:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 36e réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. La diffusion sur le Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Le Comité procédera maintenant à l'examen des questions concernant ses travaux. Je rappelle aux membres que nous sommes en séance publique et non à huis clos. Je rappelle également aux membres que nous allons recevoir un témoin à 17 heures — donc dans environ 22 minutes —, nommément Mme Romy Bowers. Nous avons réussi à réserver une plage de 90 minutes pour elle. Je demande aux gens de garder à l'esprit que sa présence est imminente et que, par conséquent, le temps que nous avons pour les travaux du Comité est limité.
L'autre chose que certains d'entre vous, mais pas tous, savent, c'est que je céderai la présidence à Mme Dancho à 17 heures ou avant, car j'ai des affaires personnelles à régler. Je tiens à remercier Mme Dancho d'avoir accepté d'assumer mes fonctions lorsque je m'absenterai.
En ce qui concerne les travaux du Comité, j'espère que nous serons en mesure de traiter deux points qui ont été soulevés précédemment et un nouveau point, au moins à titre de référence. Comme vous le savez peut-être, la Chambre a renvoyé hier le projet de loi au Comité. Comme il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire renvoyé en comité, il doit faire l'objet d'un rapport à la Chambre dans les 60 jours de séance suivant la date à laquelle il a été renvoyé. Nous recevrons bientôt — ce qui n'est pas encore le cas — une note de service de notre personnel de soutien à la Chambre des communes contenant des informations qui nous seront utiles pour cet examen. La note de service sera aussi distribuée aux indépendants comme M. Manly, qui est avec nous aujourd'hui. C'est une chose dont nous pourrions nous occuper aujourd'hui.
Les autres sujets qui nous ont été présentés précédemment et que nous aimerions finaliser, si possible, dans les 22 prochaines minutes, sont le budget pour l'étude sur les aînés et la question des honoraires et des cadeaux. Nous avons des nouvelles à ce propos. Il y a aussi la question de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire. Nous avons quelques informations à vous communiquer à ce sujet.
Distingués collègues, je vais commencer en vous proposant quelque chose concernant le projet de loi , puis nous pourrons ouvrir le débat. Étant donné que toute discussion sur la façon dont nous allons traiter ce projet de loi risque de prendre plus que les 19 minutes dont nous disposons actuellement, je recommande que nous réservions du temps pour les travaux du Comité lors d'une prochaine réunion pour établir la marche à suivre pour l'étude qui nous est demandée, c'est-à-dire le nombre de réunions que nous devrions prévoir, l'horaire de ces réunions, la présentation des listes de témoins, le temps alloué pour l'étude article par article, etc. Je pense qu'il s'agit d'une discussion d'une certaine envergure que nous ne pouvons pas aborder de façon superficielle.
Voilà pour mes observations préliminaires.
Je donne la parole à Mme Chabot.
[Français]
Vous avez la parole, madame Chabot.
:
Comme il n'y a pas d'autre main levée, pouvons-nous passer à l'un des autres points? Nous ramènerons ce sujet sur la table la prochaine fois que nous aborderons les travaux du Comité.
Nous avons des témoins pour les deux prochaines réunions, bien que je voie un « à déterminer » pour la réunion de mardi. Si ce créneau n'a pas été rempli, nous pourrions avoir trois groupes de témoins et nous garder un peu de temps à la fin. Ce serait une solution. Sinon, nous verrons ce que nous pourrons faire lors de la réunion suivante, qui est le jeudi 3 juin.
Pour le point suivant, vous avez devant vous un budget à approuver concernant l'étude que nous menons actuellement sur les répercussions de la COVID-19 sur les aînés. Il s'agit d'un budget de 4 300 $. La dernière fois que nous en avons discuté, quelques questions ont été soulevées.
L'une d'entre elles concernait la possibilité d'offrir des honoraires et du tabac aux aînés autochtones qui feront partie des témoins que nous recevrons. La greffière a fait quelques recherches à cet égard et elle a trouvé qu'il existe une politique sur la remise de cadeaux provenant de la banque de cadeaux officiels qui limite cette pratique aux comités en déplacement ou aux délégations étrangères reçues par les comités. Le geste proposé serait donc contraire à cette politique. À titre informatif, je tiens également à signaler que ce n'est pas quelque chose qui se fait au comité des affaires autochtones.
Je suis disposé à recevoir d'autres interventions à ce sujet. S'il n'y en a pas, je demande une motion pour que le budget soit adopté tel que présenté.
Madame Gazan, nous vous écoutons.
En général, il semble que la plupart des gens soient d'accord pour augmenter ce montant au moins légèrement. Comme l'a souligné Mme Young, nous pourrions le réduire si nous constatons qu'en 2021, il n'y a pas eu de dons ou qu'on a récolté 2 000 $ ou moins, car nous voulons, bien sûr, que la bourse soit viable.
Je sais qu'il n'y a pas consensus, mais sommes-nous d'accord pour augmenter légèrement ce montant?
Si tout le monde est d'accord... je ne suis pas sûre. Je vais juste regarder vos visages. Monsieur Tochor, vous êtes d'accord pour qu'on l'augmente légèrement? Vous êtes mitigé.
Nous devons également choisir une date limite pour la présentation des candidatures. Avant d'en arriver là, nous pouvons simplement finaliser le montant. Madame la greffière, nous aurons peut-être besoin d'une motion. Nous n'avons pas le consensus absolu cependant.
Madame la greffière, pouvez-vous intervenir?
:
Merci beaucoup. Merci, madame la présidente.
Avant de commencer, je tiens à préciser que je me joins à vous depuis Toronto, territoire traditionnel de nombreuses Premières Nations, dont les Mississaugas de Credit, les Anichinabés, les Chippewas, les Iroquois et les Wendats.
Je suis heureuse de vous rencontrer aujourd’hui dans le cadre de mes nouvelles fonctions de présidente et première dirigeante de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, la SCHL. Comme nombre d'entre vous le savent peut-être, j’ai été nommée à ce poste le 6 avril pour succéder à notre ancien président et premier dirigeant, Evan Siddall. Auparavant, j’ai occupé d’autres postes à la SCHL, d’abord celui de chef de la gestion des risques lorsque j’ai rejoint la société en 2015, puis plus récemment celui de première vice-présidente, Solutions clients.
Tout comme mes collègues à la SCHL, je suis motivée par notre aspiration commune: « D’ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins ». L’abordabilité du logement m’interpelle, car elle est primordiale pour bâtir une nation et créer un pays véritablement équitable, où chaque personne peut réaliser son plein potentiel et prospérer.
Notre aspiration n’a jamais été aussi pertinente qu’aujourd’hui. L’abordabilité du logement est une préoccupation de premier plan pour la population canadienne, aggravée en grande partie par la pandémie de COVID-19 et la nouvelle prise de conscience du sanctuaire que représente un logement.
Les prix des habitations continuent d’augmenter dans les grands centres du pays, et les jeunes ménages s’endettent de plus en plus. Cette situation pourrait compromettre grandement la stabilité financière du Canada dans le cas où les taux d'intérêt ou de chômage commenceraient à augmenter considérablement.
Le contexte actuel accentue également le fossé économique entre ceux qui peuvent acheter une habitation et ceux qui n’en ont pas les moyens. À la SCHL, notre travail en vue d'améliorer l’abordabilité est appuyé en partie par la Stratégie nationale sur le logement, plan décennal de plus de 70 milliards de dollars visant à offrir un chez-soi à un plus grand nombre de personnes au Canada.
[Français]
Les programmes de la Stratégie nationale sur le logement sont généralement axés sur les personnes les plus vulnérables au Canada, comme les aînés, les personnes handicapées, les femmes et les enfants fuyant la violence, ainsi que les membres des groupes autochtones et d'autres groupes racisés.
Ces programmes permettent également de mettre l'accent sur le plus grand défi lié à l'abordabilité: le manque de logements. Les principaux programmes de la Stratégie visent à soutenir les projets qui permettent la construction de logements locatifs et la rénovation des logements existants.
[Traduction]
Les investissements fédéraux dans le logement abordable augmentent d’année en année, y compris dans le budget de 2020, où l’on propose d’investir 2,5 milliards de dollars supplémentaires dans le logement. Le budget propose également de réaffecter plus tôt que prévu 1,3 milliard de dollars de financement existant à la construction de logements, ainsi qu'à la réparation et à l'entretien de 35 000 logements déjà construits. Ce nouveau financement accéléré sera versé par la SCHL.
Il convient de noter en particulier que le gouvernement accroît ses investissements dans l’Initiative pour la création rapide de logements, initiative qui a connu beaucoup de succès. Comme vous le savez peut-être, cette initiative a été lancée l'automne dernier grâce à un financement fédéral de 1 milliard de dollars afin de créer rapidement des logements abordables pour les personnes vulnérables qui ont été les plus touchées par la COVID-19.
Un autre objectif de cette initiative était de stimuler l’économie en créant de bons emplois au moment où ils étaient le plus nécessaires.
L'initiative a fourni un financement pour couvrir la construction de logements modulaires, y compris l'acquisition de terrains. Celle-ci a également soutenu des projets de conversion de bâtiments existants en logements abordables. Les villes, les provinces, les organisations à but non lucratif, les organisations autochtones et les organes gouvernementaux étaient admissibles au financement de l’Initiative pour la création rapide de logements. Il est à noter que tous les logements devaient être construits dans l'année suivant la signature de l'accord de financement.
Les résultats ont dépassé toutes les attentes. L'objectif initial du programme était de créer 3 000 unités de logement abordable permanent. En travaillant avec des partenaires dans les collectivités partout au pays, nous avons pu signer des accords qui créeront quelque 4 700 unités. Nous avons également reçu de nombreuses propositions de qualité qui dépassaient de loin le budget initial.
En raison du succès de cette approche et du niveau élevé d'intérêt et de capacité à faire plus, le gouvernement a affecté 1,5 milliard de dollars supplémentaires à l’Initiative pour la création rapide de logements dans le budget de 2021. Ce nouvel investissement devrait permettre la création de 4 500 logements supplémentaires. Je suis également heureuse de dire que 25 % du nouveau financement a été alloué à des projets destinés aux femmes, qui ont malheureusement été touchées de manière disproportionnée par la pandémie. De plus amples détails sur l’Initiative pour la création rapide de logements seront annoncés sous peu.
Avec l’Initiative pour la création rapide de logements, d’autres mesures budgétaires et des programmes en cours, ce sera une année très chargée pour la SCHL. Ceci étant dit, j’ai entièrement confiance en la capacité de nos 2 200 employés partout au pays à répondre aux attentes du gouvernement dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
Nous continuerons également d’offrir nos programmes commerciaux, qui permettent à la SCHL de s’acquitter de son mandat visant à favoriser la stabilité financière. Grâce à nos programmes de financement hypothécaire, nous offrons du financement à faible coût aux institutions financières pour soutenir leurs activités d’octroi de prêts. Par ailleurs, nos produits d’assurance prêt hypothécaire permettent aux acheteurs et aux promoteurs admissibles d’accéder à du financement à des taux d’intérêt très concurrentiels.
L’an dernier, nos produits d’assurance prêt hypothécaire ont aidé plus de 94 000 ménages à acheter une habitation au Canada et ont permis de soutenir la construction de plus de 174 000 logements dans des immeubles collectifs. Nous continuerons de surveiller l’état des marchés de l’habitation partout au pays afin de repérer les signes de vulnérabilités potentielles. Nous travaillons également en partenariat avec d’autres intervenants à des projets de recherche et de collecte et d’analyse de données afin de trouver des solutions novatrices pour répondre aux défis complexes auxquels est confronté le système canadien du logement.
La SCHL a également commencé à mettre en œuvre une stratégie à l’échelle de la société pour devenir un chef de file en matière de changements climatiques, et nous décuplons les efforts pour respecter nos engagements en matière d’équité et de lutte contre le racisme. Ces engagements font non seulement partie intégrante de notre objectif de 2030, mais ils revêtent également une grande importance pour moi qui suis d’origine asiatique.
En ce qui concerne mon nouveau rôle, je prends le temps de rencontrer notre conseil d’administration, mon équipe de gestion et mes collègues, les fournisseurs de logements abordables, les promoteurs privés, les intervenants du secteur sans but lucratif, les représentants des associations sectorielles, les premiers dirigeants des banques, les partenaires gouvernementaux et les responsables d'organisations autochtones, pour n'en énumérer que quelques-uns. Je cherche à connaître leur vision de la SCHL et le rôle qu’elle devrait jouer dans le système de logement à l'avenir. C’est ce que j’appelle ma « tournée d’écoute ». Ce fut une période très productive jusqu'à présent, et j'ai écouté les nombreuses idées des gens concernant l'avenir de la SCHL.
Mon avis personnel est qu’il n’y aura jamais suffisamment de financement fédéral pour réaliser notre aspiration en matière de logements abordables pour toutes les personnes au Canada, qu’elles choisissent de louer ou de devenir propriétaires. Bien que la Stratégie nationale sur le logement représente un investissement très important, un effort supplémentaire est nécessaire. Le logement est une responsabilité complexe qui ne relève pas uniquement du gouvernement fédéral. En fait, la plupart des logements au Canada sont fournis par le secteur privé. Ceci étant dit, la SCHL y voit une excellente occasion de favoriser la collaboration entre les partenaires pour relever les défis liés à l’abordabilité. Nous pouvons utiliser notre influence et notre expertise pour repérer, souligner et éliminer les obstacles à l’abordabilité du logement.
Au cours de ma tournée d’écoute, de nombreuses personnes ont souligné que la valeur que la SCHL apporte au logement réside dans la combinaison de ses politiques et de son expertise du marché, de sa capacité à mettre en œuvre des programmes nationaux de logement et de sa connaissance des marchés appuyée par son assurance prêt hypothécaire, son financement hypothécaire et ses programmes d’analyse de marché. Je crois que ces forces et notre combinaison unique de programmes commerciaux et de programmes financés par l’État nous permettent de tirer parti du pouvoir des secteurs privé et sans but lucratif pour atteindre les résultats que nous recherchons — des résultats qui, au bout du compte, profiteront à toute la population canadienne.
Madame la présidente, merci encore de m’avoir donné l’occasion de rencontrer le Comité aujourd’hui. C’est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Je vous remercie, madame la présidente, de la question.
Il ne fait aucun doute que la SCHL peut en faire plus pour améliorer son service à la clientèle et veiller à ce que nos clients dans le secteur à but non lucratif puissent avoir accès aux programmes de la Stratégie nationale sur le logement. Les commentaires de vos concitoyens sont toujours les bienvenus, et nous pouvons très certainement nous pencher sur les façons d'améliorer les choses.
En ce qui concerne le Fonds national de co-investissement pour le logement, par exemple, nous avons donné suite à beaucoup de critiques que nous avions reçues concernant la prestation du programme au cours des premières années, et nous sommes très fiers de dire que nous avons réduit nos délais de près de 50 % par rapport à l'année dernière.
Les soins de longue durée présentent des défis très particuliers, car, comme vous le savez, la SCHL a pour mandat de financer le logement, et les centres de soins de longue durée comportent souvent, en plus du volet logement, des installations qui relèvent davantage, disons, des soins de santé. Il est possible d'utiliser les programmes de la Stratégie nationale sur le logement, mais dans le cas des soins de longue durée, nous avons souvent besoin de faire intervenir les autorités sanitaires provinciales qui doivent examiner les divers aspects des services offerts dans ces installations, ce qui rend les choses plus complexes.
Je ne sais pas si c'est ce à quoi vos concitoyens faisaient allusion...
:
Merci, madame la présidente.
Madame Bowers, merci d'être ici aujourd'hui. Je vous félicite d'ailleurs pour votre importante nomination. Comme vous l'avez mentionné tantôt, en cette période de pandémie, la SCHL joue un rôle crucial dans la sortie de crise.
Dans votre introduction, vous avez parlé de l'Initiative pour la création rapide de logements, un programme de 1 milliard de dollars lancé en octobre. Ce n'est pas un mauvais programme en soi, en fait je le trouve très intéressant, mais j'aimerais vous parler un peu de la façon dont on répartit les sommes.
Le premier volet de 500 millions de dollars, destiné aux grandes villes, accordait seulement 63 millions de dollars au Québec, soit 12,8 % des sommes. Quant au deuxième volet, il y a eu une entente avec Québec, nous avons reçu 116 millions de dollars, et un projet a été accepté dans le Nord pour les Cris. Tout compte fait cependant, la population du Québec, qui représente 23 % de la population canadienne, n'a pas reçu sa juste part du montant de 1 milliard de dollars distribué dans le cadre de ce programme.
Lorsque vous décidez de la distribution des fonds, tenez-vous compte du poids démographique du Québec, par exemple, qui représente 23 % de la population canadienne?
:
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente. Vous faites un excellent travail aujourd'hui.
Félicitations, madame Bowers, pour votre nouveau poste.
J'aimerais simplement faire suite aux propos de mon collègue, le député Dong, au sujet de l'initiative Financement de la construction de logements locatifs qui a profité en grande partie au secteur à but lucratif, à un point tel que ce secteur a bénéficié de 90 % des accords. Je vais effectuer un suivi auprès des organismes du secteur à but non lucratif dans ma circonscription pour vous faire parvenir le plus rapidement possible les recommandations de beaucoup d'entre eux qui ont le sentiment d'avoir été exclus du programme.
Ce programme a aussi été critiqué pour sa définition de l'abordabilité. À titre d'exemple, un loyer de 2 750 $ à Ottawa répondrait à la définition d'« abordable ». Le rapport fait état de projets considérés comme abordables, mais dont le loyer se situait bien au-dessus du loyer moyen. Il s'agit assurément d'un problème à Winnipeg et dans ma circonscription.
Quand le gouvernement dit qu'il a aidé plus d'un million de Canadiens à trouver un logement abordable, est-ce que cela inclut les unités considérées comme abordables selon la définition prévue dans l'initiative Financement de la construction de logements locatifs, mais qui, à mon avis, ne le sont pas pour beaucoup de gens?
:
J'aimerais d'abord remercier la députée Gazan de ses bons mots de félicitations.
Au sujet de l'initiative Financement de la construction de logements locatifs précisément, j'aime toujours à voir la Stratégie nationale du logement comme un vaste chapiteau. Le continuum du logement est très large, et même si la plupart des programmes sont axés sur le logement très abordable, nous voulons aussi inclure des programmes qui soutiennent le secteur locatif.
La croissance du secteur des logements à vocation locative était stagnante depuis de nombreuses années au Canada, et le programme Financement de la construction de logements locatifs a été conçu expressément pour offrir de nouveaux logements locatifs aux Canadiens de la classe moyenne, par opposition à ceux à faible revenu.
Quand on regarde les loyers dans le cadre des projets de ce programme, il est important de les comparer non pas au loyer moyen, mais aux loyers dans les nouvelles constructions.
Nous sommes heureux de ce programme, parce qu'il stimule la construction de nouvelles unités locatives, qui sont vraiment nécessaires, et nous pouvons aussi accroître l'abordabilité...
:
La motion, telle qu'elle est présentée, me préoccupe. Elle demande une liste détaillée de toutes les demandes, y compris les adresses et les prix désignés dans le cadre du processus.
Cela risque de mettre en péril chacune des demandes, puisqu'elles sont actuellement en attente, jusqu'à ce que d'autres fonds arrivent. Si nous produisons une liste de 700 actifs dans l'ensemble du pays, associés à des prix, et que nous communiquons ces renseignements, en plus des adresses municipales, alors nous publierons une liste d'achat pour le processus d'appel d'offres qui minera l'intégrité du programme, et qui mettra en péril la réalisation des projets en temps réel.
Les renseignements sur les droits de propriété sont caviardés pour protéger les intérêts du fournisseur et du vendeur. Selon sa forme actuelle, la motion est terriblement irresponsable et, comme je l'ai dit plus tôt, elle détruirait la confiance de bon nombre des demandeurs et des fournisseurs qui se sont investis dans le processus. Comme je l'ai dit, elle risquerait de rendre certains projets impossibles à réaliser.
Par conséquent, je demande au Comité de rejeter la motion.
Je crois que le député souhaite obtenir une liste des demandeurs, et non les renseignements financiers détaillés. Si M. Vis accepte de rédiger la motion à nouveau, je crois que nous pourrons trouver un moyen de l'appuyer, mais selon sa formule actuelle, elle détruirait l'ensemble du processus et éliminerait les possibilités pour les fournisseurs de logements de l'ensemble du pays de réaliser ces projets.
:
Merci, madame la présidente.
L'objectif de ma motion d'aujourd'hui, c'est la transparence. Je suis ouvert à un amendement favorable pour retirer certains renseignements sur le prix, mais je crois que les Canadiens ont le droit de connaître la liste des projets.
Je ne demande pas grand-chose ici. Je demande des renseignements sur les personnes qui ont présenté une demande, et sur les demandes acceptées et rejetées. L'une des raisons pour lesquelles je présente cette motion, c'est qu'une des demandes provenant de ma circonscription, dans la nation St'át'imc, a été rejetée, et je ne crois pas qu'elle ait obtenu des renseignements adéquats au sujet du refus.
L'autre raison a trait à mon témoignage de tout à l'heure. Le maire de Burnaby et le président de Metro Vancouver Housing ont fait valoir qu'ils ne recevaient aucun financement pour les projets prêts à démarrer dans la collectivité de Burnaby, même s'il s'agit de l'un des endroits les moins abordables au Canada.
Je suis prêt à recevoir un amendement favorable de la part de M. Vaughan en vue de retirer les renseignements sur le prix, peut-être, afin d'assurer la protection de la vie prive. Au bout du compte, je me demande simplement quels projets ont été acceptés et quels projets ont été rejetés. Je ne demande pas la lune.
Merci, madame la présidente.
:
J'allais aborder cela dans la question. En vertu de l'accord en matière de logement avec le Québec, le gouvernement québécois établit les critères et choisit les projets. Nous n'avons pas l'information sur les critères ou les circonscriptions choisies ni sur les projets ou les demandes qui ont été acceptés. On nous demande des renseignements qui ne relèvent pas tout à fait de notre compétence. Nous devons respecter les décisions de l'Assemblée nationale et du gouvernement du Québec.
En ce qui a trait à l'amendement, il s'agit d'un ensemble long, complexe et détaillé de demandes qui ont été présentées. Par exemple, dans le cadre d'une demande particulière en matière de logement, est-ce que la circonscription est celle du promoteur ou celle des logements? Par exemple, l'autre jour à Winnipeg-Centre, l'entreprise d'une circonscription a présenté une demande pour un projet dans une autre circonscription. Nous avons annoncé le projet dans la circonscription et le député en question n'a pas été invité à l'annonce parce que nous pensions qu'il s'agissait d'une autre circonscription. Il faut tenir compte de nombreux éléments, en plus de l'information qui est demandée.
Je comprends le besoin de savoir quels projets ont obtenu des fonds ou non et pourquoi, mais ce ne sont pas simplement le gouvernement fédéral ou la SCHL qui prennent ces décisions.
J'aimerais revenir au point que j'ai soulevé plus tôt. Je ne vais pas réparer cette motion. Le proposant peut le faire lui-même, mais on nous demande de communiquer des renseignements exclusifs et confidentiels et des transactions financières détaillées publiquement à un organisme public, ce qui aura pour effet de détruire le processus en cours. Je crois qu'on détruirait aussi la confiance des fournisseurs et des propriétaires à l'égard de ce processus. On ne leur a jamais dit qu'ils devraient communiquer leurs renseignements financiers, les propriétés qu'ils tentent d'acquérir, les montants proposés ou les sources de financement, qui font tous partie de ce calcul.
Je propose que le député retire la motion et nous revienne avec une motion plus claire. Je serai heureux de travailler avec lui, afin qu'il obtienne les renseignements souhaités. Selon sa formulation actuelle, la motion risque de mettre en péril la création rapide de logements 2.0 et tous les projets qui sont actuellement en attente d'un nouveau financement, qui sera octroyé par l'entremise de la Loi d'exécution du budget et par l'entremise du budget.
La motion va beaucoup trop loin. Je comprends son intention, que j'appuie en principe, mais dans la pratique et dans le détail, elle arrachera ni plus ni moins les projets des mains des fournisseurs à but non lucratif pour les redonner à d'autres. On ne sait pas quelles seront les conséquences de ce projet de loi. On ne sait pas quelles seront les conséquences pour les personnes qui ont des offres d'achat qui expireront en raison de la communication de ces renseignements. On ne sait pas à quels recours juridiques ces personnes auront droit. Elles auront investi de l'argent pour acquérir ces propriétés alors que la Chambre des communes communiquera toutes les ententes commerciales de façon prématurée et compromettra leurs dépôts de sécurité.
Les conséquences dépasseront largement la portée de la demande de M. Vis dans cette motion. Je demande à tous les membres du Comité de prendre un pas de recul, de recentrer la demande et d'agir de façon responsable. Il ne faut pas compromettre les transactions en attente d'un financement.
:
Merci, madame la présidente.
Je dois m'exprimer au sujet du langage intimidateur utilisé par M. Vaughan.
Ce que je trouve frustrant, c'est que nous sommes face à un gouvernement qui croule sous les scandales, les camouflages et les expurgations. Comme je l'ai dit plus tôt, cette tendance dure depuis la législature précédente. Nous avons reçu des pages complètement noircies, parfois sans aucune lettre visible.
Notre travail à titre de loyale opposition de Sa Majesté, est de tenir le gouvernement responsable. Nous le devons aux gens qui nous ont élus, qui sont des Canadiens. Je n'aime pas du tout qu'on nous menace en disant que tout pourrait imploser, surtout en ce qui a trait au point soulevé par M. Vis, qui n'a obtenu aucune réponse aux questions inscrites au Feuilleton. Même si on n'avait pas obtenu grand-chose, ce serait quand même mieux que cela.
Encore une fois, étant donné le bilan du gouvernement avec les scandales et les camouflages, et au non de la transparence, je ne crois pas que je pourrais voter contre la motion. Si le gouvernement n'a rien à cacher et que M. Vaughan tient sa parole, je crois qu'il apportera une modification qui permettra au gouvernement de transmettre ces renseignements et de répondre aux questions de M. Vis.
Merci.
Je sens la frustration dans la voix de mon collègue, M. Vis.
Je ressens cette frustration au quotidien, alors je voulais simplement vous dire que je vous comprends.
Cela étant dit, d'après ce que j'ai entendu de la part de Mme Bowers, certains éléments ont été pris en compte en ce qui a trait aux projets. À la défense de M. Vaughan, les décisions relatives à l'affectation des fonds sont prises de diverses façons au pays, et je crois qu'il faut en tenir compte.
Je dois voter contre la motion parce que je n'ai tout simplement pas suffisamment de renseignements. Je n'ai pas eu l'occasion d'étudier les questions 244, 350 ou 420 du Feuilleton, par exemple, alors je ne sais même pas pour quoi je voterais.
Je propose d'y revenir la semaine prochaine. Nous aurons ainsi le temps de faire des recherches. C'est ce que j'aimerais faire, étant donné ce qui a été évoqué en comité, afin de pouvoir voter pour ou contre la motion en toute conscience.
Pour le moment, je vote contre la motion parce que je n'ai pas les renseignements nécessaires pour voter de manière appropriée.
:
Merci, monsieur Vaughan.
Je vais mettre la motion de M. Vis aux voix.
(La motion est rejetée par 7 voix contre 3. [Voir le Procès-verbal])
La vice-présidente (Mme Raquel Dancho): Merci, madame la greffière. Nous allons passer à autre chose.
Merci, madame Bowers, de votre patience et de vos remarques intelligentes aujourd'hui. Je sais que le temps est sur le point d'être écoulé.
Avec les minutes qu'il vous reste, je crois, monsieur Vis, que c'était à votre tour, alors allez-y.
En fait, nous n'avons plus de temps maintenant, alors c'est officiellement la fin. À moins qu'il y ait un consensus pour continuer... Je suppose qu'il y a un consensus pour ajourner, mais je regarde juste autour de moi...
Je vais revenir à certaines de vos remarques initiales.
Cette semaine, j'ai eu l'occasion de célébrer un projet dans ma circonscription avec Habitat pour l'humanité. Habitat pour l'humanité a souligné une fois de plus que l'accession à la propriété entraîne de meilleurs résultats socio-économiques pour tous les habitants du Canada.
Vous avez mentionné les communautés racialisées, et votre origine asiatique et le fait que les Canadiens racialisés n'ont pas, dans certains cas, le même accès à la propriété que les autres groupes au Canada.
Ce matin, une amie de la famille est venue. Elle a tout simplement peur, bien franchement, pour sa fille, qui est en train de terminer ses études universitaires. Elle est en pharmacie et elle vit dans la région de Vancouver. Elle n'a aucun espoir de devenir propriétaire d'une maison compte tenu des prix actuels.
Quel conseil donneriez-vous à une jeune personne qui est confrontée à ces types de barrières?