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Bon retour, chers collègues. Bienvenue à la 26
e séance du Comité de l'agriculture. Nos allons parler d'innovation et de compétitivité dans le domaine agricole.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. De CropLife Canada, nous accueillons Dennis Prouse, vice-président des Affaires gouvernementales, et Stephen Yarrow, vice-président, Biotehnologie. De plus, de Genome Prairie, à Saskatoon, en Saskatchewan, Reno Pontarollo, président et premier dirigeant, et Daniel Ramage, directeur des communications, comparaîtront par vidéoconférence.
Je vous remercie tous de prendre le temps de comparaître aujourd'hui
Je vais commencer par nos témoins participant par vidéoconférence de la Saskatchewan. Vous disposez de sept minutes.
Merci
:
Merci, monsieur le président, et merci, mesdames et messieurs, les membres du comité de me permettre de parler de l'importance de l'innovation et de la compétitivité dans le domaine agricole au Canada.
Genome Prairie constitue l'un des six centres régionaux du Canada qui développent, financent et font la promotion de la génomique dans de nombreux secteurs économiques. Étant situé en Saskatchewan et au Manitoba, Genome Prairie déploie beaucoup d'efforts dans le domaine de la génomique agricole, et aide des équipes de recherche universitaires et privées à appliquer cette approche à leurs défis et à leurs projets. Genome Prairies considère que les partenariats public-privé sont un puissant modèle à suivre.
Je vais me contenter de dire que la génomique est une forme de génétique alimentée par ordinateur dont le débit de traitement est rapide et élevé, qui accélère la recherche et le développement. Beaucoup de gens croient qu'elle constitue la plus importante innovation biologique qui soit. La génomique change notre manière de penser aujourd'hui et changera la manière dont nous vivrons demain.
Je vais utiliser la métaphore des communications sans fil pour mettre en lumière l'impact et le progrès de la génomique au cours des dernières années. Comparez les postes émetteurs-récepteurs et le téléphone cellulaire d'il y a dix ans au téléphone intelligent d'aujourd'hui, qui est essentiellement un ordinateur portable que tout le monde utilise.
Il a fallu environ 60 ans pour que les communications mobiles évoluent au point de passer d'une innovation à un outil courant. De la même façon, la génomique a évolué d'une approche scientifique novatrice à une technologie courante. On peut dire que tout a commencé par le projet du génome humain en 1986. Quand ce projet a été achevé en 2003, selon les estimations, les fonds publics qui y avaient été investis s'élevaient à 3 milliards de dollars.
Aujourd'hui, nous pourrons bientôt déterminer la séquence d'un génome humain en quelques heures, à un coût de moins de 1 000 $. La technologie et le prix abordable de la génomique ont évolués plus rapidement que les télécommunications. En moins de 20 ans, cette science est passée d'une innovation servant à la recherche dans le domaine de la santé à un outil concurrentiel dans le secteur de l'agriculture.
À l'heure actuelle, l'innovation dans le secteur de l'agriculture ne dépend pas de la science elle-même, mais plutôt de la manière dont la technologie de la génomique est appliquée. Par exemple, Genome Prairie soutien les projets de recherche en génomique sur le blé, le seigle, le canola et le lin — soit nos principales cultures.
Au début de notre projet sur le lin, nous avions planifié de déterminer la séquence d'une seule variété de lin, à titre de référence. Quatre ans plus tard, nous avions déterminé la séquence de toutes les variétés essentielles de lin dans le monde — les 400 souches. Cela aide les sélectionneurs de lin à déterminer les caractéristiques que devraient avoir les variétés futures.
Notre projet sur le seigle a mené à l'approbation de cultiver des variétés hybrides de seigle en Amérique du Nord. Le rendement de ces variétés est de 30 à 40 % supérieur à celui des variétés précédentes. Cela rend les agriculteurs plus compétitifs.
L'industrie laitière au Canada est un chef de fil et applique la génomique aux programmes de sélection. La contribution du Canada sur le plan de la détermination de la séquence du génome bovin en 2004 a donné lieu à un changement révolutionnaire dans la méthode de sélectionner des bovins laitiers et a doublé l'exactitude de l'accouplement de ceux-ci. Sur le plan économique, l'évaluation génétique fondée sur la génomique dans l'industrie laitière a augmenté les revenus de 180 millions de dollars par année. En 2010, le Canada a exporté du matériel génétique de souche laitière d'une valeur de plus de 100 millions de dollars dans 98 pays. Par ailleurs, le Canada occupe 20 % du marché mondial du sperme de taureau.
L'application de cette approche novatrice dans les secteurs de l'élevage du bétail, du porc et de la volaille est aussi en cours de développement, et deviendra bientôt une pratique concurrentielle courante.
Je vais maintenant vous parler de la manière dont nous investissons dans le domaine de la R-D au Canada, et de la manière dont c'est lié à la stimulation de l'innovation et à la compétitivité dans notre secteur agricole.
Il y a moins de deux semaines, un article publié dans le Western Producer critiquait la façon dont les fonds publics destinés à l'agriculture sont alloués. En matière de R-D, les investissements à court terme, à faible risque et axés sur les étapes clés sont choses courantes dans ce secteur. Nous considérons que, à long terme, cette pratique freine l'innovation et entrave la compétitivité.
Au cours des années 1970, quand deux équipes de chercheurs visionnaires ont commencé à chercher des façons créatives de récolter de nouvelles cultures dans les prairies canadiennes, ils n'essayaient pas de changer le monde. Ils s'efforçaient seulement d'être novateurs et de penser à long terme. Leurs projets, qui se sont étalés sur une dizaine d'années, ont donné lieu à une industrie du canola qui génère 20 milliards de dollars par année et ont fait de la Saskatchewan le plus gros producteur et exportateur mondial de lentilles.
Ces deux importantes réalisations ont été possibles parce que les équipes de recherche bénéficiaient d'un financement stable, programmatique et à long terme. Par conséquent, je soutiens que nous devrons réexaminer les modes de financement public de notre secteur agricole si nous aspirons à réaliser nos objectifs strates, à accomplir d'importantes percées et à demeurer compétitifs sur la scène mondiale.
Enfin, il faudra un écosystème novateur pour atteindre notre plein potentiel. Je cède donc la parole à mon collègue, M. Daniel Ramage, pour vous en parler et clore notre exposé.
Je vais simplement poursuivre dans la même veine que le Dr Pontarollo sur cet écosystème d'innovation. Je vais aborder brièvement l'éducation et l'importance de la communication en agriculture.
Les législateurs comme les dirigeants d'entreprises et les membres du grand public doivent constamment prendre des décisions difficiles relatives à la biotechnologie agricole, d'où l'importance de l'éducation, pour que ces décisions se fondent sur des faits scientifiques plutôt que sur des mythes, des idées préconçues ou de la désinformation.
Dernièrement, Ipsos Reid a réalisé un sondage d'opinion publique pour le BioAccess Commercialization Centre, à Saskatoon, afin de sonder le public sur sa perception des technologies de génie génétique. Les résultats montrent vraiment la confusion qui règne et la grande incompréhension de ses technologies par les consommateurs canadiens.
La majorité des répondants interrogés croyaient que notre volaille, nos fraises et d'autres produits étaient génétiquement modifiés, alors que ce n'est pas le cas. Cela fait ressortir l'un de nos grands défis pour stimuler l'innovation et la compétitivité, puisqu'il est évident que si le public ne comprend pas la valeur de la biotechnologie, nous aurons bien du mal à réaliser des progrès sur le plan de l'innovation et de la compétitivité.
Chez Génome Prairie, nous investissons beaucoup en éducation et en sensibilisation, mais il est clair qu'il faut en faire beaucoup plus. Il faut renforcer le système canadien d'innovation en aidant le public à mieux comprendre la réalité et en gagnant son appui. Nous recommandons par conséquent la mise en oeuvre de projets étoffés de sensibilisation et de communication fondés sur la science pour que le public ait accès à l'information dont il a besoin pour prendre les décisions fondées sur des faits plutôt que sur de la fiction. C'est primordial pour que la force et les promesses de la R-D se réalisent et contribuent à améliorer l'innovation et la compétitivité du secteur agricole canadien.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître ici aujourd'hui.
Comme je l'ai dit, je suis accompagné de Stephen Yarrow, notre vice-président, biotechnologie. Le Dr Yarrow est ici pour répondre à toutes les questions difficiles.
CropLife Canada est l'association commerciale qui représente les fabricants, les concepteurs et les distributeurs d'innovation phytologique, y compris dans le domaine des produits antiparasitaires et de la biotechnologie végétale, utilisés en agriculture, en milieu urbain et dans le secteur de la santé publique. Nous sommes déterminés à protéger la santé humaine et l'environnement. Nous sommes convaincus de l'importance de stimuler l'innovation par la recherche continue.
Notre mission consiste à permettre à l'industrie des sciences végétales de faire profiter les agriculteurs et le public des avantages de ces technologies. Ces avantages se manifestent sous diverses formes, y compris par l'augmentation des exportations de produits agricoles, la création d'emplois, le renforcement de l'économie rurale et l'accroissement des recettes fiscales pour les gouvernements. L'augmentation de la production attribuable aux produits de protection des cultures et à la biotechnologie végétale génère chaque année une activité économique supplémentaire de 7,9 milliards de dollars pour les agriculteurs producteurs de plantes de grande culture, de fruits et de légumes au Canada. Environ 65 % du surplus alimentaire du Canada peut être directement attribué à une augmentation du rendement découlant des pratiques d'agriculture modernes, comme l'utilisation de produits de protection des cultures et de la biotechnologie. Par exemple, l'industrie canadienne du canola a vu son rendement augmenter de 20 % entre 2000 et 2009. Cette augmentation est largement attribuable aux améliorations génétiques. Le rythme de l'innovation dans l'industrie est en croissance. À l'échelle mondiale, les entreprises membres de CropLife Canada investissent environ 11 % dans les activités de R-D, soit environ le même pourcentage que dans l'industrie pharmaceutique.
Cependant, ce type d'innovation et de croissance dépend entièrement du maintien de la forte tradition consistant à appliquer une réglementation fondée sur des principes scientifiques à l'échelle fédérale. Le Canada mise sur l'innovation et le commerce pour assurer sa prospérité et sa croissance. Nos membres oeuvrent au sein d'une industrie réglementée et ils doivent être assurés que c'est la rigueur scientifique, et non les caprices politiques, qui a le dernier mot dans leur milieu.
Nous avons de la chance, car à l'heure actuelle, les activités des organismes de réglementation du ministère de la Santé, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, sont clairement fondées sur des principes scientifiques. Nous sommes satisfaits de l'orientation générale de la réglementation fondée sur des principes scientifiques à l'échelle fédérale et nous estimons que bien d'autres pays devraient suivre l'exemple du Canada. Toutefois, la réglementation fondée sur des principes scientifiques est de plus en plus menacée. Des groupes militants en désaccord avec les résultats de ce type de réglementation aimeraient qu'elle soit remplacée par une réglementation axée davantage sur des questions politiques, sociales et économiques, comme c'est le cas dans l'Union européenne. Nous devons expliquer très clairement les conséquences qu'un modèle de ce genre pourrait entraîner pour le Canada.
À l'heure actuelle, l'Europe est le plus grand importateur de produits alimentaires par habitant. La production d'aliments en Europe diminue, car on refuse de donner aux agriculteurs les outils dont ils ont besoin pour accroître leur rendement et cultiver de nouvelles variétés. L'approbation des produits de biotechnologie végétale accuse plus de 35 ans de retard; même si ces produits ont déjà été approuvés sur le plan de la sécurité, ils sont en attente d'une approbation politique dans l'Union européenne. Comme on peut s'y attendre, chaque geste a des conséquences. En 2012, une de nos entreprises membres a fermé toute sa division de phytologie en Allemagne pour l'installer à Raleigh, en Caroline du Nord, soit dans le « triangle de la recherche ». L'an dernier, une autre entreprise a annoncé qu'elle retirait toutes ses demandes d'approbation en suspens visant à cultiver de nouvelles variétés de plants génétiquement modifiés en Europe compte tenu de la diminution des chances que ces demandes soient un jour examinées.
Cependant, il faut souligner que l'Europe figure parmi les plus grands acheteurs mondiaux de céréales issues de la biotechnologie et qu'elle importe chaque année plus de 30 millions de tonnes métriques d'aliments génétiquement modifiés pour l'industrie des productions animales. Par conséquent, l'Europe profite encore des plants génétiquement modifiés, mais sans profiter des avantages de l'innovation qu'ils nécessitent. Voilà pourquoi il importe tant que le gouvernement fédéral continue de défendre la réglementation fondée sur des principes scientifiques à l'échelle internationale, mais aussi, de plus en plus, à l'échelle nationale. Il s'agit de la pierre angulaire de l'innovation et d'une composante fondamentale de l'agriculture moderne. C'est également essentiel à notre réussite sur le plan commercial.
La prospérité économique du Canada est étroitement liée au maintien et à la croissance des marchés extérieurs. Les perspectives emballantes qui se dessineront donneront au gouvernement du Canada la possibilité d'améliorer le commerce international en agriculture. Pendant que le Canada poursuit sa recherche d'occasions commerciales optimales, il est important que tous les accords commerciaux comportent des dispositions visant à harmoniser la limite maximale des résidus de pesticides fondée sur des données scientifiques afin que nos agriculteurs puissent continuer d'utiliser les pesticides les plus récents sans craindre une barrière non tarifaire dans les pays important leurs produits.
CropLife Canada appuie fermement l'entente commerciale Canada-Union européenne, et les dispositions de l'accord sur la biotechnologie signé récemment sont une source d'encouragement. L'industrie mondiale de la protection des cultures se préoccupe toutefois grandement du cadre de réglementation de l'Union européenne concernant les produits de protection des cultures, qui éloigne le processus d'enregistrement des pesticides d'un système de réglementation fondé sur des principes scientifiques. Cela aura une incidence non seulement sur le commerce de pesticides, actuel et futur, mais aussi sur le commerce des aliments, des aliments du bétail et des semences dont la production comportait l'utilisation de ces pesticides. L'UE n'a absolument aucune tolérance en ce qui a trait à l'importation de ces produits, de sorte que la présence d'une teneur négligeable de produits ne présentant aucun danger pourrait empêcher l'entrée de cargaisons dans les pays de l'UE.
L'application de critères d'exclusion fondés sur les risques est susceptible d'entraîner des répercussions négatives et lourdes de conséquences sur le commerce mondial. Cette façon de faire contrevient à l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires de l'Organisation mondiale du commerce, dont l'UE est signataire. Nous nous inquiétons des répercussions de cette mesure sur les agriculteurs canadiens.
Chez nous, l'existence d'une réglementation juste, efficace et moderne est fondamentale pour assurer la capacité concurrentielle du Canada à l'avenir, non seulement celle du secteur de l'agriculture du Canada par rapport à celui d'autres pays, mais aussi au sein des sociétés multinationales qui choisissent d'investir au Canada. Les systèmes de réglementation prévisibles, efficaces et fondés sur des principes scientifiques contribueront à la compétitivité et continueront d'attirer des investissements au Canada. Les améliorations découlant de l'initiative de modernisation de la réglementation actuelle de l'ACIA et la sauvegarde de la réputation du Canada à titre de pays où les approvisionnements alimentaires figurent parmi les plus sûrs au monde seront fondamentales pour conserver les investissements au Canada et pour en attirer de nouveaux. Si l'on devait signaler l'aspect du paysage réglementaire actuel canadien causant le plus de problèmes à nos membres, ce serait le coût exagéré du programme de réglementation des aliments du bétail, car il se rapporte aux végétaux comportant de nouveaux caractères ou aux nouveaux aliments, soit des produits résultant de la culture moderne des végétaux.
La protection de la propriété intellectuelle est essentielle pour récompenser l'innovation. Il faut compter de 7 à 13 ans pour qu'un nouveau caractère ou un ingrédient actif d'un produit antiparasitaire découvert en laboratoire puisse être enregistré et utilisé sur le terrain. Pour les entreprises, le coût de chaque nouveau produit peut s'élever jusqu'à 150 millions de dollars dans le cas des produits modernes d'amélioration des plantes et jusqu'à 250 millions de dollars ou plus dans le cas des nouveau pesticides. Pour que l'économie canadienne poursuive sa croissance et que le Canada devienne un centre d'excellence dans économie du savoir, le soutien de la propriété intellectuelle, la protection conférée par un brevet et la protection des données réglementaires doivent être solides.
Pour conclure, monsieur le président, l'industrie phytologique canadienne peut être fière d'encourager et de faciliter depuis longtemps l'innovation, ce qui a procuré des avantages immenses aux agriculteurs, aux consommateurs et à l'environnement. Le milieu actuel de l'innovation du Canada est très bon par rapport à celui d'autres pays. Cependant, le gouvernement fédéral a différentes occasions de procéder à un examen de la réglementation et de prendre des mesures relatives à l'harmonisation pour veiller à réduire au minimum le caractère normatif de la réglementation. Nous appuyons la nécessité d'une réglementation visant à protéger le public et à assurer sa confiance à l'égard de l'innocuité de nos produits. Parallèlement, le gouvernement doit absolument comprendre l'utilité d'une réforme réglementaire pour l'établissement d'un climat favorable à l'innovation et à l'investissement.
De façon générale, le gouvernement fédéral doit défendre avec vigueur la réglementation fondée sur des principes scientifiques. La capacité de notre industrie à titre de moteur de l'innovation et de la croissance en dépend entièrement.
Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de faire valoir nos points de vue, monsieur le président. Je serai heureux de répondre à toutes les questions des membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Prouse et monsieur Yarrow, je pense que nous nous voyons assez souvent. Ce n'est pas la première fois que vous comparaissez devant le comité depuis quelques semaines, je dirais.
J'ai quelques questions à poser aux représentants de Genome Prairie.
Je pense que c'est la première fois que je vous vois au comité. Vous nous avez parlé beaucoup de vos accomplissements, des innovations et de tout le travail que vous faites pour améliorer le rendement du blé et du seigle — je crois que vous avez parlé de 30 ou de 40 %. Vous avez même parlé de génomique laitière. C'était il y a deux ans, si je ne me trompe pas, que j'ai eu la chance de visiter le Centre d'insémination artificielle du Québec, où nous avons beaucoup parlé de Starbuck et de tout le travail réalisé grâce à l'insémination artificielle en génétique bovine.
Pourriez-vous s'il vous plaît nous parler un peu plus de la façon dont le gouvernement fédéral pourrait stimuler l'innovation, d'après vous, et du genre de recommandations que vous aimeriez voir émaner des travaux de ce comité?
Je ne sais pas vraiment par où commencer.
Si l'on prend la culture de végétaux au Canada, il y a les plantes de grande culture, comme le canola, le soja et le maïs, qui sont de grands succès. Ces cultures bénéficient tellement de la recherche en biotechnologie des végétaux qu'environ 90 à 95 % — selon la méthode calcul — des variétés cultivées aujourd'hui profitent des avantages de la biotechnologie des végétaux. Autrement dit, les agriculteurs choisissent ces variétés au détriment des autres. La raison en est que ces variétés offrent un rendement supérieur aux variétés antérieures grâce à un meilleur contrôle herbicide (parce que si l'on n'a pas le dessus sur les mauvaises herbes dans les champs, les variétés cultivées vont étouffer et le rendement, chuter). Il y a aussi le contrôle insecticide, particulièrement pour le maïs, avec les variétés Bt.
En ce sens, nous considérons que c'est un grand succès. Ce succès se fonde sur la combinaison de différents caractères dans les variétés ciblées — dans l'industrie, on parle de « l'empilement » des caractères — pour offrir plus de choix encore aux agriculteurs.
Pour ce qui est de nos succès futurs, je ne sais pas si vous avez posé la question, mais si l'on jette un coup d'oeil à ce que l'avenir nous réserve, ce n'est à notre avis que la pointe de l'iceberg. Pour revenir à ce que nos collègues de Genome Prairie disaient sur la génomique, la sélection assistée par marqueurs et les autres technologies nous permettant de créer de nouvelles caractéristiques dans les plantes vont nous permettre d'accélérer la création de nouvelles variétés et d'élargir l'éventail des nouveaux caractères que nous pourrons intégrer à différentes variétés, pour aller bien au-delà de la lutte antiparasitaire et herbicide. Je crois que tout bientôt, nous allons réussir à accroître la tolérance à la sécheresse, un aspect particulièrement important dans certaines régions du pays pour le maïs.
Plus tard, dans peut-être 5 à 10 ans, nous allons commencer à voir apparaître des caractères présentant un intérêt direct pour les consommateurs, pour la réduction des allergènes, l'adaptation des profils huileux, etc. En fait, c'est déjà le cas pour le canola.
J'espère avoir répondu à votre question.
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Oui. Nous en sommes reconnaissants. Merci.
Génome Canada a reçu 65 millions de dollars pour le financement de projets à venir. De ce montant, environ 30 millions de dollars ont été consacrés à un projet qui sera lancé au cours des prochains jours, qui a pour titre « Nourrir l’avenir ». Le financement visera l’agroalimentaire, l’aquaculture et les pêches. Le financement est partagé, et ne vise pas seulement l’agriculture et les animaux d’élevage. Les pêches et l’aquaculture sont également visées.
Une partie de ces fonds servira à un concours qui sera annoncé l’année prochaine et qui vise les ressources primaires : l’énergie, l’exploitation minière et la foresterie. Ce seront tous des projets de trois à cinq ans, avec de grands consortiums. Je crois que le plus important projet vaudra 10 millions de dollars. Génome Canada y investira 3 millions de dollars. Les six autres millions de dollars proviendront d’une contribution de contrepartie, des provinces ou de l’industrie privée, ou d’autres comme les partenaires internationaux, etc.
C’est donc la nature du financement. C’est un financement à très faible risque, pour des projets à très faible risque, axé sur les jalons. Il ne s’agit en aucun cas d’un financement que l’on pourrait juger risqué.
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Les libéraux devraient avoir deux fois plus de temps de toute façon, parce que nos questions sont meilleures.
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leur présence.
Monsieur Pontarollo, je reviens à vous. En ce qui a trait à la possibilité pour le Canada de produire des aliments pour le reste du monde, en raison des changements climatiques et du goût des consommateurs asiatiques — qui sont de plus en plus nombreux — pour nos produits, je crois que vous avez parlé de vos possibilités d'avenir. Comment peut-on en tirer profit? D'autres pays comme le Brésil, l'Argentine ou l'Australie nous feront concurrence, et je suis certain qu'ils investissent eux aussi dans leurs industries.
Je m'intéresse beaucoup à ce que vous avez dit au sujet de la stratégie décennale, du maintien d'une longueur d'avance et de l'investissement dans les projets qui nous élèveront au rang des principaux fournisseurs du monde et du Canada également.
Pourriez-vous nous donner des précisions à ce sujet? Je ne sais pas si vous pouvez nous parler des projets que vous aimeriez voir naître au cours des 10 prochaines années ou de la façon dont vous structureriez les partenariats. Si nous produisions certaines cultures en prévision des changements climatiques et pour les consommateurs, comment ferions-nous pour être au premier rang mondial dans 10 ans?
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D'abord, j'aimerais défaire un mythe au sujet du rôle du Canada pour nourrir la planète. En réalité, nous produisons un très faible pourcentage de la production mondiale. Nous avons un avantage de taille: nous exportons environ 80 % des aliments que nous produisons. Ce sera probablement toujours le cas, même avec la croissance de la population, étant donné l'augmentation du rendement de notre production de cultures et d'élevage.
En ce qui a trait à notre positionnement au cours des prochaines années, M. Yarrow a parlé d'un rendement accru en raison de la génétique, et nous pouvons nous attendre à ce genre d'amélioration progressive pendant un certain temps. Il pourrait vous en parler plus en détail.
Lorsque vous parlez des projets à long terme sur 10, 15, 20 ou 25 ans comme celui du canola — ou comme l'était l'industrie des lentilles, puisqu'il y a une trentaine d'années, on ne plantait pas de lentilles en Saskatchewan, et nous sommes maintenant le plus grand producteur de lentilles au monde —, ces projets ont une plus grande incidence.
L'introduction de technologies comme l'apomixie dans les systèmes de reproduction changerait la donne. Le blé fixateur d'azote changerait la donne. Certaines recherches sont faites à cet égard, mais elles prennent du temps avant de porter des fruits. Ce sont les projets auxquels je pense lorsque vous parlez de long terme.
Il faut établir les partenariats appropriés, avec les meilleurs. Pour nos projets sur le lin et le blé, nous nous associons à certaines entités aux États-Unis et en Inde. Les partenariats avec l'Inde sont très stratégiques, puisqu'elle représente un important partenaire commercial de la Saskatchewan. La presque totalité des 50 % de commerce du Canada avec l'Inde se fait par l'entremise de la Saskatchewan. Il faudrait entreprendre la recherche en collaboration avec nos partenaires commerciaux.
Nous travaillons actuellement à un partenariat avec l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. L'expertise dont nous profiterons sera principalement dans le domaine des animaux d'élevage, puisqu'il s'agit de leur spécialité; ils se spécialisent également dans la gestion des fourrages. De plus, ils exportent 80 % de leurs aliments; on voit donc beaucoup de similitudes.
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Je vais essayer, et je suis certain que mes collègues de la Saskatchewan pourront m'aider également.
La reproduction sélective est le niveau le plus fondamental de la sélection des végétaux. Pour faire la sélection du tournesol dans votre cour, vous croiseriez divers types de tournesol, puis avec la graine produite par ces croisements, vous obtiendriez de meilleurs tournesols: un meilleur rendement, de nouvelles couleurs, ce genre de choses.
À un niveau plus complexe, vous pouvez faire cette analyse à l'aide de la génomique, de la sélection microassistée et de toutes sortes de techniques de laboratoire pour comprendre la variation d'abord, et pour comprendre comment choisir les caractères que vous voulez extraire de la sélection. C'est la reproduction sélective.
La biotechnologie végétale court-circuite cela pour des caractères très spécifiques comme la résistance aux insectes, la tolérance aux herbicides pour le contrôle des mauvaises herbes, la tolérance à la sécheresse, etc. Mais il faut voir les deux ensemble lorsqu'on pense à la biotechnologie végétale en général.
Je ne sais pas si je vous ai éclairés.
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C'est un peu difficile. Je me fonde sur les faits. Je suppose qu'il est beaucoup plus facile pour les gens de craindre ce qu'ils ne connaissent pas. Lorsqu'on parle de superstitions, de mythes et dans certains cas de la religion, on traite de la foi et de la peur. La science repose sur des faits; lorsqu'un scientifique dit qu'un produit est sûr, il utilise des expressions comme « généralement reconnu inoffensif » ou « notre preuve montre ». Les personnes de l'autre côté utiliseront des mots plus percutants.
Comme l'a fait valoir mon collègue Daniel, dans le cadre d'une enquête réalisée par une firme très réputée, plus de 70 % des répondants croyaient que la viande qu'ils mangeaient au Canada était génétiquement modifiée, et plutôt la volaille que le boeuf ou le porc. Plus de 60 % des répondants croyaient que les fraises qu'ils mangeaient étaient génétiquement modifiées. Ces produits n'existent pas au Canada.
À ce que je sache, ils n'existent nulle part, mais lorsque ces mythes sont répandus, publiés par des revues non scientifiques et répétés dans les journaux ou dans les médias — un peu comme ces célébrités qui voudraient qu'on croie que les vaccins peuvent causer l'autisme —, leur crédibilité nuit aux faits scientifiques réels. C'est contre cela que nous luttons au quotidien. Nous devons communiquer avec ces gens dans leur environnement, c'est-à-dire la twittosphère et les médias sociaux.
Nous en avons eu un bon exemple il y a deux semaines à Berkeley, en Californie. Une scientifique très connue, Pam Ronald — une collègue que je connais assez bien — a eu un dialogue très ouvert dans un environnement participatif, devant plus de 700 étudiants, sur la modification génétique et de la nécessité de l'intégrer au système alimentaire. C'est ce genre d'initiatives que nous devons réaliser, et je crois que le gouvernement devrait les appuyer, surtout le gouvernement du Canada.
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Nous en avons de bons exemples, non pas seulement dans le domaine de l'agriculture, mais aussi dans celui du pétrole et du gaz.
Nous avons mené le projet Prairie Gold, dans le cadre duquel nous avons pris deux cultures spécialisées, celles de la caméline et de la moutarde d'Abyssinie pour en développer le génome et permettre ainsi aux entreprises qui les cultivent d'élaborer un produit adapté aux huiles industrielles et aux biocarburants d'aviation. Dans le cadre du projet de moutarde d'Abyssinie, par exemple, nous avons travaillé avec l'entreprise Agrisoma en finançant l'élaboration et la production d'un biocarburant d'aviation. D'une valeur de 4,5 millions de dollars, ce projet a été mené de concert avec l'université de la Saskatchewan et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Nous les avons ainsi aidés à produire ce biocarburant qui a servi à faire voler à lui seul un avion à l'usine de la région de la capitale nationale à Ottawa. Cette année là, ce projet s'est classé dans les 25 premiers reportages scientifiques d'Amérique du Nord.
L'autre entreprise avec laquelle nous collaborons s'appelle Linnaeus Plant Sciences. L'entreprise cherchait à utiliser l'huile de caméline comme base de biolubrifiants spécialisés de qualité supérieure et à valeur élevée. La farine ainsi produite devait servir d'ingrédient alimentaire. M. Yarrow a parlé des difficultés que cela présentait. Fait intéressant, dans le projet de caméline, nous nous étions associés avec l'entreprise Genome Atlantic, à laquelle nous avions communiqué l'information génomique pour créer une farine qui servirait d'alimentation dans l'industrie de l'aquaculture. Des participants de l'industrie étaient donc associés au projet.
Voilà les genres de projets que je trouve les plus fructueux. Ils répondent à un besoin de l'industrie ou à une demande du consommateur et lorsque ces deux conditions sont réunies, ce sont probablement nos meilleurs projets à court terme. Quant aux projets à long terme auxquels j'ai fait allusion touchant l'apomixie et autres entreprises utopiques du genre, ils ne se prêteraient peut-être pas à des partenariats privés-publics. En revanche, si l'industrie les demande, le secteur public doit les prendre en considération.
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Je peux certainement vous en parler.
Ce que nous entendons en fait par « écosystèmes » c'est l'ensemble de la communauté entourant la R-D, y compris toutes les parties prenantes depuis le grand public jusqu'aux chercheurs, en passant par le monde des affaires.
Ce que nous cherchons à faire, c'est d'accroître la cohésion entre ces divers partenaires, à nous assurer que les gens partagent les mêmes valeurs et communiquent notre message de façon exacte.
S'agissant des activités d'éducation et de sensibilisation menée par Genome Prairie, nous cherchons à regrouper les partenaires, à encourager le dialogue, à échanger de l'information, à nous assurer que les gens sont sur la même longueur d'onde et qu'ils ont accès à de l'information de haute qualité sur laquelle ils pourront fonder leurs décisions, plutôt que sur les mythes dont nous avons parlé.
Par exemple, nous nous associons avec des organisations comme l'Agriculture en classe — en l'occurrence les branches locales de la Saskatchewan et du Manitoba — pour faire de la sensibilisation à l'école et enseigner les bases de la génomique et de l'ADN, en complément des programmes en vigueur, et ainsi mieux informer la jeunesse.
Nous avons d'autres programmes qui associent directement les scientifiques, pour les sensibiliser à l'importance de la communication, car leur rôle ne se limite pas à travailler dans un laboratoire et à faire des découvertes. Les chercheurs doivent comprendre qu'une partie importante de leur travail est de dialoguer avec le public, et de communiquer leurs découvertes, de façon à ce que les gens les comprennent et se sentent concernés.
Merci de votre question, Denis.
Je suis entièrement d'accord avec vous. Nous avons encore besoin de recherche axée sur des projets. Nous avons encore besoin de projets de recherche à court terme, certainement. Mais nous avons aussi encore besoin d'une base solide de recherche fondamentale qui puisse répondre à des questions qui ne sont peut-être pas pour l'instant importantes pour l'industrie ou pour la société, mais qui pourraient le devenir.
C'est le type de recherche que l'on faisait il y a à peine 30 ans, pour répondre à des questions fondamentales sur la science, sur la biologie, sans avoir nécessairement un objectif commercial en tête.
Eh bien oui, j'appuierais absolument cette démarche de financement de la recherche fondamentale. Les chercheurs sont des gens très créatifs, très intelligents et hautement qualifiés. Nous devrions leur laisser un peu le champ libre pour que leur créativité porte fruit à l'avantage du Canada.
Bonjour, je m'appelle Andrea Brocklebank et je suis directrice de recherche au Conseil de recherche sur les bovins de boucherie, qui est l’organisme national de financement dirigé par l’industrie pour la recherche. L'organisme est chargé du bon fonctionnement de la première et deuxième grappe scientifique pour le boeuf. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour vous parler du rôle de l'innovation dans notre industrie.
En 2012, l'industrie du boeuf a contribué environ 26 milliards de dollars au PIB du Canada. Ses débouchés sont énormes grâce à la croissance de la demande mondiale et des prix records du boeuf. Mais parallèlement, l'industrie fait face à l'augmentation des coûts de production et à la concurrence de plus en plus forte pour l'eau, les terres et la main-d'oeuvre de la part d'autres secteurs de l'agriculture. Ces possibilités et défis devraient rester les mêmes dans un avenir prévisible.
L'innovation est cruciale pour que l'industrie bovine puisse relever ces défis. Elle permet à l'industrie d'utiliser plus efficacement des ressources limitées tout en restant un chef de file mondial par rapport à la qualité et à la salubrité des produits. Les avantages de la recherche dépassent largement les simples améliorations de productivité. La recherche appuie l'élaboration de règlements et d'ententes commerciales fondés sur la science. Elle est aussi critique pour garder la confiance du public dans le système de production ainsi que dans la salubrité, la qualité et les caractéristiques nutritives de nos produits.
Ces avantages supplémentaires qui découlent de la recherche — à savoir, de bons règlements et politiques, la confiance des consommateurs et l'essor du commerce international — profitent, non seulement à l'industrie, mais aussi à l'ensemble de la société. En conséquence, le financement de la recherche est considéré comme un investissement privé et public essentiel pour assurer la résilience de l'industrie et réduire la dépendance à l'égard des programmes de gouvernements ponctuels de gestion des risques.
Au cours des dernières décennies, Agriculture Canada a déployé des efforts considérables pour rationaliser ses programmes de recherche. Pendant la même période, l'industrie a mis en place un service de prélèvements national pour appuyer les programmes de recherche et de transfert des technologies. Elle a aussi élaboré et mis en oeuvre une stratégie globale de recherche nationale sur le boeuf, stratégie qui a permis de documenter les résultats attendus aux termes de la seconde grappe scientifique ainsi que les décisions d'autres grandes agences de financement dans l'ensemble du Canada. Elle a par ailleurs déployé des efforts considérables pour améliorer l'efficacité de la répartition du financement de la recherche touchant le fourrage et le boeuf en tâchant de réduire les dédoublements et de faciliter la collaboration au sein de la communauté de financement de la recherche.
L'industrie a accepté la responsabilité d'élaborer et de diriger la grappe scientifique et la stratégie nationale de recherche sur le boeuf. Cela a encouragé — et continue d'encourager — les investissements dans la recherche. En regroupant les plus grands bailleurs de fonds privés et publics, le programme de grappes scientifiques renforce considérablement la collaboration entre l'industrie et le gouvernement. La deuxième grappe scientifique bénéficie d'un investissement de 20 millions de dollars répartis entre 15 millions versés par le gouvernement et 5 millions, par l'industrie.
Les investissements effectués dans le cadre de la deuxième grappe scientifique ont beaucoup augmenté et comprennent, non seulement les prélèvements nationaux, mais aussi des subventions supplémentaires de la part de cinq organisations provinciales. Nous sommes convaincus que la grappe scientifique pour le boeuf représente un modèle de recherche efficace et très bien coordonné. Toutefois et mis à part les détails administratifs dont d'autres instances peuvent s'occuper, le système peut être encore perfectionné.
La répartition du financement en blocs de cinq ans distincts présente des défis pour les projets à long terme. La recherche sur l'élevage, les plantes fourragères vivaces et les études environnementales sur le terrain exige des délais beaucoup plus longs pour arriver à des résultats significatifs. Une collaboration renforcée entre l'industrie et le gouvernement pourrait par ailleurs rendre plus efficace la programmation sur la recherche. Par une participation plus directe de l'industrie aux processus de planification du gouvernement fédéral, l'infrastructure de recherche interne, l'effectif et d'autres décisions de programmation d'Agriculture Canada correspondraient davantage aux objectifs prévus dans la stratégie de recherche nationale sur le boeuf.
L'engagement de l'industrie est particulièrement important pour faire en sorte que les décisions de dotation pour la recherche d'Agriculture Canada correspondent aux priorités de l'industrie et du gouvernement, et que les réductions de personnel ne se fassent pas par attrition. En effet, les réductions de personnel par attrition affaiblissent graduellement les programmes de recherche. Il y a lieu par ailleurs d'assurer une transition lorsque les nouveaux scientifiques remplacent les plus anciens qui partent à la retraite. Cette transition pourrait être l'occasion de proposer des mentorats pour assurer que la recherche n'est pas perdue.
Pour tirer pleinement profit du potentiel que présente la recherche, il y a lieu de réfléchir à quelques autres facteurs. Premièrement, combiné à un effectif et à des programmes suffisants, un financement stable et idéalement accru des installations de recherche fédérales est essentiel pour maintenir l'intégrité du système de recherche agricole du Canada, qui a une réputation internationale. Deuxièmement, il est évident que le gouvernement fédéral doit continuer d'appuyer la recherche fondamentale à long terme et à haut risque. Cette chaîne du savoir aboutit à de la recherche appliquée au profit de l'industrie et de la société dans son ensemble. La comparaison avec la caserne de pompiers convient tout à fait dans ce cas: le fait de stimuler l'innovation et de maintenir des programmes fondamentaux de recherche nous permet d'avoir la capacité physique et scientifique de réagir aux enjeux émergents, sans attendre qu'ils ne deviennent des urgences.
L’industrie a investi des sommes considérables dans des domaines de recherche d’intérêt public. Les grappes scientifiques du secteur de l’élevage bovin soutiennent des recherches qui génèrent des données scientifiques en vue d’alimenter le code de pratiques pour les bovins de boucherie et le travail fait au sein de la Table ronde mondiale sur le boeuf durable et de répondre avec confiance aux questions concernant la résistance antimicrobienne et la salubrité alimentaire en nous appuyant sur des faits. Toutefois, cela ne diminue en rien le rôle du gouvernement fédéral dans ces secteurs.
Les problèmes liés à la perception que le public a de notre industrie sont de plus en plus importants. Dans bien des cas, les recherches apportent des faits qui peuvent répondre aux questions en la matière. L’environnement, la résistance antimicrobienne et le bien-être des animaux en sont d’excellents exemples. Cependant, pour que le tout soit considéré comme crédible, les données pertinentes provenant de recherches doivent être évaluées par un organisme indépendant et impartial.
En terminant, j’aimerais résumer nos trois principales recommandations. Premièrement, l’aide continue du gouvernement fédéral en ce qui concerne des programmes de recherche fondamentale et appliquée est fondamentale en vue de soutenir l’évolution durable de l’industrie. Deuxièmement, une participation encore plus accrue de l’industrie dans le processus décisionnel d’Agriculture Canada concernant l’infrastructure de recherche essentielle, la dotation et les programmes contribuera à nous assurer d’une utilisation très efficace des ressources. Troisièmement, les progrès pertinents en ce qui a trait aux recherches fondamentales et appliquées dépendent d’engagements financiers prévisibles et suffisants à long terme, qui sont étalés, de préférence, sur 10 ans.
Je serai ravie de vous expliquer davantage les points que je vous ai présentés ou de répondre à vos questions.
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Bonjour. Merci beaucoup de permettre à l’Association canadienne de l’industrie du bétail et de la génétique de faire un exposé devant votre comité.
Pour ceux qui ne le savent pas, l’Association canadienne de l’industrie du bétail et de la génétique exporte des animaux vivants, de la semence et des embryons.
Je vous expliquerai certains des principaux défis avec lesquels l’industrie canadienne de la génétique est aux prises.
En gros, la perte de marchés d’exportation pour les animaux vivants est l’une des principales difficultés avec lesquelles nous sommes aux prises au Canada depuis la crise de l’ESB. Parmi les marchés des animaux vivants dans le monde, le Canada n’a plus sa juste part. Les États-Unis vendent proportionnellement beaucoup plus de bétail que le Canada.
Par conséquent, il y a des répercussions sur le secteur de la génétique et l’infrastructure d’exportation. Nous n’avons plus d’éleveurs de génisses. Nous n’avons plus d’exportateurs qui s’occupent de la commercialisation. Si nous réussissions à percer un marché d’envergure, nous aurions de la difficulté à répondre à la demande en matière de bétail, par exemple.
Le Canada doit assumer des coûts logistiques élevés pour exporter des animaux vivants. Nous ne sommes plus à proximité des marchés. Notre important marché était les États-Unis. Il faut maintenant sortir de l’Amérique du Nord, et c’est très dispendieux de transporter du bétail dans d’autres pays.
Les marchés à haut risque deviennent la norme. Il s’agit de marchés comme le Kazakhstan, où les gens ne comprennent pas les technologies modernes liées à la santé des animaux; c’est très risqué pour les exportateurs d’y faire des affaires ou de percer des marchés comme l’Inde, où on y exploite les mêmes créneaux.
Nous constatons une réduction de l’aide concernant le développement des marchés, et c’est rendu à un stade critique. Nous devons collaborer étroitement avec le gouvernement pour percer des marchés. L’industrie est prête à aller de l’avant à cet égard, mais nous avons besoin du soutien continu du gouvernement.
La capacité des organismes gouvernementaux de conclure des négociations techniques en temps opportun devient essentielle, et la négociation de protocoles de gestion de la santé des animaux ne se fait pas sans difficulté dans certains marchés émergents.
Voilà certains des problèmes avec lesquels nous devons composer.
J’énumérerai quelques éléments que je préciserai par la suite, dont la recherche. La recherche est fondamentale à la présence à long terme du Canada dans ces marchés, et c’est également important en vue d’y être considérés comme des chefs de file. Si nous voulons maintenir et regagner notre titre de chef de file, nous devons mettre l’accent sur la recherche. Il faut un engagement financier à long terme dans la recherche et l’innovation en génétique. Notre réputation de chef de file dans le monde s’effrite. Les éminents généticiens au Canada sont en train de quitter le pays. Le Canada a déjà été un pôle mondial pour la recherche en génétique, mais nous constatons maintenant que les chercheurs s’en vont ailleurs, notamment en Nouvelle-Zélande et en Europe. Nous sommes en fait conscients de cet aspect et de ses répercussions sur notre viabilité à long terme. D’autres pays se servent en gros de nos meilleurs éléments pour renforcer leur capacité de recherche.
En ce qui concerne l’Agence canadienne d’inspection des aliments, nous remarquons des difficultés croissantes à délivrer des certificats d’exportation. Cet aspect sera également fondamental dans l’avenir, compte tenu des accords de libre-échange en négociations. Il semble y avoir de moins en moins de personnes pour se pencher sur les détails de ces accords.
Nous devons mettre davantage l’accent sur les problèmes et les programmes liés à la santé des animaux pour réduire la prévalence des maladies. C’est l’un des éléments clés. Nous devons trouver des moyens novateurs de le faire et nous devons réagir beaucoup plus rapidement que par le passé.
Encore une fois, l’Agence canadienne d’inspection des aliments doit collaborer avec l’industrie, et nous devons nous assurer que nos programmes de santé des animaux ne désavantagent pas l’industrie canadienne sur la scène internationale. Il ne faut pas que ces programmes soient trop stricts, trop rigoureux ou trop contraignants pour les éleveurs et les exportateurs, et cela nous préoccupe.
Nous devons pouvoir utiliser les nouvelles technologies pour le dépistage de maladies en vue de l’exportation. Ces technologies sont disponibles, mais les rendre conformes aux règlements gouvernementaux semble prendre un temps fou.
Nous avons besoin d'un gouvernement qui est prêt à soutenir l'industrie en créant des programmes flexibles en vue d'accroître notre compétitivité au moyen de partenariats et de financement. Je l’avais mentionné plus tôt, et c'est une partie importante du développement des marchés, mais nous devons vraiment faire preuve d'innovation. Certaines petites entreprises n'ont pas accès aux capitaux; donc, il y aurait aussi l'accès aux capitaux pour les entreprises qui veulent se lancer dans l'exportation de matériel génétique.
Il faut que nos négociateurs principaux se rendent dans les marchés pour soutenir l'industrie. Par exemple, il pourrait s'agir de négocier un certificat zoosanitaire, mais ces négociateurs doivent pouvoir se rendre sur place pour mettre la touche finale aux négociations et obtenir le document.
Nous avons besoin d'un gouvernement qui soutient activement les exportateurs en cas de différends et qui défend ses règles commerciales. Nous en sommes témoins actuellement, et il faut maintenir le cap.
Notre industrie a besoin d'avoir accès à des fonds spécialisés et des programmes d'assurance pour les exportateurs qui prennent maintenant d'énormes risques. Certains de ces programmes, grâce aux capitaux et à l'assurance, peuvent réellement faire toute la différence et nous permettre de mesurer la concurrence dans le monde.
Nous aimerions que plus de fonds soient affectés à l'indispensable programme Agri-Marketing — nous avons constaté une légère diminution au fil des années — et que le programme accueille peut-être plus de participants. Notre industrie de l'exportation utilise ce programme clé pour développer des marchés. Nous devons donc faire preuve d'innovation dans le développement de nouveaux marchés et la manière d'arriver à percer des marchés en premier et à détenir une part de marché.
Il faut une R-D valorisante, novatrice et à la fine pointe qui vise à améliorer le matériel génétique canadien en demande dans les autres pays. J'ai dit plus tôt que nous voyons maintenant nos éminents généticiens quitter le pays. Il faut donc une stratégie à long terme en matière de recherche.
De plus, nous devons réinvestir dans les importants programmes de recherche. Les universités qui veulent abolir des postes d’éminents chargés de recherche ou ne pas les remplacer lorsqu'ils prennent leur retraite font partie du problème. Il nous faut une stratégie à long terme sur les moyens de maintenir en poste ces personnes importantes.
Nous devons créer de concert des fermes expérimentales dans des marchés clés. À mon avis, ce serait en grande partie ce qui pourrait distinguer le Canada des autres pays. Nous devons faire connaître nos innovations et notre matériel génétique, mais nous devons le faire dans les conditions des autres pays.
La collaboration en vue de créer une ferme expérimentale canadienne ou de développer du matériel génétique canadien profite non seulement à l'industrie de la génétique, mais aussi à un large groupe d'entreprises agroalimentaires canadiennes qui participent à la production agricole. Nous voyons beaucoup de pays damer le pion au Canada en ce qui concerne de telles stratégies de développement dans d'autres pays. Le Canada se doit d’être un peu plus novateur et un peu plus rapide à cet égard.
En gros, l'Association canadienne de l'industrie du bétail de la génétique applaudit le travail d'arrache-pied des divers ministères et du ministre en vue d'ouvrir de nouveaux marchés et de faire la promotion du matériel génétique canadien dans le monde. L’industrie de la génétique a fait très bon usage du programme Agri-Marketing pour percer de nouveaux marchés, et nous aimerions que ce programme soit bonifié. Nous aimerions aussi qu'une stratégie à long terme soit mise en place pour maintenir en poste les chercheurs au Canada et regagner notre titre de chef de file.
Encore une fois, l’ACIBG vous remercie de nous donner l’occasion de témoigner devant votre comité.
Merci.
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Une recherche à risque élevé est une recherche qui vise des éléments dont l’industrie ne peut nécessairement tirer profit immédiatement. Donc, l’industrie a parfois de la difficulté à investir dans ce type de recherches.
Par exemple, en ce qui a trait à la salubrité alimentaire, c’est l’évolution à long terme de ces questions — comme la bactérie E. coli qui nécessite des investissements continus — qui demande d’avoir en place une certaine capacité en la matière lorsque des problèmes surgissent; l’idée est d’essayer d’être proactifs plutôt que d’intervenir de manière réactive aux problèmes.
La recherche fondamentale comprend notamment les céréales à bétail, le développement génétique et divers types d’investissements. À certains égards, en particulier dans le secteur de l’élevage bovin et dans l’ouest du Canada, les céréales à bétail que nous utilisons ne sont pas faciles à intégrer dans les programmes de recherche du secteur privé, étant donné qu’il est possible d’économiser des semences dans les exploitations agricoles. Des investissements publics sont donc nécessaires lorsqu’il est question d’orge, de blé et de ces types de céréales. Il faut des programmes à long terme étalés sur plus de 10 ans pour en arriver à des résultats.
En ce qui concerne l’autre volet de votre question, un financement continu est nécessaire. Dans les présents programmes étalés sur cinq ans, nous constatons notamment des lacunes dans le financement, et c’est à ce moment qu’on perd de la capacité, parce que les universités ont besoin de financement à long terme pour attirer des étudiants diplômés dans leurs programmes. Voilà la différence entre un financement axé sur les projets et un financement axé sur les programmes. Ce n’est parfois pas nécessaire d’avoir 10 ans, mais ce l’est dans certains cas. C’est lorsqu’il y a des lacunes que l’on constate des problèmes et que certaines personnes s’en vont.
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Le ratio du financement de la grappe scientifique est de 3 pour 1. L'industrie verse donc 5 millions de dollars et le gouvernement, 15 millions de dollars. La majeure partie de ces fonds provient d'Agriculture Canada, mais une petite partie provient d'autres sources de financement gouvernementales.
Quant à la façon dont nous optimisons encore plus les fonds, je pense qu'il est très important de souligner que l'industrie bovine repose sur la comptabilité de caisse. Nous ne recevons pas de contributions ou quoi que ce soit, et il est question ici de sommes importantes. C'est plus facile du point de vue de la comptabilité.
De toute évidence, ce programme précis est de moindre envergure. Ces chercheurs mènent des programmes beaucoup plus importants et reçoivent des investissements de toutes les autres provinces. C'est ainsi que l'on fonctionne.
Pour ce qui est de la répartition des fonds pour la recherche, les grappes scientifiques, le processus et quelques-uns des aspects que nous avons vus ont complètement révolutionné notre approche à l'égard de la recherche. Par le passé, nous examinions les programmes une fois par année. Nous financions certains projets. Nous n'examinions pas de portefeuille pour la recherche, si bien que nous nous penchions souvent beaucoup plus sur la tendance du jour. C'est là qu'on a commencé à se détourner de la recherche, car si la salubrité des aliments n'était pas la priorité absolue, alors les recherches en la matière n'étaient pas financées cette année-là. Cela a envoyé le message au gouvernement selon lequel nous n'étions pas intéressés, ce qui n'est pas du tout le cas.
Nous avons fait des allocations stratégiques. Les programmes liés à la qualité du boeuf et à la salubrité des aliments reçoivent une partie des investissements. Pour les aliments du bétail, le fourrage, la santé et le bien-être des animaux, nous avons essayé de dégager des résultats clairs sur cinq ans et d'élaborer des priorités sous-jacentes. Ce qui est intéressant, c'est que nous travaillons également avec d'autres sources de financement pour faire en sorte que leurs programmes tiennent compte des priorités dont la grappe scientifique ne s'occupe pas.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus.
Depuis que nous avons entamé cette étude, on nous a dit à maintes reprises qu'il y a un manque de vision, de planification et de stratégies à long terme pour permettre à nos industries de prendre de l'expansion et de prospérer dans les secteurs de la technologie et de l'innovation. Toutes les industries qui ont bien réussi dans le monde, et pas seulement le secteur agricole, ont connu du succès parce que le gouvernement a joué un rôle clé. Lorsqu'on voit toutes les technologies qui sont conçues en Israël, en Allemagne ou peu importe, tout commence dans les écoles et à un très jeune âge pour former des talents. Il doit y avoir ce type d'environnement.
Il est très inquiétant de voir que nous consacrons beaucoup de temps et que nos éléments les plus brillants nous quittent pour aller travailler dans d'autres pays où ils peuvent mettre à contribution leurs compétences. Ils voient probablement que ces pays s'engagent. Cela dit, si le gouvernement actuel finance l'innovation et la technologie de façon ponctuelle sans véritablement collaborer avec les industries et examiner la situation dans son ensemble, alors nous continuerons à perdre du terrain.
Comparons-nous à quelques-uns de ces pays. Que font-ils de mieux que nous pour former de meilleurs scientifiques et favoriser de meilleures recherches et une meilleure synergie entre tous les intervenants? Comment pouvons-nous changer notre façon de faire? Devrions-nous mieux collaborer avec les provinces et les autres intervenants dans les cercles gouvernementaux?
Je vais commencer avec vous, monsieur Hall.
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Je suppose que l'un des autres aspects relativement à notre discussion de tout à l'heure... et je crois que Michael en a parlé aussi. J'ai vécu l'expérience, moi aussi: ESB, MRS, etc. C'est ce qui nous préoccupe: nous avons un marché au Canada, et il y a des questions liées à ce que nous avons chez nos voisins du Sud. Une bonne partie de la situation a été exagérée.
Bien entendu, l'industrie agricole canadienne et les producteurs de boeuf en ont subi le contrecoup pendant longtemps. Quelqu'un a mis en lumière un cas — c'est, bien sûr, important —, et on a examiné tous les aspects négatifs possibles pour, selon moi, faire une bonne histoire. Malheureusement, cela a eu un effet dévastateur sur l'industrie.
Je sais que Michael a parlé de ce sujet et des protocoles de santé dans les marchés émergents et des projets d'expansion dans ce domaine particulier. Il a aussi parlé de certaines de nos réserves par rapport aux marchés à risque élevé, qui deviennent la norme. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
Je vois que Michael est de retour, mais vous pourriez peut-être nous dire un mot là-dessus, puis Michael pourrait répondre à ma question sur des protocoles de santé dans les marchés émergents.
Andrea, on pourrait peut-être commencer par vous.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités de leur présence parmi nous. Ce que j'entends aujourd'hui est très intéressant.
Il semble se dégager de vos témoignages respectifs une espèce de ligne d'ensemble. Ce que je veux dire, c'est qu'on a l'impression que, jusqu'à maintenant, il y a toujours eu de la recherche et des programmes à la pièce et qu'on est toujours un peu en retard sur la réalité, de sorte qu'on a de la difficulté à avoir une réputation qui soit encore enviable au sein de la communauté internationale.
Selon vous, devrait-on changer nos façons de faire et créer une espèce d'écosystème agile de recherche-développement qui pourrait soutenir vos différents secteurs d'activités? Cela pourrait être appuyé par une recherche publique et privée dans certains cas — il semble que ce soit difficile d'obtenir l'appui du secteur privé dans certains secteurs d'activités —, qui pourrait également intégrer tout le secteur universitaire et éducatif.
J'aimerais avoir les commentaires de chacun d'entre vous sur cette question. Madame Brocklebank, s'il vous plaît, vous pourriez commencer.
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Absolument. Même si une bonne part de notre recherche vise, pour ainsi dire, à améliorer la productivité des producteurs, au bout du compte, s'ils utilisent moins d'eau et s'ils ont un bon indice de conversion, ils consacrent moins de jours à l'engraissement et ils produisent moins de fumier. En somme, tous ces facteurs contribuent également à la durabilité.
Comme j'ai déjà participé à ces discussions, je pense qu'il est important de signaler que l'industrie du boeuf est souvent la première à écoper; pourtant, plus de 50 % des terres au Canada ne peuvent plus être cultivées à ce stade-ci. Si l'eau pose problème, cette situation risque de persister.
Franchement, nous avons un avantage par rapport à certains des autres secteurs de protéine animale, mais c'est là que nous devons déterminer comment prolonger la période de pâturage afin que nous puissions garder ces animaux, parce que le taux actuel est d'environ 80 %. Comment s'y prendre? Comment améliorer l'utilisation de l'eau? Pour l'instant, nous évaluons la durabilité afin d'établir ces points de repère et de déterminer comment nous nous comparons au cadre mondial, tout en cernant des possibilités d'amélioration pour aller de l'avant.
En gros, il s'agit d'être à la hauteur des points de repère, pour ensuite optimiser nos résultats en améliorant l'indice de conversion, l'utilisation de l'eau, l'usage du fumier et tout le reste.