:
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invité.
Chers collègues, c'est avec grand plaisir que je comparais à nouveau devant le comité. Je suis accompagné aujourd'hui de Neil Yeates, notre nouveau sous-ministre qui, avant de nous rejoindre, était au ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Il s'est lancé immédiatement dans l'étude des dossiers les plus importants et les plus complexes. Je suis également accompagné de notre nouveau sous-ministre en charge des politiques stratégiques et de programmes, Les Linklater, ainsi que de la plus ancienne, en titre s'entend, Claudette Deschênes, sous-ministre adjointe en charge des opérations. Nous comptons sur sa connaissance approfondie des opérations des nombreux bureaux du ministère établis à l'étranger.
Lorsque, en juin, j'ai pris la parole devant le comité, j'ai expliqué que nous récoltions déjà les fruits de notre Plan d'action pour accélérer l'immigration. Aujourd'hui, je suis heureux de pouvoir vous dire que nous continuons à faire de sensibles progrès. Vous vous souviendrez peut-être qu'en 2008, Ie Canada a admis plus d'un demi-million de nouveaux arrivants, dont des résidents permanents, des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants venus de divers pays. En outre, nous avons accordé la citoyenneté à plus de 176 000 personnes. Vous vous souviendrez également que l'engorgement des demandes dans la catégorie des travailleurs qualifiés, qui comptait environ 600 000 dossiers, a été ramené à 515 000 environ à la fin de l'année dernière. Cela représente une baisse très sensible de 15 p. 100.
Monsieur Ie président, à la fin d'août 2009, l'arriéré avait encore baissé, passant à 432 000, soit une baisse de plus de 30 p. 100 depuis l'automne dernier. Ce que nous voulons, c'est un programme d'immigration solide qui permette de trouver un juste milieu entre les divers objectifs du Canada en ce domaine, à savoir les besoins de l'économie, l'action humanitaire et le regroupement familial. Nous pensons accueillir entre 240 000 et 265 000 nouveaux arrivants en 2009. Alors que beaucoup de pays ont, en réduisant leur immigration, pris des mesures à court terme afin de faire face à la baisse de la conjoncture économique, en nous en tenant, en matière d'immigration, à des objectifs très ambitieux, nous donnons au Canada les moyens de répondre, à terme, aux besoins de notre économie et au défi démographique.
J'aimerais maintenant faire le point sur certaines de nos réalisations, et je tiens à insister sur les progrès accomplis depuis mon arrivée au portefeuille de l'immigration. Nous avons décidé de réduire de moitié les frais relatifs au droit de résidence permanente et de tripler les crédits fédéraux à l'établissement et à l'intégration des immigrants hors Québec.
[Français]
Ça a toujours été très bien [Note de la rédaction: inaudible] au Québec.
[Traduction]
Par ailleurs, le ministère a fait des progrès au niveau de la reconnaissance des titres de compétences étrangers. Vous n'ignorez pas que le premier ministre a, en ce domaine, conclu un accord avec les premiers ministres provinciaux. Je peux vous dire qu'avant la fin de l'automne, des mesures importantes seront annoncées dans ce domaine.
Depuis que j'ai pris ce portefeuille, il y a près d'un an, monsieur le président, je suis de plus en plus préoccupé par l'engorgement et l'abus du système d'examen des demandes d'asile. Certains diront que si le système est engorgé, puisqu'il y a, effectivement, 60 000 demandes en instance devant la CISR, c'est parce que des postes à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié n'ont pas été pourvus.
Comme mes collègues le savent, le processus de nomination par le gouverneur en conseil à la ClSR a été modifié deux fois depuis 1997. Chaque changement apporté au processus de nomination entraîne naturellement des retards au niveau des nominations.
[Français]
Je dois souligner que j'ai personnellement effectué 51 nominations et 19 reconductions dans les fonctions de la CISR. En outre, 94 p. 100 des postes de la commission dont les titulaires sont nommés par le gouverneur en conseil sont pourvus.
[Traduction]
Mais la complexité de la situation actuelle n'est pas seulement attribuable au nombre de décideurs à la ClSR. Entre 2006 et 2008, le nombre des demandes d'asile a augmenté de 60 p. 100. L'arriéré a cet été atteint 61 000 dossiers. Le présent gouvernement a hérité d'environ un tiers du total, soit 20 000 dossiers, lorsqu'il est arrivé aux affaires en 2006. Un autre tiers, soit là encore, 20 000 dossiers, s'explique par le passage au système basé sur le mérite, qui me semble donner des résultats assez satisfaisants, mais qui a, effectivement, retardé certaines nominations.
Mais au moins un tiers de l'arriéré est attribuable à l'augmentation du nombre de demandes, la ClSR n'ayant tout simplement pas les moyens de faire face à un tel afflux de demandes. Même lorsque son effectif est complet, la ClSR ne peut se prononcer que sur environ 25 000 demandes d'asile par an. Or, l'année dernière, nous avons reçu 37 000 demandes, soit 12 000 dossiers de plus que la ClSR n'est en mesure de traiter. Il est évident, qu'à ce rythme, l'engorgement va empirer — ainsi d'ailleurs que les délais de traitement.
La décision, prise par le gouvernement l'été dernier, d'exiger des citoyens mexicains et des citoyens tchèques un visa pour entrer au Canada était basée sur des faits incontestables et sur la nécessité manifeste d'agir. Une telle décision n'a pas été facile à prendre, mais je l'estime conforme à l'intérêt national. L'année dernière, en effet, près d'une demande d'asile sur quatre reçues par le Canada était présentée par un ressortissant mexicain. Or, la ClSR a déterminé que seulement 11 p. 100 de ces demandes d'asile étaient fondées. À en juger par les chiffres, cela signifie qu'un nombre croissant de demandeurs d'asile n'ont en fait pas besoin de la protection du Canada.
Le taux actuel d'acceptation des demandes portées devant la ClSR est d'environ 44 p. 100, mais, s'il est décidé à profiter du système, un demandeur débouté peut demeurer au Canada pendant plusieurs années avec un permis de travail, et même bénéficier de l'aide sociale. Cela sape fondamentalement l'équité de notre système d'immigration. Il est, par exemple, tout à fait injuste envers un candidat légal à l'immigration qui, venant du Mexique, souhaite travailler au Canada dans le cadre du programme des travailleurs qualifiés (fédéral) d'avoir à attendre quatre ou cinq ans avant d'être admis, alors que certains arrivent ici du jour au lendemain, déposent une demande d'asile et se voient accorder un permis de travail même si leur demande d'asile n'est pas fondée.
[Français]
Depuis que nous avons exigé que les ressortissants du Mexique et de la République tchèque en visite obtiennent au préalable un visa, le nombre de demandeurs d'asile a été pratiquement réduit à néant. Au cours des deux mois et demi qui ont suivi l'imposition du visa, seulement 17 demandes d'asile ont été faites par les ressortissants tchèques aux points d'entrée alors qu'il y en avait eu 831 pendant les deux mois et demi précédant l'imposition du visa. De même, pendant cette période, les demandes faites par des ressortissants mexicains aux points d'entrée ont diminué considérablement. Il n'y en a eu que 35 alors qu'il y en avait eu 1 287 pendant les deux mois et demi précédant l'imposition du visa. Avant l'imposition du visa, les demandes d'asile présentées par les ressortissants mexicains et tchèques représentaient près de 50 p. 100 du nombre total des demandes faites aux points d'entrée. Depuis que nous exigeons des visas, les demandes des ressortissants de ces deux pays ne représentent plus que 6 p. 100 des demandes. Grâce au visa, nous avons réussi à endiguer les demandes venant du Mexique et de la République tchèque. Néanmoins, je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que le visa est une mesure insuffisante. Ce n'est pas la solution idéale. Nous devons réformer le système d'octroi d'asile, d'après moi.
[Traduction]
Depuis que nous avons exigé que les ressortissants du Mexique et de la République tchèque en visite obtiennent au préalable un visa, le nombre de demandeurs d'asile a été pratiquement réduit à néant. Il est clair que l'obligation de se procurer un visa est une mesure de dernier ressort. Ce n'est pas une solution idéale, mais afin de préserver l'intégrité de notre système d'immigration il va nous falloir réformer le système d'octroi de l'asile.
Le comité se penche actuellement sur le qui, je le reconnais, part d'un bon sentiment, et du désir d'offrir aux réfugiés un recours équitable. Vous devez savoir que le gouvernement est, en principe, favorable à l'établissement d'une section d'appel des réfugiés.
[Français]
Par contre, cela s'applique seulement dans la perspective d'un système plus efficace. On ne peut pas ajouter un autre niveau d'appel à un système qui prend parfois des années à renvoyer à la frontière un faux demandeur d'asile.
[Traduction]
Je tiens à dire, pour terminer, qu'avant la fin de l'automne, j'entends porter devant le comité et devant la Chambre des recommandations en vue de rationaliser et d'améliorer le mécanisme de traitement des demandes d'asile afin de parvenir à un système plus équilibré qui respecte pleinement les droits des intéressés, dans le respect des garanties procédurales, des droits découlant de la Charte et des obligations internationales que nous avons envers les demandeurs d'asile, mais qui nous permette également de préserver l'intégrité de notre système d'immigration afin que nous n'ayons plus à attendre des années avant de pouvoir renvoyer du Canada les faux demandeurs d'asile qui abusent de notre générosité.
[Français]
Monsieur le président, je suis disponible pour répondre aux questions de tous les députés. Mes hauts fonctionnaires le sont également. Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, nous sommes à nouveau heureux de vous accueillir. Je vous remercie des précisions que vous nous avez apportées au sujet des plans et priorités de votre ministère. Je tiens en outre à féliciter M. Yeates et M. Linklater à l'occasion de leur nomination. Je crois savoir que votre ministère est un lieu de travail dynamique où il y a, par ailleurs, fort à faire. Je sais que vous allez y faire de l'excellent travail, comme c'est le cas d'un si grand nombre de membres de notre fonction publique.
Je voudrais maintenant revenir, si vous le voulez bien, sur ce que vous avez dit au sujet du régime applicable aux réfugiés et des réformes envisagées. Il s'agit de sujets que j'ai eu l'occasion d'évoquer à la période des questions et lors des discussions que nous avons eues. La question revêt une importance essentielle pour l'intégrité de notre système d'immigration et je souhaite que les mesures envisagées soient portées devant la Chambre dans les meilleurs délais.
Nous sommes d'accord je pense que les demandes d'asile prennent beaucoup trop longtemps à trancher. La situation doit changer. Cela étant, il ne faudrait pas non plus que les réformes prennent trop longtemps à être instituées. Ce serait partir du mauvais pied puisque notre objectif est d'accélérer les choses. J'aimerais donc que vous nous en disiez un peu plus sur ce point.
Et puis, il y a le projet de loi . J'aimerais, à cet égard, connaître votre avis sur la question de la Section d'appel et savoir, notamment, si les mesures que vous envisagez comprennent effectivement l'instauration d'une section d'appel, ce qui répondrait à certaines des préoccupations éprouvées par les membres du comité.
:
Monsieur le président, je suis heureux d'avoir ainsi l'occasion d'évoquer des sujets qui préoccupent mon collègue.
Je m'accorde avec lui pour dire que la situation est assez urgente. Ainsi que le premier ministre l'a rappelé au cours de son voyage au Mexique cet été, lorsqu'il nous a fallu imposer l'obtention préalable d'un visa, nos partenaires étrangers, au Mexique et en République tchèque, et, de manière plus générale, au sein de l'Union européenne, nous ont dit que nous avions, au Canada, créé ce que le vocabulaire de l'immigration appelle un facteur d'attraction. Ce facteur d'attraction est un régime d'asile dont il est trop facile d'abuser. Sachant qu'en arrivant ici ils pourront obtenir un permis de travail, un emploi bien rémunéré et/ou des avantages sociaux, et que même si l'on s'aperçoit qu'ils ont, dans leur demande, fait de fausses déclarations, il faudra des années avant de parvenir à les renvoyer, les gens sont portés à abuser du système. C'est pour cela que le premier ministre a dit que c'est un sérieux problème et qu'il nous faut tenter de le régler sans attendre.
Je vous assure, monsieur le président, qu'avec mes collaborateurs et mes collègues du Cabinet, nous nous sommes attelés à la tâche et j'espère que, comme je le disais tout à l'heure, nous serons à même de vous présenter un train de mesures complètes et efficaces. Je ne veux pas m'engager sur un calendrier, mais je peux vous assurer que nous faisons diligence.
Monsieur le président, sous le régime actuel, un demandeur d'asile attend 18 mois l'audition de sa cause devant la ClSR. Je dis bien 18 mois. Une fois sa cause entendue, si la ClSR estime que sa demande d'asile n'est pas fondée, c'est-à-dire que si pour telle ou telle raison il ne répond pas aux conditions d'asile, le demandeur peut solliciter l'autorisation de faire appel devant la Cour fédérale. Cela peut prendre plusieurs mois, puis, si son appel est rejeté, ou s'il est accueilli dans un premier temps, mais rejeté ultérieurement — c'est-à-dire si on rejette sa demande de contrôle judiciaire, eh bien, en général, l'intéressé dépose une demande d'évaluation des risques avant le renvoi. Le traitement d'une telle demande prend, là encore, plusieurs mois. Puis, si cette nouvelle demande est rejetée, il n'est pas rare que la personne en cause sollicite l'autorisation de faire appel devant la Cour fédérale du rejet de sa demande d'ERAR. Cela prend à nouveau plusieurs mois. En général, si la cour lui refuse l'autorisation d'interjeter appel, ou rejette la demande de contrôle judiciaire visant la décision, la personne en cause présente une demande de résidence permanente au Canada pour des motifs d'ordre humanitaire, avec évaluation des risques, ce qui équivaut, dans une certaine mesure à une deuxième demande d'asile. Il s'agit d'une nouvelle évaluation des risques auxquels la personne en question serait exposée dans l'hypothèse où elle est renvoyée du Canada. Vous voyez bien quels sont les délais… Combien de temps faut-il compter pour l'examen des considérations d'ordre humanitaire? Un tel dossier prend 18 mois à traiter. La personne qui est déboutée de sa demande de prise en compte de considérations d'ordre humanitaire va maintenant pouvoir solliciter l'autorisation de faire appel devant la Cour fédérale, procédure qui, là encore, prendra plusieurs mois. S'il n'obtient toujours pas gain de cause, il pourra à nouveau faire appel.
Les six procédures prévues — c'est-à-dire trois dans le cadre du système d'immigration, et trois en cour fédérale — veulent dire que de trois ans et demi à six ans vont passer avant qu'il puisse être décidé de renvoyer l'intéressé. Mais, à partir du moment où il est décidé de le renvoyer, on éprouve souvent de graves difficultés lorsqu'il s'agit d'obtenir du pays d'origine les titres de voyage nécessaires. Très souvent, donc, nous nous retrouvons avec de faux demandeurs d'asile qui s'arrangent pour demeurer au Canada quatre, cinq ou six ans, après quoi ils sont souvent en mesure de faire valoir qu'ils sont si bien établis au Canada qu'on est obligé de leur accorder la résidence permanente au vu de considérations d'ordre humanitaire.
Le système est détraqué et il va falloir le rationaliser. Je peux vous dire que si nous ajoutons aux procédures actuelles une section d'appel, nous allongeons les délais de, que sais-je? — de quatre à cinq mois. Les recours sont déjà nombreux. En principe, étant donné l'ERAR, personne n'est renvoyé dans un pays où il sera exposé à des risques. Dans le cadre de la décision concernant les considérations d'ordre humanitaires, il y a, là encore, une évaluation des risques. Il existe de multiples recours devant la Cour fédérale. C'est d'ailleurs pour cela que, selon le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le régime d'accueil que nous appliquons aux demandeurs d'asile est un de ceux qui, au monde, offre aux justiciables les meilleures garanties.
Vouloir rallonger des délais qui, en moyenne, sont actuellement de quatre ans, ne me semble pas de nature à améliorer le système. Ce qu'il nous faut, c'est le rationaliser, l'accélérer, obtenir plus rapidement les décisions de première instance afin de pouvoir accorder beaucoup plus rapidement une protection aux demandeurs d'asile authentiques, et j'espère… Je ne peux pas, à cet égard, m'engager envers vous, car je ne suis pas en mesure de faire, devant le Parlement, mais j'espère que la réforme du système permettra d'instaurer, au sein de la ClSR, un recours lui permettant de se prononcer, en appel, sur le bien-fondé des demandes d'asile.
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Merci, monsieur le président.
J'ai plusieurs questions à poser au ministre. J'en aurais probablement pour une heure, mais je doute que le président me l'accorde. Alors, je vais essayer d'aller à l'essentiel.
Je voudrais vous parler encore une fois de l'utilisation du français à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, à Montréal. Vous vous souvenez d'un cas dont je vous ai parlé à plusieurs reprises au cours des derniers mois, où l'on avait refusé à un avocat ainsi qu'à son client le droit d'obtenir la preuve en français, bien qu'on ait réussi à changer la langue des procédures pour le français au prix d'une longue bataille.
À l'époque, vous me disiez que la décision était en cours et que vous ne vouliez pas vous ingérer dans un procès, en quelque sorte. Personnellement, je n'étais pas satisfait de cette réponse. Sans tenter d'influencer un juge, vous auriez pu, à tout le moins, influencer votre collègue de la Sécurité publique et lui demander que l'Agence des services frontaliers accepte de procéder en français, puisqu'elle était l'une des deux parties devant la cour.
Un jugement a été rendu et le commissaire a terminé son travail. À notre avis et de l'avis de tous ceux qui défendent la langue française au Québec, ce jugement crée un dangereux précédent. Le commissaire Dumoulin, dans ses explications sur son refus de faire traduire la preuve en français, dit que l'avocat n'a pas démontré le préjudice subi par son client —, préjudice lié au fait de ne pas avoir la preuve en français. À mon avis, ce n'est pas acceptable. En anglais, on dit justement rights are rights are rights. Si vous avez le droit de procéder en français, vous y avez droit. Vous n'avez pas à démontrer un préjudice quelconque.
La balle est clairement dans votre camp parce qu'il y a maintenant une décision politique à prendre. L'avocat en question, Me Handfield, a déposé une demande d'appel auprès de la Cour fédérale, qui porte uniquement sur la question du français. En Cour fédérale, ce seront des avocats de Justice Canada qui vous représenteront personnellement, monsieur Kenney, ministre de l'Immigration, et non des représentants de la CISR.
Quelles instructions allez-vous donner à vos avocats? Allez-vous leur dire de se battre pour maintenir la décision du commissaire Dumoulin ou de concéder la contestation à Me Handfield?
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Merci de votre question.
En premier lieu, je tiens à vous assurer que la CISR est déterminée à offrir ses services dans les deux langues officielles du Canada. J'en ai parlé avec le président de la CISR, qui m'a confirmé l'obligation de la commission à cet égard. Le 16 mars 2009, un commissaire de la Section de l'immigration a rendu une décision indiquant que la langue utilisée pour les procédures dans cette enquête sera changée pour le français.
Le commissaire de la Section de l'immigration de la CISR a statué que les documents ayant déjà été déposés, ils ne seraient pas traduits puisque l'ASFC, donc le ministre de la Sécurité publique, a rempli son obligation en vertu du paragraphe 25(1) des Règles de la Section de l'immigration de soumettre des documents dans la langue des procédures, qui était l'anglais à ce moment-là. Autrement dit, l'avocat et le client ont accepté l'anglais, au début, comme langue des procédures. C'est la raison pour laquelle le commissaire a ordonné que tout document soumis subséquemment comme élément de preuve devait être fourni en français ou traduit en français, la nouvelle langue des procédures.
Comme la CISR est un tribunal quasi judiciaire, je suis limité dans mes commentaires. Je peux dire cependant, monsieur le président, que toutes les règles ont été suivies. À partir du moment où le client et son avocat ont demandé un changement de langue, il fallait que tous les documents soient déposés en français, mais comme au début la langue était l'anglais, les documents étaient en anglais.
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Chaque année, monsieur le ministre, près de 200 000 visiteurs qui souhaitent venir au Canada se voient refuser l'entrée.
Le taux de rejet des demandes varie énormément entre nos missions à l'étranger. Pour ceux qui, d'Europe, souhaitent venir ici rendre visite à des membres de leur famille, le taux d'acceptation est de 84 p. 100. Si vous venez, cependant, de Chandigarh — disons que votre mère vient de décéder et que vous souhaitez assister à son enterrement — il y a de bonnes chances que vous ne serez pas autorisé à le faire. Pour les ressortissants du pays en question, le taux d'acceptation est de 43 p. 100, ce qui veut dire que la plupart voient rejeter leurs demandes. Il en va de même à lslamabad, où le taux d'acceptation est de 34 p. 100; et à Colombo, où le taux d'acceptation est de 51 p. 100.
Cela veut dire que si vos proches habitent dans les pays en question, et que vous souhaitez les faire venir pour assister à un mariage, à la naissance d'un petit-fils ou à un enterrement, ou pour rendre visite à un père ou à une mère qui est mourant, il y a de fortes chances que votre demande sera rejetée.
Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi un tel écart entre un taux d'acceptation de 84 p. 100 et un taux de 43 p. 100?
Envisagez-vous d'instaurer une procédure d'appel, comme il y en a actuellement au Royaume-Uni et en Australie, afin que les gens puissent savoir pourquoi, au juste, leur demande a été rejetée. À l'heure actuelle, on leur envoie simplement une lettre leur faisant savoir qu'ils n'ont pas été à même de démontrer l'existence de liens suffisants, même si l'on ne sait pas très bien ce qu'il faut entendre par cela. Les gens déposent à nouveau une demande et il se peut que le même agent d'immigration la rejette une seconde, voire une troisième et quatrième fois.
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Oui, de cela je suis consciente. J'ai posé la question parce que j'avais effectué quelques calculs. À Chandigarh, les demandes de permis de travail ne sont accueillies que dans 15 p. 100 des cas, et 29 p. 100 en ce qui concerne les visas d'étudiant. C'est dire que 18 617 personnes se voient refuser l'entrée au Canada. Je n'arrive pas à croire que toutes ces personnes-là ont présenté de faux documents ou ont cherché à frauder. Il est clair que certaines d'entre elles sont conseillées par des consultants sans scrupules qui leur disent de mentir et que certains d'entre eux finissent effectivement par arriver au Canada — mais quelques-uns seulement — et réussissent à abuser du système.
Je me souviens qu'il y a quelques mois lorsque vous comparaissiez devant le comité, vous nous avez dit que vous entendiez instaurer un programme qui permettrait de mieux encadrer l'activité des consultants afin, par exemple, de supprimer les consultants fantômes. Notre comité avait à nouveau approuvé un rapport comprenant neuf recommandations, mais nous n'avons toujours rien entendu au sujet de ce qui aurait été fait à cet égard. Vous aviez également prévu de corriger le programme concernant les aides familiaux résidants, mais ce programme en est toujours au même point. Il y a, en outre, la question de la citoyenneté des descendants d'enfants adoptés au Canada — en effet, il en résulte que les enfants de citoyens canadiens nés hors du Canada risquent de se retrouver apatrides. Voilà, donc, un ensemble de problèmes qui revêtent une importance cruciale. Le comité a formulé à votre attention un certain nombre de recommandations, mais nous n'avons toujours pas… on ne voit rien de tout cela dans votre rapport sur les politiques et les priorités.
Pour en revenir, maintenant, à Chandigarh et à la région Asie-Pacifique, j'ai pris part à radio, à une émission au cours de laquelle les auditeurs m'ont demandé « Est-ce de la discrimination? Pourquoi voyons-nous rejeter un tel nombre de demandes? », et « Que reproche-t-on, au juste, à notre région? Ne s'agit-il pas de discrimination à notre égard? » Il est clair que beaucoup de gens estiment que la procédure en place — le dépôt de la demande et le rejet — est tellement peu transparente, qu'ils n'arrivent pas à savoir pourquoi on a rejeté leur demande. « Pourquoi un tel a-t-il été admis alors qu'on a rejeté ma demande? » Cela, je dois dire, donne au Canada une très mauvaise réputation à l'étranger.
:
Votre souci de la qualité est une des choses que les membres de ce comité apprécient hautement chez vous.
Monsieur le ministre, je tiens à dire, même si je sais que mes collègues de l'autre bord y verront une observation pas trop subjective, que cette année, à chaque fois que nous vous avons invité à comparaître devant le comité, vous avez fait en sorte de répondre sans tarder à notre invitation. Je sais que, au cours de la 39e Législature, il n'en a pas toujours été ainsi. Certains de vos collègues ministres n'ont pas pu répondre aussi prestement à notre invitation, mais vous, vous l'avez fait et je tiens donc à vous remercier de votre présence ici aujourd'hui, et de la rapidité avec laquelle vous vous êtes rendu à notre invitation.
Une voix: [Note de la rédaction: inaudible]
M. Rick Dykstra: J'avais prévu que les gens de l'autre bord réagiraient peut-être ainsi. Vous me pardonnerez, mais c'est comme cela.
Nous avons longuement discuté de la réforme des procédures applicables aux réfugiés et plus précisément aux demandeurs d'asile. Vous aviez prévu, pendant l'été et au début de l'automne de contacter un aussi grand nombre de Canadiens possible pour vous entretenir avec eux de la question. Le premier ministre et vous-même avez également laissé entrevoir certains des changements législatifs auxquels nous pouvions nous attendre. Pourriez-vous nous en dire un peu plus au sujet de ces changements?
La première question que M. Bevilacqua m'a posée, après la reprise des travaux parlementaires, concernait l'existence d'un éventuel calendrier. Êtes-vous en mesure de nous préciser le calendrier des modifications législatives en question.
:
Merci, monsieur le président.
Je n'ai pas vraiment de détails à vous communiquer sur cela. Comme vous le savez, cela va en effet, exiger des modifications législatives, et donc l'approbation du Cabinet et je ne saurais prendre une telle décision au nom de mes collègues. Je peux simplement dire que nous continuons à oeuvrer en ce sens. Il s'agit d'un énorme ensemble de mesures interministérielles complexes intéressant la politique générale et qui va exiger non seulement de modifier tel ou tel texte de loi, mais également d'apporter dans plusieurs ministères, d'importants changements au niveau des opérations. C'est dire qu'il ne s'agit pas d'une mesure restreinte, aisée à concevoir et à exposer.
Je sais qu'il s'agit de quelque chose que les gouvernements précédents et les ministres précédents étudient depuis des années. Je suis conscient de m'être engagé à faire le nécessaire. Le premier ministre s'est, au Mexique, engagé publiquement dans le même sens et je suis tout à fait décidé à proposer l'adoption des changements recommandés.
Remarquez, qu'en termes de paramètres, le premier objectif est de faire en sorte que notre système respecte l'équité procédurale, répond aux obligations qui nous incombent en vertu du droit international et, naturellement, aux obligations découlant de la Charte des droits. Il s'agit de répondre à ces divers soucis d'une manière qui permette effectivement d'accélérer le traitement des dossiers mais aussi d'améliorer les délais par rapport à la situation actuelle et d'assurer aux personnes qui sont victimes de persécutions la protection dont elles ont besoin. Il s'agit, en outre, de décourager les demandes frauduleuses en accélérant l'examen des dossiers des faux demandeurs d'asile dans le respect intégral des garanties procédurales, mais en faisant en sorte que l'on puisse, à partir du moment où il est décidé qu'il s'agit bien de faux demandeurs d'asile, les renvoyer beaucoup plus rapidement que ce n'est actuellement le cas.
Tout à l'heure, dans la réponse que j'ai donnée à M. Bavilacqua, j'expliquais comment, avec les procédures actuelles, les faux demandeurs d'asile ont la possibilité de demeurer au Canada pendant plusieurs années au moins. Cela me paraît inacceptable. C'est une invitation lancée à tous ceux qui souhaiteraient abuser de notre système.
Je relève que si la ClSR rejette une majorité des demandes, 56 à 58 p. 100 d'entre elles, cette année, la ClSR a néanmoins un taux d'acceptation des demandes environ deux fois plus élevé que la moyenne de pays démocratiques comparables, tels que la France ou la Grande-Bretagne. Cela montre tout de même l'extrême générosité de notre système. Ce qui est préoccupant, c'est que ceux qui, à l'étranger, souhaiteraient venir s'installer au Canada pour des raisons purement économiques sont incités à s'introduire ici par la petite porte, c'est-à-dire en empruntant la voie des demandeurs d'asile.
Il nous faut donc fermer cette porte-là. Nous souhaitons maintenir grande ouverte la porte d'accueil destinée aux véritables demandeurs d'asile, mais nous voulons fermer la porte aux faux demandeurs d'asile qui cherchent à se faufiler. À ceux-là, nous disons « Prenez la file d'attente; vous pourrez entrer au Canada en toute légalité si vous répondez aux conditions prévues par nos programmes d'immigration ».
Voilà l'objectif que nous visons.
J'ai pris connaissance, ce matin, d'une lettre de notre collègue M. Kennedy qui demande que l'on accorde aux déserteurs américains et aux déserteurs et résistants à la guerre d'autres pays le droit de déposer une demande d'asile au Canada. Or, ils ont, effectivement ce droit. De nombreuses personnes se trouvant dans une telle situation ont effectivement déposé des demandes d'asile. Je crois savoir que, ces derniers temps, à chaque fois qu'un déserteur américain a déposé une demande d'asile devant la ClSR, sa demande a été rejetée comme non fondée ou comme ne correspondant pas à la définition de réfugié aux termes de la Convention des Nations Unies et du droit canadien.
Les propos que j'ai tenus à cet égard ont été critiqués et on m'a reproché de m'ingérer dans les décisions de la ClSR. C'est tout à fait le contraire, puisque je n'ai évoqué que des décisions que la ClSR avait déjà rendues. Je crois savoir que les demandes d'asile présentées par des personnes appartenant à cette catégorie ont été invariablement rejetées, ce qui me porte à conclure que la ClSR a jugé que ces demandes d'asile n'étaient pas fondées. Cela veut dire que les individus en cause sont entrés au Canada illégalement. Il convient, d'après moi, de faire de la loi une application juste et uniforme, sans faire intervenir, pour des raisons politiques, des considérations politiques. Il ne s'agit donc pas pour nous d'accorder, pour quelque raison que ce soit, un traitement particulier aux personnes de cette catégorie et de les dispenser d'une application uniforme et normale de nos lois en matière d'immigration.
Ce qui me préoccupe dans le projet de loi proposé par M. Kennedy est que, aux termes de ce texte, un ressortissant étranger se trouvant au Canada serait présumé être dans une situation justifiant la prise en compte de considérations d'ordre humanitaire permettant de lui accorder… Il souhaiterait que l'on modifie l'article 25 de la LlPR afin de permettre au ministre de relever les ressortissants étrangers présentant de telles demandes d'asile des obligations légales qui leur seraient normalement applicables et qui, en règle générale, empêcheraient qu'on les autorise à demeurer au Canada.
Cela veut, d'après moi, dire que l'on n'appliquerait pas à de telles personnes les obligations et exigences que prévoit la LlPR en matière de non-admissibilité. Il s'agirait d'une mesure sans précédent, car elle aurait pour effet d'exempter toute une catégorie de ressortissants étrangers des dispositions de la LlPR concernant leur non-admissibilité, y compris la non-admissibilité pour cause d'activités criminelles. Je crains que cela n'encourage les gens à déposer des demandes d'asile pour des motifs ayant trait au service militaire. Un tel texte aurait pour effet de les exempter des dispositions de la LlPR concernant leur non-admissibilité, y compris la non-admissibilité pour cause d'activités criminelles, ce qui me paraît très dangereux.
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Je vais m'exprimer en peu de mots.
Je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, vous et vos nouveaux collaborateurs, M. Yeates, votre sous-ministre et M. Linklater, votre sous-ministre adjoint intérimaire. Je vous sais gré de votre présence ici.
J'aurais deux questions à poser, dont une première tout à fait brève. On entend constamment dire que l'examen des demandes d'asile traîne en longueur et que les intéressés demeurent au Canada encore plus longtemps et, qu'en outre, leurs familles sont… N'oubliez pas, cependant, que si de 10 à 12 ans peuvent passer entre le dépôt de la demande initiale et la décision définitive, il s'agit d'un système instauré par le gouvernement il y a pas mal d'années et il y a, effectivement, lieu d'y apporter un certain nombre de changements. Ça, c'est une première chose.
Mais, ensuite, je pense que nous n'avons en fait pas de système actuellement… Enfin, il y a, plutôt, plusieurs systèmes et c'est pour cela que les demandeurs d'asile se trouvent encore au Canada 10 ou 12 ans plus tard avec, naturellement, les familles qu'ils ont fondées et qui ont, en quelque sorte, pris racine ici.
Pourriez-vous, monsieur le ministre, nous en dire davantage sur ce point? J'estime que le fait d'ajouter un recours de plus ne ferait qu'aggraver la situation actuelle. Que pouvez-vous nous dire à cet égard?
Monsieur le président, la question revêt en effet une très grande importance. Les membres du comité savent bien, cependant, que le gouvernement fédéral n'a pas grand-chose à y voir étant donné qu'aux termes de la répartition constitutionnelle des compétences, la réglementation des professions relève des autorités provinciales. Nous savons aussi que chaque province a instauré, ou supervise quelque 40 organismes de réglementation professionnelle dans les limites de son ressort, ce qui fait qu'il y a, dans l'ensemble du pays, plus de 400 de ces organismes.
Notre gouvernement a pris, à l'échelle fédérale, un certain nombre d'initiatives afin, d'abord, de mieux informer les nouveaux arrivants, avant même qu'ils n'arrivent au Canada, des moyens de faire valoir leurs titres étrangers. Nous avons consacré 32 millions de dollars au bureau d'orientation relatif aux titres de compétences étrangers, et installé à l'étranger des bureaux du projet canadien d'intégration des immigrants, projet pilote qui sera étoffé cette année. Il s'agit notamment de conseiller les nouveaux arrivants ainsi que les travailleurs qualifiés immigrants, avant même qu'ils n'arrivent au Canada, quant aux moyens de demander la reconnaissance de leurs titres de compétences auprès des organismes de réglementation professionnelle de la province dans laquelle ils entendent s'établir.
Nous avons en outre, au ministère des Ressources humaines et Développement des compétences, le programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers qui oeuvre de concert avec des organismes professionnels afin de rationaliser les procédures applicables, encourager les bonnes pratiques et soutenir les efforts des ONG dans le cadre de programmes d'apprentissage et de mentorat. C'est ainsi, par exemple, que l'on donne à des médecins formés à l'étranger, et dont les titres de compétences n'ont pas encore été reconnus ici, la possibilité occasion d'entreprendre une formation d'auxiliaire médical afin de pouvoir tout de même travailler dans le domaine de la santé.
Et enfin, le premier ministre s'est engagé, lors des dernières élections et à l'occasion du discours du Trône, à conclure avec les provinces une entente-cadre en vue de la reconnaissance des titres de compétences. Nous avons eu le plaisir de constater que cela a pu se faire, au mois de janvier, dans le cadre de la réunion des premiers ministres et je crois que mon collègue le ministre Finley et moi-même allons pouvoir faire état sous peu des progrès accomplis en vue de l'adoption d'un schéma national de reconnaissance des titres de compétences afin d'aboutir à une coordination beaucoup plus poussée des 10 provinces en ce domaine.
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Le seuil, si vous voulez, est un taux de rejet des demandes de visa inférieur à 4 p. 100 pendant au moins trois ans. Un autre facteur que nous prenons en compte concerne la tendance qu'ont les ressortissants de tel ou tel pays soit à demander asile, soit à dépasser la durée du séjour prévue dans leur visa. Il y a aussi la sûreté des passeports ou autres titres de transport délivrés par les autorités d'un pays étranger ainsi que le type et niveau de criminalité. Si le degré de crime organisé est vraiment très élevé, disons, cela est pris en compte.
Il y a plus de 20 critères que nous appliquons en ce domaine, mais je viens d'évoquer avec vous les principaux. Lorsque nous envisageons d'accorder une exemption en matière de visas, nous envoyons d'abord dans le pays en question une équipe chargée d'évaluer les risques. L'équipe rédige un rapport au vu de ces divers critères. Mais, lorsque nous constatons que, dans un pays donné…
Permettez-moi une précision concernant le Mexique. Les ressortissants de ce pays étaient à l'origine de plus de demandes d'asile que tout autre pays dont nous ayons accueilli les immigrants depuis la fin de la guerre. Depuis l'instauration du régime applicable aux réfugiés, nous avons reçu plus de demandes d'asile émanant de ressortissants mexicains que de toute autre catégorie. Nous avons dû nous demander comment nous pouvions exiger un visa des ressortissants d'autres pays si nous ne faisions pas la même chose pour les ressortissants mexicains. On en était arrivé au point où…
Je tiens à rappeler au comité, par exemple, que le gouvernement précédent — et je ne dis pas cela pour critiquer, mais simplement pour mémoire — avait accordé, au milieu des années 1990, une exemption en matière de visas à ce qui était, à l'époque, la Tchécoslovaquie. Deux ans plus tard, le gouvernement a dû imposer à nouveau l'obtention préalable d'un visa aux ressortissants tchèques, car on avait, dans l'intervalle, reçu plus de 1 000 demandes d'asile de ressortissants de ce pays. À l'automne de 2007, l'actuel gouvernement a accordé à la République tchèque une exemption en matière de visas, mais imposé à nouveau l'obtention préalable d'un visa cet été, car, dans l'intervalle, nous avions reçu 3 000 demandes d'asile. C'est dire qu'à l'égard de nos partenaires étrangers, nous faisons en ce domaine actuellement preuve d'une plus grande patience qu'auparavant. S'il y a quelque chose que nous avons à nous reprocher, c'est plutôt d'avoir été trop patients.
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Monsieur le ministre, vous avez cité, nommément, plusieurs juges et l'on voit que vous êtes entièrement au fait de la situation. Vous nous rappelez, pourtant, que les choses se déroulent selon la procédure prévue à cet effet. Précisons tout de même qu'il aurait été possible de maintenir en fonctions les juges en exercice.
Puisque vous êtes pleinement conscient des responsabilités que vous imposent vos fonctions, vous devez bien savoir que l'une de ces responsabilités est, justement, de procéder à la nomination de juges afin de ne pas faire marquer le pas à des milliers de futurs Canadiens en attente de citoyenneté. C'est, pour les personnes en question, un grand jour. Elles tendent au but, ont satisfait à toutes les conditions. Chacun attend que la cérémonie ait lieu. Or, votre cabinet tarde à se décider.
Je vois que vous tentez, à nouveau, de vous défausser sur les procédures applicables, mais la situation n'a, en l'occurrence, rien de compliqué. Les juges se sont dits disposés à demeurer en fonctions, au mois s'il le fallait, simplement pour éviter un arriéré de dizaines de milliers de personnes.
La même situation s'est produite dans ma région, à Etobicoke. Pendant sept mois, il n'y a pas eu de juge. Là encore, la juge en exercice aurait accepté de demeurer en fonctions. Des dizaines de futurs citoyens canadiens demeuraient privés de cette cérémonie qui confirme leur citoyenneté. Je ne pense pas, qu'en l'occurrence, vous puissiez esquiver la responsabilité pour cet état de choses. Qui en est responsable?
Monsieur le président, ainsi que je l'ai dit dans mes propos liminaires, nous avons obtenu de bons résultats dans le cadre du plan d'action destiné à accélérer l'immigration des personnes appartenant à la catégorie des travailleurs qualifiés, ce qu'on appelle la formule des points d'appréciation. Depuis la mise en oeuvre du plan d'action, en novembre dernier, c'est-à-dire il y a environ 10 mois, l'arriéré des dossiers dans la catégorie des travailleurs qualifiés est passé de 635 000 à 435 000. Une baisse d'environ 32 p. 100, donc.
En fait, il s'agit de résultats extraordinaires, et je tiens à féliciter ceux qui en sont responsables, en l'occurrence les gens de notre ministère qui ont tous cette année travaillé d'arrache-pied pour administrer ce nouveau programme tout en assurant le traitement des demandes reçues avant le mois de février 2008, qui, elles, ne relèvent pas du plan d'action. Ils continuent, en effet, à assurer le traitement de ces nombreux dossiers.
Nous sommes, ainsi, parvenus à réduire d'un tiers l'arriéré des demandes dans la catégorie des travailleurs qualifiés. Nous avons également amélioré les délais de traitement des demandes de parrainage de personnes appartenant à la catégorie de la famille — en effet, au cours des trois dernières années, les délais de traitement ont baissé sensiblement — bien que, pour cette catégorie, le nombre de dossiers en instance n'ait pas baissé. Comme vous le savez, le nombre des demandes d'asile a, par contre, augmenté sensiblement et 60 000 demandes sont actuellement en instance.
C'est dire que la situation varie selon la catégorie en question, mais l'on peut dire que, dans l'ensemble, le principal mouvement d'immigration vers le Canada, qui s'inscrit dans le cadre du programme des travailleurs qualifiés, a marqué de très gros progrès. Et ces progrès devraient se poursuivre.
Il convient d'ajouter que les personnes qui ont déposé une demande dans le cadre de ce programme depuis février de l'année dernière, voient leur demande de résidence permanente tranchée en moins d'un an, ce qui représente un énorme progrès par rapport aux quatre à cinq ans que cela prenait avant la mise en oeuvre de notre plan d'action.
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Merci monsieur le président.
Je profite de l'occasion pour vous souhaiter, M. Young, la bienvenue au sein du comité.
Monsieur le ministre, nous nous sommes longuement penchés ici sur les procédures applicables, qu'il s'agisse du régime prévu pour les demandeurs d'asile, de notre régime d'immigration ou des délais d'obtention d'un visa. Je pense, cependant, qu'il y a une question à laquelle ni le comité ni le gouvernement n'attribuent l'importance qu'elle mérite et c'est la situation des immigrants récemment arrivés au Canada. Ils sont surreprésentés du point de vue du chômage, surreprésentés dans les statistiques de la pauvreté et surreprésentés parmi la catégorie des personnes sous-employées. Or, selon moi, cette question revêt une telle importance que le comité et le gouvernement devraient lui consacrer davantage de temps.
Il va falloir, si l'on veut parvenir à corriger cette situation, que tous les secteurs gouvernementaux s'y mettent. En effet, votre ministère ne peut pas en assumer à lui seul la responsabilité. Il va falloir pour cela adopter une approche interministérielle et réunir les efforts notamment du ministère des Ressources humaines, du ministère des Finances et même du Cabinet dans son ensemble. La question, je le répète, revêt une extrême importance.
Si nous souhaitons accueillir au Canada des gens provenant d'autres pays, il nous faut faire en sorte que la vision de notre pays que nous projetons à l'étranger corresponde, sur place, à une certaine réalité. Les immigrants récents, par exemple, ont trois fois plus de chances de perdre leur emploi en cas de retournement de la conjoncture. Du mois de juin 2008 à 2009, je crois pouvoir dire que le taux de chômage a baissé de 1,9 p. 100, alors que, pour les immigrants, il a augmenté de 5,7 p. 100. L'argent que les immigrants doivent consacrer au logement, comparé aux dépenses en ce domaine de la population générale, soulève, là encore, de graves problèmes. Cela veut dire, en effet, que nous ne tirons pas le meilleur parti des ressources humaines en puissance que sont les personnes qui viennent s'installer ici. C'est une mauvaise chose pour les immigrants et ce n'est pas une bonne chose non plus pour notre pays.
Votre gouvernement ne pourrait-il pas envisager l'adoption d'une stratégie d'ensemble, d'une approche globale qui permettrait de s'attaquer à ces situations préoccupantes?
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Merci, monsieur le président.
Je suis entièrement d'accord avec ce que vient de dire M. Bevilacqua. Je le remercie d'ailleurs d'avoir exposé le problème de manière non partisane car, effectivement, c'est une question qui doit être abordée sans esprit partisan. Selon les chiffres que nous avons, depuis au moins deux décennies, et cela donc sous les gouvernements qui se sont succédé, quel que soit le parti au pouvoir, il y a eu une baisse du niveau de vie, du taux d'emploi, et du taux de réussite économique chez les nouveaux arrivants. C'est, effectivement, une situation qui me préoccupe profondément. Notre gouvernement a tenté de prendre certaines mesures afin de contribuer à une meilleure intégration économique des nouveaux arrivants, et nous avons notamment triplé, dans les provinces autres que le Québec, les crédits destinés à favoriser l'établissement des nouveaux arrivants, afin que les taux de financement atteignent ceux du Québec. Nous avons également considérablement renforcé la formation linguistique, les programmes de mentorat professionnel et, de manière générale, les programmes d'aide à l'intégration.
Pour vous citer un exemple, il y a à peu près trois semaines à Toronto, j'ai annoncé la création du programme HIPPY. Il s'agit d'un programme d'enseignement à domicile à l'intention des parents d'enfants d'âge préscolaire. Dans le cadre de ces programmes, nous avons multiplié par trois ou quatre les efforts consentis il y a encore quelques années. Cela dit, vous avez parfaitement raison et ce n'est pas cela qui va nous permettre de corriger la situation. Il est clair que la reconnaissance des titres de compétences étrangers joue dans tout cela un grand rôle, et nous espérons pouvoir bientôt renforcer sérieusement la coopération entre les provinces et entre les provinces et leurs organismes de réglementation professionnelle respectifs afin d'accélérer et de rationaliser les procédures de reconnaissance des titres de compétences. Nous allons vers cela et les gouvernements de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et du Manitoba ont, en ce domaine, pris des mesures utiles.
Il nous faut, monsieur le président, insister davantage, dans nos programmes d'immigration, sur l'accueil de nouveaux arrivants capables de bénéficier des occasions d'emploi offertes au Canada. M. Campbell, Premier ministre de la Colombie-Britannique, m'a dit un jour que la Colombie-Britannique n'a pas vraiment besoin, pour conduire les taxis de cette province, d'ingénieurs diplômés dont les titres de compétences ne sont pas reconnus ici. Il y a, au Canada, de nombreux emplois que l'on ne parvient pas à pourvoir et il nous faut attirer des immigrants qui ont les compétences voulues. C'est bien ce que nous tentons de faire dans le cadre du plan d'action en accélérant l'immigration et en accordant la priorité aux personnes appartenant à des catégories professionnelles dont nous manquons ici. J'estime pour ma part que nous oeuvrons également dans ce sens-là en collaboration avec les diverses provinces pour élargir les programmes des candidats des provinces. Ainsi, les nouveaux arrivants au Canada auraient un travail qui les attend, ce qui leur éviterait une période de chômage ou de sous-emploi, ou le recours à des petits boulots pour joindre les deux bouts. Ainsi, un soudeur en provenance de Pologne qui arrive au Manitoba se verra offrir un emploi de soudeur, théoriquement dans la semaine qui suit, ce qui veut dire qu'il touchera un salaire, qu'il paiera des impôts et qu'il travaillera dans son domaine de compétence.
Je crois que nous sommes tout de même parvenus à améliorer dans une certaine mesure notre politique d'immigration afin que les personnes que nous accueillons ici correspondent davantage aux compétences dont notre économie a besoin. Cela dit, M. Bevilacqua, il reste beaucoup à faire et c'est très volontiers que j'accueillerais les idées que l'on voudra me communiquer à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
Vous exercez très équitablement vos fonctions de président.
Au lieu de poursuivre les personnes qui sont exploitées, ne conviendrait-il pas d'abord de poursuivre les criminels? Autrement dit, ne serait-il pas préférable d'adopter d'abord des mesures visant les intermédiaires, et j'entends par cela les consultants sans scrupules? Avant de modifier l'organisation ou la procédure de la CISR, pourquoi ne pas d'abord éliminer du système ces intermédiaires? Je dis cela car, d'après moi, même si l'on modifie le système, ces rapaces qui s'attaquent aux plus vulnérables trouveront toujours des échappatoires à exploiter et continueront à encourager les gens à présenter de fausses demandes.
Où se situe donc la priorité? S'agit-il d'abord de s'en prendre à ceux qui sont parfaitement au courant des lois et des règlements et capables de les exploiter ou d'apprendre aux gens à mentir, ou de s'en prendre à ceux qui ne connaissent pas les lois et qui ne font que suivre les mauvais conseils qu'on leur donne quant au meilleur moyen d'être admis au Canada et de…? Il est fréquent que les personnes en question soient confinées dans des emplois très mal rémunérés, et se retrouvent dans une situation plus ou moins régulière. Je ne peux donc pas dire qu'elles « profitent » vraiment, étant donné qu'il leur faut travailler pour rembourser ce qu'elles doivent aux intermédiaires.
Qui sont, en définitive, les profiteurs? Je ne pense pas que ce soit nécessairement les personnes dont vous parliez tout à l'heure, les resquilleurs disons. D'après moi, ce sont plutôt les intermédiaires qui touchent de 5 000 à 10 000 $ par demande d'asile.
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Je crois, monsieur le président, qu'on en revient un peu à la question de M. St-Cyr.
Nous souhaitons que le Canada accepte d'accueillir les personnes victimes de persécutions et de violence. Cela s'inscrit dans la plus noble de nos traditions. Cela est par ailleurs conforme à notre tempérament national. Je crois pouvoir dire que dans ce domaine, aucun pays n'en fait plus que nous. Cela étant, je n'accepte aucun reproche concernant la manière dont notre pays accueille les réfugiés, et les victimes de persécutions. Cette année, nous allons admettre au Canada, en tant que résidents permanents, plus de 10 000 personnes auxquelles les Nations Unies ont reconnu le statut de réfugié. Il s'agit en majorité de réfugiés qui vont recevoir du gouvernement une aide à l'établissement au Canada et environ un quart d'entre eux sont des réfugiés dont la venue au Canada a été parrainée par des individus. Comme les boat-people vietnamiens d'il y a 30 ans, ils vont bénéficier, pour leur établissement, de l'aide de leurs églises ou d'organisations communautaires.
C'est là, monsieur le président, quelque chose de formidable. Il y a des pays sensiblement plus grands que le Canada qui accueillent sensiblement moins de réfugiés. Avec une population de 33 millions, le Canada ne peut pas espérer accueillir tous les réfugiés du monde, ou du moins pas tous en même temps. Dans les camps de réfugiés administrés par l'ONU, il y a, de par le monde, plus de 10 millions de personnes et il y a des dizaines de millions de personnes qui pourraient sans doute légitimement déposer auprès du Canada, une demande d'asile. On ne peut tout simplement pas les prendre tous en charge. Nous faisons déjà plus que notre part à en croire Abraham Abraham, représentant au Canada du Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Notre gouvernement est, de toute l'histoire du Canada, celui qui contribue le plus aux opérations internationales de secours pour les réfugiés. Nous avons, cette année, relevé nos objectifs en matière de réinstallation de réfugiés au Canada, en partie, comme M. Dykstra le disait tout à l'heure, dans le cadre de notre programme destiné aux réfugiés du Moyen-Orient, dont la plupart sont actuellement des Irakiens dont un bon nombre ont été persécutés en raison de leur religion. Cette année, et dans les deux années suivantes, nous allons accueillir 3 900 réfugiés en provenance de cette région, essentiellement de l'Irak. Cela étant, nous en faisons plus que tout autre pays, hormis les États-Unis et, en proportion de notre population, aucun pays n'en fait autant que nous. Au cours des années qui viennent, nous allons en outre accueillir 5 000 réfugiés karens originaires de Birmanie, qui se trouvent actuellement dans des camps situés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande. Nous accueillerons également 5 000 Hindous du Bhoutan qui se trouvent depuis un certain temps déjà dans des camps de réfugiés au Népal. Nous accueillerons aussi des milliers de musulmans rohingyas hébergés au Bangladesh dans des camps de réfugiés administrés par l'ONU.
Monsieur le président, nous faisons de notre mieux, mais il est clair que si nous envisageons d'adopter l'approche recommandée par M. St-Cyr et d'ouvrir plus grandes nos portes aux demandeurs d'asile, il faut être conscient des conséquences que cela entraînera. Nos capacités d'accueil sont, dans une année donnée, limitées. Il est vrai que notre taux d'accueil d'immigrants admis en tant que résidents permanents est, relativement, le plus élevé parmi les pays industrialisés, puisqu'il correspond à 0,8 p. 100 de notre population, mais nous ne pouvons pas espérer intégrer correctement les personnes que nous accueillons si nous augmentons sensiblement le nombre de personnes admises. Nous nous heurtons, en effet, à certaines contraintes, ne serait-ce qu'au niveau du logement. Prenons l'exemple des réfugiés Roma installés dans la région de Toronto. Selon les rapports qu'on m'en a faits, les logements publics étaient pleins à craquer au printemps et à l'été dernier, à l'époque où parfois la moitié des passagers des vols directs en provenance de Prague déposaient une demande d'asile.
C'est dire que notre générosité se heurte à des contraintes qu'on ne peut pas éluder. Il nous faut donc à la fois avoir le coeur sensible et le sens des réalités afin de parvenir à un certain équilibre entre notre générosité et les conditions d'ordre pratique qui limitent le nombre de personnes que nous sommes en mesure d'accueillir. Nous n'avons pas à nous en excuser. Dans le cadre des mesures de réforme du régime applicable aux réfugiés que je vais présenter au Parlement, je souhaite voir augmenter le nombre de personnes que nous accueillons ici et auxquelles les Nations Unies reconnaissent le statut de réfugiés. Je pense que nous ne pouvons correctement nous engager à cela que si nous parvenons à décourager les abus dont chaque cas coûte en moyenne 29 000 $ au contribuable. Ce n'est pas rien. Les demandes abusives déposées cette année par les ressortissants de certains pays coûtent cher au contribuable. Or, cet argent pourrait être consacré aux personnes qui, de par le monde, sont effectivement victimes de persécutions. J'estime qu'il nous faut mieux ordonner nos priorités.
Gouverner c'est choisir et je choisis d'accorder la priorité aux personnes qui sont effectivement victimes de persécutions par rapport aux immigrants qui cherchent à s'introduire au Canada en truquant une demande d'asile.
Monsieur le ministre, au printemps dernier, je vous ai posé, à la Chambre, une question au sujet de la suppression élimination d'environ un tiers des postes à la Section d'immigration de notre ambassade à Kiev. En séance de nuit, votre secrétaire parlementaire m'a répondu qu'il n'était pas exact de dire qu'un tiers des postes avaient été supprimés.
Je souhaite, aux fins du compte rendu, citer les déclarations faites par Mme Tsarkova, agente de programme à l'ambassade canadienne, le 26 octobre 2006, l'année en question, dans le cadre d'une entrevue accordée au journal Kyiv Post :
À la section d'immigration de l'ambassade canadienne à Kiev, les mesures de rationalisation et d'aménagement ont entraîné la suppression d'un poste d'agent d'immigration et de deux postes de soutien administratif — un contrôleur des dossiers et un caissier.
Lorsque j'ai contacté votre ministère à cet égard, on m'a donné la même réponse, c'est-à-dire qu'il y avait effectivement eu suppression d'un tiers des effectifs. Or, monsieur le ministre, vous avez diffusé, parmi les membres de la communauté canado-ukrainienne, un communiqué déclarant qu'il n'y avait eu aucune coupure d'effectif. Or, cela n'est pas exact. Avez-vous été mal renseigné par votre ministère, ou faisiez-vous de la désinformation?