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Chers collègues, la séance est ouverte.
Bienvenue à cette 58e séance du comité. Comme vous le savez, nous poursuivons notre étude Promouvoir le commerce intérieur des produits agricoles et agroalimentaires en réduisant les barrières interprovinciales.
Nous accueillons aujourd’hui, par vidéoconférence, de St. Catharines, des représentants de la Winery and Grower Alliance of Ontario. Nous accueillons également M. Marc Godin, de l’Association des microbrasseries du Québec.
Monsieur Godin, nous avons l’habitude d’entendre d’abord les témoins qui participent par vidéoconférence, au cas où il y aurait des pépins. Cela se produit parfois. Nous avons ainsi l’occasion de revenir aux témoins en question plus tard.
Cela dit, nous entendrons d’abord M. Patrick Gedge, président-directeur général, et Del Rollo, secrétaire-trésorier, Winery and Grower Alliance of Ontario.
Vous avez 10 minutes pour nous présenter votre exposé.
Je vous souhaite la bienvenue.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour.
Je m'appelle Patrick Gedge et je suis président-directeur général de la Winery and Grower Alliance de l'Ontario.
Comme vous l’avez souligné, je suis accompagné de Del Rollo, secrétaire-trésorier de la WGAO et directeur, Domaines de l'Est et relations avec le secteur, Constellation Brands Canada.
[Français]
Nous sommes très heureux d'être ici parmi vous aujourd'hui et nous sommes très fiers de discuter de notre industrie ainsi que de son impact sur l'économie de l'Ontario et du Canada.
[Traduction]
La WGAO est la seule association commerciale de l'industrie vinicole et viticole de l'Ontario à être composée à la fois d’établissements vinicoles et de viticulteurs indépendants. Nos membres produisent 85 % des vins ontariens, achètent plus de 85 % de tout le raisin cultivé par nos agriculteurs indépendants, exploitent les plus grands établissements vinicoles touristiques emblématiques de la province, comme Inniskillin, Peller Estates, Jackson-Triggs, Trius Winery à Hillebrand et Château des Charmes, représentent 89 % de toutes les exportations de vin ontarien vers quelque 73 pays.
Tous ceux qui traitent du dossier du vin et de l'alcool en réalisent la complexité. Je ne saurais vous dire combien de fonctionnaires et ministres ont exprimé cette opinion, et nous sommes tout à fait d'accord avec eux. Le rôle premier de notre association consiste à présenter au gouvernement des faits sur l'industrie et lui parler de son expérience. La plupart du temps, il faut bien comprendre et analyser les conséquences imprévues avant de prendre des décisions définitives en matière de politique publique.
Notre message fondamental au gouvernement est que notre secteur de 3,3 milliards de dollars, qui emploie 14 000 personnes en Ontario, crée des emplois et des investissements dans la province et partout au Canada, et ce, grâce à l'agriculture, à la fabrication, au commerce de détail et au tourisme. À l'échelle nationale, comme vous le savez, nous avons un impact économique de quelque 6,8 milliards de dollars et de 31 000 emplois. Chaque bouteille de vin ontarien vendue a un impact économique de 39,67 $. Les vins importés sont nos concurrents à tous les niveaux de prix et créent des emplois et des investissements en Italie, en France, en Californie, en Australie et au Chili, entre autres.
La meilleure source, et la plus durable, pour augmenter les recettes du gouvernement, c’est l'appui de la croissance des industries vinicole et viticole, non pas à l'étranger, mais ici, au Canada. En outre, le moteur de cette croissance est l'augmentation des ventes de vin ontarien produit par les membres de la Vintners Quality Alliance, la VQA — 25 % du volume des ventes de vin ontarien —, et les assemblages de vins canadiens et importés — 75 % du volume des ventes de vin ontarien. Ces deux catégories de vins ontariens concurrencent les vins importés: les vins certifiés VQA contre les vins d'appellation — de plus de 10 $, habituellement plus de 12 $ — et les vins d'assemblage contre les vins bas de gamme importés — moins de 10 $.
Nous avons un énorme potentiel de croissance des ventes dans ces deux catégories de vin. Au Canada, notre part de marché du vin est d'environ 30 %, comparativement à 70 % pour le vin importé. Dans la plupart des pays producteurs de vin, la part du marché intérieur se situe habituellement entre 75 et 99 %.
Parallèlement, la part des ventes de vin par rapport à toutes les ventes d'alcool continue d'augmenter, ce qui rend notre catégorie de plus en plus attrayante et concurrentielle. À titre d’exemple de la possibilité de croissance, la part du marché du vin ontarien, en valeur, vendu par la LCBO est de 22 %, comparativement à la Colombie-Britannique où les ventes de vins par l'entremise de la régie des alcools provinciale atteignent les 43 %. Dans beaucoup d'autres provinces, la part du marché de la vente des régies des alcools est plus élevée que celle de la LCBO qui abrite pourtant la plus grande industrie vinicole et viticole au Canada. Les possibilités de croissance sont donc bien réelles.
Del, je vous laisse poursuivre.
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Notre industrie est encore relativement jeune dans le monde du vin. Cependant, nous avons réalisé d'énormes progrès en quelques décennies. Notre industrie est encore très petite. Par conséquent, elle ne profite pas des mêmes économies d'échelle que les autres pays pour soutenir la concurrence mondiale. Cela dit, la qualité de notre vin est très réputée, comme en témoignent les prix remportés à de prestigieuses expositions internationales telles que Vinexpo, le concours international de vins et de spiritueux et Decanter.
Au fil du temps, nous devrons faire croître notre industrie et sa masse critique afin de devenir plus compétitifs sur le marché. Nous devons donc nous concentrer sur les ventes de vins canadiens dans nos provinces, puis à l’échelle du pays. Plus nous posséderons le marché intérieur, comme n'importe quelle autre région viticole, plus nous disposerons de la capacité et des économies nécessaires pour augmenter nos exportations et accroître la reconnaissance de notre marque à l’échelle mondiale.
Cela explique pourquoi nous adressons deux demandes au gouvernement fédéral par l'entremise de l'organisme national qui nous représente, l'Association des vignerons du Canada.
D'abord, nous devons sensibiliser davantage les Canadiens à nos produits vinicoles ainsi qu'à leur qualité et à leur valeur. Il ne s'agit pas d'un projet à court terme. Il faudra pour cela exposer les consommateurs à nos produits pendant des années et les inciter à les « essayer ». Par la suite, notre vin parlera de lui-même.
Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin d'un programme national de commercialisation intérieure par l'intermédiaire d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Nous avons réalisé une analyse de rentabilisation détaillée pour montrer le rendement du capital investi dans un programme de 35 millions de dollars sur cinq ans, que nous espérions trouver dans le budget. Quoi qu'il en soit, nous présenterons une demande officielle dans le cadre de Cultivons l'avenir 2, le Programme Agri-marketing, en vue d'obtenir 12 millions de dollars sur trois ans, avec un partage à parts égales du coût.
Ensuite, nous voulons que tous les cépages cultivés au Canada fassent l'objet d'un traitement uniforme, qu’ils soient utilisés dans des vins d'appellation ou d'assemblage. Actuellement, les raisins canadiens ne sont exempts de la taxe d'accise que s'ils sont utilisés dans une bouteille de vin entièrement canadien. Pourtant, en Ontario, plus de 50 % des raisins ontariens sont utilisés dans des vins d'assemblage. Nous voulons augmenter la demande de raisins canadiens dans toutes les provinces, afin qu'une application uniforme de la taxe d'accise entraîne la croissance de notre industrie.
Enfin, malgré l'essor de l'industrie vinicole, cette industrie est caractérisée par des investissements et des rentrées modestes à long terme. Nous sommes en concurrence avec des vins produits dans tous les pays du monde. Travaillons à faire croître notre industrie, à enchanter les consommateurs et à créer des emplois durables à long terme au Canada.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
L'Association des microbrasseries du Québec est heureuse d'avoir été convoquée par votre comité afin de l'aider à mieux comprendre l'environnement concurrentiel et légal qui limite la croissance et la compétitivité des microbrasseurs canadiens. Car, même si l'industrie canadienne des microbrasseries semble avoir le vent dans les voiles, son développement, sa compétitivité et même sa survie sont sérieusement compromis par les iniquités et les incohérences de l'actuelle mosaïque touchant la structure légale dans laquelle elle doit oeuvrer. Comme vous pourrez le constater à l'aide du bref résumé que je vais vous faire de l'environnement concurrentiel et légal ainsi qu'à l'aide des quelques exemples que je vais vous donner, la structure légale canadienne actuelle n'est adaptée ni au contexte concurrentiel mondial, ni à la réalité de la nouvelle économie des microbrasseries.
Si nos politiques et nos règlements doivent encadrer les pratiques intérieures pour permettre aux producteurs et aux transformateurs canadiens de prospérer et de réinvestir dans l'économie du pays, on peut dire que cette structure et cet environnement légal sont plutôt dysfonctionnels. La plupart des politiques et des lois qui régissent la production et la distribution de l'alcool au pays ont d'abord été créées en réaction aux désordres sociaux qui ont précédé la prohibition. Elles ont par la suite été modifiées, mais seulement à la pièce, en réponse aux événements et aux réalités ponctuelles de chaque juridiction, sans que qui que ce soit n'ait pris le recul nécessaire pour réévaluer le contexte concurrentiel mondial et harmoniser les politiques et les règles sur le plan fédéral. Dans ces conditions, on peut facilement comprendre la raison pour laquelle nous disons que nos structures et nos lois sont quelque peu mésadaptées.
Je vais vous donner quelques exemples. On peut penser notamment à la coopérative de distribution qui a été fondée en Ontario sous le nom de Brewers Retail et qui porte maintenant celui de The Beer Store. Cette coopérative, qui avait été fondée par les brasseurs régionaux de l'Ontario, a défendu les intérêts de ceux-ci pendant des décennies. Elle est devenue le seul système de distribution légale pour la bière en Ontario. Celle-ci est passée aux mains de brasseries étrangères qui ont racheté nos brasseries canadiennes.
Ces brasseries étrangères profitent donc d'avantages concurrentiels et légaux qui ont été mis en oeuvre par les brasseries ontariennes et le gouvernement ontarien pour concurrencer les microbrasseries canadiennes. Inutile de vous dire que c'est complètement aberrant. On peut également penser à la mesure fédérale qui a été mise en vigueur au début des années 1990 pour réduire le fardeau administratif des brasseries canadiennes et accroître leur compétitivité sur le plan international. C'était en réaction à l'invasion massive du marché canadien par les bières étrangères. C'était en soi une très bonne mesure. Les brasseries et l'économie canadienne en ont bien profité.
Cette entente de commerce interprovincial sur le commerce de la bière entre le Québec et l'Ontario, qui date de 1991, de même que l'autorisation de libre transfert de stocks de bière entre les usines du Québec et de l'Ontario, est une très bonne chose. Cela nous a permis d'exercer une certaine concurrence, mais le problème est que ce sont encore une fois les multinationales étrangères qui profitent de cet avantage au détriment des microbrasseries canadiennes.
Bien que les microbrasseries canadiennes génèrent plus de retombées économiques et sociales positives pour le Canada et ses régions, elles ne peuvent pas profiter de ces avantages. On oeuvre donc dans un environnement où il y a deux poids, deux mesures. C'est inéquitable.
Il y a un autre exemple que j'aimerais mentionner. Au Canada, nous tolérons malheureusement les pratiques anticoncurrentielles, voire illégales. En effet, nos lois et notre structure actuelles permettent aux multinationales étrangères de négocier des ententes d'exclusivité avec les grandes chaînes d'épiciers et les tenanciers. Les entreprises étrangères peuvent établir des ententes de favoritisme et même des ententes d'exclusivité avec les multinationales étrangères pour rendre difficile l'accès des produits régionaux du Canada aux épiceries de grande surface. Ces pratiques ont pourtant été jugées anticoncurrentielles et illégales. Or nos autorité ont jusqu'ici passé l'éponge en invoquant comme prétexte que cela n'avait pas empêché notre industrie de progresser et qu'elles ne voulaient pas intervenir quant aux règles du libre-marché et de la concurrence.
Lorsque les règles du marché sont inéquitables et défavorables pour leur propre économie, les autorités des juridictions défavorisées en question ont l'obligation d'intervenir.
Finalement, je voulais vous sensibiliser cet après-midi au fait qu'il n'y a pas eu de concertation entre les provinces et les différentes juridictions pour harmoniser les politiques et les stratégies et favoriser notre économie intérieure. De plus, il n'y a pas eu de concordance entre les règlements.
Comme vous le savez, l'Agence canadienne d'inspection des aliments est en train de revoir la définition de la bière. C'est très important car cela aurait une incidence déterminante sur la portée des règles de production, d'étiquetage, de distribution et de taxation de la bière. Une définition trop large aurait pour effet de favoriser des breuvages édulcorés à base de sucre raffiné qui ne sont pas véritablement de la bière. Par contre, une définition trop restrictive nuirait à la créativité des microbrasseurs.
Vous comprendrez pourquoi nous croyons que, même si l'objectif de réduire le fardeau administratif et les obstacles au commerce intérieur est très noble, il ne sera pas suffisant. Ce n'est pas à cela qu'il faut s'attaquer de façon prioritaire. Nous sommes même convaincus que, dans la structure légale actuelle, cela risquerait de nuire davantage aux microbrasseurs et, par le fait même, à l'économie du pays. Or, c'est ce qui a été fait en premier. Ce que nous vous supplions de faire en priorité, c'est de développer une meilleure compréhension du contexte concurrentiel global et des iniquités qu'entraînent les règles qui existent à l'heure actuelle.
Si on ne fait pas attention et qu'on continue dans la même voie que celle dans laquelle on s'est accidentellement engagés ou, plutôt, dans laquelle on s'est fait pernicieusement entraîner depuis quelques décennies par la concurrence étrangère, le Canada va devenir un simple porteur d'eau pour les multinationales étrangères, un pays qui fournit les routes, les camions, les consommateurs et même les règles pour que les Canadiens subventionnent les affaires des multinationales étrangères. Une meilleure compréhension des tendances et de l'environnement concurrentiel global, combinée à une volonté politique et à une vision du développement intérieur du secteur, est ce à quoi nous croyons qu'il faut s'attarder en premier.
Les courts délais et la courte durée de la comparution d'aujourd'hui ne nous permettent pas de vous communiquer toute la série de recommandations que nous aimerions vous mentionner. C'est pourquoi nous nous limiterons aujourd'hui à vous exprimer trois voeux ou trois recommandations, et même à vous supplier de prendre le leadership en ce qui a trait à ce qui suit.
D'abord, nous souhaitons que vous agissiez comme centralisateur de l'information — et je crois que c'est ce que vous faites aujourd'hui —, mais également comme conseiller-expert auprès des autorités gouvernementales et de l'ensemble des ministères et agences pour les sensibiliser à l'importance capitale de tenir compte du contexte global et des enjeux concurrentiels avant de définir de nouvelles politiques ou avant de tenter de modifier les règles existantes. De plus, il faudrait insister pour qu'il y ait une plus grande concertation entre les intervenants gouvernementaux et une meilleure cohérence entre les politiques et les règles en vigueur. On parle ici de concordance des règlements.
Nous souhaitons également que votre comité pourra agir comme gardien des intérêts des producteurs, des transformateurs et des consommateurs canadiens. En fait, nous souhaitons que vous vous assuriez que les conditions et les règles du marché sont équitables pour tous les producteurs et transformateurs canadiens.
Les microbrasseries ne cherchent pas à avoir des avantages concurrentiels, mais seulement à pouvoir concurrencer sur un marché équitable.
Comme vous le savez, les bières des microbrasseries se démarquent par leur goût et leur caractère original. Nous avons en quelque sorte redonné à la bière ses lettres de noblesse et permis à l'industrie de se renouveler.
Au Québec seulement, nous avons créé plus de 120 entreprises et des milliers d'emplois, mais notre potentiel de développement et de contribution à la richesse du pays est malheureusement limité, pour ne pas dire compromis, par les contraintes dont je vous ai parlé aujourd'hui.
Nous vous demandons de devenir les leaders qui vont respecter le caractère particulier des microbrasseries, ce qui leur permettra de réaliser leur plein potentiel de croissance et de contribuer à l'économie du pays.
Je vous remercie.
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Très bien, mais on parle tout de même d'une croissance à cet égard.
Chez nous, en Mauricie, nous avons des microbrasseries, mais également la Ferme Nouvelle-France. C'est un OBNL qui a ouvert ses portes il y a quelques années. Il regroupe des producteurs et des semenciers. Il y a aussi une malterie. Le Festival brassicole de la Mauricie, qui a lieu chaque année, fait valoir les produits de l'orge de notre région qui sont transformés en bière. Chaque fois, le nombre de gens qui participent au festival augmente considérablement.
Pour ma part, j'adore la bière. Je suis fière d'en acheter localement quand j'en ai l'occasion. C'est un produit québécois de chez nous.
Il y a un projet de loi qui faisait la promotion des aliments locaux qui a été déposé au Parlement, mais il n'a malheureusement pas été adopté. Or je crois que les Canadiens et les Québécois veulent de plus en plus acheter des produits locaux.
Pourriez-vous nous dire quel est le rêve des petits producteurs brassicoles du Québec? Veulent-ils que leurs produits soient plus accessible dans les bars, les supermarchés et les stations-service? Dans ma région, on retrouve une variété de bières artisanales dans les stations-service. Qu'est-ce qui va vraiment aider les microbrasseries de nos régions à augmenter leurs ventes?
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre témoignage.
Marc, selon moi, ce que vous suggérez illustre la raison pour laquelle nous avons décidé de mener cette étude. Nous avons constamment de nouveaux débouchés internationaux, et il est incroyablement frustrant pour nous en tant que gouvernement fédéral de voir que des petits fiefs se sont établis au pays et qu'ils entravent le commerce. La plupart des Canadiens n'en sont même pas conscients. Voilà pourquoi nous essayons de jeter l'éclairage sur cette situation. Merci d'être venu aujourd'hui.
Je voudrais d'abord m'adresser aux vitiviniculteurs.
Vous savez aussi bien que moi que Dan Albas a présenté un projet de loi que nous avons adopté. Nous nous attendions à ce qu'il règle une bonne partie des problèmes dont nous parlons toujours, qu'il ouvre le commerce interprovincial et que tout soit merveilleux, mais voilà où nous en sommes.
Sachant que je prêche un converti, je suis conscient du fait que vous êtes déjà au courant des problèmes. Je voulais en revenir à un commentaire que vous avez fait. Vous avez dit qu'il faut lancer une campagne de sensibilisation au sujet des vins canadiens pour que le gens sachent à quel point notre produit est bon. Nous avons la Mission Hill Winery en Colombie-Britannique. Nous avons nombre d'autres vignobles et établissements vinicoles dans la province. Vous en avez aussi dans votre région. À quoi ressemblerait cette campagne de sensibilisation de votre point de vue?
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Notre propre gouvernement au Québec a simplement besoin d'être plus ouvert à l'idée. Nous essayons d'expliquer aux fonctionnaires provinciaux que nous ne voyons aucun inconvénient à ce que la bière produite dans d'autres provinces soit vendue au Québec. Cela ne nous pose absolument pas problème.
J'ai envie de vous donner une fois de plus un exemple personnel. Quand j'ai envisagé d'ouvrir une installation de production à Ottawa, j'ai rencontré des responsables de la LCBO et de la RACJ.
Le représentant de la LCBO a été très ouvert. Il a dit qu'il nous accueillerait à bras ouverts n'importe quand et que nous n'aurions qu'une seule règle à respecter. Nous aurions à produire au moins 2 500 hectolitres de bière en Ontario pour pouvoir être considérés comme un producteur ontarien à part entière et, à partir de là, nous pourrions importer dans cette province la bière que nous brassons à Gatineau. Manifestement, il espérait que le gouvernement du Québec autoriserait les producteurs ontariens à en faire autant au Québec.
Je ne sais pas si je devrais le dire, mais lorsque j'ai rencontré les responsables du Québec pour faire la même chose, j'ai dû discuter avec quatre avocats. Ils m'ont dit que si je leur faisais part de mes intentions, si l'échange était équitable...
Cela semblait tellement plus facile d'un côté que de l'autre. Nous avons besoin de changer la situation.
[Français]
Nous, de l'Association des microbrasseries du Québec,
[Traduction]
prendrons la responsabilité d'informer nos responsables que cela ne pose pas problème et ne nous préoccupe pas. Nous voulons de ce libre-échange entre les provinces.
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... et que vous examiniez des programmes de commercialisation nationaux pour ce faire.
Si je ne m'abuse, à titre d'alliance, vous travaillez avec une bonne partie des établissements vinicoles que vous avez mentionnés dans votre exposé. Dans ce cas, êtes-vous aussi affiliés aux vignerons du Canada? Collaborez-vous avec des vignerons de tout le pays pour essayer d'accroître ce pourcentage et de gérer les plans pour y arriver?
Vous parlez ici d'un programme de marketing agricole, mais existe-t-il d'autres programmes que vous pourriez utiliser à l'échelon local? Je présume que ce n'est pas seulement une question de réglementation. Il peut aussi être question de coûts et, dans certains cas, de qualité.
Je pense que nous avons énormément rehaussé la qualité des vins canadiens au cours des dernières décennies. Votre industrie a grandement mûri, et nous avons de vraiment bons produits, et cela influe sur l'établissement des prix. Pouvez-vous aussi me dire quels sont les mécanismes les plus faciles et les plus rapides que vous ayez utilisés pour accroître votre part du marché et ce que vous envisagez? Si vous visez un ratio de 50-50 ou de 70-30, mais dans l'autre direction, je pense que nous avons la qualité nécessaire pour l'atteindre.
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Merci beaucoup, monsieur Maguire.
Cela marque la fin de cette ronde de questions.
Je tiens à remercier nos témoins pour leur ouverture. Vous nous avez aidés en nous parlant très clairement des restrictions qui découlent des barrières interprovinciales. Dans le cadre de cette étude, c'était la dernière réunion pour laquelle nous entendions des témoignages. Nous allons rédiger un rapport.
Nous avons entendu parler des nombreuses barrières interprovinciales. L'Accord sur le commerce intérieur, signé en 1995 par le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, visait à réduire les barrières interprovinciales, et nous savons qu'au fil du temps, un certain nombre de barrières ont été éliminées. Cependant, après avoir parlé à certains témoins, on serait porté à croire que certaines des barrières éliminées sont parfois remplacées par de nouvelles barrières. Quand on en parle, il me semble qu'elles mènent au protectionnisme.
Lorsque j'écoute les entrepreneurs devant nous, ce n'est pas ce que je retiens. Ils cherchent à avoir un excellent produit. Quoi que nous ayons au Canada — quels que soient les témoins que nous avons entendus —, nous avons un produit incroyable. Il semble parfois plus facile d'éliminer les entraves au commerce international qu'au commerce national, entre les provinces et les territoires.
Merci beaucoup. Ce fut une discussion intéressante. Nous vous savons gré d'avoir pris le temps de vous joindre à nous et de participer à cette étude.
Une voix: Merci beaucoup.
Le président:Nous n'accueillons qu'un seul groupe aujourd'hui, j'ai donc une heure pour vous parler pendant la deuxième partie de la réunion.
Une voix:Oh, oh!
Le président: Non, je ne le ferai pas.
Vous remarquerez que deux personnes sont présentes aujourd'hui. Jean Michel travaille dans le secteur parlementaire depuis 33 ans, je crois. Il est au service de la Chambre des communes depuis 33 ans. Il a aussi été au service de ce comité pendant je ne sais trop combien de temps, mais depuis que je suis ici.
Une voix: Un an et demi.
Le président: Il est au service du comité depuis un an et demi et, maintenant, il part à la retraite.
Jean Michel, nous voulons simplement vous dire que certains collègues que vous connaissez bien sont venus aujourd'hui. Ils ont pris un congé sans solde pour être ici.
Une voix: Oh, oh!
Le président: Les membres de notre comité ont une carte à vous offrir pour vous remercier et vous souhaiter une très agréable retraite sous le signe de la santé.
Nous espérons que vous reviendrez, de temps à autre, nous rendre visite...
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... et nous espérons vous croiser dans les corridors de la Chambre des communes.
Merci infiniment d'avoir été au service, non seulement du comité, mais aussi de notre pays et de la Chambre des communes.
[Applaudissements]
Le président: Nous savons à quel point il est important d'avoir un greffier d'expérience sur qui le président peut compter de temps en temps pour pouvoir garder le cap. Nous retrouvons ces qualités aujourd'hui chez un nouveau greffier, Jean-Marie David. Je l'appellerai « J.M. ». Qu'en pensez-vous?
Nous vous souhaitons la bienvenue au comité. J'espère que vous trouverez l'expérience aussi agréable que nous l'avons trouvée avec Jean Michel.
M. Jean Michel Roy: J.M. ...
Des voix: Oh, oh!
Le président: Merci beaucoup.
Mesdames et messieurs, jeudi, le ministre sera parmi nous. N'oubliez pas que notre réunion se tiendra dans la pièce 253 et qu'elle sera télévisée. La première heure sera consacrée au ministre et la deuxième, à des représentants des ministères. À titre indicatif, lorsque vous vous adresserez aux représentants ministériels, assurez-vous de ne pas parler des politiques, mais plutôt de renseignements qui appuient la position du ministre. Je me réjouis à la perspective de cette réunion.
Maintenant que nous avons terminé cette étude, nous essaierons de savoir quand le rapport nous sera remis. Peut-être pourrons-nous le recevoir un peu plus tard, comme mardi.
Mark.