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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la sixième séance du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes.
La séance d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 septembre 2020. Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. La diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que le Comité en entier.
Nous recevons ce soir un groupe de parlementaires et de témoins expérimentés. Je vous ferai donc grâce des détails répétitifs. Je vous rappellerai seulement que lorsque vous prenez la parole, votre micro doit être activé et quand vous ne parlez pas, il devrait être désactivé. Veuillez adresser toutes vos remarques à la présidence.
Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement et à l'ordre de renvoi du mercredi 30 septembre 2020, le Comité poursuit son examen du Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2021. De plus, conformément au paragraphe 81(5) du Règlement et à l'ordre de renvoi du jeudi 22 octobre 2020, le Comité examinera également le Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice se terminant le 31 mars 2021.
Nous aborderons maintenant la question du crédit 1b sous la rubrique Société canadienne d'hypothèques et de logement afin de tenir une discussion générale sur le Budget supplémentaire des dépenses (B).
C'est avec plaisir que je souhaite la bienvenue à nos témoins: l'honorable Filomena Tassi, ministre du Travail; ainsi que Gary Robertson, sous-ministre par intérim, Programme du travail; Anthony Giles, sous-ministre adjoint, Programme du travail, Politique, Règlement des différends et Affaires internationales; Brenda Baxter, sous-ministre adjointe par intérim, Programme du travail, Conformité, Opérations et Développement du programme; et Mark Perlman, dirigeant principal des finances et sous-ministre adjoint principal, du ministère de l'Emploi et du Développement social.
Madame la ministre, vous disposez de cinq minutes pour prononcer votre mot d'ouverture.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je salue les membres du Comité et les fonctionnaires qui se joignent à nous ce soir. Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner.
Je suis ravie de me joindre à vous virtuellement depuis le territoire traditionnel des Haudenosaunee et des Anishinabe au titre du traité compris dans les traités du Haut-Canada, et de l'entente de la ceinture wampum faisant référence au concept du « bol à une seule cuillère » afin de traiter du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (B) pour le Programme du travail d'Emploi et Développement social Canada.
Cette année, le ministère prévoit 68,6 milliards de dollars dans son Budget principal des dépenses pour l'exécution de son mandat au cours de l'exercice 2020-2021. Plus de 94 % de ces fonds profiteront directement aux Canadiens dans le cadre des programmes, des services et des initiatives du ministère. Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons afin d'aider les Canadiens à bâtir une meilleure vie pour eux-mêmes et leurs familles, et à être résilients devant les défis.
Le gouvernement du Canada a pris plusieurs mesures extraordinaires, mais nécessaires pour protéger et aider les travailleurs et les entreprises du Canada pendant la pandémie de COVID-19. Afin de s'assurer que les employés dans les milieux de travail sous réglementation fédérale puissent s'absenter du travail pour affronter les répercussions de la COVID-19, comme la fermeture d'écoles et l'isolement volontaire, le gouvernement a instauré un nouveau congé avec protection d'emploi en vertu du Code canadien du travail. Il a également renoncé aux exigences relatives à la présentation d'un certificat médical pour certains congés existants.
De plus, le gouvernement a pris des mesures pour protéger les emplois des travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale. De nouvelles mesures ont donné aux employeurs plus de temps pour rappeler les employés qui avaient momentanément été mis à pied en raison de la pandémie. Voilà qui donne aux travailleurs une meilleure chance de garder un lien avec leur organisation et place les employeurs en meilleure position pour reprendre ou faire croître leurs activités au sortir de la pandémie. Cela nous aidera considérablement à rebâtir une économie plus forte.
En outre, le gouvernement a temporairement prolongé d'un maximum de six mois la période de rémunération admissible dans le cadre du Programme de protection des salariés. L'objectif était de faire en sorte que tout retard dans les procédures d'insolvabilité découlant de la pandémie ne nuise pas à l'admissibilité des travailleurs au programme. De plus, tout au long de la pandémie, le gouvernement a rappelé aux employeurs l'importance d'avoir un plan évolutif de prévention des risques.
Voilà qui m'amène au Budget supplémentaire des dépenses (B) de mon portefeuille, dans le cadre duquel le ministère demande 0,4 million de dollars afin de soutenir la reprise des activités des employeurs sous réglementation fédérale.
La pandémie de COVID-19 est à l'origine de défis sur de nombreux fronts pour les travailleurs et les employeurs canadiens. Une reprise efficace des activités exige des efforts ciblés en matière de santé et de sécurité au travail, notamment sur le plan de la santé mentale. C'est pourquoi le Programme du travail multipliera les activités, la sensibilisation et les conseils proactifs en matière de santé et de sécurité, et augmentera l'expertise technique et en santé mentale afin d'appuyer adéquatement la reprise des activités dans le secteur sous réglementation fédérale.
Le gouvernement a récemment annoncé que le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, ou CCHST, recevra 2,5 millions de dollars sur deux ans afin de poursuivre l'excellent travail qu'il accomplit pour fournir des ressources liées à la COVID-19 aux milieux de travail. Ce financement s'inscrit dans les efforts coordonnés des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, des autorités de la santé publique et du CCHST, qui visent à fournir aux entreprises les outils nécessaires pour protéger leurs employés.
Pour aller de l'avant, il sera crucial de rendre les milieux de travail sécuritaires et équitables. C'est pourquoi le gouvernement met en œuvre la Loi sur l'équité salariale, qui instaure un régime proactif d'équité salariale qui accordera aux femmes et aux hommes en milieu de travail sous réglementation fédérale un salaire égal pour un travail de valeur égale.
Cette mesure stimule la productivité, la créativité et l'enthousiasme des gens, car ils savent qu'ils sont rémunérés équitablement. À dire vrai, nous disons à nos enfants que les femmes et les hommes sont égaux. Il est plus que temps que nos lois nous indiquent d'appliquer ce que nous prêchons. En fait, je suis sûre que les générations futures trouveront étrange que ce débat ait même eu lieu.
De plus, nous sensibilisons les gens aux écarts salariaux qui touchent les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les minorités visibles dans les milieux de travail sous réglementation fédérale grâce à de nouvelles mesures de transparence salariale.
Comme vous le savez, une loi a été adoptée pour prévenir la violence et le harcèlement au travail. Le gouvernement mettra bientôt en œuvre cette loi et son règlement, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2021.
Les milieux de travail évoluent plus rapidement encore en raison de la pandémie. La santé mentale est un élément primordial de la santé et de la sécurité au travail. C'est pourquoi le gouvernement consultera les syndicats, les travailleurs, les employeurs et les experts, et collaborera avec eux pour améliorer le soutien à la santé mentale des travailleurs.
Monsieur le président, ce ne sont là que quelques-unes des mesures que prend le gouvernement. Il ne fait aucun doute que les ressources financières demandées dans le cadre du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (B) permettront de poursuivre cette oeuvre. Les efforts que nous déployons, qui assurent le lien entre ce que nous faisons déjà et notre réponse directe à la pandémie de COVID-19, s'inscrivent tous dans le plan du gouvernement visant à rebâtir un meilleur pays pour tous les Canadiens.
Je serais maintenant heureuse de répondre à vos questions.
Il est évident que personne du côté fédéral n'a eu le temps d'établir des liens étroits avec les provinces lorsque le projet de loi est devenu le projet de loi , réécrit à la dernière minute en septembre à la suite des concessions au NPD lors du vote de confiance. Cela comprenait deux semaines de congés de maladie payés. Ces dernières semaines, j'ai entendu les préoccupations de certaines petites entreprises de l'Ontario, selon lesquelles les dispositions relatives aux congés payés sont si vastes que l'on craint, même si cela n'a pas encore été le cas — ou du moins personne ne me l'a indiqué —, que cela puisse entraîner de l'absentéisme injustifié à l'avenir.
Les provinces ont-elles accepté explicitement les deux semaines de congés de maladie payés, qui ont préséance sur certaines dispositions provinciales sur les congés de maladie applicables au secteur privé, ou laissez-vous les provinces décider si ce congé s'applique ou non au secteur privé?
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Merci, monsieur le président, et bonsoir, madame la ministre. C'est un plaisir de vous voir. Je me souviens de l'époque où nous siégions ensemble au Comité.
Je viens bien entendu de la magnifique circonscription de Saint John-Rothesay, située sur le territoire non cédé des Wolastoqey.
Madame la ministre, vous connaissez ma circonscription et vous savez qu'on y trouve une forte présence syndicale. Je voulais faire le point, parler brièvement d'équité salariale et vous poser quelques questions à ce sujet. Nous avons vu ces neuf derniers mois les conséquences de la pandémie de COVID-19. De toute évidence, certains Canadiens ont été plus gravement touchés que d'autres. En fait, la pandémie a mis en lumière diverses inégalités systémiques auxquelles il faut s'attaquer.
Madame la ministre, vous connaissez ma circonscription et les remarquables dirigeantes syndicales qui s'y trouvent: Mme Darlene Bembridge, Mme Ciara Vanderbeck, Mme Angela Campbell et Mme Maureen O'Hearon-Lang, de l'Alliance de la fonction publique; Mme Erin Howell Sharpe, d'Unifor, que vous avez rencontrée; Mme Tammy Nadeau et Mme Sharon Teare du SCFP. Bien entendu, nous travaillons étroitement avec elles au quotidien, mais en ce qui concerne le principe d'un salaire égal pour des tâches de valeur égale, les données récentes indiquent que les femmes ne gagnent que 89 cents pour chaque dollar que gagnent les hommes. En 2018, notre gouvernement a présenté une version révisée de la Loi sur l’équité salariale, qui a été adoptée par le Parlement. Le projet de règlement a été publié récemment et les consultations se poursuivront jusqu'au 13 janvier 2021.
Madame la ministre, pouvez-vous dire au Comité quelle sera l'incidence de ces règlements sur les Canadiens lorsqu'ils entreront en vigueur?
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Merci, monsieur Long. C'est un plaisir de vous voir virtuellement. Je me souviens de cette époque au Comité, et c'était une belle époque.
À mon avis, il s'agit d'une mesure législative transformatrice, car il ne s'agit pas seulement de donner aux hommes et aux femmes un salaire égal pour le même travail. Il s'agit de donner aux femmes un salaire égal pour un travail de valeur égale. Voilà l'élément transformateur. Nous savons que ce n'est pas uniquement un impératif moral d'accorder aux femmes un salaire égal pour un travail de valeur égale. Ce n'est pas seulement la bonne chose à faire, c'est aussi la chose intelligente à faire. Cela renforcera notre économie.
Nous sommes allés de l'avant dans ce dossier. Nous pensons que c'est très important. Nous avons nommé la première commissaire à l'équité salariale, Mme Karen Jensen. Actuellement, avec son équipe, elle travaille à la préparation de documents et de ressources pour les employeurs, car nous voulons faciliter cette transition. Elle et son équipe travaillent très fort. J'ai eu quelques discussions avec elle. En outre, comme vous l'avez dit, le règlement a été publié dans la partie I de la Gazette du Canada le 13 novembre. La période de consultation de 60 jours est en cours; il est vraiment important d'entendre les parties concernées. Nous ne voulons pas simplement procéder à toute vitesse: nous voulons faire les choses correctement, d'où la période de consultation de 60 jours. Grâce aux commentaires que nous recevrons après la période de consultation, nous irons de l'avant et nous publierons le texte dans la partie II de la Gazette du Canada, avec, espérons-le, une date d'entrée en vigueur en 2021.
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Je comprends la question et les préoccupations que certains soulèvent, mais je pense qu'il est vraiment important de jeter un coup d'œil à ce que nous faisons, dans le cas présent.
Comme je l'ai dit, ce n'est pas seulement la bonne chose à faire; il y a un impératif moral à le faire. Comme je l'ai dit dans mon exposé, les femmes devraient recevoir un salaire égal pour un travail de valeur égale, mais l'autre partie, ce sont les avantages économiques, qui sont prouvés.
Au cours des 40 dernières années, la participation accrue des femmes dans la population active a représenté environ le tiers de la croissance économique du Canada, et on estime que le Canada pourrait ajouter 150 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie en prenant des mesures pour inciter plus de femmes à intégrer le marché du travail.
C'est une priorité, à mon avis, et je suis heureuse que ce soit une priorité pour le gouvernement. Nous allons continuer. Nous savons que ce sera avantageux pour tous les Canadiens. Je suis convaincue que Mme Karen Jensen, en tant que commissaire, fera un travail fantastique. Nous sommes impatients que cela se concrétise.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, nous sommes heureux de vous recevoir. J'espère que vous allez bien.
Je voulais vous poser des questions en lien avec l'équité salariale, mais j'y reviendrai.
Voici ma première question. Votre première lettre de mandat, à la suite de l'élection, prévoyait de mettre en place un salaire minimum de 15 $ l'heure pour les personnes travaillant dans le secteur sous réglementation fédérale. La crise a révélé au grand jour que les anges gardiens ou les travailleurs essentiels dont on a tant parlé étaient, la plupart du temps, les salariés au bas de l'échelle, c'est-à-dire les moins bien rémunérés. Le mandat que vous aviez prend tout son sens.
Dans le Budget principal des dépenses, des sommes d'argent devaient être consacrées à la mise en œuvre de cette modification au Code du travail.
Où en est votre réflexion quant à l'augmentation du salaire minimum à 15 $ l'heure?
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Je vous remercie de cette question, madame Chabot.
[Traduction]
C'est un plaisir de vous voir. Merci de cette importante question.
Comme vous pouvez le comprendre, je me suis évidemment concentrée sur la santé et la sécurité au travail, pour veiller à assurer la sécurité des travailleurs. Bien sûr, la pandémie a entraîné son lot de défis, mais ma lettre de mandat contient d'autres engagements. Je pense que la COVID-19 a démontré hors de tout doute l'importance d'aller de l'avant avec le salaire minimum de 15 $ dans le secteur sous réglementation fédérale.
C'est un engagement que nous avons pris durant la campagne et qui a été réitéré dans ma lettre de mandat. Nous voulons nous assurer de bien faire les choses. Je suis absolument d'accord avec vous: beaucoup de travailleurs emballent nos courses, remplissent nos étagères et assurent notre sécurité pendant cette période, et bien que le salaire minimum fédéral s'applique aux travailleurs sous réglementation fédérale, nous avons une occasion d'être des chefs de file. Je m'engage à en faire une priorité à mesure que nous progressons.
J'ai une question à vous poser sur le volet de l'équité en milieu de travail.
Dans le Budget principal des dépenses, on indique une subvention d'environ 2,3 millions de dollars pour le Programme de financement du travail. Si on a bien compris, ce programme vise à mener des projets liés à la santé et la sécurité au travail et à l'équité en milieu de travail, « équité » voulant dire ici « accès à l'emploi ».
Pouvez-vous nous dire quel projet est en lien avec l'équité pour les femmes en matière d'emploi, et non de salaire?
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Je demanderai à mes fonctionnaires des précisions quant au chiffre exact et à la répartition de fonds dans les divers programmes. Monsieur Robertson, je vous demanderai ce qu'il en est dans une minute.
En ce qui concerne l'équité en matière d'emploi, je suis absolument convaincue que tout le monde mérite d'avoir des chances égales de réussir.
Sur la question des femmes sur le marché du travail et à la COVID-19, je pense que nous avons déjà constaté certains progrès, mais il ne fait aucun doute qu'il reste du travail à faire pour la promotion des femmes. Les initiatives prises par le gouvernement fédéral, comme l'adoption du projet de loi pour prévenir la violence et le harcèlement au travail, la législation proactive en matière d'équité salariale dont je viens de parler, la transparence salariale, l'engagement concernant les services de garde et les 5 milliards de dollars annoncés par la pour le programme d'entrepreneuriat féminin, contribueront toutes à encourager les femmes à intégrer le marché du travail.
Je suis entièrement d'accord avec vous: l'augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail est avantageuse pour tout le monde.
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C'est une très bonne question. Il m'est impossible de dire quand exactement, mais ce sera adopté en 2021.
L'important, c'est que nous devons absolument faire les choses correctement. Il s'agit d'une mesure législative transformatrice, comme je l'ai indiqué. Il ne s'agit pas d'examiner un travail identique, mais un travail différent. Comme Mme Jensen me l'a expliqué, nous comparons différents emplois et nous trouvons ensuite une formule pour déterminer la rémunération de ces emplois à valeur égale.
Nous devons aborder cela de façon à obtenir l'adhésion des employeurs, leur fournir les outils nécessaires et mener les consultations avant la date de mise en œuvre afin de veiller à ce que tous les intervenants aient été entendus, pour faire les choses correctement. Nous avons là une véritable occasion. Je tiens par-dessus tout à garantir que nous faisons bien les choses.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui. Nous sommes très heureux de votre présence.
Nous savons qu'avant la COVID, des gens étaient laissés pour compte. Je parle plus précisément des personnes autochtones, noires et de couleur, ainsi que des personnes handicapées et des femmes. Nous savons que c'était le cas avant et que la COVID a exacerbé leur situation. Je pense que nous pouvons tenir pour acquis que ceux qui étaient laissés pour compte avant verront leur situation empirée après la COVID.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé d'accroître la sensibilisation au sujet des écarts salariaux qui touchent les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les minorités visibles dans les lieux de travail sous réglementation fédérale, dans le but de renouveler les mesures de transparence salariale.
Nous savons que nous devons prendre des mesures immédiates pour remédier aux inégalités flagrantes, mais aussi au racisme systémique en milieu de travail. Nous devons faire plus que de la sensibilisation. Quelles sont les autres mesures concrètes que vous prenez pour mettre fin à la discrimination à l'égard des femmes, des Autochtones, des personnes handicapées, des Noirs et des personnes de couleur? Le gouvernement envisage-t-il d'instaurer un revenu de subsistance garanti pour remédier aux inégalités salariales?
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Si j'oublie quelque chose, vous pouvez me faire signe au retour.
La transparence salariale en est une, car les listes publiques rendront compte des écarts salariaux pour les différents groupes nommés, que nous avons mentionnés. Je pense que c'est important de le faire, car cela montre aux employeurs qui ont de tels écarts salariaux qu'ils doivent en faire plus pour les combler. Ces écarts ne devraient pas exister. Nous savons qu'ils existent, et à partir de maintenant, ils seront rendus publics. Tous pourront voir l'information et les employeurs auront la responsabilité de prendre des mesures pour corriger la situation.
Au sujet des autres domaines où nous pouvons en faire plus, je suis d'accord avec vous que nous devons impérativement en faire plus. Pour ce qui est de l'équité en emploi, j'aimerais égaliser les chances ou hausser le seuil, selon le point de vue que l'on a sur la question, afin que chacun ait la chance de réussir, car ce sont alors tous les Canadiens qui en profitent. Nous savons qu'en permettant aux gens...
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Je suis heureuse que vous parliez des mesures pour lutter contre les problèmes de santé mentale, car nous savons que la santé mentale de nos travailleurs de première ligne et de nos travailleurs essentiels, en particulier, a été durement touchée pendant la pandémie, et nous avons aussi vu des travailleurs être piètrement traités, en particulier dans la production alimentaire, pendant cette période, notamment les travailleurs migrants et les nouveaux arrivants. Certains employeurs ont fait preuve d'un mépris total à l'égard de leur sécurité, de leur bien-être et de leurs droits pendant la pandémie.
Je pense, par exemple, à l'éclosion survenue aux installations de Maple Leaf à Brandon, au Manitoba, et à bien d'autres endroits, notamment en Ontario.
Bon nombre d'éclosions ont eu lieu dans des usines de transformation de la viande, par exemple, et les gens qui y travaillent sont souvent de faibles salariés, des Noirs, des Autochtones, des personnes handicapées et des personnes de couleur. J'aimerais que vous nous disiez si votre ministère s'occupe de ces problèmes et ce que vous allez faire pour remédier au nombre élevé de cas d'éclosions de la COVID dans la production alimentaire pour mieux protéger les travailleurs à partir de maintenant.
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C'est une excellente question.
Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, la santé et la sécurité au travail et la santé et la sécurité des travailleurs sont ma grande priorité. C'est ce sur quoi nous nous concentrons. Je trouve formidable d'avoir des organismes comme le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail qui nous aident à parler d'une seule voix pour dire aux transformateurs alimentaires: « Voici les normes et voici les directives à suivre pour garder vos employés en sécurité ».
Je dois aussi souligner qu'il faut être conscient de la distinction entre compétence fédérale et compétence provinciale. Nous mettons en place du soutien, comme l'investissement avec le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, pour nous assurer que les travailleurs sont en sécurité et pour faire de notre mieux à cet égard. Tous les travailleurs ont le droit de travailler dans un lieu sécuritaire.
Dans les secteurs de compétence fédérale, si un travailleur pense que son lieu de travail n'est pas sécuritaire, il peut le faire savoir et il ne sera pas forcé d'y travailler. Les responsables du programme de travail vont procéder à une évaluation pour déterminer si le lieu de travail est sécuritaire, et si ce n'est pas le cas, l'employeur devra apporter les correctifs nécessaires afin qu'il respecte les normes de sécurité.
Ce sont les mesures que nous prenons pour veiller à la sécurité des travailleurs.
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Merci, madame la ministre, de vous être rendue disponible pour venir rencontrer le Comité aujourd'hui.
Nous savons que ce sont les établissements de soins de longue durée au Canada qui ont été les plus durement touchés par cette crise sanitaire. À titre de ministre du cabinet fantôme pour les aînés, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreuses personnes et de nombreux groupes représentant des travailleurs de première ligne dans les établissements de soins de longue durée.
Les situations dont m'ont parlé ces personnes sont graves et ne sont pas propres à un établissement en particulier. La plupart des problèmes dans le secteur des soins de longue durée étaient déjà présents avant la COVID, mais la pandémie les a amplifiés de façon exponentielle. Des mesures immédiates s'imposent pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être des résidents dans ces établissements et ceux qui en prennent soin.
La pénurie de personnel dans l'ensemble du secteur est un des problèmes urgents et graves auxquels il faut remédier. Le budget supplémentaire des dépenses prévoit une enveloppe de près de 12,5 millions pour les préposés aux services de soutien à la personne, une enveloppe qui est destinée à leur formation et à des mesures pour remédier aux pénuries de personnel dans les soins de longue durée et les soins à domicile.
Madame la ministre, je me demande de quelle façon ces fonds sont utilisés pour remédier rapidement à la pénurie de personnel dans les soins de longue durée.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, de nous accorder du temps ce soir, et merci à vos collaborateurs.
Madame la ministre, nous avons déjà parlé ensemble à quelques reprises, avant la pandémie de la COVID, des enjeux touchant la santé mentale. Nous savons à quel point il est important que les gens reconnaissent que la santé mentale est un aspect de la santé et la sécurité. J'ai été heureuse d'apprendre que vous en faites toujours plus dans ce dossier, tout comme le ministère que vous dirigez.
La pandémie exerce des pressions inimaginables, bien sûr, sur les Canadiens, que ce soit professionnellement ou financièrement, et ces pressions seront là pendant longtemps. Vous avez dit que le gouvernement a à coeur la santé mentale. J'aimerais avoir plus de détails et comprendre les mesures que vous avez prises et ce que vous prévoyez faire pour remédier aux problèmes de santé mentale des travailleurs dans tous les secteurs.
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Vous savez que la santé mentale est un sujet très important pour moi. Je suis heureuse que vous posiez la question.
La pandémie de la COVID-19 a assurément de lourdes conséquences — émotionnelles, psychologiques et sociales — pour tous les Canadiens. Au sujet de la santé mentale, lorsque j'ai organisé la rencontre avec l'industrie et les syndicats, on m'a parlé des obstacles et des problèmes auxquels se heurtent les travailleurs, ainsi que des inquiétudes que cela suscite.
Au nom du gouvernement, la a lancé le site Web Espace mieux-être Canada, un très bon site à partir duquel une personne peut tout faire, depuis obtenir une évaluation jusqu'à parler à quelqu'un. Je sais qu'il s'agissait d'un investissement très important et un dont je sais que tous les Canadiens, y compris les travailleurs, peuvent profiter.
La Commission de la santé mentale du Canada a publié des chiffres indiquant que chaque semaine, ce sont 500 000 employés qui ne sont pas en mesure de travailler en raison de problèmes de santé mentale, de maladies, ou autres, et que le coût pour l'économie est de 6 milliards de dollars par année. C'est ce que dit la Commission. Je suis heureuse que la santé mentale soit un volet de la santé et la sécurité faisant partie de ma lettre de mandat. Je suis impatiente de voir le dossier avancer, car je crois que la santé mentale fait partie intégrante de la santé globale d'une personne. Nous devons veiller à ce que les travailleurs obtiennent le soutien dont ils ont besoin à cet égard.
Il s'agit d'une autre façon intelligente d'investir. En fait, 10 des sociétés les plus importantes au Canada ont calculé que chaque dollar investi en santé mentale leur rapporte 1,62 $. C'est un exemple d'un investissement qui en vaut la peine, un investissement important, absolument nécessaire, et les employeurs y gagneront au bout du compte en offrant à leurs employés les services de soutien en santé mentale dont ils ont besoin.
Madame la ministre, nous allons continuer à parler du dossier de la santé et de la sécurité au travail et de la santé mentale ou de la santé psychologique.
Je sais qu'avant la pandémie, c'était déjà une préoccupation, que l'on retrouve d'ailleurs dans vos lettres de mandat. On vous demande de faire de la santé mentale un élément particulier de la santé et la sécurité au travail. Je sais aussi que vous vous êtes préoccupée de consulter les syndicats sur ces questions. J'en ai entendu parler au Québec, et même de la part de partenaires du marché du travail.
Ma question est la suivante et vous l'avez déjà bien évoquée.
Vous avez des budgets pour la santé mentale, mais ils relèvent principalement de mesures mises en place par chacune des provinces. Au Québec, c'est la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail, ou la CNESST, qui s'en occupe. La santé mentale chez les travailleurs de plus en plus est reconnue comme un des facteurs de stress les plus importants, tous les sondages le démontrent.
Comment, avec des budgets additionnels, êtes-vous en mesure de coordonner les efforts qui sont faits dans les provinces également et de les soutenir?
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Merci pour cette question. Je suis très heureuse qu'on la pose.
Premièrement, le gouvernement fédéral a démontré l'importance de la santé mentale. Avant la COVID-19, on a investi 6 milliards de dollars dans la santé mentale et dans la prestation de services de soutien à la santé mentale. En fait, je pense que c'était 5 milliards pour la santé mentale et 6 milliards pour les soins palliatifs et les soins à domicile. C'était 5 milliards de dollars; désolée, je vais me corriger. C'était un domaine dans lequel, normalement, nous n'affections pas de sommes précises à la santé mentale même si nous en connaissions l'importance.
La COVID-19 l'a encore plus démontré. Comme je l'ai dit, les représentants des syndicats m'ont dit que c'était vraiment important, et je suis heureuse que vous sachiez que je m'engage auprès d'eux. Je pense que c'est une importante avancée pour intégrer la santé mentale à la santé et la sécurité au travail, tel que prévu dans ma lettre de mandat. Il existe maintenant une jurisprudence qui démontre que la santé mentale devrait s'inscrire dans la santé et la sécurité au travail pour assurer notre santé en général. Je sais que dans le cadre de mon mandat, un document de discussion sur la santé mentale et une enquête sont en cours de publication et seront publiés très bientôt, soit d'ici les deux prochaines semaines. C'est l'occasion pour nous d'obtenir les renseignements nécessaires pour faire en sorte que, au fil du temps, nos éventuels investissements et mesures de soutien améliorent réellement la vie des travailleurs.
En plus des témoins qui ont été présentés au début de la séance, j’aimerais souhaiter la bienvenue à un autre témoin, Elisha Ram, sous-ministre adjoint délégué, Direction générale des compétences et de l’emploi.
Nous allons maintenant commencer par poser des séries de questions, en cédant d’abord la parole aux conservateurs.
Je pense que c’est le tour de Mme Falk, n’est-ce pas?
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Je commencerais par reconnaître que les agents correctionnels ainsi que d’autres travailleurs, comme les agents d’inspection des aliments, travaillent dans des milieux très difficiles en temps normal, et que le contexte actuel rend certainement les choses encore plus compliquées. Je tiens simplement à reconnaître ces faits.
Cela dit, sans trop entrer dans les détails, je pourrais dire qu’il est vrai, je crois, qu’une décision a été prise environ trois heures après que l’inspecteur a parlé à cette personne en particulier, mais le tableau d’ensemble indique que l’agent avait réalisé un travail supplémentaire et avait eu des entretiens et des interactions supplémentaires avec d’autres personnes dans ce contexte d’emploi. Il a procédé à un examen complet. Parce que nous sommes très soucieux de nous assurer que nous faisons les choses correctement dans le contexte de la COVID, en particulier, une partie de notre processus consiste à faire en sorte qu’il y ait toujours un conseiller en programmes — une partie distincte qui ne dépend pas de l’agent — qui fournit à l’agent des conseils et des directives, et qui veille à ce qu’il prenne en compte tous les différents facteurs pertinents dans le contexte actuel, avant de rendre une décision.
Je dirais aussi que je suis presque sûr que le processus a été suivi. Je comprends qu’un certain nombre de personnes sont préoccupées par l’issue de ce processus. Je réitérerais donc l’argument avancé par la , à savoir qu’il est possible de faire appel de la décision auprès du CCRI. En fait, je dirais que le Code canadien du travail a été placé dans la partie II afin de garantir qu’il n’y ait pas d’ingérence politique indue à une étape ou une autre du processus. Par conséquent, lorsque l’agent agit, il agit au nom de la ministre, et une fois qu’il a pris une décision, elle est considérée comme functus.
Je ne connaissais pas le terme functus officio avant d’occuper mon poste actuel, mais il signifie essentiellement qu’une fois la décision prise, elle est permanente, sauf si elle est annulée en appel. Le CCRI est vraiment l’organisation à laquelle il faut s’adresser si l’on est préoccupé par l’issue du processus.
En ce qui concerne les équipements de protection individuelle dans les établissements fédéraux, j’ai écrit au au sujet de certaines questions relatives au travail, le 2 octobre 2020. Je n’ai pas encore reçu de réponse, mais l’une des questions et l’un des problèmes que les membres du syndicat fédéral ont soulevés auprès de moi concernaient le protocole relatif aux EPI. Comme vous le constaterez, au tout début de la pandémie au printemps, il n’y avait pas suffisamment d’EPI dans les pénitenciers fédéraux, et c’était un très gros problème. C’est en partie la raison pour laquelle il y a eu une éclosion aussi massive.
Les politiques relatives à l’EPI ont-elles été mises à jour depuis le printemps, et quelles sont les mesures que les agents peuvent prendre pour faire respecter le port obligatoire du masque et la distanciation sociale dans les zones communes?
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Je dirais qu’à mon avis, il est clair pour beaucoup de gens qu’il a été difficile d’obtenir suffisamment d’EPI pour faire face aux circonstances actuelles, en particulier parce qu’une grande partie de ces EPI sont produits à l’étranger. Je comprends que le Service correctionnel n’est qu’une institution parmi tant d’autres qui a eu du mal à s’en procurer. En ce qui concerne l’utilisation des EPI, elle est prescrite par le Code canadien du travail.
Ce que je voudrais communiquer aux gens, c’est que lorsque nous prenons des décisions, nous consultons l’organisme consultatif qui fait autorité à cet égard. Dans notre cas particulier, nous avons consulté l’Agence de la santé publique du Canada et, en l’absence de conseils de sa part, nous nous adresserions à l’Organisation mondiale de la santé. Je dirais que les conseils ont évolué avec le temps, mais je préciserais, simplement pour faire valoir un argument technique, que, selon ces conseils, les masques non médicaux ne sont pas considérés comme des EPI. Ils sont considérés comme des mesures de santé publique.
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Je voudrais poser une autre brève question.
Il y a quatre pénitenciers fédéraux dans ma circonscription. Il est également nécessaire de mettre à la disposition du public une information plus générale en vue d’assurer la sécurité de notre collectivité. Dans le cas présent, l’Établissement de Mission se trouve à quelques kilomètres seulement de l’endroit où je me trouve actuellement. Il n’y avait pas de protocoles fédéraux en place pour garantir que les décisions prises à l’Établissement de Mission étaient communiquées à la collectivité au sens large. En tant que député, la seule possibilité que j’avais était de poser des questions et d’aller moi-même voir les fonctionnaires fédéraux et de les supplier littéralement de communiquer avec le public.
En tant que fonctionnaires responsables des politiques sur le travail, comment avez-vous amélioré, ou êtes-vous en train d’améliorer, la situation pour que, dans les cas où il y a une responsabilité fédérale, le grand public soit informé des décisions prises et ait l’impression que sa sécurité est également assurée? En ce qui concerne la COVID, les chiffres ne cessent d’augmenter en Colombie-Britannique.
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Je vous remercie de votre question.
Une partie du Code canadien du travail stipule que chaque organisation doit mettre en œuvre un programme de prévention des risques et le tenir à jour. Dans le contexte des services correctionnels, ils disposent de deux mécanismes distincts pour garantir que le programme est actualisé en collaboration avec les syndicats.
En raison de la taille de l’organisation, il devrait y avoir des comités de santé et de sécurité au travail dans les différents lieux de travail. Comme ils emploient plus de 200 employés à l’échelle nationale, ils devraient aussi avoir un comité d’orientation en matière de santé et de sécurité au travail. Le fonctionnement de ce comité d’orientation devrait garantir que les politiques relatives à la santé et à la sécurité, et en particulier à la COVID, peuvent être transférées d’un établissement à l’autre et qu’elles sont appliquées partout au pays, si elles s’appliquent à plusieurs établissements.
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Je serais heureux de le faire.
Il y a un certain nombre de secteurs où les activités liées aux programmes ont changé de manière assez spectaculaire. Si vous me le permettez, je vais parler de quelques-uns de ces secteurs.
L'un d'eux est le Programme de protection des salariés. C'est un programme que nous n'avons pas encore abordé ce soir. Il prévoit une indemnisation pour les travailleurs qui ont été licenciés parce qu'ils étaient au service d'une entreprise qui a fait faillite ou qui a été mise sous séquestre. Même si le nombre de faillites associées à ce programme a en fait légèrement diminué par rapport à l'année précédente, le nombre de demandes individuelles a augmenté. Cela signifie qu'un plus grand nombre de grandes entreprises ont fait faillite ou ont été mises sous séquestre.
[Difficultés techniques] plus d'activité que nous en observons d'habitude. Habituellement, ce programme est doté d'une limite légale d'environ 49 millions de dollars, mais nous [Difficultés techniques] près de 30 millions de dollars pour indemniser les anciens employés à ce titre. Nous prévoyons de dépasser cette limite légale, ce qui est acceptable. Si vous remplissez les conditions, vous recevrez l'indemnisation. Il n'y a pas de difficultés à surmonter pour les personnes, mais ce programme s'est grandement développé.
Le programme lié à la Loi sur l'indemnisation des agents de l'État est un autre programme qui a été touché. Dans le cas de ce programme, notre charge de travail a en fait diminué. Comme un certain nombre d'employés travaillent à domicile, donc en dehors de leur lieu de travail, nous n'avons traité, au cours du premier trimestre de l'exercice en cours, qu'environ 30 % des demandes habituelles pour cette même période. Au cours du deuxième trimestre, nous n'avons traité qu'environ 60 % des demandes escomptées. Au cours du premier semestre de l'année, nous avons observé une chute abrupte — si je peux l'appeler ainsi — de la charge de travail.
Si je me tourne vers les normes du travail, je constate que nous n'avons utilisé qu'environ 92 % de notre capacité de traitement des plaintes de nature monétaire, en raison de la période d'ajustement initiale. La quantité de plaintes reçues n'est pas loin de ce qu'elle était l'année dernière. Il y a pas mal de travail en cours.
Dans le secteur de la santé et de la sécurité au travail, nous avons en fait réduit de manière assez significative la quantité de travail préventif que nous réalisions dans le passé. Notre travail réactif s'établit toujours à environ 80 % de notre travail habituel. Cette diminution est principalement attribuable au nombre de plaintes. Bon nombre des variations enregistrées dans les différents programmes sont également liées au nombre de plaintes.
Dans le domaine de l'équité en matière d'emploi, à savoir le cinquième programme, que je n'ai pas abordé auparavant, nous devrions en fait avoir remarqué un retard dans la présentation des rapports, mais cela ne nous inquiète pas.
Dans notre secteur international, nous avons encore accompli pas mal de travail en collaboration avec nos collègues des provinces — comme la ministre l'a indiqué —, de même qu'à l'échelle internationale. Par ailleurs, notre Service fédéral de médiation et de conciliation est toujours très occupé à aider les intervenants à résoudre les problèmes en suspens dans le domaine de l'emploi.
Je pense avoir couvert un éventail assez vaste de programmes.
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Je vous remercie de votre question.
Du côté d'EDSC, le gouvernement s'est engagé à investir dans le Programme du travail d'EDSC une somme échelonnée sur plusieurs années, une somme qui s'élèvera à 2,5 millions de dollars. Dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), vous remarquerez la mention de près de 500 000 $, qui constituent la première tranche de cet investissement. C'est parce que les fonds seront versés vers la fin de cette année. Nous aurons environ un trimestre d'activités complètes, puis quatre trimestres d'activités complètes l'année prochaine.
Le CCHST est également sur le point de recevoir 2,5 millions de dollars pour des activités qu'il entreprendra à l'échelle nationale et au nom de toutes les provinces. Là encore, ils recevront environ 1,3 million de dollars cette année, et le reste suivra l'année prochaine.
Le seul élément qui ne ressort pas du budget, tel qu'il est présenté ici, c'est le fait que Transports Canada recevra également un peu moins de 200 000 $ cette année et un solde de 800 000 $ l'année prochaine, soit un total d'un million de dollars. Le financement servira à accomplir le même genre de travail que le Programme du travail, mais pour les trois modes de transport dont le ministère est généralement responsable.
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Je vous remercie beaucoup.
Bonsoir à vous tous.
Vous avez répondu en partie à mes questions. En effet, j'avais des questions sur le Programme de protection des salariés.
La ministre en a aussi parlé en évoquant la prolongation du délai. J'ai cru comprendre que ce budget avait un plafond. Vous me le confirmerez si j'ai bien compris.
Cependant, ce qui nous préoccupe, c'est que, en raison de la COVID-19, il risque d'y avoir beaucoup plus de travailleurs qui s'en prévalent. On évalue que, au Québec seulement, 18 000 PME risquent de faire faillite, d'où le projet de loi que nous avons présenté hier pour protéger les caisses de retraite le cas échéant.
Cependant, ce n'est pas ce que le Programme de protection des salariés prévoit.
Êtes-vous en mesure de nous dire combien de travailleurs se sont inscrits au Programme en raison de la pandémie et des situations de faillite, cette année? Ont-ils été plus nombreux que d'habitude? En connaissez-vous le nombre?
J'ai déjà posé mon autre question à la ministre. Peut-être que je n'ai pas été assez claire, alors je me reprends.
La question porte sur le Programme de financement du travail, qui comporte trois volets. Il y a notamment un volet pour la santé et la sécurité, qui reçoit 2,3 milliards de dollars, et il y a aussi le volet pour les programmes d'équité en matière d'emploi — on parle d'équité à l'égard des femmes.
Ces montants sont-ils ventilés par programme et est-il possible de connaître les montants attribués aux projets qui concernent l'équité à l'emploi pour les femmes?
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Je vous remercie encore une fois de votre question.
Dans la documentation, il y a une référence de 2,3 millions de dollars, et environ 500 000 $ sont réservés aux activités d'équité en matière d'emploi. En fait, maintenant, nous avons un grand projet avec l'Université Ryerson.
[Traduction]
L'Université Ryerson mène actuellement des travaux, qui exigeront des dépenses d'environ 500 000 $ au cours de la durée complète du projet, des travaux qui devraient orienter le domaine particulier de l'équité en matière d'emploi.
[Français]
Un autre montant d'environ 1,7 million de dollars est prévu pour les activités internationales en lien avec nos obligations avec notre partenaire international. Si vous avez plus de questions au sujet de ce montant, M. Giles pourra vous répondre.
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Je remercie tous les témoins d'être présents aujourd'hui. Je sais que vous travaillez très dur, comme nous le faisons tous pendant la pandémie.
Ma question porte en fait sur les travailleurs en garderie ou les éducateurs de la petite enfance. Même si je sais qu'il y a un chevauchement des compétences dans ce secteur, pour de nombreux travailleurs de la petite enfance, les conditions réellement propices au respect de mesures de santé et de sécurité adéquates sont inexistantes. Nous savons que les travailleurs de la petite enfance sont essentiels puisqu'ils permettent aux familles et, en particulier, aux femmes d'aller travailler, les femmes qui ont été très durement touchées par la pandémie. Pourtant, au Manitoba — je vous donne un exemple —, nous avons récemment dû rendre tous les masques parce qu'ils ne répondaient pas aux normes de santé et de sécurité, et ces masques avaient été fournis par la province.
C'est horrible. Ce n'est pas seulement dangereux pour les travailleurs, mais aussi pour les enfants, et cela met les familles en danger. Je me demande si le gouvernement ou votre ministère prévoit de mettre en oeuvre des mesures ou des normes nationales pour protéger les travailleurs de la petite enfance.
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Ma réponse comporte deux volets. D’abord, au fédéral, nous discutons d’approches communes avec nos homologues des provinces et territoires. Bien que, comme vous le savez, nous ne réglementions pas les garderies ni les centres de la petite enfance, je peux affirmer que le CCHST, auquel la ministre a fait référence à diverses reprises, élabore des documents d’information et d’orientation propres à ces contextes.
Pour vous fournir un peu plus de détails sur le CCHST, car c’est l’un de nos joyaux inconnus, il compte un conseil de gouvernance composé de représentants syndicaux et patronaux. Chaque province et territoire sont représentés au sein du Conseil ou ont la possibilité d’y être représentés, de sorte que, quand des lignes directrices sont fournies, elles interpellent tout le monde, et pas uniquement le fédéral. Le travail effectué par le CCHST est très apprécié. Dans nos échanges, mes homologues provinciaux et territoriaux affirment apprécier énormément son travail.
Ensuite, en ce qui a trait à l’EPI, c’est un sujet dont nous entendons parler dans bien des contextes. Je vous confirme que, d’emblée, nous avons constaté que ce serait un problème à l’échelle du pays. Services publics et Approvisionnement Canada gère les achats en gros de l’équipement disponible dans les provinces et territoires et dans les différents secteurs. Dès qu’ils obtiennent l’équipement, celui-ci est accessible. Je vous le confirme, car c’est une autre initiative entreprise par le gouvernement fédéral.
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Je vous prie une fois de plus de m’excuser.
De ce que je comprends, depuis le début de l’année jusqu’à la fin septembre, date des données les plus récentes, le nombre de faillites était de 186 par rapport à 223 pour la même période l’an dernier, ce qui représente 83 %. Donc, il y a moins de faillites que la normale. Toutefois, au cours de la même période, le nombre de personnes associées à ces faillites est passé de 7 900 l’an dernier à plus de 9 000 cette année, donc le nombre de personnes qui ont bénéficié du PPS a augmenté de 15 %.
Je tiens à préciser que notre point de comparaison, soit l’an dernier, était une année inhabituelle. Nous avons eu de très grands volumes l’an dernier, donc le volume à ce jour équivaut à environ une fois et demie le volume annuel normal.
Oui, j’en ai une. Je viens d’avoir des difficultés techniques pendant ce dernier petit passage, mais j’ai pu lire sur vos lèvres et je crois que j’ai obtenu ma réponse. Je ne sais pas toutefois si c’est le cas pour les autres qui ne regardent pas sur Zoom, à CPAC ou grâce à une autre plateforme.
À propos de Service Canada et de ses fermetures, je crois que beaucoup de députés partout au pays ont dû prendre le relais de Service Canada quand ses bureaux ont fermé. Pouvez-vous nous dire, si vous le savez, combien de bureaux de Service Canada sont encore fermés?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J’aimerais également remercier tous les témoins de s’être joints à nous ce soir.
Je vous ai écouté. Vous avez dit que la sécurité et le bien-être de nos employés sont très importants. C’est vrai. Dans ma circonscription, j’ai communiqué avec des employeurs et des travailleurs de première ligne pendant la pandémie. J’ai appris qu’ils font preuve d’une grande innovation, suivent les règles, protègent leurs employés, appliquent les mesures de distanciation sociale, permettent aux employés de travailler de la maison et appuient leur travail à la maison, ce qui est super, même s’il faut encore remédier à de grandes difficultés.
En ce qui a trait au Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail ou CCHST, pouvez-vous nous dire les mesures que vous avez prises pour répondre directement aux préoccupations des travailleurs et employeurs canadiens, surtout pendant la pandémie? Puisque nous avons tous été pris de court, tout a dû être appris et exécuté dans l’urgence. Pouvez-vous nous dire certaines des mesures que vous avez prises?
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Oui. Je me dois toutefois d’être clair. Bien que je sois actuellement sous-ministre par intérim du Programme du travail, je suis également président du Conseil du CCHST, qui est une fonction tout à fait distincte. Je vais donc vous répondre dans cette optique.
Je dirais que le CCHST a entrepris un travail considérable pour veiller à ce que les personnes soient bien placées pour réagir dans tous les secteurs ainsi que dans toutes les provinces et tous les territoires au pays. Il a émis de nombreuses fiches-conseils. Il a diffusé gratuitement une quantité importante de matériel de formation, qui est habituellement payant. Je peux vous dire que cela représente des centaines de milliers de dollars, mais que personne au sein du Conseil ne s’en préoccupe. Nous savons à quel point ce matériel est bénéfique aux travailleurs de partout au pays.
Le CCHST a conseillé diverses personnes et entités, dont les tribunaux partout au Canada, sur leur réouverture afin qu’ils la fassent de manière réussie. Je crois que nous avons tous remarqué qu’il y a eu bien peu de pépins à cet égard, ce qui est vraiment super. Il a également signé des protocoles d’entente avec diverses organisations, dont l’Agence de la santé publique du Canada, de sorte à opérationnaliser les renseignements qui ont trait à la santé publique dans le contexte du travail.
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Je vous remercie du temps que vous m'accordez et je suis désolé pour les problèmes techniques.
Il se trouve que je suis le président du CCHST, le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, et que j’ai par conséquent une perspective de ce qui s'y fait à cet égard. Le Centre a fait un travail colossal pour publier des fiches-conseils qui sont utiles à toutes les administrations et à tous les secteurs, et pas seulement à ceux qui sont sous réglementation fédérale.
Il a publié gratuitement une grande partie de son matériel de formation — ce qui représente des centaines de milliers de dollars — pour veiller à ce que les gens aient accès à des renseignements à jour qui les aideront à préserver leur sécurité. Le Centre a convenu de protocoles d'ententes avec un certain nombre d’organismes clés ou de grandes organisations susceptibles d'avoir une incidence sur les mesures de prévention de la COVID, comme l’Agence de la santé publique du Canada. Il a fait pas mal de choses.
L'exemple que je tenais à donner plus tôt, c'est que le Centre a fourni des conseils aux systèmes judiciaires du Canada lors de la reprise de leurs activités, afin que cela puisse se faire en toute sécurité. Or, un certain nombre de juges ont pris la chose en main, et cela s’est passé extrêmement bien. Étant donné tous les éléments mobiles dont il faut tenir compte, le système de justice est un environnement très complexe. Le CCHST a été très actif, et c’est quelque chose dont nous sommes particulièrement fiers.
Je vais poser une question plus large qui concerne le travail. On sait que les ministères ont été séparés au sein du fédéral. Il y a le ministère de l'Emploi et du Développement social, et le ministère du Travail est à part.
Des questions plus générales liées aux enjeux du travail nous préoccupent. Je veux voir comment vous gouvernez sur cette question.
Je prends des secteurs comme celui de l'aéronautique ou celui de l'aérospatiale. Il y a là un défi majeur si l’on ne veut pas perdre une expertise et des travailleurs dans ce domaine. On connait l'importance des pertes d'emplois qu'il y a eu. Comment travaillez-vous en collaboration pour mettre en œuvre des stratégies de travail plus générales?
J'ai une autre question au sujet de la lettre de mandat du ministre. Comment travaillez-vous avec d'autres instances pour penser à une transition chez les travailleurs en lien avec une économie plus verte? Les solutions passent par les travailleurs, et non en dehors des travailleurs. On ne peut pas penser faire des transitions sans penser aux travailleurs.
Comment abordez-vous ces questions au ministère du Travail?
Nous savons qu'à maints endroits, les travailleurs attrapent la COVID parce qu’ils ne bénéficient pas d’une protection adéquate ou que les budgets sont insuffisants pour soutenir correctement le personnel. Je vais vous donner un exemple.
Actuellement, nos refuges à Winnipeg — ces refuges qui sont tous situés dans ma circonscription — sont aux prises avec une éclosion de COVID-19. Les travailleurs travaillent 24 heures sur 24. Ces refuges et les organismes de première ligne font tout ce qu'ils peuvent pour assurer la sécurité des personnes. Malgré cela, notre seul centre de désintoxication a dû être fermé en raison du nombre excessif de cas au sein du personnel.
Votre ministère est-il prêt à travailler en étroite collaboration avec les provinces pour élaborer des normes nationales en matière de santé et de sécurité au travail, notamment à la lumière de la COVID et en tenant compte du fait qu’il s’agit probablement de la première de nombreuses pandémies à venir?
Les travailleurs méritent de pouvoir travailler en toute sécurité. Ce n’est pas le cas actuellement. Pourrais-je avoir une réponse à ce sujet? Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur Vaughan.
Merci, monsieur Perlman.
C'est tout le temps que nous avions pour les questions.
Je tiens à remercier tous les fonctionnaires d’avoir été avec nous, du moins ici sur la côte Est, pendant une bonne partie de la soirée. Merci pour le travail que vous faites au service des Canadiens et des parlementaires. Vous nous avez beaucoup aidés. Je vous souhaite à tous une bonne soirée.
À mes collègues et à toutes les personnes qui les soutiennent, merci beaucoup. Passez tous une bonne fin de soirée. Je vous remercie.
S’il n’y a rien d’autre, nous pouvons lever la séance.
Comme il y a consensus, la séance est levée.