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Bienvenue à la 33
e séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambe des communes.
La séance d'aujourd'hui est hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes, et sachez que seule la personne qui a la parole sera visible à l'écran, et non l'ensemble du Comité.
Aujourd'hui, nous allons entendre une séance d'information présentée par la récipiendaire de la Bourse de recherches 2014 de la flamme du centenaire. Le Comité accorde la Bourse de recherches de la flamme du centenaire à un Canadien handicapé afin de lui permettre de mener des recherches et de préparer un rapport sur les contributions d'une ou plusieurs personnes handicapées à la vie publique du Canada ou aux activités du Parlement. Cette bourse est décernée conformément à la Loi sur la bourse de recherches de la flamme du centenaire.
Je suis très heureux d'accueillir Selma Kouidri, la récipiendaire de la bourse de recherches 2014, afin d'amorcer notre discussion par une déclaration préliminaire de cinq minutes, qui sera suivie d'une série de questions.
Pour vous éclairer, madame Kouidri, je voudrais formuler quelques commentaires supplémentaires, même si vous êtes probablement déjà au courant de notre façon de faire les choses. Premièrement, je précise que des services d'interprétation sont offerts dans le cadre de la vidéoconférence. Au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner l'un des canaux suivants: « parquet », « anglais » ou « français ». Lorsque vous prenez la parole, veuillez parler lentement et clairement, et lorsque vous ne vous exprimez pas, veuillez mettre votre microphone en sourdine.
Cela dit, soyez la bienvenue à la séance du Comité. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous. Vous avez la parole pendant cinq minutes.
[Français]
Bonjour à tous.
Je vous remercie, honorables membres du Comité, de me recevoir aujourd'hui.
Je ferai ma présentation en français, puisque c'est ma première langue. En fait, ma première langue est l'arabe, mais la deuxième langue que je maîtrise est le français. Je pourrai cependant passer du français à l'anglais de temps à autre. Je m'excuse à l'avance auprès des interprètes, au cas où je dérogerais des notes que j'ai déjà remises en vue de cette présentation.
Je remercie encore les honorables membres du Comité qui me permettent aujourd'hui de présenter le fruit du travail que j'ai réalisé dans le cadre de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire, que j'ai reçue en 2014. C'était un honneur pour moi de recevoir cette bourse et cette reconnaissance de la part du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, sur la base de mon travail personnel et du travail que je voulais accomplir pour Mme Maria Barile. Cette bourse m'a permis de présenter le parcours inédit et exceptionnel de cette dernière, une femme handicapée et immigrante dont le profil correspond au mien, d'une certaine façon. En effet, je suis également une femme handicapée et immigrante, arrivée au Canada depuis 1996.
Je voudrais revenir brièvement sur le rapport qui vous a été envoyé, sur le travail de recherche que j'ai accompli. Au tout début, je souhaitais vraiment présenter le parcours atypique de Mme Maria Barile, qui nous a quittés en juillet 2013. Ce départ était prématuré, parce que nous n'avons pas eu le temps de la connaître ni de connaître toute l'ampleur de son travail et de son apport à la société canadienne et surtout québécoise, mais encore davantage ce qu'elle a apporté aux femmes handicapées que je représente.
J'ai rencontré Mme Maria Barile en 2008, lorsque j'ai commencé un mandat à Action des femmes handicapées de Montréal, un organisme qu'elle a cofondé après avoir créé le Réseau d'action des femmes handicapées du Canada.. Elle a vraiment été de tous les mouvements depuis les années 1970, je dirais même depuis son arrivée au Canada en 1964. Cette femme d'origine italienne a rejoint son père au Canada avec sa mère et ses deux frères. Cette aînée de famille, arrivée au Québec à l'âge de 11 ans, a très vite saisi l'ampleur du travail qu'elle devait faire sur elle-même et de celui qu'elle devait accomplir pour s'intégrer à sa société d'accueil, puisque, à son arrivée, elle était déjà une enfant malentendante. Elle avait également un autre handicap qui a été décelé par la suite.
Maria Barile a démontré beaucoup de persévérance tout au long de sa vie, et dès l'âge de 11 ans. Elle a travaillé très fort pour poursuivre ses études. Elle était une personne autodidacte. Vous savez peut-être que les personnes handicapées ne pouvaient poursuivre des études que jusqu'à l'âge de 18 ans et qu'elles se faisaient surtout dans des écoles spécialisées, dans les années 1980. Heureusement, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Si on le souhaite, on peut aller très loin dans ses études.
Or, Maria Barile vivait dans ce contexte où, à l'âge de 18 ans, on lui a dit qu'elle ne pouvait pas aller plus loin dans ses études. Elle n'avait même pas de diplôme d'études secondaires. Elle n'avait accès qu'à l'apprentissage de l'anglais et du français, en plus de sa langue maternelle, qui était l'italien.
Mme Barile a travaillé très fort pour terminer ses études secondaires, de même que ses études collégiales, qu'elle a faites par correspondance. Cela démontre la persévérance et la détermination de cette femme. Ma rencontre avec elle a donc vraiment fait resurgir le fait qu'il y a des possibilités au Québec, au Canada et même ailleurs pour une personne handicapée, pour une femme handicapée. Pour elle, il n'y avait pas de limites. Elle se disait que, si on veut vraiment se réaliser, il y a des possibilités. Il faut prendre sa place.
Nous devons aussi savoir que Maria Barile a travaillé fort pour surmonter des obstacles et faire éclater des plafonds de verre. Je le répète, les plafonds de verre ne se trouvent pas que dans un milieu particulier. En tant que femmes handicapées, nous retrouvons ces plafonds de verre partout sur notre chemin lorsque nous voulons nous réaliser en tant que personnes.
Ce travail de recherche m'a permis de faire cette introspection. Il m'a aussi permis de voir non seulement le travail intellectuel et l'implication professionnelle de Maria Barile, mais aussi son implication en tant que personne, en tant que chef de file, en tant que modèle pour les femmes handicapées immigrantes ou toute femme handicapée, et en tant que modèle, surtout, pour les filles et les jeunes filles à venir.
Pour moi, Maria Barile est une femme qui a préparé le chemin, les sentiers, pour toutes les personnes en situation de handicap. Dans le mouvement des personnes handicapées des années 1970 et 1980, elle a été parmi les premières à dénoncer les discriminations et les violences faites aux personnes handicapées, surtout les violences faites aux femmes et aux filles. Jusqu'à son décès prématuré, elle a parlé de violence conjugale et insisté pour qu'on ait plus ce déni envers les personnes handicapées, surtout les femmes qui vivent des situations de violence conjugale et de violence intrafamiliale.
Dans ce contexte, son travail a été de rappeler que la violence est faite à toutes les femmes. Il ne s'agit pas juste d'une femme ou d'une autre, mais de toutes les femmes. Il faut travailler et intervenir collectivement. C'est une problématique sociale et, par conséquent, les solutions doivent aussi être collectives. C'est à nous, en tant que société, d'apporter les ressources et le soutien à ces femmes.
Le rapport que vous avez reçu démontre l'étendue de son implication dans la société et tout le travail qu'elle a accompli. Cette personne, que j'ai rencontrée en 2008, a réalisé tellement de choses. Pour moi, elle a été un agent de changement; moi aussi, j'ai intégré le mouvement féministe avec une approche intersectionnelle. Grâce à Maria Barile, je me suis réalisée comme personne, comme mère, comme citoyenne dans ma société d'accueil, que ce soit le Québec ou le Canada. Grâce au travail de Maria Barile, je voyais qu'il n'y avait plus de limites. Vous savez peut-être que, pour une personne immigrante qui arrive ici, s'intégrer dans sa société d'accueil pose des défis. Quand on a une incapacité ou un handicap, ils deviennent encore plus importants.
Les personnes comme Maria Barile, qui ont déjà défriché un petit peu le sentier, nous ont ainsi donné cette possibilité de trouver notre place et de nous dire: « Moi, je ne me limite pas. Ce n'est pas parce que j'ai une incapacité que je vais rester à l'écart. J'ai quelque chose à apporter à cette société d'accueil en tant que citoyenne. Je peux apporter des changements et je peux en faire bénéficier d'autres personnes et d'autres femmes en situation de handicap. »
J'ai cherché des témoignages avec acharnement, témoignages qui proviennent surtout de membres de sa famille, de collègues et de personnes qui l'ont côtoyée. Maria Barile a travaillé. Elle a fait des études universitaires et elle a été parmi les premières à aller très loin dans les études universitaires. C'était une professionnelle, une travailleuse sociale qui n'a, malheureusement, jamais réussi à travailler dans son domaine parce que les obstacles étaient là, la discrimination liée à l'incapacité était là.
Elle disait à la blague qu'elle avait fait des heures et des heures de travail social, mais dans sa cuisine. Les femmes étaient nombreuses à appeler Maria, à aller chez elle pour être soutenues. Avec Action des femmes handicapées de Montréal, un organisme d'aide qu'elle avait fondé, c'était l'ouverture, c'était l'inclusion. Toutes les femmes de la diversité étaient présentes, quels que soient leur handicap, leur origine ethnoculturelle, leur orientation sexuelle. Ces femmes avaient accès à un espace sécuritaire. Maria Barile a été parmi les premières à mettre en place des espaces sécuritaires pour permettre aux femmes de se définir et de se réaliser.
Tout ce travail, je voulais le partager avec d'autres personnes. Je voulais qu'on sache que l'histoire des personnes handicapées a été écrite par beaucoup de personnes, surtout par des femmes qui ont été présentes dans le mouvement. On a tendance à oublier l'apport de ce travail social, de cette action sociale qui a été faite par ces femmes-là. J'ai aussi eu ces témoignages grâce à la générosité des membres de la famille qui m'ont ouvert leur porte et qui ont partagé son travail.
Maria a écrit beaucoup d'articles scientifiques. Elle a effectué beaucoup de recherches sur les besoins des personnes handicapées, sur leur adaptation. Elle a été parmi les premières à militer pour l'accessibilité universelle. Aujourd'hui, nous sommes heureux de voir qu'une loi sur l'accessibilité est en vigueur partout au Canada. On voit déjà des gains.
C'est grâce aux pionnières comme Maria Barile que, à Montréal, par exemple, le transport collectif et le métro sont de plus en plus adaptés aux besoins des personnes handicapées.
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Action des femmes handicapées de Montréal est une association qu'elle a cofondée en 1986, à la suite de sa participation à la création de DAWN Canada, un organisme pancanadien. Toutes les femmes présentes à la création de DAWN sont reparties dans leurs provinces respectives pour créer, comme elles disaient, des « petits DAWN », des petites associations pour les femmes. Dans les groupes de personnes handicapées et dans les groupes de femmes, il n'y avait rien pour les femmes handicapées. Souvent, on leur disait qu'on était en train de lutter pour les droits des femmes ou des personnes handicapées, par exemple, et qu'on verrait après pour ce qui est de l'intersectionalité ou de la spécificité de certains groupes, par exemple les femmes en situation de handicap.
Elle a donc créé Action des femmes handicapées de Montréal, et elle a dit: « s'il n'y a pas d'environnement pour nous, nous allons le créer; nous aussi, nous allons travailler ». C'était l'idée de base de DAWN. Action des femmes handicapées de Montréal existe toujours d'ailleurs, depuis 1986.
Elle a travaillé beaucoup sur des problématiques, des défis, par exemple, qui concernaient souvent les femmes, mais aussi les personnes handicapées, parce qu'elle s'impliquait à fond dans les groupes. On parle de santé et de bien-être des femmes, et d'éducation à la sexualité, par exemple. Elle a aussi beaucoup travaillé sur les droits reproductifs et la santé sexuelle, ainsi que sur les violences de tous types faites aux femmes et aux filles handicapées, qu'il s'agisse de violence institutionnelle, conjugale, familiale ou sexuelle.
C'est un héritage. Moi-même, j'ai bénéficié beaucoup de cet héritage et je continue son travail. Je pense à tout le travail qu'elle a fait chez Action des femmes handicapées de Montréal, et même à ses écrits, les recherches qu'elle a faites pour promouvoir la spécificité des femmes handicapées, promouvoir l'apport de ces femmes.
C'était l'une des premières aussi à intervenir auprès du gouvernement du Québec pour que nous soyons incluses dans les discussions sur les plans d'action pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
En 1995, le premier plan d'action où on a parlé beaucoup plus de femmes handicapées, c'est grâce au travail de Maria Barile. Les femmes y apparaissaient comme des victimes, mais on apportait aussi certaines mesures, certaines solutions.
Malheureusement, le travail continue; ce n'est pas simple pour toutes les femmes. Je suis heureuse aujourd'hui de dire que tout ce legs, tout ce qu'elle a laissé, nous le portons en tant que femmes. Personnellement, je me sens impliquée.
Nous avons créé, avec des membres de sa famille, l'Institut national pour l'équité, l'égalité et l'inclusion des personnes en situation de handicap, soit l'INEEI-PSH, pour poursuivre son travail, pour lutter contre les violences, quelles qu'elles soient, pour promouvoir l'équité, pour atteindre l'égalité de fait — parce que c'était son dada, l'égalité de fait entre les femmes et les hommes, mais entre toutes les femmes aussi, pour atteindre l'inclusion. Cette inclusion, je l'ai ressentie: elle a créé le premier espace où je voyais que toutes les personnes étaient les bienvenues, sans avoirs, sans jugement, sans rien du tout.
C'est énorme, ce qu'elle a fait pour les femmes handicapées, mais surtout pour les sociétés québécoise et canadienne. Personne ne pourrait vous dire qu'il ne connaît pas Maria Barile, ou qu'il ne sait pas ce qu'elle a fait.
Même pour l'éducation postsecondaire, je peux insister là-dessus, elle a travaillé fort pour que l'éducation soit accessible aussi aux personnes handicapées, surtout aux jeunes filles, aux jeunes hommes, aux jeunes garçons, pour qu'ils puissent aller plus loin.
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Comme je le précisais, Maria Barile a affronté beaucoup de défis et subi beaucoup de discrimination. Je peux parler de l'incident grave qui a été le catalyseur de son travail depuis son arrivée au Québec et au Canada.
Dès l'âge de 11 ans, elle a fréquenté une école spécialisée pour les personnes sourdes ou malentendantes, la MacKay School for the Deaf. Déjà à cette époque, elle subissait de la discrimination, puisqu'on lui disait qu'elle ne pouvait pas aller plus loin dans ses études. C'est ce qu'elle aurait voulu, mais on lui disait qu'elle ne pouvait pas en apprendre plus que ce qu'elle avait appris. Elle vivait beaucoup de discrimination.
Elle utilisait beaucoup les transports en commun. Elle était en situation de handicap et était aussi malentendante, ce que personne ne savait. Elle essayait de le cacher, car elle avait peur. Elle éprouvait aussi des problèmes de santé; par exemple, elle avait parfois des spasmes neurologiques. On pouvait voir qu'elle avait un handicap.
Elle a subi une attaque dans le métro, qu'elle relate bien dans son carnet de notes personnel, auquel j'ai eu accès. Son frère m'a permis de le lire. Elle y raconte cette attaque qu'elle a subie et relate à quel point elle s'est sentie vulnérable. Deux personnes l'ont accostée dans un endroit sombre du métro. Tout ce qui l'inquiétait, c'était qu'elle avait un travail de recherche à remettre. Elle n'a même pas pensé à sa sécurité et à sa santé. Tout ce qui l'a inquiétée, c'est qu'elle ne savait pas comment elle ferait pour remettre ses travaux. Elle se faisait attaquer et elle a perdu sa sacoche. C'est ce qui l'inquiétait.
Quand elle a demandé de l'aide, personne dans le métro ne l'a soutenue ni aidée sur le coup. Quand elle s'est retrouvée au poste de police, aucune mesure d'adaptation n'était disponible. Elle avait des difficultés d'élocution à cause de son handicap, et, souvent, on ne croyait pas ce qu'elle disait. Quand elle a parlé de son attaque, on en a en quelque sorte diminué l'importance. On a pensé qu'elle l'avait inventée, alors que c'était bel et bien arrivé. Elle relate dans son carnet qu'elle se sentait seule et que personne n'était là pour la soutenir alors qu'elle portait plainte. Il a fallu travailler fort pour que les policiers croient à sa plainte, pour qu'ils aillent un peu plus loin. Finalement, rien n'a été fait.
Elle insistait sur le fait qu'une victime pouvait se retrouver seule dans un tel moment où on ne la croyait pas. Une victime démunie vivait un traumatisme, mais personne n'était là pour la soutenir. Au poste de police, il n'y avait pas des mesures d'adaptation permettant de la soutenir. Cette personne qui venait de vivre un traumatisme et qui vivait avec un handicap n'entendait rien de ce qui se passait. Elle ne comprenait pas ce qui se passait autour d'elle et ne recevait aucun soutien de la part des policiers et des intervenants. À un moment donné, c'étaient juste les membres de sa famille.
C'est un traumatisme qu'elle a gardé toute sa vie et qui était à la base de son travail pour soutenir toutes les survivantes de violence, quelles qu'elles soient. Pour elle, son intervention la plus importante visait à avoir quelqu'un à ses côtés pour être soutenu lorsqu'on dépose une plainte et par la suite, afin de lutter contre la violence.
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L'approche qu'elle a toujours mise de l'avant est celle du cadre de l'analyse intersectionnelle dans une optique féministe. Il était très important pour elle de comprendre les réalités de chacun et d'accepter la personne dans son entièreté. Selon elle, il revient à la personne de s'identifier et de faire comprendre ses habitudes et ses besoins. Ce n'est pas à nous de décider ce qui est le mieux pour elle.
Mme Barile a effectivement travaillé au dossier de l'égalité de fait, parce que, à l'époque, elle collaborait déjà avec toutes les personnes présentes et toutes les organisations qui l'interpellaient, qu'il s'agisse de personnes handicapées ou d'organisations de femmes. Même si elle n'y voyait pas sa place, elle s'adressait à ces organisations afin de les sensibiliser à la réalité des femmes handicapées.
Mme Barile a demandé à la Fédération des femmes du Québec où étaient les femmes handicapées et comment la Fédération pouvait travailler sans les inclure, surtout lorsqu'elle a commencé à s'impliquer dans la Marche mondiale des femmes, née à la suite de la marche Du pain et des roses. Elle a été l'une des femmes qui ont travaillé très fort pour que cette marche soit accessible. Cependant, on lui répondait qu'on allait d'abord se battre pour les droits des femmes et qu'ensuite, on verrait. Donc, elle voyait que les femmes handicapées étaient toujours à la lisière de la société.
Or, elle a dit ne pas partager l'avis de la Fédération, mais vouloir continuer de collaborer avec l'organisme, car elle voulait que les femmes handicapées soient incluses dans ses démarches. Elle voulait que toutes les revendications soient aussi portées par les femmes handicapées. Elle disait qu'on ne pouvait pas parler au nom des femmes et en oublier certaines. Les groupes étant diversifiés, il était important de tous les inclure. J'ai moi-même beaucoup adhéré à cette approche, que Mme Barile a également fait comprendre aux groupes de personnes handicapées.
On voit que la parité n'a jamais été très forte dans ces groupes. Même aujourd'hui, elle ne l'est pas vraiment. Cependant, nous travaillons fort, tout comme elle l'a fait, pour participer aux tables décisionnelles et aux groupes afin de parler d'égalité avec eux. Mme Barile voulait connaître les avis de ces groupes sur la question de l'égalité et savoir ce qui se passait dans ce domaine. Elle leur disait que, dans certains dossiers importants, comme la violence faite aux femmes, c'est en groupe que l'on pourrait réaliser des avancées. Ce n'est pas toutes seules que les femmes doivent porter ce dossier. Elle a donc assuré des liens avec de nombreux groupes et je pense que cela l'a épuisée, car cela n'a pas été facile pour elle d'être entendue par tous les groupes.
De plus, elle a été l'une des premières femmes à dénoncer l'inégalité des politiques. Au Québec, elle a travaillé fort pour faire adopter des politiques qui réservent une place égale aux personnes handicapées. Elle voulait savoir quelle place occupaient les femmes dans les rapports.
Aujourd'hui, les rapports de l'Office des personnes handicapées du Québec, souvent interpellé, comprennent une analyse différenciée selon le sexe, ou ADS, mais rien de plus. Or, les femmes ne forment pas un seul groupe homogène; il existe des groupes de femmes diversifiés. Il est important de savoir à quelles femmes nous avons affaire. Voilà le travail que Mme Barile a accompli et que nous poursuivons.
Je fais partie des gens qui poursuivent son travail. Je travaille aussi avec des collaborateurs qui connaissaient Mme Barile à l'époque et qui n'étaient pas très d'accord avec son approche, mais qui le sont aujourd'hui. Je pense notamment au Dr Patrick Fougeyrollas, anthropologue et sommité dans le milieu des personnes handicapées, connu surtout pour le développement du modèle de processus de production du handicap. Maintenant, il travaille fort pour que l'égalité de fait soit présente, même dans le travail de recherche, en vue de l'avancement de toutes les personnes en situation de handicap.
Aujourd'hui, je pense que Mme Barile serait fière du travail que l'on fait. Elle serait aussi fière d'être parmi nous et de vous parler. Elle aurait certainement été très honorée de présenter tout le travail qu'elle a fait ainsi que les femmes pour qui elle a été un modèle, qui ont été ses partisanes et qui poursuivent son travail.
Vous avez mentionné le taux de pauvreté très élevé chez les personnes handicapées, qui augmente de plus en plus dans chaque province et partout au Canada. L'accès au marché du travail est toujours limité pour ces personnes, surtout pour les femmes. Il est reconnu que celles-ci affichent le taux de chômage le plus élevé, ou plutôt qu'elles sont celles qui ont le moins accès au marché du travail. De plus, les femmes handicapées ont les revenus les plus faibles au Québec et ailleurs au Canada. C'est donc très alarmant.
C'était le cas dans les années de Maria Barile et ce l'est encore aujourd'hui, malheureusement. Les choses n'ont pas changé. Ce qu'on a vu et vécu pendant la pandémie nous l'a bien démontré. Les personnes qui ont été plus ou moins laissées pour compte sont les personnes handicapées, surtout les femmes, qui ont dû devenir des proches aidantes. Maria a aussi été proche aidante. Elle a pris soin de sa mère toute sa vie et cela n'a jamais été reconnu. La grande majorité des femmes handicapées sont des femmes monoparentales. Ce sont des cheffes de famille et elles n'ont même pas un accès équitable au marché du travail. Elles vivent beaucoup de pauvreté. Certaines ont perdu leur emploi pendant la pandémie. Nous voyons donc les inégalités et les iniquités encore plus dans une crise comme celle que nous vivons depuis 2020.
Donc, le marché du travail est très fermé. Il y a beaucoup de discrimination basée sur le handicap, mais surtout sur le sexe et sur l'origine ethnoculturelle, il ne faut pas se le cacher. Toutes ces discriminations s'entrecroisent, donc il est plus difficile pour une personne en situation de handicap d'avoir une vie digne, surtout pour une femme. Le taux est donc toujours très élevé à ce jour. Les femmes continuent à être les moins bien payées et les plus pauvres dans la société canadienne et, surtout, québécoise. Nous sommes confrontées à beaucoup de difficultés nous-mêmes.
Les femmes handicapées sont les plus diplômées dans le milieu des personnes handicapées. Leur taux de diplomation est très élevé, mais aucune ne peut vous dire qu'elle exerce le métier pour lequel elle a étudié. Chacune va essayer de trouver un emploi qui lui permettra de payer ses factures. Souvent, elles se tournent vers le travail autonome et l'entrepreneuriat, même si elles ont très peur de cela.
D'ailleurs, Maria avait beaucoup encouragé l'entrepreneuriat féminin, parce que ce sont des femmes qui n'ont pas accès au marché du travail ordinaire. Il faut donc créer des occasions d'emploi, et l'aide n'est pas souvent présente pour ces personnes. Beaucoup de femmes, comme moi, se retrouvent à faire du travail autonome pour subvenir à leurs besoins, tout en étant des mères de famille et des soutiens.
La pauvreté n'a donc pas changé pour les femmes. Les taux sont toujours plus alarmants pour elles que pour le reste de la population. Il y a du travail à faire. Je pense que la législation n'agit pas directement. À un moment donné, nous étions d'accord sur les quotas et nous nous disions qu'il était important de les respecter, mais peut-être qu'il faudrait avoir des politiques plus importantes pour que les entreprises embauchent ces personnes, qui ont des choses à apporter. Les gens ont peur d'une personne handicapée. On se dira toujours que peut-être...
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Je suis totalement d'accord avec vous.
J'aimerais préciser qu'on peut trouver toute la recherche et tout le travail qu'elle a accompli à l'aide des moteurs de recherche ou des serveurs universitaires. Or l'accès y est très limité et il faut souvent payer pour avoir accès aux articles. Ce n'est pas donc accessible à toute la population, ce qui est très dommage.
Dans mon travail avec le Centre d'éducation populaire, par exemple, j'ai essayé d'avoir toute la bibliothèque en tant que telle de Maria Barile et qu'elle soit disponible. Certains travaux sont disponibles, mais pas tous. C'est très difficile d'y avoir accès, et il faut un important financement. Nous avons donc créé une bibliothèque physique, et non virtuelle, de Maria Barile avec Action des femmes handicapées de Montréal. Le rapport n'est pas encore public; j'attends à l'automne pour le faire.
Je tiens à dire que Maria Barile se classe parmi les 100 femmes qui ont contribué à l'avancement des femmes au Canada. Le ministère des Femmes et de l'Égalité des genres l'a nommé parmi les 100 premières femmes canadiennes.
Bref, nous allons publier ce rapport. Il sera également possible d'accéder aux travaux de Maria Barile par le truchement du site Internet de l'INEEI-PSH.
Le site du Collège Dawson présente aussi les travaux de Maria, mais c'est limité et ce n'est pas public. Je trouve cela très dommage, parce que c'est une femme qui doit être reconnue. D'ailleurs, ce que nous voulons faire, c'est de poursuivre le travail pour qu'elle soit plus connue. Personnellement, je transmets l'information aux groupes qui représentent les personnes handicapées, et surtout aux mouvements pour les droits des personnes handicapées. Toutefois, il semble que cela ne passe pas. On tente d'occulter l'énorme travail qui a été fait. Personnellement, cela ne va pas m'arrêter; je veux aller plus loin. Quand nous parlons de l'INEEI-PSH, nous disons qu'il s'agit d'une structure qui a été créée grâce à Maria Barile et que c'est la suite de son travail. Nous présentons tout son travail lors de toutes les représentations que nous faisons.
Je suis d'accord avec vous sur le fait que c'est ce qui est dommageable. Je pense que ce rapport et tout ce que j'ai pu compiler comme travaux seront disponibles sur différents sites comme celui de l'INEEI-PSH et peut-être relancés par le Collège Dawson et par d'autres institutions, afin que son travail soit plus accessible et qu'on la connaisse davantage.
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J'ai eu l'honneur de recevoir cette bourse. Je n'avais aucune information, j'ignorais l'existence de cette bourse. Quand j'en ai pris connaissance, j'ai vérifié mon admissibilité et j'ai fait la demande.
Je pense que le public devrait avoir plus d'information sur la manière de procéder. Il faudrait soutenir les candidats, surtout ceux qui ne sont pas beaucoup dans la recherche et qui le font pour la première fois. S'ils veulent rédiger, il faudrait les encourager. Je trouve que c'est très important de les soutenir avec une documentation expliquant ce à quoi on s'attend dans le rapport à présenter.
Il serait aussi possible de nous soutenir en publiant davantage ce travail. Quand j'ai voulu regarder les rapports antérieurs, j'ai eu beaucoup de difficulté à les trouver. Personnellement, je trouve très important de connaître ce qui a déjà été fait et d'avoir un modèle. Le fait de publier ces travaux sur différentes plateformes serait encore plus intéressant. Il s'agit d'un partage des connaissances. Ce sont des connaissances qu'on va aller chercher. Ce sont des expertises qu'on met de l'avant. C'est important, humainement, d'avoir cette vitrine pour ces personnes.
Pour moi, c'est un honneur. C'est tellement merveilleux d'avoir cette plateforme pour les personnes handicapées. On leur dit: « allez-y, vous êtes capables, faites-le, montrez-nous ce que vous avez ». Ensuite, on va le publiciser. On ne peut pas demander mieux.
Je pense qu'une plateforme plus visible, afin de le partager avec tout le monde, serait quelque chose d'encore plus pertinent. Nous sommes très fiers de porter cela. J'ai été très fière, et je pense que les autres bénéficiaires le sont aussi.
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Comme je dis, le mandat est clair. Le problème est qu'on va toujours chercher les mêmes organismes, ceux qui ont toujours travaillé de concert avec le gouvernement, je pense, ou ceux qui ont toujours été là. Le changement n'a pas été si concret que cela.
Il faudrait peut-être aussi changer notre cheval de bataille et voir comment on peut aider ces personnes-là sur le terrain. Par exemple, le crédit d'impôt non remboursable offert aux personnes handicapées constituerait peut-être une aide suffisante et intéressante, puisque, en effet, on ne peut pas y avoir accès si l'on ne travaille pas. Donc, cela pourrait constituer une aide à l'embauche ainsi qu'une aide pour les personnes handicapées elles-mêmes, afin qu'elles puissent créer leur propre emploi ou un soutien au marché du travail. Je pense qu'il serait intéressant de regarder ce côté-là, de travailler avec les entreprises.
Même si l'on me dit que cette mesure n'est pas très bonne, je suis d'accord avec les quotas parce que cela permet d'offrir des postes aux personnes handicapées. Or, il faut aussi leur permettre d'évoluer. Par exemple, la Banque Royale embauche beaucoup de personnes handicapées, mais celles-ci resteront dans le même poste toute leur vie et ne pourront pas aller plus loin. Pourquoi? Elles ont des compétences. Ce sont des personnes qui ont fait des études, qui ont des connaissances et qui veulent aussi offrir leur soutien. Alors, que l'on s'adapte!
Avec la pandémie, on a été obligés de s'adapter. On voit bien que le télétravail fonctionne à merveille. Or, cela fait des décennies que les personnes handicapées demandent à faire du télétravail, ce qui leur aurait permis d'intégrer le marché du travail. Toutefois, les employeurs ont toujours été réticents à cette idée. Quand l'on a dû instaurer le télétravail partout au Canada, on n'a pas demandé l'aide des personnes handicapées. Pourtant, elles ont plus d'expertise dans ce domaine-là parce que cela fait des décennies qu'elles travaillent de cette façon.
Je pense que, si je devais parler à la Mme la ministre, j'aurais beaucoup de choses à lui dire et beaucoup de suggestions à lui faire.
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Je pense déjà connaître la population de personnes handicapées, qu'on a tendance à ne pas bien connaître.
Statistique Canada ne fait pas d'études très précises. Nous-mêmes, nous ne comprenons pas qui sont les personnes qui vivent avec une incapacité et comment on définit cette population pour pouvoir la servir et la soutenir.
Les programmes sont basés par exemple sur les statistiques sur la population, et c'est là que se situe le problème. Durant la pandémie, nous avons constaté que le soutien offert aux personnes handicapées était pratiquement absent. On a pensé à offrir du soutien financier aux personnes handicapées en dernier lieu. Pourtant, on avait déjà constaté que le coût du panier alimentaire avait énormément augmenté. Malgré cela, on n'a pas pensé aux personnes handicapées, qui n'ont même pas de ressources financières et qui doivent souvent avoir recours à l'aide sociale. Je parle des personnes qui vivent au Québec, mais ailleurs aussi. On y a pensé vers la fin. On a créé une liste qui hiérarchisait la pauvreté pour toute la population.
Nous connaissons nos groupes de population. Nous avions demandé aux gouvernements canadien et québécois de tenir compte des personnes handicapées. L'OMS et l'ONU avaient fait une déclaration en ce sens. Il faudrait que les personnes handicapées soient comprises dans toutes les mesures mises en place pour lutter contre la pandémie et pour soutenir les gens. Il ne faut pas y penser qu'à la fin. Le problème, c'est que l'on crée des mesures pour la population en général et qu'on les adapte ensuite à certains groupes. Pensons plutôt de façon globale.
On nous parle de société inclusive, et nos programmes doivent refléter cela. Les personnes handicapées ont des besoins financiers très importants.
Le dernier budget prévoit de l'aide pour les personnes handicapées, mais ce n'est pas assez. Toutes les personnes handicapées n'ont pas accès au crédit d'impôt pour personnes handicapées, et on ne sait même pas comment l'obtenir. Il est important d'en discuter.
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Merci, monsieur le président.
Je me joins aux autres membres du Comité pour dire que vous nous avez fait part de renseignements incroyables. Quand je vivais à Montréal, je n'avais jamais entendu parler de Maria Barile. J'ai donc été ravie de lire votre rapport et d'en apprendre autant sur elle.
Je pense que vous avez fait un excellent travail, et je me suis vraiment réjouie des citations particulières que vous avez tirées de ses histoires. Vous avez vraiment construit un récit qui montre le genre de femme qu'elle était, et je vous en félicite également.
J'ai été intéressée d'apprendre dans votre rapport qu'elle avait fréquenté l'Université McGill, et je crois qu'elle a été l'un des premiers membres de sa famille à étudier à l'université. Lorsque j'ai lu cela, j'ai vécu un genre de moment de rapprochement avec elle, car j'ai aussi été le premier membre de ma famille à fréquenter l'université, et j'ai aussi étudié à l'Université McGill. Je crois que vous avez mentionné dans votre rapport qu'à McGill, elle n'a pas vu beaucoup de gens comme elle, qu'elle n'a pas vraiment été acceptée et qu'elle a fait face à ce qu'elle a perçu comme de la discrimination.
Je voudrais que vous nous fournissiez peut-être plus de détails sur ce qu'elle a vécu. Dans votre rapport, il semble que vous ayez fait allusion à cette expérience comme étant l'étincelle qui a déclenché son militantisme, alors pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Je signale à tous les autres qui ont fréquenté l'Université McGill que c'est une excellente école et qu'ils ont pris de nombreuses mesures progressistes. J'ai donc été heureuse de constater qu'ils ont beaucoup progressé, mais j'ai aussi été déçue d'apprendre qu'elle a vécu cette expérience.
Quoi qu'il en soit, je vous cède la parole, et si vous pouviez nous communiquer d'autres aspects de son expérience, ce serait formidable.
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Souvent, elle rapportait des bribes de discussion. En discutant avec des membres de sa famille et en lisant certains de ses écrits, j'en ai appris sur son expérience à l'Université McGill en travail social. Cette femme voulait vraiment être proche des gens et les soutenir émotionnellement. Le travail social s'imposait donc, et elle ne pouvait pas faire autre chose.
Le mouvement féministe était très important à l'époque. Cependant, quand elle regardait du côté des études féministes, elle ne trouvait jamais de statistiques sur les femmes handicapées et sur les femmes immigrantes. Les statistiques qu'elle trouvait sur les personnes handicapées venaient des États-Unis, et non pas du Canada. Elle se demandait où on était à cet égard et constatait que les femmes handicapées étaient invisibles partout dans la société. C'est ce qui l'a beaucoup interpellée.
Elle a dit à son professeur d'université qu'elle voulait discuter en profondeur de la réalité des femmes handicapées et faire la lumière là-dessus, car elle ne comprenait pas que cette réalité soit aussi méconnue. Son professeur l'a encouragée à le faire.
Cependant, elle a eu de la difficulté, car tout son travail était basé sur des faits et des statistiques provenant des États-Unis, et non du Canada. Elle ne pouvait pas se baser uniquement sur sa propre réalité. Le processus a été très difficile.
Les statistiques sur les personnes handicapées au Canada formaient un bloc monolithique. Il n'y avait pas d'analyses différenciées selon le genre à son époque. Elle allait chercher toutes ses informations à l'étranger, aux États-Unis. Elle était beaucoup plus en contact avec des organisations américaines de soutien et de lutte pour les droits des personnes handicapées.
Ce travail universitaire lui a permis de déterminer que ce serait la pierre angulaire de son travail. Sa principale préoccupation était le fait que les femmes handicapées étaient invisibles dans les groupes de femmes. Même dans les groupes de femmes, on excluait les femmes issues de la diversité, qu'elles aient été immigrantes ou handicapées. Elle se sentait exclue, même dans le groupe des personnes handicapées.
Son travail a d'ailleurs été le premier travail universitaire de l'Université McGill à traiter du groupe de population que forment les femmes handicapées. Elle est partie de là, et, dès lors, elle a travaillé sur cette question. Elle a déterminé que ces femmes devaient affronter plusieurs défis, dont la pauvreté, la violence — ce qui l'a beaucoup interpellée — et l'exclusion.
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Oui, je vous explique avec plaisir.
[Traduction]
Chers collègues, le Comité des finances est saisi de la loi d'exécution du budget. Le Comité des finances a discuté de la possibilité de renvoyer certains articles de la loi d'exécution du budget à notre Comité, en demandant que leur étude prenne fin d'ici le 21 mai. Par précaution, j'ai demandé que du temps soit réservé pendant la semaine de relâche pour pouvoir organiser des séances du Comité.
Je n'ai pas encore soulevé cette question auprès du Comité, et je ne le fais pas maintenant, car le Comité des finances n'a pas encore renvoyé ces articles au Comité. Si des articles de la loi d'exécution du budget nous sont renvoyés, il appartiendra au Comité de décider s'il veut étudier la loi d'exécution du budget et en faire rapport au Comité des finances dans le délai qu'ils ont établi.
[Français]
Effectivement, madame Chabot, nous avons réservé suffisamment de temps pour cette exigence, mais nous ne sommes pas obligés de prendre une décision maintenant, parce qu'il n'y a pas encore de renvoi au Comité. C'est anticipé, mais pas encore officiel.
[Traduction]
Nous pourrions peut-être passer à la question du communiqué de presse qui a été rédigé par les analystes de la Bibliothèque du Parlement et qui vous a été remis. Il s'agit d'un communiqué de presse qui annonce que nous allons entamer l'étude sur les aînés et qui propose que les mémoires ne dépassent pas cinq pages, c'est-à-dire environ 2 000 mots, et qu'ils soient soumis par voie électronique avant le 7 juin.
Quelqu'un souhaite-t-il discuter du communiqué de presse ou formuler des observations à son sujet? Si personne ne souhaite débattre de la question, je serais heureux de recevoir une motion visant à approuver le communiqué et à l'afficher sur le site Web.
Quelqu'un souhaite-t-il discuter du communiqué de presse?
Y a-t-il consensus pour publier le communiqué de presse tel qu'il a été rédigé?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci, chers collègues.
Enfin, nous reviendrons sur la flamme du centenaire. Si vous êtes d'accord, nous pouvons adopter une motion pour la rédaction et la publication du communiqué de presse invitant les personnes handicapées à soumettre leur candidature pour la Bourse de recherches 2021 de la flamme du centenaire.
Si le Comité le souhaite, nous pourrions publier un communiqué de presse pour lancer un appel de candidatures. Si vous le vouliez bien, la motion serait la suivante:
Que le montant pour l'édition 2021 de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire soit fixé à 5 500 $, que la date limite pour présenter une candidature soit fixée à...
...une date que vous détermineriez...
...qu'un communiqué de presse soit publié sur le site Web du Comité.
Quelqu'un souhaite-t-il discuter de l'opportunité de publier un tel communiqué de presse? Sommes-nous prêts à aller de l'avant et à lancer un appel de candidatures pour l'édition de la Bourse de recherches pour l'année courante?
(La motion est adoptée.)
Très bien, alors.
En ce qui concerne la date limite, un délai d'un mois est-il raisonnable? On est le 11 mai aujourd'hui, alors pourquoi ne pas dire le 11 juin?