Nous ouvrons la séance 35 du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. À l'ordre du jour, conformément au paragraphe 32(5) du Règlement, se trouve le rapport annuel du commissaire à l'information pour l'exercice terminé le 31 mars 2009 renvoyé au comité le lundi 6 avril 2009.
Nous accueillons aujourd'hui, comme témoin, Suzanne Legault, commissaire à l'information par intérim au Commissariat à l'information du Canada, Lisa M. Campbell, commissaire adjointe à l'information par intérim, Politiques, communication et opérations, et Andrea J. Neill, commissaire adjointe, Règlement des plaintes et respect de la loi.
Je vous souhaite à toutes la bienvenue, encore une fois. Nous sommes heureux que vous soyez présentes aujourd'hui pour nous parler de tous les progrès fantastiques réalisés depuis le printemps dernier, en fait, depuis presque le mois de juin. Je sais qu'il y a eu des changements importants au Commissariat. Comme vous le savez, nous avons accueilli M. Marleau, un peu, peut-être, pour lui dire adieu, mais nous avons certainement été heureux d'avoir l'occasion de discuter encore une fois avec lui.
Madame Legault, je crois que vous avez une déclaration préliminaire à faire au comité. Nous passerons ensuite aux questions, et la séance se déroulera comme à l'habitude.
Allez-y...
M. Del Mastro invoque le Règlement.
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Merci, monsieur le président.
Elle concerne la procédure. Comme je l'ai mentionné, j'ai déposé, vendredi, une motion qui a été refusée puisque, comme l'a expliqué le greffier, je n'ai pas le droit de présenter une motion n'étant que membre associé du comité. Cependant, selon la procédure, le comité peut renoncer au préavis habituellement requis concernant une motion s'il y a consentement unanime.
J'aimerais demander aux membres s'il y a consentement unanime....
Le président: Silence.
M. Dean Del Mastro: ... pour que cette motion soit présentée aujourd'hui...
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Comme vous le savez, j'ai été nommée commissaire à l'information par intérim le 30 juin dernier. C'est à ce titre que j'ai non seulement le plaisir, mais aussi le privilège de comparaître devant vous aujourd'hui. Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée de mes estimés collègues qui appuient, au jour le jour, tout le travail fait au commissariat.
[Traduction]
Notre discussion d'aujourd'hui est tout à fait opportune compte tenu des témoignages que les experts et les citoyens ont rendus, au cours de notre récente Semaine du droit à l'information, sur l'importance de la liberté d'information et l'urgence d'améliorer notre régime d'accès à l'information.
Il y a trois questions que j'aimerais aborder avec vous. En premier lieu, je vous fournirai un bref aperçu du Rapport annuel du Commissariat pour l'exercice 2008-2009, lequel témoigne en fait de l'excellent leadership de l'ex-commissaire Robert Marleau. En deuxième lieu, je désire commenter la réponse du gouvernement au Onzième rapport de votre comité, lequel s'intitule Loi sur l'accès à l'information: premiers pas vers un renouvellement. En dernier lieu, je vous énoncerai mes priorités à titre de commissaire à l'information par intérim.
[Français]
Vous devriez tous avoir reçu un cahier de documentation contenant des renseignements utiles à notre discussion de ce matin. Vous y trouverez, notamment, des données à jour sur notre charge de travail et les ressources à notre disposition. Comme notre rapport annuel en fait mention, le commissariat doit à l'ex-commissaire Marleau un remaniement important de ses opérations et de ses ressources dans le but, notamment, d'améliorer sa fonction centrale d'enquête.
[Traduction]
En 2008-2009, nous sommes allés de l'avant avec l'élaboration d'un nouveau modèle opérationnel visant à rationaliser notre processus d'enquête tout en encourageant les institutions à mieux se conformer aux dispositions de la Loi. Pour appuyer ce nouveau modèle d'affaires, nous avons demandé et obtenu une augmentation appréciable de notre budget de base. Le nouveau financement sera versé au budget du Commissariat lors du prochain exercice.
Grâce à notre nouvelle façon de faire, nous avons réussi à fermer un nombre record de dossiers en 2008-2009. J'ai le plaisir de vous informer qu'entre le 1er avril et le 30 septembre 2009, le Commissariat a fermé d'avantage de dossiers de plainte qu'il n'en a reçus, ce qui constitue une première dans l’histoire du Commissariat. J'ai donc bon espoir que nous sommes parvenus à un point tournant dans nos efforts pour remédier à la question du report chronique de l'inventaire des plaintes. De plus, comme vous le pouvez le constater sous l'onglet 5 de votre cahier de documentation, notre inventaire de plaintes antérieures au 1er avril 2008 a diminué d'environ 50 p. 100. Voilà les premiers indicateurs du succès de notre nouveau modèle opérationnel.
Monsieur le président, j'appuie entièrement les recommandations que le commissaire Marleau a soumises aux membres du comité au printemps 2009. Je partage donc leur déception et celle de nombreux intervenants face à la réponse du gouvernement au sujet de ces recommandations. Je suis d'avis qu'une réforme législative est à la fois nécessaire et urgente. Sous l'influence de la prolifération et du perfectionnement rapides des technologies de l'information, les économies nationales sont de plus en plus interdépendantes. Notre propre économie de fabrication se transforme progressivement en une économie du savoir. Afin de pouvoir innover, chercheurs et entrepreneurs ont besoin d'accéder rapidement aux données gouvernementales et de les modeler, de les reconfigurer et de les personnaliser à leur guise.
Les citoyens et citoyennes sont passés du monde du papier à l'univers des textos, des blogues et du twitting; cela a pour effet de modifier fondamentalement leurs exigences et leurs attentes face à l'information gouvernementale. Notre législation doit refléter ce nouvel environnement.
[Français]
Depuis le moment où j'ai accepté l'intérim, je me suis concentrée à mettre en oeuvre le nouveau modèle opérationnel du commissariat dans le but d'assurer un processus d'enquête efficace, exhaustif, équitable et transparent, tout en préservant les exigences de la confidentialité.
À la demande du commissaire Marleau, notre nouvelle unité de réception et de règlement rapide a déjà fait l'objet d'une vérification au printemps dernier. Cette évaluation a permis de déceler plusieurs points à améliorer, notamment le délai pour obtenir des institutions la documentation demandée, qui s'établissait à environ 90 jours.
[Traduction]
J'ai publié, en septembre, la réponse de la direction au rapport de la vérification, de pair avec un plan d'action complet visant à corriger chacune des lacunes. Parmi les mesures prises, nous avons émis une directive claire sur la Demande de documents auprès des institutions.
Concernant les questions systémiques, j'ai publié en juillet un plan triennal qui couvre à la fois nos fiches de rendement et nos enquêtes systémiques. Ce plan intègre notre démarche visant à évaluer les retards à répondre aux demandes d'accès tout en incitant les institutions à mieux se conformer de façon proactive.
Cette année, le nombre d'institutions visées par nos fiches de rendement passe de 10 à 24 institutions. Nous examinerons tout particulièrement la question des retards et le cycle du traitement des demandes d'accès au sein de ces institutions. Parallèlement, nous enquêterons sur les retards chroniques liés aux prorogations et aux consultations. Ces retards ont un effet préjudiciable sur l'ensemble des institutions fédérales et prolongent considérablement les réponses aux demandeurs.
Nous prévoyons faire part de nos constatations avant la fin du présent exercice. Mon objectif consiste à établir un diagnostic clair de la situation et à offrir des recommandations précises pour remédier à des problèmes particuliers en matière de conformité. Cela permettra ainsi de responsabiliser les autorités en cause.
Ma démarche à titre de commissaire par intérim est toute simple. J'entends travailler assidûment à compléter la mise en œuvre de notre modèle opérationnel de façon à maximiser l'efficacité de notre processus d'enquête, tout en assurant un processus exhaustif et équitable aux parties en cause. Ce faisant, je compte utiliser tous les moyens à ma disposition dans le présent cadre législatif pour faire en sorte que les droits des demandeurs soient respectés. Parallèlement, je continuerai à travailler sans répit de concert avec tous les intervenants — y compris les demandeurs, les parlementaires et les représentants du gouvernement — à promouvoir la modernisation de notre régime d'accès à l'information et à veiller à ce qu'il conserve sa pertinence aux yeux des Canadiens et des Canadiennes.
Merci. Je suis maintenant prête à répondre à vos questions.
Quand je lis votre rapport, je constate que, dans la section sur le résultat des plaintes en 2008-2009, 652 plaintes ont été abandonnées, ce qui constitue une augmentation assez importante par rapport à l'exercice 2007-2008, au cours duquel 108 plaintes avaient été abandonnées. Quand l'ex-commissaire, M. Marleau, est venu témoigner devant nous, il a dit qu'il avait l'impression que, d'une certaine façon, les gens abandonnaient puisqu'ils ne prennent même plus la peine de porter plainte tellement le traitement est de plus en plus long.
Êtes-vous d'accord avec son point de vue? Pensez-vous que les gens abandonnent et que l'accès à l'information est en train de disparaître dans un brouillard d'apathie?
:
Donc, il y en a 250, et pourtant, le Bureau du conseil privé se situe, depuis trois ans, au troisième ou au quatrième rang des organismes qui ont généré le plus de plaintes à votre bureau. On peut comprendre pour l'Agence du revenu du Canada; il y a des gens qui ne sont pas satisfaits de certains renseignements concernant leurs impôts ou d'autres éléments, et c'est un ministère qui produit beaucoup de rapports, mais pourquoi le Bureau du Conseil privé? Je ne peux pas faire autrement que penser qu'il y a anguille sous roche.
J'ai examiné les chiffres concernant les trois exercices, dans l'ordre, et j'ai constaté que, pendant la première année où le gouvernement actuel a été au pouvoir, en 2006-2007, 6,5 p. 100 des plaintes avaient trait au Bureau du Conseil privé. En 2007-2008, il comptait pour 10 p. 100 des plaintes.
En 2008-2009, si on élimine les données relatives à la Société Radio-Canada, à Téléfilm Canada et aux sociétés d'État, de façon à utiliser des données comparables puisque les sociétés d'État ont été intégrées aux résultats cette année-là, on constate que, sur un total d'un peu plus de 1 700 plaintes, 198 concernaient le Bureau du Conseil privé, soit 11,6 p. 100. Depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement, nous avons vu doubler les plaintes relatives au BCP.
Vous avez entendu le point de vue de journalistes; laissez-moi vous dire que j'ai moi-même, à titre de député, abandonné l'idée de tenter d'obtenir un accès à l'information. Le mécanisme le plus souvent utilisé est celui des exclusions pour les documents confidentiels du Cabinet. Parmi la cinquantaine de pays qui font partie du Commonwealth, comment se fait-il qu'il n'y ait que deux pays, l'Afrique du Sud et le Canada, qui ne donnent pas au commissaire le pouvoir de vérifier si les renseignements classés comme renseignements confidentiels du Cabinet sont bel et bien des renseignements confidentiels du Cabinet.
J'ai examiné les données concernant les trois dernières années et le fait que les plaintes contre le BCP ont doublé. En même temps, on constate que, depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur, les délais de traitement moyens sont passés de 30 à 60 jours, avant l'entrée en vigueur de ce gouvernement, à 150 jours, voire même 250 jours et plus dans certains cas. Nous sommes passés d'un délai de un mois ou deux à un délai de presque un an, dans bien des cas.
Il semble que le BCP emploie une nouvelle tactique. Une fois qu'une demande est en suspens depuis, disons, six mois, le BCP envoie une lettre, qui se présente ainsi: nous savons qu'il s'est écoulé un certain délai depuis la réception de votre demande et nous nous en excusons sincèrement. Pour nous aider à rattraper ce retard important, nous vous prions de répondre à la question suivante: Avez-vous toujours besoin de cette information — oui ou non?
N'est-ce pas presque digne d'Orwell?
:
Madame Legault, madame Campbell et madame Neill, je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Vous avez évidemment vu la réponse de M. le ministre Nicholson aux recommandations qui ont été faites par le comité. M. Marleau, l'ex-commissaire à l'information, a témoigné devant le comité à titre personnel afin de lui faire des commentaires au sujet de cette réponse. Dans son préambule, il a même parlé d'un manque, c'est-à-dire qu'on pouvait amputer l'accès démocratique des citoyens à l'information du gouvernement. Dans son rapport, il dit ceci: « Pendant combien de temps encore le Parlement tolérera-t-il une négligence aussi envahissante, menant à l’attrition d’un droit démocratique aussi fondamental? ».
M. Marleau a été un haut fonctionnaire et il a un cheminement assez élaboré au sein du Parlement. Il a parlé de son attachement à l'institution parlementaire en disant que le Parlement méritait au moins une réponse de fond. La réponse que le ministre avait donnée était, selon lui, très cavalière. Selon nous, elle était plus que cavalière: elle était frustrante et inappropriée.
Compte tenu du travail du comité et des recommandations qu'a faites le commissaire à la suite de cette réponse, quelles sont vos priorités pour donner aux citoyens un meilleur accès à l'information, malgré le fait qu'aucune de nos recommandations ne soit vraiment maintenue?
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Monsieur le président, comme je l'ai mentionné dans mon allocution d'ouverture, j'ai une loi à appliquer, laquelle met à ma disposition certains pouvoirs et mécanismes. Mon intention est d'appliquer la loi en utilisant les pouvoirs tels qu'ils sont rédigés dans la loi. C'est la première étape.
Je suis une personne de solution. Dans la réponse du gouvernement, je vois deux choses. Premièrement, le ministre indique qu'on devrait mener d'autres consultations. Je comprends que plusieurs des intervenants en matière d'accès à l'information sont désolés de voir un tel commentaire. Si le gouvernement insiste pour mener des consultations supplémentaires, j'aimerais voir l'exercice se développer d'une manière structurée de la part du gouvernement, afin qu'on puisse avoir des résultats en fin de compte.
Deuxièmement, le ministre, dans sa réponse, indique que le processus administratif pourrait être amélioré. Dans sa lettre, il mentionne simplement le renouvellement de la politique d'accès à l'information. À mon avis, il y a lieu d'aller beaucoup plus loin. On a déjà beaucoup d'information au sujet des réformes administratives et je peux en parler davantage, si cela vous intéresse.
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Merci, monsieur le président. J'apprécie votre décision.
Je vais me faire l'écho de vos compliments pour M. Martin. Il est toujours enthousiaste à l'idée de participer aux travaux de notre comité parce que c'est un sujet qui lui a beaucoup tenu à coeur pendant sa longue carrière politique.
Je vous remercie de venir encore une fois nous rencontrer avec vos collègues, madame Legault. Je suis heureux de vous voir dans le fauteuil du milieu, pour une fois. C'est une bonne chose.
J'aimerais revenir sur une chose que vous avez dite en réponse à Mme Simson et qui me semble plutôt troublante. Vous avez dit que certains demandeurs avaient abandonné le processus et vous avez dit qu'ils avaient cessé de présenter des demandes. Je suppose que c'est une victoire pour un gouvernement fermé. C'est très grave de constater que, maintenant, toute personne qui tente d'utiliser le système est portée à abandonner parce qu'elle est contrariée.
J'aimerais savoir si vous pouvez nous en dire un peu plus à ce sujet. Quelle est l'ampleur de ce mouvement et de la frustration ressentie?
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Je n'ai pas de données concernant le nombre de personnes qui ont décidé de ne plus faire de demande d'accès à l'information. Je suppose, évidemment, que ce serait un élément très difficile à mesurer.
Ce que je pourrais toutefois dire, et je l'ai déjà dit à de nombreuses reprises, c'est que compte tenu de la façon dont le système fonctionne actuellement, la génération d'Internet sera peu portée à présenter des demandes d'accès à l'information. Il faut envoyer une lettre, et il faut envoyer un chèque de 5 $.
J'aimerais vous faire part d'une chose qu'on m'a dite, sans nommer qui que ce soit. Des gens m'ont dit qu'ils pensaient que, pour les ministères du gouvernement, l'obligation d'envoyer un chèque de 5 $ constitue une tactique pour retarder le traitement de la demande. Mes enfants dans la vingtaine n'utilisent pas de chèques. Ils ne possèdent pas de chéquier. Certains aspects du système sont si complexes qu'il n'est tout simplement pas adapté à la nouvelle génération, très calée en une technologie. Les gens de cette génération ne s'attendent pas à devoir rédiger un chèque de 5 $ — dont le traitement coûte probablement presque 70 $ pour le gouvernement — plutôt que d'envoyer de l'argent par PayPal.
Le problème, ce n'est pas seulement que le système est lent; c'est aussi qu'il n'est pas adapté à la vie moderne.
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Monsieur le président, ce que je voulais dire, c'est que, à mon avis, quand on lit la lettre — et quand un gouvernement affirme qu'il faut davantage de consultations — je pense qu'il faut s'assurer que tout cela ne se transforme pas en un exercice à la Sir Humphrey — j'utilise cette expression pour les parlementaires.
Si nous disons qu'il faut plus de consultations, et que c'est le gouvernement qui doit décider de ces dispositions législatives, alors, nous devons mettre sur pied un plan de consultation. Faisons cela. Il faut mettre sur pied un plan qui permettra d'obtenir des résultats de ces consultations et un plan qui permettra de présenter un projet de loi.
Tout ce que je dis, c'est que, si la réponse du ministre veut bel et bien dire ce que je pense, j'aimerais que les choses se fassent, alors, allons-y, tenons d'autres consultations s'il le faut.
C'est tout ce que je peux dire.
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D'abord et avant tout, je voudrais dire, monsieur le président, que le plan triennal est tout à fait transparent et que le but est de favoriser la conformité volontaire au sein des organismes. Essentiellement, si je dis aux gens, dès le départ, que nous allons publier une fiche de rendement l'an prochain sur leur organisme, on peut prévoir qu'ils commenceront, dès cette année, à faire le ménage dans leurs affaires. C'est là toute l'idée derrière le plan triennal: favoriser la conformité volontaire.
Cette année, la première partie du plan consiste à effectuer un suivi de la fiche de rendement de l'an dernier, c'est-à-dire que nous allons demander aux ministères de rendre des comptes au sujet des recommandations formulées dans le plan d'action au sujet desquelles ils s'étaient engagés à faire un suivi. Pour la seconde partie du plan, nous comptons accroître le nombre d'institutions. L'an dernier, nous n'avons réussi à en couvrir que 10. Cette année, nous en couvrirons 24. Il y a 24 institutions au sujet desquelles nous avons reçu au moins cinq plaintes au cours de l'année précédente.
Nous élargissons notre portée parce que nous voulons obtenir un meilleur échantillon et avoir une meilleure compréhension. Parmi ces 24 institutions, on trouve les 15 institutions au sujet desquelles nous recevons le plus de plaintes, année après année; il s'agit donc, essentiellement, des ministères qui présentent le plus de problèmes.
Cette année, nous mettrons l'accent sur les consultations, les prorogations et les retards de tout type. En même temps que nous nous occupons des fiches de rendement, nous effectuons une enquête systémique qui porte plus particulièrement sur les consultations et sur les prorogations en rapport avec les consultations. Si nous procédons à cette enquête, c'est parce que, à l'heure actuelle, le Secrétariat du Conseil du Trésor ne recueille aucune statistique sur le temps que durent les prorogations en réalité. Nous avons recommandé la collecte de ces statistiques, mais, pour l'instant, elle n'a pas lieu. Cela signifie que nous possédons des données sur le moment de ces consultations, mais nous n'avons aucune donnée détaillée. Il nous faut un diagnostic, et il faut que les institutions consultées soient tenues responsables.
Pour l'instant, les choses se déroulent ainsi: le ministère A reçoit une demande. Il doit consulter le ministère B. Le ministère B demande une prorogation de 300 jours. Le ministère A répond ensuite qu'il lui faudra 310 jours pour traiter la demande concernant le ministère B et, si l'institution consultée ne fournit pas sa réponse au ministère A dans les délais prévus, c'est le ministère A qui se fait taper dessus par notre bureau, tandis que l'institution consultée n'est pas tenue responsable. C'est pourquoi nous ciblons ces institutions et ces enjeux bien précis.
L'an prochain, nous ciblerons de nouvelles institutions, visées par la loi depuis 2006-2007, dont les sociétés d'État et les agents parlementaires. Pendant la troisième année, il faudrait évaluer la situation, en fonction de l'information que nous aurons réussi à recueillir au cours des deux premières années. Ce que je vise, c'est qu'il n'y ait plus de retard avec les consultations pendant la troisième année. J'espère que le diagnostic aura permis de régler le problème.
Pour ce qui est du budget, ce que nous avons fait cette année — il y a environ 500 000 $ qui ne nous ont pas été alloués cette année à cause d'une décision du Conseil du Trésor liée aux problèmes systémiques. Nous avons réaffecté une partie de notre financement pour pouvoir continuer à faire des enquêtes systémiques.
Pour l'instant, nous fonctionnons avec le minimum. Ce que nous allons faire l'an prochain — Lisa Campbell, commissaire adjointe, ici présente, a déjà commencé — ce sera de négocier avec le Secrétariat du Conseil du Trésor à ce sujet. Mais tout cela se fera aussi dans le contexte de la mise en oeuvre du modèle opérationnel.
À mesure que la mise en oeuvre se fera, nous aurons une meilleure idée de la façon dont les ressources sont utilisées, de l'efficacité du modèle opérationnel et de la mesure dans laquelle les exigences en matière de ressources permettent de respecter efficacement le modèle opérationnel.
Pour l'instant, tout va bien. Nous allons de l'avant. Nous poursuivons les discussions avec le Conseil du Trésor à propos du budget.
À la suite d'un rappel au Règlement, M. Wrzesnewskyj a soulevé la question de la pertinence. J'ai accepté son objection: le rappel est fondé, la question soulevée n'est pas pertinente compte tenu de la question dont le comité discute actuellement, et la question concerne un sujet qui sera abordé une fois que nous aurons autorisé nos témoins à se retirer.
Le président a décidé qu'il y avait lieu d'effectuer un rappel au Règlement et que M. Del Mastro devrait, pour des raisons de pertinence, parler de questions qui concernent la commissaire. M. Del Mastro a contesté ma décision. Elle est sans appel, et nous devons procéder à un vote. Un vote par appel nominal a été demandé.
La décision du président devrait-elle être maintenue?
(La décision du président est maintenue: pour: 5; contre: 5.)
Madame Legault, j'aimerais vous remercier grandement, vos collègues et vous, d'être venus nous rencontrer ce matin. J'ai bien aimé lire votre rapport et écouter vos commentaires; Les nouveaux renseignements que vous nous avez fournis ont été très utiles.
J'ai remarqué, à la page 17 de votre rapport, un tableau intitulé « Sommaire de la charge de travail de 2006-2007 à 2008-2009 ». J'ai regardé les chiffres et je constate que, dans à peu près tous les cas, il y a une augmentation. Ce que je ne vois pas, toutefois, c'est le nombre de plaintes par personne.
Je souligne cet aspect parce que, pendant notre dernière rencontre, à laquelle M. Marleau a participé, il nous a dit que, l'an dernier, 29 p. 100 des plaintes reçues avaient été déposées par seulement deux personnes et que les 10 principaux plaignants avaient déposé presque la moitié du total des plaintes reçues par votre bureau. Cette situation me semble plutôt exagérée de la part de seulement quelques personnes, compte tenu du nombre de dossiers que vous devez traiter et de votre charge de travail.
Je constate qu'il y a d'autres chiffres et faits dans le nouveau document que vous nous avez présenté aujourd'hui.
Pouvez-vous nous en dire plus, sans nommer les personnes en question, au sujet du pourcentage de plaintes déposées par le principal plaignant?
:
Ces plaintes représentent environ 50 p. 100 de nos activités.
J'aimerais vraiment souligner une chose afin qu'elle soit inscrite dans le compte rendu, monsieur le président, puisque c'est probablement la seule chose au sujet de laquelle je ne suis pas d'accord avec l'ancien commissaire, M. Marleau.
Les principaux plaignants représentent d'autres personnes ou d'autres intérêts. Ces chiffres sont peut-être pertinents pour nous du point de vue du service à la clientèle puisque nous pouvons parfois regrouper des cas afin de les régler tous en même temps ou regrouper les cas dans des portefeuilles concernant certaines institutions. Je considère toutefois, à titre de commissaire par intérim, que ces plaignants offrent un service. Certains d'entre eux représentent d'autres personnes, et certains représentent les médias.
Cela signifie qu'ils représentent des intérêts publics beaucoup plus vastes et un ensemble des personnes qui demandent de l'information, et non simplement un certain nombre de plaintes.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'avoir précisé que la méthode que vous employez pour vos calculs a changé seulement au cours du dernier exercice.
Les données que nous avons entre les mains sont comparables et donc, on constate que les plaintes concernant le BCP en 2006-2007 — j'ai utilisé des pourcentages — comptaient pour 6,5 p. 100 des plaintes et, si on exclut les Sociétés d'État, encore une fois, elles sont passées à 11,6 p. 100. Il s'agit du double. Il y a clairement une tendance qui survient au moment où ce que je crois être de nouvelles méthodes sont employées pour traiter ces dossiers.
Au dernier tour, j'ai conclus mes propos en soulignant que nous étions passés d'un délai de 30 à 60 jours pour traiter les demandes à des délais de 150, 250, voire 300 jours, et, quand les gens appellent pour savoir ce qui se passe, on leur répond le plus souvent que la demande fait l'objet de consultation avec le BCP. Ce sont donc les responsables du BCP qui sont les gardiens de l'information.
Il y a aussi une nouvelle façon d'agir: ils envoient des notes aux demandeurs pour leur dire que le délai a été très long, dans certains cas, un an, je suppose, et ils leur demandent si l'information est toujours pertinente, ce qui constitue une façon d'inciter les gens à abandonner le dossier en question.
Êtes-vous préoccupée par tout cela, par le fait que le BCP bloque de plus en plus l'accès à l'information en invoquant la confidentialité des documents du Cabinet, le fait que des journalistes ou des parlementaires abandonnent l'idée de présenter une demande, le fait que l'on envoie maintenant des notes et qu'on réponde aux gens que la demande fait l'objet de consultations avec le BCP?
Qu'en dites-vous? Trouvez-vous que la situation est troublante?
:
Monsieur le président, je trouve que la totalité du processus de consultation prévu par la Loi sur l'accès à l'information est probablement l'aspect actuellement le plus troublant du régime.
Selon le Secrétariat du Conseil du Trésor, il devrait y avoir des consultations obligatoires avec bien d'autres ministères; pas seulement avec le Bureau du Conseil privé. Dès que quelque chose concerne l'exécution de la loi, nous devons consulter la GRC. Dès que quelque chose concerne les relations internationales, nous nous retrouvons face au MAECI et au MDN.
Comme je l'ai dit précédemment, la loi ne prévoit absolument aucun délai pour les consultations. Il y a donc très peu de données sur la durée de ces consultations. Elles ne font pas partie des statistiques recueillies par le Secrétariat du Conseil du Trésor. Il n'y a qu'une petite part des consultations dont nous prenons connaissance dans le contexte d'une plainte.
Nous savons, par expérience, que les consultations peuvent être très longues à certains égards. Les consultations concernant des documents confidentiels du Cabinet prennent beaucoup de temps. Tout ce qui a trait à des consultations au sujet des relations internationales prend beaucoup de temps. Comme il n'y a pas de données sur la durée de ces consultations, il n'y a pas de reddition de comptes, et comme je l'ai dit précédemment, le ministère consulté n'a pas de responsabilité ni d'obligation aux termes des dispositions législatives ou du régime administratif actuels.
C'est pourquoi on utilise probablement actuellement les consultations de façon excessive, sans oublier le fait qu'il s'agit de ministères clés et de questions très importantes pour les Canadiens, ce qui a une incidence négative sur l'accès à l'information, répandue à l'échelle du système.
Vous nous avez remis un diagramme à secteurs qui illustre les types de plaintes à l'endroit du BCP en 2008-2009. La grande majorité d'entre elles, 41 p. 100, concernaient des documents confidentiels du Cabinet; c'était l'excuse employée.
Si on tenait compte des chiffres pour les années précédentes, est-ce qu'on constaterait une augmentation ou une diminution?
Je pose cette question parce que nous avons constaté que le nombre de plaintes contre le BCP a doublé depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur. Nous constatons aussi que, pour cette année-là en particulier, les documents confidentiels du Cabinet ont été utilisés comme excuse par le BCP, ce qui a donné lieu à une grande majorité de plaintes. Le diagramme à secteurs a-t-il changé d'apparence? Les documents confidentiels du Cabinet ont-ils toujours été responsables de 40 p. 100 des plaintes? Étant donné que le nombre de plaintes a doublé, est-ce que le nombre de cas où on a invoqué les documents confidentiels du Cabinet ont augmenté dans la même proportion?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Legault. J'aimerais vous remercier de nous avoir fourni votre rapport, et j'aimerais remercier votre personnel d'avoir travaillé si fort à son élaboration.
Je constate que vous parlez, à la page 31 de votre rapport, de l'abandon par le gouvernement du SCDAI. Vous dites que les conclusions de votre enquête seront publiées dans votre prochain rapport. C'est une chose qui m'intéresse depuis déjà un certain temps.
La journaliste Ann Rees, qui est elle-même une universitaire, a publié un article intéressant dans le Toronto Star intitulé « Red File Alert: Public Access at Risk ». L'article était daté du 1er novembre 2003. Elle y parlait du SCDAI et du feu jaune apposé à certaines demandes provenant des médias ou de parlementaires.
Dans son article, elle mentionne et cite les commentaires du professeur Alasdair Roberts, que vous connaissez bien, j'en suis sûr. Il est professeur de droit et est un spécialiste reconnu de l'accès à l'information. Il a affirmé que le Canada était le seul pays du monde à maintenir une base de données comme le SCDAI. Il a ajouté que le SCDAI constitue le produit d'un régime politique pour qui le contrôle centralisé est une obsession.
Ce commentaire a été fait pendant le règne du gouvernement précédent.
J'ai beaucoup aimé la série de questions posées par M. Wrzesnewskyj concernant les demandes présentées au BCP.
L'ancien commissaire à l'information, John Reid, était aussi cité dans cet article:
« Ce que nous constatons, c'est qu'on a de plus en plus recours aux facteurs de retard prévus par la loi: « Nous ne pouvons pas le faire en 30 jours; il nous faudra 90 jours »
« J'ai maintenant entrepris une étude pour savoir s'il se passe quelque chose, tout simplement. »
Les retards sont devenus normaux pour les demandes de nature délicate présentée au Bureau du Conseil privé, qui s'occupe des demandes d'information touchant le Premier ministre et son personnel.
J'ai un peu de difficulté à comprendre la différence entre un dossier rouge et un feu jeune. Quoi qu'il en soit, M. Reid a ajouté ce qui suit:
Selon les dossiers de toutes les demandes traitées l'an dernier par le BCP, une demande présentée par les médias sur quatre — soit 14 demandes sur 58 — a été étiquetée comme une demande exigeant un examen plus poussé. Le délai moyen de traitement de ces demandes était de huit mois.
Cette remarque concerne la situation en 2002, je suppose.
C'est plutôt intéressant. Il semble qu'il y ait des retards importants de la part du Cabinet du Premier ministre depuis de nombreuses années.
Quand vous avez procédé à votre examen du SCDAI, avez-vous étudié l'analyse de M. Roberts? Est-ce que vous parlez de ce qu'il a écrit au sujet du système et de la situation qui régnait en 2003 et pendant les années antérieures?
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Je dois dire qu'il y a une plainte en cours concernant le SCDAI. Nous enquêtons actuellement au sujet de ces plaintes, mais l'enquête n'est pas terminée. Il en est question dans notre examen. Nous avons déjà eu, au Commissariat, deux autres cas de plaintes concernant le SCDAI. Nous avons déjà examiné toute l'information à ce sujet. Il est vrai que, au départ, le SCDAI a servi à obtenir une vision centralisée de cas complexes. Il a toutefois été associé à divers types de problèmes, et c'est pour cette raison qu'il a été critiqué.
Au cours des dernières années, le SCDAI a, en fait, commencé à être utilisé à de nouvelles fins. Il est devenu utile pour les demandeurs, qui ont pris l'information saisie dans le SCDAI, qu'ils ont pu obtenir grâce à des demandes d'accès à l'information, et qui l'ont utilisé comme base de données centrale. David McKie a recueilli cette information et a créé la base de données. Par la suite, c'est Michael Geist de l'Université d'Ottawa qui a fait la même chose. Au bout du compte, le SCDAI, qui était un outil pour le gouvernement, est devenu, au fil des ans, un outil pour les demandeurs.
Quand on nous a consultés à propos de l'abandon du SCDAI, nous avons pris position publiquement et nous avons dit que le SCDAI devrait être conservé jusqu'à ce qu'un nouveau processus, plus efficace, soit mis sur pied, même si nous savions que la technologie sous-jacente au SCDAI présentait quelques lacunes. En fait, le SCDAI a évolué pour devenir un outil pour les demandeurs plutôt qu'un outil pour le gouvernement.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'aujourd'hui.
Je suis heureux de pouvoir discuter avec la commissaire à l'information. J'aimerais revenir avec les questions que j'ai eu la chance de poser à votre prédécesseur, M. Marleau, pour lequel j'ai le plus grand respect, et que j'ai côtoyé au sein d'un autre sous-comité.
Je vais passer à la page 42 de votre rapport. J'a passé du temps, dans le contexte du rapport en entier et d'une réflexion approfondie sur l'importance d'une réforme législative, à examiner plus d'une douzaine de recommandations complexes et d'autres commentaires. J'aimerais, aux fins du compte rendu, pour le comité, et aussi, certainement, pour les Canadiens, réfléchir à ce 25e anniversaire et tenter de comprendre certaines des choses qui sont survenues.
La semaine dernière, M. Marleau est venu témoigner devant le comité et a dit que l'adoption par le gouvernement conservateur de la Loi fédérale sur la responsabilité était la réforme la plus importante de la Loi sur l'accès à l'information, la loi en tant que telle, depuis son adoption en 1983. Êtes-vous d'accord?
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En fait, dans la dernière phrase du premier paragraphe, après le mot « malheureusement », on voit que, de toute évidence, vous avez quelques... vous avez mentionné, dans votre exposé, certains des défis technologiques auxquels nous faisons face au sein de cet environnement dynamique. De toute évidence, la situation change rapidement; il n'y a pas de doute à ce sujet.
J'aimerais tout de même encore une fois, aux fins du compte rendu et pour le comité, souligner qu'il est important de comprendre que, pendant une certaine période sous le gouvernement précédent — pendant 13 ans —, rien n'a été fait. De toute évidence — et des statistiques nous le prouvent, il y a eu un vaste élargissement de la responsabilité à la suite de l'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité.
Par ailleurs, savez-vous que, en 2005, le gouvernement a voté contre une motion visant à élargir les lois sur l'accès à l'information, plus particulièrement en ce qui concerne l'application de ces lois aux sociétés d'État?
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J'ai discuté avec certaines personnes aux États-Unis, dont des représentants du Carter Center — nommé en l'honneur de Jimmy Carter — qui comporte un volet important qui s'occupe de l'accès à l'information, ainsi que le directeur du département de la Justice, qui est responsable de l'accès à l'information au sein du gouvernement Obama.
Oui, le geste a été accueilli comme un grand succès puisqu'il a permis de réaffirmer à l'intention de l'administration la position du président en ce qui concerne la présomption de divulgation dans le contexte de l'administration de la loi. Maintenant, vous me demandez si le geste a eu des résultats concrets. Je ne sais pas si des données ont été recueillies à ce sujet. Ce que je sais, toutefois, c'est que l'une des grandes initiatives de l'administration Obama a été de créer un nouveau site Web ouvert pour le gouvernement, Data.gov, sur lequel on trouve essentiellement des données brutes sur diverses initiatives. Par exemple, quand est venu le temps de fournir de l'information sur le budget, le gouvernement n'a pas produit un document PDF du budget; il a publié les données brutes utilisées pour produire le budget.
C'est donc une initiative tout à fait nouvelle aux États-Unis, et elle a déjà mené à de nombreuses utilisations.
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La Semaine du droit à l'information s'est tenue pour la première fois en Bulgarie en 1999. Partout dans le monde, le 28 septembre est la Journée du droit à l'information.
Au Canada, nous soulignons cet événement pendant toute la semaine. Nous collaborons avec nos collègues des provinces et des territoires. Cette année a été une année importante parce que c'est la première fois que nous avons réussi à organiser un événement de portée nationale. Nous avons créé une marque de commerce commune à l'ensemble du pays pour la Semaine du droit à l'information. Nous avons tenu des séminaires en commun grâce à la webdiffusion. Nous avons organisé quatre événements. M. le président a participé à l'une des tables rondes. Nous avons obtenu une table ronde juridique, une table ronde internationale, une séance sur la nouvelle ère de divulgation de l'information au gouvernement, avec le sénateur Fox, et une soirée avec des journalistes et des universitaires sur le thème de l'accès à l'information. La CPAC a collaboré avec nous, ce qui signifie que les événements ont pu être télédiffusés partout au Canada sans frais, pour ainsi dire.
Pour moi, la plus grande réussite de la Semaine du droit à l'information, qui vise à permettre aux Canadiens d'avoir accès à l'information, c'est que mon père a pu assister aux événements à partir de son salon. Pour moi, c'est là toute l'essence de la Semaine du droit à l'information: faire connaître à un large public l'importance de l'accès à l'information.
Nous avons aussi collaboré avec l'École de la fonction publique du Canada, qui s'est occupée de la webdiffusion du séminaire présentée par le sénateur Fox de façon à ce que tous les fonctionnaires y aient accès.
Donc, pour nous, cette année a été une année importante, non seulement parce que nous avons pu organiser plusieurs événements en collaboration avec des universités, l'Université d'Ottawa et l'Université de Carleton —, mais aussi parce que tous les événements se sont déroulés de façon à être accessibles pour tous les Canadiens, partout au Canada, dans les deux langues officielles et parce que nous avons profité d'une incroyable collaboration de la part de nos collègues des provinces et des territoires.
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C'est un assez bon dossier.
C'est intéressant; il y a toujours deux façons d'empêcher l'accès à l'information. On peut d'une part ériger un mur. On peut aussi, d'autre part, construire un labyrinthe, et les gens seront tellement frustrés qu'à la fin ils abandonneront. Nous voyons que les nombres augmentent, qu'ils doublent. Je parle du Bureau du conseil privé et de ses nouveaux mécanismes en vertu desquels les ministères peuvent dire: « Eh bien, ça fait partie des consultations du BCP. » Les choses traînent en longueur, cela prend plus d'un an, aujourd'hui, alors qu'avant, il fallait de 30 à 60 jours.
Je ne peux m'empêcher de penser à la publicité qui passe à la télé, ces jours-ci, celle du petit garçon qui joue avec un camion rouge que lui a donné un banquier. Après 30 secondes, le délai est expiré, et on lui enlève son camion; on lui donne à la place un camion en carton. Le banquier lui dit: « Désolé, mais il fallait lire les parties en petits caractères. » Le visage de l'enfant exprime son désappointement.
Le désappointement est incroyable; j'ai presque l'impression d'être traité de cette façon, même à titre de député, quand je veux présenter une demande d'accès à l'information.
Vous avez dit clairement que ce ne sont pas seulement les députés et les journalistes qui éprouvent du désappointement — les gens abandonnent —, le niveau de désappointement atteint aussi des sommets dans votre bureau. Avez-vous encore une fois l'intention de marcher dans les traces de M. Marleau en disant qu'il faut trouver des solutions rapides? Nous en sommes peut-être rendus au point où c'est une révision complète que nous réclamons; prenons exemple sur le système ouvert de la Nouvelle-Zélande, où tout ce qui se passe est immédiatement relaté sur Internet.
Au fond, le ministre a mis notre rapport au rebut — un travail qui faisait l'unanimité, ou presque, 12 recommandations de solutions simples. Il est évident que le ministre n'a aucunement l'intention d'en tenir compte. Il a fallu 10 séances et un travail assez méticuleux pour rédiger ces recommandations.
N'est-ce pas le temps de dire « assez, c'est assez » et de tout simplement refaire le système de fond en comble? Nous avons le contraire de l'accès à l'information. Nous avons une culture du secret.
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Merci, monsieur le président.
Madame Legault, en réponse à une question de Mme Davidson, vous avez mentionné, plus tôt, que parmi les personnes qui présentaient le plus de plaintes à votre bureau, il y avait selon vous des personnes qui fournissaient un service à d'autres. Vous avez ajouté qu'il y avait parmi elles des revendeurs d'information.
Dans les statistiques fournies précédemment par M. Marleau, je remarque qu'il est indiqué que 25 p. 100 des plaintes soumises au Commissariat à l'information le sont par deux particuliers ou deux organismes, présentés d'une part comme des entreprises — c'est la plus large part — et que 12 p. 100 le sont par les médias.
Serait-il juste de dire que, si 25 p. 100 des plaintes que reçoit le commissariat sont présentées par des organismes de ce type, 25 p. 100 des demandes d'accès à l'information sont, de la même manière, présentées par ce type d'organismes?
Est-ce que ce serait une hypothèse raisonnable?
Pendant que nous étudiions les suggestions de M. Marleau sur la façon d'améliorer le système, plus tôt au cours de l'année, nous avons examiné le cas d'un témoin, un journaliste indépendant. Il a spontanément reconnu qu'il présentait plusieurs centaines de demandes d'accès à l'information par année, et qu'un bon nombre de celles-ci se sont soldées par une plainte à votre bureau.
Si j'ai bien compris, son travail consiste à dénicher des histoires. Il présente des centaines de demandes par année, à toutes sortes de ministères, afin d'obtenir toutes sortes de renseignements. Lorsqu'il a trouvé quelque chose qui, à son avis, fera une bonne histoire, il rédige son texte et le vend à un certain nombre de publications.
C'est son travail. C'est tout simplement un travail. Et j'imagine qu'il s'agit là également d'un bon service au public. Cependant, s'il gagne un revenu en profitant de cette situation, ne devrait-il pas avoir à payer certains frais pour obtenir cette information, puisqu'il l'utilise et la revend à profit?
De la même façon, certaines entreprises — des bureaux de lobbyistes, des bureaux d'avocats, des bureaux de collecte de données comme Dun & Bradstreet — qui revendent leurs informations à d'autres entreprises qui elles aussi sont des entreprises à but lucratif. Ne serait-il pas logique qu'une partie du fardeau de la fourniture de cette information...?
Comme vous le savez, tout cet argent sort de la poche des Canadiens, qui travaillent dur pour gagner leur vie. Ils paient leurs impôts, nous obtenons ces informations, et nous offrons gratuitement des services à des entités comme Dun & Bradstreet, qui vont probablement majorer leurs prix sans hésiter quand ils vont vendre des services à leurs clients.
M. Marleau nous a dit que le coût moyen du traitement d'une demande d'accès à l'information frôle les 1 500 $.
Ne serait-il pas logique de traiter à part les demandes présentées par les entreprises à but lucratif et de leur imposer des droits raisonnables pour obtenir ce service?
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Nous reprenons nos travaux.
Merci de votre indulgence, chers collègues. Il me semble que chaque fois que nous prenons une pause santé, tout le monde en profite aussi pour se réunir ou prendre connaissance de ses messages sur un BlackBerry, etc.
Trois autres personnes figurent sur ma liste; peut-être que quelqu'un d'autre voudra s'y ajouter.
Toute cette question de l'accès à l'information, de la loi et de son exécution, et des enjeux connexes, comme ceux que M. Dechert a soulevés, est d'une extrême importance. Nous y avons consacré beaucoup de temps, et j'espère que nous n'allons pas sauter aux conclusions en disant que nous avons essayé ceci et cela et que ça n'a rien donné et que nous y reviendrons donc une autre fois.
Je crois qu'au bout du compte, nous ne pouvons pas faire autrement que de déterminer l'étape suivante. J'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter, en comité — d'abord y réfléchir, mais ensuite en discuter.
Monsieur Wrzesnewskyj, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Pendant une séance du Comité des comptes publics, c'était le 11 juin 2007, un agent responsable de l'AIPRP pour la GRC, M. Michel Joyal, qui était responsable d'un dossier, est venu témoigner devant le comité et il a formulé de très graves allégations. Il s'occupait d'une demande d'accès et a reçu l'appel d'un sous-commissaire, le sous-commissaire Gauvin, qui lui a demandé de prendre le dossier et de l'apporter au bureau du commissaire —, où il a été reçu par plusieurs autres responsables. Le commissaire Zaccardelli était absent, mais le sous-commissaire Gauvin y était en compagnie de plusieurs de ses subalternes. Ils avaient préparé un autre dossier qu'ils voulaient divulguer — pas les documents du dossier de l'AIPRP, leur propre dossier — et ils ont demandé à faire un petit échange, mais M. Joyal a refusé.
Le surintendant Christian Picard l'a confirmé lorsqu'il est venu témoigner devant le comité.
Il s'agit ici de la police fédérale. Il s'agit d'allégations très graves qui concernent directement un sous-commissaire et, indirectement, tout le commissariat.
A-t-on mené une enquête? Si j'ai bien compris, il faut déposer plainte, quand il s'agit d'AIPRP. S'il n'y en a pas eu, nous devrions être très préoccupés.
Nous avons aussi entendu des témoins affirmer qu'il arrivait que des documents disparaissent ou soient mal étiquetés, de façon qu'il était difficile et même impossible de les retrouver ou de les obtenir.
S'il n'y a pas eu d'enquête à la suite de ces très graves allégations, existe-t-il un mécanisme...? Il ne s'agit pas à proprement parler d'une plainte touchant l'AIPRP. Il s'agit d'une plainte liée au comportement. Selon la loi qui a été promulguée en 1999, ce type de comportement serait de nature criminelle, aux termes des modifications apportées à la loi.
Que s'est-il passé dans ce dossier, comment doit-on s'y prendre?
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Monsieur le président, je ne suis pas très familiarisée avec ce dossier particulier, mais il reste que, si mon bureau avait reçu une plainte à ce sujet, ce serait confidentiel. Je n'aurais pas la possibilité de commenter.
Je suppose, en me fondant sur les commentaires du député, qu'il existe au sein de chaque institution un mécanisme de divulgation d'actes répréhensibles. Dans les circonstances, il me semble que ce serait un mécanisme plus approprié, et le dossier relèverait d'un autre commissaire.
S'il y avait sujet de plainte touchant la destruction ou la dissimulation de dossiers ou des conseils donnés touchant leur destruction ou leur dissimulation, en vertu de l'article 67, nous mènerions une enquête. Cependant, je dois dire au député que cette disposition de notre loi devrait probablement être modifiée, à la suite de l'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité parce qu'il y est encore mention du procureur général, alors qu'il faudrait probablement y faire mention du Directeur des poursuites pénales.
De plus, aucune enquête de cette sorte n'a jamais été menée en vertu de nos lois. Ce que je peux dire devant votre comité, c'est que j'étudie actuellement cette disposition précise afin de déterminer comment nous pourrions mener une enquête en partenariat avec, par exemple, le procureur général, comme il est indiqué dans la loi actuelle, ou avec le Directeur des poursuites publiques. J'ai entamé des discussions sur ce sujet au cours de l'été, parce que j'aimerais savoir comment cela se passera en pratique, étant donné que cela n'a jamais été fait auparavant.
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Merci. Tout cela est très utile.
J'ai consulté le rapport intitulé Fallen Behind: Canada's Access to Information Act in the World Context, publié en 2008 par Stanley Tromp, pour y chercher quelques informations. Il révèle que, sur la cinquantaine de pays faisant partie du Commonwealth, deux seulement ne prévoient pas l'examen indépendant de la pertinence d'invoquer la confidentialité des documents du Cabinet: l'Afrique du Sud et le Canada.
Nous avons donc, comme le dit le rapport, pris beaucoup de retard. Mais nous avons découvert un fait encore plus intéressant; parmi les pays du Commonwealth et de l'OCDE, le temps de réponse moyen est de deux semaines, et, dans bien des pays, il est de seulement 10 jours.
Comment est-il possible que quasiment toutes les démocraties occidentales soient capables de faire cela en 10 jours ou en deux semaines, mais qu'au Canada, le nouveau mécanisme, les consultations auprès du BCP, fait en sorte que cela peut prendre aujourd'hui jusqu'à un an?
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Merci, monsieur le président.
Madame Legault, j'aimerais revenir sur la réponse du ministre, car je l'ai trouvée extrêmement frustrante. Il me semble que cela a été une perte de temps complète; nous avons passé du temps, avec le comité et les uns et les autres pour trouver des solutions simples et entendre les témoins. Tout cela a coûté beaucoup d'argent aux contribuables du Canada, il a même fallu faire venir des témoins par avion et, au bout du compte, comme M. Marleau a eu la gentillesse de le souligner, dans son témoignage, nous avons obtenu une réponse qui ne dépassait pas 300 mots, et le tout a été balayé du revers de la main.
Je crois que je vais vous poser ma question. Le ministre affirme que la Loi sur l'accès à l'information est un document législatif solide. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation?
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Je vais vous dire ce que je pense de la Loi sur l'accès à l'information — je crois que M. Marleau a utilisé la même expression dans sa déclaration d'ouverture, au printemps —, c'est ce que je dis quand je parle des lois des autres pays: j'estime que notre loi est la grand-mère de toutes les autres.
Alors oui, elle s'appuie sur des certitudes fondamentales qui sont très bien ancrées. Et nous avons aussi, soyons francs, l'avantage d'avoir appliqué cette loi à nos institutions depuis 26 ans. À ce titre, nous avons de l'avance sur bien d'autres pays.
La loi, ce n'est pas tout: cela dit, elle accuse en effet un retard. Le rapport de Stanley Tromp est en fait très juste, car nous avons pris du retard, non seulement par rapport aux autres pays, mais aussi par rapport aux provinces et aux territoires, qui ont soit modifié récemment leur loi, soit en ont adopté une après nous.
Serait-il juste de dire que la loi, étant donné son grand âge — pour reprendre votre analogie de la grand-mère — même si on la décrit parfois comme une loi importante...? L'« importance », ce n'est pas toujours un aspect positif. Vous pouvez avoir des répercussions importantes quoique négatives.
M. Marleau a affirmé qu'il avait constaté, étant donné que nous n'avons pas modifié l'infrastructure, c'est-à-dire la loi actuelle, et que nous ne l'avons pas non plus mise à jour, que la Loi fédérale sur la responsabilité semble avoir donné des rides à la Loi sur l'accès à l'information.
Dans le fond, est-ce que cela ne serait pas une évaluation assez juste?
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Il y a un sujet commun, dans tout cela, c'est la Loi sur l'accès à l'information; il peut s'agir de la réponse d'un ministre, du rapport annuel, de son compte rendu sur l'application de la loi, ou d'autre chose.
Je sais bien que nous ne devons pas perdre notre sujet de vue, mais nous sommes encore en train de chercher à savoir quelle sera la prochaine étape. J'aimerais aussi vous dire que je n'ai pas souvenir d'avoir jamais émis unilatéralement une opinion quant à la pertinence. Cela est venu des membres, comme cela se passe à la Chambre, vous verrez rarement le Président de la Chambre se lever pendant qu'un député a la parole pour dire qu'à son avis, ce qu'il dit n'est pas pertinent. On parle ici d'un rappel au Règlement fait par un député.
C'est pourquoi, en ce qui concerne ces questions, il ne s'est rien passé, et je ne vais pas...
Au sujet de votre rappel au Règlement concernant les questions, que pose actuellement Mme Freeman...
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Je suis désolé, nous n'allons pas discuter de cela.
Lorsque quelqu'un invoque le Règlement, les députés ont l'occasion d'intervenir et de donner leur opinion, mais ils ne doivent pas prendre plus de temps que nécessaire ni se répéter, ni oublier le sujet. Je crois que les députés ont eu l'occasion de faire connaître leur opinion.
Les arguments des députés peuvent se passer d'explications, et ils sont fondés sur des faits; je vais donc déclarer irrecevable ce rappel au Règlement.
Nous revenons à Mme Freeman.
Il vous reste deux minutes et demie.
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Merci, monsieur le président.
Dans sa réponse aux recommandations du comité, M. Nicholson dit ne pas vouloir créer de pouvoirs accrus de nature quasi judiciaire pour le commissaire. Il se reporte à la recommandation 5, selon laquelle la Loi sur l'accès à l'information accorde au commissaire un mandat d'éducation. Il ne veut pas vous donner un pouvoir quasi judiciaire. J'ai un peu de difficulté à comprendre la cohérence, mais vous allez peut-être voir quelque chose que je n'ai pas vu.
La recommandation 6 dit ceci: « Que la Loi sur l'accès à l'information accorde un mandat consultatif au Commissaire à l'information pour les projets de mesures législatives ». Cela vous accorde également des pouvoirs accrus de nature quasi judiciaire. Il se reporte également à la recommandation 9, selon laquelle « [...] la Loi sur l’accès à l’information exige que toutes les prorogations au-delà de 60 jours soient approuvées par le commissaire à l’information », en disant encore qu'il ne veut pas créer de pouvoirs accrus de nature quasi judiciaire.
Sa réponse réfère-t-elle vraiment aux pouvoirs quasi judiciaires?
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Aucun autre député n'a demandé la parole.
Je viens de discuter avec notre analyse et recherchiste pour savoir où nous en étions et au sujet des interventions faites aujourd'hui concernant votre rapport annuel. Il est certain qu'il y a un grand chevauchement avec les travaux réalisés par notre comité depuis les deux dernières séances, et qui concernent la réponse du ministre de la Justice au rapport du comité sur des correctifs rapides à adopter au regard de la Loi sur l'accès à l'information.
Au milieu de tout cela, M. Martin a présenté une motion, et nous n'en avons toujours pas débattu, mais ce n'est pas, en fait, un nouveau point à l'ordre du jour. C'est en réalité une motion touchant un point à l'ordre du jour, en l'occurrence la réponse du ministre de la Justice au sujet de la loi.
Nous n'avons toujours pas réglé cette question, et nous ne savons pas non plus comment le comité l'abordera. Bien sûr, la motion n'est qu'un aspect de cette question. Elle est explicite. Le comité n'est tout simplement pas satisfait de la réponse, mais cela ne nous aide aucunement sur la question de la loi.
Ce point sera à l'ordre du jour jeudi. J'ai demandé aux recherchistes de préparer une liste des points qui ne sont toujours pas réglés.
Je suis très préoccupé, je suis très inquiet, madame la commissaire par intérim; je crois que la joute qui oppose, non seulement les députés entre eux, mais peut-être aussi les membres de la commission et l'ancien ministre, par exemple, n'est pas une bonne approche si l'on veut faire des progrès et adopter des mesures constructives touchant la Loi sur l'accès à l'information.
Je suis très préoccupé, cela pourrait m'amener à donner le coup de maillet et à clore le dossier. Ce qui se passe, dans le fond, c'est que le ministre n'est pas pour le moment ouvert à des changements et que le comité s'est placé dans une situation où tout ce qu'il peut dire, c'est qu'il n'est pas d'accord. Mais cela ne nous aide aucunement à régler les questions que nous devons régler.
Je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt du public ni du comité que nous mettions fin à la discussion. J'ai dit plus tôt que nous devions nous pencher sur plusieurs choses; la question du recouvrement des coûts que M. Dechert soulève depuis le tout début, ou d'autres questions que vous avez soulevées aujourd'hui touchant les problèmes de dédoublement.
Le fait est tout simplement qu'il y a ici des mandataires qui demandent des informations pour le compte d'un grand nombre de personnes. On ne saura probablement jamais à quel point les intérêts et les préoccupations sont vastes. S'il n'y avait pas tous ces mandataires et tous ces intervenants commerciaux, combien de personnes y aurait-il en réalité?
Je crois qu'il faudrait plutôt compter les plaintes, les demandes, et ainsi de suite. Il faut accepter que nos rapports, chaque année, auront toujours le même niveau d'imprécision et que, de façon générale, ils seront probablement relativement comparables. Je ne suis pas trop préoccupé par cela, mais je suis préoccupé par le fait que ces questions continuent à préoccuper les députés.
Ce que j'essaie de faire valoir, c'est que, si nous ne pouvons pas faire de changements dans le cadre d'un gouvernement minoritaire, il est très peu probable que nous puissions en faire dans le cadre d'un gouvernement majoritaire. C'est le temps ou jamais, à mon avis. Ce n'est qu'un commentaire. Je ne veux pas que vous répondiez, cela ne serait pas juste.
J'ai participé à une discussion sur le droit à l'information, dans le cadre de la Semaine canadienne du droit à l'information, dont vous avez parlé dans votre déclaration d'ouverture. J'y ai d'ailleurs pris beaucoup de plaisir. J'estime que ces discussions ont fourni une mine d'informations. Je sais que vous en avez recueilli une tonne. J'espère que les députés auront, d'une façon ou d'une autre, la possibilité de tirer profit d'au moins une partie des renseignements générés par toutes ces séances. Je n'ai participé qu'à l'une des nombreuses discussions.
J'aimerais vous rappeler qu'à la toute fin, l'animateur de la discussion à laquelle je participais a expliqué que, une fois que tout le monde aurait fini de s'exprimer, il voulait que chacun donne ses deux principales recommandations comme sujet de réflexion. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais j'ai été le dernier à m'exprimer sur les sept ou huit personnes qui participaient à cette discussion, et tout ce que je voulais dire avait déjà été dit. C'était donc très difficile
J'ai donc laissé de côté le discours que j'avais préparé pour me concentrer sur deux sujets. J'ai parlé d'une part de la situation actuelle au Mexique et de la divulgation proactive. Nous n'avons pas vraiment examiné cette question de près. Je crois que nous devrions le faire, parce que cela suppose que les gouvernements ne devraient pas attendre que l'on présente une demande, mais qu'ils devraient tout simplement afficher sur un site Web tous les dossiers qui sont accessibles selon la loi. Les seuls dossiers qui ne seraient pas ainsi affichés concerneraient la sécurité nationale ou les documents confidentiels du Cabinet.
Cela changerait du tout au tout la question dont nous discutons aujourd'hui. Cela résoudrait tant de problèmes.
Je vous demande si vous pensez que le comité devrait examiner l'approche de la divulgation proactive et s'il devrait peut-être visiter les autorités du Mexique ou les inviter à comparaître afin de pouvoir discuter du processus qu'ils ont suivi, de leur situation actuelle et de la pertinence de ce processus dans notre cas.
Pensez-vous que le comité devrait se pencher sur cette question?
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Monsieur le président, je crois que la divulgation proactive est la tendance de l'avenir. Je vous informe que mes collègues des provinces et des territoires ont décidé, en septembre, de faire de la divulgation proactive l'une de leurs priorités au chapitre de leurs recommandations aux gouvernements.
En ce qui concerne les autorités de l'étranger et l'exemple des autres pays, j'aimerais souligner que le modèle mexicain ne serait peut-être pas le plus indiqué; il y a un système en ligne, mais il y a de nouvelles lois.
Par exemple, j'ai parlé de la loi du Québec, qui est récente. Le Québec a mis en place un nouveau système de publication, qui ajoute deux volets clés à ce qui existe aujourd'hui à l'échelon fédéral, c'est-à-dire la divulgation des demandes et la divulgation des réponses. Ce serait un bon pas en avant, je crois, à l'échelon fédéral. Je crois également que si l'on demandait aux institutions publiques de réunir des statistiques d'intérêt public, on favoriserait beaucoup la société axée sur le savoir.
Le système québécois est donc un bon exemple. Le Royaume-Uni et la Nouvelle-Écosse ont également adopté des lois, récemment, et deux administrations viennent de mettre en place des programmes de publication, à ce que je sais.
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Mais cela finira par figurer à notre ordre du jour, sur le plan conceptuel.
La deuxième recommandation que j'ai formulée, pendant la discussion, concernait le besoin de modifier l'article 2 de la charte, qui concerne les droits. J'ai en fait moi-même présenté la motion 445 pour demander au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour modifier la Charte des droits afin d'y inclure explicitement le droit d'accès à l'information qui est contrôlée par le gouvernement.
C'est une question qui me tient à coeur. Je sais que cela ne se fera probablement pas sans problème ni très rapidement, mais actuellement, la Cour suprême est saisie justement de cette question, tout le débat au sujet du droit implicite par rapport au droit explicite inscrit dans la Constitution du Canada.
Pourriez-vous dire où cela en est rendu et quels sont les arguments de fond touchant l'affaire dont la Cour suprême est saisie?
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Je suis en train de m'adresser au témoin, d'accord?
Ce qui est important, ici, c'est que ce n'est pas la première fois que cette question est soumise à la Cour suprême. Le droit d'accès à l'information a déjà été contesté, et cette fois-ci, si la décision n'est pas la bonne, nous aurons fait un pas en arrière en ce qui concerne le droit implicite à l'information et le droit d'accès à l'information. C'est un droit démocratique auquel nous croyons, maintenant qu'il est contesté devant les tribunaux. En conséquence, bien des choses dont nous avons discuté n'ont plus de raison d'être si les gouvernements peuvent se contenter de dire qu'ils ne montreront pas la voie, qu'ils ne réagiront pas en temps opportun, et personne ne peut rien y faire. Vous savez, ils peuvent très bien dire que l'on n'a qu'à les poursuivre devant les tribunaux.
C'est une situation très dangereuse. Je veux vous en parler parce que j'espère que nous serons en mesure de poursuivre le dialogue. Vous pouvez peut-être, après que la décision aura été rendue, nous revenir pour parler de certaines des retombées, parce que je crois que c'est important. Le comité s'est engagé à s'attaquer d'une façon ou d'une autre à la situation actuelle concernant la Loi sur l'accès à l'information.
Madame Legault, madame Campbell et madame Neill, je vous remercie énormément de votre témoignage. J'espère que nous poursuivrons nos bonnes relations sur cette question et que vous nous garderez informés des faits récents touchant votre mandat, car le comité aimerait que le dialogue sur cette question se poursuive. Je sais que la séance a été très longue. C'est l'une des plus longues que nous ayons tenues sur cette question, mais c'est une question qui le mérite.
Nous devons passer à d'autres travaux ou à des questions connexes, et j'aimerais que cela se fasse avant l'ajournement, à midi.
Merci encore à tous les députés. Vous pouvez disposer.
Premièrement, il ne s'agit pas là d'un rappel au Règlement. Deuxièmement, le comité devait travailler de 9 heures à midi. Les députés ont d'autres rendez-vous et obligations à respecter. Le motif du retard n'a rien à voir avec les travaux du comité. Comme vous le savez, il y a eu un problème technique. C'est bien malheureux, mais je ne peux pas dire aux députés que je vais réparer cette erreur en désorganisant leur emploi du temps.
Mais le président est prêt à accepter une proposition d'ajournement ou de prolongation de la réunion de 15 minutes, si c'est le temps qu'il faut. Je suis ouvert.
Cela n'était pas un rappel au Règlement. Vous avez pris la parole en disant que vous vouliez invoquer le Règlement, mais je comprends.
Monsieur Del Mastro.
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C'est une question de procédure, c'est comme...
En fait, il ne saurait y avoir de débat, et il faut mettre la motion aux voix.
C'est bien cela, monsieur le greffier?
Cela changera l'ordre du jour et l'horaire de la séance, cela va de soi. C'est un peu comme une motion d'ajournement. C'est, en réalité, une motion de prolongation, c'est donc conforme au Règlement.
Devrions-nous prolonger la séance de 15 minutes pour rattraper le temps perdu?
Ceux en faveur de la prolongation de la séance?
(La proposition est rejetée.)
Le président: La séance ne sera pas prolongée.
Étant donné l'heure, la séance est levée.