Bienvenue à la troisième séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride. Conformément à l'ordre de la Chambre du 23 septembre 2020, les délibérations seront accessibles sur le site Web de la Chambre des communes.
À titre d'information, le site Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour le bon déroulement de la séance, j'aimerais vous présenter quelques règles que vous devez bien connaître maintenant. Les membres et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts pour cette réunion. Au bas de l'écran, vous avez le choix entre l'anglais, le français et la langue de l'orateur.
Je crois comprendre que certains membres du Comité participent en personne, alors faites comme vous le faites normalement lorsque tous les membres du Comité sont présents dans la salle.
N'oubliez pas les protocoles sanitaires du Bureau de régie interne.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, madame la ministre, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre microphone. Pour ceux d'entre vous qui sont dans la salle, vos microphones seront contrôlés comme d'habitude par les professionnels hautement dévoués et hautement qualifiés qui travaillent à la Chambre des communes et qui sont là pour nous appuyer.
Je vous rappelle que tous les commentaires des membres doivent être adressés à la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être en sourdine.
En ce qui concerne la liste des intervenants, nous ferons de notre mieux, moi et le greffier, pour assurer la coordination et la compilation entre les gens dans la salle et ceux en ligne.
Nous allons maintenant accueillir nos témoins. Nous accueillons la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées, l'honorable Carla Qualtrough. Nous accueillons Graham Flack, sous-ministre, Emploi et Développement social; Mark Perlman, dirigeant principal des finances, Emploi et Développement social; et Benoît Robidoux, sous-ministre délégué, Emploi et Développement social.
Madame la ministre Qualtrough, vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Bienvenue au Comité. Vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président et mesdames, messieurs, les membres du Comité, de nous avoir invités à nous joindre à vous aujourd'hui.
Comme il a été mentionné, je suis accompagnée du sous-ministre d'EDSC, Graham Flack, du sous-ministre délégué, Benoît Robidoux, et du dirigeant principal des finances, Mark Perlman.
Je suis ici aujourd'hui pour parler du Budget principal des dépenses de 2020-2021, qui représente un total de 68,6 milliards de dollars en dépenses budgétaires prévues. Il s'agit d'une augmentation nette de 3,8 milliards de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2019-2020. Cela est principalement attribuable à une augmentation des paiements versés au titre de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti résultant de la hausse prévue du montant mensuel moyen des prestations et de l'évolution du nombre de bénéficiaires.
Le Budget principal des dépenses prévoit le financement de la pension des aînés, de l'apprentissage et du perfectionnement des compétences, des programmes d'apprentissage et des transferts aux provinces et aux territoires. Ces fonds sont dépensés pour aider les étudiants à payer leurs études supérieures, les jeunes à acquérir une expérience de travail précieuse et les travailleurs à bénéficier de possibilités d'apprentissage ainsi que pour fournir une sécurité de revenu de base aux personnes âgées.
Mes fonctionnaires et moi-même serons heureux de parler plus en détail de ce Budget principal des dépenses.
Monsieur le président, depuis mars 2020, notre monde a complètement changé. Mais les priorités du gouvernement — soutenir les travailleurs canadiens, investir dans la jeunesse et aider les gens à surmonter les obstacles à la formation et au travail — restent les mêmes.
Depuis mars 2020, nous avons également publié le Budget supplémentaire des dépenses (A), qui a fait l'objet de délibérations à la Chambre en juin, ainsi que le Budget supplémentaire des dépenses (B).
Monsieur le président, j'aimerais formuler deux remarques portant sur le Budget supplémentaire des dépenses.
Parlons d'abord du Programme canadien de bourses aux étudiants. Le Budget supplémentaire des dépenses (A) prévoyait 912 millions de dollars pour refléter le financement total qui aurait pu être attribué au titre du Programme canadien de bourses aux étudiants. Compte tenu de l'annulation du programme, ce total a été ajusté et le Budget supplémentaire des dépenses (B) est de 0 $. Et tous les fonds ont été récupérés.
Ensuite, le Budget supplémentaire des dépenses (B) montre un montant supplémentaire de 28,5 milliards de dollars en paiements versés au titre de la Prestation canadienne d'urgence en vertu d'autorisations législatives. Cela amène les autorisations proposées pour la PCU à 88,5 milliards de dollars, pour la période entière de 28 semaines de la PCU. Il s'agit d'un programme qui a aidé près de neuf millions de Canadiens pendant une période très difficile.
Je conclurai en soulignant les mesures extraordinaires que nous avons prises pour soutenir les travailleurs, les jeunes et les personnes handicapées pendant la pandémie de la COVID-19.
Lorsque la pandémie a freiné notre économie pour la première fois en mars, nous avons agi très rapidement pour soutenir les Canadiens. Nous avons commencé par un moratoire sur le remboursement des prêts étudiants, par la PCU et par la Prestation canadienne d'urgence pour étudiants.
Nous avons également créé des milliers de possibilités d'emplois et de formation pour les jeunes et offert un paiement forfaitaire aux personnes handicapées.
Depuis vendredi dernier, le paiement a été envoyé à plus de 1 642 000 Canadiens handicapés pour les aider à faire face aux dépenses supplémentaires engagées dans la foulée de la COVID-19.
Alors que la PCU touchait à sa fin, nous avons apporté des modifications au système d'assurance-emploi afin que davantage de personnes puissent toucher des prestations, y compris des prestations régulières et spéciales.
Le système d'assurance-emploi est actuellement le meilleur outil à notre disposition pour soutenir les travailleurs canadiens dans ce passage de l'urgence à la relance. Des caractéristiques comme la possibilité d'occuper un travail pendant une période de prestations, l'accès à de la formation et le travail partagé incitent les gens à travailler et les aident à rester connectés au marché du travail.
Pour les Canadiens qui ne sont toujours pas admissibles à l'assurance-emploi, nous avons mis en place une nouvelle série de prestations complémentaires: la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants.
La Prestation canadienne de la relance économique, tout comme l'assurance-emploi, exige que les gens soient en recherche de travail et prévoit des mesures d'intégrité pour le processus de demande. Ensemble, ces nouvelles mesures aident des millions de Canadiens à traverser cette période difficile.
Monsieur le président, les crédits demandés dans ce Budget principal et dans les Budgets supplémentaires des dépenses (A) et (B) nous permettraient de continuer à soutenir les Canadiens pendant la pandémie et au-delà.
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, et je remercie le sous-ministre Flack et les autres fonctionnaires d'être ici aujourd'hui.
Je suis d'accord pour dire que la discussion et l'examen du Budget principal des dépenses déposé en février se font à travers un miroir, compte tenu de tout ce qui s'est passé depuis mars et des milliards de dollars qui ont été dépensés.
Premièrement, pouvez-vous nous dire combien des 25 000 employés du ministère, y compris ceux qui relèvent de Service Canada, sont maintenant retournés au travail ou travaillent de façon productive à partir de chez eux?
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Je dirais que tous nos employés travaillent de façon productive. Ces derniers diraient même qu'ils sont trop productifs, compte tenu des pressions qui ont été exercées sur le ministère. Il y a des gens, par exemple, au bureau des passeports, qui auraient vu leur travail diminuer et qui ont été réaffectés à des secteurs comme l'assurance-emploi. Tout le monde travaille de façon productive.
Pour ce qui est de ceux qui travaillent au bureau, le nombre varie vraiment. Les centres de Service Canada qui peuvent assurer la distanciation sociale ont rouvert leurs portes. Nous ne sommes pas revenus à la pleine occupation, mais à une occupation qui est socialement sécuritaire.
Je dirais que dans les hautes instances et nos centres de traitement, jusqu'à 25 % des employés sont physiquement présents au bureau. À notre administration centrale — notre grand immeuble ici —, notre taux d'occupation est d'environ 3 %.
Nous avons dû procéder à un investissement massif dans notre réseau. Pour vous donner une idée, monsieur Kent, avant la crise, nous avions quatre employés qui travaillaient à distance chaque jour. Nous comptons en moyenne plus de 25 000 employés par jour maintenant.
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Oui, madame la ministre.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (A), nous avons fourni une estimation de ce que nous nous attendions à dépenser. Comme il s'agissait d'une loi, c'était à titre d'information seulement. Pour ce qui est du Budget supplémentaire des dépenses (B), nous l'avons augmenté de 28,5 milliards de dollars pour atteindre le montant prévu. C'est un montant maximal; il est fondé sur ce que nous prévoyons dépenser.
Au 30 septembre, nous avions dépensé un peu plus de 77 milliards de dollars. Nous prévoyons dépenser 3,3 milliards de plus conformément à l'annexe du projet de loi C-4. C'est un montant maximal, et c'est ce que nous prévoyons dépenser.
L'autre élément, c'est que les gens ont toujours la possibilité de présenter une demande de PCU jusqu'au 2 décembre et que la rétroactivité s'applique à cette période. Il faut donc pouvoir couvrir ce montant.
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Merci de la question. C'était vraiment important pour moi de vous donner plus de détails.
Comme vous l'avez dit, dans le cadre de nos efforts pour aider les Canadiens pendant la pandémie, en mars, nous avons suspendu les activités de recouvrement de toutes les dettes d'EDSC jusqu'à la fin de septembre. Les avis de dette n'étaient donc plus émis.
Comme nous retournons à un système d'assurance-emploi différent et simplifié, nous avons recommencé à envoyer ces avis de dette le 1er novembre. Toutefois, comme je l'ai expliqué il ne faut pas oublier un point important, toutes les dettes seront retirées des activités de recouvrement jusqu'en février 2021.
Monsieur Flack, ou peut-être monsieur Robidoux, pourriez-vous expliquer le processus d'émission de ces avis et la façon dont ils sont envoyés?
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Je vous remercie de la question. Il y a beaucoup de points à examiner ici.
Nous avons créé la PCU au moment où nous avons demandé aux gens de rester à la maison et de ne pas aller travailler. Nous avons en réalité paralysé l'économie dans l'intérêt de la santé publique. À ce moment, nous n'étions pas en mesure d'utiliser le régime d'assurance-emploi pour apporter de l'aide aussi rapidement que nous le voulions ou pour aider autant de gens que nous le voulions.
Les fonctionnaires ont travaillé sans relâche pour préparer le système pour que les travailleurs au chômage puissent recommencer à recevoir de l'assurance-emploi. Comme je l'ai dit, c'est le meilleur système que nous ayons, et il comporte de solides mesures d'intégrité et des incitatifs au travail. Nous avons assoupli les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi. Nous avons établi un taux de chômage uniforme à l'échelle du pays pour l'établissement de critères d'admissibilité normalisés. Nous avons accordé un crédit d'heures de travail aux travailleurs et nous avons fixé le montant minimum hebdomadaire de l'assurance-emploi à 500 $.
Nous voulions aussi continuer à aider les travailleurs qui n'étaient toujours pas admissibles à l'assurance-emploi, comme les travailleurs à la demande ou les travailleurs autonomes. Nous avons reconnu que de nombreux travailleurs continueraient d'avoir des responsabilités de soins continus, et nous voulions soutenir les travailleurs qui étaient malades ou qui devaient s'isoler à cause de la COVID. Nous voulions que la piste d'atterrissage soit plus longue et que les Canadiens aient plus de certitude pour l'année qui vient en ce qui concerne les prestations auxquelles ils pourraient avoir accès. Les Canadiens savent que ces prestations leur sont offertes en cas d'épidémies ou de vagues comme celle que nous vivons actuellement.
Nous voulions également assurer l'équité entre l'assurance-emploi et la nouvelle prestation de la relance. Par exemple, le nombre minimal de semaines d'assurance-emploi est le nombre maximal de semaines de la PCU. La prestation hebdomadaire minimale d'assurance-emploi est le montant de la PCU, et nous voulions répondre aux préoccupations soulevées selon lesquelles ces mesures n'incitent pas un retour au travail. Essentiellement, nous voulions envoyer un message clair selon lequel on s'attend à ce que les gens travaillent s'ils sont en mesure de le faire et s'ils ont un travail, mais s'ils ne sont pas en mesure de le faire ou s'ils n'ont pas d'emploi, nous voulons nous assurer de les soutenir également.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame la ministre, je vous remercie d'être parmi nous.
Ma première question porte sur les prestations pour les personnes handicapées. Le ministère avait prévu un budget pour leur offrir un paiement unique, dont le montant pouvait atteindre 600 $ par personne.
Cependant, dans ma circonscription, plusieurs citoyens nous ont indiqué ne pas être admissibles à ces prestations parce qu'ils n'avaient jamais demandé le Certificat pour le crédit d'impôt pour personnes handicapées. D'ailleurs, il y a un écart entre le nombre de personnes qui pourraient bénéficier de ce crédit d'impôt et le nombre de personnes qui le demandent. Enfin, la période d'admissibilité au crédit a été prolongée jusqu'au 31 décembre.
Votre ministère a-t-il fait des estimations du nombre de personnes handicapées qui ne se sont toujours pas prévalues de leur droit à cette prestation?
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Je ne sais pas s'il y a quelqu'un de plus frustré que moi devant notre incapacité à aider plus de Canadiens handicapés.
Très franchement, nous sommes très heureux d'avoir aidé 1,6 million de Canadiens, et nous espérons en aider beaucoup d'autres en prolongeant la période d'admissibilité au crédit d'impôt pour personnes handicapées, le CIPH, jusqu'à la fin de décembre.
Nous savons aussi que le taux d'invalidité au Canada est beaucoup plus élevé qu'ailleurs. J'ai été très honnête avec les Canadiens. Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral n'avait pas le moyen d'offrir directement de l'aide à toutes les personnes handicapées, et nous prévoyons faire en sorte que cela ne se reproduise plus en modernisant, actualisant et rendant plus inclusifs nos critères d'admissibilité. Très franchement, la politique relative aux personnes handicapées a toujours été en grande partie dictée par la politique fiscale. Nous devons changer cela, et nos citoyens le méritent.
Je ne sais pas, monsieur Robidoux ou monsieur Flack, si vous avez des chiffres précis sur le nombre de personnes concernées. Par l'intermédiaire du CIPH, des programmes d'ACC et des prestations d'invalidité du RPC, je crois que nos estimations sont de 1,8 million, mais corrigez-moi si je me trompe.
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Je voudrais signaler que les chiffres que nous avons indiqués et les calculs que nous avons faits visaient à nous préparer au pire scénario. Pour pouvoir donner accès à 2 millions ou 3 millions de personnes à un système d'assurance-emploi en quelques semaines, alors que c'est habituellement un an, nous avons dû nous préparer au pire.
C'est vrai que, dans les chiffres que nous avons vus, il y a moins de personnes que le prévoyaient ces scénarios; il y a donc, jusqu'à maintenant, moins de personnes qui sont passés au système d'assurance-emploi. Nous faisons des analyses à cet égard, mais il semble que c'est en raison du fait que la situation économique est un peu plus favorable que prévu.
En ce qui concerne les nouvelles prestations, les chiffres sont plus ou moins au niveau envisagé. Au total, nous sommes en deçà du nombre de personnes prévues. Nous analysons cela pour vérifier quelle en est la raison exacte, mais c'est probablement en raison du fait que la situation économique n'est pas aussi mauvaise que nous l'avions prévu dans les scénarios.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à la ministre.
Ma première question porte sur le fait que nous savons que, tout au long de la pandémie, plusieurs groupes ont été complètement laissés pour compte. Un groupe en particulier, les personnes handicapées, a dû attendre la Semaine nationale de l’accessibilité à la fin mai pour obtenir une réponse quelconque de votre gouvernement. C’est totalement inacceptable.
De plus, ces personnes ont dû attendre jusqu’à la semaine dernière — plus de sept mois après que la pandémie ait été déclarée — pour recevoir un crédit d’impôt ponctuel de 600 $, auquel seulement 40 personnes handicapées ont eu accès en raison de graves problèmes liés au crédit d’impôt pour personnes handicapées. Les crédits d’impôt et les régimes d’épargne pour les personnes handicapées ne suffisent tout simplement pas, et c’est certainement ce dont nous avons été témoins. L’incapacité du gouvernement fédéral à soutenir les personnes handicapées pendant la pandémie devrait entraîner un examen approfondi des politiques et des programmes fédéraux en matière d’invalidité en vue de soutenir les personnes handicapées, car les lacunes du filet de sécurité sociale fédérales ont fait d’elles les personnes les plus vulnérables, comme vous l’avez reconnu aujourd’hui, madame la ministre.
Avant la pandémie, les personnes handicapées réclamaient un revenu de base garanti, en plus des mesures d’aide que nous avons actuellement et que nous aurons à l’avenir. Votre gouvernement est-il ouvert à l’idée de renforcer les programmes de sécurité du revenu pour respecter les droits des personnes handicapées prévus dans la Charte canadienne et pour cesser de leur imposer de vivre dans la pauvreté? Si vous y êtes ouverts, quelles sortes de changements apporteriez-vous pour renforcer nos programmes de sécurité sociale?
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Je vous remercie de cette question, mais j’estime que je dois vous corriger légèrement. Au début d’avril, nous avions déjà pris un certain nombre de mesures pour nous assurer que notre réponse à la pandémie incluait les personnes handicapées; nous avions notamment créé le Groupe consultatif sur la COVID-19 en matière des personnes en situation de handicap afin de nous assurer que nous avions des expériences vécues et des perspectives en temps réel sur ce qui se passait sur le terrain. Ce groupe nous a fourni des conseils précieux sur nos mesures de santé publique, sur nos initiatives de soutien de proximité et sur un certain nombre de mesures vraiment importantes que nous avons prises en tant que gouvernement.
Pour ce qui est de l’avenir, nous avons tiré une grande leçon de cette situation que de nombreux défenseurs signalaient au gouvernement depuis longtemps, et c’est notre incapacité de fournir directement le soutien dont ils ont besoin aux Canadiens handicapés. C’est pourquoi, dans le discours du Trône, nous nous sommes engagés à créer la Prestation canadienne pour les personnes en situation de handicap, laquelle s’inspire du SRG. Il s’agira d’une aide directe au revenu pour les Canadiens handicapés. À la base, il y aura un formulaire d’admissibilité important pour les Canadiens qui sont admissibles à nos prestations.
Comme je l’ai dit, il est inacceptable que les crédits d’impôt servent, si vous voulez, à exercer un genre de contrôle en ce qui concerne l’accès à bon nombre de nos programmes et services, et nous allons changer cela.
Je tiens également à corriger la députée et à dire que 1,6 million de personnes ont reçu un paiement direct unique. Elles ont reçu 600 $ dans leur compte en banque. Encore une fois, je sais que cette aide se faisait attendre depuis longtemps, mais je peux vous assurer que ce n’était pas faute d’efforts de la part des fonctionnaires, qui ont dû créer un tout nouveau mécanisme de prestation pour le faire.
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Avec tout le respect que je vous dois, madame la ministre, vous ne me corrigez pas; vous corrigez les défenseurs des droits des personnes handicapées partout au pays qui ont éclairé ma question aujourd’hui.
Ma deuxième question, madame la ministre, porte sur les changements au régime d’assurance-emploi qui sont complètement insuffisants. Selon le Centre canadien de politiques alternatives, 776 000 Canadiens qui avaient accès au service ne sont plus admissibles à une aide fédérale supplémentaire, et ce sont surtout des travailleurs à temps partiel à faible salaire et des travailleurs autonomes à faible revenu. En outre, de nombreux Canadiens ne sont pas admissibles aux programmes d’assurance-emploi actuels, comme les gens qui ont des problèmes complexes de santé mentale et des traumatismes et qui sont incapables de conserver un emploi à temps plein, ou les gens qui n’ont pas travaillé ou qui vivent dans une situation précaire, et ils sont nombreux dans ma circonscription.
Nous savons que le meilleur moyen de prévention de la COVID-19 est de se laver les mains fréquemment et d’avoir un toit, ce qui nécessite d’avoir un logement. Donc, non seulement les programmes de soutien du revenu offerts par votre gouvernement sont inadéquats pour que les gens puissent suivre les lignes directrices de base en matière de santé et de sécurité établies par Santé Canada, mais nous constatons aussi une augmentation de l’itinérance pour la première fois.
Pendant que la pandémie persiste, le fait que votre gouvernement n’investisse pas comme il se doit dans ces droits fondamentaux de la personne, comme nous sommes obligés de le faire en tant que députés et comme le stipule notre charte, met les Canadiens encore plus en danger.
Sachant tout cela, pourquoi n’y a-t-il rien dans le budget des dépenses pour aider ceux qui sont exclus du régime d’assurance-emploi avant que la crise ne s’aggrave?
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Je vous remercie encore une fois de votre question.
Lorsque nous avons assoupli le régime d’assurance-emploi vers la fin septembre, c’était dans le but de permettre au plus grand nombre possible de travailleurs d’y avoir accès et de leur offrir du soutien et un accès à la formation et d’occuper un travail pendant qu’ils reçoivent des prestations et de profiter de toutes les prestations que ce régime, aussi lourdaud soit-il, peut offrir. Nous avons créé les prestations de relance, les prestations de maladie et les prestations pour proches aidants en sachant que nous voulions aider les travailleurs qui n’étaient pas admissibles, même avec cette souplesse.
À plus long terme, notre gouvernement est tout à fait favorable à la réforme du régime d’assurance-emploi, et il souhaite le faire, je dirais, et il cherche à le rendre plus représentatif de la façon dont les Canadiens travaillent aujourd’hui. Il était certainement difficile en mars de ne pas pouvoir utiliser le système pour aider autant de gens que nous le voulions.
Pour ce qui est du logement, le ministre Hussen comparaîtra ensuite, et je sais qu’il sera heureux de vous donner plus de renseignements à ce sujet. Je ne pense pas que je pourrais le faire de façon juste, mais je comprends ce que vous dites au sujet de la nécessité d’apporter une aide au revenu pour tous les Canadiens, et j’espère que nous y arriverons grâce à la Prestation fiscale canadienne pour enfants, à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti, et maintenant à notre nouvelle prestation de soutien aux personnes handicapées.
Je pense que tout le monde autour de cette table virtuelle serait d’accord pour dire qu’il est essentiel que les Canadiens aient accès à leurs prestations en temps opportun et de façon efficace. Nous savons qu’avec la COVID-19, cette stabilité est d’autant plus importante.
Le plan ministériel mentionne que des changements s’opèrent au ministère quant à la façon dont les services sont offerts aux Canadiens. Parmi ces changements, mentionnons le transfert des prestations de la SV à la plateforme de TI du RPC.
J’aimerais parler de la norme de service, surtout en ce qui concerne ces programmes. On m’a récemment parlé du cas d’une personne âgée. Dans ce cas-ci, Service Canada a informé la personne qu’il pourrait lui falloir quatre mois pour traiter sa demande de prestations du RPC et huit autres mois, soit environ 240 jours, pour rendre sa décision concernant sa demande de prestations de la SV. Le temps de traitement affiché pour une demande envoyée par la poste et les demandes reçues à Service Canada pour le RPC est de 120 jours.
Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux bureaux de Service Canada, sinon tous, ont été fermés pendant une longue période pendant cette pandémie et que de nombreux Canadiens vivant en région rurale n’ont pas accès aux services à large bande en milieu rural et doivent, soit envoyer leur demande par la poste, soit se rendre à un bureau de Service Canada. Je m’attends à ce que la diminution de ce temps de traitement soit un objectif pour le ministère.
Quels fonds, le cas échéant, sont consacrés à l’amélioration des normes de service pour les Canadiens?
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Monsieur Perlman, je vais vous demander de parler de notre allocation précise.
En fait, nous avons demandé des fonds supplémentaires pour régler certains des problèmes liés aux normes de service.
Au ministère, avant la crise, la totalité du travail de traitement se faisait dans les centres de traitement. Personne n’aurait travaillé à la maison. Notre structure ne permet pas aux gens de travailler à partir de la maison, alors vous avez raison de dire que nous avons connu une interruption pendant la crise, parce que nous avons dû équiper presque instantanément les gens pour qu’ils puissent travailler chez eux. Cette situation a entraîné une réduction des normes de service.
L’assurance-emploi est le domaine où nous avons connu un véritable succès. Selon notre norme de service, nous payons 14 jours après l’établissement de l’admissibilité, soit 80 % du temps. En ce qui concerne les nouveaux prestataires de l’assurance-emploi, environ 90 % d’entre eux ont été payés dans les quelques jours suivant l’établissement de leur admissibilité et 96 % ont été payés dans les 14 jours suivant l’établissement de leur admissibilité. Nous dépassons donc largement les normes de service.
L’objectif d’accélérer les normes de services dont vous avez parlé est la raison pour laquelle nous investissons non seulement dans les nouveaux systèmes qui nous permettront de le faire plus efficacement, mais aussi dans le recrutement de personnes supplémentaires au ministère pour améliorer les normes.
Compte tenu du fait que nous avons dû déplacer tous les effectifs pour qu’ils travaillent à domicile, les normes de service du ministère, dans l’ensemble, sont revenues à peu près à la normale. Nous essayons de les améliorer, mais je vous remercie d’avoir porté cela à notre attention.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, de comparaître devant le Comité aujourd’hui.
Comme vous le savez, la question des personnes handicapées me préoccupe beaucoup, et j’ai eu l’honneur d’être votre secrétaire parlementaire pendant un certain temps et j’ai été très heureuse de pouvoir travailler avec vous dans ce dossier.
Vous avez mentionné la Prestation canadienne pour les personnes en situation de handicap du discours du Trône, mais nous avons aussi entendu parler d’une stratégie d’emploi robuste pour les Canadiens handicapés. J’ai parlé à un de mes électeurs qui est handicapé et qui s’inquiète beaucoup de trouver un emploi après la COVID. Il était déjà assez difficile pour les personnes handicapées d’obtenir un emploi avant la COVID, et ce sera encore plus difficile.
Qu’entend le gouvernement par « une stratégie d’emploi robuste »?
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Merci de cette question. C’est quelque chose qui m’empêche de dormir.
Comme je l’ai dit, le Groupe consultatif sur la COVID-19 en matière des personnes en situation de handicap a été d’une aide inestimable. En fait, je l’ai rencontré 14 fois pendant quelques mois, pour essayer de nous assurer que nous étions en phase avec la stratégie « Rien sans nous » et avec la collectivité sur le terrain. Ils ont conseillé Santé Canada. Ils ont conseillé la . Le groupe a eu des tentacules dans toute notre intervention relative à la pandémie.
La grande leçon que nous avons apprise, comme je l’ai dit, c’est que même si nous voulions offrir rapidement une aide directe à nos citoyens handicapés, nous n’avions pas vraiment de moyen de recenser ou de payer directement tous nos citoyens handicapés. Historiquement, les mesures de soutien aux personnes handicapées relèvent de la compétence des provinces, et nous savons que le gouvernement fédéral doit faire mieux à cet égard. Nous avons une façon de payer les familles. Nous avons une façon de payer les aînés. Nous avons un crédit d’impôt, le CIPH, qui sert, comme je l’ai dit, en quelque sorte de fonction de contrôle. Nous avons aussi des programmes par l’intermédiaire d’ACC et d’EDSC pour les prestations d’invalidité du RPC, mais ce dont nous avons vraiment besoin et ce que nous nous engageons à faire, c’est de recenser directement nos citoyens handicapés et d’interagir avec eux, non pas par un régime fiscal, mais grâce à un système d’admissibilité fondé sur une compréhension modérée et respectueuse des situations de handicap. C’est ce que nous allons faire.
C’est certainement ce qu’on demande depuis longtemps, et je suis très heureuse d’entreprendre ce travail. Nous allons transformer le Groupe consultatif sur les personnes en situation de handicap — je pense que je vais vous dévoiler en exclusivité ma propre annonce — en un groupe permanent, mais le groupe va continuer de travailler avec nous pour nous aider à tenir nos promesses concernant l’inclusion des personnes handicapées.
Le financement d'une petite partie du nouveau système que nous voulons construire est inclus dans le Budget supplémentaire des dépenses (B). Cela s'appelle le Fonds pour la modernisation du versement des prestations. Ce programme contient des systèmes de sécurité plus importants que ceux qui existent actuellement.
Cependant, nous sommes aussi en train de financer, avec nos propres ressources, des améliorations au système pour répondre aux risques liés à la cybersécurité. Je dois dire que c'est sans fin, puisque les attaques prennent de nouvelles formes chaque fois et que nous devons toujours ajuster nos systèmes pour y répondre. Nous ne pourrons jamais dire que le travail est terminé et que c'est sécuritaire, parce que les gens trouvent chaque jour de nouvelles façons d'attaquer les systèmes informatiques. Il y a donc du financement interne pour améliorer le système, et du financement est mis de côté pour notre nouveau système, qui contiendra des éléments importants de sécurité.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, plus tôt cet été, vous avez déclaré que les étudiants font face à de graves défis en raison de la pandémie mondiale, et ces circonstances uniques exigent une intervention unique.
En tant qu’enseignante de niveau postsecondaire pendant près de 20 ans, je reprocherais à votre gouvernement de n’avoir presque rien fait pour les étudiants. En fait, je dirais que le gouvernement libéral a laissé tomber les étudiants, d’abord avec le programme UNIS, lorsqu’il a présumé que les étudiants, dont beaucoup vivent dans la pauvreté, devraient travailler sous le salaire minimum en toutes circonstances puis avec la suppression de ce programme à la suite du scandale impliquant le gouvernement libéral, sans qu’il soit remplacé par un autre programme. Le discours du Trône ne fait aucune mention des étudiants.
C’est un problème maintenant. Pour comble, la période de grâce pour le remboursement des prêts étudiants est maintenant terminée, et de nombreux étudiants n’ont pas pu travailler cet été à cause de la pandémie et ont donc perdu leur logement ou même ne retourneront pas aux études parce qu’ils n’ont pas les fonds nécessaires. Nous savons que les étudiants sont essentiels à la reconstruction de l’économie canadienne, et cette reconstruction nécessitera une main-d’œuvre instruite et stable financièrement.
Madame la ministre, pourquoi les étudiants continuent-ils d’être exclus des discussions sur les mesures d’aide qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs d’éducation?
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Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins: l'honorable Ahmed Hussen, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social; Catherine Adam, sous-ministre adjointe principale, Direction générale des politiques stratégiques et de service; Janet Goulding, sous-ministre adjointe associée, Direction générale de la sécurité du revenu et du développement social; Cliff Groen, sous-ministre adjoint principal, Direction générale des prestations et des services intégrés, Service Canada; et Lori MacDonald, sous-ministre déléguée principale, Emploi et Développement social, et chef de l'exploitation pour Service Canada.
Je souhaite également la bienvenue à Mark Perlman, dirigeant principal des finances, Emploi et Développement social.
Nous accueillons aussi Evan Siddall, président et premier dirigeant de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, et Lisa Williams, chef des finances à la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Monsieur le ministre Hussen, vous avez la parole.
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Monsieur Kent, vous avez tout à fait raison. Notre retard est dû aux votes et au temps qu'il a fallu pour que tout le monde s'installe. Si nous devons nous arrêter à 18 heures, c'est que la salle est réservée pour autre chose à 18 h 30, et que les protocoles liés à la COVID exigent qu'un certain délai s'écoule entre les réunions.
Le mieux que nous pouvons faire, monsieur Kent, pour la période des questions, c'est peut-être d'avoir des discussions à l'extérieur de la réunion et de demander au greffier de téléphoner et d'envoyer un courriel pour voir si la réunion de 18 h 30 peut être reportée, afin que nous puissions avoir une heure complète pour les deux tours. C'est le mieux que nous pouvons faire dans les circonstances.
Vous avez soulevé un point tout à fait légitime. Nous n'avons pas réussi à ce que le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires fasse preuve de plus de souplesse pour que nous ayons plus de temps. Je suppose que c'est aussi le comité dont la réunion est prévue à 18 h 30.
Merci d'avoir soulevé ce point. J'aimerais vraiment que nous puissions faire mieux.
Monsieur le ministre Hussen, vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. La parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui à venir parler du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (B) d'Emploi et Développement social Canada pour 2020-2021.
Il y a cinq ans, notre gouvernement a présenté un plan pour renforcer la classe moyenne du Canada, créer des emplois et venir en aide aux familles en difficulté. Je suis heureux de dire que notre plan fonctionne.
[Traduction]
C'est avec la même détermination que nous avons mis en place des mesures d'urgence pour aider les Canadiens tout au long de la pandémie.
Permettez-moi de vous donner un aperçu des mesures mises en œuvre dans mes portefeuilles.
Au sujet de l'itinérance et de Vers un chez-soi,
[Français]
la sécurité et le mieux-être des Canadiens sont notre priorité absolue.
[Traduction]
Nous offrons notamment un soutien aux personnes à risque de devenir sans-abri ou vivant des situations d’itinérance.
Au début de la pandémie, nous avons augmenté le soutien au programme Vers un chez-soi de 15 millions de dollars afin que les villes ayant une grande population de personnes en situation d’itinérance puissent composer avec les pressions qu’entraîne la COVID-19.
Cette initiative a rapidement été suivie d’une aide supplémentaire de 157,5 millions de dollars visant à fournir des soutiens supplémentaires à mesure que les effets de la pandémie se faisaient sentir. Cette aide comportait des modalités souples, afin que les municipalités et les entités communautaires puissent l'utiliser comme bon leur semble pour lutter contre la COVID-19 chez les sans-abri au Canada.
En septembre 2020, nous avons annoncé un investissement supplémentaire de 236,5 millions de dollars pour aider les collectivités à maintenir et à renforcer leur réponse d’urgence à la COVID-19. Nous visons également à donner aux collectivités la souplesse nécessaire pour offrir des solutions de logement permanentes aux personnes en situation d’itinérance et éviter que d’autres personnes deviennent sans-abri au cours de l’hiver à venir.
Il est de notre responsabilité, en tant que gouvernement, de veiller à ce que les collectivités aient les moyens de construire des logements abordables pour répondre aux besoins croissants. C’est pourquoi nous avons lancé la nouvelle Initiative pour la création rapide de logements se chiffrant à 1 milliard de dollars, qui aidera à créer environ 3 000 nouveaux logements permanents et abordables dans des villes de tout le pays.
Pour atténuer les pressions financières exercées sur les propriétaires canadiens qui pourraient avoir perdu un revenu dans le contexte de la COVID-19, la Société canadienne d’hypothèques et de logement, en collaboration avec des assureurs privés de prêts hypothécaires, a mis en œuvre rapidement au début de la pandémie des mesures qui permettent aux propriétaires de reporter temporairement les paiements hypothécaires sur des prêts assurés. Les propriétaires ont l’occasion de profiter, de façon temporaire ou à court terme, d’un report des paiements ou d’un réamortissement dans le cas de prêts hypothécaires assurés par l’entremise de la SCHL.
En ce qui a trait à l'éducation préscolaire, à la garde d'enfants et au soutien aux parents, il ne fait aucun doute que, pour les familles qui travaillent, les services de garde sont une nécessité. La pandémie a fait ressortir la nécessité d’offrir aux parents un accès à des services de garde abordables et sécuritaires. C’est la raison pour laquelle nous avons annoncé, en juillet, l’Accord sur la relance sécuritaire pour aider les provinces et les territoires à avoir accès à 625 millions de dollars, afin de répondre aux besoins liés à la pandémie dans le secteur de la garde d’enfants.
De plus, grâce aux accords bilatéraux avec les provinces et les territoires, nous avons aussi investi 400 millions de dollars supplémentaires, pour un total de 1,2 milliard de dollars, afin d'appuyer les services de garde d’enfants en 2020-2021. Il s’agit d’un montant record, monsieur le président. Nous sommes déterminés à collaborer avec les provinces et les territoires pour rendre les services de garde plus accessibles et plus abordables que jamais auparavant.
Pour répondre aux besoins changeants des parents pendant la pandémie, nous avons modifié le programme de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) en versant un montant supplémentaire de 300 $ par enfant aux familles en mai cette année, et en augmentant à nouveau l'allocation de façon permanente en juillet.
Dans les communautés partout au pays, la demande pour les services en ce qui a trait aux organisations caritatives et à but non lucratif a augmenté durant la pandémie, bien qu’elles aient moins de dons et de bénévoles. C’est pourquoi je suis fier de dire que plus tôt cette année, le gouvernement a annoncé des investissements de 350 millions de dollars par l’entremise du Fonds d’urgence pour l’appui communautaire afin d’appuyer les Canadiens vulnérables. Je tiens à signaler au Comité que la majeure partie de cet argent a été consacrée à des Canadiens vulnérables et que le reste sera versé très bientôt.
La ministre Qualtrough a déjà parlé de nos interventions d'urgence pour remplacer les revenus d'emploi perdus par les Canadiens, soit la Prestation canadienne d'urgence et la subvention salariale. Au début de la pandémie, les Canadiens ont reçu près de 9 millions de dollars en soutien du revenu, une aide dont ils avaient grandement besoin pour joindre les deux bouts lorsqu'ils n'étaient pas en mesure de travailler. Maintenant, grâce à l'Allocation canadienne pour la relance et à la réforme de l'assurance-emploi, nous nous assurerons de protéger les travailleurs.
[Français]
Mesdames et messieurs membres du Comité, les éléments énoncés dans le processus du budget supplémentaire des dépenses d'aujourd'hui tiennent compte des priorités du gouvernement du Canada et témoignent de l'engagement clair que nous avons pris envers les Canadiens.
[Traduction]
Il ne fait aucun doute que les ressources financières demandées nous permettront de poursuivre le travail important que nous faisons pour les Canadiens.
Je serai très heureux de répondre aux questions que mes collègues députés voudront me poser.
Merci beaucoup.
:
Je suis heureux de répondre à cette question. Merci, monsieur le ministre.
Je vous remercie de la question.
Aucune décision définitive n'a été prise en ce qui a trait au renouvellement de l'image de marque de l'entreprise. En fait, nous n'utilisons pas de fonds publics à cette fin. Nous avons utilisé des ressources internes, pas de ressources externes.
La démarche correspond à une nouvelle stratégie que nous, en tant que groupe, en tant qu'entreprise, avons élaborée avec notre conseil d'administration l'an dernier et qui devrait faire en sorte que, d'ici 2030, tous les Canadiens aient un logement qu'ils peuvent se permettre et qui répond à leurs besoins. Nous voulons une image de marque conforme à cela.
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Je vais poser une série de questions pendant le peu de temps dont je dispose, auxquelles vous pourrez répondre par la suite.
Combien de demandes de projets sont en attente dans le cadre du Fonds national de co-investissement pour le logement, et quand seront-elles approuvées? Le Fonds a-t-il reçu des fonds supplémentaires depuis le dépôt du Budget principal des dépenses en février? Si oui, combien? Quelles mesures sont prises pour s'assurer que le financement se rend dans les collectivités qui en ont le plus besoin? Quels sont les principes directeurs du processus d'approbation?
Y a-t-il des cibles régionales ou démographiques en ce qui a trait à l'approbation des projets? À ma connaissance, dans certaines provinces et certains territoires — l'Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, les Territoires du Nord-Ouest, le Québec, la Saskatchewan et le Yukon — aucun projet n'avait encore été approuvé dans le cadre du Fonds en date d'avril 2020. Des projets ont-ils été approuvés dans ces provinces et territoires depuis? Si oui, où? Combien de projets ont été approuvés dans chaque administration? Accorde-t-on la priorité à certaines régions du pays en ce qui concerne l'approbation des projets dans le cadre de ce volet de financement?
Merci beaucoup. Je vous suis vraiment reconnaissant du temps que vous nous consacrez aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci à toute votre équipe. Je suis heureux de vous voir. Merci d'être ici. J'apprécie vraiment tout le travail que vous faites.
Monsieur le ministre, j'aimerais vous poser une question au sujet du financement de Vers un chez-soi. Je m'inquiète pour les électeurs que je représente et ceux de la région de Durham. À l'approche de l'hiver, les personnes qui sont sans abri ou qui risquent de le devenir sont exposées à divers risques, mais surtout à la COVID-19. Nous avons augmenté les fonds pour Vers un chez-soi — je crois qu'il s'agit d'une hausse de 313 %, une augmentation vraiment importante — et des électeurs et des intervenants de la région et de la circonscription que je représente m'ont dit que cet argent leur a été versé assez rapidement pendant la COVID-19, ce qui leur a été très utile.
Je me demande si vous pourriez nous donner plus de détails sur ce financement et sur les mesures qui sont prises pour mettre fin à l'itinérance chronique au Canada.
Monsieur le président, je veux commencer par renchérir sur ce que le député a dit. Pour ce qui est de l'injection supplémentaire de 157,5 millions de dollars, les entités communautaires, les organismes et les municipalités nous ont dit que l'argent était essentiel pour protéger les gens contre la pandémie de COVID-19, que les organismes avaient l'argent nécessaire pour disposer d'espace supplémentaire pour permettre la distanciation sociale des personnes en situation d'itinérance, et qu'ils avaient la souplesse et les sommes supplémentaires nécessaires pour acheter de l'équipement de protection individuelle et des fournitures de nettoyage, et toutes sortes de produits de première nécessité. Cela a fait une énorme différence, et c'est pourquoi nous sommes allés de l'avant avec un montant supplémentaire de 236,7 millions de dollars.
Ces fonds s'ajoutent au montant de base et permettent à un plus grand nombre de collectivités de recevoir des fonds dans le cadre du programme Vers un chez-soi, y compris les fournisseurs autochtones. C'est un programme qui fonctionne très bien, et c'est la raison pour laquelle nous avons renouvelé le financement, afin que ces collectivités puissent passer au travers de l'hiver.
Deuxièmement, et c'est très étroitement lié à cela, il y a l'Initiative pour la création rapide de logements. Vous avez entendu des dirigeants municipaux de partout au pays vous dire à quel point cela fera une grande différence dans leurs propres efforts en vue d'offrir des solutions de logement permanent à leurs résidants qui sont sans abri, que ce soit sur la côte Ouest, sur la côte Est, dans le centre du Canada ou ailleurs. Si vous parlez aux 15 maires qui ont participé au premier volet, ils vous diront que cet argent fera une grande différence.
Nous attendons de voir le nombre de projets qui seront proposés pour passer au deuxième volet de 500 millions de dollars, soit pour construire des logements rapidement à partir de rien, soit pour acquérir des propriétés existantes et les convertir rapidement en logements. Cela fait partie d'un continuum: Vers un chez-soi a réussi à loger les gens de façon temporaire, et l'Initiative pour la création rapide de logements devrait leur permettre d'obtenir un logement permanent. Cela s'ajoute et vient contribuer au programme régulier de la Stratégie nationale sur le logement.
Je vais vous donner un exemple. À Scarborough, la semaine dernière, j'ai annoncé la construction de 110 nouveaux logements dans le cadre d'un projet de logements modulaires, qui ne fait pas partie de l'Initiative pour la création rapide de logements. On a plutôt utilisé l'argent de la Stratégie nationale sur le logement à cette fin. Ces programmes fonctionnent en synergie et se complètent. Avec l'ajout de l'Initiative pour la création rapide de logements, nous en sommes maintenant à 56 milliards de dollars dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
Beaucoup de travail a été fait. Évidemment, il reste encore bien des choses à faire.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Le logement social et l'itinérance sont des questions fort importantes qui préoccupent beaucoup les gens du Québec. J'imagine que c'est aussi le cas dans d'autres coins du Canada.
Je vais vous parler particulièrement de la récente Initiative pour la création rapide de logements. Si je ne m'abuse, c'est un programme de 1 milliard de dollars et tout l'argent devra être dépensé rapidement, soit avant la mi-mai 2021. J'ai cru comprendre qu'on avait déjà accordé 250 millions de dollars de cette enveloppe.
Considérant le court échéancier — il y a urgence —, pourquoi ne pas avoir rendu disponible la totalité des fonds immédiatement? Avez-vous l'intention de demander d'autres fonds pour répondre à cette urgence?
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Cela fait partie de votre mandat depuis un certain temps déjà, et j'espère que vous allez aller de l'avant. La communauté attend depuis longtemps. La communauté autochtone en région urbaine est sans abri. Bon nombre de ses membres ont désespérément besoin que le gouvernement agisse maintenant.
Les coopératives d'habitation du programme prévu en application de l'article 95 dont les accords d'exploitation ont expiré avant avril 2016 ont été exclues de la phase 2 de l'Initiative fédérale de logement communautaire. Par conséquent, 277 coopératives — 7 500 ménages en Alberta, en Colombie-Britannique, en Ontario, à l'Île-du-Prince-Édouard et au Québec — n'obtiendront pas les subventions nécessaires pour soutenir leurs membres à faible revenu.
Ce qui est tout aussi troublant, c'est que les coopératives ayant des accords d'exploitation dans le cadre du Programme de logement pour les Autochtones en milieu urbain sont également exclues. En choisissant de ne pas offrir d'aide au loyer à ces coopératives, le gouvernement fédéral joue un rôle actif dans le déplacement de familles à faible revenu pendant une pandémie.
Le ministre veillera-t-il à ce que les membres à faible revenu de ces coopératives bénéficient de l'aide au loyer?
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Merci, monsieur le président.
Bonsoir, chers collègues.
Monsieur le ministre, je suis heureux de vous revoir. Je tiens à vous remercier au nom de la circonscription que je représente, Saint John—Rothesay, et de tous les Canadiens pour le travail que vous avez fait et le leadership dont vous avez fait preuve, surtout pendant cette pandémie, où nous avons fait face à des défis historiques.
Monsieur le ministre, je représente la circonscription de Saint John—Rothesay. Depuis que j'ai été élu pour la première fois député, j'ai souvent entendu des parents qui travaillent dans ma circonscription parler de la nécessité d'avoir des services de garde abordables et accessibles dans notre collectivité et partout au pays. Au cours des cinq dernières années, j'ai souvent entendu la même chose de la part de témoins qui ont comparu devant ce comité. C'est pourquoi j'ai eu le plaisir de me joindre à vous plus tôt aujourd'hui pour annoncer un investissement fédéral de près de 10 millions de dollars visant à améliorer l'accès à des services de garde et d'apprentissage des jeunes enfants de grande qualité au Nouveau-Brunswick.
C'est aussi pourquoi j'ai été ravi de voir notre gouvernement s'engager à faire en sorte que tous les parents canadiens aient accès à des services de garde abordables et de grande qualité, grâce à la création d'un système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants annoncée dans le discours du Trône. Mon bureau a reçu beaucoup de questions de parents enthousiastes, ainsi que de fournisseurs de services de garde de la circonscription que je représente, comme Heather Hamilton et Erin Schryer, qui ont hâte d'en apprendre davantage sur ce que cet engagement signifiera pour eux et pour leurs services de garde.
Pouvez-vous nous dire quelles seront les prochaines étapes de la mise en œuvre de cet engagement historique?
Je remercie le député de soulever cet enjeu vraiment très important, encore plus depuis le début de la pandémie de COVID-19. Avec la reprise économique, les parents sont de retour au travail et ils nous disent que les services de garde d'enfants ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour eux. Il est de la plus haute importance qu'ils aient accès à des services de garde abordables, mais aussi à des services de qualité. Comme vous l'avez constaté, notre gouvernement leur a répondu dans le discours du Trône, en indiquant de manière on ne peut plus claire que nous ferons tout en notre pouvoir pour mettre sur pied un système national d'apprentissage et de garde de jeunes enfants offrant des services de garde accessibles, abordables et de haute qualité.
Pour y arriver, nous devons travailler en étroite collaboration avec les provinces et les territoires, puisque ce domaine relève de leur compétence. Nous devons travailler avec eux et optimiser les investissements qu'ils ont faits dans les services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants au cours des dernières années. Cela veut dire être à l'écoute des intervenants, trouver des modèles de réussite et essayer de les reproduire à la grandeur du pays et, enfin, démontrer la valeur économique — et non seulement sociale — des investissements dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Nous sommes déterminés à tout faire pour y arriver et à apprendre des autres, notamment de la province de Québec et de nos partenaires internationaux qui ont réussi dans ce domaine et ont bénéficié d'énormes avantages économiques grâce à ces investissements.
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Je vais poser de nouveau ma question sur Service Canada.
La première fois, vous avez répondu que, sur 317, 287 bureaux de Service Canada sont effectivement ouverts.
Lors de la fermeture de ces bureaux, ce qu'on a vécu durant la première vague a été difficile, voire quasi catastrophique, pour les services aux citoyens; on déplore encore que tous les bureaux et tous les services mobiles ne soient pas rouverts.
Avez-vous prévu un budget pour veiller à ce que les ressources humaines, et financières, bien sûr, soient disponibles au cas où l'on se retrouverait dans une situation encore plus difficile, et ce, pour assurer que tant les bureaux de Service Canada que les bureaux mobiles seront ouverts?
J'ai quelques points à soulever.
À la page 20 du discours du Trône, et je peux en faire la lecture directement, il est dit que nous allons renforcer les communautés en investissant... Je vais sauter une partie de l'énumération, comme « transport en commun, rénovations écoénergétiques » et passer directement au « logement abordable, en particulier pour les peuples autochtones et les communautés du Nord ».
Je pense que c'est exactement ce que la députée voulait dire quand elle parlait de l'engagement pris dans le discours du Trône, soit de construire des logements pour les Autochtones dans les milieux urbains, ruraux et nordiques?