:
Bonjour tout le monde. Je m'appelle Magdalene Gordo. Je suis employée en vertu du programme fédéral des aides familiaux résidants. Je suis aussi membre des Caregivers Support Services.
En janvier 2008, j'ai rencontré Lyda Alvarez. Je lui ai demandé si elle connaissait un employeur ou une agence. Elle m'a alors parlé de l'agence Akemi Taniguchi. Lyda Alvarez m'a accompagnée à cette agence. Après mon entrevue par Akemi au sujet de ma situation au Canada et d'autres aspects pertinents, elle m'a demandé si je voulais subir une entrevue avec Ruby Dhalla de Mississauga. Je lui ai répondu oui.
Le 30 janvier 2008, Akemi m'a fait savoir, par l'intermédiaire de Lyda, que mon entrevue avec Ruby Dhalla avait été fixée au 1er février. Akemi a appelé Lyda, parce qu'à l'époque, je n'avais pas encore de téléphone. Le 1er février, Lyda m'a accompagnée à la résidence de Dhalla. Je pensais qu'elle le faisait simplement pour me tenir compagnie, parce que je ne connaissais pas le coin. Il s'est avéré qu'elle était venue avec moi pour se faire payer des gages qu'on lui devait.
Quand nous sommes arrivées à la résidence de Dhalla, Tavinder Dhalla, mère de Ruby, nous a fait entrer et nous a demandé d'attendre Ruby Dhalla. Quand Ruby est venue, elle nous a invitées à nous asseoir avec elle dans le salon. Avant de s'intéresser à moi, Ruby a réglé sa transaction avec Lyda Alvarez, en liquide. Elle a réglé à Lyda les gages qu'elle lui devait. Une fois cette transaction terminée, Ruby a commencé à m'interviewer. Elle m'a demandé des renseignements personnels et mes coordonnées, et a voulu savoir quelle était ma situation sur le plan de l'immigration au Canada, à quelle date j'étais arrivée ainsi que d'autres renseignements pertinents.
Pendant cette entrevue, Lyda et l'oncle de Ruby étaient également présents dans le salon. Tavinder qui nous avait accompagnées à l'intérieur de la maison avait remonté les escaliers dès que Ruby était venue nous accueillir.
Lors de l'entrevue, Ruby m'a demandé si j'étais aide familiale. Je lui ai répondu que oui et que je travaillais en vertu du programme du gouvernement fédéral d'aides familiaux résidants. Elle m'a demandé d'où je venais, ce à quoi je lui ai répondu que j'étais d'origine philippine, mais que j'avais demandé à participer au programme AFR depuis Taïwan, parce que je travaillais là-bas à l'époque.
Ruby m'a posé d'autres questions à mon sujet, puis elle a commencé à m'expliquer la description d'emploi et les conditions de travail. À ce moment-là, Tavinder s'est jointe à nous et a commencé à m'énumérer toutes mes tâches et responsabilités quotidiennes. Il était question de faire la cuisine, de servir le repas, de faire le lavage, de passer l'aspirateur, de nettoyer toute la maison du second étage au rez-de-chaussée, de ranger les vêtements, de faire les lits et d'effectuer toutes les autres corvées ménagères. Cela voulait dire nettoyer toutes les salles de bain, les toilettes et les bains tous les jours et laver les parquets à la serpillière, à quatre pattes.
Après que Ruby et sa mère, Tavinder, ont terminé d'énumérer toutes les tâches que j'avais à accomplir, j'ai demandé à Ruby si elle pourrait me parrainer et elle m'a répondu: « bien sûr, je suis députée et je pourrais facilement demander qu'on te donne un permis de travail. » J'ai été toute excitée d'entendre cette promesse et j'étais aussi très heureuse d'avoir réussi l'entrevue. Ruby m'a alors demandé de revenir le dimanche soir 3 février 2008. Elle m'a aussi demandé de commencer à travailler le 4 février 2008.
En chemin de retour chez elle, Lyda m'a expliqué les raisons pour lesquelles elle avait arrêté de travailler pour Ruby Dhalla. Elle m'a dit qu'elle en avait eu assez que Ruby Dhalla lui fasse perdre son temps en ne donnant pas suite à la promesse qu'elle lui avait faite de lui obtenir un avis positif sur le marché du travail.
Le 3 février 2008, à 18 h, un de mes amis m'a déposé à la résidence de Dhalla. J'ai présenté mon ami à Ruby, qui était devant chez elle avec sa parenté. Elle m'a dit qu'elle était heureuse que j'aie pu venir.
Après m'avoir présentée à sa famille, elle m'a fait entrer dans la cuisine et m'a demandé de nettoyer les armoires et de les ranger. « J'adore quand les choses sont bien rangées et bien propres », m'a-t-elle dit. En cette première soirée de travail, elle m'a donné ses ordres sur ce qu'elle voulait que je fasse ensuite et m'a expliqué le travail que je devais faire le lendemain matin. Elle m'a expliqué comment préparer le petit-déjeuner et comment faire le reste des tâches du lendemain. Elle m'a invité à faire du bon travail.
Le lendemain soir, c'était l'anniversaire de Ruby auquel ne participaient que des membres de sa famille. La réception d'anniversaire s'est terminée à 2 heures du matin.
J'avais passé toute la journée avec Mme Tavinder. Elle m'avait dit que je devais l'appeler « Madame Tavinder » et que je devais appeler Ruby et Neil « Docteur Ruby » et « Docteur Neil ». Madame Tavinder m'a montré comment préparer le petit-déjeuner pour le Dr Neil, puis elle m'a montré comment faire le ménage général de la maison. Elle m'a donné pour instruction de nettoyer l'appartement en sous-sol de Sonia et de Sukhbir le mercredi.
Le mercredi, Sonia est venue me chercher dans la matinée pour me montrer comment nettoyer l'appartement qu'elle partageait avec Sukhbir. Elle m'a dit comment faire le lavage et préparer le repas. À la fin de la journée, Mme Tavinder m'a redéposé à la résidence du Dr Ruby Dhalla. C'est comme ça que j'ai commencé à faire le ménage du logement de Sonia tous les mercredis. J'avais l'impression d'être un aspirateur qu'on prêtait à Sonia.
Le Dr Ruby m'a dit à quel point elle appréciait mes efforts pour faire le ménage de l'appartement de sa cousine Sonia. Elle m'a dit qu'elle était ravie de mon travail. Ruby était à la maison du jeudi au lundi. Je lui ai demandé quand elle allait remplir un APMT, un avis positif sur le marché du travail en mon nom. Elle m'a expliqué comment elle comptait s'y prendre quand elle a senti que j'hésitais à lui confier mon passeport.
Le Dr Ruby et Mme Tavinder m'ont réclamé mon passeport à plusieurs reprises, mais je n'ai pas voulu le leur donner. J'étais convaincue qu'elles n'avaient pas à me réclamer mes papiers personnels.
Le 8 février 2008, Mme Tavinder m'a demandé d'aller nettoyer sa clinique chiropratique, ce que j'ai refusé de faire. J'ai dit à Mme Tavinder que je n'irais pas faire le ménage à sa clinique, parce que je ne voulais pas risquer qu'un de ses patients me transmette une maladie. Je pensais que les Dr Ruby et Neil étaient des médecins. Je ne savais pas qu'ils étaient chiropracticiens.
Avec le passage du temps, j'ai été de plus en plus mal à l'aise et je me sentais surchargée de travail, puisque je n'arrêtais de 7 h 30 à 23 heures, affairée à diverses tâches ménagères sans rapport avec le travail d'aide familiale. Rien ne me prouvait qu'elle allait respecter sa promesse de me parrainer. Elle n'avait pas rempli les papiers exigés pour l'APMT. Elle et sa mère n'arrêtaient pas d'insister pour que je leur remette mon passeport.
Une fois, elle m'a appelé, en colère, de son bureau de Mississauga pour exiger que je lui remette mon passeport. Je lui ai dit que je l'avais laissé à mon appartement. Ruby m'a alors répondu en criant « si tu ne me donnes pas ton passeport, je ne te parrainerai pas ». À partir de ce jour, j'ai été préoccupée et terriblement inquiète de ma situation, car je travaillais pour le Dr Ruby Dhalla sans les papiers nécessaires. Je craignais de perdre mon temps et de ne pas pouvoir accomplir les 24 mois de travail exigés en 36 mois.
Le Dr Neil ne m'a jamais interviewée, guidée dans mes responsabilités de travail, ni supervisée. Il ne s'est jamais présenté comme étant mon employeur. Il n'a jamais discuté de questions d'emploi avec moi. Akemi n'avait pas traité avec le Dr Neil au sujet de mon embauche. Le seul contact que j'ai eu avec lui, c'était quand il m'avait montré comment cirer ses chaussures et préparer ses costumes tous les jours. Le seul souvenir que j'ai du Dr Neil, c'est quand il m'a jeté un regard méchant et injurieux un matin, alors que je nettoyais des paires de chaussures.
Un matin, Mme Tavinder, m'a ordonné d'aller rapidement laver la voiture du Dr Neil et de passer l'aspirateur à l'intérieur. Quand il m'a vu utiliser un linge doux pour essuyer le rétroviseur, il m'a crié: « non, non, non, non, ne touches jamais à mon rétroviseur, tu risquerais de l'égratigner. Tu es stupide. Est-ce qu'il faut que je t'explique cette chose simple? Tu devras d'abord apprendre comment laver une voiture. »
:
Bonjour aux membres du comité.
Je m'appelle Richelyn Tongson, j'ai 37 ans, je suis mariée avec quatre enfants. Je suis arrivée au Canada le 9 octobre 2007.
J'ai commencé à travailler à résidence de Ruby Dhalla le 22 février 2008. Mon frère m'y avait accompagnée en voiture. C'est Mme Ruby Dhalla qui a ouvert la porte. Elle nous a serré la main à mon frère et à moi. « Je suis la bonne envoyée par l'agence Akemi », lui ai-je dit. Elle s'est présentée en me disant qu'elle était députée de Brampton. Mon frère est alors reparti.
Ruby Dhalla m'a interviewé dans le salon. Elle m'a demandé si je savais faire la cuisine et je lui ai répond que je pouvais suivre une recette. Elle m'a demandé si j'étais mariée et je lui ai dit oui, avec quatre enfants. Elle m'a demandé si j'étais une travailleuse et je lui ai dit que je m'acquittais de mes tâches. Elle m'a demandé si je savais comment faire un sauté de nouilles, et je lui ai dit que oui. Puis, pendant qu'elle était étendue sur le sofa du salon, j'ai pris tous les légumes nécessaires pour faire un sauté de nouilles. Quand j'ai terminé, elle a pris quelques nouilles et m'a dit qu'elle aimait le plat.
Elle m'a expliqué que je devrais commencer à 7 h 30, mais ne pas dit à quelle heure je pourrais me coucher. Elle m'a mise à l'essai en me demandant de nettoyer la cuisine et de ranger les placards et de faire le lavage dans la salle de lavage. Elle m'a demandé de ranger mes choses dans la pièce du sous-sol.
Neil Dhalla s'est présenté à la maison avec Sonia ce soir-là. Elle m'a présenté son frère Neil et Sonia en leur disant que j'étais gentille et que mes sautés avaient bon goût. Puis, Sonia m'a demandé d'aller prendre les affaires dans la voiture pour les rentrer dans la maison et les ranger dans le sous-sol. C'était des produits détergents et des serviettes en papier.
Pendant que je me faisais mon test, Neil m'a demandé de faire du travail pour lui, de lui cirer les chaussures. Il m'a montré comment. Il m'a dit que je devais commencer par passer un chiffon sec, avant d'appliquer du Kiwi et de bien brosser jusqu'à ce que ça brille. Il m'a dit qu'il voulait que ses chaussures brillent quand il allait travailler.
Puis, Ruby Dhalla m'a aussi demandé de faire le ménage de la maison de Sonia, tous les mercredis, une fois par semaine. « C'est juste un petit sous-sol » m'a-t-elle dit. Je lui ai dit « c'est parfait ».
Sonia a mangé ce soir-là avec Ruby et Neil, à la maison. Le lendemain, Ruby m'a fait visiter la maison en me disant tout ce qu'il fallait organiser. Elle m'a demandé si je pourrais nettoyer sa salle de bain comme elle le désirait et elle a aimé la façon dont je le faisais. Puis, j'ai commencé à faire des choses dans la cuisine. Elle m' a demandé de cuisiner pour elle.
Ruby passait ses journées à l'ordinateur et elle me demandait parfois de lui servir à manger. Elle m'a montré comment faire le café à son goût. Le Dr Neil Dhalla m'a montré comment faire le thé pour que je puisse lui en servir quand il le réclamait. J'ai appris que la vaisselle devait être entièrement lavée à la main et que je devais nettoyer le plancher à quatre pattes. Je devais aussi dépoussiérer les meubles tous les jours. Il fallait que les salles de bain soient nettoyées et désinfectées, comme le souhaitait le Dr Neil.
Quand leur mère s'absentait pour quelques jours, c'est moi qui servait Ruby et le Dr Neil.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le président, chers collègues, merci beaucoup d'avoir accepté ma demande de vous rencontrer ce matin. Le travail qu'entreprend ce comité est vital pour le développement de notre pays où règnent l'égalité, l'équité et la justice. D'ailleurs, c'est au nom de l'équité que je me trouve devant vous, aujourd'hui: équité pour celles qui ont formulé des allégations; équité envers tous les travailleurs étrangers qui peuvent prétendre être bien accueillis et bien traités dans notre pays; et équité pour toute personne ayant été accusée d'un acte illicite, comme c'est mon cas.
Je suis venue vous parler d'un problème qui échappe à tout contrôle, un problème fondé sur des allégations et des malentendus faux et sans fondement. La question a été politisée à outrance et l'on peut se demander ce qu'il est advenu de l'équité. Des journalistes de la presse écrite et de la presse électronique ont fait des topos à ce sujet et les partis politiques s'en sont servis pour donner dans le sensationnalisme, à des fins partisanes.
Je vous laisse le soin d'imaginer ce que ça peut être de se retrouver au centre de tous ces récits, de voir sa réputation et sa conduite mises à mal sans avoir la possibilité de défendre équitablement son nom. Je vous laisse le soin d'imaginer ce qu'on ressent quand les valeurs et les croyances qui vous ont défini en tant qu'individu, en tant que personne — valeurs et croyances qui ont été promues par votre famille — sont remises en question.
Chers collègues, je suis ici pour tirer les choses au clair et veiller à ce que les faits soient connus, des faits qui ne sont pas fondés sur des allégations, mais sur des preuves.
Moi, Ruby Dhalla, affirme ne pas avoir employé Magdalene Gordo ni Richelyn Tongson. Moi, Ruby Dhalla, affirme ne pas avoir parrainé Magdalene ou Richelyn. Je n'ai pas payé de salaire à Magdalene ni à Richelyn. Je n'étais pas la personne pour qui Magdalene et Richelyn ont travaillé. Je n'ai jamais eu quoi que ce soit à faire du point de vue de l'immigration ou de l'emploi.
Il y a une chose que j'ai faite, cependant, c'est que j'ai appelé une agence pour ma mère qui avait besoin d'aide. C'est une très bonne amie qui m'avait donné le nom de cette agence. Après ce premier appel téléphonique, c'est ma mère et mon frère qui ont continué de communiquer avec l'agence.
Je me demande, comme beaucoup d'autres, pourquoi ces aides familiales dénoncent ce qui leur est arrivé 15 mois après les faits, après avoir quitté notre domicile en bons termes avec nous, du moins c'est ce que je croyais. Je ne connais pas leurs motifs, mais je tiens à vous affirmer, aujourd'hui, que je n'ai rien à cacher et que je n'ai rien fait de mal.
Voyons les allégations. Mme Gordo allègue ne pas avoir été payée pour son travail, mais quand on examine les preuves, on se rend compte que Mme Gordo a signé de sa main les reçus établissant qu'elle a bel et bien été payée. Elle a également signé une déclaration attestant qu'on ne lui devait plus rien.
Mme Gordo affirme avoir travaillé pendant trois semaines. Cependant, quand on examine la preuve, on s'aperçoit qu'elle a elle-même déclaré n'avoir travaillé que 11 jours.
Elle affirme que je lui ai retiré son passeport pendant deux semaines, même si elle n'a travaillé que 11 jours. Aujourd'hui, elle vous a affirmé n'avoir jamais donné son passeport. Ce que je peux vous dire, mes amis, c'est que pour les 11 journées durant lesquelles Mme Gordo dit avoir travaillé dans notre foyer, j'ai toutes les cartes d'embarquement prouvant où j'étais à différentes dates. Sur ces 11 jours, je n'en ai passé que trois chez moi et, sur ces trois jours dans la Région du Grand Toronto, j'ai été auprès de mes électeurs et au sein de ma collectivité.
Il est allégué que j'ai eu des contacts réguliers avec Mme Gordo, mais quand on examine l'ensemble de la preuve, quand on tient compte de mes cartes d'embarquement, on s'aperçoit que je n'étais même pas présente dans la RGT.
Toutes deux ont prétendu avoir déneigé à la pelle, mais, depuis cinq ans, ma mère engage un déneigeur qui a signé une déclaration écrite indiquant qu'il ne s'était jamais présenté chez nous alors que la neige avait été déblayée avant son passage.
Elles prétendent être allées faire le ménage à la clinique. Or, mon frère fait appel à un service de nettoyage professionnel qui fait le ménage de la clinique quotidiennement, et c'est le cas depuis l'ouverture de la clinique.
Mme Tongson dit que je lui ai retiré son passeport, mais elle a signé un document indiquant que c'est mon frère qui avait pris son passeport afin de la parrainer. Elle a aussi signé un reçu confirmant que c'est mon frère qui lui a rendu ce passeport. Le jour où le passeport lui a été rendu, je me trouvais à bord d'un avion, en route d'Ottawa à Toronto. Mme Tongson a daté le reçu en question.
À l'occasion d'une autre tentative visant à faire valoir ses revendications — et je me demande s'il a été question de ça —, Mme Tongson a essayé de se faire passer pour moi auprès de RHDCC.
Il y a une dernière chose qui, je crois revêt une très grande importance et à propos de laquelle les gens se posent des questions. Nous avons jeté un coup d'oeil sur les articles parus à propos de Magdalene et de Richelyn, et certains affirment qu'elles sont au Canada illégalement. Je tiens cependant à vous signaler à vous tous, aujourd'hui, que l'agence a confirmé que Magdalene et Richelyn se trouvent légalement au Canada.
Après vous avoir exposé cette preuve, il est évident que moi, Ruby Dhalla, n'ai ni employé ni parrainé ces deux personnes. Afin de protéger le nom pour lequel j'ai travaillé très fort durant toute ma vie, j'ai personnellement demandé au Commissaire à l'éthique de faire enquête sur toute cette question et j'entends pleinement collaborer avec lui.
Je suis la fille d'une mère aimante et attentionnée qui a immigré au Canada. Tout comme ces aides familiales dont nous parlons aujourd'hui, ma mère est venue au Canada avec un rêve en tête et le désir de changer les choses. Comme bien d'autres Néo-Canadiens, elle a laissé derrière elle une bonne vie et c'est remplie d'espoir qu'elle est venue ici pour trouver une vie meilleure et un avenir meilleur pour ses enfants. Ma mère est venue au Canada sans un sou en poche et elle a travaillé et économisé chaque dollar pour assurer une bonne vie à sa famille et à ses enfants. Elle a surmonté toutes les difficultés auxquelles sont confrontés tant de Néo-Canadiens: apprendre l'anglais, trouver un emploi et apprendre un nouveau mode de vie. Elle s'est battue, elle a persévéré et elle a élevé deux enfants seule. Je me rappelle avoir vu, quand j'étais jeune, ma mère qui faisait tous les sacrifices nécessaires à notre bien-être à mon frère et à moi. Elle nous a enseigné les vertus de l'honnêteté, de l'intégrité et du respect.
Ma mère a elle-même travaillé pour des familles. Elle était aide familiale. Elle a été puéricultrice, et elle nous a ouvert des portes, à mon frère et à moi, des portes qui nous ont incroyablement servi depuis. Je crois que c'est en grandissant dans un quartier du centre-ville que j'ai appris que tout le monde mérite d'être traité avec respect et équité, qu'il s'agisse d'un pdg, d'un concierge ou d'un serveur.
Cette semaine, j'ai entendu les mots qui ont été employés pour décrire ma famille et j'aurais tant aimé que leurs auteurs connaissent un peux mieux notre histoire. J'ai appris à apprécier les gens non pas pour ce qu'ils sont à l'extérieur, mais pour ce qu'ils sont en dedans. C'est pour ça que toutes ces allégations sont loin de tout ce pour quoi ma famille et moi-même avons travaillé pendant tant d'années. Ma mère a été ouvrière d'usine. Elle a été aide soignante. Elle a été puéricultrice. Ma mère a connu toutes les vulnérabilités que connaissent les femmes immigrantes; je le sais, parce que l'ai ressenti et que je l'ai vécu par elle.
Trop souvent dans cette histoire les gens ont employé le mot « pouvoir » pour décrire ceux qui sont en politique, tandis qu'ils ont accolé le mot « vulnérable » aux aides familiaux. Cependant, tous ceux qui me connaissent, savent que, pour moi, la politique n'est pas une affaire de pouvoir. Elle est un moyen pour moi d'aider ces mêmes femmes qui ont témoigné tout à l'heure. Il est question pour moi d'aider les femmes qui se battent pour être entendues, celles qui sont sans voix et sans pouvoir. Pour moi, la politique a tout à faire avec leurs espoirs et leurs rêves.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, chers collègues, mon parcours n'a pas été facile. Beaucoup de nous savent que la vie publique nous expose à un certain étalage de notre vie privée, mais c'est dans des situations comme celle-ci qu'on en découvre toute la portée. Le fait que notre maison, censée être notre sanctuaire, soit ainsi décrite en détail en public constitue une violation que je ne parviens même pas à décrire. Le fait que le dossier médical de votre mère soit décortiqué sur toutes les chaînes de télévision nationales, que son adresse personnelle et son numéro de téléphone, son sanctuaire privé soient ainsi révélés au monde entier constitue une intrusion.
Je n'aurais jamais imaginé qu'il se trouve un jour dans l'histoire politique du Canada où mon combat personnel, en vue d'abattre les obstacles qui s'opposent aux femmes, aux jeunes et aux immigrants, se retourne contre ma famille, moi-même, ma mère et mon frère.
Aucun Canadien et aucun de ceux et de celles qui nous regardent aujourd'hui ne doivent oublier que les politiciens sont aussi des personnes. Les politiciens sont des êtres humains qui ont des sentiments et des émotions. Il leur arrive, comme à tous les êtres humains, de commettre des erreurs. Je peux vous affirmer qu'il n'est pas facile, pour une jeune femme qui vit sous le regard du public, de gravir la pente qui est encore glissante pour les jeunes et les femmes en politique.
Bien que les allégations formulées contre moi soient fausses et sans fondement, je suis convaincue qu'il y a lieu d'apporter des réformes bien précises pour s'assurer que le programme des aides familiaux résidants protège à la fois les travailleurs et les employeurs. Je tiens à ce que vous sachiez tous que je suis déterminée à collaborer avec ce comité, à travailler avec ces femmes que nous venons juste de voir à la télévision, à collaborer avec les groupes militants et avec la Canadian Caregivers Association pour faire en sorte que ces réformes soient mises en oeuvre, pour s'assurer que les aides familiaux soient traités avec équité, tout comme les employeurs, et pour que l'équité soit généralisée. Je suis intimement convaincue que telle est la façon canadienne de faire.
Laissez-moi vous dire, pour conclure, que tous ceux et toutes celles qui ont franchi le seuil de mon foyer ont toujours été traités avec amour, compassion et respect. C'est pour ça que la dernière semaine a été tellement difficile. J'ai cependant beaucoup de chance que de nombreux électeurs de Brampton-Springdale, des amis, des collègues du caucus et bien des Canadiens m'aient appelé, envoyé des courriels ou écrit. Je tiens à leur dire, à tous, que leurs mots d'encouragement m'ont soutenue et qu'ils m'ont donné la force nécessaire de continuer pour faire en sorte que les faits, la vérité et les preuves soient révélés.
La députée, la fille, la soeur et la Canadienne que je suis tient, encore une fois, à vous remercier de lui avoir donné l'occasion de comparaître de nouveau devant vous. J'espère que, grâce à notre collaboration, nous parviendrons à garantir l'équité pour tous, pour tous les Canadiens.
Merci.
:
Merci de me poser cette question.
La raison pour laquelle toute cette affaire a été si difficile et si blessante pour moi et toute ma famille, c'est qu'elle est contraire à tout ce que j'ai défendu personnellement.
En général, quand les employés et les employeurs, comme tous les êtres humains, ont des différends, ils en parlent sur le moment ou tout de suite après le départ, et l'employeur a ainsi une idée de la raison pour laquelle l'employé était mécontent, à moins que celui-ci ne se plaigne d'une façon ou d'une autre.
Dans ce cas, les trois aides familiales ont formulé la même plainte 15 mois après et les dates en question me visent personnellement. Ce sont des heures et des dates auxquelles je n'étais même pas présente en ville. Nous savons tous que la rencontre entre le ministre Fonseca et le ministre Wynne a eu lieu le 25 avril. Ce n'est pas le seul cas dont il a été question, puisqu'il y en a eu 29 autres. Le 26, il y a eu une rencontre avec le ministre Jason Kenney. Je ne sais pas comment celle-ci s'est déroulée. Je ne sais pas qui était présent à cette rencontre, mais ce que je sais, c'est que j'ai vu M. Kenney le 26, à l'occasion d'un défilé Vaisaikhi où il était en compagnie de mon adversaire conservateur. Il était également accompagné de membres de son personnel. Je ne sais donc pas qui a participé aux réunions qui ont eu lieu ensuite.
On ne sait pas qui a été en contact avec qui. D'après les déclarations du ministre Kenney à l'émission Question Period de CTV, qui ont été reprises et documentées dans d'autres topos, surtout dans le Globe and Mail, il est très clair que des fonctionnaires du ministère ont promis à ces trois femmes, ou à ces deux femmes — je ne sais pas combien il y en avait — que le temps passé à la résidence des Dhalla serait comptabilisé dans le calcul du temps nécessaire à l'obtention de leur statut de résidente permanente.
Aujourd'hui, quand on leur a demandé si elles avaient rencontré le ministre Kenney ou des fonctionnaires du ministère, elles ont nié avoir rencontré des fonctionnaires. Donc, je ne sais pas pourquoi M. Kenney, ministre —.