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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité, de nous avoir invités à être des vôtres aujourd'hui. Nous apprécions vivement cette invitation et nous sommes honorés d'avoir la chance de vous exposer nos points de vue sur cette question.
Je m'appelle Dianne Balon et je suis vice-présidente responsable des questions gouvernementales pour Alberta Blue Cross. Je suis accompagnée de ma collègue Margaret Wurzer qui est pharmacienne de formation.
Chef de file parmi les sociétés d'assurance, Alberta Blue Cross propose une gamme complète de prestations de santé supplémentaires. La couverture relative aux médicaments sur ordonnance est l'un des principaux avantages que nous offrons dans le cadre des régimes que nous administrons. Alberta Blue Cross est une organisation sans but lucratif à laquelle la loi a conféré le mandat spécial de contribuer à la santé et au mieux-être des Albertains.
Notre société administre des régimes de protection pour les secteurs public et privé. Nous nous occupons notamment des régimes gouvernementaux de protection financés par l'État pour l'Alberta et les Territoires-du-Nord-Ouest. Nous offrons aussi des régimes d'avantages sociaux financés par l'employeur. Nous avons actuellement plus de 5 700 régimes collectifs semblables, tant pour des organismes bénéficiant de fonds publics que pour des sociétés entièrement privées. Nous proposons en outre des programmes de prestations de santé dont les particuliers peuvent se prévaloir s'ils sont travailleurs autonomes ou s'ils ont pris une retraite anticipée.
Grâce à tous ces régimes qu'elle administre, Alberta Blue Cross offre une protection relative aux médicaments sur ordonnance à plus de 1,6 million d'Albertains.
Nous sommes également membres de l'Association canadienne des Croix Bleue, un regroupement qui constitue le plus important assureur sans but lucratif au Canada en offrant une protection à plus de sept millions de Canadiens.
Étant donné la diversité de la clientèle que nous desservons de concert avec les autres sociétés membres Croix Bleue, nous pouvons faire bénéficier le débat sur un régime public d'assurance-médicaments de notre perspective unique en la matière. Notre expérience auprès des différents promoteurs de régimes nous permet de bien connaître leurs objectifs et leurs points de vue variés qui servent de base à leurs décisions quant à la protection qu'ils offrent en matière de médicaments d'ordonnance.
Comme vous le savez, les régimes gouvernementaux financés par des fonds publics offrent une protection qui va dans le sens de l'intérêt supérieur de la société en ciblant généralement certains segments de la population comme les aînés, les bénéficiaires les plus vulnérables des programmes de services sociaux et les personnes aux prises avec un problème de santé particulier comme le cancer ou une transplantation. Les décisions relatives à la protection offerte sont guidées par les politiques gouvernementales, et la question du financement durable pose toujours problème du fait que ces programmes sont financés à même des deniers publics. La liste des produits pharmaceutiques offerts dans leurs formulaires est donc généralement plus courte.
Les employeurs offrent des régimes collectifs de prestations dans le but de garder leurs employés en santé et productifs. Ces prestations s'inscrivent dans le régime d'avantages sociaux de l'employé. La décision d'un employeur quant aux médicaments à inclure dans son régime de protection est dictée par les conventions collectives ou par sa volonté de maximiser la productivité de ses employés — en s'assurant qu'ils sont au travail et ne s'absentent pas pour cause de maladie — et de réduire au minimum les demandes de prestations d'invalidité, tout en veillant à offrir un régime d'avantages sociaux concurrentiel. En conséquence, les régimes parrainés par l'employeur donnent généralement accès à une liste assez complète de médicaments. Comme les employeurs financent directement la protection offerte, ils sont toutefois bien au fait des coûts des prestations versées et de la nécessité d'assurer la viabilité du régime.
Les régimes individuels de protection en santé sont financés directement par le bénéficiaire. Ces régimes forment un segment qui croit rapidement au sein du marché canadien de l'assurance-santé, car de plus en plus de gens sont travailleurs indépendants, travaillent à contrat ou à temps partiel, ou sont à la retraite. Ces gens-là veulent tout de même bénéficier d'une protection adéquate en mettant l'accent sur un contrôle général des coûts. Le plus souvent, leurs formulaires sont définis de façon plus étroite ou assortis de mécanismes de contrôle des coûts plus stricts que ceux d'un régime parrainé par l'employeur.
Ces trois segments du marché sont confrontés à la même problématique: la montée du coût des médicaments qui soulève de graves préoccupations quant à la viabilité de leurs régimes de protection.
Nous savons que différents facteurs contribuent à la hausse des coûts associés à la protection offerte par les promoteurs de régimes d'assurance-médicaments. Je suis persuadée que l'on vous a déjà parlé de tous ces facteurs. Il y a notamment le vieillissement de la population et la prévalence croissante des maladies chroniques en plus des nouvelles thérapies plus coûteuses pour des maladies déjà traitées ainsi que des nouvelles thérapies pharmaceutiques pour des maladies qui ne pouvaient pas être traitées par la médication auparavant.
Comme vous le savez, une proportion de plus en plus élevée des nouveaux médicaments qui arrivent sur le marché sont des médicaments spécialisés qui coûtent généralement plus de 10 000 $ par année par patient, dans bien des cas pour traiter des maladies chroniques courantes. Il faut ajouter à cela les coûts exorbitants des médicaments orphelins pour le traitement des maladies rares.
Bien que la hausse des coûts des médicaments soit très problématique pour les régimes de protection, nous reconnaissons que bon nombre de ces traitements peuvent changer la vie des gens, améliorer leur état de santé et, bien souvent, faire en sorte que les patients n'ont pas recours au réseau des soins primaires. Il s'agit de trouver la façon de financer ces thérapies de façon durable dans le contexte d'un régime de protection.
Nous avons examiné les quelque 80 témoignages que votre comité a déjà entendus à ce sujet, et nous sommes d'accord avec bon nombre des commentaires formulés quant à la nécessité de procéder à des réformes en profondeur.
Nous estimons qu'il convient, avant de chercher à déterminer la pertinence d'un régime national d'assurance-médicaments, d'apporter certains changements stratégiques importants qui vont dans le sens des principes d'un régime d'assurance-médicaments en favorisant un accès durable et plus équitable pour tous les Canadiens.
Il faut premièrement réduire considérablement le prix des médicaments vendus sur ordonnance au Canada. Nous estimons qu'il faut agir immédiatement à ce chapitre pour assurer la viabilité à long terme des régimes de protection. Nous nous réjouissons du travail déjà entrepris par la qui a pour mission de faire en sorte que les médicaments soient abordables, accessibles et prescrits de façon adéquate. La ministre a indiqué qu'il est possible de faire chuter les coûts des médicaments en apportant quelques modifications aux mesures réglementaires et aux directives données au Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. Nous appuyons sans réserve son initiative en la matière.
Nous fondons beaucoup d'espoir sur les possibilités de partenariat qu'offre l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, et nous incitons cette organisation à travailler dans un esprit de collaboration pour réduire les prix de tous les médicaments au bénéfice de l'ensemble des Canadiens.
Deuxièmement, il faut améliorer la collaboration entre les secteurs public et privé. Dans la conjoncture actuelle, nous pouvons constater que ces deux secteurs fonctionnent en vase clos à bien des égards alors que nous croyons qu'il existe de nombreuses possibilités de rationaliser l'administration et les processus en place pour réaliser des gains d'efficience.
À titre d'exemple, notre relation de collaboration avec le gouvernement de l'Alberta nous a permis d'établir un processus garantissant des prix constants pour les médicaments à tous nos régimes public et privé. En Alberta, nous avons aussi conclu une entente unique avec l'ensemble des pharmacies pour assurer la constance dans les frais d'exécution des ordonnances et les majorations des coûts des médicaments pour tous les promoteurs de régimes, aussi bien privés que publics. Les Albertains ont bénéficié de cette entente qui a aussi contribué, dans une certaine mesure, à contrôler les coûts des médicaments et à rendre les régimes plus viables dans les deux secteurs.
Parlons maintenant des problèmes d'accès aux médicaments. Le financement de la protection offerte à l'égard des coûts élevés des médicaments orphelins met sérieusement en péril la viabilité de tous les régimes, qu'ils soient publics ou privés. Pour ces médicaments, la collaboration entre les payeurs publics et privés sera nécessaire aux fins de l'établissement de politiques nationales de protection visant à assurer un accès équitable à ces coûteux médicaments orphelins pour le nombre relativement faible de Canadiens qui en ont besoin.
Pour les autres médicaments, il est difficile de savoir à quoi s'en tenir, car c'est l'objectif visé par la protection offerte qui peut déterminer ce qu'on entend exactement par nécessité médicale, accès approprié ou accès équitable. À titre d'exemple, si vous offrez une protection dans le but de vous assurer que vos employés ne se retrouvent pas en situation d'invalidité, vous pourrez juger qu'un formulaire proposant une courte liste de médicaments n'incluant pas ceux pouvant permettre un retour au travail accéléré n'offre pas nécessairement un niveau d'accès suffisant.
Nous savons fort bien que le Comité a pour mandat d'étudier l'élaboration d'un programme national d'assurance-médicaments en mettant l'accent sur les prestations versées à cette fin. Cependant, comme nous offrons non seulement une protection au titre des médicaments, mais aussi pour les soins de santé complémentaires, les soins dentaires, l'assurance-vie et l'invalidité, et compte tenu du mandat que nous confère la loi aux fins de la santé et du mieux-être des Albertains, nous savons très bien que la question des prestations pour médicaments ne peut pas être considérée sans tenir compte des autres aspects.
Tout changement au modèle de financement pour l'assurance-médicaments devrait être envisagé en tenant compte des répercussions possibles sur le niveau de protection offert pour les autres services de santé. Il s'agit notamment du matériel destiné aux diabétiques, des soins psychologiques, des soins en physiothérapie, des initiatives de mieux-être et de tout un éventail d'autres services médicaux s'inscrivant dans une approche holistique de la santé.
En terminant, Alberta Blue Cross tient à féliciter le Comité d'avoir entrepris cette étude sur les avantages que pourrait procurer un programme national d'assurance-médicaments. Après avoir pris connaissance de l'ensemble du dossier, nous comprenons à quel point il s'agit d'une entreprise d'envergure.
Nous vous remercions sincèrement de nous avoir donné l'occasion de vous présenter nos points de vue à ce sujet. Nous nous réjouissons à la perspective de répondre à vos questions et de contribuer concrètement à la solution qui sera mise de l'avant.
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Merci. Je vais m'efforcer moi aussi de ne pas prendre trop de temps.
Je veux d'abord et avant tout vous remercier vivement de me donner l'occasion de comparaître devant votre comité.
Comme vous l'avez indiqué, je suis le capitaine de frégate Sylvain Grenier, officier supérieur d'état-major des Services de pharmacie pour les Forces armées canadiennes ou FAC. Je suis également pharmacien militaire à temps plein.
[Français]
Je suis l'actuel président de la section de pharmacie militaire et d'urgence de la Fédération internationale pharmaceutique. Je suis aussi professeur auxiliaire à l'Université d'Ottawa et je travaille un soir par semaine comme pharmacien communautaire à Gatineau. Je dois préciser cependant que ce qui m'amène ici aujourd'hui est ma fonction au sein des Forces armées canadiennes. Je n'ai aucun conflit d'intérêts à déclarer.
Dans les 10 prochaines minutes, je vais vous donner un bref aperçu du programme de prestations pharmaceutiques des Forces armées canadiennes.
[Traduction]
L'année dernière, les Forces armées canadiennes ont dépensé 26,6 millions de dollars pour les médicaments, 90 % des ordonnances étant exécutées par nos 23 pharmaciens militaires. Ce montant est relativement bas par rapport au montant annuel de 30 milliards de dollars consacré aux médicaments sur ordonnance au Canada.
Avec un total de 71 000 patients admissibles, ce montant équivaut à un coût moyen d'environ 375 $ par membre des Forces. Les dépenses totales sont demeurées constantes au cours des cinq dernières années.
[Français]
Dans les documents déposés, vous trouverez un graphique comparant le coût moyen des ordonnances remplies dans les pharmacies militaires comparativement à celles remplies dans les pharmacies communautaires du secteur privé.
En moyenne, les Forces armées canadiennes économisent 25 $ ou 38 % par ordonnance remplie par une pharmacie militaire. Ce chiffre tient compte des coûts d'infrastructure ainsi que des salaires et avantages sociaux de nos militaires, des fonctionnaires et des entrepreneurs qui travaillent dans nos pharmacies militaires. Cela représente des économies de près de 14 millions de dollars par année.
[Traduction]
Les principes sur lesquels repose le Programme de prestations pharmaceutiques des Forces armées canadiennes proviennent de la Gamme de soins des Forces armées canadiennes, qui est sous l'autorité du commandant du Commandement du personnel militaire. La gamme de soins définit quels soins sont couverts pour les patients des Forces armées canadiennes. Étant donné que les membres des Forces armées canadiennes sont exclus des soins dispensés par les provinces en vertu de la Loi canadienne sur la santé, la gamme des soins inclut plusieurs problèmes de santé autrement couverts par les provinces.
Maintenant, je vais parler brièvement du processus qui détermine quels médicaments se retrouvent sur la liste des médicaments des Forces armées canadiennes et lesquels en sont exclus.
Notre processus est fondé sur des données probantes et repose largement sur les examens effectués par le Programme commun d'évaluation des médicaments de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé. Une fois qu'un médicament a été examiné par ce programme, le Comité de pharmacologie et de thérapeutique des Forces armées canadiennes examine les recommandations et détermine l'applicabilité du médicament au contexte militaire.
Le Comité de pharmacologie et de thérapeutique est formé de cliniciens, nommément des médecins généralistes et des spécialistes, des pharmaciens, une infirmière praticienne, un aide-médecin et d'autres professionnels de la santé.
Après avoir été évalué, un médicament peut se retrouver dans l'une des trois catégories suivantes. Tout d'abord, il peut être ajouté à notre liste de médicaments à prestation régulière, ce qui signifie qu'aucun critère ou qu'aucune exigence particulière n'encadre son utilisation. Ensuite, il peut être inclus à titre de médicament pouvant être prescrit avec autorisation spéciale, ce qui signifie que le patient doit répondre aux critères établis par le Comité de pharmacologie et de thérapeutique pour y avoir droit. C'est un cas avec lequel les agents de thérapie de deuxième ligne sont familiers. Enfin, le médicament peut être exclu de notre liste — on l'appelle alors médicament non-formulaire —, ce qui signifie qu'il ne peut être dispensé qu'avec l'approbation de notre Centre des exceptions pour médicaments.
Pour les médicaments qui ne sont pas examinés par le Programme commun d'évaluation des médicaments, comme c'est le cas de beaucoup de médicaments en vente libre et de médicaments plus anciens, le Comité de pharmacologie et de thérapeutique effectue sa propre analyse. À l'instar des hôpitaux civils, le Programme de prestations des Forces armées canadiennes couvre également certains médicaments en vente libre qui, habituellement, ne sont pas couverts par d'autres régimes publics. Parmi ces médicaments, on retrouve les produits pour cesser de fumer, les antihistaminiques, les antibiotiques topiques et les analgésiques en vente libre, pour n'en nommer que quelques-uns. Or, bien qu'ils soient classés comme médicaments en vente libre, il faut quand même obtenir une prescription d'un prescripteur autorisé pour se les procurer.
La liste des médicaments des Forces armées canadiennes comprend 1 065 médicaments, lesquels font partie des 13 000 médicaments vendus au Canada; 68 % de ces médicaments sont couverts à titre de prestation régulière.
[Français]
Tel que cela a été mentionné précédemment, les patients des Forces armées canadiennes peuvent faire remplir leurs ordonnances dans les pharmacies militaires ou civiles.
Selon notre politique, les ordonnances doivent toutefois être remplies dans une pharmacie militaire, sauf les ordonnances traitées pour des questions urgentes et en dehors des heures d'ouverture, ou si le patient n'a pas accès à une pharmacie militaire, étant donné que seulement 23 bases en sont dotées.
Notre programme ne nécessite ni franchise, ni prime, ni copaiement, ni frais d'utilisation. Il n'existe pas de limite annuelle pour la couverture des soins médicaux, et cela vaut pour les ordonnances remplies aussi bien dans les pharmacies civiles que dans les pharmacies militaires.
Lorsqu'un patient se présente à la pharmacie afin d'obtenir un médicament faisant partie de la catégorie des prestations régulières ou de celle des prestations avec autorisation spéciale, et que le patient satisfait aux critères établis pour ce médicament, celui-ci peut alors lui être remis.
Si le patient ne satisfait pas aux critères ou si le médicament ne figure pas dans le formulaire, le Centre d'exception des médicaments des Forces canadiennes, situé à Ottawa, doit évaluer la demande. Les pharmaciennes qui y travaillent examineront les demandes au cas par cas et prendront une décision.
Finalement, il y aura toujours une couverture, soit parce que la demande est soutenue, soit parce qu'il existe une solution de rechange acceptable dans notre liste de médicaments. Nous ne laissons jamais nos patients payer leurs médicaments, à moins que le problème de santé ne relève pas de la gamme des soins offerts par les Forces armées canadiennes.
Dans le cadre de notre programme de médicaments, une cellule de revue d'utilisation des médicaments est responsable de produire des rapports à ce sujet. Il s'agit de rapports liés aux coûts et aux statistiques, comme ceux que j'ai présentés un peu plus tôt dans cette présentation, ainsi que de rapports cliniques conçus pour aider l'équipe soignante à prendre des décisions optimales en matière de traitement.
Par exemple, cette cellule produit des rapports relativement à des catégories précises de médicaments et vérifie par la suite que les caractéristiques appropriées en matière d'emploi militaire ont été établies pour les patients qui prennent ces médicaments.
Nous travaillons actuellement sur une série de rapports qui concernent l'utilisation des opioïdes afin de cerner les risques potentiels auxquels nos patients pourraient être exposés.
[Traduction]
Finalement, nous utilisons plusieurs stratégies de réduction des coûts, ce qui s'ajoute à la gestion rigoureuse que nous faisons du formulaire.
La politique sur l'utilisation des médicaments génériques des Forces armées canadiennes stipule qu'il faut préférer les équivalents génériques aux médicaments de marque. Puisque 90 % de nos ordonnances sont exécutées dans nos pharmacies militaires, nous procédons également à l'achat de médicaments. Nous avons donc plusieurs contrats avec des fabricants, contrats qui sont négociés par Services publics et Approvisionnement Canada dans le cadre de marchés fédéraux, provinciaux et territoriaux. Nous envisageons également la possibilité de nous joindre à l'Alliance pancanadienne pharmaceutique.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité aujourd'hui.
J'ai maintenant hâte de répondre à vos questions.
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Bien entendu, comme j'appartiens à un organisme fédéral, j'ai un parti pris. Il nous faut parfois composer avec la complexité des protections offertes dans les différentes provinces. Lorsque nous envisageons différents médicaments, la gamme de soins établie par notre comité de pharmacologie et de thérapeutique nous oblige à regarder aussi ce que les autres provinces couvrent, ce qui nous permet d'offrir une certaine équité à nos membres. Certains domaines sont plus délicats que d'autres — pas tous, et je ne peux pas vraiment vous donner de chiffres là-dessus.
Par exemple, devrions-nous couvrir les inducteurs de l'ovulation? Certaines provinces les couvrent et d'autres pas. Avec les maladies plus communes comme l'hypertension ou le diabète, ce n'est pas un problème. Pour les maladies les plus courantes, les bases et les références sont déjà bien établies. Pour ces maladies, il y a le Programme commun d'évaluation des médicaments, qui est suivi par toutes les provinces et tous les ministères.
Je crois qu'il y aurait un énorme avantage à avoir une assurance-médicaments nationale ou un formulaire unique pour tout le pays. À l'heure actuelle, les hôpitaux essaient d'aligner leurs formulaires sur les prestations provinciales. Lorsque vous êtes hospitalisé, l'hôpital vous donne des médicaments, mais lorsque vous obtenez votre congé, il faut que votre protection continue à s'appliquer dans le monde ordinaire.
Si chaque province a sa propre formule, il faut que les hôpitaux en tiennent compte. Un hôpital qui a acheté des médicaments en gros dans le cadre d'un marché pourra peut-être y trouver son profit ou en a peut-être déjà profité. Si nous avions un formulaire national, ce sont tous les hôpitaux du pays qui pourraient en profiter puisqu'ils seraient en mesure de négocier avec un seul fabricant plutôt que de le faire dans un cadre provincial. Un peu comme ce que nous essayons de faire dans l'armée, les intervenants auraient un pouvoir d'achat et pourraient, comme nous, profiter des ententes obtenues par l'entremise de l'Alliance pharmaceutique pancanadienne.
Il y aurait de nombreux autres avantages à instaurer un formulaire national unique. Il y aura peut-être d'autres questions politiques à régler pour en arriver là, mais je crois que le résultat final serait une amélioration.
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En ce qui concerne le prix des médicaments d'ordonnance, je pourrais nommer deux choses. Tout d'abord, il y a les honoraires du pharmacien pour l'exécution des ordonnances proprement dite. Nous parlons donc du coût du médicament, des honoraires du pharmacien et de notre marge de détail.
Il y a aussi un certain nombre d'éléments de gestion que nous offrons aux promoteurs de notre régime afin de garder à un niveau raisonnable le nombre d'activités entourant l'exécution des ordonnances. Par exemple, si vous prenez un médicament pour soigner une maladie chronique et que vos doses sont stables, nous avons des programmes pour vous encourager à opter pour une procédure qui demandera moins d'interventions du pharmacien, comme le fait de vous procurer vos médicaments tous les trois mois plutôt que tous les mois. Voilà certains des inducteurs de coûts en ce qui concerne les honoraires du pharmacien pour l'exécution des ordonnances.
Comme Dianne l'a mentionné, nous avons aussi une entente « pharmaceutique » avec nos pharmacies de l'Alberta, entente qui prévoit des prix plafonds pour les honoraires et pour les marges de détail qu'elles peuvent facturer. Ces mécanismes nous permettent de contrôler les coûts.
Or, le problème avec les médicaments maintenant offerts, ce sont les médicaments à coût très élevé — les médicaments orphelins, les médicaments spécialisés. Ces produits biologiques sont de plus en plus utilisés pour traiter des maladies chroniques très communes. Des médicaments pour traiter les problèmes de cholestérol qui coûtaient autrefois quelques centaines de dollars par mois ont été remplacés par des médicaments qui vont chercher entre 7 200 et 22 000 $ par mois par patient.
L'autre aspect qui fait augmenter les coûts, c'est vraiment la pluralité des médicaments disponibles. Comme vous l'avez sûrement entendu dire, pour traiter le diabète, certains médicaments coûtent aux alentours de 18 ¢ par jour alors que d'autres grimpent à 3 $ par jour. L'Alberta Blue Cross a mis en place des processus semblables à ceux dont on a parlé pour les Forces armées canadiennes, des choses comme la thérapie graduelle et le recours à des autorisations spéciales. Nous nous servons de ces processus pour essayer de gérer les coûts et pour encourager la prescription de thérapies plus efficientes — du moins, c'est ce que nous espérons.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
J'ai quelques questions à poser au sujet de l'Alberta Blue Cross. Je suis né à Edmonton, et j'ai bénéficié, moi aussi, du régime albertain pendant plusieurs décennies. Merci d'être là et merci de votre travail.
J'aimerais d'abord parler des copaiements. Selon le Dr Braden Manns, un chercheur de la Cumming School of Medicine à l'Université de Calgary, jusqu'à 30 % des aînés à faible revenu en Alberta affirment régulièrement ne pas prendre de médicaments prescrits à titre préventif pour des troubles de santé comme l'hypertension artérielle ou le diabète à cause d'obstacles financiers. Je sais qu'en Alberta, Blue Cross paie 70 % des coûts des médicaments pour les aînés, mais de l'avis du Dr Manns, la quote-part de 30 % pourrait avoir une incidence. Il affirme que, dans bien des cas, les gens prennent entre 6 et 10 médicaments. D'après ce que nous croyons comprendre, le coût annuel moyen qu'une personne doit payer de sa poche s'élève à environ 300 $.
Selon vous, quelle est l'incidence des quotes-parts sur le nombre de personnes qui ne font pas remplir leurs ordonnances en raison des coûts? Auriez-vous des conseils à donner au Comité, si nous devions établir un système universel, sur le rôle que les copaiements devraient ou ne devraient pas jouer dans le système?
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, chers collègues, cela me fait un grand plaisir d'être parmi vous aujourd'hui. C'est la première fois que, dans mon rôle de conseiller principal sur ces questions, j'ai l'honneur de prendre la parole devant un comité permanent de la Chambre des communes.
[Traduction]
Merci beaucoup de me donner la possibilité de m’adresser à vous. Je pense que je me souviendrai de ce moment pendant longtemps. Je vous remercie tous beaucoup.
Je veux vous donner un aperçu de ce qui est arrivé à la conférence de la Société canadienne du sang et d’Héma-Québec qui s’est tenue à Toronto concernant l’interdiction pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes de donner du sang. J’ai eu l’honneur de prononcer des remarques liminaires à cette conférence au nom de la , étant donné que Santé Canada a versé du financement aux chercheurs pour trouver des façons de combler les lacunes au sein de cette population d’hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes. Cette conférence a été l’occasion de réunir d’éminents chercheurs du Canada et du monde entier pour discuter des meilleures données scientifiques.
Monsieur le président et chers collègues, j’avais pensé vous donner quelques grandes lignes des remarques et vous faire aussi part de quelques-uns des commentaires que j’ai reçus des intervenants et des personnes qui ont participé à la conférence.
L’allocution portait sur le besoin de mener des travaux de recherche pour nous assurer de disposer du système d’approvisionnement en sang le plus sécuritaire possible et d’un échantillon de donneurs aussi inclusif qui soit. Les Canadiens se préoccupent beaucoup de ces questions, car la sûreté du sang est primordiale. L’intérêt du gouvernement — nous avons d’ailleurs fait campagne sur cette question — est de vouloir connaître les meilleurs travaux de recherche pour cerner les connaissances manquantes sur la sélection des donneurs masculins qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes. Nous allons parler de ce terme plus tard, car la collectivité y a réagi.
On appelle les gens à se mobiliser, car tout le monde a un rôle à jouer dans le processus de dépistage sanguin et doit s’assurer que nous disposions de réserves de sang suffisantes pour répondre aux besoins. Cependant, l’interdiction de donner du sang a eu des effets pervers. Nous devons mettre en balance le besoin d’assurer la sûreté de l’approvisionnement en sang au Canada et celui de veiller à ce que le système de dons de sang soit aussi inclusif que possible.
Comme le savent tous les membres du Comité et les Canadiens qui ont traversé cette épreuve, l’interdiction de donner du sang a été imposée en réponse à la Commission Krever. À ses débuts, il s’agissait d’une interdiction à vie. Tout homme homosexuel qui aurait eu des rapports sexuels avec un autre homme après 1977 était frappé d’une interdiction à vie. Récemment, cette interdiction a été réduite à cinq ans. Ensuite, le Parti libéral a milité en faveur de son élimination. À l’heure actuelle, les fournisseurs de sang, Héma-Québec et la Société canadienne du sang, ont instauré une période de report d’un an.
C’est maintenant clair pour les membres de la collectivité, bien qu’on ne fasse pas toujours la distinction, que ce n’est pas le gouvernement qui parle d’une période de report, mais bien la Société canadienne du sang et Héma-Québec qui ont imposé ces restrictions.
Le message que je voulais vous transmettre et que j’ai transmis à la conférence est que nous devons parler du rôle central que les données probantes doivent jouer pour protéger l’approvisionnement en sang, mais aussi pour faire en sorte qu’il soit aussi inclusif que possible. Sur le plan de la microbiologie, des sciences, pourquoi conserve-t-on du sang en banque pendant deux mois après les tests d’acide nucléique sachant ce qui se trouve dans l’approvisionnement en sang pour ensuite ne pas permettre aux gens d’utiliser ce sang ou de le donner pendant un an, cinq ans ou 20 ans? Les données microbiologiques ne le justifient pas.
Un des exemples que j’ai utilisés — il n'était pas dans mes remarques, mais je l’ai utilisé parce que je l’entends constamment dans la collectivité — est le suivant: comment il est possible qu’un jeune étudiant hétérosexuel qui a de multiples partenaires sexuels puisse donner du sang et que tous ses partenaires puissent en faire autant sans restriction, mais que deux homosexuels monogames vivant en couple ne puissent pas le faire, à moins de déclarer qu’ils n’ont eu aucun rapport sexuel l’un avec l’autre depuis un an? J’aimerais voir les données scientifiques qui montrent que ce raisonnement est sensé, car je n’ai pas de justification valable à donner à la collectivité.
Nous avons deux choix dans la collectivité, deux choix qui ont fait l’objet de débats passionnés entre les chercheurs et les membres de la collectivité. Nous en arrivons à une analyse fondée sur le comportement dans laquelle nous étudions les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les populations dans ce vaste échantillon de personnes — sans tenir compte des étiquettes — et les facteurs de risque, ou nous envisageons de rehausser nos mesures de sélection des donneurs pour faire en sorte que les technologies de sélection garantissent le meilleur système d’approvisionnement en sang possible, sans tenir compte de l’identité des donneurs ou des facteurs de risque. Il s’agit là des deux principales questions dont les chercheurs ont discuté. Optons-nous pour un système de sélection de calibre mondial qui n’exclut personne ou envisageons-nous d’adopter un processus axé sur le comportement?
Je viens juste de terminer ma première visite de l’Ouest comme conseiller spécial, visite pendant laquelle nous sommes allés à Winnipeg, Toronto, Vancouver, Saskatoon et Edmonton. Après avoir parlé aux membres de la collectivité, je peux vous dire qu’un certain nombre d’hommes s’opposent à l’utilisation de l’expression « hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes ».
Ils ont dit: « Je suis une simple personne qui a des rapports sexuels comme tout le monde. Pourquoi fais-je partie du sous-groupe? Pourquoi ne pouvons-nous pas simplement parler de facteurs de risque pour toutes les populations sans tenir compte de leur orientation sexuelle ou de leur sexe? »
Lorsqu’on tient compte des restrictions que la Société canadienne du sang et Héma-Québec ont imposées à la communauté trans, elles sont encore plus lourdes. Dans les faits, nous forçons les gens à retourner au sexe qui était le leur à la naissance pour déterminer s’ils peuvent ou non donner du sang. J’ai rencontré une militante trans à Vancouver qui a dit que son opération remonte maintenant à 14 mois et qu’il y a deux jours, son sang ne posait pas problème, mais que si son sexe social était différent, ce serait une autre histoire. Nous avons nous-mêmes créé cette espèce de façon perverse de définir les populations et les sous-populations alors que c’est clair pour les membres de la collectivité et ce l’est aussi pour moi, en tant que parlementaire, que je veux que notre approvisionnement en sang soit sûr, mais aussi qu’il soit inclusif. Comme je suis homosexuel, je ne peux pas donner de sang à moins d’affirmer ne pas avoir eu de relations sexuelles depuis un an. J’ai vécu au Royaume-Uni de 1994 à 1996, alors il est possible que je ne puisse jamais donner de sang puisque c’était à l’époque du scandale du sang contaminé.
Nous devons prendre la question de l’approvisionnement en sang au sérieux, mais nous devons aussi faire en sorte qu’il soit le plus inclusif possible. Ceci étant dit, on a offert 3 millions de dollars pour permettre aux chercheurs de prendre des mesures afin d’étudier cette question. Je dois féliciter la Société canadienne du sang et Héma-Québec d’avoir réussi à réunir à la conférence divers organismes et intervenants de partout au pays.
Héma-Québec et la Société canadienne du sang ont fait un excellent travail pour rejoindre les membres de la collectivité, les chefs de file communautaires, dont Égale Canada, et divers organismes à la grandeur du pays. Il est très important pour nous parlementaires de connaître le rôle de partenaires, le rôle consultatif que jouent les membres de la collectivité. Ce que la collectivité veut et ce que nous aimerions voir ce sont les données qui nous aideront à privilégier une approche comportementale de façon à cesser de stigmatiser les homosexuels dans des relations exclusives, car je crois qu’il est important que nous le fassions et je vous encourage fortement à exercer des pressions en ce sens.
Je l’ai mentionné dans mes remarques liminaires. Nous savons qu’il existe des alliés, amis de longue date de membres de la communauté gay, qui refusent de donner du sang en raison de l’interdiction. C’est pervers. Lorsque les Canadiens solidaires de la communauté LGBTQ refusent de donner du sang parce qu’ils rejettent les données scientifiques et les éléments fondamentaux entourant l’interdiction et que ces unités sanguines ne sont pas en banque, nous sommes tous perdants.
Je pense qu’il existe une solution. La et moi en avons discuté. En tant que gouvernement qui privilégie les preuves, il nous importe de disposer des données probantes, mais aussi de nous assurer de ne pas prendre de mesures qui ne soient pas appuyées par des données. Voilà pourquoi le financement de 3 millions de dollars et la conférence étaient importants.
L’autre point qui a été soulevé, et j’encouragerais les membres du Comité à l’envisager, est celui d’inviter les représentants d’Héma-Québec à témoigner. Ils m’ont dit qu’ils ne l’avaient pas fait depuis un certain temps, contrairement à la Société canadienne du sang, alors c’est une possibilité que vous pourriez considérer.
[Français]
En ce qui a trait à tout ce dossier, je pense qu'il est possible, avec l'aide de la science, d'avoir un système canadien d'approvisionnement en matière de sang qui soit très inclusif, tout en maintenant la sécurité de ce système. Il est très important que la participation des Canadiennes et des Canadiens à leur système d'approvisionnement en matière de sang soit plus grande et que ce système soit très inclusif.
[Traduction]
Après avoir entendu les intervenants à la conférence, je pense que c’est une question qui suscite bien des émotions. Nous avons entendu les témoignages de personnes qui vivaient avec du sang contaminé avant la Commission Krever. Il nous faut absolument faire les choses dans les règles de l’art. Nous devons mettre en balance les besoins des patients qui reçoivent du sang — les Canadiens transfusés — et le désir ardent des membres de la communauté LGBTQ de contribuer à l’approvisionnement en sang.
Monsieur le président, membres du Comité, c’était un bon départ. Il reste beaucoup de recherche à faire. Je vous encourage vivement à accorder une attention soutenue au dossier. Je pense que lorsque nous pourrons travailler avec les chercheurs et les scientifiques pour montrer les véritables facteurs de risque que représentent les hommes gays dans des relations exclusives et que nous arriverons à faire en sorte que l’on réduise cette restriction d’un an, vous constaterez que l’approvisionnement en sang augmentera et que notre système d’approvisionnement est l’un des plus sûrs au monde.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Boissonnault, d'être venu aujourd'hui. Bonne chance dans vos nouvelles fonctions au sein du gouvernement. Je vous souhaite du succès dans cette démarche.
En 2013, la Société canadienne du sang a reçu l'approbation de Santé Canada pour réduire à cinq ans la période indéterminée de report visant les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes. Bien entendu, dans l'intérim, des élections ont eu lieu, et je sais par expérience que le Parti libéral a promis d'éliminer complètement cette interdiction de cinq ans puisque le candidat qui a fait compagne contre moi dans ma circonscription en a parlé.
En 2016, votre gouvernement a fait passer cette interdiction de cinq ans à un an, et j'applaudis à cette décision, mais vous avez promis en campagne de lever entièrement cette interdiction. Nous sommes maintenant en 2017 et nous menons actuellement cette étude scientifique. À ce jour, nous avons consacré 3 millions de dollars à cette réunion de deux jours et aux travaux de recherche qui ont été faits. Vous avez assisté à la réunion. Nous voulions aussi participer à ces rencontres auxquelles les membres du caucus conservateur n'ont pas été conviés. Nous avons trouvé cela assez insultant, car nous travaillons aussi au dossier depuis assez longtemps.
À la lumière de la promesse que vous avez faite de lever entièrement l'interdiction, je veux connaître votre délai d'exécution. Quand croyez-vous que cela se fera? C'est une décision que votre gouvernement devra prendre. Êtes-vous en train de faire marche arrière? S'il vous plaît, dites-le nous. Dites aux Canadiens où vous allez avec cette interdiction de donner du sang. Sera-t-elle entièrement levée?
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Ce qu'il importe de savoir concernant cette conférence est que les 3 millions de dollars ont servi à réunir les responsables autour de la table et à littéralement fixer le programme scientifique des travaux de recherche qui n'ont toujours pas été menés. Nous n'avons pas encore vu ces travaux. Nous n'en connaissons pas encore les résultats.
Il est important que les Canadiens sachent qu'il existe un clivage entre les organismes de réglementation du sang et le gouvernement. Pendant la campagne — cela nous vient de notre aile jeunesse et vous l'avez vu aux portes — l'aile jeunesse et bien des coalitions de partout au pays ont exercé de très fortes pressions pour que l'interdiction soit entièrement levée, et nous avons fait campagne là-dessus. Les données scientifiques produites dans d'autres administrations dans le monde appuient cette position.
Notre gouvernement agit aussi vite et bien qu'il peut le faire. Nous ne pouvons pas dire à la Société canadienne du sang et à Héma-Québec de lever complètement l'interdiction. Ce n'est pas la façon de procéder. Les organismes de réglementation du sang se fondent sur les meilleures données scientifiques dont ils disposent pour faire des recommandations à Santé Canada, qui appuie ensuite la réduction de la durée de la période de report.
La conférence est une première étape importante pour obtenir les données. Au mieux, les Canadiens LGBTQ2 sont invisibles dans ces données. Lorsqu'il est question de sous-populations parmi ce groupe, les données sont aussi rares. Nous devons comprendre les comportements risqués des populations. Nous devons aussi appuyer les scientifiques qui croient pouvoir avoir un système de sélection des donneurs capable de nous dire sans équivoque ce qui se trouve dans l'approvisionnement en sang.
En ce qui concerne la participation, on ne m'a pas dit que les députés conservateurs ou autres auraient voulu assister à la conférence. Mon rôle comme conseiller spécial est non partisan. Je suis ici pour faire avancer les causes de la population LGBTQ2 canadienne sans tenir compte de l'allégeance politique. Je veux que tous les Canadiens, quelle que soit leur allégeance politique, donnent du sang et puissent être transfusés.
Mon but est de faire en sorte qu'on augmente la quantité de sang en banque et que celui-ci soit plus inclusif. Je peux vous dire que la agit rapidement dans ce dossier. En tant que gouvernement qui privilégie les données probantes, nous devons voir les données; voilà pourquoi c'était une première étape importante. Je vous sais gré du travail que vous faites dans le dossier.
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Je crois que tous les membres du Comité conviennent que nous sommes confrontés à une crise nationale de santé publique attribuable au fentanyl et aux opioïdes. Le gouvernement a déjà pris des mesures.
Un plan d'action en cinq points a été élaboré pour contrer l'usage abusif des opioïdes et améliorer les pratiques en matière d'ordonnance. La naloxone a été rendue accessible, car il s'agit d'un antidote très efficace. Les communautés peuvent généralement en obtenir. La ministre a coprésidé une conférence et un sommet sur les opioïdes, au terme desquels 42 organismes ont pris des engagements très concrets pour s'attaquer à la crise. Ensuite, le projet de loi a été présenté à la Chambre.
Cette mesure législative propose d'alléger le fardeau des communautés qui souhaitent ouvrir des centres de consommation supervisée, et prévoit aussi des mesures rigoureuses pour mettre fin au trafic de drogues illicites et renforcer le système de contrôle des installations détenant des licences pour les substances contrôlées. Je crois que nous étions tous ravis de constater hier que le NPD a appuyé le gouvernement pour renvoyer ce projet de loi à notre comité pour l'étude article par article.
Je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que nous sommes les mieux placés pour effectuer cette étude. Nous avons entendu les témoins, nous avons étudié la crise des opioïdes et nous avons présenté un rapport et des recommandations. Les témoins nous ont dit à quel point il est essentiel que nous appliquions rapidement ces recommandations pour faciliter la tâche aux communautés.
Le projet de loi va largement dans le même sens que nos recommandations puisqu'il porte à la fois sur la réduction des méfaits et l'application de la loi à la frontière. J'ai d'ailleurs mentionné à la Chambre que les dispositions du projet de loi correspondent en majeure partie à nos recommandations.
Comme nous sommes très bien placés pour étudier ce projet de loi et qu'il est urgent pour nos communautés que nous mettions fin à cette crise, je voudrais présenter la motion suivante. Je propose:
Que, concernant le projet de loi C-37, Loi modifiant la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et apportant des modifications connexes à d'autres lois:
a. le greffier du Comité écrive immédiatement à chaque député qui n'est pas membre d'un caucus représenté au Comité et à tout député indépendant pour les informer que le Comité commencera l'étude du projet de loi et pour les inviter à préparer et à soumettre les amendements qu'ils veulent proposer au Comité dans son étude article par article du projet de loi;b. les membres du Comité et les députés qui ne sont pas membres d'un caucus qui y est représenté et les députés indépendants doivent soumettre leurs amendements au greffier du Comité au plus tard le mardi 7 février 2017 à 16 heures;
c. le Comité procède à l'étude article par article du projet de loi C-37 au plus tard le jeudi 9 février 2017;
d. le président ait la capacité de limiter les débats sur chaque article à un maximum de cinq minutes par parti, par article;
e. si le Comité n'a pas terminé son étude article par article du projet de loi C-37 à 17 heures le jeudi 9 février 2017, le reste des amendements ayant été soumis au Comité sont réputés présentés, le président met aux voix toute question sur-le-champ et successivement, sans autre débat ni amendement sur tous les articles et amendements soumis au Comité puis sur toute question nécessaire pour faire rapport du projet de loi à la Chambre et pour ordonner au président de faire rapport dudit projet de loi à la Chambre au plus tard le lundi 13 février 2017.
Nous devons procéder à cette étude et renvoyer le projet de loi à la Chambre pour que nous puissions contribuer à mettre fin à cette crise qui touche l'ensemble du Canada.
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Je suis tout à fait en faveur de cette motion. Il y a 20 mois, j'étais présent en Chambre lorsque le projet de loi a été présenté. Nous avons peut-être des points de vue différents au sujet de cette mesure législative, qui nous a été renvoyée. Nous avons tenu cinq réunions et entendu 20 témoins, qui ont discuté des enjeux concernant les centres de consommation supervisée. On a entendu beaucoup de témoignages sur la question des critères dont il faudrait tenir compte pour autoriser une exemption. Tout cela a été bien défini il y a moins de deux ans. Il y a quatre mois, nous avons mené une étude sur les cas de surdose d'opioïdes. Nous avons entendu de nombreux témoins sur une vaste gamme de questions concernant la crise des opioïdes, y compris la nécessité de mettre en place des centres de consommation supervisée et les répercussions de ces centres.
Nous savons que 40 à 50 Canadiens meurent toutes les semaines de surdose. J'ai déjà fait remarquer que la crise du SRAS qui a frappé notre pays a fait 40 victimes dans l'ensemble du Canada. En ce moment, nous perdons autant de personnes toutes les semaines. Nous convenons tous qu'il s'agit d'une urgence nationale en santé publique. Tous les partis utilisent ces mots. Le projet de loi propose des mesures essentielles pour s'attaquer à cette crise, non seulement l'ouverture de centres de consommation supervisée, mais aussi des dispositions législatives nécessaires visant le trafic de drogues, pour soutenir l'ASFC, la production d'opioïdes illicites et les presses à comprimés.
Je suis tout à fait en faveur de l'étude rapide de ce projet de loi. Je ne crois pas que le Comité puisse aller trop vite.
J'aimerais terminer en disant qu'hier, quelqu'un m'a transmis un article concernant la situation en Estonie, qui a été confrontée à une crise très similaire pendant quelques années. Ce pays a fait face à une crise de surdose de fentanyl. Dans l'article, on dit qu'on a consulté ce pays pour qu'il donne des conseils au Canada. Voici ce qu'il conseille: « Le plus important est de ne pas perdre de temps. Si vous voulez tirer des leçons de notre expérience, ne commettez pas cette erreur que nous avons commise... Ne cherchez pas d'autres solutions, car vous en avez déjà. »
Je sais qu'il y a beaucoup de questions à débattre, mais le moment est mal choisi pour tenir des débats et perdre du temps, car des Canadiens meurent et nous savons que nous pouvons prendre des mesures qui sauveront des vies. Je demande à tous mes collègues de voter en faveur de la motion.