Je représente le Centre canadien de rayonnement synchrotron. Mon exposé portera donc sur les applications potentielles et les applications réalistes du rayonnement synchrotron dans le domaine de la recherche en santé. Je ne sais pas si tous les membres du comité ont déjà visité le Centre canadien de rayonnement synchrotron, qui est situé en Saskatchewan. Si ce n'est pas le cas, vous êtes les bienvenus, et je vous lance l'invitation. Je vais donc prendre quelques instants pour vous expliquer ce qu'est le rayonnement synchrotron.
En principe, il y a un accélérateur électronique, et cet accélérateur est énorme. Sa circonférence correspond à peu près à la longueur d'un terrain de soccer, 160 mètres. Les électrons sont accélérés, et ils produisent de la lumière, notamment de la lumière visible. La propriété la plus importante, et celle que vous devriez garder en tête, c'est que l'intensité des rayons X produits par cette machine est un million de fois supérieure à celle des machines à rayons X les plus puissantes qu'on peut utiliser dans un hôpital. Si vous gardez cela en tête, cela signifie que la propriété la plus importante, c'est la puissance extrêmement élevée des rayons X. On peut faire des choses et mettre au point de nouvelles techniques à partir des applications en radiographie.
La machine dont je vous parle peut être utilisée par plusieurs personnes en même temps. En ce moment, nous avons 15 postes différents qui sont utilisés en parallèle. La machine fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pendant quelque 5 000 heures par année.
J'aimerais parler de deux choses. D'abord, j'aimerais vous parler du potentiel général du rayonnement synchrotron pour la recherche en santé. Ensuite, j'aimerais vous donner quelques exemples de travaux de recherche en cours au Centre canadien de rayonnement synchrotron de la Saskatchewan.
Je vais commencer par ma déclaration préliminaire standard. La recherche fondamentale est extrêmement importante dans le domaine de la recherche en santé. Elle permet de mettre au point les outils qu'on pourra ensuite utiliser en recherche appliquée. Sans recherche fondamentale adéquate, il n'y a pas de bonne recherche appliquée. Voilà ce que je commence normalement par dire.
Quelle peut être l'utilité du rayonnement synchrotron dans le domaine de la recherche en santé? Il y a trois aspects différents.
Le premier, c'est celui de la recherche fondamentale sur les problèmes liés à la santé. Je vais vous donner quelques exemples.
Le deuxième, c'est celui de l'application directe à la mise au point de médicaments. Pour l'instant, c'est l'aspect le plus important. À peu près toutes les sociétés pharmaceutiques qui mènent des travaux de recherche dans le domaine de la mise au point de nouveaux médicaments ont recours à des installations de rayonnement synchrotron quelque part dans le monde.
Le dernier aspect, c'est que, grâce à la puissance élevée du rayonnement, on peut mettre au point des techniques de diagnostic et de traitement entièrement nouvelles à partir des techniques de radiographie. Il s'agit d'améliorer les techniques utilisées dans les hôpitaux.
Pour ce qui est des exemples liés à la recherche fondamentale, il y a beaucoup de maladies dont l'origine moléculaire, ce qui se passe à l'échelle moléculaire, n'est pas bien connue.
J'ai appris que l'exposé suivant portera sur la maladie d'Alzheimer. On parle souvent du fait que, par exemple, les métaux pourraient être à l'origine de certains cas, notamment l'aluminium. Je ne veux pas gâcher l'autre exposé, désolé.
Il y a d'autres questions, par exemple, concernant le fonctionnement réel des médicaments contre le cancer. Dans le cas de Cisplatin, par exemple, il y a beaucoup de choses fondamentales qu'on ne comprend pas très bien. Ce qui est vraiment important et stimulant, ce sont les possibilités d'utilisation des nanoparticules dans le cadre des applications biomédicales. Cela commence par des choses très simples, l'utilisation de nanoparticules magnétiques comme vecteur de médicament. Est-il possible d'appliquer un médicament directement à une tumeur? En chimiothérapie, cela signifierait qu'on pourrait cibler certaines choses plutôt que d'empoisonner le patient presque jusqu'au point où il en meurt. Les nanoparticules offrent énormément de potentiel dans ce domaine.
Voilà pour la recherche fondamentale. J'ai déjà parlé de la mise au point de médicaments. Le problème, c'est que, pendant longtemps, le processus de mise au point de médicaments était fondé sur des essais. L'industrie utilisait 10 000 composés de départ et se contentait simplement de les mettre à l'essai pour en déterminer le potentiel.
Lorsqu'on connaît la cible, qu'on sait quel virus cause la maladie, et lorsqu'on connaît la structure tridimensionnelle du virus, on peut procéder à la conception rationnelle du médicament. On peut concevoir le médicament en fonction de l'information sur la structure, et c'est ce qu'on appelle le principe de la clé et de la serrure. Il y a une serrure, et on met au point la clé qui correspond à cette serrure. C'est ainsi que procèdent les sociétés pharmaceutiques, mais il faut connaître la structure tridimensionnelle du virus pour pouvoir le faire.
L'exemple que je donne normalement, c'est celui du VIH. Pendant longtemps, le VIH était mortel. Maintenant, il déclenche une maladie chronique. C'est que l'on connaît mieux la structure du virus et l'évolution de cette structure. On la connaît mieux grâce à des travaux de recherche fondés sur le rayonnement synchrotron, qui, malheureusement sont menés non pas à mon centre, mais à Stanford.
En ce moment, il y a une quarantaine ou une cinquantaine de médicaments qui existent sur le marché ou qui sont en cours d'élaboration et qui sont fondés sur la conception rationnelle. Des sociétés pharmaceutiques de partout dans le monde dépensent beaucoup d'argent dans ce domaine. Aux États-Unis, par exemple, neuf entreprises forment un consortium au centre Advanced Photon de Chicago, et elles exploitent ensemble un poste expérimental. À tout le moins, elles assument ensemble les frais d'exploitation. Bien entendu, elles font leur recherche de façon indépendante.
Il y avait la mise au point de médicaments, puis la mise au point de nouveaux outils diagnostiques. Comme vous le savez peut-être, les techniques de radiographie utilisées aujourd'hui dans les hôpitaux sont les mêmes que celles qu'on utilisait il y a 100 ans. À l'époque, on utilisait un film radiographique. Aujourd'hui, il y a une caméra CCD de l'autre côté, mais la technique est vieille d'un siècle. Elle n'a à peu près pas été améliorée.
Une autre chose que vous savez peut-être, c'est que les techniques de radiographie ne sont pas extrêmement précises. Le cancer du sein, par exemple, n'est pas détecté parce que le médecin constate une différence de structure entre les tissus sains et les tissus cancéreux; il est détecté en raison de la calcification. C'est un processus secondaire dans le cadre du dépistage.
Si on pouvait mettre au point une technique permettant de détecter les tissus cancéreux directement, avec une très grande précision, de l'ordre de moins d'un millimètre, cela permettrait de repérer les métastases très tôt, et ce serait une importante percée dans le domaine du dépistage du cancer et du traitement précoce.
Certaines techniques mises au point au Centre canadien de rayonnement synchrotron vont exactement dans ce sens. Le problème auquel nous faisons face, c'est qu'on ne peut pas faire venir plusieurs milliers de patients par année dans un lieu de recherche. Le défi que nous devons relever consiste à transférer cette technique mise au point dans un établissement de recherche vers les hôpitaux. C'est une chose très importante à garder en tête par rapport à tous les cas dont je vous parle.
L'autre chose, c'est la biopsie. Vous savez peut-être que le médecin l'effectue à l'aide d'un microscope, et que c'est de son expérience que dépend la qualité du diagnostic. Si l'on disposait d'outils plus objectifs utilisant la spectroscopie pour analyser les échantillons de tissus, la qualité du diagnostic pourrait être grandement améliorée. Il y a des gens qui travaillent là-dessus.
Je vous ai présenté un aperçu général. Que faisons-nous au Centre canadien de rayonnement synchrotron? Notre centre est ce qu'on appelle une installation pour utilisateur. Cela signifie que je dirige ce centre pour les utilisateurs du Canada et de l'étranger. En 2011, par exemple, 600 utilisateurs de 200 établissements du Canada sont venus utiliser nos installations.
Soit dit en passant, en plus du rayonnement synchrotron, nous sommes en train de bâtir des installations pour la production d'isotopes, le technétium-99, le molybdène-100. Lorsque la centrale nucléaire de Chalk River fermera ses portes, j'espère que nous pourrons prendre la relève.
En ce moment, quelque chose comme 20 p. 100 des utilisateurs du Centre canadien de rayonnement synchrotron mènent des travaux de recherche liés à la santé, et environ 30 p. 100 des publications découlant de nos travaux de recherche sont directement liées à la recherche en santé.
Les utilisateurs du centre font des recherches dans les trois domaines dont j'ai parlé. En recherche fondamentale, je vous ai donné trois exemples.
La maladie de Crohn est l'une de ces maladies dont l'origine n'est pas vraiment claire. Il y a des types de cancer de l'oesophage pour lesquels on peut observer les premiers changements de structure des cellules grâce à des techniques de spectroscopie. Si ces techniques étaient perfectionnées et appliquées dans les hôpitaux, une percée dans le domaine du diagnostic précoce de diverses formes de cancer serait possible.
Pour ce qui est de la mise au point de nouveaux médicaments, il y a au centre un vaste groupe...
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Merci beaucoup, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, de m'offrir l'occasion de vous parler de mes expériences relativement à l'innovation dans le domaine des appareils médicaux et des médicaments au Canada. Je vais vous décrire quelques-unes de mes propres expériences, et il y a d'autres exemples liés à l'établissement où je travaille dans la documentation qui vous a été fournie.
Mes travaux de recherche portent sur l'utilisation d'appareils d'IRM à champs magnétiques ultra-élevés pour l'étude des structures et des fonctions neurologiques. Il s'agit d'appareils d'IRM dont le champ magnétique est de deux à sept fois supérieur à celui des appareils qu'on trouve habituellement dans les hôpitaux. Mon laboratoire de London est le seul endroit où l'on trouve une série de ces appareils au Canada, et on y trouve également l'appareil d'IRM au champ magnétique le plus élevé pour l'utilisation sur les humains et les animaux de l'ensemble du pays.
Nous utilisons ces appareils pour étudier la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques, le cancer du cerveau et la maladie de Lou Gehrig, ainsi que pour essayer de comprendre le fonctionnement normal du cerveau. Dans le cadre du processus d'exploitation du potentiel et de perfectionnement particulier de ces appareils pour la recherche et le diagnostic au cours des 18 dernières années à mon laboratoire, nous avons mis au point plusieurs outils technologiques médicaux qui ont été commercialisés ou sont en train de l'être. J'aimerais vous en parler.
La première chose que les membres du comité doivent savoir, c'est d'où ces outils technologiques médicaux viennent. Ils ne tombent pas du ciel. Ils viennent de la recherche fondamentale. Ils sont le fruit de la créativité de mes étudiants et des membres de mon personnel qui essaient de comprendre les lois de la physique et les appliquer à d'importants problèmes de nature médicale.
Mes premiers travaux de recherche fondamentale dans le domaine ont été financés par le Conseil de recherches médicales du Canada dans les années 1990. Lorsque nous avons commencé nos travaux, en 1996, nous disposions de l'un des quatre appareils qui existaient dans le monde pour l'étude du cerveau humain. Nous ne savions pas quel trouble neurologique pourrait être illustré grâce à cette technologie ni à quoi pourraient bien servir ces appareils. Nous avions seulement une intuition éclairée de la chose. Nous avons dû prier Varian et Siemens, deux énormes multinationales, de nous vendre les pièces nécessaires pour fabriquer des instruments de ce genre nous-mêmes, parce que les grandes entreprises s'y étaient déjà essayées et avaient échoué.
C'est à cela qu'ont servi les 6 millions de dollars recueillis au départ par le Robarts Research Institute pour venir me recruter aux États-Unis. C'était un gros risque pour l'institut, mais il faut prendre des risques pour être novateur. Les entreprises canadiennes ne sont pas prêtes à prendre des risques de ce genre. Les banques canadiennes non plus. Les sociétés de capital de risque ne veulent pas le prendre. C'est le rôle du gouvernement, de lancer le processus d'innovation dans le laboratoire, même lorsqu'on ne connaît pas le résultat que cela va donner ni le moment où il va y avoir un résultat.
Les appareils d'IRM utilisent les ondes radio pour fonctionner. À partir de nos travaux de recherche fondamentale sur l'interaction des fréquences radio avec l'organisme, nous avons conçu une nouvelle bobine radiofréquence qui était essentielle pour créer ce nouveau marché d'IRM. Toutefois, aucune des entreprises du Canada ne souhaitait produire de bobine de ce genre, parce qu'elles pensaient que le marché potentiel était trop petit. Deux des membres de mon personnel et moi avons donc fondé notre propre entreprise, XLR Imaging, en 1998, pour vendre ces bobines un peu partout dans le monde. Nous avons vendu pour 1 million de dollars de bobines au cours des trois premières années, car le marché de ces nouveaux appareils d'IRM est en croissance, mais nous n'avons pas été capables de trouver du capital au Canada pour donner de l'expansion à notre entreprise.
Une petite entreprise similaire, USA Instruments, a été fondée à Cleveland. Comme les responsables de cette entreprise avaient accès à du capital beaucoup plus facilement au sud de la frontière, ils se sont accaparés une part importante du marché des bobines radiofréquence. Ils avaient suffisamment d'argent pour embaucher 250 employés alors que nous n'en avions que trois. Il y a aujourd'hui 4 000 appareils d'IRM à très haute et à ultra-haute fréquence dans le monde. Les propriétaires de ces appareils ont acheté pour 1,8 milliard de dollars de bobines radiofréquence au cours des cinq dernières années. De fait, pour s'assurer de disposer d'un fournisseur de bobines dans ce marché à forte expansion, GE a racheté USA Instruments, cette petite entreprise dont j'ai parlé, pour 100 millions de dollars en 2002. Ça aurait pu être nous. Ça aurait pu se passer au Canada.
Cet exemple d'occasion perdue met en évidence deux choses importantes.
Premièrement, le financement de la recherche fondamentale est important pour les Canadiens. Il a le potentiel de générer énormément de richesse, mais il peut falloir attendre 5 ans ou 50 ans avant que cela ne se produise. Une fois que nous et quelques autres avons montré l'utilité de cette technologie, beaucoup d'entreprises ont fait leur entrée sur un marché qui est maintenant de 5 milliards de dollars par année pour ces aimants à champs magnétiques élevés, dont Siemens, GE, Philips et Toshiba. Toutefois, le Canada est resté à la remorque même comme fournisseur de pièces, parce que nous n'avons pas pris conscience de la valeur de nos travaux de recherche fondamentale.
Cela m'amène à mon deuxième point. Cette absence de prise de conscience n'est pas attribuable aux chercheurs. Les gouvernements fédéral et provinciaux blâment toujours les chercheurs du Canada en disant qu'ils ne commercialisent pas les appareils qu'ils mettent au point. C'est injuste. Nous voulons devenir riches comme tout le monde. Dans mon domaine de recherche, les données recueillies par les Instituts de recherche en santé du Canada montrent que les chercheurs en neuroimagerie du Canada se placent au deuxième rang mondial pour ce qui est de la productivité de leur recherche, et pourtant, il n'y a aucun grand fabricant d'appareils de neuroimagerie médicale au Canada. Pourquoi?
Nos chercheurs adoreraient commercialiser leurs découvertes et trouver d'autres moyens de financement de leur laboratoire en cette période de réduction du financement de la recherche fondamentale. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune entreprise du Canada qui souhaite mettre nos produits en marché. Il n'y a personne au Canada qui souhaite investir des capitaux dans ce domaine. Par conséquent, les idées s'éteignent dans le laboratoire ou sont brevetées à l'étranger. Je pense que le problème est que l'industrie et les investisseurs du Canada ont une peur maladive du risque.
Je peux vous donner de nombreux autres exemples de peur du risque qui viennent de mon propre laboratoire. Deux de mes collègues, messieurs Holdsworth et Fenster ont mis au point un micro-tomodensitomètre il y a 20 ans. Ils l'ont mis en marché par l'intermédiaire d'une entreprise de London qui s'appelait EVS, mais ils n'ont pas été capables d'obtenir le capital nécessaire à l'expansion de l'entreprise. General Electric a racheté l'entreprise pour une bouchée de pain, puis l'a revendue, comme c'est souvent le cas, à une autre entreprise, Gamma Medica Inc., qui a transféré 100 postes en Californie avant de faire faillite. Ça a été la fin d'une autre histoire de réussite canadienne.
Mon collègue Ting-Lee a mis au point un logiciel spécial qui permet de mesurer la circulation du sang dans le cerveau à l'aide d'un tomodensitomètre ordinaire. C'est un outil essentiel au diagnostic des accidents vasculaires cérébraux, qui est utilisé partout dans le monde. GE détient la licence d'exploitation exclusive, ce qui permet à notre laboratoire de toucher des redevances annuelles de 4 millions de dollars. GE vend des tomodensitomètres utilisant ce logiciel pour 2,5 milliards de dollars par année, mais nous n'avons pas pu saisir l'occasion en fabriquant les appareils au pays.
Ma collègue Chil-Yong Kang avait commencé des essais cliniques approuvés par la FDA concernant un vaccin contre le VIH aux États-Unis. Les essais étaient financés par Sumagen Canada, qui est en fait une filiale de Curacom, entreprise sud-coréenne. Si ce vaccin fonctionne, ce sera une percée historique dans le domaine de la santé à l'échelle mondiale, mais il sera fabriqué en Corée du Sud, et non au Canada. Le Conseil de recherches médicales et les Instituts de recherche en santé du Canada ont soutenu la recherche fondamentale qui a servi à l'élaboration du vaccin, mais aucune entreprise canadienne ne voulait investir dans sa mise au point.
Voilà quatre exemples liés à mon laboratoire qui montrent que le Canada a perdu des milliards de dollars de revenus et de recettes fiscales potentielles en envoyant à l'étranger des technologies qui ont été mises au point à l'aide de notre argent, l'argent des contribuables, plutôt que d'investir dans ces technologies.
Il faut que les entreprises du Canada apprennent à prendre des risques et à innover. J'ai travaillé aux laboratoires Bell pendant des années avec un collègue, Seiji Ogawa. Il y a travaillé pendant 33 ans. C'était une entreprise qui investissait énormément dans la recherche. Elle comptait parmi ses employés 13 lauréats de prix Nobel. Aucune entreprise du Canada n'a jamais permis à un de ses employés de remporter un prix Nobel. En fait, il y a eu plus de lauréats de prix Nobel dans un seul édifice des laboratoires Bell au New Jersey que dans l'ensemble du Canada depuis la création des prix Nobel.
Nous devons créer une culture de la recherche et développement dans les entreprises au pays, si nous voulons profiter des retombées des travaux de chercheurs comme moi. Il est cependant dangereux d'essayer d'utiliser l'argent qui était consacré à la recherche fondamentale pour le faire, comme c'est le cas actuellement. Il faut envisager d'autres solutions.
Merci beaucoup.
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La chose que je dis normalement pour commencer, c'est que si nous apprenons par l'échec, je suis sûrement un génie.
Nous parlons beaucoup d'innovation. Nous entendons le mot « innovation ». Je trouve que c'est un mot terriblement surutilisé, dont on abuse et qui est mal utilisé. C'est dans tout maintenant, des publicités à la télévision à tout le reste. Tout doit être « novateur ». À mon sens, il y a de l'innovation lorsque quelqu'un utilise des recherches pour mettre au point un produit utile. Un produit utile, c'est un médicament, quelque chose qui aide les gens, qui contribue non seulement à leur santé, mais aussi à l'économie. Voilà ma définition d'« innovation ».
J'ai commencé par suivre une formation de neurologue. La neurologie est connue pour être la spécialité du diagnostic sans suite, puisque nous examinons les gens et leur disons: « Voici ce que vous avez; non, nous ne pouvons rien faire; au revoir ». Après cela, je me suis tourné vers la conception de médicaments afin de pouvoir concevoir et mettre au point des médicaments. Essentiellement, je vais faire quelques déclarations au sujet de ce en quoi consiste la conception de médicaments au Canada.
Personnellement, je travaille surtout sur les maladies neurologiques en tant que cofondateur d'une entreprise appelée Neurochem Inc., qui a produit le Tramiprosate. C'était le premier médicament à atteindre la troisième phase d'essai sur l'organisme humain pour le traitement de la maladie d'Alzheimer. Malheureusement, le médicament n'a pas fonctionné, mais c'est une entreprise qui, au bout du compte, a recueilli plus de 100 millions de dollars et comptait environ 200 employés. Compte tenu de cela, je m'intéresse beaucoup aux médicaments et à leur effet sur la santé non seulement des gens, mais aussi de l'économie.
Récemment, par curiosité, nous avons examiné 186 pays où sont effectuées des recherches scientifiques quelconques, et nous nous sommes demandé combien de ces pays produisent des médicaments. Ce n'est pas une si grande proportion des 186 pays qui en produisent. Nous avons examiné tout un paquet de descripteurs et de ce qui fait qu'un pays réussit dans le domaine de la conception de médicaments. Au bout du compte, les deux descripteurs les plus utiles sont le PIB et la population du pays. Nous avons ensuite mis au point un algorithme de prédiction fondé sur le PIB et la population de l'ensemble de ces pays, et nous avons effectué une analyse de régression linéaire pour essayer d'en arriver à une équation qui servirait à prédire le nombre de médicaments que le pays peut produire en fonction de sa taille et de sa richesse. Si on fait cela et qu'on prend l'ensemble des pays qui produisent des médicaments, il est possible d'en arriver à une assez bonne équation qui prédit avec passablement d'exactitude combien de médicaments un pays peut produire.
En prenant la période de 20 ans qui va de 1990 à 2010 et en appliquant cette équation au Canada, on constate que nous aurions dû découvrir 16 médicaments au cours de cette période de 20 ans, pour un pays de la taille et de la richesse du nôtre. En fait, nous en avons produit 6. Cela nous donne ce que j'appelle un déficit de découverte d'environ 10 médicaments sur 20 ans. La question est de savoir pourquoi. Pourquoi n'avons-nous pas découvert plus de médicaments? Comme je le disais, les médicaments sont utiles sur les plans de la santé et de la richesse de notre pays. Un médicament comme Lipitor générait des milliards de dollars par année à son apogée, et il serait vraiment bien d'avoir un Lipitor qui viendrait du Canada.
Quels sont les facteurs qui contribuent à ce déficit en matière de découverte de médicaments au Canada? Premièrement, il n'y a pas vraiment de société pharmaceutique multinationale qui ait son siège au Canada, et il n'y a aucune société pharmaceutique qui fasse de la recherche industrielle au pays, et c'est donc certainement quelque chose qui nous empêche de créer de nouveaux produits à partir de la recherche.
Deuxièmement, il y a au Canada un manque criant de capital de risque pour le financement de démarrage. Il n'y a simplement pas beaucoup de sociétés de capital de risque aptes et intéressées à s'attaquer à ce problème. Il y a une véritable vallée de la mort entre la recherche et la mise au point d'un produit. Lorsqu'on fait de la recherche et qu'on propose un produit à une société pharmaceutique, elle demande si on a toutes sortes de renseignements sur le produit. La plupart du temps, ce n'est pas le cas, parce qu'il faut du capital de risque pour obtenir certains de ces renseignements. Ainsi, nous nous retrouvons avec ce manque désespérant de capital de risque pour le financement de démarrage.
Les sociétés de capital de risque qui existent ici et qui pourraient être intéressées par les travaux préliminaires en biotechnologie ont peur du risque. Elles veulent que le produit ne comporte presque plus de risques avant de le financer. On leur dit qu'on est prêt pour la troisième phase d'essai, ce que vous souhaitez, mais la réponse qu'elles donnent, c'est qu'elles ne participeront pas. Je trouve que certains des investisseurs qui aimeraient investir tôt dans le processus manquent par ailleurs de certaines aptitudes nécessaires pour bien évaluer les occasions qui s'offrent à eux dans le domaine des biotechnologies.
Il y a un autre problème qui vient de la structure de notre système universitaire. Celui-ci est encore très axé sur les départements. Il y a les départements de biologie, les départements de pharmacologie et les départements de chimie, et, habituellement, les gens de ces départements ne se parlent pas. La structure est très cloisonnée. Si nous voulons élaborer des produits à partir de la recherche, il faut que la recherche soit multidisciplinaire. Il faut que les gens se parlent. Le cloisonnement n'est pas une bonne chose. Il faut vraiment que nous mettions en place quelque chose qui favorise une démarche multidisciplinaire d'élaboration de produits et de découverte de médicaments.
Dans le domaine de la découverte de médicaments en particulier — et je vais me concentrer surtout sur les médicaments —, il y a une pénurie de chimistes médicinaux au Canada. Les chimistes médicinaux sont des gens qui fabriquent des molécules. Les départements de chimie du Canada ne produisent pas de chimistes médicinaux. Les écoles de pharmacie n'en produisent pas non plus.
Il y a vraiment une pénurie de gens qui souhaitent travailler à l'élaboration de molécules de médicaments. Ni le CRSNG ni les IRSC n'ont de programme favorisant l'évolution de la chimie médicinale. L'impression que j'ai, c'est que le CRSNG se concentre sur la chimie organique, en disant que la chimie médicinale devrait être prise en charge par les IRSC, tandis que les IRSC disent qu'il s'agit de chimie et donc que cela devrait relever du CRSNG. Personne ne s'en occupe, et il y a donc pénurie de chimistes médicinaux.
La dernière chose que je voudrais dire sur le milieu universitaire, c'est que je pense qu'il y a de très bons chercheurs en biomédecine et en biologie au Canada, mais qu'ils ne connaissent pas bien les brevets, le processus de transmission du savoir et l'élaboration de produits à partir de la recherche. Les chercheurs ne sont pas vraiment encouragés par les universités à ce chapitre. L'avancement est fondé sur les publications, et non sur les brevets, habituellement. Je pense que cela pose problème.
Il y a deux ans environ, un collègue et moi nous sommes attaqués à ce problème, et j'ai forgé l'expression « microentreprise pharmaceutique » et publié un article d'opinion sur la découverte de médicaments aujourd'hui. Nous avons parlé de la venue des microentreprises pharmaceutiques. Nous les avons définies comme étant de petites entreprises de biotechnologie liées aux universités, aux instituts universitaires ou aux hôpitaux et dont les activités sont axées sur les maladies. Ce sont de petites entreprises de 10 ou 12 personnes dont les activités sont vraiment ciblées.
L'une des forces des microentreprises pharmaceutiques, c'est qu'elles peuvent changer d'orientation rapidement. Essayer de faire changer d'orientation les mégasociétés pharmaceutiques, c'est comme essayer de faire dévier un transatlantique de sa trajectoire. Les microentreprises sont de petites organisations capables de réagir rapidement.
Quand on y pense, les grandes sociétés pharmaceutiques sont en train de nous laisser tomber. Il y a énormément de mises à pied dans le secteur. Le processus de mise en marché de nouveaux médicaments est inadéquat, et il ne produit pas de médicaments. Il y a d'énormes besoins qui ne sont pas comblés, mais il y a aussi une occasion qui s'offre. Le Canada dispose d'un bon réseau d'universités. En prenant les bonnes mesures, nous pourrions multiplier les microentreprises pharmaceutiques et les initiatives de découverte de médicaments dans les universités, médicaments dont bon nombre pourraient être utiles au bout du compte, parce qu'il y a assurément d'énormes besoins cliniques qui ne sont pas comblés.
Merci.
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Tout d'abord, j'aimerais remercier les témoins d'être venus ici aujourd'hui et d'avoir présenté leurs exposés.
Vous avez ouvert pour nous un nouveau sous-ensemble d'informations complet. Nous étudions l'innovation technologique, mais ce que vous nous avez vraiment fait voir, vous tous, c'est à quel point nous sommes bons dans la recherche préliminaire, mais nous ne donnons pas suite à ces travaux de recherche. Je trouve que tous les exemples que vous avez donnés aujourd'hui, monsieur Menon, monsieur Weaver, vous tous, sont très éclairants, je pense que, à un moment donné il va falloir que nous invitions d'autres gens à venir témoigner pour obtenir des réponses aux questions qui se posent. C'est très préoccupant.
Dans les notes que nous avons pour la séance, une chose que j'ai trouvée intéressante et qui a trait à ce que vous dites, c'est que, selon des études qui ont été réalisées, 80 p. 100 des fonds gouvernementaux consacrés à la R-D dans le domaine de la santé, qui, j'en suis sûre, sont insuffisants en soi, servent à soutenir la recherche préliminaire en santé.
C'est tout à fait pertinent par rapport à ce que vous nous dites aujourd'hui, c'est-à-dire que nous ne sommes apparemment pas très bons lorsqu'il s'agit d'appliquer les résultats des travaux de recherche et de commercialiser les produits qui en découlent.
J'aimerais vous permettre à tous de vous exprimer dès maintenant, si vous avez quelque chose à dire, ou plus tard par écrit. Comme nous menons une étude sur le sujet, qu'aimeriez-vous que le gouvernement du Canada fasse pour corriger la situation? Devons-nous pousser la recherche à des étapes plus avancées? Devons-nous resserrer les liens de collaboration avec les universités afin de nous assurer qu'elles soutiennent nos chercheurs dans le processus d'application et de commercialisation?
Voilà pour vous l'occasion de nous communiquer ce que nous devrions dire au gouvernement fédéral pour qu'il règle ce qui me semble être un problème assez grave, dans un domaine où nous accusons maintenant beaucoup de retard, malgré le fait qu'il y a au Canada d'excellents chercheurs.
Je m'arrête sur cette question ouverte, madame la présidente, afin de permettre aux témoins de commenter ce que j'ai dit.
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J'ai quelques observations à formuler depuis London, madame la présidente.
D'abord, il faut déterminer qui mène de bonnes recherches et qui échoue. Il y a des chercheurs dans de nombreuses disciplines différentes, bien sûr, et le spectre est large, du milieu universitaire à l'industrie. Lorsqu'il y a une masse critique dans un secteur donné, il commence à y avoir de plus en plus de gens talentueux dans ce secteur. Il y a une masse critique en recherche universitaire. Je pense que c'est pour cette raison que les universités canadiennes obtiennent de très bons résultats dans un vaste éventail de disciplines, et particulièrement dans le domaine des soins de santé.
Toutefois, il n'y a pas au Canada de masse critique d'entreprises novatrices dont les activités touchent les appareils médicaux ou les médicaments. Il y a quelques entreprises, dont beaucoup sont des filiales de fabrication de grandes multinationales, et elles n'ont donc pas d'affinités particulières avec le Canada. Comme ce milieu n'existe pas ici, nous ne formons pas les gens dont nous aurions besoin pour évaluer les technologies pour les entreprises. Il n'y a pas de demande.
J'ai fait beaucoup de travail de consultation auprès de sociétés de capital de risque; j'en fais depuis 20 ans, en réalité. En 20 ans, je ne suis jamais allé quelque part au Canada pour évaluer une technologie. Il y a des sociétés canadiennes qui m'embauchent pour aller le faire aux États-Unis ou en Europe. Lorsque je dépose des brevets, je recours aux services d'avocats de Milwaukee ou de Chicago, parce qu'il n'y a pas d'avocat spécialiste des brevets au Canada qui connaisse la technologie que je suis en train de mettre au point.
Il faut qu'un grand changement se produise ici, et je ne pense pas que de forcer les chercheurs universitaires à s'occuper de la commercialisation soit la bonne façon de faire. Nous avons besoin d'un milieu — et le gouvernement doit le créer — dans lequel les entreprises novatrices ou les chercheurs universitaires qui veulent quitter le milieu universitaire et veulent se lancer dans la commercialisation — et ils sont nombreux — puissent le faire plus facilement. La solution repose en partie sur la structure fiscale, sur des mesures d'incitation et sur la capacité de fournir des complexes immobiliers à proximité des grands centres d'innovation universitaires.
Sans ces éléments, nous ne pourrons pas créer cette culture, nous pouvons continuer de creuser, de forer, de couper et de pêcher pendant les 100 prochaines années, cela ne changera pas la vie de beaucoup de nos concitoyens. Mais lorsqu'il ne restera plus rien — et ça va arriver, comme c'est arrivé au Japon, en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni —, nous allons avoir 200 ans de retard sur tous ces pays dans le domaine de l'innovation.
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Le point de départ, c'est la curiosité, bien sûr, parce qu'aucune entreprise ne voudrait mettre en marché un produit dont elle ne sait pas encore qu'il existe. C'est le rôle de la recherche fondamentale, de créer de nouveaux produits ou de nouvelles idées qui peuvent être transformés en produits dont les entreprises ne savent même pas encore qu'ils existent.
Dans mon cas, ça a été plutôt une poussée. Ça a été une poussée vers l'extérieur du laboratoire. Nous faisions de la recherche par curiosité. Nous avons montré que l'IRM à ces champs magnétiques très élevés pouvait servir à quelque chose. À ce moment-là, toutes les entreprises ont commencé à s'y intéresser de près. Au tout début, elles se contentaient d'acheter des pièces pour leurs systèmes — ces bobines radiofréquence dont j'ai parlé tout à l'heure —, jusqu'au moment où elles se sont dotées de leur propre capacité ou ont été en mesure d'investir dans des entreprises comme USA Instruments, qui avaient également acquis cette capacité.
Nous étions des chefs de file. Nous comptions parmi les quatre premiers laboratoires où l'on faisait de l'IRM à champs magnétiques ultra-élevés dans le monde, dont deux sont des laboratoires du gouvernement des États-Unis aux NIH, les National Institutes of Health, et l'autre est à l'Université du Minnesota. Nous aurions pu prendre certaines parts du marché ici, mais il n'y avait pas de récepteur pour la technologie au Canada.
Nous avons fait de notre mieux. Nous avons créé notre propre entreprise. J'ai été commis à l'expédition pendant trois ans. Je remplissais tous les formulaires d'exportation. Nous n'avons jamais vendu de produits au Canada. Nous en avons vendu au Japon, en Allemagne, aux États-Unis, en Angleterre, et un peu partout dans le monde. Évidemment, j'ai déjà un emploi à temps plein, donc, au bout du compte, il a fallu que nous mettions fin à nos activités, et les autres entreprises ont pris le relais.
Le problème est le suivant: pourquoi n'avons nous pas pu créer une vraie entreprise à partir de là? Il faut du capital. Si on ne dispose pas de capital, de capital de risque, les banques — je ne pense pas que ce soit le rôle du gouvernement. C'est le rôle des entreprises.
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Je vous remercie beaucoup de vos témoignages.
Dans chacune de vos interventions, une chose m'a frappé: en effet, il y a un manque de coordination dans la longue chaîne qui part de la recherche, passe par le développement et va jusqu'au produit final, jusqu'aux retombées autant médicales qu'économiques pour les Canadiens.
Je n'arrête pas de me dire que le Canada est dans un contexte économique très serré de compressions budgétaires. La solution facile, mais pas nécessairement appropriée, serait que le gouvernement du Canada investisse plus et donne plus d'argent à nos chercheurs et à nos institutions.
Ma question comporte deux volets. Tout d'abord, y a-t-il des initiatives à faible coût ou à coût nul qu'on pourrait mettre en oeuvre au Canada, plutôt que d'allouer de nouvelles sommes dans différents domaines de recherche-développement? Comme je l'ai mentionné, compte tenu du déficit, le but n'est pas que le gouvernement dépense plus, mais qu'il trouve des façons plus efficaces de soutenir la recherche au Canada.
Par ailleurs, si vous insistez pour parler de l'apport financier, vous pouvez peut-être nous parler des retombées ou des avantages. En effet, je crois quand même que lorsqu'on investit dans la recherche-développement, cela va nous rapporter davantage plus tard. J'aimerais que vous nous fournissiez des chiffres ou des données sur les retombées potentielles des investissements du gouvernement du Canada en recherche-développement, si vous les avez.
Je lance ma question à tous les intervenants compétents.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci au groupe de témoins passionnants de ce matin. Il a naturellement été très intéressant de vous écouter en tant qu'experts vous exprimer sur la diversité des défis et des possibilités qui s'offrent à nous.
Je suis nouvelle au sein du comité; je remplace simplement quelqu'un aujourd'hui. Je voulais poser quelques questions parce qu'il semble y avoir un fil commun avec d'autres comités auxquels je siège. Nous traitons des mêmes questions.
Certains d'entre vous ont mentionné l'absence d'une masse critique au Canada, le besoin d'investir de l'argent au Canada, la nécessité de faire preuve d'une plus grande innovation dans l'harmonisation de notre recherche avec la conception de produits et leur application. Est-ce exact?
C'est une question à laquelle il est difficile de répondre, et je vais la reformuler.
Nous l'entendons de la part de différents secteurs. Le secteur des ressources naturelles est un exemple évident. C'est intéressant pour moi de venir au Comité de la santé et de constater qu'il y a des questions similaires, des questions sérieuses, en raison, entre autres, de la situation actuelle du Canada sur le plan de la démographie et du financement.
Peut-être que chacun d'entre vous pourrait prendre quelques minutes pour en parler. Vos suggestions ont été nombreuses ce matin concernant ce que le Canada peut faire pour améliorer les choses. À propos du PARI, vous avez parlé du mode d'octroi et de dépense des fonds, d'un modèle interdisciplinaire, du montant total par habitant. C'est bien. À titre de députée du parti ministériel, c'est réconfortant pour moi que vous ne demandiez pas d'argent, mais que vous souhaitiez plutôt que les fonds soient ciblés et dépensés différemment.
Si vous aviez une baguette magique et que vous pouviez faire une chose, laquelle feriez-vous? Je vais demander à chacun de vous de répondre. Quelle est la chose que vous feriez pour transformer l'argent que nous vous versons actuellement? Vous avez déjà dit que, par habitant, c'est une somme assez considérable, mais de quelle façon l'utiliseriez-vous afin qu'elle soit plus efficace?