:
Merci, madame la présidente, et merci d’avoir présenté mes collègues.
Bon après-midi à tous. C'est pour moi un plaisir d'être ici aujourd'hui.
Je vais vous parler du Budget supplémentaire des dépenses (B) du portefeuille de la Santé. Pour l’occasion, je suis accompagnée des représentants de Santé Canada, de l’Agence de la santé publique du Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada. Les administrateurs généraux de mon ministère sont accompagnés d'agents financiers, à qui vous pourrez poser des questions, au besoin.
Madame la présidente, j'aimerais commencer par donner un aperçu du Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2011-2012.
Du côté de Santé Canada, le Budget supplémentaire des dépenses (B) prévoit 330 millions de dollars en nouvelles dépenses pour 2011-2012, ce qui porte le budget total à 3,8 milliards de dollars pour le présent exercice.
Les principales augmentations sont les suivantes: 218 millions de dollars pour offrir des soins de santé, comme des services pharmaceutiques et dentaires, et pour continuer à offrir des services infirmiers dans les communautés éloignées et isolées des Premières nations, à partir de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits; 64 millions de dollars pour le Plan de gestion des produits chimiques; et 26 millions de dollars pour le Programme de réglementation de la qualité de I'air.
En ce qui concerne les autres volets du portefeuille, l'Agence de la santé publique du Canada a reçu une augmentation nette de 31 millions de dollars, faisant passer son budget total à 675 millions de dollars pour le présent exercice.
Cette importante hausse se repartit comme suit: 16 millions de dollars pour le réapprovisionnement à court terme de la réserve nationale d’antiviraux; 8 millions de dollars pour assurer un approvisionnement suffisant de vaccins pandémiques; 2 millions de dollars pour renouveler le financement de l’Initiative de recherche et de développement en génomique. Ces augmentations à divers programmes du portefeuille de la Santé aident à préserver et à protéger la santé des Canadiens.
Depuis ma dernière comparution devant ce comité, j'ai eu l'occasion de voyager d'un océan à l'autre et de discuter avec des Canadiens de divers enjeux en matière de santé. Et, pendant que je me déplaçais pour faire des annonces sur la santé, j'ai eu le privilège de constater sur place le dévouement des professionnels de la santé et des chercheurs dans les laboratoires, les hôpitaux et les communautés.
Voici certains dossiers prioritaires qui ont pris de l'importance au cours des derniers mois.
Nous oeuvrons à réduire l'incidence des maladies non transmissibles et chroniques. J'ai été ravi d'assister à une assemblée des Nations Unies en septembre et de signer la déclaration politique sur les maladies non transmissibles. J'ai côtoyé des ministres de la Santé et des dirigeants du domaine de la santé des quatre coins du monde. Nous avons discuté de l'incidence directe des maladies chroniques sur le développement social et économique et avons pris des engagements nationaux et internationaux pour prévenir et contrer ces maladies.
Ici aussi, les maladies chroniques sont une priorité pour notre gouvernement. Vous vous rappelez sans doute que l'an dernier, les ministres de la Santé du Canada ont signé une déclaration sur la prévention et la promotion de la santé. Cette déclaration établit les principes directeurs, notamment le besoin de mettre davantage l'accent sur la promotion de la santé afin de prévenir ou de retarder les maladies chroniques, l'invalidité et les blessures.
Je m'intéresse tout particulièrement à l'aspect prévention et aux nombreuses façons d'encourager la population à adopter un mode de vie sain. Il suffit de se concentrer sur l'essentiel: faire de l'exercice régulièrement, bien manger et faire des choix santé éclairés.
Je tiens à vous remercier des efforts que vous faites pour promouvoir la prévention qui, à mon avis, est la pierre angulaire de l'efficacité et de la pérennité de notre système de santé. Au nom des Canadiens, je vous remercie de votre travail.
Bien entendu, la meilleure mesure de prévention est la lutte contre l'obésité juvénile, l'une de nos principales priorités. En septembre 2010, les ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux ont adopté un cadre d'action et convenu de faire de l'obésité juvénile une priorité collective. Ce cadre nous permet de coordonner les travaux dans de nombreux secteurs de la société canadienne, afin de favoriser un poids santé chez les enfants et les jeunes.
Dans un premier temps, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux ont réuni un groupe diversifié de plus de 1 000 citoyens et intervenants afin de déterminer comment créer les conditions visant l'atteinte d'un poids santé. Je discuterai davantage de cet enjeu avec mes homologues provinciaux et territoriaux lorsque nous nous rencontrerons à Halifax ce vendredi.
Le diabète est une maladie chronique beaucoup trop répandue. Environ 2 millions de Canadiens ont déjà reçu un diagnostic de diabète, et bien d'autres ignorent qu'ils en sont atteints. Le diabète de type 2 est le plus répandu, comptant pour 90 à 95 p. 100 de tous les cas.
Plus le diabète de type 2 est détecté tôt, moins il y a de complications. Et on peut souvent prévenir ou retarder cette maladie en adoptant un mode de vie sain. Mais les Canadiens doivent d'abord être conscients du risque de développer cette maladie.
J'étais à Toronto la semaine dernière pour annoncer que Shopper's Drug Mart diffusera les résultats du questionnaire canadien sur le risque de diabète (CANRISK) dans ses pharmacies partout au pays. En remplissant ce questionnaire et en discutant de leurs résultats avec un pharmacien, les Canadiens pourront prendre des décisions éclairées pour ne pas développer le diabète de type 2.
Nous investirons aussi 6 millions de dollars, dans le cadre de la stratégie canadienne du diabète, pour financer 37 nouveaux projets communautaires à l'échelle du pays. Ce financement sera consacré au dépistage, à la détection précoce et à la prise en charge du diabète, ainsi qu'à la prévention des complications secondaires. En offrant aux Canadiens l'information dont ils ont besoin, nous pouvons les aider à faire des choix santé qui leur permettront d'améliorer leur qualité de vie.
Le tabagisme, problème de santé toujours présent, est associé au décès de presque 37 000 Canadiens chaque année. Pour sensibiliser encore plus les gens aux effets négatifs du tabagisme, nous avons changé le règlement sur l'étiquetage des produits du tabac. Au cours des prochains mois, les fumeurs commenceront à voir des mises en garde beaucoup plus larges sur les paquets de cigarettes.
Nous avons dévoilé de nouvelles images saisissantes qui couvriront 75 p. 100 du paquet. L'une de ces images présente une Barb Tarbox agonisante, qui voulait par ce geste montrer les ravages de la cigarette. Ce fut toute une expérience pour moi de dévoiler ce nouvel étiquetage, accompagnée du veuf de Barb, Pat, et de sa fille Mackenzie. Mackenzie a confié aux étudiants toute la peine et la douleur qu'elle a ressenties lorsque sa mère est décédée du cancer. Nous remercions la famille de Barb d'avoir travaillé avec nous lors de cette campagne.
Nous voulons attirer l'attention des fumeurs avec ces images, et nous voulons les aider à arrêter. Nous avons donc collaboré avec les provinces et les territoires afin de créer une ligne d'aide au renoncement, que tous les Canadiens pourront utiliser. Le numéro de téléphone et l'adresse Web figureront sur les nouveaux paquets, afin que les Canadiens puissent obtenir de l’aide, peu importe où ils vivent.
En 2010, le taux de tabagisme chez les adolescents de 15 à 17 ans s'élevait à 9 p. 100, taux le plus bas jamais enregistré pour ce groupe d'âge, cible critique de la lutte antitabac. Les taux de tabagisme n'ont jamais été aussi bas, ce qui nous encourage à poursuivre notre combat encore plus fort.
Il y a un mois, j'ai eu le plaisir de représenter le gouvernement du Canada lors de la signature de l'Accord-cadre tripartite sur la gouvernance de la santé des Premières nations, avec la province de la Colombie-Britannique, la Société de la santé des Premières nations et le Conseil de la santé des Premières nations. Cet accord est le premier du genre sur la santé des Premières nations du Canada. Il favorise la prestation de services de santé davantage intégrés pour les Premières nations de la Colombie-Britannique, et il crée une structure de gouvernance de la santé mieux adaptée à leurs besoins.
L'Autorité sanitaire des Premières nations de la Colombie-Britannique est au coeur de cette nouvelle structure. En vertu de cette autorité, les programmes et les services seront conçus, offerts et gérés par les Premières nations pour les Premières nations, et de façon à répondre le mieux possible à leurs besoins.
Je suis tellement fière du travail que nous faisons en collaboration avec les Premières nations. Nous savons que cette approche pratique répondra mieux aux besoins des Premières nations de la Colombie-Britannique.
Pour avoir le meilleur système de santé au monde, il faut faire passer le patient en premier. Nous voulons que la recherche s'inspire de cette théorie. L'été dernier, lors de la réunion annuelle de l'Association médicale canadienne, j'ai annoncé une nouvelle stratégie nationale pour mieux intégrer la recherche sur la santé avec les soins de santé. Nous voulons nous assurer que la recherche ne s'arrête pas au laboratoire: nous voulons qu'elle se traduise par de meilleurs traitements dans les cliniques, les hôpitaux et les cabinets de médecin à l'échelle du Canada. Cette approche favorisera la recherche qui aidera les fournisseurs de soins à comparer les résultats des différentes options de traitement afin de choisir la meilleure. Lorsque les besoins des patients passent en premier, le système de santé fonctionne mieux.
L'une des façons de faire passer les patients en premier consiste à leur offrir des médicaments sécuritaires. L'une des nombreuses fonctions du portefeuille de la Santé consiste à examiner à fond les médicaments pour s'assurer qu'ils sont sécuritaires avant que les patients les utilisent.
Les scientifiques de Santé Canada peuvent être appelés à examiner plus de 4 000 présentations de médicaments au cours d'une année donnée. Il s'agit de toute évidence d'un nombre considérable d'examens, qui représente tout un défi pour l'organisation. Plus tôt cette année, nous avons révisé les frais d'utilisation de Santé Canada, ce qui a permis au ministère de traiter les examens plus efficacement.
Nous avons aussi pris des mesures à l'égard du problème mondial de pénurie de médicaments. L'été dernier, j'ai demandé aux sociétés pharmaceutiques de mettre sur pied un système qui avertirait les patients et fournisseurs de soins des éventuelles pénuries de médicaments, afin qu'ils puissent prendre des décisions éclairées sur les plans de traitement.
J'ai dit à ces sociétés que si elles ne prenaient pas de mesures à cette fin, j'interviendrais, en tant que ministre, pour régulariser la situation.
Je suis heureuse de signaler que la réponse fut positive, et que dans un proche avenir, les Canadiens pourront consulter un site Web public qui leur indiquera les pénuries de médicaments. Cela s'ajoutera aux réseaux de communication que l'industrie et Santé Canada entretiennent déjà avec la communauté médicale.
Alors, comme vous le voyez, beaucoup a été accompli, et le travail se poursuit à plusieurs égards. Comme je l'ai mentionné plus tôt, cette semaine je rencontrerai mes homologues provinciaux et territoriaux, et nous commencerons à parler de ce qui devrait remplacer l'accord de santé de 2004.
Comme vous le savez, notre gouvernement s'est engagé à augmenter les transferts en matière de santé de 6 p. 100 après 2014. Notre gouvernement s'engage à travailler avec les provinces et les territoires pour conclure un nouvel accord fondé sur le principe de la responsabilité, c'est-à-dire de meilleurs résultats pour les patients.
Je tiens à remercier les membres du comité pour leur temps. Je suis maintenant prête à répondre à vos questions, si vous en avez.
Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui et de nous avoir présenté ces informations. Vous avez abordé certains points, mais je dois dire qu'après avoir entendu votre exposé et lu votre mémoire, je constate que le gouvernement fédéral néglige plusieurs lacunes importantes de notre système de santé. J'aimerais mettre l'accent là-dessus en vous posant quelques questions.
Vous avez effleuré le sujet d'une de ces lacunes, c'est-à-dire les pénuries de médicaments. En Chambre aujourd'hui, j'ai noté que vous vous étiez réjouie de l'établissement d'un plan à cet égard. Vous avez demandé aux sociétés pharmaceutiques de prendre des mesures correctives. Je souligne que tout cela a eu lieu derrière des portes closes.
Le Comité de la santé voulait étudier la question. Aucune discussion n'a été tenue; il n'y a pas eu de déclaration publique non plus. Je pense qu'il est évident qu'une promesse de publier de l'information n'engage qu'à cela: publier de l'information. Ce n'est pas ainsi qu'on va régler le problème des pénuries de médicaments. Vous le savez sans doute, mais différentes revues médicales, des universitaires et des professionnels de la santé s'interrogent sérieusement sur l'origine de ces pénuries. Il est très intéressant de constater que les pénuries semblent surtout frapper les médicaments génériques qui sont sur le marché depuis un bon moment déjà — certains existent depuis une cinquantaine d'années —, forçant les gens à les payer plus cher.
La réaction du gouvernement, votre réaction, me laisse perplexe. Vous vous contentez essentiellement d'une promesse de publier de l'information. Cela ne règle pas le problème, madame la ministre. Nous aimerions savoir ce que vous avez l'intention de faire pour mettre un terme à ces pénuries, qui mettent la vie des patients en danger. J'estime que cela rejoint de très près la question de l'abordabilité et de l'accessibilité des médicaments.
Comme vous le savez, dans le cadre de l'accord de santé de 2004, on s'était engagés à instaurer un régime d'assurance universel pour les médicaments d'ordonnance. On peut reculer aussi loin que 1964, 1997 et 2002 — la Commission Romanow, l'accord de 2004 —, quand on voit ce qui se passe dans la réalité, on comprend que le gouvernement fédéral n'a rien fait pour remédier à ce grave problème.
Ces deux questions sont donc interreliées. Je crois qu'il est très problématique que vous, ou le gouvernement, n'ayez pris aucune mesure pour régler un problème qui est à l'origine de l'une des plus grandes dépenses de notre système de santé, c'est-à-dire le coût des médicaments d'ordonnance. Et en plus, nous devons maintenant faire face à des pénuries.
J'aimerais que vous répondiez à cette question et que vous nous disiez pourquoi rien n'a été fait pour régler ces deux problèmes. J'aimerais aussi savoir ce que vous avez l'intention de faire à ce sujet.
:
Merci de me poser la question.
Je l'ai dit à maintes reprises, mais étant ministre de la Santé et moi-même originaire du Nord, je suis très heureuse que la Chambre accorde de l'importance à la prévention du suicide. Je suis aussi très satisfaite de voir que les députés ont pu s'élever au-dessus de la partisanerie pour discuter de cette question très importante.
Je rencontrerai les ministres de la Santé plus tard cette semaine, soit vendredi, pour discuter des nombreuses questions concernant la santé, y compris la prévention du suicide. Je veux en savoir plus sur les programmes actuellement en place dans les provinces, afin de déterminer s'il est possible de mieux coordonner les efforts de prévention du suicide à l'échelle du pays.
Il est aussi très important de noter que même si je m'entretiendrai avec les représentants des provinces et des territoires, il faut se rappeler que les gouvernements provinciaux et territoriaux ont le dernier mot sur leurs régimes de prestation des soins de santé. Notre rôle se limitera à travailler avec eux, et à recueillir toute information pertinente.
Pour ce qui est des initiatives prévues dans notre budget de 2010, nous avons investi des sommes importantes dans la mise en oeuvre de la stratégie nationale de prévention du suicide chez les jeunes Autochtones, investissement qui a aussi permis de financer différents projets communautaires. La stratégie a été élaborée en collaboration avec les Premières nations et les Inuits, en fonction des statistiques recueillies et des recherches effectuées à ce sujet dans l'ensemble du pays.
J'ajouterais que notre gouvernement a mis en place, pour la première fois au pays, la Commission de la santé mentale du Canada. La Commission a pour mandat d'élaborer une stratégie visant à prévenir le suicide et à réduire le nombre de suicides au Canada. Elle formulera ses recommandations au début de l'année.
À titre d'information, je souligne que j'ai également invité les membres de la Commission de la santé mentale à venir discuter avec les ministres provinciaux de la Santé ce vendredi, afin de faire le point sur les mesures à venir dans le domaine de la santé mentale, qui pourraient aussi aider les provinces à l'égard de la prévention du suicide.
Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout le monde semble vouloir parler des médicaments, alors je vais continuer dans la même veine, car c'est une question qui me préoccupe beaucoup. Comme vous le savez, à la rencontre de 2003 des premiers ministres, une des priorités était de veiller à ce que les médicaments soient sûrs, efficaces et accessibles pour les patients, et ce, rapidement et à un coût raisonnable. J'aimerais qu'on parle de quelques-uns de ces objectifs.
Premièrement, j'aimerais qu'on parle de l'innocuité et de l'efficacité des médicaments. Je crois que cela revient à la surveillance post-commercialisation, ou encore à ce qu'on appelle la pharmacovigilance. Quand un médicament est mis sur le marché et que les gens l'utilisent, il faut surveiller les effets indésirables qui en découlent. Est-il efficace? A-t-il les effets escomptés?
Je voudrais que la ministre réponde à la question à la lumière de son propre rapport, qui conclut que ce n'est pas toujours le cas. Le Conseil canadien de la santé rapporte que les médicaments ne sont pas toujours efficaces parce que le ministère de la Santé n'a pas les mécanismes réglementaires nécessaires et qu'il a besoin de fonds pour surveiller l'efficacité des médicaments, notamment. C'est une question de financement, mais aussi de réglementation, chose que ne peut changer le ministère de la Santé. J'aimerais que la ministre nous fasse part de ses commentaires sur les conclusions du Conseil canadien de la santé.
Deuxièmement, pour ce qui est de l'accessibilité des médicaments, l'accord de 2004 prévoyait notamment l'établissement d'un groupe de travail réunissant tous les ordres de gouvernement, et dont la coprésidence serait assurée par un représentant fédéral et un représentant provincial, afin d'examiner la question de l'accessibilité et de l'abordabilité des médicaments. J'aimerais que la ministre me dise ce qui s'est passé exactement avec ce groupe de travail, parce que j'ai appris qu'il n'existait plus. Pourtant, il s'agissait d'une des priorités de l'accord sur la santé de 2004, et du financement avait été prévu à cet effet.
Et troisièmement, je veux bien sûr aborder ce point qui semble préoccuper tout le monde, c'est-à-dire les pénuries de médicaments. C'est un problème d'envergure internationale. Nous savons que la situation est grave. Dans certains cas, ce sont les matières premières qui manquent à l'appel. Certaines sociétés ne fabriquent pas les médicaments. Pourquoi? Mme Block voulait savoir si le président Obama avait ou non demandé à la FDA de se pencher sur la question. Il a aussi mandaté le ministère de la Justice américain d'enquêter sur l'industrie elle-même, pour voir si elle n'était pas à l'origine des pénuries. Je note que la ministre a déclaré avoir conclu une entente avec l'industrie, et j'ai consulté son site Web. Il est intéressant de souligner qu'il s'agit en fait d'une entente volontaire. Elle consiste essentiellement à informer les gens quand il faudra plus de 20 jours pour fournir un médicament. Cela ne nous dit pas si les gens pourront se procurer ce médicament. Les patients en ont besoin. Qu'allons-nous faire pour fournir le médicament à ceux qui en ont besoin? Il ne suffit pas de nous dire que le médicament n'est pas disponible, nous le savons déjà. Ce qu'il faut savoir, c'est comment se le procurer.
J'aimerais que la ministre réponde à ces trois questions.
:
C'est assez curieux. Je suis ravie, en fait, qu'on me pose quelques questions pour faire changement, parce qu'on a été plutôt silencieux à la Chambre dernièrement.
Concernant la réaction à l'égard des médicaments, j'ai dit à l'industrie le printemps dernier que j'allais imposer une réglementation si c'était nécessaire, mais vous ne pouvez pas aborder toute chose avec un gant de fer. Vous allez de l'avant et vous essayez de mobiliser les gens et toutes les parties concernées pour régler le problème.
Si je ne suis pas satisfaite et si nous devons réglementer, c'est toujours une option, mais vous n'imposez pas une réglementation chaque fois qu'un problème se présente; vous devez chercher à savoir où le problème se situe. C'est exactement ce que nous faisons.
Je suis très satisfaite de la réaction de l'industrie. Pour la toute première fois dans l'histoire de notre pays, l'industrie s'est mobilisée pour résoudre un problème et, en tant que Canadiens, nous devrions en être fiers, puisque nous allons de l'avant et nous travaillons avec les partenaires concernés et qui font partie intégrante du système de soins de santé.
Au sujet du deuxième élément, le régime national d'assurance-médicaments, j'étais ministre de la Santé du Nunavut lorsque cette entente a été conclue. J'étais également ministre des Finances lorsque les transferts en matière de santé ont été réduits. En ce qui a trait au comité qui a été établi, il est difficile d'en arriver à un régime national, puisque tous les gouvernements doivent se mettre d'accord sur ce régime. Si vous n'avez pas d'accord, vous n'avez pas de régime, et c'est pourquoi on a échoué.
Les provinces et les territoires eux-mêmes se sont mis à la tâche pour voir comment ils pouvaient mieux gérer leurs programmes d'assurance-médicaments. Et ils ont réussi, notamment en ce qui concerne les médicaments onéreux. Les transferts aux provinces et aux territoires continuent d'augmenter chaque année, et chaque gouvernement décidera de la façon dont il dépensera cet argent en tenant compte des besoins en soins de santé de sa population.
Notre rôle est de les aider et de travailler avec eux, et c'est ce que nous avons fait. Concernant cette récente pénurie de médicaments, je vais rencontrer encore une fois les ministres provinciaux et territoriaux vendredi pour voir comment nous pouvons faire en sorte que ce problème ne se produise pas au Canada.
Je vous remercie.
La Dre Chan était à la Chambre aujourd'hui. Il y a un ou deux ans, elle a affirmé que la prochaine pandémie serait l'obésité. Je pense que certaines maladies que nous observons aujourd'hui dans notre système découlent directement de l'inactivité et de l'obésité. Le diabète, les maladies du coeur, le remplacement des os du genou et de la hanche, tout cela découle de l'obésité.
Au Canada, les méthodes par lesquelles on incite les Canadiens à l'activité physique, particulièrement les jeunes, ont beaucoup progressé. Notre gouvernement est convaincu que l'activité physique est une responsabilité qu'il partage avec les provinces, les territoires et un certain nombre d'autres acteurs tels que les municipalités — en ce qui concerne les parcs et les pistes de randonnée — les systèmes scolaires et les parents. Que pouvons-nous faire pour renseigner les parents, pour qu'ils prennent des décisions éclairées sur l'importance de l'activité physique ou des saines habitudes alimentaires?
Notre gouvernement a également promis d'investir dans le crédit d'impôt pour l'activité physique, en reconnaissant la nécessité de commencer par la génération actuelle. Toutes les statistiques montrent qu'elle, c'est-à-dire nos enfants, vivra moins vieille que nous à cause de l'obésité. Nous devons nous attaquer à ce problème.
Je crois que notre gouvernement y a consacré des montants considérables. La déclaration que nous avons signée à Terre-Neuve, l'année dernière, avec l'Agence de santé publique du Canada est le premier accord signé au Canada pour maintenir les Canadiens en santé. Au lieu de payer pour soigner, on paie pour maintenir les enfants en santé.
Cela m'encourage beaucoup d'entendre quelqu'un dire, par exemple, que sa santé n'est pas la responsabilité de son médecin, mais sa responsabilité à lui, avec l'aide de son médecin. Quel est notre rôle? Je crois que les engagements pris par les provinces et les territoires dans le cadre de leurs compétences sont très encourageants.
En ce qui nous concerne, je vous ai dit que nous avons signé une déclaration, aux États-Unis, avec les ministres de la santé des divers pays sur une stratégie de lutte contre les maladies chroniques, parmi lesquelles beaucoup découlent de l'obésité, par exemple.
Je pense que nous pouvons être fiers de nos réalisations en ce qui concerne le changement des mentalités et la collaboration avec les autorités qui privilégient la prévention pour nous éviter d'aller à l'hôpital. C'est très encourageant.
Cette semaine, à Halifax, nous pourrons faire le point, pour les Canadiens, sur ce vers quoi nous nous dirigeons grâce au travail que nous avons effectué au cours de l'été
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie de la question.
[Traduction]
La valeur des indicateurs et de l'information est essentielle.
[Français]
Afin d'avoir une idée du progrès qu'on a accompli à partir de l'entente de 2004, c'est très important.
[Traduction]
On a accordé énormément d'importance aux données. L'Institut canadien d'information sur la santé et le Conseil canadien de la santé publient, de temps à autre, de l'information sur les progrès réalisés sur l'accord et dans le réseau de santé, en général.
La députée a mentionné les progrès considérables que nous avons réalisés dans certaines directions, par exemple les durées d'attente. Je pense que les données se sont beaucoup améliorées. Elles étaient un objectif important de l'accord. Il est encore très difficile d'obtenir des données comparables. Mais, d'après le dernier rapport de l'Institut, elles le sont maintenant davantage, et nous pouvons effectivement nous faire une idée des progrès réalisés.
La députée a parlé des ressources humaines en santé. Encore une fois, l'Institut, très récemment, a fait le point — il le fait régulièrement — sur l'augmentation des effectifs de médecins, par exemple, et d'infirmières. Nous avons augmenté le nombre de professions essentielles du domaine de la santé sur lesquelles nous faisons un suivi, par exemple les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les pharmaciens. Nous continuons donc d'élargir le rôle d'informateur qui nous est dévolu.
Nous possédons des données sur certains éléments de l'accord, par exemple les soins à domicile. Nous avons de l'information sur la quantité de ces soins disponibles partout au pays, mais, pour le moment, nous ne possédons pas encore d'indicateurs comparables sur ce secteur.
Chaque autorité, comme cela a été mentionné, fait rapport aux citoyens qui relèvent d'elle. Je dirais que, par rapport au passé, nos données sont bien meilleures, mais nous aimerions qu'elles le soient davantage. Comme la ministre l'a mentionné, c'est l'une des raisons pour lesquelles on discutera, à la réunion de cette semaine, de reddition de comptes, mais ce sera une discussion qui se poursuivra.
Dans mes discussions avec mes homologues de partout au pays, il se dégage certainement le constat que nous avons besoin de plus de données et de données meilleures. J'aimerais pouvoir dire que nous faisons des progrès importants, mais nous tenons certainement à ne pas nous arrêter et à disposer de plus en plus de meilleures données pour gérer et mesurer le système et ne rien cacher aux Canadiens à son sujet.