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Merci beaucoup, pour votre accueil, monsieur le président.
Je suis ravi d'être parmi vous aujourd'hui pour vous faire part de la façon dont l'industrie du canola tirera profit de l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne. Cet accord constitue une occasion en or d'améliorer notre accès aux marchés et la prévisibilité en ce qui concerne la réglementation de la biotechnologie.
Voici d'abord quelques précisions sur le Conseil canadien du canola. Le Conseil canadien du canola est une organisation de chaîne de valeur représentant l'ensemble du secteur canadien du canola: Ies 43 000 producteurs de canola, les concepteurs des semences, les broyeurs qui transforment les semences en huile ou en farine, et les exportateurs qui exportent le canola pour qu'il soit transformé dans le pays importateur. Le Conseil du canola est l'instrument par lequel l'industrie se réunit en vue d'établir des objectifs et de mettre en oeuvre des plans pour l'ensemble du secteur.
Voici quelques chiffres importants concernant notre industrie. Le canola offre plus de recettes aux agriculteurs canadiens que tout autre produit agricole. Cette industrie représente annuellement 19,3 milliards de dollars pour l'économie canadienne et appuie 249 000 emplois. Notre industrie a doublé sa production au cours des 10 dernières années. Cette année, les agriculteurs canadiens ont produit le nombre record de 16 millions de tonnes. Cette expansion est également à l'origine d'investissements importants dans les collectivités rurales.
Par exemple, plus de 1,6 milliard de dollars ont été investis dans les infrastructures de broyage et de transformation au cours des six dernières années, ce qui témoigne de la confiance insufflée par le secteur. Il importe de noter que ces effets sur le revenu et ces retombées économiques résultent principalement du commerce mondial. Le canola exporté sous forme de semences, d'huile ou de farine a produit des recettes d'environ 9,6 milliards de dollars en 2012. Pour mettre ces chiffres en contexte, il faut savoir que les exportations de produits agroalimentaires ainsi que de poissons et de fruits de mer se sont élevées à 48 milliards de dollars en 2012. Le canola représente 20 p. 100 de cette valeur. Comme nous exportons plus de 85 p. 100 de ce que nous produisons, nous comptons beaucoup sur l'accès prévisible aux marchés. C'est pourquoi des accords tels que l'AECG sont si importants pour l'industrie.
Notre industrie porte ses fruits, car nous demeurons compétitifs au niveau international. Nous nous en sommes mieux tirés dans les marchés libres de tarifs douaniers et de barrières commerciales non tarifaires. Le gouvernement, par le truchement de la diplomatie et des négociations commerciales, a un rôle important à tenir dans la croissance et le maintien de notre accès à ces marchés. Les efforts du gouvernement, et en particulier ceux du ministre de l'Agriculture, M. Gerry Ritz et du ministre du Commerce international, M. Ed Fast, pour conclure l'AECG sont essentiels pour que l'industrie canadienne du canola continue de prospérer grâce à la demande internationale.
Voici maintenant ce que l'AECG signifie pour l'industrie du canola. Dans un instant, vous entendrez Rick, qui représente les producteurs de canola, vous parler de l'accord du point de vue du producteur, mais du point de vue de l'industrie, je dirais d'abord qu'éliminer les tarifs sur l'huile de canola nous aidera à augmenter les exportations jusqu'à une augmentation de 90 millions de dollars. Éliminer les tarifs sur l'huile de canola signifie également que nos broyeurs de canola et exportateurs d'huile auront un accès privilégié au marché européen. Ce meilleur accès se produit à un moment opportun, car nous avons fait un investissement important dans notre capacité de trituration récemment, surtout dans l'ouest du pays.
Nous servons déjà le marché européen, et l'accès libre de tarifs douaniers sur l'huile nous permettra d'expédier davantage de produits à valeur ajoutée. Notre huile de canola est une matière biologique précieuse pour la production européenne de biodiesel, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 90 p. 100 en comparaison avec le diesel ordinaire. Profitant désormais d'un environnement libre de tarifs douaniers, notre industrie est bien placée pour servir une plus grande part du marché.
Ensuite, l'AECG comprend une importante clause sur la biotechnologie. Le système de réglementation de l'Union européenne portant sur la biotechnologie crée des risques pour les exportateurs et de l'incertitude pour les concepteurs des semences qui cherchent à introduire de nouveaux caractères de semences. La biotechnologie est essentielle pour que les producteurs canadiens de canola soient compétitifs sur les marchés internationaux. Le milieu de la réglementation de l'Union européenne crée toutefois de vrais obstacles au commerce et à l'innovation. L'AECG contient des dispositions prévoyant une coopération dans le domaine de la biotechnologie. C'est un accomplissement important de la part de nos négociateurs commerciaux.
L'AECG renforcera le forum existant pour discuter des questions entourant la biotechnologie et leurs répercussions sur le marché, ce qui consolidera la coopération entre les autorités de réglementation oeuvrant dans les domaines des processus d'approbation fondés sur la science, des politiques sur la PFQ prévisible et de la réduction de l'incidence des méthodes de réglementation sur le commerce.
Il s'agit d'une occasion à long terme. Le succès de ce projet dépendra de la capacité des deux gouvernements de trouver des solutions. Nous avons bon espoir que les discussions des groupes de travail sur les politiques à l'égard de la PFQ prévisible diminueront les risques que les caractères biotechnologiques de bas niveau approuvés causent une perturbation du marché. Les risques auxquels les exportateurs sont exposés pourraient être réduits considérablement et, de ce fait, les recettes que les producteurs génèrent de ce marché augmenteraient.
Enfin, en plus d'avoir conclu l'AECG, le gouvernement du Canada est parvenu à obtenir un engagement relatif à l'autorisation de caractères de canola disponible en temps utile. Le secteur canadien du canola se conforme à une politique d'accès aux marchés dans le but de respecter les exigences réglementaires de nos débouchés extérieurs. Les nouveaux caractères de semences génétiquement modifiées ne seront pas introduits au Canada tant qu'ils ne seront pas approuvés dans les principaux débouchés extérieurs, notamment dans l'Union européenne. L'engagement de l'Union européenne de traiter les demandes en temps utile aidera à faciliter l'innovation en donnant de la prévisibilité aux concepteurs des semences et en donnant aux producteurs accès à de nouvelles technologies plus tôt que prévu.
En conclusion, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous expliquer les avantages de l'AECG. L'industrie du canola soutient l'engagement constant du gouvernement du Canada à améliorer l'accès aux marchés au moyen de négociations continues. Cet appui se traduit notamment par la recherche d'une solution multilatérale par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale du commerce. Il s'agit également de conclure des ententes avec la Corée, le Japon et le Partenariat transpacifique et de renforcer l'engagement avec la Chine et la mise en oeuvre de l'AECG. Ces efforts offriront des avantages énormes aux 249 000 personnes soutenues par l'industrie du canola d'un bout à l'autre du Canada.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et bon après-midi aux membres du comité. Merci de m'avoir invité aujourd'hui pour parler au sujet de l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne.
La Canadian Canola Growers Association représente 43 000 producteurs de canola et est dirigée par un conseil d'administration agricole qui représente toutes les provinces allant de l'Ontario jusqu'à la Colombie-Britannique.
J'aimerais souligner que le canola est le produit agricole de valeur la plus élevée, cette culture ayant rapporté 8,2 milliards de dollars en recettes monétaires agricoles l'année dernière. C'est un chiffre important. Les cultivateurs de canola comptent sur les marchés internationaux. Ils y exportent plus de 85 p. 100 des graines et des produits du canola chaque année. Par conséquent, la réussite actuelle et future du canola dépend largement de notre capacité à accéder aux marchés internationaux et d'y être concurrentiels.
L'AECG représente des perspectives considérables pour les cultivateurs de canola. Il est impressionnant d'avoir un accès accru à un marché aussi important. L'économie européenne s'élève à 17 milliards de dollars. Elle représente un sixième du commerce mondial de biens et possède une population de 500 millions de consommateurs ayant les moyens financiers d'acheter nos produits. Pour le canola canadien, cet accord offre des débouchés à venir et s'accompagne d'une détermination à surmonter certains des obstacles qui entravent l'accès du canola au marché de l'Union européenne.
Une fois que cet accord aura été ratifié, il entraînera la suppression immédiate des tarifs douaniers sur l'huile de canola, ce qui pourrait faire augmenter l'exportation de notre huile vers l'Europe pour atteindre 90 millions de dollars par an, année après année. C'est le double par rapport aux chiffres actuels. Cet accès créera une nouvelle demande en graines de canola pour les cultivateurs et contribuera à l'accroissement des capacités de trituration du Canada. À long terme, l'AECG constituera un moyen plus officiel de se pencher sur les problèmes de barrières non tarifaires imposées depuis longtemps par l'Union européenne aux cultivateurs canadiens, notamment leurs règlements ayant trait aux produits génétiquement modifiés tels que le canola.
Il ne faut pas sous-estimer l'importance de mettre en place une politique de réglementation transparente et scientifiquement fondée et l'AECG constitue une occasion de faire progresser l'accès des produits biotechnologiques de façon appréciable. Afin de nourrir une population mondiale grandissante tout en s'assurant que la culture du canola reste profitable et contribue à l'économie du Canada, les cultivateurs doivent continuer d'adopter de nouvelles technologies innovantes. Ces technologies regroupent de nouvelles caractéristiques transgéniques qui permettent d'accroître la production et d'apporter des avantages agronomiques.
En 2012, le Canada occupait le quatrième rang mondial de terres consacrées aux cultures transgéniques, 97,5 p. 100 du canola canadien étant produit à partir de variétés génétiquement modifiées. Les producteurs de canola ont rapidement adopté les nouvelles technologies, étant donné qu'elles offrent des avantages économiques réels à leur exploitation. Le canola transgénique permet d'obtenir des rendements accrus, une lutte plus efficace contre les mauvaises herbes, une moindre dépendance à l'égard des intrants agricoles et donne plus de possibilités aux producteurs d'adopter des pratiques de travail réduit ou sans travail du sol.
Quant à l'approbation de nouvelles variétés de canola, nous sommes particulièrement encouragés du fait que le Canada a été en mesure d'utiliser les négociations relatives à l'AECG pour obtenir une lettre en parallèle qui engage l'UE à assurer le traitement efficace des demandes liées au canola et leur progression rapide dans le processus d'approbation européen. L'accélération du processus permettra aux producteurs de profiter des innovations qui nous rendent plus concurrentiels.
Afin de tirer pleinement parti de cet accord et d'exporter de manière concurrentielle, il sera également nécessaire d'améliorer le processus canadien de réglementation applicable à l'exportation du canola. Nous sommes satisfaits des changements récemment apportés à la Commission canadienne des grains, mais des efforts additionnels sont requis pour que nous puissions rester compétitifs et profiter pleinement d'un commerce encore plus libre.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à ce comité aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président et membres du comité.
Je m'appelle Robert Godfrey et je suis le directeur des Politiques et relations gouvernementales de l'Institut canadien des engrais. Je suis accompagné aujourd'hui de Clyde Graham, notre vice-président, Stratégie et alliances.
Je tiens à remercier le comité de nous avoir invités à parler de l'Accord économique et commercial global Canada-Union européenne et de ses effets sur notre industrie et les agriculteurs qui sont nos clients au Canada.
L'ICE représente les fabricants d'engrais à base d'azote, de phosphate, de potasse et de soufre ainsi que les principaux grossistes et détaillants qui distribuent ces produits au Canada. Nos membres produisent, chaque année, plus de 25 millions de tonnes d'engrais dont plus de 75 p. 100 est exporté vers une soixantaine de 60 pays dans le monde. À elle seule, la Saskatchewan représente plus de 30 p. 100 de la production mondiale de potasse et 45 p. 100 du commerce mondial de la potasse. Un récent rapport de Ressources naturelles Canada citait la potasse comme le minerai ayant le plus de valeur pour le Canada.
Le Canada produit également une très grande quantité d'azote. L'industrie canadienne des engrais est généralement considérée comme un chef de file mondial et sa réussite dépend des marchés mondiaux. L'Union européenne est l'un des plus grands marchés de consommation au monde avec 28 États industrialisés et 500 millions d'habitants. D'après les témoignages que divers groupes agricoles ont récemment présentés au comité, nous estimons que cet accord pourrait se traduire par des exportations agroalimentaires canadiennes supplémentaires d'une valeur de 1,5 milliard de dollars vers l'Union européenne.
L'ICE est d'avis que ce qui est bon pour les agriculteurs est bon pour lui. Si nos clients agriculteurs produisent davantage et exportent une plus grande quantité de leur production à un prix plus élevé, ils auront besoin de plus d'intrants, y compris d'engrais. Au Canada, les ventes à la ferme de produits fertilisants ont atteint l'année dernière un chiffre total de près de 3,5 milliards de dollars. L'AECG entraînera la croissance de la communauté agricole et ces avantages s'étendront certainement au secteur des engrais.
Pour ce qui est des exportations d'engrais, à l'heure actuelle, l'industrie canadienne des engrais n'exporte pas une grande quantité de produits vers l'Europe. Ce marché reçoit moins de 1 p. 100 de nos exportations annuelles totales d'engrais. Cependant, l'accord ouvre la porte à de nouveaux débouchés. L'histoire montre que les accords de libre-échange sont souvent le catalyseur de transactions commerciales qui semblaient jusque-là impossibles.
L'AECG posait peu de problèmes pour nous. Néanmoins, nous avons parlé avec les fonctionnaires du ministère du Commerce international, l'année dernière, au sujet des règles d'origine. Les fonctionnaires ont travaillé avec nous et ont fait beaucoup d'efforts pour que l'AECG tienne compte de nos besoins actuels et futurs. Nous avons apprécié qu'ils s'en soient donné la peine et nous espérons que cet esprit de coopération se poursuivra lors des futures négociations.
L'AECG est un accord reposant sur des règles. L'ICE et nos membres comptent participer à l'élaboration des normes à l'égard des engrais et des amendements synthétiques dans le cadre d'un comité technique de l'Organisation internationale de normalisation. Ce comité technique offrira au Canada une tribune pour exercer une influence sur les normes mondiales à l'égard des engrais. Ces normes complètent des accords tels que l'AECG.
L'ICE et nos membres soutiennent énergiquement la stratégie commerciale globale du gouvernement canadien. L'Europe est un marché important pour nos clients de l'agriculture, mais notre industrie vise principalement l'Asie-Pacifique et les Amériques où le potentiel de croissance des ventes d'engrais est le plus fort. Nous suivons de près les discussions que le Canada a avec l'Inde. Nous nous sommes réjouis de voir le gouvernement lever les sanctions contre le Myanmar et nous sommes très intéressés par les débouchés que présentent ces marchés. Nous avons suivi les négociations avec la Corée que nous espérons voir avancer prochainement. Nous suivons aussi les négociations en vue d'un partenariat trans-pacifique. Les marchés comme ceux du Vietnam et de la Malaisie, pour ne nommer que ceux-là, représentent un énorme potentiel de croissance pour notre secteur. L'ICE fait partie du Groupe de consultation sur les négociations du commerce agricole et reçoit régulièrement des mises à jour du gouvernement au sujet de ces négociations. Le potentiel qu'elles offrent à notre industrie nous intéresse vivement.
Nous invitons le gouvernement à continuer de poursuivre énergiquement le libre-échange et nous invitons le comité à soutenir cette initiative. Le Canada est un pays exportateur dans lequel la croissance économique est reliée à notre compétitivité et notre capacité à envoyer des marchandises de qualité vers les marchés mondiaux. L'AECG offre des débouchés et une nouvelle façon de faire des affaires. Notre secteur envisage l'avenir avec enthousiasme. Nous sommes prêts à poursuivre la discussion avec le gouvernement et le comité autant qu'il le faudra pour pousser plus loin les initiatives de libre-échange.
Je tiens à remercier les membres du comité de nous avoir accordé la parole aujourd'hui. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Bon après-midi, monsieur le président et honorables députés du comité. Je suis heureux de comparaître à nouveau devant vous et, à cette occasion, d’apercevoir quelques visages nouveaux.
Je m’appelle donc Matthew Holmes et je suis le directeur général de l’Association pour le commerce des produits biologiques. Je voudrais vous présenter, aujourd’hui, notre point de vue sur l’accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
L’Association pour le commerce des produits biologiques représente l’ensemble de la collectivité d’affaires canadiennes en matière de produits biologiques. Nos adhérents, de même que le conseil d’administration qu’ils ont élu, représentent les exploitants agricoles, les fabricants, les inspecteurs, les exportateurs, les distributeurs et les détaillants de ce secteur. Notre mission consiste à promouvoir et à protéger la croissance du commerce des produits biologiques, et ce dans l’intérêt de l’environnement, de la population, de l’économie et des agriculteurs du Canada.
De manière générale, nous sommes d’avis que les mesures favorisant le commerce sont un moyen de mieux atteindre notre objectif, qui consiste à élargir et à renforcer le marché des produits biologiques.
Je commencerai donc mon exposé par un rapide survol du marché canadien des produits biologiques, lequel occupe aujourd’hui le quatrième rang dans le monde. Je parlerai ensuite des mécanismes sur lesquels nous nous sommes entendus avec nos principaux partenaires commerciaux en matière d’équivalence biologique. Il s’agit essentiellement de dispositions d’aide aux échanges qui correspondent étroitement aux objectifs de l’AECG. Je conclurai mon exposé en évoquant les enseignements que notre secteur a tirés de l’application de ces mécanismes, dont nous espérons qu’ils serviront de schéma directeur lors du parachèvement de l’AECG au cours des prochains mois et qu’ils contribueront à intensifier les échanges entre le Canada et l’UE.
Comme je l’ai dit, le marché des produits biologiques canadiens occupe le quatrième rang au monde, ce qui en fait une destination de premier plan pour les exportateurs américains et européens. Les principaux marchés dans le domaine des produits biologiques sont les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Canada et le Royaume-Uni, et ce marché, en croissance rapide, représente aujourd’hui une valeur mondiale d’environ 63 milliards de dollars.
J’ajoute que l’Amérique du Nord et l’Europe totalisent, à elles seules, 96 p. 100 du marché mondial des produits biologiques. Il va de soi, par conséquent, que nous sommes très intéressés à renforcer encore les nouveaux liens commerciaux avec l’Europe. Il importe que les agriculteurs et les transformateurs canadiens du secteur biologique obtiennent un meilleur accès à ces marchés.
Au pays, ce marché a triplé entre 2006 et 2012, échappant pratiquement à la récession, et on l’évalue aujourd’hui à plus de 3,5 milliards de dollars par an. Les statistiques que nous avons réunies sur les exportations révèlent que ces dernières ont triplé au cours de la même période et représentent, selon les estimations, 458 millions de dollars par an; à titre de comparaison, ce chiffre dépasse celui des exportations de homard vivant ou congelé, et il dépasse même le volume projeté de nos ventes de viande de porc en Europe, aux termes de ce nouvel accord.
La croissance se manifeste également au niveau des producteurs. Ainsi, une analyse récente du recensement du secteur agricole indique que, pour la période 2001-2011, le nombre total des exportations agricoles a reculé de 17 p. 100 au Canada, tandis que le nombre des fermes biologiques a, au contraire, augmenté de 66,5 p 100. Lorsqu’on les compare à leurs homologues de l’ensemble du pays, les exploitants biologiques présentent, en moyenne, un revenu plus élevé et tendent à créer, proportionnellement parlant, davantage d’emplois dans le secteur agricole. Nous dénombrons aujourd’hui environ 5 000 opérateurs du secteur biologique, qu’il s’agisse d’exploitants agricoles, de transformateurs ou d’opérateurs du transport et de la manutention. Par conséquent, quoi que l’on pense soi-même de l’agriculture biologique, il s’agit incontestablement de l’un des secteurs du monde agricole à croissance la plus rapide au pays. De plus, son potentiel économique pour l’agriculture canadienne est tout simplement gigantesque, surtout lorsqu’on porte le regard vers l’Europe, qui concentre le plus grand nombre de consommateurs de produits biologiques dans le monde.
La semaine dernière, j’ai eu l’honneur de rencontrer l’honorable Robert à Moncton, le jour où il a annoncé, pour le compte du ministre Gerry , l’attribution d’un montant de 500 000 $ au secteur canadien des produits biologiques. Cette subvention doit nous permettre de maintenir des normes rigoureuses et de promouvoir les produits biologiques canadiens, non seulement au pays mais également sur les marchés d’exportation dont l’importance est critique, grâce au programme AgriMarketing.
J’ajoute que l’un des principaux instruments de politique en matière d’ouverture de débouchés pour le secteur canadien des produits biologiques est représenté par les mécanismes d’équivalence des produits biologiques. Le Canada a joué un rôle pionnier dans l’élaboration de ces ententes, qui portent sur la reconnaissance mutuelle des règlements et des normes avec nos principaux partenaires commerciaux, et cela à compter de 2009 avec l’entente Canada-États-Unis.
Le Canada a poursuivi son action en 2011 en lançant une autre innovation, annoncée par les ministres et , portant sur l’équivalence des produits biologiques entre le Canada et l’Union européenne. Nous étions alors le seul pays au monde capable de desservir 96 p. 100 des marchés mondiaux de produits biologiques avec une seule certification nationale, ce qui conférait aux entrepreneurs canadiens un avantage substantiel.
Tout comme l’entente précédente Canada-États-Unis, l’accord Canada-UE entérine les normes biologiques ainsi que la supervision réglementaire de chacune des instances. Il permet donc aux produits biologiques canadiens d’être importés dans les États membres de l’UE sans devoir subir une deuxième phase, répétitive et coûteuse, de certification ou d’inspection.
On voit donc que les équivalences biologiques représentent une avancée majeure pour notre secteur, et pas seulement pour nos producteurs nationaux mais pour l’ensemble du marché mondial des produits biologiques. Et nous avons fait un grand nombre d’émules, qui essaient eux aussi de passer des ententes analogues.
J’en viens à présent au petit mot d’avertissement que je voudrais adresser aux instances chargées d’appliquer l’AECG.
Lorsque l’UE a publié, en 2011, le texte définitif de ses amendements réglementaires portant reconnaissance du régime canadien des produits organiques, elle a mis en place, parallèlement, un système extrêmement restrictif concernant les règles d’origine. Le Canada, agissant de bonne foi, n’en a pas fait autant et s’est contenté d’ouvrir son marché à tous les produits biologiques en provenance de l’UE. Il en est résulté, pour l’essentiel, que les Canadiens se sont retrouvés relégués au rôle de scieurs de bois et de porteurs d’eau, puisqu’ils ne pouvaient exporter que des matières premières tout en achetant les produits à valeur ajoutée en provenance de l’Europe. Seuls les produits mono-ingrédients et un nombre restreint de produits à ingrédients multiples d’origine intégralement canadienne sont admis sur le marché de l’UE. Et pendant ce temps, les produits canadiens à valeur ajoutée, je veux dire fabriqués au pays par des entreprises canadienne avec des ingrédients canadiens, parfois édulcorés ou parfumés à la cannelle ou à la vanille, sont assujettis à une inspection secondaire de tous leurs ingrédients, avec traçage de l’origine, ce qui coûte cher et ne favorise guère le commerce.
Permettez-moi d’illustrer la façon dont cette entente d’équivalence avec l’UE a servi de modèle à deux autres instances. Je rappelle que la Suisse est pour nous un marché très important, notamment pour le blé et l’huile oléagineuse de production biologique. Peu de temps après la signature de l’entente avec l’UE, la Suisse s’est adressée au Canada pour obtenir une équivalence analogue. Nous sommes rapidement parvenus à un accord, mais les Suisses, prenant comme référence l’UE voisine, ont repris à leur compte les règles restrictives quant à l’origine qui figurent dans l’entente UE-Canada.
Au même moment, les États-Unis et l’Union européenne étaient en discussion à propos de l’équivalence biologique. Nous savons qu’il s’agit des deux principaux marchés mondiaux, ce qui nous vaut un scénario des plus fascinants, très proche de celui que nous connaissons aujourd’hui. Pour résumer, les Américains, après avoir observé les pièges de l’entente conclue par le Canada avec l’UE, ont annoncé en l’espace de six mois l’adoption d’un régime global d’équivalence pour les produits biologiques échangés avec l’UE, mais sans que les mêmes règles restrictives en matière d’origine soient appliquées aux produits américains. Et voilà que, deux ans et demi plus tard, ces différences entre les régimes existent toujours.
Des représentants de grandes entreprises canadiennes dont le réseau de vente de produits biologiques s’étend à l’échelle mondiale ont déclaré que cette entente, inégale pour le Canada, leur interdit pratiquement de privilégier leurs usines canadiennes et par conséquent les emplois canadiens, tandis qu’elle favorise leurs usines américaines, ce qui met encore plus en péril la fabrication au Canada. On voit donc, deux ans et demi après l’entente initiale, que les fabricants canadiens sont obligés de prendre une décision douloureuse s’ils veulent continuer à exporter vers l’UE.
Ce matin, j’ai eu au téléphone un confrère d’une entreprise de Colombie-Britannique qui risque d’être contraint de déplacer des dizaines d’emplois, correspondant à des millions de dollars de chiffre d’affaires, vers une usine aux États-Unis, et ce en grande partie du fait de cette disparité dans notre régime d’équivalence pour les produits biologiques.
Je voudrais toutefois m’arrêter ici et rendre tout particulièrement hommage au travail acharné et au dévouement de nos représentants canadiens qui ont travaillé sur ce dossier. Ils ne sont pour rien dans cette situation. Agriculture Canada et l’ACIA n’ont ménagé ni leur temps ni leurs efforts pour aboutir. Il reste néanmoins que les Européens n’ont pas donné suite.
En résumé, monsieur le président, l’Association pour le commerce des produits biologiques ne perçoit pas, du moins pour l’instant, de dangers ni de sources de préoccupations pour le secteur des produits biologiques du fait de l’AECG. Cependant, nous fondant sur notre expérience récente, nous nous soucions de la façon dont l’accord sera appliqué et craignons que les conditions qui ont été annoncées pour le Canada ne soient précisément celles qui lui seront appliquées.
L’examen de l’AECG nous donne à percevoir plusieurs éléments favorables.
L’AECG contient l’engagement d’intensifier la coopération réglementaire et d’encourager les organismes d’harmonisation à collaborer de façon plus étroite. Ainsi, les besoins du secteur des produits biologiques seront pris en compte et l’on renforcera les équivalences entre produits biologiques.
Les dispositions de l’AECG indiquent que l’on ne modifiera pas le droit des agriculteurs de conserver et de replanter les semences d’une variété protégée sur leurs propres terres, conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des obtentions végétales. Le secteur des produits biologiques est favorable au droit de conserver le matériel de multiplication, étant donné que les stocks de semences biologiques disponibles au Canada ne suffisent pas à satisfaire la demande actuelle, ni nos prévisions de croissance. Nous avons une exigence très spécifique de protection de l’intégrité génétique de nos semences ainsi que de certaines des caractéristiques optimales de la production biologique.
J’observe également que les rédacteurs de l’AECG ont consacré un certain temps à la rédaction des règles d’origine et à leur application aux produits à ingrédients muliples. Il est très important que cet aspect soit approfondi et mis en œuvre avec le plus grand soin.
Pour conclure, je dirai que notre secteur des matières premières biologiques de même que celui des viandes biologiques tireront sans aucun doute des avantages de l’AECG dans sa forme prévue; toutefois, je ne puis vous assurer, pour l’instant, que les fabricants de produits biologiques et de produits transformés bénéficieront de débouchés plus accessibles. Si l’on ne parvient pas à préciser et à prioriser le tableau des équivalences biologiques avec l’UE, nous continuerons d’avoir un accord de pure forme, tandis que ce sont les barrières techniques aux échanges qui en imposeront les conditions réelles.
Je termine là-dessus en vous remerciant du temps et de l’attention que vous nous avez consacrés, ainsi que de l’occasion de comparaître à nouveau devant votre comité.
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Bon après-midi, monsieur Shipley, et merci.
Je m’appelle Richard Wansbutter et je représente Viterra. Étant donné que vous avez déjà présenté les autres membres de la délégation, je passe directement au contenu de notre bref exposé.
Permettez-moi de remercier les membres du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de nous donner l’occasion d’intervenir devant vous aujourd’hui. Nous sommes heureux de représenter la Western Grain Elevator Association et de comparaître devant vous aujourd’hui pour parler de l’accord commercial Canada-UE et de son incidence sur le secteur céréalier canadien.
Permettez-moi quelques mots concernant notre association. Nous représentons un groupe de sept sociétés céréalières détenues par les exploitants agricoles et opérant au Canada. Notre groupe assure 90 p. 100 des exportations céréalières en vrac de l’Ouest du Canada. Je voudrais présenter un bref propos d’introduction concernant l’accord lui-même, ensuite de quoi nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
Étant donné que notre pays est étroitement tributaire du commerce international, s’agissant de l’agriculture, les membres de la WGEA appuient pleinement les efforts considérables déployés par le gouvernement pour mener à bien cette transaction. Réussir la diversification des marchés et améliorer l’accès aux débouchés dans des régions clés du monde entier ne manquera pas d’apporter des dividendes importants, et à long terme, pour nos exportations agricoles et pour l’économie canadienne.
Permettez-moi de mettre en relief quelques-uns des principaux aspects et avantages que nous pensons retirer de cet accord commercial.
Avec l’élargissement de l’accès exonéré de droits pour les ventes de blé, nous devrions enregistrer, dès la première année, une augmentation de chiffre d’affaires d’environ 20,5 millions de dollars. L’élimination des barrières tarifaires libérera le potentiel d’augmentation des expéditions d’huile de colza, pour un chiffre estimé à environ 90 millions de dollars. Les exportations de viande de porc et de bœuf devraient, elles aussi, augmenter de façon marquée, puisqu’on prévoit une progression de 600 millions pour la vente de bœuf et de 400 millions pour la viande de porc.
Nous évoquons cet aspect parce que l’augmentation des exportations à valeur ajoutée de viande de bœuf et de porc stimulera sans aucun doute l’utilisation de grains de provende dans les Prairies. L’élimination des barrières tarifaires sur les légumineuses transformées, de même que les exportations de farine, de fibres, de blé et d’amidon en profiteront également. S’agissant de l’engagement d’améliorer les consultations et la coopération en matière de biotechnologie, il convient de souligner la nécessité de poursuivre la mise au point des processus d’approbation, de manière à ce que les exportateurs canadiens de grain et de graines oléagineuses puissent pleinement tirer profit de l’accord commercial Canada-UE.
Au risque de répéter la même chose, je dirais que cet accord commercial avec l’Union européenne va améliorer l’accès aux débouchés et qu’il bénéficiera de façon considérable à nos membres en tant qu’agriculteurs, mais aussi au Canada.
Merci beaucoup de votre attention.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.