:
Je déclare ouverte la 37
e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Aujourd'hui, conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous étudions l'examen des mesures d'éthique contenues dans le
Guide du ministre et du ministre d'État.
Nous accueillons comme témoins ce matin, du Bureau du Conseil privé, M. Joe Wild, secrétaire adjoint du Cabinet, Appareil gouvernemental, et Eileen Boyd, secrétaire adjointe du Cabinet, Personnel supérieur.
Soyez les bienvenus. Je vous remercie d'avoir pris le temps de venir aider notre comité à mieux comprendre le sujet dont il est saisi. Je crois savoir que vous avez une déclaration liminaire à faire. Je vous invite à nous la présenter, après quoi, il y aura une période de questions.
Bienvenue. Vous avez la parole.
Monsieur Wild.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, je tiens à remercier le comité de nous avoir invités à venir parler des normes d'éthique que contient Pour un gouvernement responsable — Guide du ministre et du secrétaire d'État. Ma collègue, Eileen Boyd, secrétaire adjointe du Cabinet, Personnel supérieur, m'accompagne aujourd'hui.
[Français]
Avec votre permission, j'aimerais commencer en vous donnant un aperçu de l'objectif de ce guide et de son contenu, notamment quelques informations sur le contexte constitutionnel dans lequel il a été élaboré.
[Traduction]
Pour un gouvernement responsable fournit aux ministres des conseils de haut niveau fondés sur des principes quant à la structure du gouvernement canadien et quant à leurs rôles et responsabilités au sein de cette structure. Cela comprend, entre autres, les principes clés d'un gouvernement responsable de type britannique; la structure des institutions fédérales, notamment celles de I'exécutif, les règles concernant les affaires du Cabinet, les relations avec le Parlement, les fonctions administratives, la consultation et la coordination, et les normes de conduite des ministres et des autres représentants du gouvernement.
Ces renseignements essentiels aident les membres du conseil des ministres, individuellement et collectivement, à appuyer le premier ministre dans la gestion des affaires touchant le gouvernement du Canada. Les normes de conduite énoncées dans le guide sont fondées sur des lignes directrices sur l'éthique dont l'objectif fondamental est d'assurer que le ministre et le titulaire d'une charge publique agira selon des normes supérieures en matière d'éthique et prendra toute décision dans l'intérêt public. De plus, on indique que les ministres doivent respecter la Loi sur les conflits d'intérêts, ne pas intervenir dans le cadre d'affaires judiciaires ou quasi judiciaires, respecter la relation indépendante entre les divers organismes et sociétés d'État pouvant relever de leur portefeuille et faire preuve de discernement lorsqu'ils reçoivent des invitations.
D'autres lignes directrices sont fournies à l'annexe H concernant les activités politiques. On y mentionne que les titulaires de charge publique ne doivent pas participer à des activités politiques qui pourraient raisonnablement être perçues comme incompatibles avec leur capacité d'exercer leurs fonctions de manière politiquement impartiale. Bien entendu, ces lignes directrices ne s'appliquent pas aux titulaires de charge publique exerçant des fonctions à caractère essentiellement politique ou partisan, c'est-à-dire les ministres, les ministres d'État, les secrétaires d'État, les secrétaires parlementaires et leur personnel.
Les règles de conduite énoncées dans le guide intitulé Pour un gouvernement responsable doivent être interprétées dans un cadre constitutionnel élargi: au Canada, comme dans tout autre pays dont le régime est fondé sur le modèle britannique, le premier ministre est par convention chargé de former et de diriger Ie conseil des ministres. La formation du gouvernement constitue une responsabilité inhérente à la fonction de premier ministre. Pour ce faire, Ie premier ministre recommande au gouverneur général la nomination de certaines personnes aux postes de ministres. De par son pouvoir effectif de nomination et son obligation de répondre de l'exécutif, Ie premier ministre est aussi habilité à assujettir les ministres et autres titulaires de charge publique dont il recommande la nomination au sein de l'exécutif à des règles de conduite, lesquelles pourraient aller au-delà des exigences de la loi et régir les nominations.
[Français]
Le doit répondre devant le Parlement et la population canadienne, par extension, de la conduite des membres du Conseil des ministres et du gouvernement. Il lui incombe de déterminer les comportements qui ne répondent pas à ses attentes, même s'ils sont entièrement conformes à la loi, et ceux qu'il peut défendre dans l'arène politique qu'est le Parlement.
[Traduction]
C'est pourquoi il est également habilité à demander la démission d'un ministre, et ce, à n'importe quel moment. La Cour suprême l'a souligné encore récemment dans l'affaire Dunsmuir, où la Cour a dit que, contrairement aux autres titulaires de charge publique, les ministres de la Couronne n'ont pas de relations contractuelles avec l'État.
Les normes de conduite établies dans Ie document intitulé Pour un gouvernement responsable: Guide du ministre et du ministre d'État représentent les attentes du premier ministre. Notez que les documents de ce genre étaient jusqu'à tout récemment considérés comme confidentiels, et étaient donc réservés au premier ministre et aux membres du conseil des ministres. En effet, Ie guide du Canada a l'intention des ministres et le document correspondant au Royaume-Uni ont été secrets jusque dans les années 1990.
Vu le constant souci de renforcer la responsabilisation et la transparence du gouvernement, le guide Pour un gouvernement responsable a été rendu public. Bien que le premier ministre puisse effectivement destituer un ministre à n'importe quel moment, les autres titulaires de charge publique ne sont pas assujettis aux mêmes conventions constitutionnelles. Afin de veiller à ce que les titulaires de charge publique s'acquittent de leurs fonctions avec intégrité et impartialité, le gouvernement a fait de la conformité aux Lignes directrices en matière d'éthique à l'intention des titulaires de charge publique et aux Lignes directrices régissant les activités politiques des titulaires de charge publique une condition de nomination. Le Bureau du Conseil privé contrôle l'application de ces lignes directrices en s'assurant que les documents d'attestation sont fournis avant que toute nomination ne prenne effet et en fournissant des conseils fondés sur le principe général et les facteurs déterminants énoncés dans les lignes directrices.
[Français]
En terminant, j'aimerais dire quelques mots sur le régime de réglementation découlant de la Loi sur les conflits d'intérêts, de même que sur les principes et les normes énoncés dans Pour un gouvernement responsable.
[Traduction]
Ainsi que le savent les députés, la Loi fédérale sur la responsabilité avait notamment pour objet de renforcer les règles sur les conflits d'intérêts qui s'appliquent aux ministres et à tout autre titulaire de charge publique, c'est-à-dire: de consolider le Code régissant la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts et l'après-mandat et d'en consacrer l'application dans la Loi sur les conflits d'intérêts et de créer le poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, un agent parlementaire indépendant qui a pour mandat d'administrer la loi et de la faire respecter.
Le Canada est le seul pays doté d'un système parlementaire à avoir donné force de loi aux règles applicables aux ministres et à tout autre titulaire de charge publique en matière de conflits d'intérêts, et a en avoir confié l'administration à un agent parlementaire indépendant.
Au moment de légiférer, le gouvernement entrevoyait déjà la possibilité de mettre en place un ensemble bien précis de règles ainsi que de normes d'application et de reddition de comptes. II savait également qu'il n'était ni souhaitable ni même faisable de définir le comportement éthique en termes de conformité à des règles prévues par la loi. Et le rôle d'un agent nommé à cet effet, aussi essentiel soit-il, ne saurait soustraire fondamentalement le premier ministre à la responsabilité qui lui incombe de répondre de la conformité de son gouvernement aux règles éthiques établies.
[Français]
Monsieur le président, j'ai maintenant terminé ma déclaration préliminaire. Nous répondrons avec plaisir aux questions des membres du comité.
Je suis heureuse de siéger à ce comité, d'autant plus que la question de l'éthique touche beaucoup à la fonction publique, dernièrement. Au cours des dernières années, j'ai siégé au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Je siège présentement au Comité permanent des comptes publics.
La commissaire nous a mentionné, en ce qui a trait à la présente loi, qu'elle ne pouvait pas intervenir en matière d'éthique et que son rôle était assez restreint. Pourriez-vous nous donner votre point de vue sur cette question et nous faire part des raisons justifiant les propos qu'elle a tenus lors de la rencontre du 20 octobre dernier?
En outre, pourriez-vous nous dire où il est possible d'obtenir des précisions sur les relations possibles entre les titulaires de charge publique et les lobbyistes de même qu'avec les personnes non enregistrées au Registre des lobbyistes? J'aimerais savoir où et comment ces informations sont consignées et comment le Conseil du Trésor et le Conseil privé voient tout cela.
:
En ce qui concerne votre première question sur le rôle de la commissaire à l'éthique et aux conflits d'intérêts au chapitre des questions d'éthique, je peux vous signaler deux ou trois choses. D'abord, la commissaire a certainement un rôle à jouer en matière de conflits d'intérêts, un sujet lié à l'éthique. De plus, le régime après-mandat prévu par la Loi sur les conflits d'intérêts est un autre sujet lié à l'éthique.
Le rôle qu'elle joue relativement aux lignes directrices à l'intention des députés comprend un volet éthique, mais elle n'est pas habilitée à administrer ou à appliquer les normes d'éthique énoncées dans Pour un gouvernement responsable. Le premier ministre peut certainement demander conseil à la commissaire sur toute question d'éthique, mais elle ne peut pas assumer les responsabilités du premier ministre en ce qui a trait à l'éthique au sein de son gouvernement. En dernière analyse, c'est le premier ministre qui, dans une perspective politique, rend des comptes au Parlement et aux Canadiens en ce qui concerne la conduite du gouvernement et de ses ministres.
Pour ce qui est de la deuxième question, sur le lobbying, il y a en effet une Loi sur le lobbying. Il y a aussi un commissaire au lobbying, qui est un fonctionnaire du Parlement. La loi énonce et définit les activités qui constituent du lobbying. Elle décrit...
:
Non, je ne crois pas. Dans un système de type britannique, la responsabilité collective des ministres et la prise de décision par consensus sont fondamentales. On pourrait même faire valoir que c'est la caractéristique qui définit le système de type britannique. C'est ce qui distingue ce système du gouvernement républicain où il y a divers paliers de gouvernement qui ont des pouvoirs qui s'opposent et qui doivent faire des compromis ou rester dans une impasse.
Ce qui est bien dans le système du Cabinet, c'est qu'en rassemblant des ministres de toutes les régions du pays et en insistant sur la prise de décision par consensus, les orientations publiques sont élaborées de façon à répondre aux attentes des Canadiens. Mais, bien sûr, au bout du compte, cela reste une question de jugement politique.
Selon moi, le fait que les ministres rendent des comptes au Parlement sur leur ministère est tout à fait compatible avec le concept de responsabilité collective. Selon ce principe, une fois que le gouvernement a rendu une décision, tous appuient et défendent cette décision. Tout ministre qui estime ne pas pouvoir, en toute bonne conscience, appuyer une décision stratégique du Cabinet doit démissionner.
À mon sens, il n'y a rien d'incompatible entre, d'une part, un gouvernement solidaire et, d'autre part, le fait que les ministres soient responsables des pouvoirs, des devoirs et des fonctions qui leur sont confiés en vertu de la loi.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Wild, vous avez dit à juste titre dans vos réponses aux questions de M. Wrzesnewskyj que, dans le système parlementaire de type britannique, quand les Canadiens estiment que leurs gouvernements ne respectent pas les normes éthiques que les électeurs attendent d'eux, ils exercent leur droit démocratique de ne pas les réélire. C'est le sort qu'ils ont réservé au Parti libéral en 2006. Les Canadiens les ont punis lors des élections de 2008. Les Canadiens viennent de les punir de nouveau lors des quatre élections complémentaires où ils se sont classés troisièmes et où ils ont obtenu de terribles résultats à Montréal, ce qui doit inquiéter un parti dont le plus solide soutien semble se concentrer dans la ville de Montréal. Cela doit être très inquiétant.
Nous savons qu'entre 1993 et 2005 nous n'avions pas ceci; nous n'avions pas de gouvernement responsable. Nous avons été témoins d'abus révoltants des deniers publics, et le Juge Gomery a certainement parlé d'une culture du « tout m'est dû ». Nous avons été témoins de montages élaborés de pots-de-vin grâce auxquels des fonds étaient distribués hors de la portée du Conseil du Trésor, où plus de 360 millions de dollars ont été versés directement à des proches du Parti libéral qui ont ensuite pris l'argent dans des enveloppes brunes anonymes... Nous ne savons pas qui a versé cet argent ou qui a ordonné qu'il le soit, à ces proches du Parti libéral. Ces personnes ont ensuite pris l'argent dans des enveloppes brunes et l'ont remis aux associations de circonscriptions libérales au Québec, mais nous ne savons pas lesquelles ont reçu cet argent. D'ailleurs, on a même pas pu retracer 43 millions de dollars.
Cela représentait plus de 360 millions de dollars. Appelons un chat un chat; ils ont fait cela pour se donner un avantage déloyal par rapport au Bloc québécois. Ils pensaient ne pas pouvoir leur damer le pion au Québec sans utiliser l'argent des contribuables de façon illégale.
Croyez-vous que les Canadiens méritent de savoir quels agents du Parti libéral au Cabinet du premier ministre ont orchestré ce vol de plus de 360 millions de dollars d'argent public? Croyez-vous que ces gens devraient être obligés de rendre des comptes? Croyez-vous qu'ils méritent de savoir où sont passés les 43 millions de dollars? Croyez-vous que la confiance de la population continuera de s'effriter si nous n'obtenons pas de réponses à ces questions et si nous n'exigeons pas des députés libéraux qu'ils rendent compte de leurs crimes?
:
La plupart des pays qui ont un système parlementaire comme le nôtre adoptent ce que certains commentateurs appelleraient une approche axée sur l'intégrité en ce qui a trait au code d'éthique et aux conflits d'intérêts, en ce sens qu'ils instaurent des lignes directrices et qu'ils publient des guides.
Les États-Unis, qui n'ont pas un système parlementaire comme le nôtre, comptent probablement le plus de cadres législatifs en ce qui a trait aux conflits d'intérêts.
Le Canada a adopté une approche mitoyenne, pour ainsi dire, puisqu'il tente de trouver l'équilibre entre une approche axée sur l'intégrité, comme l'ont fait la plupart des pays du Commonwealth, où l'on adopte des notions moins contraignantes dont l'honnêteté et l'intégrité qui sont énoncées dans des guides tout en prenant d'autres notions qui se prêtent mieux à un énoncé de règles — touchant surtout les conflits d'intérêts et l'après-mandat — qui sont érigées en règle figurant dans une loi.
Voilà les principales différences. L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont une série de lignes directrices, et il en va de même pour le Royaume-Uni. Sur une échelle comparative, le Royaume-Uni est sans doute le pays qui a le moins de règles écrites, suivi par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et le Canada est plus loin derrière.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Wild, j'aimerais reprendre là où nous nous sommes interrompus au premier tour. Vous avez dit que le premier ministre doit répondre au Parlement et en bout de ligne aux Canadiens de la conduite de son cabinet et de ses ministres.
Ensuite, vous avez semblé dire qu'en bout de ligne, s'il y a un écart entre les normes éthiques du premier ministre et de ses ministres, d'une part, et les attentes des Canadiens et du Parlement, d'autre part, c'est au Parlement qu'il incombe, j'imagine, par l'entremise de nos institutions et des mécanismes dont nous disposons, d'exiger des comptes du premier ministre et de ses ministres. Est-ce exact?
:
Vous pourriez peut-être consulter vos agendas et nous faire part de la chronologie des dernières années en ce qui a trait aux demandes de la commissaire. Je suis certaine qu'elle veut remplir son mandat conformément aux attentes du gouvernement et de l'appareil gouvernemental. Je pense qu'elle doit vous rencontrer périodiquement. J'aimerais que vous consultiez vos agendas pour voir à quand remonte ses dernières demandes, et informer le comité de vos échanges avec la commissaire.
Ma deuxième question s'adresse à vous, madame Boyd.
Vous met-on au courant, de façon systématique, des personnes détentrices de charge publique qui feraient l'objet d'enquêtes pour des raisons de conflits d'intérêts ou d'autres types d'enquêtes où l'on soupçonne une possibilité de conflit d'intérêts?
Pourriez-vous me dire également quelles sont les pénalités prévues et quel est le processus? Ces gens sont-ils en congé sans solde, avec solde, sont-ils mutés? Un sous-ministre, qui a lui-même été nommé, est-il habilité à diriger une telle enquête?
Je pose toutes ces questions parce qu'il ne semble pas y avoir de directives quant à savoir qui est responsable de gérer l'application du code proprement dit.
:
J'aimerais vous expliquer comment certaines choses fonctionnent parce que je pense que cela permettrait de répondre à certaines de vos questions.
Lorsqu'une personne est nommée par le gouverneur en conseil, qu'il s'agisse d'un sous-ministre, d'un PDG, d'un président d'une société d'État, ou du président d'un organisme fédéral, notre priorité est de veiller à qu'elle comprenne bien les exigences du poste. Lorsque nous affichons certaines de ces nominations du gouverneur en conseil sur le site Internet public, l'avis d'emploi vacant précisera que le respect des lignes directrices est une modalité de nomination. Avant qu'elles ne soient nommées officiellement au poste, nous demandons aux personnes nommées par le gouverneur en conseil de s'engager par écrit à respecter ces lignes directrices en précisant qu'elles ont bien compris qu'il s'agissait d'une modalité d'emploi.
La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique établit le régime pour les titulaires de charge publique qui doivent rendre compte: il s'agit donc des personnes nommées à plein temps par le gouverneur en conseil et, dans une moindre mesure, les personnes nommées par le gouverneur en conseil qui ne sont que des titulaires de charge publique, c'est-à-dire, les personnes nommées à temps partiel par le gouverneur en conseil.
Avant que les candidats ne soient officiellement nommés, nous discutons avec eux de la situation pour leur faire part de leurs obligations conformément à la Loi sur les conflits d'intérêts. Une fois qu'une personne est nommée, elle doit prendre un engagement officiel auprès de la commissaire aux conflits d'intérêts dans les 60 jours. Il appartiendra par la suite à la commissaire de décider s'il y a conflit d'intérêts. Si pendant le mandat d'une personne nommée par le gouverneur en conseil, la commissaire juge qu'une enquête s'impose, elle peut procéder à une enquête puisque son rôle lui confie cette responsabilité. Elle n'a pas de contact avec le BCP. Elle ne nous dit pas sur qui elle fait enquête et elle ne nous consulte pas. Il s'agit là de son rôle indépendant, et c'est à elle qu'il appartient de décider des sanctions à infliger ou des modifications à apporter. Dans certains cas, elle pourra exiger qu'une personne se dessaisisse de certains biens et, dans d'autres cas, elle pourra proposer d'autres mesures.
:
C'est fort utile, car tout le monde comprend que les titulaires de charge publique, outre les intervenants politiques, sont assujettis à la Loi sur les conflits d'intérêts et aux directives politiques et pratiques de l'organisme ou du ministère où ils ont été nommés.
C'est parfait. Nous avons terminé.
Je tiens à vous remercier. Vos interventions ont été fort utiles. Vous pouvez quitter la salle. Nous devons passer à d'autres questions maintenant.
Je ne veux pas suspendre la séance. Je veux que nous poursuivions nos travaux afin d'assurer que nous aurons suffisamment de temps pour traiter de toutes les choses qui figurent au programme. Nous allons distribuer à tous les députés des copies des deux motions dont nous sommes saisis, au cas où certains ne les auraient pas sous les yeux.
Chers collègues, la première motion, enfin la première motion qui a été déposée, est celle de M. Poilievre, texte que vous avez reçu. Je ne la lirai pas.
Monsieur Poilievre, voulez-vous présenter votre motion?
La deuxième question à l'ordre du jour est un avis de motion présenté par M. Del Mastro. J'aimerais signaler aux députés que lorsque j'ai reçu la motion de M. Del Mastro, j'ai demandé conseil au greffier. J'ai également demandé à la vérificatrice générale d'étudier la motion et de me renseigner sur les règles et consignes auxquelles elle est assujettie. J'ai, dans les deux langues officielles, la réponse que m'a fait parvenir la vérificatrice générale en date du 13 novembre dernier. Elle dit:
Je vous remercie de m'avoir informée, grâce à votre lettre du 9 novembre dernier, qu'une motion avait été déposée au comité pour demander à mon bureau [Traduction] « d'exécuter une vérification complète du Programme des commandites en vue d'identifier les associations de circonscription libérales qui ont reçu les fonds volés et donner aux Canadiens des précisions sur les personnes qui ont bénéficié des 43 millions de dollars qui manquent. »
Je désire informer le comité que nous ne sommes pas autorisés à mener ce type de vérification puisque notre mandat se limite aux ministères et organismes fédéraux.
Par ailleurs, mon Bureau a déjà exécuté une vérification complète du Programme des commandites. Le gouvernement de l'époque avait ouvert une enquête publique sur le sujet et la GRC a fait enquête.
J'espère que cette information sera utile au comité.
Nous pouvons distribuer des copies de cette lettre aux membres du comité.
Pour votre gouverne, j'aimerais vous signaler que le mandat du comité est décrit à l'alinéa 108(3)h) du Règlement. Nous en avons déjà discuté auparavant. Les cinq premiers sous-alinéas de l'alinéa h précisent que nous pouvons nous pencher sur des questions touchant le Commissaire à l'information, le Commissaire à la protection de la vie privée et le Commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. La seule autre partie du mandat figure au sous-alinéa 108(4)h)vi) qui précise que nous pouvons formuler des propositions d'initiatives en matière d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels de toutes les tranches de la société canadienne et en matière d'éthique des titulaires de charge publique, ainsi qu'en faire la promotion, le contrôle et l'évaluation.
La motion de M. Del Mastro parle d'enquête et demande à la vérificatrice générale de mener une vérification. Nous ne sommes pas autorisés à passer en revue son travail ou à lui demander de faire quoi que ce soit. La vérificatrice générale a dit qu'elle ne peut pas procéder à une telle vérification parce que son mandat ne le lui permet pas. De plus, pour ce qui est de déterminer quelles associations de comté libérales-fédérales ont reçu les sommes subtilisées, nous n'avons aucune responsabilité à l'égard des institutions ou associations politiques.
De l'avis du greffier cette motion est irrecevable...