fonctionnaires.
Si la municipalité de Port Hope, par exemple, faisait une demande d'indemnisation au tribunal pour des pertes liées à son réseau d'aqueduc ou à ses biens publics, je ne sais pas si elle serait accueillie. Avez-vous des suggestions à faire à ce tribunal? Vous avez dit qu'il était indépendant, mais pensez-vous que les municipalités pourraient avoir droit à une indemnisation?
J'aimerais vous fournir quelques renseignements. La municipalité de Port Hope est une des plus anciennes collectivités nucléaires au Canada, puisqu'il y a une usine — Cameco Corporation — une raffinerie, qui s'y est établie dans les années 1930.
À l'heure actuelle, en raison des pratiques commerciales utilisées dans les années 1930 jusqu'aux années 1950, il y a du matériel radioactif dispersé dans tout notre secteur urbain. En fait, tout mon secteur urbain est en train d'être déclassé, si je peux m'exprimer ainsi. Ce processus, qui va également toucher une petite partie de la collectivité de Clarington, notre voisine, va coûter 260 millions de dollars au gouvernement fédéral, parce que c'était au départ une société fédérale.
Cela dit, est-ce que je pense qu'un montant de 8 000 $ est insuffisant? Comme municipalité, nous ne pensons pas qu'un montant de 650 millions de dollars soit suffisant dans le cas peu probable où il y aurait un accident. Personnellement, je ne pense pas qu'il devrait y avoir de plafond.
Pour ce qui est de faire payer les dommages par les Canadiens, je pense que l'idée d'un fonds de réserve et d'une assurance sont des aspects très importants, si l'on veut éviter que cette responsabilité retombe sur les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux.
Pour ce qui est des tribunaux, j'estime personnellement qu'ils devraient être indépendants.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus aujourd'hui. C'est une question très importante pour notre pays.
Vous avez soulevé certaines préoccupations, qui sont partagées, je crois, par de nombreux Canadiens, pour ce qui est de l'indemnisation. Je ne sais pas combien valent les maisons à Pickering ou dans les autres collectivités, mais j'imagine que leur prix est semblable à celui des autres maisons au Canada: très élevé. Huit mille dollars par personne n'est pas une somme suffisante lorsqu'il faut quitter sa maison et qu'on a perdu toutes ses possessions. Ce n'est vraiment pas beaucoup.
Nous avons négocié des ententes commerciales avec les Amériques, et avec les États-Unis en particulier, qui prévoient que, si nous adoptons une loi qui nuit à la capacité des entreprises de faire des bénéfices et à leurs activités commerciales, alors nous sommes tenus de les indemniser pour les pertes de revenus futurs.
Je suis curieuse de savoir si vous pensez que ce principe devrait être intégré à la loi d'indemnisation. Madame Thompson, vous avez mentionné que la perception négative associée à un accident nucléaire ferait fuir les entreprises pendant des années, peut-être pour toujours. Si vous aviez une entreprise et qu'elle était fermée, vous perdriez votre revenu, et il n'y a rien qui vous indemnise pour la perte de revenus futurs. Si ce principe est bon pour les ententes commerciales, pourquoi ne serait-il pas bon pour les entreprises canadiennes?
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Je n'ai pas émis d'opinion sur ce point.
Si ma mémoire ne me trompe pas, les conventions européennes ont été modifiées après 2001 pour ce qui est de la responsabilité en cas d'attaque terroriste. Il faudrait que je vous le confirme.
Je disais qu'avec la Loi sur l'indemnisation nucléaire proposée, les exploitants de centrale nucléaire ne seraient pas responsables des préjudices économiques découlant d'un tel événement. Je disais que si les Canadiens doivent assumer les coûts de ces répercussions, il faudrait qu'il y ait une instance qui leur permette de les évaluer et d'avoir une discussion sur la question de savoir si ces coûts sont socialement acceptables et s'il existe d'autres méthodes qui pourraient réduire ce risque.
Je proposais de modifier les règlements adoptés aux termes de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale pour rendre obligatoire l'évaluation des événements terroristes et des répercussions environnementales, parce que cela ne se fait pas à l'heure actuelle au Canada. J'ai fait remarquer qu'aux États-Unis, la Cour suprême avait décidé que le NRC devait exiger une évaluation des répercussions environnementales avant d'accorder un permis aux nouvelles installations.
M. Ouellet a mentionné l'exemple d'une attaque terroriste qui viserait des sites d'enfouissement à sec de déchets, qui ne sont pas à l'heure actuelle très bien protégés, parce que la plupart de ces sites ont été construits avant le 11 septembre. Avant d'accorder un permis à une nouvelle installation de ce genre, aux États-Unis, on évaluerait l'ampleur de ces coûts. Cela permet à la population de comprendre la nature du danger et de décider s'il est socialement acceptable. Cela constitue également un forum où l'on peut parler de ce qui pourrait être fait pour réduire ces répercussions sur l'environnement — devrions-nous renforcer ces édifices?
C'était là mes commentaires.
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C'est une excellente question, parce qu'elle soulève un aspect que j'ai oublié de mentionner dans mon exposé.
Comme je l'ai déclaré, j'ai déposé une pétition auprès du commissaire à l'environnement. On avait déjà présenté de nombreuses pétitions, dans le but d'essayer d'amener les gouvernements précédents à déposer ce projet de loi. Le jour où j'ai reçu ma réponse du commissaire à l'environnement — je crois qu'il doit répondre dans un délai de trois mois —, j'ai reçu un appel d'un des partis de l'opposition qui me demandait pourquoi la Loi sur la responsabilité nucléaire avait été déposée ce même jour.
Je dirais à ce sujet, pour la gouverne du comité, que cela montre qu'il nous faut quelqu'un comme le commissaire à l'environnement, à qui l'on peut demander des choses et faire aboutir des projets.
Je mentionnerais une autre chose, en réponse à votre question, c'est que j'ai pris connaissance des ordres de renvoi. Cette loi a été adoptée il y a de nombreuses années sous un gouvernement antérieur, et une des choses qui était noté est que la révision de cette loi exigerait peut-être à un large débat public sur l'avenir du nucléaire au Canada. C'est une chose que les gouvernements précédents et le gouvernement actuel n'ont pas faite, et c'est une chose, comme je l'ai mentionné dans mon exposé, à laquelle le comité devrait probablement réfléchir parce qu'il existe d'autres décisions, comme la privatisation d'EACL, et des études qui ont également commencé sous des gouvernements antérieurs, qui sont encore une fois analysées en secret, et votre comité pourrait contribuer à demander à RNCan de rendre des comptes de cette façon. J'espère que les membres du comité considéreront que c'est leur rôle de le faire.