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Bonjour, tout le monde.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le comité se réunit aujourd'hui pour étudier, au cours de la première heure, les possibilités et les défis uniques qui existent pour l'industrie forestière.
Nos témoins d'aujourd'hui sont Cassie Doyle, sous-ministre des Ressources naturelles, et Jim Farrell, sous-ministre adjoint, Service canadien des forêts. Bienvenue à vous deux.
Madame Doyle, je crois comprendre que vous allez présenter un exposé de huit minutes.
Auparavant, j'aimerais lire un court passage de La procédure et les usages de la Chambre des communes, que l'on trouve aux pages 863 et 864 :
Une attention particulière a été accordée à l'interrogation de fonctionnaires. L'obligation faite aux témoins de répondre à toutes les questions posées par un comité doit être mise en équilibre avec le rôle que jouent les fonctionnaires lorsqu'ils donnent des avis confidentiels à leur ministre. La tradition veut qu'on envisage ce rôle par rapport à la mise en oeuvre et à l'exécution de la politique gouvernementale, plutôt qu'à la détermination de celle-ci. En conséquence, on a dispensé les fonctionnaires de commenter les décisions stratégiques prises par le gouvernement. En outre, les comités acceptent ordinairement les raisons données par un fonctionnaire pour refuser de répondre à une question précise ou à une série de questions supposant l'expression d'un avis juridique, pouvant être considérées comme en conflit avec leur responsabilité envers leur ministre, débordant leur domaine de responsabilité, ou pouvant influer sur des opérations commerciales.
J'ai cru bon de faire cette lecture pour que les membres du comité gardent ces considérations à l'esprit lorsqu'ils interrogeront les témoins tout à l'heure.
Madame la sous-ministre, si vous le voulez bien, je vous invite à présenter votre exposé, puis nous passerons directement aux questions.
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Bonjour, et merci, monsieur le président.
Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Jim Farrell, sous-ministre adjoint responsable du Service canadien des forêts. M. Farrell se joindra à moi pour répondre à vos questions après mon exposé.
C'est un plaisir de comparaître devant le Comité permanent des ressources naturelles, et je suis ravie de pouvoir parler des efforts déployés par Ressources naturelles Canada en vue d'appuyer la pérennité et la capacité concurrentielle à long terme du secteur forestier.
Monsieur le président, je ne vais pas lire toute ma déclaration, mais je ferai plutôt ressortir certains éléments clés pour que nous ayons plus de temps pour les questions. Par ailleurs, avec votre permission, monsieur le président, lorsque nous parlerons dans un deuxième temps de la situation de Chalk River, j'aimerais présenter une brève mise à jour avant que nous passions aux questions.
Alors pour commencer, il ne fait aucun doute que le secteur forestier du Canada contribue pour beaucoup à l'économie du pays. Nos vastes forêts ont permis de soutenir une industrie forestière canadienne d'envergure mondiale et d'en faire une source d'emplois bien rémunérés pour des centaines de localités rurales au pays. Notre industrie est devenue le plus grand exportateur mondial de bois d'oeuvre, de pâte et de papier journal. En 2006, le secteur a contribué pour 36 milliards de dollars au PIB canadien et représentait 10 p. 100 de l'ensemble de nos exportations.
Malgré ces contributions, le secteur forestier fait face à de nombreuses difficultés, avec la croissance marquée de nouveaux concurrents à faibles coûts, un déclin de la demande en papier journal en Amérique du Nord et des dépenses d'investissement limitées en raison de la faible rentabilité. Plus récemment, l'effondrement du marché de l'habitation aux États-Unis, la hausse des coûts de l'énergie et la vigueur du dollar canadien ont contribué à accélérer la métamorphose structurelle de l'industrie sur une grande échelle, donnant lieu à des fusions et à des fermetures d'usines.
La crise des prêts hypothécaires à risque a entraîné en 2007 une chute de 26 p. 100 des mises en chantier aux États-Unis ainsi qu'une baisse de près de 25 p. 100 des exportations de produits forestiers du Canada aux États-Unis. Nous avons également enregistré un effondrement des prix, dû en grande partie à l'appréciation du dollar canadien. Conséquence : une réduction de la production et la fermeture d'un certain nombre d'usines, la perte de près de 30 000 emplois et la perspective d'autres mises à pied, symptômes qui ne font que souligner la nécessité d'une transformation du secteur.
Qu'avons-nous donc besoin? La vitalité future du secteur forestier canadien repose sur l'innovation. Il nous faut trouver de nouvelles utilisations pour la fibre du bois, des produits caractérisés par une valeur accrue plutôt que par de plus grands volumes. Investir dans les innovations, les technologies émergentes et les nouveaux produits pourrait faciliter la transformation du secteur forestier au Canada.
J'aimerais parler maintenant des mesures prises par Ressources naturelles Canada. Le ministère s'est donné pour objectif de doter l'industrie d'une capacité concurrentielle à long terme et il a travaillé de concert avec toutes les parties prenantes du secteur forestier, les instituts de recherche, le milieu universitaire, les spécialistes de l'industrie et les gouvernements provinciaux. La stratégie sur la compétitivité à long terme de l'industrie forestière, d'une valeur de 127,5 millions de dollars, a été lancée l'année dernière. L'innovation est au coeur de cette stratégie.
La principale initiative consiste à regrouper divers éléments du système national d'innovation du secteur forestier et à les harmoniser pour mettre l'accent sur la compétitivité. L'initiative a eu pour résultat la création du plus important partenariat public-privé en R-D au monde, FPInnovations. Cet organisme dispose d'une capacité de R-D de classe mondiale dans les domaines des pâtes et papiers et du transport de produits forestiers. Il consacre environ 20 p. 100 de ses ressources aux technologies de transformation, notamment les bioproduits, les nanotechnologies et les pâtes et papiers de la prochaine génération.
FPInnovations est le porte-bannière de la stratégie sur la compétitivité, mais d'autres initiatives sont en cours au ministère. Nous avons créé le Centre canadien sur la fibre de bois pour valoriser davantage la fibre de bois du Canada. Nous travaillons en partenariat avec l'industrie forestière et les provinces pour élargir nos marchés d'exportation grâce au programme canadien d'exportation des produits de bois, qui contribue à promouvoir les produits de bois canadiens à l'étranger et à faciliter leur exportation vers de nouveaux marchés, comme la Chine et la Corée du Sud.
Chez nous, RNCan contribue à l'expansion du marché du bois destiné à la construction non résidentielle en Amérique du Nord, un marché dont la valeur annuelle peut atteindre jusqu'à 25 milliards de dollars. Nous travaillons avec des petites et moyennes entreprises dans le cadre de notre programme Valeur au bois, qui favorise le transfert de technologies des instituts de recherche aux ateliers de l'industrie manufacturière secondaire de produits du bois.
Le ministère oeuvre aussi à sensibiliser la communauté internationale aux produits canadiens issus de la gestion durable des forêts et à en favoriser l'acceptation. Le programme international de partenariats en foresterie diffuse à l'étranger des renseignements sur les pratiques de gestion durable des forêts au Canada.
Les écosystèmes forestiers du Canada ont toujours été soumis à des changements cycliques découlant d'infestations de ravageurs et de feux de végétation, et le ministère se consacre depuis longtemps aux sciences forestières.
Le gouvernement du Canada a déboursé 200 millions de dollars pour atténuer les effets de l'infestation du dendroctone du pin ponderosa et aider à endiguer sa propagation. Nous travaillons en étroite collaboration avec la Colombie-Britannique et l'Alberta pour évaluer les risques et cibler les efforts afin de limiter la propagation de l'infestation vers l'Est. Il semblerait pour l'instant que ces efforts, conjugués aux effets d'un hiver exceptionnellement froid, portent fruits.
Le risque accru de feux de forêt demeure un sujet d'inquiétude, surtout pour les collectivités des zones infestées. Nous travaillons donc de concert avec les Premières nations et des communautés de la Colombie-Britannique à des stratégies pour atténuer ce risque, tant dans les réserves que dans les terres publiques qui les entourent.
Monsieur le président, pour conclure, malgré tous les défis qu'il doit relever, notre secteur forestier a encore un énorme potentiel de réussite. La restructuration de l'industrie forestière se poursuivra, chez nous et sur la scène internationale. Avec le concours de ses nombreux partenaires provinciaux, territoriaux et de l'industrie, RNCan appuie la transformation du secteur forestier du Canada, en misant sur l'innovation, les utilisations de la fibre de bois à valeur ajoutée, les biomatériaux, l'inclusion de nouveaux acteurs dans l'industrie et les nouveaux débouchés commerciaux.
Je vous remercie, monsieur le président. Jim et moi serons ravis de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue.
Concernant votre exposé, la fiducie pour le développement communautaire, dont l'annonce a été faite récemment, vient tout de suite à l'esprit de plusieurs membres du comité et d'un bon nombre de personnes partout au pays. J'aimerais me concentrer sur cette question, parce que d'après les détails dont on dispose, il semble que cette fiducie ne vise pas exclusivement le secteur forestier. Je me demande si la crise que connaît ce secteur ne justifie pas, à elle seule, davantage que le milliard de dollars proposé.
Je me demande donc, avec tout le respect que je vous dois, pourquoi vous n'avez pas mentionné la fiducie pour le développement communautaire dans votre exposé?
Je vais poser quelques questions pour vous faciliter les choses.
Pourquoi l'argent serait-il attribué per capita? Je ne crois pas que toutes les provinces soient dans la même situation. On pourrait dire que l'économie de l'Alberta est bien loin d'être dans une situation de crise.
Monsieur le président, avec tout mon respect, je sais où se trouve votre circonscription.
Je me demande combien de travailleurs du secteur forestier de l'Alberta demanderaient à être admis à une formation de recyclage.
En outre, nous sommes portés à croire qu'il n'y a pratiquement aucune condition, aucune ligne de conduite donnée aux provinces et aux territoires pour la répartition de cet argent. Je me demande comment nous pouvons nous assurer que cet argent est versé aux industries forestières.
Commençons ici, et je continuerai ensuite. J'ai plusieurs pages.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens, tout d'abord, à assurer le député, que nos efforts sont très bien coordonnés. Le rôle que joue le gouvernement du Canada à l'égard du secteur forestier est passablement diversifié. Je tiens d'abord à vous assurer que nous travaillons en très étroite collaboration. Du point de vue de Ressources naturelles Canada, nous nous employons à travailler avec l'industrie afin d'assurer la compétitivité et la durabilité de la ressource forestière.
Nous sommes, bien sûr, engagés dans d'autres initiatives et d'autres rôles que nous partageons avec les provinces, notamment pour ce qui est de l'adaptation des travailleurs et le soutien qui leur est offert. Mais vous comprendrez que Ressources naturelles Canada ne se concentre pas sur cet aspect, mais que ce sont plutôt des services d'autres ministères...
À mon avis, le travail fait au ministère pour appuyer le secteur durant sa restructuration est complémentaire à la fiducie pour le développement communautaire et au soutien qu'elle vise à offrir aux communautés et aux travailleurs alors que nous traversons une période très difficile de restructuration de l'industrie forestière.
Alors je vous assure que nous travaillons en étroite collaboration
Je dirais simplement que je ne suis pas en mesure de répondre à des questions détaillées sur la fiducie pour le développement communautaire, mais que celle-ci est tout à fait complémentaire aux efforts faits par mon ministère pour assurer la compétitivité et la durabilité du secteur.
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Merci, monsieur le président.
Dans le budget de 2006, le gouvernement avait affecté une somme de 200 millions de dollars à la lutte contre le dendroctone du pin ponderosa. Environ la moitié de cette somme a servi à mettre en place des mesures visant à ralentir la propagation, à trouver des façons de valoriser davantage les arbres affectés et à travailler avec les collectivités pour protéger les arbres à risque, notamment dans des cours d'écoles et des parcs.
L'autre moitié a servi essentiellement à atténuer l'impact économique, après l'infestation. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest et Transports Canada à des projets d'infrastructure ainsi qu'à des programmes de développement économique communautaire.
Une très petite portion des 200 millions de dollars a été affectée à la recherche; c'était relativement peu. Nous avons investi notamment dans les géosciences, c'est-à-dire dans l'exploration d'autres possibilités, notamment les ressources minérales, dans les régions touchées, pour stimuler cette exploration en vue d'offrir d'autres possibilités de développement économique aux régions touchées.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Doyle, pour votre présentation.
Il n'est pas facile d'aborder le sujet de la forêt proprement dite, car c'est une ressource naturelle qui est presque entièrement de compétence provinciale. Je comprends donc votre difficulté à répondre à certaines questions précises.
Le gouvernement fédéral joue un rôle en grande partie dans le domaine de la recherche et développement. Actuellement, l'industrie forestière québécoise dit que les compagnies forestières ferment et ne font pas de profits. Quand on ne fait pas de profits, on n'a pas d'argent pour investir dans la modernisation ni pour faire de la recherche et développement. De plus, quand on ne fait pas de profits, les crédits d'impôt sont plus ou moins efficaces. Pour rester concurrentiel, il faut investir beaucoup dans la recherche et développement.
Mis à part l'Initiative sur la compétitivité à long terme de l'industrie forestière, comment se compare le Canada aux autres pays sur le plan de la recherche et développement? Sommes-nous bons, moins bons, pas bons? Où nous situons-nous? Avons-nous beaucoup de rattrapage à faire pour soutenir notre industrie forestière au chapitre de la recherche et développement?
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Je vous remercie beaucoup de poser la question. Il s'agit d'un domaine très important, la diversification de l'ensemble de l'industrie et la valorisation des produits forestiers.
Nous avons deux programmes récents qui touchent ce dont la députée parle. Il y a notamment le programme écoÉNERGIE, qui porte sur l'énergie renouvelable. Pour la première fois, le programme a été élargi pour offrir un soutien à la production d'électricité à partir de la biomasse, de sorte que le secteur forestier y ait accès.
Deuxièmement, on a annoncé dans le dernier budget qu'un fonds d'un demi-milliard de dollars serait créé par Technologies du développement durable Canada pour promouvoir l'éthanol cellulosique de la prochaine génération, ce fonds étant disponible pour la production de cellulose d'origine agricole et la production de cellulose d'origine forestière.
Nous avons donc maintenant deux programmes en place qui peuvent stimuler la création d'électricité à partir de la biomasse dans le secteur forestier, ainsi que la production d'éthanol cellulosique de la prochaine génération dans le secteur forestier.
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D'accord, merci. Je voulais simplement clarifier ce point.
Je suis originaire du nord de l'île de Vancouver, où on a annoncé la semaine dernière qu'une autre usine fermait ses portes, laissant 257 travailleurs sans emploi. À côté se trouve une usine de transformation des fibres, qui produit un papier de très grande qualité pour des magazines, et nous sommes très inquiets pour l'avenir de cette usine, lorsque le contrat d'approvisionnement en fibres se terminera. Cette situation crée une grande inquiétude dans toute la région.
La coupe de bois va bon train, ce qui est une bonne chose, mais le problème, c'est que les billes ne sont pas transformées dans nos localités et on craint de plus en plus de devenir un pays exportateur de matières brutes et de perdre ainsi la valeur ajoutée des produits.
Alors je suis heureuse de vous entendre dire qu'il y a de l'espoir pour le secteur forestier — certaines personnes en Colombie-Britannique en ont fait leur deuil ou sont en train de le faire. Je suis une optimiste et je pense que nous pouvons redresser la situation.
Je m'intéresse beaucoup à la question de la valeur ajoutée. J'aimerais d'abord savoir quel est le pourcentage du bois d'oeuvre résineux que nous exportons. Nous avons ici la valeur monétaire, mais est-ce que cela inclut les exportations de billes, ou ces deux choses sont-elles séparées? Quels sont les incitatifs visant la valeur ajoutée des fibres et aussi des produits du bois?
Je crois que je vais m'arrêter ici pour l'instant, parce que votre réponse prendra quelques minutes.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Farrell et madame Doyle, je vais poser une question sur le dendroctone du pin, simplement pour dissiper un malentendu que pourrait avoir créé votre exposé, madame Doyle, lorsque vous dites que le gouvernement fournit 200 millions de dollars.
Vous vous rappellerez ou vous pourrez confirmer que le premier ministre s'était engagé à verser 1 milliard de dollars sur une période de 10 ans pour freiner la propagation du dendroctone du pin et atténuer les dégâts. Dans le budget de 2006-2007, le gouvernement a effectué le premier versement de 200 millions de dollars provenant de cette somme de 1 milliard de dollars, qui était étalé sur une période de deux ans. On s'attendrait à un autre engagement dans le prochain budget.
Le gouvernement s'est engagé à verser 1 milliard de dollars et a dégagé 200 millions de dollars de cette somme. Êtes-vous d'accord sur ce point?
Dans votre exposé, vous avez cerné les facteurs qui ont contribué à la crise forestière que nous traversons — la hausse du dollar canadien, le marché de l'habitation, les coûts plus élevés de l'énergie, etc. — mais il y a aussi, comme vous le savez sans doute, le fait que de nombreuses scieries et usines de pâte au Canada n'ont pas renouvelé leur technologie pendant bien des années. Lorsque les coûts de production ont commencé à devenir critiques, elles ont été les premières à en souffrir le plus. Alors les usines qui se sont tenues à la fine pointe de la technologie peuvent maintenant transformer le bois beaucoup plus efficacement et à moindre coût que celles qui ne l'ont pas fait.
sait que sur l'île de Vancouver — et je ne cherche pas à critiquer — ces usines n'ont pas modernisé leur technologie pendant des années, malheureusement. Si elles l'avaient fait, elles seraient peut-être encore en activité aujourd'hui. Ce serait donc une très bonne chose à préconiser sur l'île, pour que ces usines adoptent les normes technologiques de certaines usines des terres intérieures.
Une autre chose. Avez-vous dit que ce nouveau programme est un programme de technologie forestière de 127 millions de dollars?
Dernière question. Les députés vont-ils pouvoir facilement suivre l'affectation des fonds dans ces différents programmes — pour essayer de déterminer s'il y aura une mesure de réussite, où l'argent est dépensé, de quelle façon, et quelle entreprise privée participe aux projets?
Pendant bien des années, des sommes d'argent ont été injectées dans ces différents programmes, mais il est difficile de vérifier l'efficacité de ses programmes et peu parmi nous ont le temps de le faire. Nous avons besoin d'un outil facile qui nous permette de cibler les dépenses du gouvernement — dans ce cas-ci, dans la recherche sur les forêts, la technologie, la lutte contre le dendroctone du pin ponderosa, etc.
Pourra-t-on le faire facilement sans que cette tâche prenne tout notre temps?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais bien recevoir vos chiffres sur les changements dans le secteur forestier, parce qu'on m'a présenté un document prébudgétaire du président de l'Association des produits forestiers du Nouveau-Brunswick, qui traite d'une étude qu'a mentionnée l'APEC selon laquelle 8 000 emplois ont été perdus rien que dans le secteur forestier dans les provinces de l'Atlantique du Canada entre 2004 et 2006. Cela ne comprend pas 2007, où un grand nombre de scieries et de grandes usines de pâtes et papiers du Nouveau-Brunswick ont fermé leurs portes, dont celles de Miramichi, Bathurst et Dalhousie. J'aimerais savoir ce qui se passe. En outre, avec la hausse de la valeur du dollar, chaque sou qu'il gagne coûte environ 5 millions de dollars à l'industrie dans les provinces de l'Atlantique.
Un commentaire qui a été entendu, c'est qu'une part de l'innovation dans le secteur forestier était jusqu'ici l'oeuvre de l'APECA, par l'intermédiaire du Fonds d'innovation de l'Atlantique. Le problème avec ce fonds c'est qu'il faut faire une demande une fois par année, et il est lent au plan de l'innovation. L'une des questions qui se posaient c'est si, compte tenu des difficultés, il y aurait moyen d'avoir un fonds réservé à l'innovation.
C'est ainsi que je vois FPInnovations. Quel est le mécanisme de transmission de ces fonds du programme d'innovation et est-il fondé sur des demandes initiales individuelles, ou est-il réparti géographiquement, ou enfin comment est-ce qu'il fonctionne?
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Je vous remercie pour cette question.
Le fonds est réparti par l'intermédiaire de FPinnovations et de son propre personnel. Ainsi, l'organisme accroît sa présence dans les provinces de l'Atlantique, et plus précisément, dans certaines universités, comme l'Université du Nouveau-Brunswick.
Par exemple, le groupe de recherche sur les produits du bois de l'UNB participe activement à notre programme Valeur au Bois. Dans le cadre de ce programme, nous voyons des experts. Bon nombre de ces conseillers de l'industrie s'installent en fait dans des plus petites collectivités et vont sur les routes, visitent des installations et conseillent des propriétaires. Donc, il n'y a pas d'affectation budgétaire en tant que telle, mais les provinces comme le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont été très actives en faisant elles aussi des contributions, et les universités dont, je le répète, particulièrement l'UNB, participent activement à ce programme.
Comme je l'ai dit, il n'y a pas de répartition régionale du budget, mais il y a certainement un engagement très actif des régions comme les provinces de l'Atlantique, et plus précisément de l'Université du Nouveau-Brunswick.
Il me semble que ce n'est que tout récemment que nous avons appris l'existence d'un projet conjoint qu'a soumis Paprican, de FPInnovations, au Fonds d'innovation de l'Atlantique, portant sur certaines recherches qui seraient entreprises en collaboration avec l'UNB. Je pourrais certainement vous faire parvenir des renseignements là-dessus, monsieur Allen.
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Alors voici ma dernière question.
Nous reconnaissons qu'un grand nombre des enjeux, dans le domaine, relèvent de la province. Le coût de l'énergie, l'approvisionnement en bois et ces autres aspects relèvent tous de la compétence provinciale.
En ce qui concerne certains des programmes dont nous avons discuté, à propos de la biomasse, la fabrication, et ce genre de choses, comment arrivons-nous à concilier les différences entre les provinces et le gouvernement fédéral relativement à leur réalisation, et la frustration de certains citoyens locaux qui voudraient avoir accès à ces fonds? Je constate que chaque fois que nous avons un programme, il y a toujours des difficultés à le réaliser quand on est en butte avec les provinces à son sujet.
Comment pouvons-nous concilier ces différences entre les compétences fédérales et provinciales?
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Peut-être pourrais-je donner FPInnovations en exemple à suivre.
Le conseil d'administration est composé de représentants de la plupart des provinces et d'un grand nombre des industries primaires et secondaires, en plus du gouvernement fédéral. Il y a beaucoup de discussions, à ce niveau-là, pour essayer de trouver le meilleur moyen possible de stimuler la valeur régionale et les programmes régionaux. C'est un modèle que nous appliquons, par l'intermédiaire de FPInnovations, pour établir les priorités, un processus national auquel participent toutes les régions du pays.
Nous avons un autre mécanisme, pour composer avec des enjeux de politique plus vastes comme la stratégie visant les feux de végétation ou la stratégie nationale des parasites de forêt, et c'est le Conseil canadien des ministres des Forêts. Toutes les provinces et tous les territoires y participent. En tenant compte des divers moyens par lesquels ils recueillent les renseignements et fournissent leurs services, nous essayons de créer un modèle pour le pays qui reflète ces intérêts régionaux, parce que les provinces et territoires participent à la démarche, et c'est ce que nous faisons.
Merci beaucoup, madame la sous-ministre et monsieur Farrell, d'être venus pour cette première heure de notre réunion.
Il est entendu, madame la sous-ministre, que vous reveniez immédiatement pour la deuxième heure. Vous pouvez commencer maintenant et vous préparer pour ce deuxième volet de la réunion en invitant vos collaborateurs à la table. Merci beaucoup pour vos présentations et pour avoir répondu aux questions dans ce premier volet de notre réunion.
Membres du comité, nous poursuivons.
Nous devons discuter du budget pour prévoir des fonds pour les témoins qui demandent le remboursement de leurs frais relativement à cette étude du secteur forestier. Je vais lire la motion. Vous avez devant vous la feuille indiquant le montant demandé, soit 39 000 $.
Y a-t-il discussion sur cette motion, ou pouvons-nous simplement... ? Je vais lire la motion :
Que le budget opérationnel proposé de 39 000 $, pour la période de 2007 à 2008 pour son étude des possibilités et les défis uniques qui existent pour l'industrie forestière, soit adopté.
Si quelqu'un veut proposer d'adopter cette motion, nous pourrons ensuite en discuter.
M. Allen propose la motion.
Y a-t-il des commentaires sur la motion?
Puisqu'il n'y en a pas, sommes-nous d'accord?
(La motion est adoptée.)
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Je constate que la sous-ministre est prête.
Madame la sous-ministre, voulez-vous présenter votre collaboratrice au comité?
Si j'ai bien compris, la présentation sera très brève, alors nous passerons tout de suite aux questions. Si l'opposition officielle est prête à poser ses questions, monsieur Alghabra, nous commencerons avec vous.
Mais d'abord, madame Doyle, vous pouvez faire vos observations préliminaires, et si vous voulez bien, présenter votre collaboratrice.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous présente avec plaisir Sue Kirby, la sous-ministre adjointe du secteur de l'énergie à NRCan.
Comme vous le savez, j'étais ici le 16 juin avec mon ministre, alors j'aimerais simplement faire le point sur ce qui est arrivé depuis lors, en fait, sur la suite des événements.
Il est évident d'après les événements survenus en novembre et décembre derniers qu'il est essentiel de prévenir aussitôt que possible le gouvernement du Canada de toute éventualité d'une interruption de l'approvisionnement en isotopes médicaux. Je voudrais annoncer aux membres du comité que nous avons maintenant un protocole de communication, qui assurera la communication en temps opportun aux niveaux appropriés entre EACL, NRCan et Santé Canada. Je pense que le comité a déjà reçu des copies de ce protocole.
En vertu des modalités de ce protocole, EACL a convenu d'informer tant NRCan que Santé Canada de toute situation concernant le réacteur NRU des laboratoires de Chalk River qui, de façon générale, qu'elle soit planifiée ou non, serait une situation susceptible d'avoir une incidence sur l'approvisionnement en isotopes. EACL m'informera immédiatement, en ma qualité de sous-ministre, ainsi que mon collègue, le sous-ministre de Santé Canada. Donc, ce protocole établit une structure de reddition des comptes et de responsabilité entre NRCan, Santé Canada et, bien entendu, EACL. Avec ceci, je ne doute pas que la situation qui est survenue en novembre et décembre ne pourra pas se répéter.
J'aimerais aussi parler brièvement de la restructuration qui a été amorcée, de l'examen de la restructuration d'EACL qu'a annoncé le gouvernement le 29 novembre. Pendant que se fait cet examen, il a été jugé important qu'il y ait des communications étroites entre l'actionnaire — les responsabilités de l'actionnaire sont dévolues au ministre des Ressources naturelles — et EACL. À cette fin, le sous-ministre d'Industrie Canada et moi avons été nommés au conseil d'administration d'EACL, pour assurer de solides communications pendant la période de l'examen et une bonne gouvernance, tout cela bien entendu dans le but de créer un avenir solide pour EACL.
C'est tout pour mes observations préliminaires, monsieur le président. Je crois savoir qu'il y a eu d'amples discussions à ce comité. Vous le savez que j'étais ici le 16 janvier et j'ai répondu à des questions à ce moment-là, mais Sue et moi répondrons volontiers à toute autre question qu'aurait à poser le comité.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame Doyle, d'être parmi nous aujourd'hui pour tenter d'élucider ce qui s'est vraiment passé. Je dois vous avouer que plus on entend de témoins, moins c'est clair. Je ne veux pas vous embêter avec des questions de délai, mais je pense qu'il est important d'y revenir.
J'ai été assez surprise d'apprendre, lors du témoignage de MDS Nordion et ensuite dans plusieurs journaux, que les gens de MDS Nordion avaient mis en oeuvre leur protocole d'urgence dès le 22 novembre et qu'ils avaient même été capables d'évaluer le pourcentage de pénurie. Ils l'avaient évalué à 30 p. 100, mais il a été de 35 p. 100, en fin de compte. Le 30 novembre, ils ont même averti leurs actionnaires que si l'arrêt se prolongeait, ceux-ci pourraient subir certaines conséquences financières.
Il a été assez surprenant de prendre connaissance de tout cela et d'entendre les propos du ministre. Je me permets de citer la traduction française d'un extrait de sa comparution du 16 janvier dernier. Vous accompagniez le ministre à cette occasion. Il a dit ce qui suit :
Il y avait urgence, nous ne pouvons pas le nier, et les événements se sont précipités le 3 décembre, une fois que cette urgence a commencé à avoir des effets concrets.
Cette phrase me donne à penser que certaines personnes à Énergie atomique du Canada et à Ressources naturelles Canada n'ont pas informé le ministre dès le 22 novembre de la nécessité de mettre en marche son protocole d'urgence. À MDS Nordion, on nous a dit que Mme Guindon représentait Ressources naturelles Canada lors d'une rencontre où on avait discuté de l'arrêt du réacteur.
Qu'a-t-elle fait par la suite de cette information? Vous l'a-t-elle communiquée dès le 22 novembre, à vous qui êtes sous-ministre et qui avez le devoir d'informer le ministre?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie encore les témoins d'être ici.
Comme j'étais en troisième place sur la liste, certaines de mes questions ont déjà été posées — et ont reçu réponse, je le précise.
Il y a une chose qui me chicote depuis le début, et c'est l'élément des communications. Il me semble que c'est là où le bât blesse. Ce que j'entends de tous les témoins, c'est qu'il aurait pu y avoir de meilleures communications.
Je suis heureuse d'apprendre qu'il y a ce nouveau protocole. Est-ce qu'il a été formulé avec d'autres ministères, EACL, MDS Nordion et Santé Canada? Je suppose que c'est probable, pour que tout le monde le connaisse.
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Je vous remercie d'avoir posé la question.
Comme je l'ai mentionné, le seul contact entre MDS Nordion et le ministère avant la fin de novembre a été une simple mention lors d'une réunion, le 22 novembre. L'arrêt avait alors été caractérisé comme étant temporaire, mais susceptible de se prolonger en décembre. On a évoqué la possibilité qu'il ait un impact sur l'offre d'isotopes, mais cela n'avait pas encore été confirmé.
J'en reviens au fait qu'à ce moment-là, il y avait en place à EACL un plan visant à remettre en marche le réacteur avec une seule pompe, et c'est là-dessus que se concentrait l'attention. Toutefois, je répète — je crois que j'ai déjà répondu à cette question — que MDS Nordion n'a pas communiqué avec le ministère, sauf pour mentionner cette possibilité lors d'une réunion ayant un tout autre objet, le 22 novembre.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord que le témoin excuse mes collègues de l'opposition qui, à coup d'insinuations au sujet de sa nomination au conseil de l'EACL, tentent de salir la réputation d'une femme qui a servi dans la fonction publique pendant plus de 30 ans.
La CCSN avait du personnel sur place, à Chalk River, depuis bien au-delà d'un an quand... et durant ses 50 années d'existence, le réacteur n'avait jamais été plus sûr. Compte tenu du fait que MDS Nordion n'a pas communiqué avec le ministère durant la semaine du 22 au 30 novembre, durant vos entretiens ultérieurs avec EACL, MDS Nordion et la CCSN, d'autres menaces ont-elles été proférées, y a-t-il eu autre chose pour que, tout à coup, la CCSN se sente obligée de déclarer le réacteur dangereux?
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Merci, monsieur le président.
Nous avons du recul face à la situation et nous pourrions vouloir en profiter pour comprendre ce qui s'est produit et la raison pour laquelle c'est arrivé, demander des explications au sujet de la décision de congédier une commissaire du tribunal indépendant, parce qu'une pareille intervention est sans précédent et, à mon avis, déplacée.
Pour le bénéfice des organes indépendants qui protègent les Canadiens, il faut que cette décision, cette mesure extraordinaire, soit analysée avant que des gouvernements futurs — en fait, le gouvernement actuel ou futur, si les conservateurs sont dans l'opposition — puisse savoir si c'était une bonne ou une mauvaise décision.
Un débat important est en cours, et je sais que les conservateurs n'aiment pas beaucoup se faire poser des questions, mais cela fait partie de notre travail. Nous devons les poser.
Madame la sous-ministre, vous connaissez le guide destiné aux ministres et intitulé « Pour un gouvernement responsable: un guide à l'intention des ministres et des secrétaires d'État »?
Je vous en cite un passage:
Les ministres et les membres de leur personnel ne sont pas, non plus, censés intervenir ou sembler intervenir en faveur de quiconque, y compris leurs commettants, auprès de tribunaux quasi judiciaires dans une affaire que ceux-ci doivent trancher...
Comme vous êtes la principale conseillère du ministre, l'avez-vous conseillé concernant ces deux appels téléphoniques ou le congédiement et au sujet du fait qu'il semblerait enfreindre cette ligne directrice?