:
Merci, madame la présidente. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous parler des technologies émergentes en soins de santé et de l'important rôle réglementaire joué par Santé Canada.
[Français]
Je suis la directrice générale de la Direction des produits thérapeutiques au sein de la Direction générale des produits de santé et des aliments.
[Traduction]
La Direction générale des produits de santé et des aliments — la DGPSA — est l'organisation de Santé Canada responsable de la réglementation des produits de santé et des aliments tels que les produits pharmaceutiques, les produits biologiques et les instruments médicaux. Une partie importante de notre mandat est d'adopter une approche intégrée de gestion des risques liés à la santé et des avantages des produits de santé et des aliments, et ce, en réduisant au maximum les facteurs de risque pour la santé tout en optimisant la sécurité fournie par le système réglementaire régissant les produits de santé et les aliments. À titre d'autorité chargée de la réglementation, il est primordial que nous nous adaptions à l'expertise évolutive requise afin d'évaluer les demandes en révisant continuellement nos approches. Bon nombre de nouvelles technologies repoussent les limites de ce que nous avions cru impossible, mais qui sont maintenant considérées comme des thérapies régulières servant à traiter des problèmes médicaux de longue date. J'ai préparé un court document qui souligne quelques initiatives importantes, et je profiterai de l'occasion qui m'est offerte pour parler de façon plus générale de la manière dont nos priorités actuelles soutiennent les technologies émergentes.
Pour suivre le rythme des innovations scientifiques en évolution, nous prenons des mesures en vue de moderniser notre cadre réglementaire en faisant progresser la feuille de route sur la réglementation, en mettant en œuvre des moyens de soutenir l'innovation grâce à la réduction du fardeau réglementaire inutile subie par l'industrie et en renforçant nos partenariats et nos harmonisations avec les partenaires tant canadiens qu'internationaux.
Un important objectif ministériel est de permettre aux Canadiens d'accéder en temps opportun à de nouvelles thérapies innovatrices afin de maximiser les résultats en matière de santé. Un des moyens qui permettent l'atteinte de cet objectif est le processus d'examen de priorités, lequel facilite l'accélération de l'examen et raccourcit le temps requis pour que de nouveaux médicaments et de nouveaux instruments médicaux utilisés pour le traitement, la prévention ou le diagnostic de maladies ou de problèmes de santé graves, mettant la vie en danger ou sévèrement débilitants soient mis sur le marché. La durée de l'examen d'une nouvelle substance active médicamenteuse type est à présent de 180 jours au lieu de 300; pour les instruments médicaux, comme ceux de la classe IV — celle présentant le risque le plus élevé —, la durée de l'examen prioritaire est maintenant de 45 jours au lieu de 90.
Par exemple, Santé Canada a accordé un statut d'examen prioritaire à la valve cardiaque Edwards Sapien, laquelle offrira à certains patients qui ne peuvent subir de chirurgie à cœur ouvert l'option d'un remplacement de valve. Cet appareil a été homologué le 22 juin 2011.
Dans le domaine de l'oncologie, Santé Canada a accordé un examen prioritaire à des médicaments qui servent à traiter des personnes malades ayant de nombreux besoins non comblés, de même qu'à des médicaments utilisés avec des thérapies personnalisées. Par exemple, le Jakavi, utilisé dans le traitement des effets d'une rare forme de cancer du sang, a reçu un examen prioritaire parce qu'il a été prouvé qu'il améliorait de façon marquée et durable la qualité de vie générale des patients. Ce médicament a été approuvé le 19 juin 2012.
Dans le secteur des produits biologiques novateurs, le Canada est devenu le premier pays au monde à homologuer, en mai 2012, une nouvelle thérapie par cellules souches pour le traitement des complications découlant de la transplantation chez les enfants.
D'autres mécanismes améliorant l'accès à des thérapies novatrices comprennent notamment l'établissement de cibles internationales et concurrentielles de rendement pour la durée des examens, un accès plus rapide aux médicaments pour les médecins et les patients en fonction de la fourniture de preuves d'efficacité clinique prometteuses, l'ajout d'une période d'examen par défaut de 30 jours pour toutes les demandes d'essais cliniques et l'accélération de l'examen des solutions de rechange aux médicaments ayant fait récemment l'objet d'une pénurie.
Le rythme accéléré des changements technologiques et la mondialisation de l’industrie des produits de santé offrent à la DGPSA des occasions de rechercher et de promouvoir des normes et des exigences techniques harmonisées, une convergence réglementaire, une réduction des chevauchements et une collaboration accrue avec ses homologues internationaux en matière réglementaire. Nous continuons, s’il y a lieu, à mettre en œuvre des lignes directrices pour aider les promoteurs à respecter les exigences réglementaires liées aux technologies en évolution.
La DGPSA jouit d’une excellente réputation partout dans le monde et continue de créer des liens solides à l’échelle internationale avec d’autres organismes réglementaires en participant activement à tous les aspects de l’International Conference on Harmonisation et en concluant des ententes de collaboration telles que le Groupe d’oncologie. De plus, elle poursuit le développement de ses connaissances en utilisant des examens menés dans d’autres pays et en puisant dans l’expertise de partenaires internationaux œuvrant dans des domaines novateurs.
[Français]
En vue de faciliter les thérapies novatrices, la DGPSA a aussi mis en oeuvre de nouveaux cadres réglementaires permettant l'approbation de nouveaux médicaments prévus pour une utilisation dans des situations d'urgence, en se basant sur des études limitées sur des humains et soutenues par des données provenant d'études sur des animaux.
[Traduction]
En conclusion, la DGPSA met fortement l'accent sur le soutien à l'innovation et aux technologies émergentes afin d'améliorer la santé et la sécurité des Canadiens. En outre, le Canada possède de solides lois sur les brevets qui fournissent une période d'exclusivité de marché de huit ans aux promoteurs de produits novateurs. Notre pays est donc très attrayant pour les chercheurs cliniciens et les responsables de la mise au point de médicaments dans le domaine des technologies émergentes.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
La médecine évolue de façon extrêmement rapide. Dans l’avenir, les médecins utiliseront leur téléphone intelligent plutôt qu’un stéthoscope pour vérifier la fréquence cardiaque d’un patient et auront recours à des biomarqueurs d’un genre nouveau dans le cadre de leurs activités de dépistage précoces afin de mieux traiter les cas de rejet d’organes greffés. Dans l’avenir, un nez électronique pourra détecter de manière immédiate et non effractive la tuberculose à partir d’un test respiratoire plutôt que d’un examen de l’expectoration, et un médecin se trouvant à Toronto pourra effectuer une intervention chirurgicale à distance sur un patient se trouvant à Yellowknife.
Tous ces exemples ont un point en commun: ils représentent de nouvelles occasions d’accroître la qualité, l’accessibilité et la sûreté des soins de santé. L’innovation est la nature même des nouvelles technologies. L’avenir des soins de santé au Canada est tributaire de notre capacité d’innover. Cela signifie que nous devons sortir des sentiers battus, faire preuve d’audace et être prêts à établir des partenariats avec des personnes qui ne sont pas habituellement associées au secteur de la santé.
[Français]
En d'autres mots, cela signifie oser soutenir des projets ambitieux et avant-gardistes qui impliquent des chercheurs de diverses disciplines, de la biologie certes, mais aussi de la physique, de la chimie, des mathématiques, de l'informatique ou du génie. Cela signifie promouvoir la collaboration. Cela signifie s'ouvrir à l'international.
Les IRSC travaillent de plus en plus avec leurs partenaires fédéraux, comme le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil national de recherches du Canada et Génome Canada, afin de soutenir la recherche dans ce domaine à la pointe de la technologie et à l'intersection de diverses disciplines.
Une de nos initiatives est le programme Promouvoir l'innovation technologique par la découverte. Il permet aux chercheurs d'appliquer les nouvelles technologies génétiques pour identifier les causes génétiques des maladies infantiles.
[Traduction]
Je suis heureux d’informer le comité du fait que les chercheurs canadiens sont des chefs de file dans une kyrielle de secteurs liés aux technologies naissantes. Cela a été confirmé par les résultats de l’évaluation du rendement du Canada en matière de sciences et de technologies que le Conseil des académies canadiennes a publiés en septembre. Par exemple, dans le domaine de la psychologie et des sciences cognitives, la production du Canada est extrêmement élevée — il paraît ici un nombre de publications deux fois plus élevé que celui auquel on pourrait s’attendre en raison de la population du pays —, et les chercheurs canadiens occupent le cinquième rang en importance dans le monde pour ce qui est de la portée de leurs travaux.
D’après l’évaluation, le Canada connaît la croissance la plus rapide au monde dans le secteur des nanosciences et des nanotechnologies. Les Instituts de recherche en santé du Canada soutiennent directement la mise au point de nouvelles technologies dans une vaste gamme de secteurs de recherche. À cet égard, mentionnons, entre autres, la création d’outils et d’applications dans des domaines variés — la robotique, la nanotechnologie, la génomique, la médecine régénérative et le matériel médical —, mais également des innovations dans le champ de la prestation de soins de santé, notamment en ce qui a trait à la cybersanté et à la télémédecine.
[Français]
Ainsi, les IRSC ont financé depuis 2006 plus de 200 projets liés à la robotique, à la nanotechnologie ou au développement d'applications et dispositifs médicaux. Ces investissements représentent un montant de plus de 200 millions de dollars.
Un exemple concret est celui de Maurice Ptito, de l'Université de Montréal. Grâce au soutien des IRSC, le Dr Ptito a développé un appareil de substitution sensorielle qui pourrait potentiellement servir à la navigation chez les aveugles. Cet appareil d'affichage lingual retransmet l'information visuelle via une caméra dont les pixels sont traduits par la langue. Les résultats démontrent que non seulement l'information perçue par la langue via la caméra sont transmises au cerveau, mais que cette information est décodée dans le cerveau avec suffisamment d'acuité pour permettre au sujet d'élaborer des stratégies d'évitement d'obstacles et de se mouvoir adéquatement.
[Traduction]
Les travaux menés à l’incubateur de l’Université Ryerson par deux jeunes ingénieurs biomédicaux constituent un autre exemple fascinant d’interface cerveau-machine futuriste. En plus de concevoir des produits comme des poumons artificiels et des outils d’aide à la marche pour les personnes paraplégiques, ces ingénieurs ont mis au point une prothèse, un bras muni de muscles artificiels, dispositif expérimental permettant à une personne de commander un membre artificiel simplement par la pensée, un peu comme nous le faisons normalement. Cette technologie procure une plus vaste amplitude de mouvement que celle offerte par les prothèses conventionnelles, et n’exige pas que la personne amputée subisse une intervention chirurgicale effractive. En outre, cette prothèse est facile à utiliser, et relativement peu coûteuse à fabriquer.
Ces jeunes chercheurs-entrepreneurs ont non seulement repoussé les limites de l’utilisation de la cybernétique dans le domaine de la santé, mais également remporté un succès commercial en lançant une entreprise, Bionik Laboratories, qui a déjà suscité l’intérêt d’importants hôpitaux des États-Unis et du Canada. Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer au moment d’aider les entreprises comme celles-ci à mener des activités de recherche et de faire en sorte que les résultats concluants de celles-ci soient mis en marché.
La génomique et la recherche sur les cellules souches sont d’autres secteurs extrêmement prometteurs pour ce qui est de nouvelles percées permettant d’aider les personnes vivant avec une maladie incurable. Le séquençage génomique a déjà une incidence sur la manière dont nous traitons et prévenons les maladies. Par exemple, grâce au financement initial versé par le Programme des partenariats régionaux des IRSC, le Dr Patrick Palfrey et ses collègues de l’Université Memorial de Terre-Neuve ont fait progresser de façon importante la recherche qui a mené à la découverte du gène responsable de l’insuffisance cardiaque ayant provoqué la mort subite d’hommes à Terre-Neuve. À présent, un simple test sanguin peut révéler si une personne est porteuse ou non du gène muté fatal. Un défibrillateur a été implanté près de la clavicule des personnes porteuses du gène, de sorte que le syndrome de mort subite a pratiquement disparu à Terre-Neuve. Cela illustre la raison pour laquelle les IRSC et Génome Canada ont lancé un important partenariat stratégique sur la médecine personnalisée.
On entend souvent dire que le cerveau est la dernière frontière. L'élucidation des mystères du cerveau en vue d'offrir de l'espoir et un remède aux patients atteints d'un trouble neurologique ou d'un trouble de santé mentale constitue un autre des principaux objectifs des IRSC. La recherche sur le cerveau est l'un des champs dans lesquels nous espérons tirer le plus possible profit des technologies naissantes, dans des domaines allant de l'épigénétique à l'imagerie cérébrale.
Prenez, par exemple, les travaux menés par M. Antoine Adamantidis, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en circuits neuronaux et optogénique de l'Hôpital Douglas de l'Université McGill. Il étudie les structures cérébrales qui jouent un rôle dans l'état comportemental et psychologique du sommeil et de l'éveil. Il fait figure de pionnier dans l'utilisation de l'optogénique, laquelle ouvre de nouvelles perspectives et donne lieu à des stratégies expérimentales sans précédent pour l'examen des circuits nerveux qui contrôlent l'état d'éveil. Ses recherches permettront de trouver de nouveaux traitements applicables à des maladies liées aux troubles du sommeil, notamment la dépression, la schizophrénie et les troubles cognitifs.
Madame la présidente, je ne voudrais pas que les membres du comité aient l’impression que les projets liés aux technologies émergentes que financent les IRSC ont pour seul objet la création de nouveaux outils, de nouveaux gadgets et de nouveaux dispositifs. Ces projets se traduisent également par l’élaboration de nouveaux modèles opérationnels, l’intégration de services au sein de divers cadres et la transformation d’initiatives fructueuses en nouveaux modèles de prestation de soins et de services.
Cela est illustré par des projets comme celui dirigé par la Dre Mikiko Terashima, de l’Université Dalhousie. Dans le cadre de cette initiative de recherche, il s’agissait de localiser toutes les ambulances de la Nouvelle-Écosse au moyen de systèmes GPS dans le but d’établir la manière dont réagissent les ambulanciers lorsque les services d’urgence des hôpitaux sont bondés. Les chercheurs espèrent que les conclusions de leur recherche pourront être utilisées pour améliorer les services d’urgence de la province.
Madame la présidente, comme vous pouvez le constater, les Instituts de recherche en santé du Canada soutiennent les initiatives de recherche de pointe qui sont cruciales pour garantir les meilleurs soins de santé et les meilleurs résultats en matière de santé aux Canadiens. Au moment d’appuyer ces initiatives, les IRSC et leurs partenaires des secteurs public et privé ne perdent pas de vue les principes que sont l’excellence et l’intégrité en matière de recherche et la sécurité des patients. Il s’agit là des normes de référence du soutien des meilleures idées et des plus brillants esprits et du maintien de la compétitivité du Canada au sein d’une économie du savoir.
Merci.
:
Merci, madame la présidente, et merci de m'avoir invité à prendre la parole devant le comité.
[Traduction]
Tout d'abord, j'aimerais dire quelques mots à propos de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, l'ACMTS. Il s'agit d'une société indépendante sans but lucratif fondée en 1989 et se définissant elle-même comme une organisation d'évaluation de la technologie de la santé; en d'autres termes, elle fournit des évaluations fondées sur des données probantes de l'efficacité clinique et de la rentabilité des produits pharmaceutiques, des diagnostics et des appareils et des procédures de soins médicaux, dentaires et chirurgicaux. Pour l'essentiel, nous avons deux secteurs d'activité généraux, à savoir le portefeuille des médicaments et le portefeuille de la technologie, lequel englobe les appareils, les diagnostics et les procédures.
Le budget de fonctionnement annuel de l'ACMTS est d'environ 22 millions de dollars, dont la majeure partie provient de Santé Canada et de tous les gouvernements provinciaux et territoriaux, à l'exception de celui du Québec, qui dispose de sa propre agence. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux qui financent l'ACMTS en sont membres ou propriétaires, et ils sont représentés par leur sous-ministre de la Santé. L'ACMTS est gouverné par un conseil d'administration relevant des sous-ministres.
Madame la présidente, l'ACMTS exerce ses activités en fonction d'une proposition de valeur à deux volets. D'une part, elle fournit des données probantes, des avis, des outils et des recommandations qui font la promotion de l'utilisation optimale des médicaments et des technologies de la santé. D'autre part, elle agit comme intermédiaire dans le cadre des activités canadiennes et internationales d'évaluation des technologies de la santé.
En tant que fournisseur, l'ACMTS offre une vaste gamme de services appuyant la gestion efficace des produits pharmaceutiques et des autres technologies de la santé au Canada. L'un de nos programmes-phares est le Programme commun d'évaluation des médicaments, processus fédéral-provincial-territorial d'examen de l'efficacité clinique et de la rentabilité des nouveaux médicaments et de médicaments existants s'assortissant de nouvelles indications. Le Programme commun d'évaluation des médicaments soutient les décisions en matière de couverture de 18 des 19 régimes publics d'assurance-médicaments du Canada. Là encore, le Québec dispose de son propre régime.
Madame la présidente, comme vous le savez, le Comité permanent de la santé a mené une étude sur le Programme commun d'évaluation des médicaments et a publié un rapport assorti de recommandations à ce sujet en décembre 2007.
Nous effectuons également des examens des classes thérapeutiques sur des produits pharmaceutiques, et nous menons des projets sur leur utilisation optimale. Ces produits découlent des processus de délibération d'experts qui fournissent les données probantes sur lesquelles se fondent les administrations pour faire la promotion de la prescription et de l'utilisation appropriées des médicaments et des technologies de la santé.
Un autre précieux service dispensé par l'ACMTS consiste en la fourniture de brefs résumés des renseignements contenus dans la documentation médicale extrêmement vaste et complexe. Ce service de renseignements rapide est extrêmement utile dans la mesure où il répond aux besoins urgents des administrations qui ont besoin de renseignements abrégés et nuancés leur permettant de prendre des décisions éclairées sur les politiques et les pratiques liées aux technologies pharmaceutiques et non pharmaceutiques.
L'ACMTS effectue aussi des évaluations plus exhaustives et plus complexes des technologies de la santé, au besoin. Par exemple, nous avons récemment effectué, entre autres, des évaluations portant sur la chirurgie robotisée, les unités d'imagerie par résonance magnétique, les thérapies pharmacologiques de renoncement au tabac et les isotopes médicaux.
[Français]
Tel que mentionné, en plus d'être un producteur clé de l'évaluation des technologies de la santé, l'agence agit aussi en tant que courtier de ces évaluations, facilitant ainsi la création et le soutien d'un environnement propice à la diffusion et à la mise en application de données probantes au Canada. En tant qu'organisme pancanadien, nous sommes bien placés pour avoir un travail collaboratif avec les organisations d'évaluation des technologies de la santé sur les plans provincial, universitaire et hospitalier.
[Traduction]
Qu'elle agisse à titre de fournisseur ou d'intermédiaire, l'ACMTS a pour mission de contribuer à la gestion efficace des technologies de la santé durant leur cycle de vie, de l'étape de leur mise au point à celle de leur obsolescence. Nous ne décidons pas des technologies qui seront financées par les ministères de la Santé ou utilisées par les patients et les cliniciens; toutefois, nos travaux orientent la prise de décisions sur les technologies, tant à l'échelon stratégique qu'à celui de la pratique.
En tant qu'organisation participant à la promotion de l'utilisation optimale des technologies de la santé, l'ACMTS soutient l'innovation. Elle reconnaît que les progrès réalisés en ce qui concerne les appareils médicaux, les médicaments et les procédures contribuent à l'amélioration de la prestation des soins de santé et des résultats pour les patients.
Elle reconnaît également que « nouveau » n'est pas nécessairement synonyme de « meilleur », et que certaines nouvelles technologies de la santé ne procurent que des avantages négligeables, voire aucun, et ce, bien souvent, moyennant un coût beaucoup plus élevé.
L'ACMTS estime que son rôle et celui des évaluations des technologies de la santé consistent généralement à fournir les données probantes qui permettent de faire en sorte que les technologies de la santé ajoutent de la valeur au système, qu'elles contribuent à l'amélioration des résultats pour les patients et à l'accroissement de la durabilité du système de santé et qu'elles constituent véritablement des innovations, et non pas simplement des générateurs de coûts.
[Français]
Étant donné les défis économiques importants auxquels les provinces font face en ce moment, le besoin de maximiser la valeur de chaque dollar dépensé en soins de santé n'a jamais été plus grand. L'agence fournit aux décideurs l'information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées à propos des soins de santé afin de maintenir un équilibre entre les avantages supplémentaires des nouvelles technologies et les coûts additionnels qu'elles engendrent pour le système de soins de santé.
[Traduction]
De cette façon, les décideurs peuvent faire des choix éclairés, et s'assurer que chacun d'entre eux contribue à ce que les budgets de santé de plus en plus limités sont utilisés de façon optimale.
Si vous le permettez, madame la présidente, je vais fournir quelques exemples.
Quelque 250 000 Canadiens sont atteints d'une cardiopathie connue sous le nom de fibrillation auriculaire, qui se manifeste par un rythme cardiaque irrégulier et peut entraîner des complications médicales graves, par exemple un accident vasculaire cérébral. Dans la plupart des cas, les personnes atteintes de ce trouble doivent prendre toute leur vie des anticoagulants, médicaments qui préviennent la formation de caillots de sang. Depuis plus ou moins 60 ans, le principal médicament consommé par ces personnes est la warfarine, mais de nouveaux anticoagulants administrés par voie orale et présentés comme une innovation importante sont maintenant accessibles.
L'ACMTS a mené un examen rigoureux qui a révélé que, comparativement à la warfarine, ces nouveaux médicaments ne procuraient qu'un avantage éventuel négligeable, qu'on ne disposait d'aucune donnée à long terme sur leur innocuité et que leur rentabilité — dans l'éventualité où ils étaient utilisés à grande échelle en tant que solution de rechange à la warfarine — était grandement incertaine. L'examen a confirmé que la warfarine demeurait le traitement de première ligne à privilégier, et notre comité d'experts a recommandé que la prise d'anticoagulants administrés par voie orale ne devrait être couverte que dans les cas où un patient ne devrait pas prendre de la warfarine ou ne peut pas le faire.
L'ACMTS a apporté une contribution substantielle au moment d'établir l'emploi approprié des technologies et des médicaments dans le cadre du traitement du diabète. J'aimerais attirer votre attention sur un exemple précis. Les recherches que nous avons menées sur l'utilisation des bandes réactives pour glycémie a eu d'énormes répercussions sur le système de santé et les patients. Il s'agit d'une technologie utilisée à grande échelle et coûteuse — en 2010, elle a coûté plus de 500 millions de dollars aux régimes public et privé d'assurance-médicaments du Canada. Nos recherches ont révélé que les personnes diabétiques qui ne prennent pas d'insuline n'ont pas besoin d'évaluer quotidiennement leur glycémie.
Ces conclusions pourraient se traduire par des économies allant de 450 millions à 1,2 milliard de dollars de 2012 à 2015. Comprenez-moi bien: ces 450 millions à 1,2 milliard de dollars que l'on dépenserait autrement ne procureront aucun avantage pour la santé, et pire encore, dans une conjoncture de compression des budgets liés aux soins de santé, ils empêcheront les bailleurs de fonds d'utiliser cet argent pour financer des technologies innovatrices ayant des effets bénéfiques pour la santé.
Depuis 2009, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires partout au Canada, notamment l'Association canadienne du diabète, pour diffuser ces renseignements afin d'éduquer les professionnels de la santé et les patients et de faire en sorte que les bandes réactives ne soient utilisées que dans les cas où cela procure un véritable avantage au patient.
Chirurgie robotisée, chirurgie assistée par ordinateur et chirurgie assistée par robot: il s'agit là de termes qui renvoient aux percées technologiques dans le cadre desquelles des systèmes robotisés contribuent à des interventions chirurgicales. Cependant, ces technologies s'assortissent d'importants coûts d'investissement, d'entretien et de fonctionnement.
La recherche que l'ACMTS a terminée l'an dernier sur la chirurgie robotisée a confirmé que cette technologie se traduisait par l'amélioration de certains résultats à court terme, par exemple au chapitre de la durée des séjours à l'hôpital, de la perte de sang et des taux de transfusion.
Nos travaux ont également montré qu'il existe des façons d'utiliser cette technologie de manière encore plus rentable, par exemple en utilisant un même robot pour plusieurs types d'interventions chirurgicales, en accroissant le nombre d'interventions chirurgicales et en mettant en place les systèmes de soutien appropriés. Ainsi, nos travaux appuient le recours, dans certaines circonstances, à cette technologie novatrice.
[Français]
Ces exemples indiquent que l'évaluation des technologies de la santé fournit un encadrement clair à l'investissement public en technologies de la santé, aidant le décideur à choisir entre différentes solutions thérapeutiques au profit du patient et du système de santé.
[Traduction]
Madame la présidente, j'aimerais conclure en formulant trois messages.
Premièrement, les responsables de l'élaboration des politiques doivent aujourd'hui plus que jamais être certains que leurs achats en matière de technologie de la santé sont avantageux pour la santé de la population. L'évaluation des technologies de la santé est un élément crucial de la prise de décisions éclairées.
Deuxièmement, l'évaluation des technologies de la santé contribue à faire en sorte que les patients profitent au maximum des nouvelles technologies en fournissant une orientation pour ce qui est de leur utilisation appropriée.
Troisièmement, l'évaluation des technologies de la santé soutient l'innovation technologique dans les cas où celle-ci a des effets positifs pour les patients, le système de santé et les contribuables.
L'ACMTS, et l'évaluation des technologies de la santé en général, soutient l'adoption des technologies innovatrices qui présentent un intérêt pour la santé. En revanche, elle joue un rôle au moment de déconseiller l'adoption des innovations qui ne procurent aucun avantage pour la santé.
Merci, madame la présidente, de m'avoir donné l'occasion de vous présenter un exposé aujourd'hui. Je répondrai à toutes questions que les membres voudront bien me poser.