La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier 2021. Les délibérations d'aujourd'hui sont télévisées et seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes.
Je vous prie de m'aviser si vous éprouvez des problèmes techniques. Prenez note que nous pourrions devoir suspendre la séance quelques minutes, le cas échéant, pour nous assurer que tous les membres puissent y participer pleinement.
Conformément au paragraphe 81(5) du Règlement, le Comité entreprend l'étude du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021: crédits 1c, 5c, 10c et 15c sous la rubrique Ministère de l'Emploi et du Développement social et crédit 1c sous la rubrique Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui a été renvoyé au Comité le mardi 16 février 2021.
De même, conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, le Comité entreprend l'étude du Budget principal des dépenses 2021-2022: crédit 1 sous la rubrique Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, crédits 1 et 5 sous la rubrique Ministère de l'Emploi et du Développement social, crédits 1 et 5 sous la rubrique Organisation canadienne d'élaboration de normes d'accessibilité et crédit 1 sous la rubrique Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui a été renvoyé au Comité le jeudi 25 février 2021.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. Nous commencerons notre discussion par une déclaration préliminaire de cinq minutes, qui sera suivie d'une période de questions.
L'hon. Ahmed Hussen, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, comparaît devant le Comité aujourd'hui, ainsi qu'Evan Siddall, président et premier dirigeant, et Lisa Williams, cheffe des finances de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Nous accueillons également un groupe de hauts fonctionnaires du ministère de l'Emploi et du Développement social, soit Mark Perlman, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint principal; Benoît Long, chef de la transformation; Graham Flack, sous-ministre, Emploi et Développement social; Lori MacDonald, sous-ministre déléguée principale, Emploi et Développement social, et cheffe de l'exploitation pour Service Canada; Cliff Groen, sous-ministre adjoint principal, Direction générale des prestations et des services intégrés, Service Canada; Janet Goulding, sous-ministre adjointe associée, Direction générale de la sécurité du revenu et du développement social, et Catherine Adam, sous-ministre adjointe principale, Direction générale des politiques stratégiques et de service.
Cela dit, nous entendrons d'abord le ministre Hussen, qui disposera de cinq minutes.
Monsieur le ministre, je vous souhaite de nouveau la bienvenue au Comité. Vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je suis heureux de venir vous parler des rubriques du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021 et du Budget principal des dépenses 2021-2022 qui touchent mon portefeuille à Emploi et Développement social Canada, EDSC.
C'est un euphémisme que de dire que nos vies ont été grandement bouleversées depuis un an.
[Français]
Toutefois, les priorités du gouvernement restent centrées sur la protection de la santé et de la sécurité financière des Canadiens. Ces priorités sont soutenues par les crédits demandés dans le Budget principal des dépenses, ainsi que dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) lié à l'exercice précédent. Aujourd'hui, j'espère pouvoir vous fournir un contexte général et répondre à toutes vos questions.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses 2021-2022 d'EDSC totalise 82,4 milliards de dollars pour les dépenses budgétaires prévues. Plus de 95 % de ces dépenses serviront à appuyer directement les Canadiens grâce aux programmes, aux services et aux initiatives du ministère.
Avant d'aborder le Budget supplémentaire des dépenses (C), j'aimerais souligner que mon ministère n'a pas arrêté d'aider les Canadiens quand les centres de Service Canada ont dû fermer leurs portes en raison de la pandémie. Au contraire, nous avons augmenté le nombre d'agents des centres d'appels et, dans la mesure du possible, nous avons simplifié le processus de demande pour certaines prestations. Nous avons facilité l'accès aux services en ligne pour les Canadiens, tout en maintenant toutes les mesures de protection des renseignements personnels.
Le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021 en témoigne. Le ministère a besoin de fonds supplémentaires pour continuer à améliorer l'expérience client, tant en ligne qu'en personne, ainsi que pour moderniser la façon dont il verse ses prestations. Il continuera de veiller à ce que les Canadiens aient accès aux prestations auxquelles ils ont droit.
Je tiens à être très clair. La sécurité et le bien-être des Canadiens demeurent la priorité numéro un du gouvernement.
La pandémie nous a assurément appris l'importance d'avoir un endroit où se sentir chez soi. C'est pourquoi le gouvernement du Canada continuera d'investir dans des mesures visant à répondre aux besoins urgents en matière de logement. Ainsi, nous poursuivrons le déploiement de notre Stratégie nationale du logement de 70 milliards de dollars sur 10 ans. Nous continuerons également à aider les collectivités à prévenir et à réduire l'itinérance et à assurer la capacité du secteur à lutter contre la COVID-19 grâce à des investissements accrus dans Vers un chez-soi, la stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance. Nous bâtirons ainsi sur nos objectifs actuels en aidant les personnes qui ont un besoin immédiat. Cela nous permettra aussi de poursuivre sur notre lancée avec le programme Une chance pour tous, la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, afin de faire reculer la pauvreté et d'atteindre l'objectif de développement durable de l'ONU de mettre fin à la pauvreté d'ici 2030.
Nous savons que les sans-abri canadiens sont parmi les plus vulnérables au pays, et notre gouvernement croit que personne, où que ce soit au Canada, ne devrait se retrouver sans un endroit où se sentir chez soi. C'est pourquoi nous sommes le premier gouvernement de l'histoire du Canada à prendre ses responsabilités et [Difficultés techniques] à investir près de 400 millions de dollars supplémentaires dans le cadre de Vers un chez-soi de 2021 à 2024.
Parallèlement, nous continuerons d'investir dans nos programmes à long terme comme le Fonds national d'investissement pour le logement et l'initiative Financement de la construction de logements locatifs, dont le financement est inclus dans le budget des dépenses de cette année.
Monsieur le président, la pandémie continue d'avoir des conséquences énormes sur les familles canadiennes ayant de jeunes enfants. Pour les familles canadiennes, l'accès à des services de garde abordables et de qualité n'est pas un luxe: c'est une nécessité. Nous jetons les bases d'un programme national d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, en partenariat avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones et les organismes sans but lucratif, pour que tous les Canadiens aient accès à des services de garde de qualité, abordables, accessibles et inclusifs pour les enfants.
Le gouvernement du Canada propose également une nouvelle allocation temporaire pouvant atteindre 1 200 $ par enfant de moins de six ans en 2021, afin d'aider davantage les familles ayant de jeunes enfants. De même, durant la pandémie, le gouvernement du Canada a été heureux de fournir 350 millions de dollars au moyen du Fonds d'urgence pour l'appui communautaire afin d'aider les organisations qui fournissent des services absolument essentiels aux Canadiens vulnérables.
Le Budget principal des dépenses 2021-2022 et l'ensemble des éléments décrits dans le processus du Budget supplémentaire des dépenses aujourd'hui font foi de notre engagement ferme envers les Canadiens et de notre volonté de reconstruire en mieux. Il ne fait aucun doute que les ressources financières demandées nous permettront de poursuivre notre travail en ce sens.
Monsieur le président, je serai très heureux de répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je partagerai mon temps avec mon collègue, M. Han Dong.
Monsieur Hussen, je suis contente de vous revoir. J'ai eu la chance de participer à plusieurs rencontres par Zoom avec vous au cours de la dernière semaine, et je suis heureuse que les fonctionnaires de votre ministère vous accompagnent aujourd'hui.
La semaine dernière, vous avez rendu virtuellement visite à la ville de London — vous savez que je représente la population de London-Ouest. Vous y avez fait une grande annonce en matière de logement: l'injection de plus de 40 millions de dollars dans la réfection plus de 2 000 unités de logement communautaire de la ville. Toutes ces unités sont destinées aux populations vulnérables, y compris aux personnes en situation d'itinérance ou à risque d'itinérance, aux personnes handicapées et aux victimes de violence conjugale.
Je pense que c'est la plus grande annonce en matière de logement à London depuis des décennies, et cela témoigne de l'importance de la Stratégie nationale sur le logement pour notre gouvernement. Mais nous avons besoin de partenaires. Je pense que vous serez d'accord pour dire que la Ville de London est un excellent partenaire pour la réalisation de ces projets.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Je suis ravie de pouvoir vous dire que nous avons mis en place au cours de la dernière année deux nouveaux services nous permettant de mieux soutenir nos populations vulnérables dans les cas où il nous a été impossible de reprendre les visites sur place. Nous espérons pouvoir les reprendre cette année dès que certaines mesures sanitaires auront été assouplies, notamment en ce qui a trait aux voyages.
Ces deux mesures s'appuient sur deux nouveaux modèles de prestation des services aux populations les plus vulnérables. Il y a d'abord le service électronique qui permet aux clients de remplir un formulaire en ligne et de nous le faire parvenir par voie électronique avec un délai de réponse de 24 à 48 heures. Ce nouveau service nous a permis de répondre à plusieurs milliers de Canadiens.
La seconde mesure est la version électronique de nos Services mobiles et communautaires de liaison (SMCL) pour lesquels nous faisons appel à des tiers qui nous aident à apporter le soutien nécessaire dans les communautés nordiques, plus particulièrement auprès des populations autochtones. C'est un numéro de téléphone sans frais que les Canadiens peuvent utiliser — avec possibilité que nous les rappelions — pour que nous fassions tout le nécessaire en ligne afin qu'ils aient accès aux services dont ils ont besoin. Ce système leur permet également de demeurer à la maison en toute sécurité. Ces deux mécanismes donnent en fait accès à une gamme de services plus vaste que celle accessible lorsque le client se déplace.
Pour ce qui est de la situation des centres d'appels, je vais laisser le soin à mon collègue, Cliff Groen, de vous répondre. Comme le ministre Hussen l'indiquait, nous avons investi des sommes considérables au cours de la dernière année pour améliorer les services offerts par nos centres d'appels, notamment via l'embauche de quelque 1 500 employés additionnels.
[Difficultés techniques] pour régler quelques-uns des problèmes avec lesquels nous devions composer.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis ravie que vous soyez des nôtres aujourd'hui, monsieur le ministre.
Notre communauté a récemment obtenu des fonds aux fins d'un refuge accessible en tout temps aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQQIA [Difficultés techniques]. J'y ai moi-même envoyé aujourd'hui trois femmes en situation de crise parce que leur vie était en danger.
Vous avez parlé avec votre collègue de la nécessité d'investir dans le logement, tout particulièrement pour les femmes. Je suis d'accord avec vous à ce sujet, d'autant plus que je représente une circonscription qualifiée par la de zone la plus durement touchée pour ce qui est des filles et des femmes autochtones disparues ou assassinées. Nous avons actuellement des projets en cours qui sont en attente de financement à l'intention des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA, dont certaines sont des réfugiées qui ont dû fuir leur pays en raison de leur orientation sexuelle.
Votre gouvernement est-il déterminé à prendre les moyens nécessaires pour endiguer la crise actuelle, surtout dans des circonscriptions comme Winnipeg-Centre, où des femmes continuent d'en payer de leur vie, comme ce fut le cas pour deux d'entre elles au cours du dernier mois?
:
Monsieur le ministre, comme je dispose de très peu de temps, je veux seulement vous rappeler que le rapport récent du directeur parlementaire du budget indiquait qu'il manque 9 000 logements pour répondre aux besoins impérieux d'autant de familles autochtones. Bien que je me réjouisse des investissements consentis — et ils seront tous les bienvenus en cette situation de crise —, il n'en reste pas moins que deux autres femmes ont perdu la vie il y a quelques semaines à peine. Nous vivons une terrible crise, la plus grave au pays en fait.
J'ai une autre question à ce sujet. Voilà maintenant plus de 30 ans que le gouvernement fédéral promet d'éradiquer la pauvreté chez les enfants. Votre gouvernement a renouvelé cet engagement en 2018 en mettant de l'avant une stratégie nationale pour la réduction de la pauvreté s'appuyant sur une loi adoptée subséquemment en 2019.
Votre stratégie de lutte contre la pauvreté préconisait une approche fondée sur les droits de la personne et des principes comme l'universalité, la non-discrimination et l'égalité. Malgré cela, l'Allocation canadienne pour enfants, un mécanisme crucial pour la réduction de la pauvreté infantile, exclut les parents dont le statut d'immigration est précaire, même si bon nombre d'entre eux travaillent au Canada en toute légalité et remplissent leurs déclarations de revenus.
C'est un problème vraiment grave, comme je peux l'observer dans ma circonscription, alors que des familles arrivent difficilement à survivre parce qu'elles ne sont pas admissibles à cette prestation fiscale. Est-il normal qu'une stratégie de réduction de la pauvreté fondée sur les droits de la personne exclue ainsi les revendicateurs du statut de réfugié et les parents qui sont des immigrants sans papier?
J'avais presque envie de demander à Mme Chabot de répondre à cette question, pour défendre le système québécois, mais je vais poser deux ou trois autres questions.
En ce qui concerne le financement de la construction de logements locatifs dont M. Vis a parlé, l'objectif est en partie de construire des logements abordables de sorte que l'Allocation canadienne pour le logement puisse ensuite les rendre très abordables.
L'autre élément est d'avoir une allocation transférable, par opposition à un investissement en capital plus élevé dans le logement locatif. Supposons que vous obteniez un emploi pour travailler au projet de barrage du site C que les néo-démocrates ont approuvé, en Colombie-Britannique, puis que vous obteniez un emploi à Fort St. John. Si vous bénéficiez d'une subvention pour le loyer qui est transférable, vous pouvez déménager à Fort St. John et conserver votre allocation pendant que vous commencez une nouvelle carrière dans le cadre de ce projet. C'est en partie l'objectif de notre stratégie de logement sur le plan de son fonctionnement.
N'est-ce pas là la raison pour laquelle nous avons l'initiative de financement de la construction de logements locatifs et la subvention, soit pour créer une allocation très abordable et transférable afin d'aider les gens?
Ma question va porter sur les prestations et Service Canada.
Vous l'avez dit, monsieur le ministre, de nombreuses prestations ont été mises en place pour venir soutenir les travailleurs ou les entreprises. Je veux cependant porter à votre attention le fait que beaucoup de dossiers ont été bloqués, quand les travailleurs ont demandé la Prestation canadienne de relance économique.
Service Canada leur disait qu'un dossier à leur nom était déjà ouvert et que cela bloquait leur demande. C'est arrivé à des centaines de milliers de personnes. Il y avait des délais de sept à huit semaines, même si les personnes avaient droit aux prestations [difficultés techniques]. À ce sujet, il y a encore des documents qui disent que les formulaires ne sont pas adaptés à leur réalité. Demander à un travailleur autonome s'il cherche un emploi, ce n'est peut-être pas la bonne question qu'il faut poser. Il cherche plutôt des clients. Il n'y a pas d'emploi, parce que c'est fermé. Tout cela fait en sorte qu'il y a des délais.
Pouvez-vous nous assurer de la fluidité et de la rapidité des services?
:
Monsieur le ministre, nous avons atteint la fin de l'heure prévue.
Nous voulons vous remercier, monsieur le ministre. Nous savons que votre comparution initiale sur le Budget supplémentaire des dépenses et le Budget principal des dépenses a été perturbée par une question que la Chambre nous a soumise. Nous vous remercions de vous être rendu disponible pendant une semaine de relâche pour comparaître devant nous et veiller à ce que nous respections le délai imparti pour la présentation du rapport. Je vous remercie donc d'avoir été parmi nous.
Nous comprenons que vous allez tout de suite passer à autre chose. Je suis sûr que nous vous reverrons d'ici peu.
Je sais que bon nombre de vos collaborateurs resteront ici pour la comparution de Mme Qualtrough, mais je veux remercier encore une fois ceux qui partiront de leur aide et du travail qu'ils accomplissent.
Nous allons suspendre la séance pendant deux ou trois minutes, le temps de faire quelques tests de son avec notre prochain groupe.
Encore une fois, je vous remercie, monsieur le ministre. Bonne journée.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021, et le Budget principal des dépenses 2021-2022.
[Français]
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins pour la suite de notre discussion.
Ils disposeront de cinq minutes pour faire leurs déclarations préliminaires, qui seront suivies de questions.
[Traduction]
Nous sommes ravis [Difficultés techniques] l'honorable Carla Qualtrough, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées.
Elle est accompagnée de M. Mark Perlman, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint principal; et de Mme Lori MacDonald, sous-ministre déléguée principale d'Emploi et Développement social Canada et chef de l'exploitation pour Services Canada.
Madame la ministre, bienvenue au Comité une fois de plus. Je suis heureux de vous revoir.
Vous disposez de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, à partir de maintenant.
[Français]
Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à me joindre à vous encore aujourd'hui.
[Traduction]
Comme on l'a déjà dit, je vais parler aujourd'hui du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021, et du Budget principal des dépenses 2021-2022 pour Emploi et Développement social Canada.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2020-2021, le ministère demande 225 millions de dollars supplémentaires en crédits votés, compensés par une diminution de 708 millions de dollars des autorisations législatives. Cette diminution est principalement attribuable aux prévisions mises à jour pour la Prestation canadienne d'urgence et la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
Le Budget principal des dépenses 2021-2022 présente des dépenses prévues de 82,4 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 13,8 milliards de dollars par rapport aux dépenses budgétaires pour 2020-2021 qui étaient prévues au départ.
Permettez-moi de vous expliquer.
[Français]
Depuis le début de la pandémie, notre gouvernement a fourni un soutien important aux Canadiens. Dans l'Énoncé économique de l'automne 2020, nous avons fait part de notre plan pour permettre une relance forte au Canada. Les crédits demandés nous aideront à mettre ce plan à exécution.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses prévoit des fonds pour la Prestation canadienne de la relance économique. Le Budget supplémentaire des dépenses (C) inclut des fonds pour soutenir les étudiants, améliorer les programmes destinés aux jeunes et améliorer les résultats en matière de genre et de diversité des programmes axés sur les compétences. Il prévoit également des fonds pour les Canadiens handicapés.
Permettez-moi de vous donner de plus amples renseignements.
Dans les semaines qui ont suivi le premier confinement, nous avons mis en place la PCU, une mesure de soutien économique fondamentale qui a aidé plus de huit millions de Canadiens.
[Français]
Au cours de l'été et de l'automne derniers, nous avons présenté notre plan visant à continuer à soutenir la main-d’œuvre du Canada tout au long de la pandémie. Nous avons fait la transition de la PCU vers un régime d'assurance-emploi simplifié et instauré la Prestation canadienne de la relance économique afin d'offrir un soutien aux revenus des travailleurs encore touchés par la COVID-19.
[Traduction]
Pour les Canadiens qui n'étaient pas admissibles à l'assurance-emploi, comme les travailleurs autonomes et les travailleurs de l'économie à la demande, nous avons mis en place une nouvelle gamme de prestations de relance économique complémentaire: la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants.
À l'époque, nous avions dit que nous surveillerions l'évolution du marché du travail et que nous apporterions les ajustements nécessaires. C'est ce que nous avons fait et nous respectons notre engagement de continuer à offrir une certitude aux travailleurs.
[Français]
C'est pourquoi, le 20 février dernier, nous avons déposé le projet de loi pour augmenter temporairement le nombre maximal de semaines offertes par les prestations régulières de l'assurance-emploi. Nous prévoyons également augmenter le nombre de semaines offertes pour la Prestation canadienne de la relance économique par voie réglementaire.
[Traduction]
Aujourd'hui, dans le cadre du Budget principal des dépenses, nous demandons une augmentation totalisant 10,3 milliards de dollars pour les trois prestations de relance économique temporaires afin de pouvoir continuer à soutenir les travailleurs.
Ensuite, j'aimerais parler des répercussions que la pandémie a eues sur les jeunes au Canada. Beaucoup d'entre eux ont dû faire face à des difficultés financières et ont perdu des possibilités d'emploi. Notre gouvernement est intervenu pour les soutenir. L'une des premières mesures que nous avons prises a été de suspendre le remboursement des prêts étudiants. Nous avons ensuite mis en place un programme de soutien d'urgence intégré pour les étudiants et les jeunes Canadiens, ce qui comprenait des mesures de relance pour les programmes d’emploi, une aide directe au revenu et une aide financière accrue sous forme de bourses et de prêts.
[Français]
Nous savons à quel point l'éducation est importante. Les étudiants nous ont dit haut et fort qu'ils voulaient plus de soutien financier.
[Traduction]
Parlons maintenant de la création d'emplois. Nous nous sommes engagés à créer 1 million d'emplois, à ramener les niveaux d’emploi à ce qu’ils étaient avant la pandémie, à faire le plus gros investissement dans la formation de l'histoire du Canada et à créer des possibilités pour les jeunes. Nous nous efforçons de renforcer l'avenir des travailleurs en veillant à ce qu'ils puissent acquérir les compétences dont ils ont besoin pour faire face à l'évolution constante du travail et du marché du travail.
[Français]
Nous allons y arriver en utilisant plusieurs outils, dont la formation immédiate pour permettre aux travailleurs d'obtenir rapidement des compétences. Nous prévoyons également améliorer les programmes destinés aux jeunes et améliorer les résultats en matière d'égalité des genres, ainsi que diversifier les programmes de développement des compétences. Par exemple, nous allons élargir considérablement la Stratégie emploi et compétences jeunesse, afin d'offrir un plus grand nombre de possibilités d'emplois payés aux jeunes Canadiens qui font face à des obstacles pour accéder au marché du travail.
[Traduction]
Cette année, le programme Emplois d'été Canada vise à offrir un total de 120 000 emplois aux étudiants. C'est 50 % de plus que l'an dernier.
La pandémie a été particulièrement difficile pour les personnes handicapées et elle a exacerbé les obstacles à l'inclusion. Dès le début de notre réponse à la pandémie, nous avons adopté une approche qui tient compte des personnes handicapées, afin de garantir que toutes nos mesures aideront ces personnes. Le Budget supplémentaire des dépenses (C) prévoit le financement d'un paiement ponctuel ciblé d'un maximum de 600 $ pour aider les Canadiens handicapés à faire face aux dépenses supplémentaires engagées pendant la pandémie.
[Français]
Il y a encore beaucoup à faire. C'est là que notre plan pour l'inclusion des personnes en situation de handicap entre en jeu.
[Traduction]
Nous travaillons à l'élaboration d'un plan qui comprendra une nouvelle prestation d'invalidité inspirée du Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées, une solide stratégie en matière d'emploi et un meilleur processus pour déterminer l'admissibilité aux programmes et aux prestations d'invalidité du gouvernement.
En terminant, je tiens à vous remercier de l'attention que vous portez à ce budget. J'aimerais également profiter de l'occasion pour vous remercier, vous et vos partis respectifs à la Chambre, de votre soutien et de votre consentement pendant les périodes les plus difficiles de la crise, des périodes où les Canadiens ont eu le plus besoin d'aide et où nous avons tous conjugué nos efforts.
[Français]
Ensemble, nous pouvons offrir aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin pour traverser la pandémie.
Je serai heureuse de répondre maintenant à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais discuter avec vous du financement du Centre d'accès équitable aux bibliothèques et du Réseau national de services équitables de bibliothèque. Comme vous le savez, j'ai également abordé cette question avec vous à la Chambre des communes. Votre ministère verse 4 millions de dollars par année à ces organismes pour fournir du matériel de lecture aux personnes ayant un handicap visuel, aux personnes aveugles, aux personnes qui souffrent de paralysie cérébrale, etc. Il y a deux semaines, les intervenants de ces organismes m'ont informée que vous comptiez réduire progressivement ce financement d'un million de dollars par année.
Je vois aujourd'hui que vous avez publié un communiqué de presse — il y a environ une heure, je crois — au sujet de ces réductions de financement, mais je ne sais pas exactement si vous vous engagez à accorder une augmentation unique d'un million de dollars de ce financement et si vous vous engagez à ne pas réduire le financement au cours du prochain exercice financier et des exercices suivants. Si vous pouviez apporter des éclaircissements à cet égard, je vous en serais très reconnaissante.
:
Je vous remercie de votre question.
Comme je vous l'avais annoncé, j'ai eu l'occasion de rencontrer les intervenants du Centre d'accès équitable aux bibliothèques et du Réseau national des services équitables de bibliothèque, hier, pour parler de notre objectif commun, à savoir la transition vers des publications sur supports accessibles pour rendre les livres accessibles dès le départ. Puisque cette transition stagne en raison de la pandémie, j'ai pu annoncer à l'organisme qu'il recevra 1 million de dollars de plus pour l'exercice 2021-2022, ce qui ramènera son financement à son montant antérieur, c'est-à-dire 4 millions de dollars.
Nous avons convenu que la vision à long terme des publications sur supports accessibles consiste à transférer au secteur de l'édition la responsabilité de rendre les documents accessibles, car cette responsabilité ne devrait plus incomber aux organismes sans but lucratif. Il est nécessaire d'offrir des publications sur supports accessibles, mais cela prendra du temps.
Au cours du mois prochain, nous travaillerons avec eux pour déterminer le niveau de financement qui devrait être maintenu à l'avenir et d'où ce financement devrait provenir. Devrait-on, par exemple, dissoudre graduellement la relation avec Emploi et Développement social Canada, afin d'établir une nouvelle relation directe avec le Fonds du livre du Canada ou l'industrie de l'édition?
Nous avons donc eu cette excellente conversation hier, et nous sommes sur la même longueur d'onde.
:
Je vous remercie de votre question.
C'était réellement intéressant et utile d'avoir la Loi canadienne sur l'accessibilité comme toile de fond ou comme fondement aux travaux que nous avons effectués dans le cadre de notre réponse à la pandémie, car elle nous a permis de veiller à ce que cette réponse tienne compte des personnes handicapées. Nous avons immédiatement mis sur pied ce que nous avons appelé le Groupe consultatif sur la COVID-19 en matière des personnes en situation de handicap, et les membres de ce groupe ont conseillé notre gouvernement sur la réponse à la pandémie et sur les répercussions concrètes que nos décisions pouvaient avoir ou auraient sur les personnes handicapées. Ils nous ont apporté une aide inestimable par l'entremise de leurs conseils et des enjeux que nous avons pu aborder avec eux.
En partenariat avec la communauté des personnes handicapées, ils ont fourni des conseils et une expertise à d'autres ministères, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Sécurité publique, Anciens Combattants Canada et Emploi et Développement social Canada. Par exemple, ils ont cerné des enjeux provinciaux, ce qui nous a permis, à moi et à d'autres collègues du Cabinet, de faire part de ces problèmes à nos collègues des provinces et des territoires.
Nous avons signé une déclaration des Nations unies qui indique que nous adopterons une approche qui tient compte des personnes handicapées, et cette déclaration a été signée par plus de 100 pays. Bien entendu, les efforts et les conseils des membres de ce groupe ont entraîné le versement unique de 600 $ à plus de 1,6 million de Canadiens. Ils nous ont dit que nous devions prendre plus de mesures de soutien à l'emploi pour aider les gens à faire la transition vers le travail à domicile, et nous avons donc créé le Volet national pour l'accessibilité en milieu de travail dans le cadre du Fonds d'intégration pour les personnes handicapées. Honnêtement, dans l'ensemble, nous avons été en mesure de comprendre les répercussions de toutes nos mesures sur cette population particulièrement vulnérable.
En toute franchise, je pense que la façon dont nous avons géré cette pandémie servira de référence pour les interventions d'urgence à l'avenir. Aucun gouvernement du Canada ne reviendra vers une approche qui ne tient pas compte des personnes handicapées.
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Je vous remercie de votre question. Je tire mon chapeau à l'Abilities Centre de Whitby. C'est une organisation et un établissement fantastique.
Encore une fois, avec la Loi canadienne sur l'accessibilité comme toile de fond, et maintenant que nous profitons des leçons apprises de la pandémie et du Groupe consultatif sur la COVID-19 en matière des personnes en situation de handicap, nous agissons très rapidement. C'est la raison pour laquelle nous avons annoncé la création de ce plan pour l'inclusion des personnes en situation de handicap, car nous savons que de nombreux Canadiens handicapés vivent dans la pauvreté, sont sans emploi ou ont un emploi précaire, et qu'ils n'ont pas les soutiens dont ils ont besoin.
Comme je l'ai dit dans mon exposé, ce plan comprendra une stratégie robuste en matière d'emploi, ce qui signifie que nous aiderons les travailleurs et les entrepreneurs handicapés. Nous travaillerons avec les employeurs pour qu'ils soient plus confiants et qu'ils intègrent davantage les personnes handicapées, et pour les aider à mieux comprendre l'analyse de rentabilisation liée à l'intégration des personnes handicapées.
Ce plan comprendra également une prestation canadienne pour les personnes en situation de handicap, c'est-à-dire un supplément de revenu direct pour les Canadiens handicapés au revenu peu élevé qui sont en âge de travailler. Cette prestation s'inspire du modèle pour le Supplément de revenu garanti et elle vise à améliorer l'indépendance et la sécurité financières.
Enfin — et c'est peut-être ce qui a le plus grand impact générationnel —, il prévoit la modernisation de la méthode utilisée par le gouvernement du Canada pour évaluer l'admissibilité aux programmes pour les personnes handicapées, afin de veiller à ce que les défis auxquels nous avons fait face lors du versement du paiement unique lié à la COVID-19 ne se reproduisent pas. En toute franchise, il est grand temps d'adopter une méthode plus appropriée pour évaluer les handicaps et communiquer directement avec les Canadiens handicapés.
:
Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici, madame la ministre.
Vous savez que beaucoup de Canadiens vivent dans une pauvreté extrême. Pour beaucoup d'entre eux, peu rémunérés et également handicapés, autochtones, noirs ou de couleur, la Prestation canadienne d'urgence a été une bouée.
Vous avez évoqué une prestation unique de 600 $. Ça ne suffit pas. Nous savons que beaucoup de personnes handicapées n'y sont même pas admissibles. Voilà pourquoi j'hésite à célébrer la discrimination qu'on entretient contre les Canadiens handicapés.
Pourtant, en décembre, alors que c'était su de nous tous, quelque 441 000 Canadiens ont appris qu'on révisait leur admissibilité à la prestation et qu'ils pourraient devoir en rembourser le montant. Votre bureau a même déclaré publiquement qu'aucun d'entre eux n'aurait à payer d'amende ou d'intérêts, du fait de cet examen, et que les modalités de remboursement seraient souples et adaptées à la situation de chacun, mais ça ne suffit pas.
Force est de constater que les personnes à faible revenu n'ont même pas les moyens de rembourser de petits montants. Elles ont besoin qu'on passe l'éponge pour éviter de s'enfoncer dans la pauvreté. Pour le pauvre, dix dollars, c'est beaucoup.
Madame la ministre, de combien de Canadiens à faible revenu examine-t-on l'admissibilité à la Prestation canadienne d'urgence?
:
Madame la ministre, vu le peu de temps dont je dispose, c'était dans votre lettre de mandat...
L'hon. Carla Qualtrough: Je sais.
Mme Leah Gazan: ... donc, si vous pouviez communiquer une réponse à mon bureau...
En ce qui concerne le moratoire sur le remboursement de prêts étudiants, nous savons que la pandémie a durement frappé les secteurs qui embauchent des jeunes. Celui des services, par exemple. Actuellement, les jeunes ont moins d'occasions d'emploi, et c'est pour des emplois souvent peu rémunérateurs, qui les exposent à un risque accru de contracter la COVID-19.
Le 25 novembre, la Chambre a adopté à l'unanimité une motion visant à prolonger le délai de remboursement des prêts fédéraux aux étudiants. Pourquoi n'y a-t-on pas donné suite? Quand prolongerez-vous le délai de remboursement?
:
Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai dit, madame la ministre, je voudrais vous interroger un peu sur votre annonce récente, la semaine dernière ou l'autre avant, d'un montant de 47 millions de dollars pour la formation au Manitoba.
Vous savez sûrement qu'un tiers des emplois, environ 13 200, du secteur alimentaire et hôtelier du Manitoba, a disparu, et beaucoup d'entre eux, comme l'ont dit vos adjoints, étaient surtout détenus par des femmes, des nouveaux arrivants et des jeunes.
En avez-vous tenu compte pour les 47 millions? Ce montant a-t-il changé par rapport à ceux des accords de financement antérieurs à la pandémie? Avons-nous adapté notre modèle de financement aux réalités nouvelles?
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Très bien. Pardonnez-moi, monsieur Flack. J'essaie de voir si les montants ont changé depuis la période antérieure à la pandémie. Si vous pouviez communiquer les montants de vos accords d'avant la pandémie et ceux des accords actuels, pour que je voie comment notre gouvernement fédéral a adapté ces accords aux réalités économiques actuelles.
Madame la ministre, je tenais à vous interroger un peu sur le financement destiné précisément aux femmes. Je sais que c'est un thème de la séance d'aujourd'hui.
Au Manitoba, 7,1 % des femmes n'ont pas d'emploi, contre 1,5 % des hommes. Nous sommes donc très durement touchées. Nous savons que 1,5 million de femmes ont été immédiatement mises à pied dès le début de la pandémie; 500 000 sont encore sans emploi et 100 000 sont complètement sorties de la population active, faute d'offres d'emplois. Ça m'inquiète beaucoup, comme vous le savez. Tous les gains réalisés par les femmes depuis 30 ans, mon âge, dans le secteur de l'emploi, ont été effacés.
Une annonce de votre gouvernement m'a d'abord encouragée, puis démoralisée: celle de la création d'un groupe de travail constitué de 18 femmes pour conseiller votre gouvernement sur la conduite à tenir. Il est dirigé par des femmes, ce que j'apprécie, mais quelle déception que d'apprendre qu'aucun des secteurs les plus durement touchés et à prédominance féminine — les services, la vente au détail, l'hébergement et les services personnels — n'y est représenté.
Avez-vous influé sur sa composition? Êtes-vous déçue de la non-représentation absolue des secteurs à prédominance féminine et de ceux qui ont perdu le plus d'emplois?
Depuis le début, nous tenons compte des effets sexospécifiques de nos décisions ainsi que de nos mesures d'aide et de nos prestations et nous avons également, tout comme vous, observé lucidement ceux de la pandémie sur les femmes, qui les a exposées en première ligne ou qui les a marginalisées. Ça m'inquiète profondément et je partage vos craintes.
Nous avons promis de créer un plan d'action pour les femmes dans l'économie, qui sera orienté par le groupe de travail en question et nous avons tenté d'avoir, dans ce groupe, la plus grande représentativité possible. Ce n'est pas moi qui pilotais ce projet, mais j'ai fait connaître certains de mes points de vue.
Je serai heureuse de peut-être travailler avec vous, hors ligne, pour voir si nous pouvons combler les lacunes que vous avez constatées. Je serai heureuse de le faire, c'est certain, de nouveau, étant entendu que je ne serai pas au gouvernail. Je serai heureuse de faciliter ce travail.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, bonjour.
Merci, madame la ministre, encore une fois, de votre disponibilité régulière envers notre comité. Nous vous en sommes vraiment reconnaissants.
Madame la ministre, il est agréable de travailler avec quelqu'un comme vous qui se donne avec tellement de passion à sa tâche. Ç'a été un plaisir de collaborer avec vous au projet de loi , la Loi canadienne sur l'accessibilité, dans la dernière législature. Je sais que c'est une loi évolutive. Merci encore une fois de votre engagement.
Parlons, j'y tiens [Difficultés techniques] de la Prestation canadienne d'urgence. Mme Gazan en a parlé selon l'angle de la pauvreté et je pense que nous savons tous que, sans cette prestation, des centaines de milliers de Canadiens auraient sombré dans la pauvreté.
Madame la ministre, voici ma question: Quand l'économie canadienne s'est arrêtée à cause de la pandémie, il était manifeste que le régime d'assurance-emploi ne suffirait pas pour répondre au nombre prévu de demandes de prestations. Tous les députés pourraient certainement en témoigner, vu le nombre d'appels que nous recevions dans nos bureaux, alors que notre gouvernement lançait la Prestation canadienne d'urgence pour aider les Canadiens incapables de travailler. Cette prestation a fini par aider directement plus de huit millions de Canadiens, en leur permettant de payer leurs comptes et de subvenir aux besoins de leurs familles.
Je ne mâcherai pas mes mots. Les commentaires, particulièrement ceux des députés conservateurs, selon qui la prestation était trop généreuse, m'ont scandalisé. Que serait-il arrivé si notre gouvernement ne l'avait pas créée?
Merci, madame la ministre.
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C'est une excellente question. Le système d'assurance-emploi n'était certainement pas conçu pour répondre rapidement aux demandes ou pour répondre au nombre de travailleurs que nous voulions aider, d'où la création de la PCU. Nous étions là pour plus de huit millions de personnes, de travailleurs, qui n'étaient pas en mesure de travailler à cause de la COVID-19, pour nous assurer qu'ils avaient un soutien du revenu.
Nous savions que la COVID aurait une incidence sur les travailleurs qui ont perdu leur emploi. Nous savions qu'elle aurait une incidence sur les travailleurs dont les options de garde d'enfants ou de programme de jour n'étaient pas disponibles. Nous savions qu'elle aurait une incidence sur les travailleurs qui tombaient malades ou qui devaient s'isoler ou se mettre en quarantaine, et c'étaient là les principes directeurs de la PCU. Ce sont les répercussions que nous voulions atténuer pour les travailleurs canadiens. Ils n'avaient pas de travail, mais ils avaient quand même des factures à payer. Ils devaient quand même payer leur hypothèque, leur loyer, leur nourriture et leurs médicaments.
Nous estimions que notre gouvernement était mieux placé pour porter le poids de cette dette non discrétionnaire qui serait contractée, car autrement, les Canadiens utiliseraient leurs cartes de crédit et leurs marges de crédit, ce qui donnerait lieu à un plus grand nombre de faillites, de saisies hypothécaires, etc. La pression et l'insécurité financières pèseraient lourdement sur les familles, qui vivent déjà dans l'isolement et l'incertitude. Nous avons choisi de contracter cette dette pour que les Canadiens n'aient pas à assumer ce fardeau. C'était l'élément clé pour veiller à ce que les Canadiens puissent participer pleinement à la reprise économique, lorsqu'elle aura lieu.
On ne pourra jamais me convaincre que la PCU était trop généreuse. À en juger par le nombre de fois où j'ai entendu — et vous l'avez sans doute entendu — que la PCU était une bouée de sauvetage, je crois que les Canadiens étaient extrêmement reconnaissants de ce soutien.
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Merci, monsieur le président, et merci, madame la ministre.
Dans le discours du Trône, votre gouvernement s'est engagé à mettre en place un système de déclaration de revenus inclusif pour qu'il soit plus facile pour les Canadiens de recevoir les prestations dont ils ont besoin. Le hic, c'est que cette approche exclut les personnes les plus vulnérables au Canada, qui ne produisent pas de déclarations de revenus pour diverses raisons ou divers obstacles, notamment l'absence de pièces d'identité, de NAS, de statut d'immigration ou de citoyenneté, de compte à l'ARC ou d'adresse fixe. C'est un problème majeur qui laisse les gens dans une situation de pauvreté extrême.
Campagne 2000, dans son rapport de 2020 sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada, exhorte le gouvernement à rechercher et à élaborer un système communautaire parallèle d'admissibilité et de versement des prestations pour les non-déclarants à faible revenu et marginalisés, comme l'ont fait de nombreux pays dans le monde.
Madame la ministre, votre gouvernement s'engagera-t-il à élaborer un système parallèle de la sorte?
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Merci, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui.
Je tiens à signaler aux fins du compte rendu que si le gouvernement libéral, votre gouvernement, se souciait véritablement des expériences des Canadiens et des personnes les plus vulnérables de ce pays, il aurait rejeté l'amendement du Sénat au projet de loi qui étendait l'aide médicale à mourir à ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale. Je pense que l'histoire nous apprendra au final que ce gouvernement n'était pas là pour les plus vulnérables.
En ce qui concerne la pandémie de COVID-19, nous savons qu'elle a exacerbé la crise du personnel dans nos foyers de soins de longue durée. Elle a également mis en évidence, dans une plus large mesure, la pénurie de professionnels de la santé spécialisés dans les résidences pour personnes âgées. Avec une population vieillissante, la demande de soins de santé ne fera qu'augmenter. Sans des mesures immédiates et à court terme, ce problème continuera de s'aggraver.
Madame la ministre, votre lettre de mandat mise à jour a donné la priorité aux investissements directs dans le secteur social de même qu'à la formation et aux mesures incitatives pour faire prendre de l'expansion aux secteurs dans l'économie et rétablir les emplois. Pouvez-vous préciser comment les dépenses de votre ministère permettent de régler la crise du personnel de santé dans le soutien aux personnes âgées, le cas échéant?
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Je vous remercie de la question.
Nous avons certainement été irrités du comportement de certaines provinces qui ont décidé de réduire leur aide en raison de la Prestation canadienne d'urgence, faisant ainsi en sorte que le revenu mensuel des gens n'augmentait pas. Nous avons déployé des efforts et certaines provinces ont fait marche arrière, y compris la Colombie-Britannique, ma propre province.
Dans l'avenir, nous aurons comme principe directeur de nous assurer que la prestation d'invalidité s'appuie, espérons-le, sur le succès de la Prestation canadienne pour enfants.
Cela sera toutefois difficile. Il sera particulièrement ardu et complexe de négocier avec les provinces et les territoires au sujet de cette prestation afin que les gens voient leur situation s'améliorer grâce au supplément et que leur accès aux services, aux programmes et au soutien n'en pâtisse pas. Je ne veux pas qu'en versant une prestation à quelqu'un, cela ait pour effet de priver cette personne d'assurance-maladie ou d'assurance-médicaments. Nous portons une vive attention à ce problème.
Nous nous activons en arrière-scène pour collaborer beaucoup avec les provinces pour comprendre l'interaction de nos régimes, mais il s'agira là de la facette la plus importante des négociations relatives à la Prestation pour enfants handicapés et des échanges que nous aurons avec les provinces. Je fais preuve d'un optimisme prudent — cela tend à être ma personnalité —, mais les discussions seront très difficiles et nous devrons nous montrer très inventifs pour que les gens en ressortent gagnants.
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Nous remercions votre équipe.
Je demanderais à mes estimés collègues de bien vouloir rester, puisque nous devons mettre les budgets aux voix.
Les fonctionnaires peuvent rester, mais ils sont libres de partir. Nous vous remercions de nouveau d'avoir témoigné. Il ne fait aucun doute que nous nous reverrons bientôt.
Avant de clore la séance, il y a une ou deux choses que nous devons faire. Tout d'abord, en ce qui concerne le Budget supplémentaire des dépenses, le calendrier parlementaire indique que nous tiendrons les trois derniers jours réservés à notre étude pendant la semaine de notre retour. Selon ce calendrier, le délai pour faire rapport du Budget supplémentaire des dépenses est donc lundi, ce qui pose un léger problème, car la vient témoigner mardi à propos de ce budget.
Le problème n'est pas insurmontable, mais il faut que le Comité convienne de faire rapport du Budget supplémentaire des dépenses mardi et de maintenir son invitation à la pour qu'elle puisse venir traiter du Budget supplémentaire des dépenses à titre de sujet d'étude même si le rapport a déjà été présenté.
Nous ne ferons pas rapport du Budget principal des dépenses, car nous avons jusqu'au 31 mai pour le faire. Même si nous avons entendu deux ministres à ce sujet, nous voulons encore entendre la et la traiter de ce budget.
Si le Comité accepte de procéder ainsi, je proposerais de mettre le Budget supplémentaire des dépenses aux voix, d'en faire rapport lundi, d'entendre la traiter de ce sujet d'étude mardi, puis de faire rapport du Budget principal des dépenses avant le délai du 31 mai.
Avez-vous besoin d'éclaircissements? Est-ce que quelqu'un souhaite intervenir ou exprimer des préoccupations au sujet de l'approche proposée? C'est excellent.
Comme c'est le cas...