:
Merci, monsieur Donnelly.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Si seulement nous pouvions toujours adopter les budgets aussi rapidement. C'est excellent.
Maintenant que cette question est réglée, je veux souhaiter la bienvenue à Rob Cunningham, analyste principal de la politique, Société canadienne du cancer. Bienvenue, monsieur Cunningham. Nous sommes heureux de vous revoir.
Nous accueillons également John Clayton, vice-président, Affaires corporatives, et Caroline Ferland, directrice des services juridiques, Imperial Tobacco Canada. Bienvenue. Nous sommes ravis de vous compter parmi nous.
Il y a également David Haslam, premier vice-président régional, Manufacture, Southern Graphic Systems Canada.
Nous entendrons vos témoignages jusqu'à environ 16 h 45, heure à laquelle nous accueillerons notre deuxième groupe de témoins. Je vous accorde à chacun 10 minutes.
Commençons par le témoignage d'Imperial Tobacco Canada.
:
Bon après-midi à tous. Je m'appelle John Clayton et suis vice-président, Affaires corporatives et réglementaires, Imperial Tobacco Canada. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître aujourd'hui afin de vous faire part de notre opinion sur le règlement que l'on propose d'adopter concernant l'étiquetage des cigarettes et des petits cigares.
Je suis accompagné de ma collège Caroline Ferland, directrice des services juridiques, Imperial Tobacco Canada.
J'aimerais dire d'entrée de jeu que nous admettons que le tabagisme présente des risques pour la santé. Nous appuyons l'affichage de mises en garde en matière de santé sur les paquets de cigarettes et ne nous opposons pas à leur mise à jour occasionnelle. Nous n'en considérons pas moins que le fait d'accroître la taille de ces avis de 50 à 75 p. 100 constitue une violation injustifiée du droit des fabricants de communiquer avec leurs clients et de la liberté qu'ont ces derniers de recevoir de l'information sur les produits qu'ils achètent.
Cela dit, nous voudrions vous faire part de trois grands points qui nous préoccupent quant à la teneur du règlement que vous examinez aujourd'hui.
Tout d'abord, nous considérons que le délai de mise en oeuvre de six mois proposé est trop court. En nous fondant sur les renseignements de Southern Graphics Systems, fournisseur de cylindres de rotogravure de l'industrie qui témoignera dans quelques instants, nous croyons qu'il faut prévoir une période de transition de 12 mois pour nous permettre d'adapter complètement tous nos emballages, dont le nombre s'élève à plus de 600. Précisons qu'aux États-Unis, un règlement similaire exigeant la publication de mises en garde sur les paquets de cigarettes accorde aux fabricants une période de 15 mois pour se conformer.
En ce qui concerne l'importante question de la date de mise en oeuvre que vous examinez, nous jugeons en outre que la seule approche neutre sur le plan de la concurrence consiste à imposer une seule date d'application à l'ensemble des fabricants, que ce soit dans six, douze ou neuf mois. N'oubliez pas que la directive du cabinet du gouvernement du Canada sur la simplification de la réglementation repose sur le principe crucial selon lequel les règlements doivent être élaborés de manière à en réduire les effets négatifs sur la compétitivité. Ce n'est qu'en appliquant une seule date de conformité à tous les fabricants que le règlement aura un effet uniforme sur ces derniers.
Nous nous préoccupons également d'une modification apportée entre la version de février et celle dont vous êtes saisis aujourd'hui. Il s'agit de l'ajout de la mention « au moins » à l'article 13 du règlement, qui indique maintenant que « La partie de la zone d’application dans laquelle la mise en garde doit figurer doit représenter au moins 75 p. 100 de chaque zone d’application. »
L'ajout de ces deux mots jette l'incertitude quant aux exigences actuelles et futures relatives à la taille des mises en garde. Se peut-il que cette modification aie été apportée pour donner à Santé Canada le pouvoir d'accroître unilatéralement la taille des mises à garde à plus de 75 p. 100 dans l'avenir, sans avoir à soumettre la question à l'examen du Parlement? Si c'est le cas, le comité devrait rejeter la modification.
Comme vous le savez, l'article 42.1 de la Loi sur le tabac a été prévu expressément pour que les modifications que l'on envisage d'apporter au règlement soient soumises à l'examen du Comité de la santé et avalisées par le Parlement. Cette disposition législative très particulière est en place pour vous donner, à vous, les élus, le pouvoir direct d'approuver, de modifier et de rejeter les modifications que l'on propose d'apporter au règlement. Le fait d'autoriser Santé Canada à modifier les documents de base pour accroître la taille des mises en garde à plus de 75 p. 100 sans consulter votre comité contreviendra aux visées de la loi et permettra à ce ministère d'apporter des changements à l'insu des députés.
Nous nous inquiétons enfin des dispositions relatives à la conformité des grossistes prévues à l'article 32 du règlement sous sa forme proposée. Cet article, qui concerne la période de transition, accorde 180 jours aux fabricants et 270 jours aux détaillants pour se conformer. Mais en raison de ce qui semble être une simple omission de la part des rédacteurs, l'article 32 n'indique pas quelle est la période de transition qui s'applique aux grossistes.
Les membres du comité sont déjà au courant du problème. Je vous réfère simplement à la lettre envoyée la semaine dernière à Santé Canada pour inviter le ministère à apporter un léger changement à l'article 32 afin d'éclaircir ce point.
Je n'en dirai pas davantage à ce sujet, mais je répondrai avec plaisir aux questions que vous pourriez avoir.
Il existe une solution facile permettant de régler deux des questions que nous avons soulevées aujourd'hui, soit celles de la date de mise en oeuvre et du rôle des grossistes. Il s'agirait d'appliquer une seule date de conformité à tous les intéressés. Cette solution n'aurait aucune incidence sur les consommateurs et accorderait aux fabricants la marge de manoeuvre nécessaire pour faire face aux particularités propres à leur chaîne d'approvisionnement.
Avant de conclure, nous ne pouvons comparaître devant le comité sans lui rappeler que le gouvernement fédéral fait encore bien peu pour résoudre la crise du tabac de contrebande au Canada. Selon la GRC, il existe jusqu'à 50 fabriques de cigarettes illégales sur les terres des Premières nations et plus de 300 comptoirs à tabac qui échappent aux cadres juridiques ou réglementaires. Les sacs de plastique transparent contenant 200 cigarettes se vendent pour aussi peu que cinq dollars, ne portent aucune mise en garde en matière de santé et ne se conforment à aucun règlement sur le tabac. Ainsi, depuis 2006, les cigarettes de contrebande constituent jusqu'à 33 p. 100 du marché annuel du tabac au Canada. Nous vous demandons donc instamment de tenir des audiences dès que possible sur cette question.
En terminant, je demanderais respectueusement aux membres du comité de modifier le règlement et/ou de demander des éclaircissements à Santé Canada au sujet des trois points que nous avons mis en lumière aujourd'hui.
Je vous remercie de nous avoir écoutés. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Bon après-midi à tous. Je m'appelle David Haslam, premier vice-président, Manufacture, Southern Graphic Systems Canada.
Je vous expliquerai brièvement la nature de notre entreprise, ses activités et son rôle dans l'industrie.
SGS compte 375 employés au Canada et oeuvre dans le domaine de l'emballage de l'industrie graphique. Nos services ne se limitent pas aux compagnies de tabac, qui représentent environ 25 p. 100 de notre clientèle. SGS dessert également des imprimeurs et les industries de produits de consommation, fournissant des plaques d'impression et de l'outillage, ainsi que des services de la traitement de fichiers, de photographie et de conception d'image de marque. Voilà en quoi consistent nos activités.
Les ventes annuelles de SGS totalisent 70 millions de dollars au Canada et 350 millions de dollars à l'échelle mondiale. En 2010, SGS Canada a engravé 10 000 cylindres, qui ont principalement servi à la rotogravure pour l'impression d'emballages, surtout des emballages de produits du tabac. L'entreprise, chef de file reconnu de l'industrie de la gravure, a engravé 75 000 cylindres en Amérique du Nord l'an dernier, soit probablement les trois quarts du total produit sur ce marché.
Le processus de rotogravure est celui qui est le plus utilisé dans l'industrie mondiale de l'emballage des produits du tabac en raison de sa haute qualité, de la difficulté qu'il y a à reproduire ou à copier les images et du fait que l'on peut l'associer à des processus en ligne, comme l'embossage et le recours à des encres spécialisées et des dispositifs de sécurité qui peuvent être intégrés au processus d'impression pour assurer l'intégrité de l'emballage.
Nous offrons la gamme de couleurs la plus vaste de tous les procédés d'impression, lequel est, comme je l'ai souligné précédemment, le plus difficile à contrefaire et à copier.
Il s'agit d'un procédé de fabrication à haut coefficient de capitaux, qui permet une impression à grande vitesse et la production d'un volume considérable. Nous avons besoin de ces volumes pour rester en affaires. La capacité de découpe et d'embossage en ligne et l'amélioration de l'emballage rendent ce dernier difficile à reproduire.
Pour ce qui est d'imprimer les mises en garde proposées en matière de santé, on estime qu'il faudrait engraver entre 4 800 à 6 000 cylindres pour procéder à l'impression d'ici la fin de l'année. Or, je vous ai dit à l'instant que nous en produisons 10 000 par an.
Habituellement, nous produisons quelque 2 500 cylindres par année pour l'industrie du tabac. Quand nous recevrons les fichiers des nouvelles mises en garde — nous ne les avons pas encore —, nous devrons monter les fichiers, les séparer et concevoir les schémas. Nous devons réunir tous les éléments, établir les maquettes et tout préparer avant de pouvoir procéder à la gravure des cylindres, qui effectueront ensuite l'impression.
En outre, il faut créer de nouveaux schémas d'impression, de nouvelles couleurs et de nouveaux modèles d'embossage. Selon nos estimations, il faudra acheter approximativement 2 000 nouveaux cylindres. La plupart peuvent être réutilisés en y engravant de nouveaux motifs, mais entretemps, les fabricants auront besoin de 2 000 autres cylindres pour imprimer, ce qui occasionnera de nouveaux délais.
Tous les outils d'embossage devront être modifiés pour intégrer les mises en garde et des autres éléments. Or, vous nous accordez un délai de six mois pour tous changer.
Pour respecter le délai de 180 jours prévu dans le règlement, nous devons recevoir les mises en garde en matière de santé. Nous ne les avons pas. Nous avons les versions préliminaires, mais pas les fichiers définitifs. Nous ne pouvons même pas commencer à travailler. Nous devons concevoir les schémas maîtres, et nous ne pouvons le faire tant que n'avons pas les fichiers définitifs. Nous devons ensuite intégrer les messages de mise en garde dans tous les schémas d'impression existants.
J'ai indiqué que nous devions commander de l'acier et parlé du délai que cela occasionnera. Nous aurons besoin de nouveaux outils d'embossage. Nous devons ensuite engraver tous les cylindres. Nous en gravons environ 1 000 par mois. Si on établit une moyenne, nous devons en graver 5 500 en moins de cinq mois, ce qui nous obligerait à laisser en plan tous nos autres clients. C'est un suicide commercial.
Il faut ensuite imprimer, emballer et distribuer le produit. Donc, en fait, même si je sortais d'ici avec les fichiers définitifs en main, mon entreprise ne disposerait que de 120 jours pour accomplir une tâche qui prend 360 jours à faire. Le risque, c'est qu'elle soit incapable de produire un tel volume dans le délai qui lui est accordé.
Les activités migreront donc à l'étranger. L'industrie s'efforcera de se conformer, mais les tâches seront confiées à l'extérieur du Canada, habituellement pour de bon. On impartira peut-être le travail dans le cadre de processus concurrentiels, ce qui ouvrira la porte à la contrefaçon et à la reproduction. Si l'on opte pour l'impression numérique et offset, que l'on peut faire dans n'importe quel atelier, le risque de contrefaçon est encore plus grand. Voilà qui me semble contraire à l'effet recherché avec les mises en garde.
Cette approche nuit également à la durabilité future des imprimeurs canadiens oeuvrant dans ma sphère d'activité, car s'ils perdent 20 p. 100 de leur revenus — et personne n'affiche de marges supérieures à 20 p. 100 —, l'avenir d'au moins deux entreprises québécoises et de trois de mes clients ontariens sera mis en péril.
Cette approche aura également des effets sur les emplois canadiens, et pas seulement dans mon entreprise. Nous perdrons une part de marché et réduirons nos activités; il nous faudra donc moins d'employés pour poursuivre les activités qui nous restent. Mais les effets se feront également sentir sur les clients des imprimeurs.
J'aimerais, en terminant, vous poser la question suivante. Nous participons au présent processus depuis le début, et on nous a demandé de vous donner notre avis d'experts de l'industrie. Nous vous avons donc donné notre opinion et proposé un échéancier, mais jusqu'à présent, vous avez fait la sourde oreille. Je viens donc vous implorer de nouveau et vous dire que nous avons besoin de cette période pour conserver nos activités et les emplois au Canada. Nous ne nous intéressons pas à l'efficacité des mises en garde ou à leur emplacement. Ce n'est pas vraiment de notre ressort. Ce que nous voulons, c'est nous assurer de garder le plus grand nombre d'employés et maintenir le volume de production au Canada.
Merci.
:
Madame la présidente et membres du comité, je m'appelle Rob Cunningham, avocat et analyste principal de la politique à la Société canadienne du cancer.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui.
[Traduction]
Au sujet du projet de règlement examiné par le comité aujourd'hui, la Société canadienne du cancer et beaucoup d'autres organisations de santé recommandent que ce règlement soit approuvé tel quel, sans amendement, et ce, le plus tôt possible.
Ce règlement aura pour incidence de réduire la consommation de tabac, d'augmenter la sensibilisation à ses effets sur la santé et de limiter l'information trompeuse qu'on trouve sur les emballages. Il diminuera le tabagisme chez les jeunes et sauvera des vies. De toute évidence, il faut éviter tout retardement de son entrée en vigueur, comme le demande avec insistance Imperial Tobacco.
La ministre Aglukkaq et Santé Canada méritent toutes nos félicitations pour le travail accompli. Ce règlement est un document source exceptionnel et propose de nouvelles mises en garde excellentes. En fait, tous les partis politiques méritent nos félicitations pour leur appui à ce que le règlement exige des mises en garde avec photos plus percutantes.
Je remarque que ce comité a déjà étudié la question.
L'industrie du tabac prétend qu'il n'y a pas suffisamment de preuves que des mises en garde qui couvrent 75 p. 100 de la surface de l'emballage auront plus d'effet que des mises en garde plus petites. Pourtant, les preuves abondent, et c'est précisément pourquoi l'industrie sait que ces mises en garde améliorées feront diminuer les ventes, et c'est pourquoi l'industrie s'y oppose.
J'ai apporté la couverture d'une revue de la littérature que la Société canadienne du cancer a déjà envoyée à tous les partis ainsi qu'au personnel de recherche du comité. Tous les députés peuvent consulter ces renseignements pendant l'étude parlementaire de ce règlement.
La Société canadienne du cancer elle-même a mené quatre études — trois chez les adultes et une chez les jeunes — pour évaluer l'incidence d'une augmentation de la taille des mises en garde à 75 p. 100. Ces études, qui complètent bien les recherches menées par Santé Canada, ont été menées en ligne à l'échelle du pays par Environics Research Group, qui a montré aux répondants des maquettes de nouvelles mises en garde de différentes tailles. Ces études ont été réalisées en 2011, après la publication des nouvelles mises en garde proposées.
Les résultats sont frappants. Quand on a montré aux Canadiens une mise en garde sur une maladie du coeur, par exemple, d'une taille de 75 p. 100 et une autre d'une taille de 50 p. 100, puis qu'on leur a demandé laquelle serait la plus efficace pour décourager les Canadiens de fumer, 72 p. 100 ont choisi la mise en garde de 75 p. 100 et seulement 7 p. 100 ont choisi la mise en garde plus petite, d'une taille de 50 p. 100. Chez les jeunes de 12 à 17 ans, les résultats sont tout aussi spectaculaires: 81 p. 100 ont choisi la mise en garde d'une taille de 75 p. 100 et seulement 6 p. 100 ont choisi la mise en garde d'une taille de 50 p. 100.
On trouve également dans la documentation que nous avons envoyée aux membres du comité 22 opinions d'experts du Canada et d'ailleurs selon qui l'efficacité des mises en garde sur la santé augmente avec leur taille et les mises en garde sur la santé d'une taille de 75 p. 100 sont plus efficaces que les mises en garde plus petites.
Nous avons entendu les observations de l'industrie concernant la mise en oeuvre de ce règlement dans un délai de six mois. Je crois que l'industrie n'a aucune crédibilité à cet égard.
En 2000, quand ce comité envisageait d'adopter un règlement dictant l'inclusion de mises en garde avec photos, l'industrie avait prétendu qu'il était techniquement impossible pour les imprimeurs canadiens d'imprimer des mises en garde de santé avec des photos couleurs conformes au règlement. Ils ont dit que c'était impossible, mais quand le règlement a été terminé, les manufacturiers ont réussi à s'y conformer dans la période de transition prévue. L'industrie s'est également adressée à la Cour supérieure du Québec sous prétexte qu'il était impossible pour elle à l'époque de respecter l'obligation d'imprimer sur les paquets des mises en garde avec photos couleurs. Le tribunal a rejeté ces arguments, et le règlement a été mis en application.
La dernière fois, l'industrie a apporté tous les changements exigés en neuf mois, il est donc intéressant qu'aujourd'hui, Imperial Tobacco demande douze mois. La dernière fois, le règlement lui donnait douze mois pour se conformer, mais elle n'a rien fait pendant les trois premiers parce qu'elle a essayé de formuler une demande devant les tribunaux pour bloquer l'entrée en vigueur du règlement. Elle a ensuite apporté tous les changements requis en neuf mois. Elle a aussi apporté des modifications à d'autres produits du tabac non couverts par le règlement actuel, comme le tabac à rouler, le tabac à pipe et les gros cigares. Cette fois-ci, elle est déjà organisée pour imprimer des photos couleurs. La dernière fois, elle ne l'était pas, c'était du nouveau. L'industrie prétend toujours qu'elle n'a pas assez de temps. C'est une industrie pourtant à la fine pointe de la technologie. Elle peut y arriver.
En 1993, pour ce règlement particulier, l'industrie avait fait valoir devant la Cour suprême du Canada qu'elle pourrait modifier tous ses emballages de cigarette en trois mois, à la condition que le format des mises en garde ne change pas. Quand l'industrie veut bouger rapidement, elle le peut.
C'est très intéressant. J'ai en main une lettre de JTI-Macdonald soumise à Santé Canada le 3 décembre 2009 pendant le processus d'élaboration de ce règlement. L'entreprise recommandait à Santé Canada que la période de mise en oeuvre dans les usines soit de six mois, soit exactement ce qu'on trouve en ce moment dans le règlement; il est donc assez surprenant de voir qu'Imperial Tobacco demande une période allant jusqu'à douze mois. Santé Canada a pourtant suivi les recommandations de JTI-Macdonald.
Il est intéressant de souligner également qu'un tas d'autres pays ont des périodes de transition de six mois ou moins pour ce qui est des exigences de rapports imposées aux manufacturiers: Singapour, la Bolivie, l'Inde, l'Uruguay. Si ces autres pays pourtant moins avancés technologiquement que le Canada y arrivent, nos manufacturiers de pointe peuvent sûrement respecter les mêmes échéances au Canada. Je pense qu'il y a d'autres exemples. Il faudrait que je vérifie, mais je crois que le délai est de neuf mois pour les détaillants au Brésil, comme le propose ce règlement. En Turquie, il est de six mois ou moins. Il y a beaucoup de pays semblables.
Imperial Tobacco a soulevé trois arguments en particulier. Je suis en désaccord avec son interprétation du règlement dans les trois cas. Je vais rapidement vous expliquer pourquoi.
Je vous ai déjà parlé du premier, la période de transition de six mois. Ensuite, l'entreprise déplore l'utilisation des mots « au moins 75 p. 100 ». C'était nouveau par rapport à l'ébauche publiée le 19 février, mais ces mots exacts apparaissent dans le règlement actuel, le Règlement sur l'information relative aux produits du tabac, qui est en vigueur depuis 10 ans. Il n'y a là rien de nouveau ni d'inhabituel, et il me semble important que ces mots, à tout le moins, restent là. Si les sociétés de tabac voulaient publier des mises en garde couvrant plus de 75 p. 100 de l'espace, elles devraient en avoir la possibilité. Il ne faudrait pas créer indirectement un maximum de 75 p. 100, et cette modification au règlement est justifiée. C'est clair. Un libellé semblable est en vigueur depuis 10 ans.
Enfin, pour ce qui est des grossistes, je ne vois pas où serait le problème dans la pratique. Il y a une date dans le règlement pour les manufacturiers. Il y a une date pour les détaillants. Les grossistes n'ont pas de date particulière à partir de laquelle ils doivent s'y conformer. Il y a une obligation pour les manufacturiers, les importateurs et les détaillants. À titre d'avocat, je n'y vois pas de problème.
En conclusion, permettez-moi de répéter notre recommandation que ce règlement soit approuvé sans amendement.
Je vais simplement ajouter une dernière chose sur un point soulevé par Imperial Tobacco. Ses représentants ont admis la présence de risques pour la santé, mais ils ont fait très attention dans le choix de leurs mots. Ils ne disent pas « cause » ni « a pour effet »; pour eux, un « risque pour la santé » est une association statistique, et devant la Cour supérieure du Québec, où il y a actuellement un recours collectif, ils refusent d'admettre que le tabagisme peut causer le cancer. C'est en 2011.
Bref, quand vous étudierez le témoignage des représentants d'Imperial Tobacco, tenez compte de tout le contexte qui détermine la crédibilité de cette entreprise.
Je vous remercie encore une fois de nous permettre de comparaître devant le comité.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Pour commencer, je remercie tous les témoins d'être ici aujourd'hui. Je sais que vous avez été un peu pressés. C'est notre première séance, et bon nombre d'entre nous sont tout nouveaux à ce comité.
Nous commençons à connaître tous ces enjeux, mais à la lumière du projet de règlement à l'étude, des témoignages et de la documentation, il paraît très clair que ce n'est rien de nouveau. Le fait que ce projet de règlement ait été publié dans la Gazette en février montre clairement que c'était dans l'air, que ces propositions étaient là et qu'il y avait un processus officiel en cours, donc franchement, je suis un peu surprise d'entendre aujourd'hui que nous avons besoin de temps encore pour étudier tout cela ou pour déterminer comment nous allons répondre aux nouvelles exigences en matière d'étiquetage. Il me semble assez évident que tout cela s'en venait. En fait, je pense que nous avons ici l'occasion de respecter l'échéancier qui a été établi et qu'il serait très malheureux que nous retardions le processus maintenant. Ce n'est vraiment pas ce que nous voulons.
J'aimerais demander à M. Haslam de répondre à cela. Tout indiquait clairement depuis longtemps que ce règlement s'en venait. C'est une question.
Ensuite, à M. Cunningham de la Société canadienne du cancer, ce que vous avez dit sur le tabagisme chez les jeunes a particulièrement retenu mon attention. Je pense qu'il serait très pertinent que vous nous disiez clairement ce qui va arriver concrètement si nous n'adoptons pas ces mesures destinées à prévenir le tabagisme et à sauver des vies, particulièrement chez les jeunes.
Je ne connais pas les statistiques sur la cigarette chez les jeunes mais je sais que le tabagisme est en hausse. Nous devrions tous nous inquiéter tout particulièrement de la jeune génération.
Pourriez-vous nous décrire un peu plus en détail ce qui va arriver si nous n'adoptons pas tout de suite ce règlement? Qu'allons-nous dire aux jeunes sur leur santé et leur aptitude à être des membres productifs et en bonne santé de la société?
:
Santé Canada a fait des études auprès des adultes et des jeunes, et la Société canadienne du cancer aussi. Les résultats montrent que les mises en garde de plus grande taille ont plus d'effet que les plus petites.
Nous savons que le paquet de cigarettes est une mini-affiche publicitaire qui circule dans les collectivités, les cours d'écoles et les maisons dans les mains des jeunes. Souvent, le paquet de cigarettes leur sert à projeter une certaine image auprès de leurs amis et des autres membres de leur cercle. Lorsque le paquet montre clairement un message véridique sur le cancer de la bouche ou d'autres effets sur la santé, il devient un article beaucoup moins cool.
Cela n'empêche pas les jeunes de fumer, mais cela favorise les discussions à l'école lorsque le sujet est abordé dans les cours qui traitent de santé. Cela incite les fumeurs à en parler entre eux. Il y a aussi le numéro de téléphone sans frais pour obtenir de l'aide pour cesser de fumer qui est indiqué sur les emballages, ce qui est très important. En effet, chaque fumeur canadien, en milieu urbain ou rural ou en région éloignée, qui trouve peu pratique le fait d'aller suivre un programme pour cesser de fumer, aura ce numéro sous les yeux et pourra appeler au moment où il aura la motivation d'arrêter de fumer et voudra de l'aide. L'aide est gratuite et offerte par des spécialistes formés. Tous les Canadiens y ont accès.
Pour toutes sortes de raisons, bien des jeunes pensent que cela ne leur arrivera jamais. Ils pensent que les troubles de santé liés au tabagisme touchent seulement les autres. Peut-être qu'ils vivent pour le moment présent et ne veulent pas penser à ce qui va leur arriver à 50 ans, mais quand ils voient cette image sur l'emballage, cela vaut mille mots. C'est plus difficile de faire comme si cela n'existait pas. De plus, tout ce qui concerne l'apparence physique, comme la bouche et tout le reste, touche beaucoup les jeunes, puisque l'image qu'ils projettent est si importante pour eux.
Les fabricants de produits du tabac ont plus de difficulté à renvoyer une image de féminité, de virilité, de raffinement ou de statut social, comme ils aiment bien le faire avec leurs emballages attrayants, quand l'espace réservé à la publicité est réduit. L'espace est suffisant pour indiquer le nom de la marque et ainsi de suite, cela ne pose aucun problème. D'autres pays, comme l'Uruguay, réduisent encore plus l'espace publicitaire, et en Australie, un projet de loi a été annoncé pour banaliser tous les paquets de cigarettes. Donc, d'autres pays vont encore plus loin.
Divers mécanismes visant à aider les jeunes à cesser de fumer existent. Jusqu'à présent, c'est ce qu'on voit au Canada. Les jeunes eux-mêmes appuient les messages de ce type.
:
Me permettez-vous de répondre à sa place?
En fait, il y a deux composantes essentielles afin de pouvoir se conformer à temps à un règlement comme celui-là.
Premièrement, on doit produire et acheter les matériaux d'emballage qui vont porter les avis de santé. C'est la composante au sujet de laquelle M. Haslam est venu témoigner aujourd'hui. C'est une partie importante du processus pour nous. Le résultat dépend beaucoup de l'échéancier que nos fournisseurs, comme M. Haslam, peuvent nous donner.
Deuxièmement, une fois qu'on a nos matériaux d'emballage, on peut les utiliser dans nos usines pour produire des paquets de cigarettes dont les emballages seront dorénavant conformes.
On nous a déjà posé la question de savoir si on pourrait se conformer à temps au règlement en y consacrant toutes les ressources financières. La question s'adresse davantage à M. Haslam, parce que cela dépend beaucoup du moment où les fournisseurs peuvent nous fournir les matériaux d'emballage conformes.
Comme il vous l'expliquait tout à l'heure — et peut être qu'il voudra ajouter quelque chose —, acheter les machines et former les gens afin de satisfaire aux exigences dans un délai plus court n'est pas qu'une question d'argent. Le problème est plutôt, comme il nous l'expliquait, que la formation est d'une durée de trois ans.
Donc, il s'agit davantage de ressources et de spécialisation des ressources que d'argent, dans le moment.
:
Encore une fois, je vais renchérir sur des commentaires que M. Haslam faisait un peu plus tôt aujourd'hui.
Il est certain qu'on savait que des projets de règlement semblables étaient à l'étude. Vous nous demandez si on avait prévu le coup. Je vous avoue qu'on a essayé de commencer à faire du travail. Étant confrontés à un échéancier potentiel de six mois, ce qui représente un gros défi pour nous, on a essayé de commencer à faire du travail dans la mesure du possible.
La première question que vous posiez est de savoir s'il est normal qu'une industrie doive commencer à faire du travail même avant qu'une loi soit en place. Mettons ça de côté pour l'instant.
Il faut aussi dire que, même si on veut commencer à faire du travail, l'outil essentiel pour nous permettre de fabriquer ces matériaux d'emballage est ce qu'on appelle le source document. En fait, c'est le cartable que vous avez devant vous et qui contient les nouveaux avis de santé.
On a besoin non seulement d'une copie papier comme celle que vous avez — on l'a déjà reçue —, mais aussi du format électronique contenant des fichiers de type très spécialisé et sophistiqué, de sorte que M. Haslam puisse l'utiliser.
Alors, même si on essaie déjà de se préparer pour en faire le plus possible, tant que ce source document en format électronique ne sera pas mis à notre disposition, on ne pourra malheureusement pas entamer la partie la plus difficile du processus.
Merci, madame la présidente.
Nous vous sommes gré de l'invitation à prendre la parole devant le comité permanent pour parler de la réglementation de Santé Canada concernant l'étiquetage des produits du tabac.
Santé Canada s'est engagé à venir en aide aux cinq millions de Canadiens et de Canadiennes qui fument encore en tentant de les convaincre d'abandonner leur habitude. Nous savons que la consommation du tabac est responsable de quelque 37 000 morts prématurées chaque année au Canada et qu’elle cause des maladies chroniques, comme le cancer du poumon et des maladies cardiovasculaires. Nous savons également que les étiquettes de mise en garde qui apparaissent sur les emballages des produits du tabac sont un des moyens les plus efficaces pour avertir les fumeurs des dangers auxquels ils s'exposent en fumant. Les études montrent toutefois que les messages actuels, qui sont en usage depuis 2000, ont atteint leur efficacité maximale.
En décembre dernier, la a annoncé des modifications réglementaires visant à autoriser de nouvelles mises en garde plus imposantes sur les paquets de cigarettes et de petits cigares. Ces mises en garde comprennent également un numéro sans frais•d'une ligne d'aide au renoncement du tabac. En février 2011, le ministère a publié les règlements proposés dans la partie I de la Gazette du Canada, et la ministre a déposé les règlements devant la Chambre des communes Le 9 juin. Ces règlements sont: premièrement, le projet de Règlement sur l'étiquetage des produits du tabac (cigarettes et petits cigares); deuxièmement, le projet de Règlement modifiant Le Règlement sur l'information relative aux produits du tabac; et troisièmement, le projet de Règlement sur la promotion des produits du tabac et des accessoires (termes interdits).
[Français]
Permettez-moi de vous présenter un bref aperçu des règlements en question.
[Traduction]
Le Canada a été le premier pays à exiger que des mises en garde illustrées apparaissent sur les emballages des produits du tabac lorsqu'il a adopté le Règlement sur l'information relative aux produits du tabac, en 2000. Or, les études réalisées depuis lors nous montrent que des mises en garde illustrées plus imposantes seraient davantage susceptibles d'attirer l'attention, qu'elles communiqueraient mieux l'information sur les risques pour la santé, qu'elles susciteraient une réaction émotionnelle plus vive et qu'elles inciteraient davantage les fumeurs à abandonner le tabac.
Je vais aborder tout d'abord le règlement proposé sur l'étiquetage des cigarettes et petits cigares. Ce règlement exige que les mises en garde couvrent 75 p. 100 de la face avant et arrière des paquets, comparativement au 50 p. 100 actuel. Le règlement prévoit 16 nouvelles mises en garde percutantes qui permettront de communiquer un large éventail de messages. Par exemple, on pourra voir des mises en garde au sujet de maladies liées au tabagisme dont on n'a pas encore parlé, comme le cancer de la vessie et la dégénérescence maculaire liée au vieillissement. En outre, on pourra lire, pour la première fois, les témoignages de personnes qui ont souffert des méfaits du tabac, comme Barb Tarbox.
[Français]
II y aura également huit nouveaux messages santé placés à l'intérieur du paquet et quatre énoncés plus faciles à comprendre qui donneront des renseignements sur les émissions toxiques des produits du tabac.
[Traduction]
Les modifications apportées au dessin des messages d'information sur la santé attireront davantage l'attention des fumeurs et les encourageront à lire l'information. Les quatre énoncés sur les émissions toxiques présenteront de l'information claire, concise et facile à comprendre au sujet des substances toxiques présentes dans la fumée du tabac, et ils apparaîtront sur le côté des paquets de cigarettes et de petits cigares. Les études montrent qu'il est important d'avoir à la fois des messages positifs et négatifs afin de motiver l'adoption de nouveaux comportements. Cette approche équilibrée permettra de communiquer de l'information sur les méfaits du tabagisme, mais aussi sur les bienfaits liés au fait de ne pas fumer.
[Français]
Les nouvelles étiquettes proposées indiqueront également un numéro sans frais d'une ligne pancanadienne d'aide ainsi que l'adresse d'un portail qui renseignera les fumeurs sur les services qui leur sont offerts pour les aider à renoncer au tabac.
[Traduction]
Santé Canada travaille en collaboration avec ses homologues des provinces et des territoires à l'établissement de cette ligne d'aide et du portail, qui dirigeront automatiquement et rapidement les fumeurs vers les services offerts dans leur province.
J'aimerais dire un mot au sujet de la question soulevée par M. Clayton. L'inclusion des mots « au moins 75 p. 100 » rend le projet de règlement conforme à la réglementation actuelle, qui stipule « au moins 50 p. 100 ». Je tiens à assurer au comité que cela ne modifie en rien les exigences définies dans la Loi sur le tabac pour tous les règlements déposés devant la Chambre.
Santé Canada propose également le Règlement modifiant le Règlement sur l'information relative aux produits du tabac. Le règlement actuel stipule l'information qui doit figurer sur les emballages de produits du tabac destinés à la vente au détail au Canada. Il est proposé que le règlement actuel cesse de s'appliquer aux cigarettes et aux petits cigares, lesquels seront dorénavant réglementés par le nouveau Règlement sur l'étiquetage des produits du tabac. De plus, il ne sera plus nécessaire d'indiquer des valeurs numériques au sujet des émissions toxiques, valeurs que beaucoup de fumeurs trouvent peu compréhensibles. Les autres modifications proposées viendront corriger des lacunes d'ordre administratif qui ont été relevées par le Comité mixte permanent d'examen de la réglementation.
Le troisième règlement proposé est le Règlement sur la promotion des produits du tabac et des accessoires (termes interdits). Ce règlement interdirait l'emploi des descripteurs « léger » et « douce » et de termes apparentés sur divers produits du tabac, leur emballage, dans la réclame, sur les supports publicitaires des commerces de détail et sur les accessoires des produits du tabac.
Ce dernier règlement viendrait renforcer l'entente conclue en 2006 et 2007 par le Bureau de la concurrence avec neuf cigarettiers représentant environ 98 p. 100 du marché canadien, lesquels ont librement consenti à retirer les termes en question de leurs produits et de leurs emballages. II serait désormais interdit d'utiliser ces termes sur tous les produits visés.
[Français]
Santé Canada a consulté la population canadienne sur ces trois règlements dans le cadre du processus réglementaire.
[Traduction]
À la suite d'une période de commentaires de 75 jours, nous avons reçu des réponses de 54 organisations allant d'entreprises de produits du tabac et de détaillants à des organisations gouvernementales vouées à la santé et des membres du grand public. Santé Canada a tenu compte des réponses qui lui ont été communiquées et les a intégrées, le cas échéant, afin d'accroître l'efficacité des messages relatifs à la santé et de faciliter leur mise en application. Ainsi, Santé Canada a modifié certaines couleurs de police de caractère et la disposition du numéro de la ligne d'aide sans frais afin d'en améliorer la lisibilité. Vous remarquerez que la police de caractère apparaît maintenant en jaune sur fond noir. Nous avons également modifié certaines images afin que les messages relatifs à la santé soient davantage représentatifs de la diversité de la société canadienne. Des modifications techniques, telles que le traitement des couleurs, ont été également introduites afin de faciliter le travail d'exécution et d'impression des emballages par les fabricants.
Les règlements qui vous sont soumis s'inspirent des succès de la Loi restreignant la commercialisation du tabac auprès des jeunes et proposent des modifications à l'emballage des produits du tabac qui serviront de complément aux mesures d'abandon et de prévention déjà en cours et aux nouvelles mesures qui seront adoptées dans l'avenir. Ils formeront un volet important d'une démarche intégrée de lutte contre le tabac.
[Français]
Je vous remercie. Mes collègues et moi-même nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je crois que M. Proulx a laissé où je voulais commencer. L'objectif est de faire en sorte que les emplois dans le secteur du tabac vont diminuer avec le temps. Quand on pense que 35 000 à 37 000 personnes meurent par année à cause de cette drogue qu'est la nicotine et de tous les autres sous-produits de la cigarette, nous ne voulons certainement pas que ce secteur soit florissant. Nous ne voulons pas qu'il connaisse une croissance et nous ne voulons pas que les gens fument, point final.
Je voulais vous poser une question sur le gros problème soulevé par M. Haslam concernant le temps qu'il lui faudrait pour se conformer aux exigences et son affirmation voulant que la période prévue soit trop courte. Vous avez dit que des modifications techniques, comme le traitement de la couleur, ont été faites pour faciliter l'impression des emballages par les fabricants, alors manifestement, vous avez réfléchi à votre capacité de vous conformer au règlement dans le délai prescrit. Je n'arrive pas à croire que l'industrie ne peut pas respecter ce délai. Si ces emplois devaient être exportés, je crois qu'il vaudrait la peine d'exporter quatre à huit emplois vers le Brésil pour qu'une autre entreprise qui a déjà fait cela s'en charge. Comme je l'ai dit, je veux comme vous que cette industrie disparaisse.
Vous ne voudrez sûrement pas répondre, mais comme vous le savez, l'Australie a banalisé les emballages des produits du tabac. Quand je travaillais pour l'Association médicale canadienne, nombre d'entre nous étudiaient la question de la banalisation comme une des options. Est-ce que quelqu'un a réfléchi à cette solution?
Je sais que l'Association médicale canadienne étudie cela depuis longtemps et l'a déjà recommandé à des comités de la santé par le passé. Y avez-vous réfléchi?
:
Merci pour votre question.
Je suis heureuse de parler d'initiatives que nous avons lancées en vertu de la stratégie fédérale contre le tabac et qui ont connu un certain succès. Il y en a eu d'autres, et toutes les stratégies ont joué un rôle dans la réduction du taux de consommation des produits du tabac, qui est passé de 25 p. 100 lors de la mise en oeuvre de la stratégie à environ 18 p. 100 maintenant.
L'exemple le plus récent est le projet de loi que le Parlement a adopté pour protéger les jeunes en interdisant l'ajout d'arômes et d'additifs dans les petits cigares. Cela commence déjà à donner des résultats positifs.
Les publicités sur les produits du tabac sont limitées à un auditoire adulte. Seuls les envois postaux adressés à un adulte et les affiches placées à des endroits auxquels les jeunes n'ont pas légalement accès sont permis.
Il y a au Canada des interdictions sévères touchant la fumée secondaire. La loi concernant la fumée secondaire en milieu de travail remonte à 1987. Toutes les provinces et tous les territoires ont adopté une loi semblable par la suite. En 2009, 93 p. 100 de tous les Canadiens travaillaient dans un endroit où il était interdit de fumer.
Le taux d'observation de la loi par les détaillants a grimpé en flèche pendant cette période. En effet, près de 85 p. 100 d'entre eux refusent de vendre des cigarettes à des mineurs au Canada, selon nos plus récentes enquêtes.
Enfin, en ce qui a trait aux mises en garde, toutes les évaluations montrent qu'elles constituent un de nos meilleurs outils. On les utilise depuis plus de 10 ans au Canada.