:
Bonjour, mesdames et messieurs.
Merci d'être venus aujourd'hui. Je tiens à vous souhaiter la bienvenue à cette réunion du comité.
Étant donné que nous avons beaucoup à faire ce matin, je vais demander aux membres du comité d'approuver le budget avant de commencer. S'agissant de l'étude sur le rôle du gouvernement et de l'industrie dans la détermination de l'approvisionnement en médicaments au Canada, la motion porte sur un budget s'élevant à 18 450 $.
Y a-t-il un motionnaire?
Madame Block, merci.
Quelqu'un appuie-t-il la motion?
Une voix: Soit.
La présidente: Parfait.
Merci beaucoup.
Nous avons donc approuvé le budget. En outre...
Une voix: Vous devez mettre la motion aux voix.
La présidente: Que ceux qui sont en faveur de la motion se prononcent.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Merci.
Je vous prie de m'excuser, car je voulais aller trop vite. Je savais que vous l'adopteriez.
Nous passons maintenant directement à nos...
Nous avons quelques autres questions à régler, mais je constate que certains membres ne sont pas arrivés, si bien que je vais attendre pour cela. Nous réserverons cinq minutes à la fin de la séance.
Nous avons beaucoup à faire aujourd'hui. Nous allons commencer par l'étude du rôle du gouvernement et de l'industrie dans la détermination de l'approvisionnement en médicaments au Canada.
Nos témoins sont des représentants de l'Association canadienne du médicament générique, M. Keon, M. Desai et M. Michel Robidoux qui est président de Sandoz Canada.
Bienvenue. Nous sommes ravis de vous accueillir.
Nous accueillons également M. Russell Williams, président, et M. Mark Ferdinand, administrateur principal, de l'association Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada.
Bienvenue. Nous sommes ravis de vous accueillir.
Nous accueillons également des représentants de l'Association canadienne de la gestion de l'approvisionnement pharmaceutique, en la personne de M. Johnston et celle de M. Reynolds. M. Johnston est le président-directeur général de l'association, et M. Reynolds en est le vice-président.
Nous sommes ravis de vous accueillir.
Notre quatrième groupe de témoins représente HealthPRO Procurement Services en la personne de Mme Kathleen Boyle, vice-présidente, et celle de M. Michael Blanchard, directeur de clinique.
Bienvenue, nous sommes très heureux de vous accueillir.
Chaque groupe dispose de 10 minutes pour faire un exposé.
Nous allons commencer avec l'Association canadienne du médicament générique.
Monsieur Keon, je crois que vous serez le porte-parole de l'association, n'est-ce pas? Allez-y.
:
Merci, madame la présidente, et bonjour, honorables députés.
Nous tenons à vous remercier de donner à l'industrie canadienne du médicament générique l'occasion de contribuer à votre étude du système national d'approvisionnement des médicaments.
Comme l'a dit la présidente, je m'appelle Jim Keon et je suis président de l'Association canadienne du médicament générique, ou ACMG. En plus de mener des recherches, les compagnies membres de notre association effectuent la mise au point, la fabrication et la mise en marché de médicaments génériques au Canada et dans le monde entier.
Je suis accompagné aujourd'hui par le Dr Jeremy Desai, chef de l'exploitation chez Apotex. Apotex est une entreprise privée canadienne dont le siège social se trouve à Toronto. Le Dr Desai est le représentant de la plus importante compagnie pharmaceutique canadienne en matière de recherche et de développement et de fabrication, ainsi qu'en terme d'effectif. Il détient une vaste expérience de travail avec les organismes de réglementation canadiens, américains et étrangers.
Je suis également accompagné par M. Michel Robidoux, président de Sandoz Canada, une entreprise qui conçoit, produit, commercialise et distribue une grande variété de médicaments génériques. Son siège social au Canada se situe à Boucherville, au Québec. Sandoz est le deuxième fabricant de produits génériques en importance dans le monde.
Les compagnies membres de l'ACMG prennent très au sérieux leur responsabilité de fournir des médicaments de haute qualité et à prix abordable aux patients canadiens. Chaque jour, des millions de Canadiens dépendent de ces produits pour le maintien ou l'amélioration de leur qualité de vie. Soixante pour cent de toutes les ordonnances exécutées au Canada le sont par voie de produits génériques, lesquels représentent une valeur importante pour notre population. Les prix de détail des génériques sont très concurrentiels à l'échelle internationale, et de nos jours, pour le prix d'une seule ordonnance avec médicament breveté, on peut exécuter trois ou quatre ordonnances avec des médicaments génériques.
L'industrie du médicament générique s'est engagée à collaborer avec toutes les parties intéressées afin de réduire l'incidence des pénuries actuelles et de redresser les facteurs qui peuvent contribuer à d'éventuelles pénuries. Nous sommes très conscients de la détresse vécue par les patients, leurs familles et les médecins en cas de rupture d'approvisionnement d'un médicament, particulièrement dans le cas des médicaments considérés comme essentiels du point de vue médical.
Ce sont les fabricants de médicaments génériques qui produisent la plus grande partie des médicaments au Canada. Deux des plus grands fabricants canadiens sont représentés ici aujourd'hui, Sandoz qui est au Québec, et Apotex qui est en Ontario. Le Canada a donc la chance de bénéficier de la présence d'un groupe important de fabricants de produits génériques qui sont présents à l'échelle internationale et qui contribuent de façon notable à l'approvisionnement du pays en médicaments.
En plus de fournir des produits pharmaceutiques de haute qualité sur le marché national, nous exportons près de la moitié de notre production nationale dans plus de 115 pays, les États-Unis étant notre marché le plus important.
[Français]
L'industrie du médicament générique est un secteur hautement concurrentiel, à faible marge de profit, qui fonctionne dans un contexte fortement réglementé.
Avant de mettre en marché un nouveau médicament générique, un fabricant doit soigneusement peser sa décision et prendre en considération le coût de mise au point, le coût de production et les perspectives du marché. Il doit également franchir les écueils complexes et coûteux de la réglementation canadienne, qui créent une forte incertitude commerciale pour un fabricant de médicaments génériques qui cherche à mettre un nouveau produit à la disposition des Canadiens.
Il faut compter plusieurs années avant la mise en marché d'un nouveau produit générique. Une fois que Santé Canada a examiné un nouveau médicament générique et l'a déclaré sûr, efficace et bioéquivalent au médicament breveté de référence, le produit peut être vendu partout au Canada. Tous les fabricants de produits pharmaceutiques font l'objet d'exigences incessantes en matière de déclaration et d'inspection visant à garantir que les produits sont conformes aux normes et dispositions réglementaires nouvelles et actuelles, au Canada et dans les pays où le produit fabriqué au Canada sera vendu.
Les médicaments génériques, pour qu'ils puissent être remboursés par les régimes d'assurance provinciaux et atteindre des volumes de vente conséquents, doivent être inscrits sur les formulaires des régimes d'assurance-médicaments des provinces. Pour ce faire, le fabricant doit soumettre une demande différente dans chacune des provinces et attendre une réponse. L'inscription d'un nouveau médicament générique dans toutes les provinces peut parfois exiger une année entière.
Le fabricant de médicaments génériques négocie avec les clients pharmaciens et d'autres acheteurs à qui il vend son produit. En ce qui concerne le marché des hôpitaux, des firmes d'achats groupés lancent des appels d'offres concurrentiels dans lesquels le prix représente l'élément essentiel. Cette pratique a abouti à un certain nombre de contrats à fournisseur exclusif dans le marché des hôpitaux.
Le médicament générique, en règle générale, est vendu aux pharmaciens par des grossistes, bien que certaines compagnies disposent d'un système de vente directe.
[Traduction]
Malgré les efforts soutenus de tous les intervenants dans la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique, des pénuries de médicaments peuvent se produire au Canada et dans d'autres pays. Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi un fabricant de médicaments brevetés ou génériques se trouve parfois dans l'incapacité de fournir un médicament. Les raisons précises sont variables et peuvent être complexes.
Les raisons les plus courantes des pénuries de médicaments sont les suivantes: la qualité et la disponibilité d'un ingrédient actif; des problèmes de fabrication; des modifications réglementaires et, de l'avis de nos membres, une attitude de plus en plus inflexible de la part de l'Administration des aliments et des drogues aux États-Unis, en ce qui concerne la mise en application des règlements; des problèmes de marché.
Lorsqu'une pénurie de médicaments d'ordonnance survient au Canada, les fabricants de médicaments génériques cherchent activement des solutions, notamment des sources d'approvisionnement de rechange. Les fabricants canadiens reconnaissent l'importance de fournir une information transparente aux patients, aux professionnels de la santé, aux provinces et aux territoires, afin que tous puissent faire face à une pénurie existante ou éventuelle de médicaments d'ordonnance.
L'ACMG a été un chef de file dans l'organisation des activités du groupe multilatéral sur les pénuries de médicaments qui comprenaient des représentants de divers organismes qui comparaîtront également devant le comité, notamment Rx&D et l'ACGAP, ici présents aujourd'hui, ainsi que l'Association canadienne des pharmaciens et l'Association médicale canadienne, dont vous entendrez les témoignages plus tard cette semaine. Santé Canada a également participé aux travaux du groupe multilatéral.
Ces travaux ont mené à une solution provisoire pour le signalement des pénuries existantes ou éventuelles sur les sites Web publics du service d'information sur les médicaments de l'Université de Saskatchewan et de l'hôpital Sainte-Justine à Montréal. Des membres de l'ACMG ont déjà effectué des signalements sur ces sites Web ainsi que sur le propre site de l'association. Nous avons fait la promotion de ces sites auprès des professionnels de la santé.
Récemment, l'ACMG et Rx&D ont travaillé de concert à la mise sur pied accélérée d'un site Web national et bilingue pour les intervenants canadiens dans l'approvisionnement en médicaments. Nos deux associations ont engagé, chacune, jusqu'à 100 000 $ pour hâter le développement de ce site Web. Plus tôt cette semaine, le site www.drugshortages.ca a été mis à la disposition de tous. La version française du site est accessible à www.penuriesdemedicaments.ca.
Il s'agit d'une étape importante. Nous nous efforçons maintenant de poursuivre nos efforts de communication, dans l'intention d'offrir des renseignements exacts, ponctuels et transparents à toutes les parties intéressées.
La coopération entre l'industrie du médicament générique et du médicament breveté, grâce à la création d'initiatives communes, n'est pas particulièrement fréquente au Canada ou dans n'importe quel autre pays. Le fait que nous ayons mis de côté nos divergences et que nous nous soyons unis dans le combat contre les pénuries de médicaments au Canada prouve l'importance que nous accordons à cette question ainsi qu'à la découverte de solutions réalisables.
Si le signalement des ruptures d'approvisionnement et des pénuries à tous les intéressés représente une mesure importante, la réduction des risques de pénurie constitue une priorité essentielle pour l'industrie du médicament générique. Pour lutter contre les risques de pénurie sur le marché national, les compagnies membres de l'ACMG vont investir plus de 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années dans de nouveaux systèmes, du personnel, du matériel et des installations. Elles ont affecté d'importantes ressources supplémentaires — humaines et financières — au contrôle et à l'assurance de la qualité afin de garantir la conformité au cadre réglementaire en constante évolution. Elles ont amélioré leur moyen de prévision et d'attribution de priorité de production afin de s'adapter à la variation de la demande. Elles ont entrepris de collaborer avec Santé Canada à la définition de priorités dans les examens et les autorisations, en fonction des pénuries actuelles ou prévisibles. Elles ont mis en oeuvre des pratiques exemplaires en matière de prévention, de signalement et de gestion des pénuries de médicaments. Un exemplaire du document intitulé Directives sur les pratiques d'excellence en matière de signalement et de gestion des ruptures d'approvisionnement de médicaments a été remis aux membres du comité.
L'ACMG et ses membres s'engagent à poursuivre leur collaboration avec Santé Canada et tous leurs partenaires de la chaîne d'approvisionnement de médicaments afin de mettre en oeuvre les solutions qui permettront d'atténuer les répercussions des pénuries de médicaments sur les patients canadiens.
Le Dr Desai, M. Robidoux et moi-même nous ferons un plaisir de répondre à vos questions. Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie également les membres du comité de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné de Mark Ferdinand, notre directeur principal, Santé et politique économique. Il a été un collaborateur clé dans le groupe de travail que vient de mentionner Jim Keon. Si vous avez d'autres questions, il pourra très certainement y répondre.
Rx&D, comme vous le savez, est l'association nationale qui représente 50 entreprises de l'industrie pharmaceutique innovatrice.
[Français]
Nos membres recherchent, découvrent, développent et fabriquent les médicaments et vaccins qui sauvent des vies, et aident le système de santé.
[Traduction]
Pour commencer, permettez-moi de dire que l'accès des patients à la plus large gamme de médicaments et vaccins efficaces possible revêt une importance capitale pour Rx&D et ses membres. Dit simplement, notre mission vise à améliorer les résultats en santé, ce qui s'accomplit le mieux en optimisant les choix de thérapies auxquels les patients et les médecins ont un accès immédiat et constant.
Je veux assurer le comité que nos membres comprennent l'anxiété et la frustration que causent les pénuries de médicaments aux patients canadiens, leurs familles et aux professionnels de la santé.
[Français]
En effet, la question des pénuries de médicaments exige l'attention et la collaboration de tous — nous, comme innovateurs, les génériques, tous les gouvernements, les professionnels de la santé et tous les autres — qui jouent un rôle dans la fourniture ou le système d'approvisionnement de médicaments aux Canadiens.
Je crois que les Canadiens veulent et méritent des réponses à trois questions très simples, précises et formulées en toute franchise.
[Traduction]
Mais d'abord, pourquoi des pénuries de médicaments surviennent-elles? Deuxièmement, que fait notre industrie, avec les autres intervenants, pour remédier à ce problème? Troisièmement, et plus important encore, que pouvons-nous faire, en utilisant les outils de politique publique et l'expertise de l'industrie, pour nous assurer que de telles pénuries de médicaments ne se reproduisent plus à l'avenir?
Penchons-nous sur la première question, à savoir pourquoi et comment des pénuries de médicaments surviennent. Laissez-moi d'abord vous fournir un peu de contexte. Chaque jour, nos membres adhèrent aux plus hautes normes des pratiques de gestion et de fabrication. Ils améliorent constamment leurs plans de continuité des opérations pour fournir aux Canadiens, de façon fiable, les médicaments dont ils ont besoin. Ces pratiques peuvent comprendre: la gestion active de la chaîne d'approvisionnement en vue d'assurer l'équilibre régional et l'accès; la garantie d'un accès aux composants de base, au matériel brut et aux composantes actives auprès de fournisseurs de rechange; et le suivi du contrôle des stocks dans l'ensemble de la communauté des grossistes. Quoi qu'il en soit, il est reconnu depuis longtemps que des pénuries peuvent survenir et qu'aucun pays n'est à l'abri de cette réalité.
Les raisons à l'origine d'une pénurie de médicaments, comme vient de le mentionner M. Keon, peuvent découler d'un certain nombre de facteurs: une demande sans précédent et inhabituelle pour un produit en particulier; des problèmes de fabrication, de sécurité ou de qualité imprévus; les politiques d'approvisionnement; des interruptions dans les réseaux de distribution; ou bien des facteurs indépendants de notre volonté, comme des accidents ou des catastrophes naturelles. Toutes ces raisons sont amplifiées en raison de la pratique d'approvisionnement auprès d'une seule source dans le marché post-brevet.
En ce qui concerne la deuxième question, Rx&D travaille, depuis l'été dernier, avec la communauté de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique, qui comprend les grossistes, les distributeurs, les médecins, les pharmaciens, les chaînes de pharmacies et les fonctionnaires de Santé Canada. En fait, en octobre dernier, les membres de Rx&D ont créé une plateforme Internet publique et bilingue pour tenir les Canadiens informés des pénuries. Notre site comprend de l'information clé comme le nom du médicament en rupture de stock, ses formes posologiques et sa force, le numéro d'identification du médicament, ou le DIN, le nom de la compagnie membre qui le fabrique, la raison de la pénurie et la durée prévue, ainsi que la date de ravitaillement.
[Français]
Il y a trois semaines, nous avons étendu la capacité de notre site et l'avons ouvert à tous les fabricants au Canada — les innovateurs, les génériques, soit les membres de Rx&D ou de l'Association canadienne du médicament générique —, leur permettant ainsi d'utiliser notre plateforme pour rapporter les pénuries.
[Traduction]
Nous incitons ardemment les fabricants à utiliser notre plateforme et de nombreuses compagnies ont accepté cette offre. Comme l'a mentionné le dernier intervenant, cette information se trouve sur le site à l'adresse suivante, www.penuriesdemedicaments.ca
[Français]
ou www.penuriesdemedicaments.ca.
[Traduction]
Il y a deux semaines, tant Rx&D que les fabricants de médicaments génériques se sont regroupés pour s'engager jusqu'à hauteur de 100 000 $ chacun pour mettre en place une plateforme nationale détaillée et bilingue, ainsi qu'un plan qui permettra de réaliser deux importantes choses: rapporter en temps réel les pénuries de médicaments et recommander des solutions possibles lorsque des médicaments ne sont pas disponibles.
Je suis fier de notre leadership dans cette initiative conjointe. Toutefois, bien que mieux signaler les pénuries aide les professionnels de la santé à faire face au défi immédiat, cela ne contribue pas à régler les causes des pénuries de médicaments et n'atténuera pas, en tant que tel, le risque de connaître de telles pénuries à l'avenir.
Ce qui m'amène à la question fondamentale posée au début de mon intervention: que pouvons-nous faire en termes de politique publique pour mieux nous assurer que les médicaments sur lesquels les Canadiens comptent seront là pour eux, jour après jour? Ma réponse à cette question sera sans équivoque. L'environnement politique canadien actuel ne favorise pas un meilleur accès aux médicaments d'ordonnance. Si cela ne change pas à la lumière de ce que nous apprenons de la situation actuelle, la probabilité de problèmes causés par de futures pénuries de médicaments ne diminuera pas.
Les décideurs politiques fédéraux, provinciaux et territoriaux doivent clairement comprendre que des approches d'approvisionnement comme des contrats à fournisseur unique ou des achats en gros de médicaments issus de la sphère générique et post-brevet, qui limitent la concurrence et l'accès des patients aux médicaments, ont des conséquences réelles et durables, comme la rareté de l'approvisionnement pour tous les Canadiens.
Mike de Jong, le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, a reconnu ce fait la semaine dernière, et il a déclaré:
Si vous vous fiez exagérément à une seule source pour un produit quelconque, il y a des risques. Je dois dire que l'une des questions que les ministres de la Santé des provinces se posent, c'est de savoir si, dans notre empressement de réduire les coûts pour les contribuables, nous n'avons pas créé, par inadvertance, une situation où la concurrence a été compromise?
C'est une déclaration de poids.
Qui plus est, les conséquences involontaires découlant de stratégies de contrôle des coûts à court terme qui compromettent les résultats en santé ont été observées ces dernières années dans des secteurs comme celui des fournitures chirurgicales et des vaccins, et maintenant, des médicaments.
Pour nous protéger contre de futures pénuries, nous recommandons qu'un système de diversité concurrentielle pour les médicaments post-brevets soit établi pour garantir qu'il y ait suffisamment de compagnies dans le marché prêtes à augmenter leur production au besoin. Nous devons nous prémunir contre des modèles d'approvisionnement qui vont à l'encontre du vieil adage qui dit « Ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier. » C'est un concept simple, auquel nous devrions revenir.
Nos membres comprennent sincèrement les sérieux défis financiers avec lesquels tous les ordres de gouvernement doivent composer. Nous travaillons de concert avec les divers ordres de gouvernement sur ce que nous appelons des initiatives à valeur démontrée. Ce sont des initiatives qui s'attaquent à des défis en santé au moyen d'une approche fondée sur les preuves pour recenser les façons d'améliorer les résultats pour les patients ainsi que le rapport coût-efficacité.
Oui, les gouvernements ont la responsabilité de gérer l'argent des contribuables, mais nous avons vu trop clairement ce qui peut arriver quand les Canadiens ne comptent que sur un seul fournisseur pour leur procurer les médicaments dont ils ont besoin. Ce n'est pas dans l'intérêt supérieur des patients, cela ne tient pas compte du rôle essentiel joué par les produits pharmaceutiques dans les soins de santé offerts de nos jours, et cela va à l'encontre des valeurs et de l'intention de notre système de soins de santé.
Même si nous opterions plutôt pour un plus grand choix sur le marché intérieur, comme nous l'avons indiqué de façon répétée à l'échelle nationale et provinciale, il faut faire plus pour accélérer les approbations au Canada de médicaments provenant d'Europe ou des États-Unis. Nous incitons également les autorités à accélérer l'approbation de sources d'approvisionnement de rechange lorsque surviennent des pénuries. Je sais que cette solution est à l'étude au moment même où l'on se parle.
[Français]
Au nom de Rx&D, je prends cet engagement: nous continuerons de travailler en partenariat avec les gouvernements et les partenaires de notre chaîne d'approvisionnement pour rapporter les pénuries de médicaments de façon continue.
[Traduction]
Nous croyons que nos efforts pour l'établissement d'un site d'information conjoint avec l'aide des divers intervenants de la chaîne d'approvisionnement constituent un premier pas important; toutefois, tous les décideurs politiques doivent travailler avec nous à l'élaboration de solutions à long terme pour nous assurer que le système de soins de santé soit en mesure de réagir rapidement lorsque surviennent des pénuries de médicaments.
Merci beaucoup, madame la présidente, ainsi que mesdames et messieurs les membres du comité de votre attention. Je suis impatient de répondre à vos questions et de participer à la discussion qui suivra les autres exposés.
:
Bonjour. Comme vous l'avez dit, je m'appelle David Johnston, et je suis président-directeur général de l'Association canadienne de la gestion de l'approvisionnement pharmaceutique, ou ACGAP, comme nous sommes connus.
Au nom de l'ACGAP, j'aimerais remercier les membres du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes pour l'occasion qui m'est donnée de vous offrir un aperçu du rôle des grossistes pharmaceutiques quant aux pénuries de médicaments. C'est un enjeu qui préoccupe grandement notre industrie et sur lequel nous travaillons en étroite collaboration avec d'autres organisations canadiennes travaillant dans les soins de santé, y compris les organisations présentes ce matin.
Tout d'abord, je vous offrirai un aperçu de l'ACGAP afin de vous permettre de mieux comprendre où nous nous situons dans les soins de santé en général et, plus particulièrement, en ce qui touche la pénurie de médicaments.
Créée en 1964, l'ACGAP est la porte-parole de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique au Canada. Ses membres sont les grossistes pharmaceutiques, les chaînes de pharmacie autonomes, les fabricants de médicaments d'ordonnance et de médicaments en vente libre — tant les produits de marque que les génériques —, de même que les fournisseurs de biens et de services au secteur de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique. Nous contribuons de façon significative à l'efficacité du système canadien des soins de santé. Plus de 95 p. 100 des produits pharmaceutiques au Canada sont distribués aux pharmacies communautaires et en milieu hospitalier, ainsi qu'aux centres de soins de longue durée et de soins spécialisés par des grossistes pharmaceutiques et des chaînes autonomes, et ce, avec une exactitude au plan des commandes de plus 99 p. 100. La distribution de produits pharmaceutiques par les grossistes pharmaceutiques est le système de choix des pharmacies et des fabricants.
En offrant des livraisons le même jour et le jour suivant, à raison de cinq jours par semaine dans toutes les régions du Canada, grâce aux milliers d'employés qui travaillent dans des centres de distribution dans presque toutes les provinces, les grossistes pharmaceutiques aident à assurer l'accès des patients, en temps opportun, aux médicaments d'ordonnance et en vente libre qui leur sont si nécessaires. Les grossistes pharmaceutiques de l'ACGAP — qui collaborent avec les responsables de la réglementation de Santé Canada — sont fiers de faire partie d'une chaîne d'approvisionnement qui est considérée, tant au pays que sur la scène internationale, comme étant l'un des meilleurs systèmes au monde.
Le rôle des grossistes consiste à obtenir les produits disponibles des fabricants pharmaceutiques et de les distribuer aux pharmacies — selon des régimes de prix des plus réglementés — et ce, de façon sécuritaire, fiable, opportune et économique. À priori, ça peut sembler être un processus assez simple. Derrière la scène cependant, les grossistes doivent miser sur des compétences et des technologies complexes pour prendre livraison des produits provenant de centaines de fabricants et les acheminer à des milliers de pharmacies.
Leur contribution est cruciale au maintien de la sécurité et de la viabilité du système de distribution pharmaceutique du Canada — et donc de la sécurité et de la viabilité du système de soins de santé lui-même. De nos jours, dans un monde où les attentes ne cessent d'augmenter quant au niveau de service, l'entreposage et la livraison juste à temps sont d'une importance cruciale pour les pharmacies, les grossistes et les fabricants.
Avant de décrire notre rôle lors d'une pénurie de médicaments, je voudrais décrire brièvement ce que signifie la notion de pénurie pour notre industrie. Une pénurie représente une disponibilité moindre pour un ou plusieurs produits provenant d'un ou de plusieurs fabricants. Habituellement, lorsqu'un fabricant vit un problème en matière d'offre, celui-ci procède à une nouvelle répartition du ou des produits en cause, afin d'assurer une distribution équitable de l'inventaire disponible sur le marché. Cette répartition pourra se faire au niveau géographique, au niveau des grossistes distributeurs, voire même au niveau des consommateurs, selon leurs besoins historiques.
Les grossistes pharmaceutiques ne causent pas les pénuries de médicaments, et ils ne détiennent pas non plus des renseignements qui leur permettraient de prévoir de telles pénuries. Aussi, advenant une pénurie, ce ne sont pas eux qui déterminent les niveaux ajustés d'approvisionnement à chaque client.
En temps de pénurie, le rôle des grossistes pharmaceutiques est de soutenir le processus de répartition en remplissant et en livrant les commandes selon les instructions et les stocks renouvelés de produits reçus du fabricant. Avec les inventaires qui leur sont disponibles, les grossistes pharmaceutiques conviendront de limites de commande, afin d'assurer un accès au produit en pénurie au plus grand nombre possible de clients et de voir à ce qu'aucune région ou organisation ne reçoive une quantité disproportionnée du produit.
L'ACGAP est consciente que les pénuries de médicaments sont un problème sérieux, et c'est pourquoi nous avons mis sur pied un comité qui participe activement à une initiative interprofessionnelle au sein de l'industrie avec Santé Canada — soit le groupe de travail sur la pénurie de médicaments — et d'autres intervenants du secteur de la santé, pour que l'on fasse proactivement état de ces pénuries. Il reste encore beaucoup à faire par tous les intervenants, et nous sommes résolus à poursuivre les progrès réalisés, afin de créer un système pour aider les Canadiens à mieux gérer leurs besoins de médicaments lors de situations de pénurie.
En conclusion, en temps de pénurie de médicaments, les grossistes pharmaceutiques continueront de jouer leur rôle essentiel de distribution de tous les produits disponibles, par l'entremise du système sécuritaire, fiable et efficace qu'ils ont développé.
Les grossistes pharmaceutiques n'influencent pas les causes des pénuries de médicaments, mais ils gèrent les flux de produits disponibles sur le marché lors de ces pénuries, et ils travaillent avec les fabricants, les fournisseurs de soins de santé et le gouvernement, afin d'aider à trouver une solution à cette situation. Nous comptons bien continuer cette importante initiative collaborative.
Merci du temps et de l'attention que vous nous avez accordés. Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
:
Merci d'avoir invité HealthPRO Procurement Services à témoigner à la séance d'aujourd'hui. Je m'appelle Kathy Boyle, je suis vice-présidente des services pharmaceutiques à HealthPRO. J'aimerais vous présenter mon collègue, Michael Blanchard, directeur de clinique à HealthPRO.
HealthPRO est l'organisation nationale canadienne d'achats par groupe pour les soins de santé, et nous représentons les intérêts en matière d'achats des hôpitaux, des autorités de santé provinciales et des organisations de services partagés d'une côte à l'autre du pays. Nous reconnaissons l'impact crucial que peuvent avoir les pénuries de médicaments sur la qualité des soins offerts aux patients. Nous faisons tout ce qui est possible pour aider nos membres à trouver des solutions de rechange pour des médicaments visés par la pénurie, et nous travaillons activement avec les intervenants de l'industrie pour en arriver à une solution. Par conséquent, nous sommes heureux d'être invités à participer à l'événement important d'aujourd'hui.
Même si ce problème n'est pas nouveau, le nombre de pénuries de médicaments a considérablement augmenté au cours des dernières années. Il s'agit d'un problème complexe qui n'a pas de solution facile. Il est important d'abord de bien comprendre les facteurs clés suivants qui contribuent à ce problème général. Il est également important de tenir compte de la spécificité de chaque situation, et de savoir que chaque produit en souffrance et chaque pénurie découlent de facteurs contributifs uniques.
La chaîne d'approvisionnement mondiale est complexe. La tendance de la part des fabricants, d'avoir recours à des sous-traitants pour l'obtention des ingrédients pharmaceutiques actifs et des matières premières se traduit par la création de chaînes d'approvisionnement mondiales complexes et de moins en moins stables. Les fabricants sont vulnérables aux pénuries ou aux retards encourus dans n'importe laquelle de leurs installations mondiales.
La tendance à regrouper la production à l'étranger mérite réflexion. La capacité du secteur de santé de répondre aux pénuries canadiennes est davantage gênée par les tentatives des fournisseurs de regrouper la production à l'étranger, habituellement dans une installation, ce qui accroît la vulnérabilité aux interruptions de production.
La demande augmente sans qu'il n'y ait d'augmentation de la production. Au fur et à mesure que les besoins en médicaments augmentent, les fabricants doivent faire face à cette demande. Des facteurs contributifs peuvent comprendre des contrôles réglementaires stricts sur les ingrédients pharmaceutiques actifs utilisés par les fabricants, des pénuries de matières premières, et des retards causés par la production accrue des médicaments les plus en demande.
Nous sommes maintenant soumis à des règlements plus stricts et à des normes de qualité accrue en matière de médicaments. En réponse aux nombreux incidents de médicaments et d'aliments contaminés qui se sont produits au cours des dernières années et aux défis croissants que pose la production de médicaments contrefaits, l'U.S. Food and Drug Administration a augmenté la fréquence et l'intensité des vérifications en mettant l'accent sur la traçabilité complète de tous les composants. Dans de nombreux cas, des vérifications strictes de la FDA ont nui à la production des médicaments les plus en demande dans les installations de fabrication, ce qui contribue à des pénuries temporaires.
Les orientations en matière de politiques publiques sur les coûts des soins de santé ont eu une incidence sur l'approvisionnement en médicaments. La volonté de contrôler le coût des soins de santé au Canada a réduit la chaîne d'approvisionnement ainsi que les stocks détenus dans les hôpitaux, par les distributeurs et les fabricants d'un bout à l'autre du pays. Les marges de profit de plus en plus réduites pour les fabricants et les distributeurs ont une incidence sur les stocks et la disponibilité des produits. La diminution des marges de produit peut également influer le marché de façon négative, faisant en sorte que les fabricants mettent l'accent sur les produits les plus rentables.
La part de marché du Canada est limitée. Le Canada représente 3 p. 100 du marché mondial des médicaments. Sur ces 3 p. 100, les hôpitaux canadiens ne représentent que 10 p. 100 des clients, ce qui ne représente qu'un petit marché pour les fabricants mondiaux.
Il y a aucun intervenant dans la chaîne d'approvisionnement canadienne qui n'a pas contribué, ou qui n'a pas été complice, du problème des pénuries de médicaments, y compris les sociétés mères d'entreprises mondiales, les fabricants et les distributeurs locaux, Santé Canada, les autorités provinciales, les associations d'achats de groupe et les hôpitaux. Néanmoins, chacun de ces intervenants peut réfléchir sur la façon dont il peut contribuer à une solution.
Nous avons les suggestions suivantes à proposer relativement à chacun des intervenants.
Santé Canada pourrait considérer à se prémunir contre les normes d'autres pays qui ont préséance sur les normes de qualité très élevées du Canada, le ministère pourrait aussi s'assurer qu'il existe de nombreux fournisseurs de médicaments liés aux traitements nécessaires au Canada, rendre obligatoires les alertes rapides lors d'interruptions anticipées de l'approvisionnement, rendre obligatoires les alertes rapides lorsque les fabricants comptent se retirer du marché, réglementer le retrait du marché de médicaments nécessaires aux soins médicaux, simplifier le processus d'accès à des fournisseurs secondaires de médicaments cruciaux obtenus par fournisseurs uniques qui ne sont pas déjà au Canada, et coordonner l'établissement et veiller au financement constant d'un système national de déclaration de pénurie de médicaments.
Les fabricants de médicaments mondiaux doivent assumer une plus grande responsabilité morale des soins de santé au Canada. Un permis leur permettant de faire des profits sur les soins de santé canadiens devrait aller de pair avec un engagement d'assurer les soins aux patients sous la forme d'un approvisionnement stable. Nous devons nous assurer que tout plan d'atténuation requis n'ait pas d'effets négatifs sur la production de médicaments disponibles au Canada.
Les fabricants et les distributeurs doivent être plus transparents pour ce qui est des interruptions potentielles d'approvisionnement et assumer la responsabilité pour garantir la distribution équitable pour prévenir l'accumulation indue de produits, et faire en sorte que la technologie appropriée soit en place pour permettre de répartir les produits de façon efficace.
Les autorités provinciales devraient établir et assurer la surveillance d'un mandat portant sur la répartition équitable et veiller à ce que les hôpitaux n'accumulent pas de stocks de médicaments et qu'elles continuent d'échanger de l'information concernant des solutions de rechange cliniques avec les autres provinces.
Les organismes de groupement d'achats doivent aborder ces questions sous un angle national et ne pas se fier à un seul fournisseur, créer des contrats multiples qui améliorent la sécurité de l'approvisionnement des produits médicalement nécessaires et essayer de créer un environnement d'affaires plus attirant pour encourager les divers fournisseurs canadiens de rester au Canada et d'autres fournisseurs à venir s'y installer.
HealthPRO a noté l'accroissement du nombre de pénuries et de ruptures d'approvisionnement, et l'an dernier nous avons commencé à travailler de façon proactive sur une stratégie d'attribution de contrats révisée pour mieux protéger les pharmacies membres de HealthPRO. Notre stratégie redynamisée a été élaborée à partir des observations directes des fournisseurs et des membres de HealthPRO, et elle répond à de nombreuses préoccupations qui font l'objet des discussions d'aujourd'hui.
La nouvelle stratégie d'attribution de contrats vise à établir un juste équilibre entre la compétitivité, le pouvoir d'achat et une meilleure fiabilité de la chaîne d'approvisionnement tout en assurant la pleine conformité aux exigences réglementaires et aux lignes directrices d'attribution de contrats. Elle vise à renforcer les relations avec les fournisseurs pour mieux gérer les pénuries qui surviennent.
Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, HealthPRO a établi des lignes directrices plus précises, et les fournisseurs de HealthPRO seront maintenant responsables par contrat d'aviser HealthPRO de tout niveau de stock critique pour les produits liés directement aux hôpitaux, de produire des avis et des plans d'action pour des pénuries de médicaments anticipées, d'établir des plans de mesures correctives pour toute pénurie de médicaments durant plus de 60 jours dans le cas de produits directement destinés aux hôpitaux, et de produire un avis concernant l'intention de discontinuer un médicament.
En outre, HealthPRO soutient complètement l'établissement d'un système national d'établissement de rapport sur les médicaments. C'est justement ce genre de service que nous offrons à nos membres depuis les 10 dernières années. Il est plus que jamais important de travailler ensemble pour améliorer la transparence et les communications ayant trait aux pénuries de médicaments. HealthPRO, à titre d'organisme de groupement d'achats canadien, doit ajuster ses stratégies d'approvisionnement pour encourager l'établissement de sources supplémentaires d'approvisionnement stable. La sécurité de l'approvisionnement est aussi importante que la sécurité, que l'efficacité et que la valeur pour les soins de santé des Canadiens. Nous, à HealthPRO, sommes résolus à faire changer les choses.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci aux témoins d'être là aujourd'hui.
Il s'agit manifestement d'une question urgente et importante dont nous discutons aujourd'hui. C'est une question qui préoccupe bon nombre de Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Comme vous savez, nous avons eu un débat d'urgence au Parlement le 14 mars, et cela ne se produit pas très souvent. Il n'est pas facile d'obtenir la tenue d'un débat d'urgence. Il a été suivi par l'adoption unanime d'une motion à la Chambre, dont vous êtes certainement au courant, le 14 mars. La motion faisait appel à un certain nombre de choses que je vais mentionner.
Il a été intéressant d'entendre vos exposés aujourd'hui. Je pense que vous avez tous mentionné, d'un point de vue différent, qu'il s'agissait d'une situation très complexe. En fait, vous vous êtes tous donné beaucoup de peine pour décrire ce que vous croyez être certains des facteurs impliqués dans les pénuries de médicaments. Ce que j'en retire, c'est qu'il y a effectivement des éléments complexes, mais que la situation nécessite en fait une intervention.
Je ne vois pas comment quiconque pourrait dire que le statu quo est acceptable et que ces pénuries connaîtront des pics et des creux et qu'elles se poursuivront de temps à autre. Pour moi, la réponse immédiate, c'est qu'il faut intervenir de façon beaucoup plus directe dans l'intérêt du public. Je voulais tout simplement mentionner cela. La motion que nous avons adoptée le 14 mars décrit clairement que nous devons avoir une stratégie nationale permettant d'anticiper, de recenser et de gérer la question des pénuries de médicaments — c'est ce qui a été adopté à la Chambre des communes — et qui garantit l'obligation d'établir des rapports.
En essayant de déterminer toutes ces causes de pénurie, j'ai remarqué qu'il n'y avait que M. Keon, de l'Association canadienne du médicament générique, qui, lorsque vous avez dressé la liste de la plupart des causes, a utilisé l'expression « problèmes de marché ». J'aimerais savoir quels sont ces problèmes.
Je ne sais pas si vous êtes au courant que l'Association médicale canadienne a questionné ses membres — essentiellement les docteurs qui font face à ces pénuries. Et un de ces médecins a été très direct:
Je trouve intéressant que les médicaments que j'ai de la peine à obtenir sont toujours ceux qui sont les moins coûteux et pour lesquels il faut toujours trouver un médicament de substitution plus cher. Cela attise mes soupçons paranoïaques relativement au secteur pharmaceutique qui ne cherche qu'à produire des médicaments offrant une plus grande marge de profit.
Je serais très curieuse de connaître ces problèmes de marché pour ce qui est des regroupements d'entreprises et de l'établissement des prix. Apparemment, bon nombre des pénuries s'appliquent aux médicaments génériques, qui pourraient être retirés du marché. Tout d'un coup, ils ne sont plus disponibles. Cela soulève d'énormes soupçons. Je pense que cette question entourant les problèmes de marché est suffisamment importante pour que nous nous y attardions.
Deuxièmement, je sais qu'en Nouvelle-Zélande, des petits acheteurs se regroupent. Ils ont un arrangement contractuel stipulant que les fournisseurs eux-mêmes doivent établir d'autres sources d'approvisionnement. Cela fait partie du contrat, et ils peuvent être sujets à d'importantes pénalités s'ils ne les respectent pas.
Je voudrais demander à HealthPRO, plus particulièrement, si c'est quelque chose auquel ils ont songé pour le Canada. C'est une façon de garantir réellement qu'il existe des solutions de rechange dans le contrat, et c'est une responsabilité qui incombe directement aux fournisseurs.
Voilà les deux questions que je pose.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je veux souhaiter la bienvenue à tous nos invités. Il s'agit certainement d'une étude qui tombe à point nommé, et je vous remercie de tous vos exposés.
Je veux me faire l'écho des observations préliminaires de M. Williams, qui a dit que les membres de son organisation reconnaissent l'anxiété et la frustration que les pénuries de médicaments peuvent causer aux patients canadiens, à leurs familles et aux professionnels de la santé. Je pense qu'il en va de même pour chacun d'entre nous autour de cette table aujourd'hui.
Nous reconnaissons également que les pénuries de médicaments sont un problème mondial, et que l'industrie, les provinces et les territoires ainsi que Santé Canada assument des rôles et des responsabilités multiples. C'est pour cette raison que le 11 mars 2011, le ministre de la Santé a écrit à plusieurs associations de l'industrie pour leur demander d'établir un plan pour échanger de l'information sur les pénuries de médicaments avec les professionnels de la santé. Par après, je pense que les associations se sont regroupées pour former un groupe de travail qui compte informer Santé Canada de ses progrès.
La ministre a également écrit, en avril 2011, que ce plan doit comprendre des normes convenues pour les avis concernant des pénuries de médicaments à destination des professionnels de la santé, qui sont faits en temps voulu, et font preuve d'exactitude et d'exhaustivité. Si le plan ne fonctionne pas, la ministre a indiqué que son ministère sera prêt à proposer une loi qui obligera les entreprises à divulguer cette information.
Aujourd'hui, je vais essentiellement poser des questions aux représentants de Sandoz.
Au début du printemps, la ministre de la Santé a reçu un engagement de la part de plusieurs associations des professionnels de la santé et de l'industrie concernant l'établissement d'un plan facultatif vidant à offrir, en temps opportun, de l'information exhaustive et fiable relativement aux pénuries de médicaments. Je pense que vous êtes membre de l'Association canadienne du médicament générique, qui a contribué à l'élaboration de ce plan. Toutefois, vous n'avez pas fourni d'information précise et en temps voulu des interruptions d'approvisionnements, ce qui est contraire à l'esprit et aux principes de l'engagement que vous avez pris avec la ministre. Pourquoi votre compagnie n'a-t-elle pas attendu que ses clients puissent trouver des solutions de rechange avant de prendre sa décision d'affaires à la suite des résultats de la FDA?
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, nous avons aujourd'hui l'occasion de réaffirmer notre engagement envers nos patients, ainsi qu'envers la qualité de nos produits.
En ce qui concerne votre question, laissez-moi revenir un peu en arrière, au mois de novembre. C'est alors que nous avons reçu la lettre d'avertissement.
Une lettre d'avertissement, c'est important, c'est très grave. Sandoz est une société de soins de santé qui fonctionne dans un environnement étroitement réglementé. Nous nous devons de respecter tous les règlements. Il est très important, notamment, de satisfaire les attentes des organismes de réglementation.
À l'époque, il n'y avait pas de pénurie. À l'époque, nous avions entrepris un processus interne qualifié de transformation de qualité, afin d'améliorer constamment le système de qualité, ainsi que notre usine de fabrication et notre exploitation de qualité.
La lettre d'avertissement nous a mis dans une situation où nous avons dû accélérer les activités d'atténuation. Il est important de respecter les règlements, donc important que nous améliorons nos normes de qualité, notre système de qualité. De ce fait, nous avons dû envisager de gérer une production réduite. Nous sommes encore en décembre. Quand nous avons constaté que notre production allait être réduite, nous avons décidé de prendre clairement certaines décisions essentielles.
Tout d'abord, en janvier, notre société a informé le marché et nos clients que nous cesserions la production d'onguents, de suppositoires et de produits ophtalmiques. Dans la situation, il s'agissait de produits moins médicalement nécessaires.
Fin janvier, nous avons admis qu'il nous faudrait consacrer toute la production restante aux produits médicalement nécessaires. Nous avons à Sandoz une longue liste de produits: plus de 225 présentations. Il y a 140 molécules différentes avec des présentations différentes, soit un total de 235. Prenez comme exemple la morphine, l'un de nos produits, fournie sous 15 présentations différentes.
Pour revenir à ce dont je parlais, fin janvier, nous avons travaillé avec HealthPRO, des hôpitaux clés et des pharmaciens clés pour identifier les produits médicalement nécessaires les plus importants à produire. À l'époque, il n'y avait pas de pénurie. À l'époque, nous avons pris la décision de suspendre la production de 74 produits, du fait de notre capacité réduite. Ce n'est pas parce que l'on suspend la production de 74 produits que l'on se retrouve en arriéré de commande tout de suite. En fait, pour la plupart de ces 74 produits, on avait un mois, deux mois, cinq mois, jusqu'à 12 mois de stock. À cette époque, il n'y avait donc pas de pénurie.
Quand, le 15 février, nous avons annoncé au marché qu'il y aurait des pénuries, c'était après avoir travaillé avec les membres de l'Association canadienne de la gestion de l'approvisionnement pharmaceutique à la mise en place d'un système d'attribution veillant à ce que la distribution de nos produits soit répartie équitablement dans le marché. Le 15 février, nous avons affiché clairement dans notre site Web toutes les ruptures de stock et toutes les ruptures de stock éventuelles. La ministre Aglukkaq ayant ensuite fait une demande supplémentaire, nous avons volontairement affiché dans les deux sites Web approuvés par Santé Canada toutes les ruptures de stock et toutes les ruptures de stock éventuelles.
Merci.
Je remercie tous les témoins qui sont venus aujourd'hui nous offrir de l'information, des conseils, des solutions et des explications sur les causes des pénuries, notamment. C'est un sujet d'actualité. Comme plusieurs intervenants l'ont dit, ce problème qui sévit présentement devient de plus en plus grave avec les années. Je trouve donc un peu dommage que des personnes tentent de pointer du doigt certains intervenants particuliers. Je pense que ce problème implique le système dans son entier, et comme plusieurs l'ont dit déjà, il faut que tous les intervenants, les divers ordres de gouvernement et l'industrie collaborent pour que nous puissions mettre les intérêts et les besoins des patients au centre de nos préoccupations. C'est extrêmement important.
On a dit que les déclarations causaient problème, mais on a aussi souligné que certains fournisseurs avaient un monopole et qu'il fallait diversifier les sources d'approvisionnement. Avez-vous des modèles, des exemples d'autres pays? Je pense entre autres à la Suède, où le gouvernement dispose d'un fournisseur public qui fournit 2 p. 100 des médicaments essentiels au système.
Est-ce que le gouvernement fédéral pourrait mettre en application des incitatifs pour susciter l'arrivée de nouveaux fabricants secondaires, de façon à ce qu'on n'ait pas un seul fournisseur de médicaments essentiels? Est-ce une possibilité à laquelle Santé Canada et la ministre de la Santé devraient accorder plus d'attention?
Par ailleurs, on a pu constater que le système de déclaration volontaire présentement en vigueur ne fonctionnait pas très bien. J'ai parlé à plusieurs intervenants locaux, au Québec. Ils m'ont dit ne pas avoir vraiment consulté ce site. Je voudrais savoir si, selon vous, c'est parce que le système n'est pas assez efficace, qu'il n'est pas suffisamment diffusé ou que les informations fournies ne sont pas pertinentes ou opportunes.
Au milieu du mois de mars, on a adopté à l'unanimité une motion voulant que le gouvernement fédéral prenne des initiatives tout en consultant les provinces. Que peut-on faire de plus? Il faut agir au palier fédéral, c'est certain. De façon la plus concrète possible, que peut-on faire pour aider les gens et les patients à se sentir en sécurité concernant à leurs médicaments?
Ma question s'adresse à M. Williams. Vous avez parlé des prix des médicaments. Comme vous le dites, étant donné les prix des produits génériques, les prix des médicaments diminuent, on le sait. Il y a fusion de grandes entreprises et seules les plus rentables demeurent.
Par ailleurs, j'aimerais soulever un point intéressant relativement aux prix des médicaments pour les consommateurs. Depuis le début des années 2000, la dépense moyenne en médicaments par demandeur était de 329 $. Neuf ans plus tard, cela avait plus que doublé: la moyenne était de 736 $.
Malgré le fait que les médicaments génèrent peut-être moins de profits, au bout du compte, la demande est croissante partout au pays et particulièrement au Québec. Les Québécois et les Canadiens consacrent donc une plus grande partie de leurs revenus aux médicaments. J'avais mentionné 736 $ pour 2009. Par rapport à 2008, c'est une augmentation de 5,4 p. 100. Encore là, on voit que l'industrie pharmaceutique est en très bonne santé financière.
Je vais me prononcer relativement à des chiffres plus concrets datant de 2009. Une personne qui prend du Lipitor pour réduire son taux de cholestérol dans le sang va payer en moyenne 800 $ en un an. Cela représente quand même une bonne partie de son revenu. Pour ce qui est du Remicade, pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, on parle de 32 000 $; pour ce qui est de l'Effexor, pour traiter la dépression, c'est 450 $; et pour ce qui est du Nexium, qui est un anti-ulcéreux, c'est 800 $ annuellement. On parle quand même de montants importants que ces patients doivent débourser.
Il y a autre chose qui m'inquiète et qui concerne aussi le consommateur. On sait que les hôpitaux ont un prix fixe. Or, lorsque les gens passent par leur compagnie d'assurances privée pour payer leurs médicaments, on remarque qu'il y a une grande différence de prix. La revue Protégez-Vous, que vous devez sûrement connaître, a fait une enquête en 2010 qui portait sur les différents prix que demandent les pharmacies pour un même médicament.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et je remercie aussi les témoins de comparaître aujourd'hui.
Je ne fais habituellement pas partie du comité, mais comme tous les Canadiens, en particulier lorsqu'on a mon âge et qu'on voit un médecin, il faut parfois prendre certains médicaments. C'est très important, pas seulement pour moi en ma qualité de législateur, mais pour tous les Canadiens.
Ma question s'adresse aux témoins de Rx&D, en particulier à M. Williams. Vous avez dit que votre site Web unique pour les avis avançait. Vous comprenez également, bien sûr, comme nous tous, que des informations opportunes sur les pénuries de médicaments prévues sont très importantes afin que notre système de soins de santé puisse réagir et, au besoin, trouver des solutions de rechange afin de modifier les contrats, de sorte que les pharmacothérapies des patients qui en ont besoin ne soient pas interrompues.
J'ai quelques questions. Premièrement, quand le site Web sera-t-il prêt à fonctionner? Je pense que vous en avez glissé un mot. Nous devons savoir quand vous pensez que le site Web sera prêt et fonctionnera.
Deuxièmement, votre organisation serait-elle prête à donner un avis de six mois pour toutes les pénuries de médicaments? Les professionnels de la santé sont très occupés. Je sais que mon médecin voit au moins 3 000 patients, certains chaque mois, d'autres tous les deux ans, mais il y en a beaucoup.
Plus particulièrement, j'ai un intérêt marqué à l'égard de ce guichet unique. Nous pouvons nous asseoir autour de cette table et chacun des partis peut formuler toutes sortes d'hypothèses sur ce que devraient être les politiques, mais fondamentalement, dans notre société, nous sommes axés sur les profits, sur les prix, et autres choses du genre.
Je lis la page 4, aux troisième et quatrième paragraphes, où vous parlez d'une réponse sans équivoque, vous dites que vous ne préconisez pas — ou que l'environnement politique canadien actuel ne favorise pas — un meilleur accès aux médicaments sur ordonnance, et vous parlez des fournisseurs uniques. J'imagine que parfois, les gens ne font tout simplement pas confiance aux grandes entreprises, aux grandes entreprises pharmaceutiques, lorsqu'ils voient ces immenses profits. Peut-être devriez-vous parler de la recherche et du développement que vous faites.
Principalement, si vous pouviez répondre à mes deux premières questions... ensuite, parlons franchement des contrats attribués à un fournisseur unique.
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Merci pour votre question.
Le site Web ne nous appartient plus. Nous le partageons avec les associations et les autres membres du groupe de travail. Nous sommes très fiers de notre rôle de leadership, mais il s'agit d'un effort conjoint. On peut faire tous les sites Web pour se rendre à celui-là. Je pense que c'était important. Il y en avait quatre auparavant, de sorte que les gens ne savaient pas où trouver les meilleurs renseignements.
Nous avons tous travaillé ensemble. Le modèle n'est pas encore parfait, mais il prend forme afin que vous puissiez obtenir l'information. Je reçois des avis et il y en a sans cesse. Nous faisons un suivi.
Pour ce qui est de la première étape, nous sommes en bonne position. Des renseignements obtenus à temps, c'est important. Je veux toutefois, mettre un bémol à ce que je dis, parce que j'ai aussi entendu certaines personnes dire qu'il fallait être prudent, lorsqu'on parle de ces présumées pénuries anticipées, qu'il faut faire attention à la nature humaine, au comportement d'accumulation, à la protection de l'approvisionnement, ce qui peut, tout à coup, amplifier le problème dont nous parlons. C'est difficile. D'un côté — et je pense que les représentants de HealthPRO l'ont mentionné — on essaie d'établir un équilibre entre la compétitivité, l'information et l'approvisionnement, de sorte que c'est à cet équilibre que nous tentons d'en venir. Pour la première partie, je pense que nous sommes en bonne position.
Au bout du compte, je voulais dire que nous pouvons avoir le meilleur système de signalement au monde, mais nous avons besoin d'un nouveau système, parce que les pénuries de médicaments vont survenir, pour les multiples raisons que nous avons tous entendues. Si nous n'avons pas de fournisseurs multiples...
Premièrement, madame la présidente, je tiens simplement à souligner que j'ai remarqué que vous êtes intervenue pour indiquer au témoin qu'il n'avait pas répondu à une question, de sorte que nous nous attendrons certainement à un comportement semblable lorsque des représentants du gouvernement ou la ministre comparaîtront. C'est bien.
Les réponses données aujourd'hui me préoccupent, parce que j'ai l'impression qu'on nous dit, d'un côté, que toute cette situation est terriblement complexe, et que, de l'autre côté, nous ne devons pas nous en inquiéter — nous avons un bon système en place, le gouvernement a fait du bon travail et tout va bien. Pourtant, ce n'est pas du tout mon impression, et je pense que ce n'est pas l'impression de nombreux Canadiens.
Nous allons beaucoup mettre l'accent sur la motion adoptée afin de comprendre ce que serait cette stratégie nationale et ce que le fait de faire état des pénuries impliqueront.
J'aimerais passer à un autre sujet. Nous savons qu'à l'automne dernier, le Bureau du vérificateur général a ciblé des problèmes concernant le processus d'approbation. Nous savons que la ministre a dit qu'il y a maintenant un processus accéléré. Mais à plus long terme...
Quels problèmes avez-vous eus en ce qui concerne le processus d'approbation? Nous savons qu'il peut durer jusqu'à deux ans. Pourrions-nous agir de façon plus systémique au sujet de la durée du processus d'approbation?