:
Merci, monsieur le président. Permettez-moi d'abord de vous féliciter de votre réélection au poste de président du comité.
Je remercie le comité de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui. Je ne demande pas mieux que de collaborer avec vous tous.
[Français]
Je crois comprendre que la plupart des membres du comité sont des nouveaux venus. Je vais me faire un plaisir de décrire brièvement mon mandat et mon rôle et de vous mettre au courant des activités récentes de mon bureau.
[Traduction]
Le poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a été créé par des modifications que la Loi sur la responsabilité fédérale a apportées à la Loi sur le Parlement du Canada. Je suis entrée en fonction le 9 juillet 2007.
[Français]
Mon bureau est une entité parlementaire indépendante qui relève directement du Parlement. J'administre deux régimes en matière de conflits d'intérêts.
[Traduction]
Le premier régime relève du Code régissant les conflits d'intérêts des députés de la Chambre des communes, rédigé par le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et approuvé par les Communes au printemps de 2004. Il est entré en vigueur au début de la 38e législature, en octobre 2004. Je m'acquitte de mes fonctions sous la direction générale du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Le deuxième régime dont je suis chargée découle de la Loi sur les conflits d'intérêts. Il s'applique à quelque 2 700 titulaires de charge publique, ce qui englobe, selon la définition de la loi, les ministres, les secrétaires parlementaires, le personnel ministériel et les conseillers, ainsi que la plupart des personnes nommées par le gouverneur en conseil. Environ un millier d'entre eux sont désignés comme des titulaires de charge publique principaux, et la loi les assujettit à des règles additionnelles et à des obligations particulières en matière de rapports.
La Loi sur les conflits d'intérêts est entrée en vigueur le 9 juillet 2007, le jour même où j'ai pris mes fonctions.
Comme la portée de mon rôle peut prêter à confusion, je me permettrai de préciser rapidement ce qui ne relève pas de mon mandat.
Mes responsabilités ne s'étendent pas aux sénateurs ni au judiciaire. Les sénateurs sont soumis au Code régissant les conflits d'intérêts des sénateurs, administré par le conseiller sénatorial en éthique. Les fonctionnaires, à l'exception des sous-ministres, sont visés par le Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique, publié par le gouvernement.
Une certaine confusion semble régner également au sujet de ma relation avec le comité. Cela s'est fait sentir notamment lorsque le comité a consacré des audiences à une question particulière. On semble présumer que mon bureau participe à ces délibérations. En réalité, il s'agit de deux entités distinctes et indépendantes. Mon rôle consiste à aider les députés et les titulaires de charge publique à honorer leurs obligations et à les conseiller à cet égard, à tenir un registre public et à mener des enquêtes sur des allégations d'infraction à la loi ou au code.
Quant à ma relation hiérarchique avec le Parlement, et plus particulièrement avec le comité, la Loi sur le Parlement du Canada exige la production de deux rapports annuels, qui doivent être présentés au plus tard le 30 juin pour l'exercice financier précédent. Un rapport traite des activités relatives aux députés à la Chambre des communes et est renvoyé au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. L'autre concerne les activités relatives aux titulaires de charge publique, selon le régime de la Loi sur les conflits d'intérêts, et il est renvoyé au comité, qui est maintenant saisi de mon rapport annuel de 2007-2008.
Je me suis servie des rapports annuels pour mettre en lumière les réussites, les enjeux et les défis, et j'entends continuer dans la même voie. Outre mes rapports annuels, le comité doit également étudier les plans et prévisions de dépenses de mon bureau et en faire rapport à la Chambre.
Lorsque j'ai comparu devant le comité, en novembre 2007, j'ai présenté les priorités que je m'étais fixées pour l'année suivante. Je suis heureuse de vous informer d'un certain nombre d'améliorations sur le plan du fonctionnement et de l'organisation, ainsi que de certaines réalisations.
J'ai mis et continue de mettre l'accent sur la prévention. Mon bureau a lancé des activités diverses afin d'aider les titulaires de charge publique à comprendre les obligations qui sont les leurs aux termes de la Loi sur les conflits d'intérêts et de faire en sorte que nous en appliquions les dispositions avec cohérence, clarté et bon sens. Ainsi, nous avons publié des avis d'information sur des questions d'intérêt général concernant les activités de l'après-mandat et les activités étrangères à la charge publique (activités politiques). Nous avons aussi publié un avis sur les comptes d'épargne libre d'impôt, nouveau programme fédéral qui s'applique depuis janvier 2009, et leurs conséquences pour les mesures de conformité des titulaires de charge publique.
Mes collaborateurs et moi avons rencontré divers groupes de titulaires de charge publique, dont des dirigeants et des membres de commissions et tribunaux fédéraux, et des ministres et leur personnel, pour leur communiquer un complément d'information et discuter de l'application de la Loi dans leur situation particulière. J'ai également profité d'un certain nombre d'occasions pour m'exprimer publiquement au sujet de mon rôle afin de sensibiliser davantage l'opinion aux régimes d'éthique de titulaires de charge publique et des députés. Les séances d'information revêtent une importance particulière pour le cabinet de chacun des ministres, car il a un plus grand rôle à jouer pour ce qui est d'informer les candidats et les nouveaux employés des exigences de la Loi.
L'automne dernier, tandis que nous nous préparions à mettre en œuvre un nouveau régime de sanctions pécuniaires administratives, nous avons mis en place un système d'alerte au sujet des différents délais prévus par la loi pour faire différentes communications. Ces délais ont été un moyen très efficace de promouvoir la conformité sans avoir à imposer d'amende. Évidemment, les amendes sont là pour favoriser le respect de la loi et non pour punir.
Au cours d'une année électorale, le gros du travail se concentre dans les services de conseils, où les mesures de conformité sont examinées et établies non seulement pour tous les députés, mais aussi pour les membres du Cabinet, les secrétaires parlementaires et leurs collaborateurs respectifs. Les conseillers ont assuré des services efficaces et rapides afin qu'il soit possible de respecter les délais fixés par la loi.
Au cours de la dernière année, nous avons remarqué une diminution notable de l'arriéré, notamment en ce qui concerne les examens annuels. En fait, je crois que nous les avons à peu près éliminés, ce qui me réjouit. Grâce à l'ajout de nouveaux outils de suivi dans la base de données de gestion interne, nous sommes plus à même de gérer nos obligations courantes aux termes de la loi.
Il a été possible d'accomplir ce travail supplémentaire malgré les nombreuses demandes d'avis auxquelles les conseillers doivent répondre tous les jours et aux processus plus courants qu'il faut appliquer pour amener les nouveaux titulaires de charge publique principaux à se conformer à la Loi sur les conflits d'intérêt.
Nous avons modifié le site Web du bureau pour le rendre plus convivial, et un certain nombre d'avis et de lignes directrices se trouvent maintenant sur ce site. Nous allons également travaillé au registre public pour le rendre plus complet à l'intention du grand public. Ce nouveau registre pourra être utilisé d'ici une quinzaine de jours. Nous avons également conçu un registre public électronique pour les députés, et il sera disponible sous peu.
J'ai également apporté un certain nombre de modifications à l'organisation pour rationaliser la haute gestion de mon bureau. Au lieu d'une seule commissaire adjointe, mon bureau en a maintenant deux, dont chacune a la charge d'un secteur particulier des opérations. La commissaire adjointe aux conseils et à la conformité s'occupe de la prestation des conseils aux clients; et la commissaire adjointe aux politiques et aux communications se charge des activités de communication et aide le bureau à élaborer des politiques et méthodes claires et cohérentes.
J'ai des services juridiques dotés d'un personnel complet et dirigés par une avocate générale qui aident mon bureau à interpréter la loi et le code, à mener des examens et des enquêtes et à exécuter d'autres tâches de nature juridique.
Le soutien est assuré par la directrice des services généraux et son personnel. Ils offrent le soutien en matière de ressources humaines, de finances et de technologie de l'information. Elle a beaucoup contribué à l'amélioration de notre système de dossiers. J'ai également engagé une conseillère de niveau EX qui m'aide à gérer la marche du travail au bureau. Elle commence ce jeudi, et j'ai bien hâte.
En ce qui concerne les priorités, comme je l'ai souvent dit, j'ai été très impressionnée par le dévouement à la cause de l'intérêt public que j'ai observé chez les titulaires et représentants, qu'ils soient élus ou nommés. Une priorité qui est maintenue consiste à aider les titulaires de charge publique et les députés à se conformer à la loi et au code et à leur faciliter la tâche.
Nous allons élaborer et mettre en place une stratégie coordonnée de communication pour informer de façon soutenue ceux qui sont assujettis au code et à la loi — soit les députés et les titulaires de charge publique — ainsi que le grand public et divers groupes intéressés. Nous continuerons à étoffer et à améliorer l'information sur la loi et le code qui se trouve sur notre site Web. Nous continuerons également à développer le système de gestion des dossiers afin d'avoir des dossiers plus complets et fouillés et d'améliorer l'efficacité du travail.
En ce qui concerne les députés, je signale avec plaisir que mon bureau a récemment placé sur son site Web quatre formulaires de déclaration dont les députés ont besoin pour honorer leurs obligations aux termes du code, maintenant que la Chambre a approuvé ces exigences. Je prévois collaborer avec le nouveau sous-comité des cadeaux en vertu du Code régissant les conflits d'intérêt des députés, récemment mis sur pied par le comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
En guise de conclusion, je dois avouer que je n'ai abordé aucune question budgétaire ni parlé des ressources de mon bureau. Je vais traiter de ces questions, ainsi que du processus budgétaire qui s'applique à mon bureau, lorsque le comité étudiera les dépenses que je propose pour 2009-2010 dans le budget principal qui a été renvoyé à votre comité jeudi dernier.
Je travaille déjà au rapport annuel de l'année en cours. J'entends parler d'un certain nombre de questions et de défis qui surgissent dans l'interprétation et l'application de la loi.
[Français]
Comme mon rapport annuel sera automatiquement renvoyé à votre comité, j'ai hâte de discuter avec vous des questions qui y seront abordées, ainsi que des dépenses de mon bureau qui vous ont déjà été référées. Enfin, j'invite tous les députés à consulter mon site Web pour obtenir de plus amples renseignements.
[Traduction]
Merci de votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Français]
Monsieur le président et membres du comité, je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter du mandat et des activités du Commissariat au lobbying.
[Traduction]
J'ai préparé de brèves notes qui ont été distribuées.
Je suis accompagnée aujourd'hui par Me Bruce Bergen, notre conseiller juridique, et par M. Pierre Ricard-Desjardins, notre directeur des opérations.
Monsieur le président, j'ai pensé que pour le bénéfice des nouveaux membres, je commencerais en expliquant brièvement l'histoire de la législation canadienne sur le lobbying. Dans les trousses de renseignements qui vous ont été distribuées, vous trouverez le document « Étapes clés de l'évolution du Régime d'enregistrement des lobbyistes du Canada », qui pourrait constituer un document de référence utile pour vous.
La première Loi sur l'enregistrement des lobbyistes est entrée en vigueur en 1989, mais, en réalité, les exigences de divulgation se limitaient à ce que vous retrouveriez sur une carte professionnelle. En 1996, la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes a été modifiée pour exiger des lobbyistes qu'ils divulguent davantage de renseignements, comme le nom des ministères visés par leur démarche, l'objet de ces démarches et les divers moyens de communication utilisés. Les modifications législatives de 1996 instauraient en outre l'exigence que l'ancien conseiller en éthique établisse un code de déontologie. Le Code de déontologie des lobbyistes est entré en vigueur en 1997. En 2005, la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes a de nouveau été modifiée pour accroître la transparence en demandant aux lobbyistes de divulguer des renseignements supplémentaires, comme d'indiquer s'ils ont déjà été titulaires d'une charge publique.
[Français]
Le 2 juillet 2008, la Loi sur le lobbying est entrée en vigueur, créant le poste de commissaire au lobbying et le Commissariat au lobbying. Ces changements faisaient partie de la Loi fédérale sur la responsabilité. J'ai été nommée commissaire intérimaire au lobbying pour une période initiale de six mois qui, en janvier 2009, a été prolongée d'un autre six mois.
[Traduction]
La responsabilisation est le fondement même du régime canadien de gouvernement responsable. Elle donne au Parlement et à la population canadienne l'assurance que les ministères et organismes fédéraux utilisent efficacement les ressources publiques, et qu'ils font la promotion et veillent à l'observation de pratiques conformes à l'éthique. La transparence et l'obligation de rendre compte des activités de lobbying auprès de titulaires d'une charge publique contribuent à la confiance accordée aux décisions prises par le gouvernement et à l'intégrité de ces décisions.
Le Commissariat au lobbying met en œuvre et administre la Loi sur le lobbying, conformément à l'orientation claire donnée par le Parlement et à la volonté des Canadiens d'accroître la transparence et l'intégrité au sein des institutions fédérales.
En tant que commissaire au lobbying intérimaire, je crois que ma responsabilité première consiste à veiller à ce que les activités de lobbying exercées au niveau fédéral soient menées d'une manière transparente et éthique. La Loi sur le lobbying vise à renforcer la transparence en exigeant que les lobbyistes enregistrent leurs activités de lobbying et produisent des déclarations mensuelles des communications lorsqu'ils rencontrent certains titulaires d'une charge publique. Les exigences accrues en matière de déclaration permettent aux parlementaires et à l'ensemble de la population de savoir rapidement qui rencontre des titulaires de charge publique fédérale de haut rang.
[Français]
On entend par « titulaire d'une charge publique » pratiquement toute personne qui a été nommée ou élue à un poste au gouvernement fédéral tel qu'un député ou un sénateur, son personnel politique, les agents et employés des ministères et organismes fédéraux, ainsi que les membres des Forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada.
[Traduction]
La Loi sur le lobbying permet d'assurer que les activités de lobbying exercées au niveau fédéral sont ouvertes et transparentes. Cette loi, tout comme les versions précédentes de la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes, est fondée sur les principes que la liberté d'accès aux institutions de l'État est une importante question d'intérêt public, que le lobbying auprès des titulaires d'une charge publique est une activité légitime, qu'il est souhaitable que les titulaires d'une charge publique et les citoyens puissent savoir qui se livre à des activités de lobbying, et enfin, que le système d'enregistrement des lobbyistes rémunérés ne doit pas nuire à la liberté d'accès au gouvernement.
Le lobbying est défini comme le fait de communiquer, officiellement ou de façon informelle, contre rémunération, avec un titulaire d'une charge publique fédérale relativement à l'élaboration, à l'adoption ou à la modification de propositions législatives, de projets de loi ou de résolutions, de règlements, de politiques ou de programmes fédéraux; et à l'octroi de subventions, de contributions ou d'autres avantages financiers par le gouvernement fédéral. Dans certaines circonstances, le fait de ménager une entrevue avec des titulaires d'une charge publique constitue également une activité de lobbying. La loi établit trois catégories de lobbyistes: lobbyiste-conseil, lobbyiste salarié pour une personne morale et lobbyiste salarié pour une organisation.
La loi exclut des exigences d'enregistrement les présentations aux comités parlementaires ou à d'autres entités fédérales dans le cadre de procédures à caractère public puisqu'elles sont considérées comme transparentes. Elle exclut aussi les présentations aux titulaires d'une charge publique ayant trait à l'exécution, à l'interprétation ou à l'application d'une loi ou d'un règlement fédéral par ces titulaires, et les communications qui se limitent à des demandes de renseignements.
Tous les lobbyistes sont tenus de divulguer certains renseignements dans les délais prescrits par la loi. Ces renseignements comprennent, selon le cas, le nom du client, le nom de la personne morale ou de l'organisation, le nom de la société mère ou des filiales qui pourraient bénéficier des activités de lobbying, les entreprises et les organisations qui composent une coalition, les objets des activités de lobbying, le nom des ministères et organismes fédéraux avec lesquels ils ont communiqué, la source et le montant de tout financement public reçu et les moyens de communication utilisés. Les entreprises et les organisations doivent également fournir une description générale de leurs activités, commerciales ou autres.
[Français]
La responsabilité de soumettre un enregistrement revient aux lobbyistes eux-mêmes, dans le cas des lobbyistes-conseils, et aux premiers dirigeants, dans le cas des entreprises et des organisations sans but lucratif.
Les renseignements divulgués dans le système d'enregistrement des lobbyistes sont accessibles en ligne depuis 1996 et peuvent être consultés par le public 24 heures par jour.
[Traduction]
Le Commissariat au lobbying continue à apporter des améliorations au système d'enregistrement des lobbyistes pour faciliter l'enregistrement et la recherche. Ce système est le principal instrument qu'utilise le commissariat pour recueillir les renseignements déclarés par les lobbyistes. Le registre, bien que déjà à la fine pointe des systèmes d'enregistrement électroniques, est plus souple et adapté que jamais et fournit aux utilisateurs des renseignements plus détaillés. Je crois que les récentes mises à jour du système ont fait du registre un modèle à suivre pour les institutions responsables de l'application des lois et règlements en matière de lobbying ailleurs dans le monde.
L'entrée en vigueur de la Loi sur le lobbying a entraîné des changements importants au fonctionnement du Commissariat au lobbying. Notamment, elle a donné lieu à la création du poste de commissaire au lobbying, un agent indépendant du Parlement qui a le pouvoir d'appliquer la Loi sur le lobbying et le Code de déontologie des lobbyistes. Le commissaire au lobbying dispose maintenant de pouvoirs d'enquête plus étendus qu'avant, et d'un mandat officiel d'établir des programmes de sensibilisation et d'éducation.
De plus, la loi a créé une sous-catégorie de titulaires d'une charge publique. La Loi sur le lobbying stipule que les titulaires d'une charge publique désignée sont ceux qui occupent des postes de niveau supérieur, comme les ministres, les ministres d'État et leurs employés, les sous-ministres, les sous-ministres délégués, les sous-ministres adjoints, certains postes désignés par voie de règlement et plusieurs postes de rang comparable. J'ai d'ailleurs défini le terme « rang comparable » dans un bulletin d'interprétation pour inclure les postes de niveau EX-04 et ceux se trouvant dans la même fourchette salariale.
La loi a aussi amené un changement important touchant précisément les titulaires d'une charge publique désignée: l'exigence pour les lobbyistes de produire des déclarations mensuelles des communications lorsqu'ils les rencontrent ou communiquent avec eux. Les déclarations mensuelles, de même que les enregistrements des lobbyistes, peuvent être consultés en ligne au moyen du système d'enregistrement des lobbyistes.
[Français]
De plus, les titulaires d'une charge publique désignée ainsi que les membres désignés d'une équipe de transition du premier ministre sont sujets à l'interdiction d'exercer des activités de lobbying pendant cinq ans après la fin de leur mandat.
[Traduction]
La Loi sur le lobbying exige maintenant que l'enregistrement soit effectué en ligne plutôt que sur papier, comme les lobbyistes le faisaient autrefois. Avant l'introduction de cette exigence, plus de 99 p. 100 des lobbyistes s'enregistraient déjà en ligne, et ce n'est donc pas considéré comme un fardeau supplémentaire.
J'aimerais également souligner une autre modification importante à la Loi: la prolongation de la période durant laquelle les possibles infractions peuvent faire l'objet d'une enquête ou d'une poursuite par voie de procédure sommaire, et le montant doublé des pénalités associées à de telles infractions.
En vue de rassurer le public canadien au sujet des normes d'éthique élevées que doivent respecter les lobbyistes, la Loi sur le lobbying prévoit que le commissaire au lobbying élabore un code de déontologie des lobbyistes. Ce code est entré en vigueur en 1997 et est toujours en usage. Il établit des objectifs pour accroître la confiance du public en l'intégrité, l'objectivité et l'impartialité des décisions du gouvernement. Comme les autres codes professionnels, le Code de déontologie des lobbyistes impose des normes de conduite auxquelles doivent se conformer tous les lobbyistes qui communiquent avec des titulaires d'une charge publique fédérale. Il constitue le pendant des obligations que les titulaires d'une charge publique fédérale de haut rang doivent remplir en vertu de leurs propres codes d'éthique dans leurs rapports avec le public et les lobbyistes.
[Français]
Le code détermine les objectifs relatifs à l'intégrité, l'honnêteté, l'ouverture et le professionnalisme que les lobbyistes doivent respecter. Il contient aussi huit règles qui imposent des obligations ou des exigences précises dans trois catégories: transparence, confidentialité et conflit d'intérêts.
[Traduction]
Les lobbyistes ont l'obligation légale de se conformer à la loi et au code. En vertu de la Loi sur le lobbying, le commissaire au lobbying peut mener une enquête s'il a raison de croire qu'une telle démarche est nécessaire pour assurer l'application de la loi ou du code. Les pouvoirs d'enquête du commissaire au lobbying lui permettent d'appliquer la loi et le code avec diligence.
Le commissaire au lobbying détient maintenant un mandat clair et fort d'élaborer et d'instaurer des programmes d'éducation et de sensibilisation afin de permettre aux parlementaires, aux ministères et organismes, aux lobbyistes ainsi qu'à l'ensemble des Canadiens de mieux comprendre ce qu'est le lobbying. Nous cherchons à faire en sorte que les lobbyistes, les titulaires d'une charge publique avec qui ils communiquent et les autres personnes qui s'intéressent aux activités de lobbying saisissent parfaitement la portée et les exigences de la Loi sur le lobbying.
Je suis convaincue qu'en informant mieux les gens sur les exigences de la loi et sur la nature du lobbying, la conformité à la loi sera mieux assurée.
Bien qu'il soit important de sensibiliser les gens, les infractions à la Loi sur le lobbying et au Code de déontologie des lobbyistes sont et continueront d'être punies.
[Français]
Monsieur le président, ceci met fin à mon allocution. J'espère vous avoir donné, ainsi qu'aux membres du comité, un bref aperçu de la Loi sur le lobbying.
Je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.