Premièrement, je voudrais remercier le comité de nous avoir invitées aujourd’hui. Je ne vous dirai jamais assez combien l’Agence de la santé publique du Canada est heureuse de venir échanger avec vous et vous faire connaître ses activités dans l’ensemble du pays pour lutter contre les maladies chroniques, plus particulièrement les maladies liées au vieillissement.
[Français]
Madame la présidente, honorables députés, je vous remercie de l'occasion que vous me donnez aujourd'hui de vous parler des maladies chroniques et du vieillissement de la population.
Je vous donnerai un aperçu des mesures prises actuellement par le gouvernement fédéral qui visent à promouvoir un vieillissement en santé et à alléger le fardeau croissant associé aux maladies chroniques chez les aînés du Canada.
[Traduction]
Comme nous le savons tous, la population canadienne vieillit. Le nombre de personnes âgées de 65 ans représente de nos jours 14 p. 100 de la population canadienne; ce nombre grimpera toutefois à 25 p. 100 en 2036, ce qui représentera environ 10 millions d’aînés au Canada. Comme le soulignait l’administrateur en chef de la santé publique dans son rapport de 2010 sur l’état de la santé publique au Canada, Vieillir — Ajouter de la vie aux années, les Canadiens vivent plus longtemps et se sentent profondément liés à leur collectivité. En outre, la majorité des personnes âgées se disent en bonne santé. Voilà de bonnes nouvelles.
Lorsque les Canadiens âgés quittent leur emploi rémunéré, ils continuent de jouer un rôle dans leur collectivité. Les aînés prennent manifestement des mesures pour maintenir leur santé et leur bien-être. Nous pouvons nous en réjouir, mais il y a une ombre au tableau.
Nous savons également que, bien que les Canadiens vivent plus longtemps, cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils vivent en meilleure santé. Près de 90 p. 100 des Canadiens âgés de 65 ans ou plus souffrent d’au moins une maladie ou trouble chroniques; les trois principales causes de décès sont les maladies cardiovasculaires, le cancer et les maladies respiratoires. De nombreux Canadiens souffrent de troubles chroniques, comme le diabète, les maladies cardiaques, le cancer, l’arthrite, la maladie d’Alzheimer, les maladies mentales, les maladies respiratoires ou l’obésité, et le quart des aînés sont atteints d’au moins deux de ces maladies ou troubles. C’est important de le savoir, car nous pensons souvent aux maladies chroniques dont sont affligés les aînés, mais nous ne pensons pas souvent qu’au sein de la population vieillissante du pays, des gens souffrent de plusieurs maladies en même temps. Les aînés les plus vulnérables, c’est-à-dire ceux qui sont désavantagés sur le plan économique, sont les plus à risque.
Il est clair que les maladies chroniques imposent un fardeau énorme, que ce soit à la personne elle-même, à sa famille ou aux autres aidants naturels, ou encore au système de soins de santé ou à l’économie canadienne. La majorité des cas d’hospitalisation, d’incapacité ou de mort prématurée sont liés à des maladies chroniques. Les traitements médicaux et les pertes de productivité à grande échelle liées aux maladies chroniques se traduisent annuellement par des coûts de 190 milliards de dollars pour l’économie canadienne. Cette somme comprend le coût des traitements médicaux, de même que le coût de la perte de productivité lorsque des travailleurs développent des maladies chroniques ou lorsqu’ils doivent s’occuper de leurs parents âgés ou de leurs enfants atteints de maladies chroniques
Lorsque nous examinons l’avenir des aînés, il y a de quoi être grandement préoccupé. Le taux d’obésité augmente chez les adultes en âge de travailler. Un Canadien sur six âgé de vingt ans ou plus, soit environ 4,5 millions de personnes, est obèse. Les taux de prévalence du diabète sont à la hausse. En 2006, un peu plus de 2 millions de Canadiens souffraient du diabète, alors qu’un nombre beaucoup plus élevé ignoraient qu’ils en étaient atteints. Avec l’apparition précoce des maladies chroniques, les adultes en âge de travailler sont moins en mesure de soutenir les aînés tant sur le plan personnel que sur le plan financier.
Je vous ai donné les bonnes et les mauvaises nouvelles. Permettez-moi maintenant de vous parler de ce que nous faisons pour créer des conditions propices au maintien de la santé pendant le vieillissement. C’est ce qui est de nature à vous intéresser vraiment dans le cadre de votre travail. La création de conditions favorables pour un vieillissement en santé, la prévention ou le retardement de l’apparition des maladies chroniques et la prévention des complications liées à ces maladies est une approche sensée, peu importe l’âge. J’insiste là-dessus parce que c’est l’objectif que nous visons. Nous axons nos efforts sur le maintien de la santé tout au long de la vie, y compris au cours de la vieillesse. Il faut commencer dès la naissance. Les enfants doivent avoir une alimentation saine et adopter de saines habitudes aussitôt que possible au cours de la vie, de manière à ce qu’ils aient les meilleures chances de continuer de vivre en santé et de ne développer aucune maladie chronique jusqu’à 80 ans, voire jusqu’à 90 ans et plus.
La promotion de modes de vie plus sains pendant l’enfance prépare le terrain pour le maintien d’une bonne santé et réduit le risque de maladies lorsque les personnes sont âgées. Pour ce faire, nous devons travailler étroitement avec les provinces et les territoires ainsi qu’avec les organismes non gouvernementaux et nos partenaires d’affaires pour trouver des façons de promouvoir la santé la vie durant et, bien entendu, de promouvoir la santé des aînés.
Permettez-moi de vous en dire un peu plus sur nos partenariats. Pourquoi? Les partenariats sont un sujet dont il est toujours question. Je veux vous en parler davantage parce que l’amélioration de la santé doit être vue comme une responsabilité partagée par un peu tout le monde. Ce n’est pas une responsabilité exclusive du secteur de la santé, qui doit collaborer avec divers autres secteurs, y compris le secteur de l’agriculture, puisque nous voulons de la nourriture saine, avec le secteur du transport, puisque nous voulons que les gens puissent employer en toute sécurité le transport actif pour se déplacer dans leur milieu, tout en favorisant leur santé. Le secteur du sport et des loisirs doit être un partenaire clé dans cette optique. Bien entendu, le secteur de la santé doit être présent, mais je n’insisterai jamais assez sur l’importance de ce que nous appelons la collaboration multisectorielle si nous souhaitons vraiment faire des progrès en matière de santé.
L’engagement qui vise à aider tous les Canadiens à vivre plus sainement est illustré clairement par l’adoption d’une déclaration très importante, soit la Déclaration sur la prévention et la promotion, qui a été avalisée par tous les ministres de la Santé du Canada l’automne dernier. Cette déclaration inaugure une ère de collaboration sans précédent entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires pour favoriser la santé.
Cette déclaration établit des principes d’une très grande importance pour comprendre que la promotion de la santé est l’affaire de tout le monde et que la prévention fait partie des traitements. Donc, nous voulons que les services de santé soient disponibles dans notre pays lorsque nous en avons besoin et nous voulons aussi que ces services mettent l’accent sur la prévention. En prévenant le diabète, on prévient également les maladies cardiovasculaires. En tant que Canadiens, nous devons donc individuellement intégrer davantage la prévention comme norme, dans nos esprits. Mais nous devons aussi l’intégrer dans notre façon de bâtir nos milieux de vie, dans notre façon de travailler et dans le choix de nos activités de loisir, de manière à adopter un mode de vie sain et viable à long terme.
À l’échelle fédérale, nous travaillons en étroite collaboration en ce qui concerne les aînés. Je veux revenir à la question des aînés pour une minute. Le Conseil national des aînés, créé en 2007, donne des conseils sur les enjeux et les possibilités d’aujourd’hui et de demain concernant le mieux-être et la qualité de vie des aînés. Ce conseil relève de la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences ainsi que de la ministre de la Santé. C’est un mécanisme qui donne l’occasion aux aînés canadiens de participer aux discussions sur les politiques et de se prononcer sur les solutions que propose le gouvernement pour régler les problèmes de santé et aider les aînés à rester actifs et en santé.
Chacun sait que la contribution des aînés à l’élaboration de solutions innovatrices et efficaces est essentielle. C’est par l’entremise de l’Initiative des collectivités-amies des aînés que le Canada s’emploie à promouvoir un vieillissement actif et en santé. Cette initiative consiste à faire participer les personnes âgées à la planification et à la création de leurs propres collectivités pour en faire des lieux où elles peuvent vivre et s’épanouir de façon plus saine et plus sûre.
C’est une approche qui suscite l’enthousiasme tant au Canada qu’à l’étranger. Depuis sa mise en oeuvre au Canada en 2006, plus de 560 collectivités ont pris des mesures pour rendre leurs collectivités plus conviviales pour les aînés, ce qui signifie plus accessibles et plus sécuritaires pour eux. Ces collectivités ont mis les aînés au coeur des discussions sur les politiques pour rendre les milieux de vie mieux adaptés au vieillissement.
Nous avons également adopté une autre mesure importante pour lutter contre les maladies chroniques associées au vieillissement, mesure qui consiste à combler les lacunes au chapitre des connaissances en investissant dans la recherche visant à résoudre les problèmes concrets qu’affrontent les personnes, les familles et les collectivités. Par exemple, nous avons investi 15 millions de dollars sur 4 ans dans l’Étude nationale de la santé des populations relative aux maladies neurologiques, qui est réalisée en collaboration avec les Organismes caritatifs neurologiques du Canada, au nombre de 18, dans le but d’enrichir les connaissances sur les maladies neurologiques au pays. Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’en réalité, nous sommes mal informés sur le nombre de Canadiens souffrant de maladies neurologiques. Cette étude vise à combler cette lacune, mais ne se limite pas à un dénombrement des personnes atteintes. Elle vise aussi à cerner les conséquences des maladies neurologiques sur la vie personnelle des gens et sur la société en général, au Canada. Nous voulons savoir ce dont les familles et les fournisseurs de soins ont besoin pour améliorer la qualité des soins et la qualité de vie des gens, parmi les Canadiens souffrant des maladies neurologiques.
Il est certain que la maladie d’Alzheimer et les autres formes semblables de démence sont des maladies importantes dans le portrait global des maladies neurologiques, tout comme la maladie de Parkinson et l’épilepsie, mais il existe également une myriade d’autres maladies neurologiques que les gens ne voient pas autour d’eux. Mais lorsqu’on rassemble plusieurs organismes caritatifs s’occupant de maladies neurologiques et qu’ils commencent à échanger de l’information sur les effets concrets de ces maladies, on constate qu’il y a des points communs. On se met à comprendre les besoins auxquels les pouvoirs publics peuvent commencer à apporter des solutions en partenariat avec les organismes caritatifs et le secteur privé.
Nous en sommes à la troisième année dans la réalisation de cette étude, autour de laquelle nous sommes parvenus, selon moi, à un degré sans précédent de convergence en réunissant quantité de chercheurs de talent et en suscitant une participation importante du public. Cette étude nous permettra de savoir avec beaucoup de précision quels investissements nous devons faire pour améliorer la qualité de vie des Canadiens atteints de maladies neurologiques. Lorsqu’on pense à la maladie d’Alzheimer, aux autres formes de démence et au vieillissement de la population, on se rend compte que nous avons un besoin urgent de cette information pour répondre aux besoins qui s’annoncent.
Les Instituts de recherche en santé du Canada, qui constituent notre principal instrument de financement de la recherche en santé, dirigent l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, qui porte sur la santé, mais aussi sur les questions sociales et économiques qui toucheront les Canadiens âgés de 45 à 85 ans au cours des 20 prochaines années. Les données recueillies dans le cadre de ce projet orienteront les décisions et les activités à venir en matière de prévention, de soins de santé et de soutien social.
Parallèlement aux efforts déployés pour enrichir le bagage de connaissances, nous travaillons aussi avec divers partenaires afin de favoriser un vieillissement en santé et de prévenir les maladies chroniques. Pour promouvoir la santé mentale, nous soutenons les efforts que déploie la Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées en vue d’élaborer, à l’intention des praticiens, des lignes directrices nationales fondées sur des preuves qui facilitent grandement l’évaluation, le diagnostic et le traitement des problèmes de santé mentale chez les aînés, notamment la prévention du suicide. En accordant une grande attention à cette question et en outillant les praticiens sur le terrain, nous sommes capables de faire de grands progrès en matière de prévention des maladies, d’amélioration des traitements et de compréhension des difficultés vécues par nos aînés.
Nous investissons dans des partenariats importants pour favoriser le vieillissement en santé, en misant notamment sur l’inclusion sociale, l’autonomie, la qualité de vie et la prévention des maladies chroniques et en gardant les aînés en contact avec leur milieu de vie.
À l’échelle nationale, des stratégies importantes pour atteindre ces objectifs sont appliquées. Citons par exemple le Partenariat canadien contre le cancer, la Commission de la santé mentale du Canada, la Stratégie canadienne du diabète, la Stratégie canadienne de santé cardiovasculaire et le Cadre de travail national sur la santé pulmonaire.
Permettez-moi de vous dire brièvement quelques mots sur le Partenariat canadien contre le cancer, où l’on se consacre non seulement à la lutte contre le cancer, mais également à la lutte contre les maladies chroniques en général. C’est un partenariat unique au Canada, qui suscite de l’intérêt un peu partout dans le monde en raison de l’approche prise. Le gouvernement du Canada fournit 250 millions de dollars sur cinq ans pour financer ce partenariat important.
Il s’agit de mobiliser les gens. Je suis certaine que, dans vos circonscriptions et au cours de vos voyages, vous avez l’occasion de découvrir de petits trésors d’innovation. Je suis certaine que vous souhaiteriez que cette innovation soit mieux coordonnée à l’échelle nationale, ce qui pourrait donner de merveilleux résultats.
Voilà ce que nous essayons de réaliser avec le partenariat. On repère des îlots d’innovation, comme on les appelle parfois, et on fait appel aux partenariats pour répandre les innovations à plus grande échelle. Étant donné que les partenariats sont établis directement avec les provinces et les territoires, ces derniers peuvent dès le départ se demander comment ils pourraient appliquer une solution donnée dans les services qu’ils ont la responsabilité de fournir, de manière à hausser la qualité des services, pour que les Canadiens puissent profiter partout au pays des innovations qui voient le jour localement.
Je vous invite à suivre le travail réalisé dans le cadre du Partenariat canadien contre le cancer. On en voit déjà les effets tangibles, et je pense qu’on en verra encore beaucoup d’autres dans les années à venir puisque des projets de recherche intéressants seront entrepris. Le Partenariat constitue le plus grand groupe canadien d’étude des facteurs de risque liés aux maladies chroniques. Les gens du milieu des services sociaux et du milieu des soins de santé unissent leurs forces autour de projets importants d’innovation et de prévention. Les discussions relatives aux politiques sur les soins de fin de vie et les soins palliatifs s’en trouvent stimulées.
Selon nous, la santé publique, dans le contexte d’une population vieillissante, nous donne l’occasion de passer à l’action. Il faut adopter une approche qui met à contribution l’ensemble de la société. C’est peut-être du jargon à vos yeux, mais c’est vrai. Il y a deux ou trois semaines, lors de la réunion des Nations Unies sur la prévention et le traitement des maladies chroniques, le monde entier a discuté de la prévention des maladies chroniques. Les dirigeants des divers pays, y compris notre ministre de la Santé, ont discuté des possibilités de collaboration et des enseignements que chaque pays peut tirer de l’expérience des autres pays dans la lutte contre les maladies chroniques.
Les pays en voie de développement ont parlé du double problème de la malnutrition et de l’obésité qu’ils doivent résoudre. Il était assez émouvant d’entendre ces pays parler des problèmes qu’ils rencontrent dans leur lutte pour avoir accès à des médicaments abordables et pour faire de la prévention, dans un contexte où ils doivent nourrir leur population, mais où également des enfants sont obèses parce qu’ils ne mangent pas sainement.
Cette réunion de l’ONU a mis en évidence le fait que de nombreux secteurs doivent unir leurs efforts pour résoudre ce problème social. J’insiste encore une fois pour dire que le problème ne concerne pas uniquement le secteur de la santé. Ce secteur fait partie de la solution, mais il nous faut une approche englobant toute la société pour rester en santé, s’aider les uns les autres à rester en santé et mettre en oeuvre des programmes qui créent de bonnes conditions sanitaires. Voilà une norme que nous devrons dorénavant avoir à l’esprit.
Bien que nous ayons réussi à prolonger l’espérance de vie des Canadiens, il est important de se souvenir que, ce qui importe, ce n’est pas tant la durée que la qualité de la vie. C’est grâce aux partenariats visant à favoriser le maintien de la santé pendant le vieillissement et à retarder le déclenchement des maladies chroniques que nous continuerons à faire des progrès dans l’amélioration de la santé et du bien-être des aînés au Canada.
Je termine ici et je vous remercie de m’avoir écoutée. Je serai heureuse de participer à la discussion qui suivra et d’entendre vos idées.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout d'abord, je remercie la directrice générale d'être venue témoigner aujourd'hui. Comme bon nombre d'entre nous sont nouveaux au Comité de la santé, il nous est très utile d'avoir un aperçu de ce genre de votre travail. Je vous remercie beaucoup de votre exposé; j'ai trouvé que vous avez parlé très franchement et que vous nous avez donné beaucoup d'information
Je crois que, dans mes questions et mes observations, je ne vais pas m'attarder tant sur les maladies chroniques elles-mêmes que sur les aspects connexes. J'ai été frappée d'apprendre que les traitements médicaux et le fardeau économique de ces maladies représentent 190 milliards de dollars par année. Je sais que, la semaine dernière, un certain nombre d'entre nous ont rencontré des représentants des Organismes caritatifs neurologiques du Canada et ont eu des discussions très fructueuses. Ce qui m'a vraiment frappée, ce sont les conséquences de ces maladies, l'Alzheimer, par exemple, pour les aidants naturels.
Il me semble qu'on s'intéresse surtout aux aspects liés aux soins actifs, les coûts hospitaliers par exemple, alors qu'il est si important d'examiner aussi les coûts dont nous venons de parler et notre manque d'action. Il est très alarmant d'entendre ce chiffre de 190 milliards de dollars. Pourtant, ceux que l'on appelle les « aidants naturels », les membres de la famille qui doivent laisser leur travail pour s'occuper de leurs parents vieillissants — ceux qui font partie de la « génération sandwich » — sont un enjeu énorme dans notre société. Je me demande si l'étude longitudinale dont vous parlez porte sur cet aspect en particulier. Quels sont les coûts attribuables au manque de soins adéquats de longue durée, à l'absence d'une assurance-médicaments adéquate et à notre inertie du fait que l'on se préoccupe principalement des soins actifs? Quels sont les coûts réels?
Je sais que le président sortant de l'Association médicale canadienne, qui travaille maintenant à l'hôpital d'Ottawa, le Dr Turnbull, a fait une comparaison fort éloquente entre le coût d'un lit de soins actifs et celui d'un lit de soins de longue durée — et cela, pour quelqu'un qui a besoin d'être soigné dans un établissement de santé, pas même pour une personne âgée qui ne vit plus chez elle.
J'aimerais savoir si, dans le cadre de cette étude longitudinale, les chercheurs se penchent sur cet aspect. À quelle fréquence produisent-ils un rapport? Si l'étude s'échelonne sur 20 ans, ils doivent en produire un régulièrement. Quand le prochain rapport devrait-il être publié?
De plus, pourriez-vous nous donner un exemple d'un pays qui, selon vous, déploie des efforts remarquables dans le domaine des maladies chroniques et dont nous devrions essayer de nous inspirer?