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Nous avons une bonne relation de travail.
Bonjour à vous tous. Merci d'avoir invité le Barley Council of Canada à participer à une discussion sur l'accord commercial entre le Canada et l'Europe.
Je m'appelle Brian Otto. Je suis cultivateur d'orge et président du Barley Council of Canada. J'ai siégé à de nombreux conseils en tant qu'administrateur, y compris Alberta Barley et la Western Grains Research Foundation, et je suis l'ancien président de la Western Barley Growers Association. Mon épouse, Carolyn, et moi possédons une exploitation agricole au sud de Lethbridge, juste au nord du 49e parallèle, en Alberta.
Au nom du conseil du Barley Council of Canada, je tiens à féliciter le gouvernement canadien pour les efforts qu'il déploie en vue d'éliminer les obstacles au commerce de faire des progrès historiques au Canada.
Le BCC est favorable à l'AECG et ses répercussions sur l'avenir du secteur agricole. De tels accords commerciaux sont la pierre angulaire du secteur agricole canadien, et nos producteurs d'orge comprennent très bien que l'AECG permettra d'augmenter nos exportations internationales et renforcera notre rentabilité à long terme. L'accord nous permettra aussi de créer et d'élargir nos débouchés extérieurs, qui sont essentiels pour assurer la durabilité de l'ensemble de la chaîne de valeur de l'orge.
Le Canada arrive au cinquième rang mondial parmi les exportateurs de produits agroalimentaires. Nous dépendons de nos exportations pour dynamiser notre économie et fournir un accès à nos produits agroalimentaires. Le Canada a exporté plus de 1,4 million de tonnes d'orge en 2012. L'accord nous donnera accès à un marché de 500 millions de consommateurs affichant un PIB de plus de 17 billions de dollars. Cela permettra au Canada de faire d'importantes avancées en Europe et au sein de l'Union européenne et d'avoir une longueur d'avance sur nos principaux partenaires et compétiteurs commerciaux, comme les États-Unis.
Compte tenu des accords commerciaux d'un océan à l'autre qui pointent à l'horizon — l'AECG et le Partenariat transpacifique —, le BCC appuie l'initiative du gouvernement fédéral d'ouvrir le marché international à l'orge canadien. Les tarifs douaniers de l'orge peuvent atteindre 120 $ la tonne. C'est beaucoup. Au bout du compte, l'AECG nous assurera un accès permanent sans droits de douane. Cette élimination des tarifs douaniers sur la quasi-totalité des produits agricoles et alimentaires canadiens stimulera fortement au fil du temps nos marchés d'exportation. Actuellement, les exportations de produits agroalimentaires canadiens vers l'UE sont d'environ 2,4 milliards de dollars par année, montant qui pourrait augmenter de plus de 1,5 milliard de dollars par année grâce à l'accord. L'accord commercial coïncide avec de nouvelles modifications en ce qui concerne la commercialisation de l'orge dans l'Ouest canadien. L'AECG est la prochaine étape visant à solidifier la rentabilité et la durabilité à long terme de l'ensemble de la chaîne de valeur de l'orge canadien.
Mon conseil reconnaît aussi qu'une victoire pour l'industrie du boeuf et du porc est une victoire pour nous, en raison de notre intérêt commun touchant les aliments pour animaux. Aux termes de l'AECG, on prévoit que les exportations de boeuf canadien en Europe augmenteront de 600 millions de dollars, et les exportations de porc, de 400 millions de dollars. L'industrie de l'élevage est essentielle aux producteurs d'orge canadiens, puisque plus de 80 % de notre orge est voué à la production d'aliments pour animaux. Nous prévoyons que l'accord contribuera de façon importante à la croissance des ventes de grains fourragers au Canada, tandis que les exportations de boeuf et de porc augmenteront.
Dans le cadre des négociations commerciales ayant mené à l'accord, nous croyons comprendre que l'Union européenne a soulevé des préoccupations au sujet de la législation obsolète du Canada en ce qui a trait aux droits des phytogénéticiens. Actuellement, nous utilisons une ancienne loi de la convention de 1978 sur le commerce international des semences. Le Canada est l'un des deux seuls pays industrialisés au monde à ne pas avoir harmonisé leurs lois à la convention de 1991 sur les semences, communément appelée l'UPOV-91. Dans le cadre de l'AECG, nous encourageons le gouvernement du Canada à s'engager à moderniser notre législation de sorte que les agriculteurs canadiens puissent tirer profit des investissements accrus en matière d'innovation, de recherche et de développement associés aux nouvelles variétés de semences au Canada. En tant qu'agriculteur de l'Ouest canadien, je suis enthousiasmé par les nouvelles possibilités de valeur ajoutée qui se dessinent à l'horizon.
Le Barley Council of Canada appuie totalement l'AECG en principe et il fournira un soutien continu afin que les agriculteurs canadiens puissent commencer à profiter de l'accès amélioré aux marchés pour l'orge, de la croissance du secteur de l'élevage national et de l'accès à de nouvelles variétés de semences ou à des semences améliorées.
Je vous remercie de nous avoir invités à présenter cet exposé aujourd'hui.
Au nom de l'Alberta Barley Commission, je tiens à vous remercier de m'avoir invitée à me joindre à vous pour discuter de l'AECG. Je représente les plus de 11 000 producteurs d'orge de l'Alberta. En tant que directrice générale de l'Alberta Barley Commission, je suis aussi présidente de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire.
Le mandat de l'Alberta Barley Commission est de renforcer le secteur de l'orge et sa rentabilité. J'ai le bonheur de dire que l'accord de libre-échange avec l'Europe nous donnera l'occasion de le faire.
Les agriculteurs canadiens produisent un orge exceptionnel, et nous sommes reconnus partout dans le monde pour notre produit haut de gamme de première qualité. L'accès accru à l'Union européenne signifie que notre production d'orge brassicole et d'orge alimentaire continuera à prospérer. Mais, ce qui est encore plus important, c'est que l'accès accru des secteurs du boeuf et du porc est une très bonne nouvelle pour les producteurs d'orge de l'Alberta, parce que notre principal marché est le secteur canadien des aliments pour le porc et le bétail. L'orge est notamment une composante du secteur du boeuf albertain, qui vaut plusieurs milliards de dollars, et il donne au boeuf de la province son bon goût et sa texture.
Quatre-vingts pour cent de l'orge de l'Alberta est utilisé pour le secteur de l'alimentation du bétail. C'est la raison pour laquelle ces chiffres sont si importants. Dans le cadre de l'AECG, on prévoit que les exportations de porc vers l'UE augmenteront de 600 millions de dollars par année, et que, dans le cas des exportations de porc, l'augmentation sera de 400 millions de dollars. C'est la raison pour laquelle nous prévoyons que l'AECG générera une croissance importante des ventes de grains fourragers au pays tandis que les exportations de boeuf et de porc augmenteront elles aussi dans le cadre du nouvel accord commercial.
Par conséquent, au nom des agriculteurs membres de l'Alberta Barley Commission, j'aimerais féliciter le gouvernement canadien, car il a éliminé des obstacles au commerce et il améliorera vraiment la situation des agriculteurs.
L'AECG fera figure de précédent pour les futurs accords commerciaux globaux. C'est un pacte important qui redéfinit le rôle du Canada dans le domaine du commerce international. Mais c'est aussi important pour les agriculteurs du pays, pour les gens qui travaillent chaque jour pour nourrir leur famille et dont les moyens de subsistance sont touchés par ce qui se produit à l'échelle du pays et de la planète.
L'Alberta Barley Commission croit que des accords commerciaux intelligents sont la meilleure façon de garantir que l'économie canadienne restera dynamique et forte. Grâce au commerce, nous pouvons assurer la viabilité à long terme de nos exploitations agricoles. C'est la raison pour laquelle nous apprécions l'AECG et avons hâte à la participation du Canada au Partenariat transpacifique. Le commerce rend aussi notre secteur plus durable à toutes les étapes de la chaîne de valeur et ouvre de nouveaux marchés et des marchés en croissance pour les exportations canadiennes.
L'orge alimentaire est un secteur de marché en croissance pour l'orge albertain. Nous créons activement des marchés d'orge à grains nus un peu partout sur la planète et nous utilisons l'allégation en matière de santé de Santé Canada pour parler des avantages liés à la consommation d'orge, et je ne parle pas uniquement de la consommation de bière. L'allégation relative à la santé indique que la fibre de l'orge aide à réduire le taux de cholestérol, qui est un facteur de risque de maladie cardiaque. En créant des marchés pour l'orge alimentaire tout en renforçant les relations commerciales avec l'Union européenne, nous investissons davantage pour assurer la réussite à la ferme. Et nous aidons les gens à être en meilleure santé.
C'est entre autres par l'élaboration de nouveaux marchés pour notre orge que les agriculteurs bénéficieront de l'impressionnant programme commercial du gouvernement. Comme vous le savez, le Canada arrive au cinquième rang mondial des exportateurs de produits agroalimentaires. Nous dépendons de nos exportations pour stimuler notre économie et donner accès à nos produits agroalimentaires. L'année dernière, le Canada a exporté plus de 1,4 million de tonnes d'orge. Aux termes de l'AECG, nous aurons accès à un marché de 500 millions de consommateurs affichant un PIB de plus de 17 billions de dollars. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. La réduction et l'élimination des tarifs douaniers sur l'orge sont une bonne chose pour nos agriculteurs et pour les consommateurs européens.
L'Alberta Barley Commission appuie totalement l'AECG et se réjouit de l'avenir plus reluisant qui attend les agriculteurs.
Merci.
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Je crois que vous m'avez mal compris ou je n'ai peut-être pas été assez clair à ce sujet.
Le Canada produit suffisamment d'orge. Seulement 20 % de l'orge produit au Canada est utilisé pour faire du malt. Nous en produisons suffisamment. Il y a environ trois ans, il y a eu une importante pénurie d'orge. La superficie consacrée à sa culture avait chuté à 5,7 millions d'acres. En 2004, nous en étions à 12,1 millions. Sur le marché, quelque chose faisait croire aux producteurs qu'il était plus rentable de ne pas produire d'orge et de faire pousser quelque chose d'autre. Au cours de la dernière année, cependant, nous sommes remontés à environ de 9,3 à 9,4 millions d'acres de production.
Lorsque nous importons de l'orge au Canada, c'est en raison de conditions météorologiques qui ont pour effet de réduire la superficie de production ou donnent un orge de mauvaise qualité. Cependant, en ce qui concerne le secteur du malt européen, nous avons une occasion à saisir parce que la majeure partie de l'orge produit dans l'Ouest canadien est de l'orge brassicole, et non fourrager. Par conséquent, si nous pouvons créer des marchés en Europe pour notre malt, ce serait très certainement une occasion pour les agriculteurs canadiens.
En ce qui concerne l'exportation de l'orge brassicole en Europe, on peut procéder de deux manières: on peut envoyer de l'orge brut, qui est alors tout simplement nettoyé, stocké dans un wagon ou je ne sais quel autre contenant, et acheminé en vue d'être exporté, ou on peut exporter des produits de malt transformés. La question qu'il faut se poser est la suivante: quels sont les tarifs douaniers imposés aux entreprises de malt lorsqu'elles tentent d'exporter leur production en Europe? Je ne connais pas la réponse à cette question.
Il y a très certainement des occasions. Est-ce que ce sera chaque année? Non. Certaines années, il y aura des pénuries, ici, ou en Europe. Lorsque ces occasions se présenteront, le secteur de l'orge devra les saisir.
Je vais vous donner un exemple. Il y a trois ans, l'Arabie saoudite n'a pas eu accès à ses sources traditionnelles d'orge, soit l'Ukraine et la Russie. Le Canada a alors exporté une importante quantité d'orge là-bas, parce que nous en avions.
C'est le genre d'occasion qui pourrait se présenter à nous en Europe avec l'élimination des tarifs douaniers. Tout le monde se retrouve sur un pied d'égalité, et nous pouvons soutenir la concurrence
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Comme vous le savez probablement, mon parti réserve sa position quant à l'AECG jusqu'à ce qu'on ait obtenu tous les détails. C'est une position logique face à un tel accord.
J'ai ici une lettre d'opinion rédigée par le président du Syndicat national des cultivateurs, Terry Boehm, qui est parue dans l'Union Farmer Quarterly, au printemps 2013. Il parle de l'UPOV-91. J'aimerais bien vous entendre à ce sujet puisque je ne suis pas sûr de bien comprendre.
Au départ, il affirme que l'Association canadienne du commerce des semences et les entreprises de semences exercent des pressions pour faire modifier notre législation afin d'adopter l'UPOV-91, qu'il juge beaucoup plus restrictive, et qui est présentée comme étant nécessaire pour que le Canada ait accès à des variétés améliorées et novatrices. Il dit que tout semble parfait à première vue. Puis, il analyse la situation.
Il affirme que les agriculteurs n'arrivent pas à imaginer qu'on leur refuse le droit de conserver et de réutiliser leurs semences, de les échanger ou de les vendre à un voisin ou d'en faire une culture dont le fruit ne serait pas à eux et à eux seuls. L'UPOV-91 vient tout changer en donnant des droits aux phytogénéticiens qui viendront empiéter sur ce privilège des agriculteurs ou rendront le processus si dispendieux pour ceux-ci qu'ils arrêteront de conserver leurs semences. Il dit que le premier droit dont bénéficieront les phytogénéticiens sera un droit dit « en cascade », qui leur permettra de percevoir des redevances sur la semence, dans un premier temps, mais aussi sur les récoltes et même sur les produits transformés. Cela signifie que, si l'agriculteur a utilisé une variété protégée, les redevances peuvent être perçues en tout temps, y compris lorsqu'il vend sa production. Cependant, personne n'a défini le montant des redevances ni à quoi elles doivent servir. On ne sait pas vraiment si l'agriculteur serait responsable de payer les redevances uniquement pour la semence utilisée pour produire la culture ou pour toute la production. Il a mentionné que ces questions sont sans réponses et que les tribunaux devraient trancher.
Il parle ensuite du prochain droit, qui sera la capacité des phytogénéticiens de contrôler le conditionnement, le nettoyage, le traitement, le stockage, l'entreposage, la vente, l'importation et l'exportation des semences. Il affirme que si un agriculteur ne peut pas faire nettoyer ses semences, il ne pourra pas les planter. S'il ne peut pas stocker des grains aux fins d'ensemencement, comment peut-il exercer son privilège?
Je veux vous laisser le temps de répondre.
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J'ai déjà affirmé que l'UPOV-91 ne menace pas la capacité des agriculteurs de conserver leurs semences. Ce n'est tout simplement pas le cas. C'est prévu dans le protocole.
Là où on limite le droit d'un agriculteur, et franchement, je suis d'accord, c'est qu'il ne peut pas prendre ses semences... L'agriculteur paie une redevance sur la semence lorsqu'il l'achète. C'est ce que j'ai toujours fait. J'achète de nouvelles semences chaque année, et, lorsque je paie, une partie des coûts est une redevance remise au phytogénéticien qui a créé la variété. Là où je trouve qu'il y a un problème, c'est si un agriculteur, comme moi, achète des semences, paie les redevances et, l'année suivante, vend une partie des semences conservées à un voisin sans que des redevances soient versées au phytogénéticien. Comment pouvons-nous maintenir des programmes de sélection au Canada si nous ne nous assurons pas d'avoir les fonds nécessaires pour récompenser la personne qui a créé la semence afin qu'elle poursuive son travail de développement? C'est là que je ne suis plus d'accord.
Si les agriculteurs veulent conserver leurs semences pour eux, je n'y vois aucun problème. Je crois qu'ils ont le droit. Mais en fait, ce qu'ils font, en vendant ces semences à un autre agriculteur, c'est s'assurer qu'aucune redevance ne sera payée sur les semences. L'autre agriculteur n'a pas eu à payer la même chose que le premier. Et très franchement, en tant qu'agriculteur, si je sors mon chéquier pour payer une variété, je crois qu'un autre agriculteur qui en veut devrait payer la même chose que moi.
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Merci d'être là, Brian. Content de vous revoir.
Nous avons discuté du libre marché au Canada et d'autres choses que nous avons faites depuis que nous sommes au pouvoir qui, selon nous, rendent les agriculteurs canadiens plus compétitifs, surtout de l'Ouest, ou, tout au moins, aussi compétitifs que les autres agriculteurs canadiens. Donc, nous avons travaillé là-dessus, et on dirait bien que vous comprenez l'intérêt du libre accès au marché et les possibilités que cela vous offre. J'imagine que, de notre côté, nous voyons le verre à moitié plein, et de l'autre, ils le voient à moitié vide. Je comprends ce point de vue, et j'apprécie votre enthousiasme à l'égard de ce qui nous attend.
À ce sujet, vous avez dit que vous ne produisez pas seulement de l'orge, mais si on s'en tient à ce point de vue pour l'instant, nous avons parlé d'orge fourrager et d'orge brassicole. En tant que producteur d'orge, quels sont les autres marchés potentiels qui s'offrent à vous?
J'ai une autre question au sujet des produits qui sont déjà offerts sur le marché de consommation canadien et dans lesquels on retrouve de l'orge, car certains membres du comité ne le savent peut-être pas. Y a-t-il d'autres possibilités de vendre certains de ces produits en Europe?
Il y en a beaucoup sur le marché, mais quel est l'avenir de l'orge, à part pour l'alimentation du bétail et l'usage habituel qu'on en fait?
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Je crois qu'il y a certaines occasions, et Lisa peut vous parler de l'aspect alimentaire mieux que moi. Encore une fois, on ne parle pas de la bière, parce que c'est que j'appelle l'aspect « alimentaire liquide » de la question.
Je ne sais pas si beaucoup de gens le savent, mais il y a de la farine d'orge sur les tablettes des épiceries maintenant. Je suis sûr qu'il s'agit d'un marché où il y a des occasions à saisir compte tenu de l'importance accrue que les gens accordent à une saine alimentation.
Il y a autre chose dont on ne parle pas beaucoup, et qui a certainement été mis en veilleuse, et c'est le secteur de l'éthanol. L'orge conviendrait parfaitement à l'industrie de l'éthanol, et la production d'éthanol à base d'orge est très acceptable. Il y a donc aussi une occasion de ce côté-là, même si je ne crois plus qu'il faut mettre l'accent sur cet aspect des choses.
Lorsqu'on parle des occasions pour l'orge, comme je l'ai dit plus tôt, le secteur des brasseries artisanales a explosé. Il est évident que, lorsqu'on parle aux malteurs, ils nous disent qu'il y a de plus en plus de demandes pour l'orge brassicole provenant de ces petites brasseries artisanales.
Selon moi, à mesure que l'image de l'orge tournera davantage autour du fait que c'est un aliment sain, il y aura de plus en plus d'occasions d'augmenter la production d'orge, surtout au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Au nom des 28 000 agriculteurs membres de Grain Farmers of Ontario, je tiens à vous remercier de l'occasion qui m'est donnée de vous exposer notre opinion sur l'accord commercial Canada-Union européenne. Depuis 10 ou 12 ans, l'industrie des grains de l'Ontario déborde les marchés de l'Ontario et du Canada, et la tendance se maintient. Le marché intérieur reste le marché principal pour la plupart de nos produits, mais il est toujours essentiel de développer des marchés internationaux. Cela est particulièrement vrai dans le cas du soya produit en Ontario. Les deux tiers de notre production sont exportés. En tant que regroupement d'agriculteurs, notre mission est de créer un environnement d'affaires innovateur et efficace, qui donnera aux agriculteurs qui font partie de l'association l'occasion de croître et de prospérer. Pour cela, il faut éliminer les obstacles au commerce et élargir les marchés du maïs, du soya et du blé. C'est pour ces motifs que Grain Farmers of Ontario appuie fermement les efforts déployés par le gouvernement pour assurer à nos produits l'accès à des marchés étrangers.
Étant donné l'importance du marché de l'Union européenne pour le grain de l'Ontario, nous sommes particulièrement favorables à l'AECG. L'UE est déjà un important marché pour les producteurs de grains et d'oléagineux de l'Ontario et du Canada dans son ensemble. Entre 2008 et 2012, les exportations de soya canadien vers l'UE ont augmenté de 113 %, passant de un demi-million de tonnes métriques, en 2008, à 1,3 million de tonnes métriques, en 2012. La valeur des exportations de soya s'établit à environ 740 millions de dollars, et compte pour plus du quart de la production de soya du Canada. En 2012, sur le plan du volume, quatre des dix principaux marchés d'exportation étaient situés en Europe: les Pays-Bas, la Belgique, l'Allemagne et l'Italie. Cette année, pour la première fois depuis plusieurs années, nous avons également exporté du maïs vers l'Union européenne: nous avons exporté un total de 175 000 tonnes, pour une valeur de 46 millions de dollars.
En outre, depuis plusieurs années, l'Ontario a exporté du blé, quoique le volume n'est que de 38 800 tonnes. C'est que l'UE a imposé un quota sur les exportations de blé touchant la teneur en protéines, et nous ne pouvons exporter que du blé canadien dont la teneur en protéines est inférieure à 13,5 %. Une fois l'AECG en vigueur, le quota du blé à faible teneur en protéines du Canada passera immédiatement de 38 800 tonnes à 100 000 tonnes. De plus, le taux actuel de droit applicable dans la limite du contingent, qui est de 12 euros la tonne, sera éliminé et, au cours de la période de sept ans nécessaire à la mise en oeuvre de l'accord, le taux de droit hors contingent, qui est de 95 euros la tonne, sera réduit par tranches égales. La huitième année, le marché de l'UE sera entièrement ouvert à notre blé, ce qui représente un débouché commercial exceptionnel pour nos agriculteurs, dont ils ont très hâte de pouvoir profiter.
Sur le plan financier, Grain Farmers of Ontario prévoit que l'industrie nationale recueillera de nombreux bénéfices. L'Ontario vend une bonne proportion de son grain à des entreprises et des industries canadiennes qui profiteront d'un meilleur accès à l'UE. Au moment de l'entrée en vigueur de l'accord, les droits sur des produits comme les produits de boulangerie, les spiritueux, l'huile de soya, le tourteau de soya et de nombreux autres produits confectionnés à partir de grains de l'Ontario seront substantiellement réduits ou totalement éliminés.
Les producteurs de bétail sont un autre élément important de la chaîne de valeur des grains de l'Ontario. Grain Farmers of Ontario trouve encourageant de constater que les producteurs de boeuf et de porc canadiens ont obtenu un meilleur accès au marché de l'UE, puisque ces deux secteurs sont des grands consommateurs de grains de l'Ontario. En fait, le maïs produit par notre province sert principalement d'aliment pour animaux, et nous prévoyons augmenter notre production d'aliments pour animaux, puisque la demande en produits du bétail augmente partout dans le monde. Par-dessus tout, l'un des principaux défis auxquels font face les exportateurs de soya et de maïs est lié à la lenteur du processus d'approbation par l'UE des grains génétiquement modifiés. Comme nous l'avons déjà mentionné, nos agriculteurs évoluent dans un environnement commercial innovateur, et ce sont de grands utilisateurs des nouvelles technologies.
L'UE, toutefois, maintient un niveau de tolérance très faible à l'égard des grains génétiquement modifiés non approuvés destinés aux aliments pour animaux et un niveau de tolérance zéro pour les grains génétiquement modifiés non approuvés destinés à la consommation. L'un des aspects les plus prometteurs de l'accord est le fait que le Canada et l'UE mettront sur pied un groupe de travail qui se penchera sur les enjeux liés à la biotechnologie pour s'assurer qu'ils ne nuisent pas aux échanges commerciaux.
Ce dialogue ouvert et cette collaboration dans le dossier des grains génétiquement modifiés constituent un immense pas en avant dans nos relations avec l'UE, et nous avons bien hâte d'apporter notre contribution à ce groupe de travail.
La mise en oeuvre de l'AECG ouvre un débouché formidable pour les producteurs de grains de l'Ontario. Cet accord réduira les obstacles au commerce pour le maïs, le soya et le blé de l'Ontario, fera baisser le montant des droits pour les utilisateurs finaux de l'industrie et élargira l'accès aux marchés pour les producteurs de bétail de l'Ontario. Tous ces éléments entraîneront une augmentation de la compétitivité de l'industrie du grain de l'Ontario et de l'ensemble du Canada, sur les marchés mondiaux, en leur donnant accès à un marché durable et rentable. Pour tous ces motifs, Grain Farmers of Ontario soutient fermement les efforts déployés par le gouvernement pour conclure l'AECG.
Merci.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de l'occasion que vous me donnez de m'adresser au comité aujourd'hui.
Comme vous le savez, Pulse Canada est une association sectorielle nationale financée par les producteurs de pois, de lentilles, de haricots et de pois chiches du Canada et par les entreprises de transformation et d'exportation qui exportent ces légumineuses dans 160 pays. Depuis plus de 15 ans, Pulse Canada se concentre sur l'accès aux marchés et sur la nécessité d’établir un environnement stable et prévisible, propice aux activités commerciales, qui constitue l'une des principales priorités de ses membres.
Le secteur canadien des légumineuses est très favorable à la conclusion d'accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux entre gouvernements, tel l’AECG, car ils offrent la possibilité de mettre en place un cadre commercial plus permanent et durable égalisant les chances avec les autres pays exportateurs et améliorant la prévisibilité du commerce.
L'UE est l'un des trois principaux marchés pour les exportations canadiennes de légumineuses et de cultures spéciales, et ce marché totalise environ un quart de milliard de dollars par an. Chaque année, le Canada exporte plus de 180 000 tonnes de pois et de lentilles dans l'UE; aboutissent également sur ce marché 38 % des exportations de haricots secs, 32 % des exportations de graines à canaris et 31 % des exportations de graines de moutarde.
L'AECG offre deux possibilités à l'industrie canadienne des légumineuses et des cultures spéciales: la progression du marché des produits transformés et l'harmonisation des réglementations. Les exportations canadiennes de légumineuses, en grains entiers ou cassés, et de cultures spéciales sont bien établies dans l'UE et elles entrent en franchise de droit, mais les exportations de produits transformés ont été limitées par les tarifs. L'AECG offre d'importantes possibilités à notre secteur grâce à la réduction ou à l'élimination des tarifs applicables aux légumineuses transformées au Canada et exportées sous forme de farine, de fibres, d'amidon et de protéines. Tous les tarifs sur ces produits seront abolis immédiatement, à l’exception du tarif sur l'amidon de légumineuses, qui sera éliminé graduellement sur une période de sept ans.
Si la question a de l’importance, c’est que l'UE est un chef de file dans le lancement de produits novateurs axés sur la santé et la viabilité. Au moment où les taux d'obésité et d'autres maladies liées à l'alimentation, notamment les maladies cardiovasculaires et le diabète, atteignent des sommets historiques, l'industrie alimentaire répond à la demande du consommateur et des pouvoirs publics qui réclament des aliments plus sains, en reformulant des marques existantes ou en élaborant de nouveaux produits. Grâce à leur teneur élevée en protéines, en fibres et en glucides complexes, les légumineuses sont des ingrédients idéaux qui offrent des avantages importants pour la santé.
En fait, plus tôt cette année, des experts de la recherche sur le diabète et les maladies cardiovasculaires se sont réunis pour déterminer si les données disponibles sur les bienfaits des légumineuses justifiaient la production d'une allégation sur la santé dans ces domaines. Les experts ont convenu à l'unanimité de l'existence d'un lien prouvé entre la consommation de haricots et l'abaissement du taux de cholestérol. Les études montraient invariablement que la consommation d'une demi-tasse de haricots par jour permet de réduire le cholestérol total et le cholestérol à lipoprotéines de faible densité et que l'ampleur de l'effet était similaire ou supérieur à celui d'autres aliments accompagnés d'allégations santé approuvées comme les stérols végétaux et l'orge.
Afin de favoriser les possibilités d’harmonisation de la réglementation que créera l'AECG, les gouvernements des deux parties devront exploiter pleinement l'accord pour arriver à mettre en place un processus synchronisé d’approbation visant les nouvelles technologies et les innovations dans le domaine agricole, et en particulier les nouvelles technologies liées à la détection. Vous savez que les organismes génétiquement modifiés, les OGM, et les nouveaux produits de protection des cultures à risques réduits sont deux exemples de cas où l'infrastructure réglementaire ne parvient pas à suivre l'avancement technologique. Au cours des prochaines années, toutes les exportations de produits de base seront soumises à des obstacles croissants du fait de la mise au point de techniques d'analyse moins chères et plus sensibles qui pourront, dans bien des cas, mesurer des concentrations aussi faibles que des unités par milliard. Dans le cas de pays importateurs ayant une tolérance zéro (ou proche de zéro) pour les produits qui n'ont pas encore terminé le processus d'approbation, la capacité de déceler des quantités infinitésimales d'un produit qui n'est pas encore approuvé peut avoir des effets dévastateurs pour le commerce.
Le Canada a fait preuve d'un sens extraordinaire de l'initiative en élaborant un projet de politique sur la présence en faible quantité (PFQ) de certains produits, surtout nécessaire dans l'UE, et en informant la communauté internationale à son sujet. Étant donné que vous avez sans doute entendu d'autres groupes agricoles représentant les cultures GM vous parler de l'importance cruciale de cette politique, j'aimerais utiliser le temps qu'il me reste pour mettre en évidence la nécessité d'adopter une démarche similaire en ce qui concerne les produits de protection des cultures.
Ces produits, par exemple les herbicides, les fongicides et les insecticides, ont joué un rôle primordial dans l'amélioration de la productivité de l'agriculture. Malheureusement, la mise au point et l'adoption rapide de nouveaux produits de protection des cultures compliquent l'accès aux marchés du fait que les pays importateurs mettent parfois des années pour établir des tolérances légales quant aux concentrations résiduelles de ces produits et qu'ils fixent dans l'intervalle des tolérances zéro ou s'approchant de zéro. À titre d'exemple, un incident qui a fait grand bruit; en 2011, le secteur canadien de légumineuses a enfreint la règle sur le glysophate en dépassant la norme européenne pour des envois de lentilles à l'UE. Le problème tenait au fait que les agriculteurs canadiens utilisaient le glysophate — le Roundup —, un produit de protection des cultures pleinement homologué au Canada, mais les exportations respectaient largement les normes canadiennes de salubrité des aliments.
Or il se trouve que l'UE n'avait pas encore établi de LMR pour le glysophate dans les lentilles et a par conséquent appliqué une LMR implicite proche de zéro (0,1 ppm), ce qui a entraîné des rejets et des rappels de produits qui étaient déjà sur les rayonnages des détaillants. Vous savez que la présence de résidus de pesticides dans des aliments, même à des concentrations bien inférieures aux niveaux jugés sûrs par les organismes réglementaires mondiaux, peut donner lieu à des titres capables d'éroder la perception qu'a le public de la salubrité des produits agroalimentaires canadiens.
Tout cela s'est produit uniquement en raison d'un manque d'harmonisation des réglementations. Je tiens à apporter une précision pour les membres du Comité qui ne connaissent peut-être pas bien la politique et les processus qui encadrent l'établissement de niveaux de tolérance des produits de protection des cultures. Le Canada est l'un des législateurs les plus sévères quand il s'agit d'établir des marges de sécurité; le produit retiré de la vente au détail au sein de l'UE respectait les normes canadiennes. Preuve que, dans toute cette affaire, il n'y avait pas de risque relatif à la salubrité de l'aliment, l'année suivante, l'UE a multiplié par 100 sa LMR implicite pour les produits canadiens, la faisant passer de 0,1 ppm à 10 ppm, après un examen par ses propres spécialistes européens de la santé.
À l'avenir, il conviendrait d'utiliser les accords de libre-échange comme l'AECG pour harmoniser les réglementations sur les LMR et la PFQ, qui désigne une présence de faibles quantités. Pour les unes, nous disposons d'un processus d'élaboration de politiques, mais, pour l'autre, nous commençons à peine le travail, et quelqu'un doit prendre l'initiative.
En terminant, en tant que marché riche composé de consommateurs soucieux de la qualité et s'intéressant à des aliments sains et à la viabilité, l'UE est un partenaire commercial naturel pour l'agriculture canadienne; nous prévoyons que l'AECG offrira de nombreuses possibilités. J’aimerais toutefois dire un dernier mot touchant le transport.
Les clients étrangers du Canada ont la mémoire longue et ils n'oublient pas facilement quand leur nourriture n'est pas livrée à temps. C'est bien de signer des accords de commerce et de partenariat qui permettent l'élargissement du commerce, mais encore faut-il être un fournisseur fiable, année après année, pour entretenir la relation commerciale.
Le volume même des récoltes, cette année, met malheureusement à l’avant-plan les problèmes sous-jacents qu’on perd parfois de vue dans le labyrinthe du système de transport.
On estime que la production de céréales cette année a dépassé les 65 millions de tonnes. Au cours des 16 dernières semaines, le déficit en capacité de transport a atteint 20 000 wagons de chemin de fer. Quorum, qui supervise le système pour le gouvernement fédéral, indique que les temps d'attente des navires au Port Metro Vancouver atteignent des sommets historiques, soulignant que Vancouver éprouve ces problèmes pour la troisième année d'affilée et que la situation empire. Un système qui ne répond manifestement pas aux besoins de ses utilisateurs signifie que le Canada ne peut pas répondre aux besoins de ses clients de manière régulière et fiable et qu’il ne pourra pas tirer pleinement profit des conditions favorables créées par des accords de libre-échange comme l’AECG.
Merci, monsieur le président.
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Il n'y a pas de mal. Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais que vous le fassiez, car je sais que cela a trait à l'AECG, puisque, une fois que l'accord sera en vigueur, une infrastructure sera nécessaire. Nous allons faire transiter un plus grand volume de produits, peut-être par Thunder Bay ou Churchill ou d'autres installations comme, peut-être, Montréal, et cela pourrait un peu atténuer la pression à Vancouver, où, quand la pluie s'éternise, d'autres problèmes se posent pour le chargement, et il existe peut-être d'autres enjeux.
En ce qui concerne le déficit en capacité de transport, qui s'élève à 20 000 wagons de chemins de fer, comme vous l'avez dit, je crois que nous devons l'admettre une fois pour toutes: notre production est énorme. Ils font vraiment tout ce qu'ils peuvent, cet automne, pour que ça bouge. J'ai parlé cette semaine avec un responsable des chemins de fer. Par rapport à la moyenne des 10 dernières années touchant les déplacements à l'heure, il affirme que la moyenne hebdomadaire actuelle est de beaucoup supérieure à la normale, mais, du même souffle, il dit qu'il faudrait encore faire mieux.
Je me préoccupe quand même un peu de l'un des chemins de fer. J'ai l'impression qu'un train déraille toutes les semaines, et je crois que c'est un problème auquel il faudrait voir, mais cela relève d'un autre comité.
Vous avez également parlé de la présence de faibles quantités et des niveaux d'acceptation des résidus chimiques; Barry a été très clair sur ce point. Je sais que nous essayons de régler le problème des OMG et de mettre en place un processus qui fera en sorte que les données scientifiques du Canada seraient acceptées en Europe, pour qu'elle reconnaisse que nos activités scientifiques visent la sécurité, et de nous assurer que tout accord soit fondé sur des données scientifiques solides. L'Europe a tendance à laisser la politique influer sur ses dossiers, de temps à autre, et le dossier des OMG est probablement un bon exemple.
Pensez-vous que l'accord réussira à mettre la table pour la négociation de points litigieux comme celui-là?
J'aimerais que vous répondiez d'abord, Gord, puis ce sera le tour de Barry.
J'aimerais revenir au sujet de votre discussion avec M. Payne. Je suis d'accord avec vous deux pour dire qu'il faudrait mettre sur pied un genre de groupe officiel, dont les membres diraient: « mettons-nous au travail et réglons la question. » Mais il faudrait scinder la question en deux.
Gord, vous avez donné l'exemple du glyphosate, en ces termes: « Ils ont dit que le régime de réglementation était le suivant, et tout d'un coup, qu'il était autre chose. » Vous avez dit également que les paramètres étaient établis, dans une certaine mesure, de manière arbitraire. Alors je vous le demande, pensez-vous que vous avez davantage de raisons d'espérer, dans ce dossier? Parce que, Gord, vous dites estimer qu'il s'agit plutôt d'une question technique. Diriez-vous, peut-être, que les résultats seront meilleurs, c'est-à-dire que les deux parties pourraient trouver un terrain d'entente et un régime de réglementation mutuellement satisfaisant dans un délai relativement court, même si on ne peut pas parler de court délai, mais, du moins, après un certain temps?