Bienvenue à la 20e réunion du Comité spécial de la Chambre des communes sur les relations entre le Canada et la République populaire de Chine. Conformément à l'ordre de renvoi du 16 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier les relations entre le Canada et la République populaire de Chine, l'accent étant mis sur les fonds d'investissement.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les députés sont présents soit en personne dans la salle, soit à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'ai quelques observations à faire à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro, et veuillez vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Pour l'interprétation sur Zoom, vous pouvez choisir au bas de votre écran entre la langue du parquet, le français ou l'anglais. Les membres présents dans la salle peuvent se servir de l'oreillette et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que toutes les observations doivent être adressées à la présidence. Les participants dans la salle doivent lever la main s'ils souhaitent intervenir. Ceux qui participent au moyen de Zoom doivent cliquer sur l'icône « Lever la main ». La greffière et moi allons gérer la liste des intervenants du mieux que nous le pouvons. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'informe le Comité que M. Cormier a effectué les tests avec tous les témoins et que tout est parfait.
J'informe les membres que nous consacrerons les 15 dernières minutes de la réunion aux travaux du Comité. Étant donné le nombre de témoins que nous accueillons, votre aide pour respecter le temps imparti dans vos observations et vos questions serait appréciée. Bien entendu, je vous aiderai à cet égard si nécessaire.
Quelques invités se joignent à nous: Randy Hoback remplace Michael Chong, l'honorable Ed Fast remplace Tom Kmiec et Arnold Viersen remplace Raquel Dancho. M. Genuis nous rejoindra plus tard.
Du côté libéral, Majid Jowhari remplace Emmanuel Dubourg.
Nous souhaitons la bienvenue aux témoins de notre premier groupe.
De l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, nous accueillons Michel Leduc, directeur général principal et chef mondial, Affaires publiques et communications. De la Caisse de dépôt et placement du Québec, nous accueillons Vincent Delisle, premier vice-président et chef, Marchés liquides, et Philippe Batani, vice-président, Communications et affaires publiques. De l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public, nous accueillons Eduard van Gelderen, vice-président principal et chef des investissements.
Chaque organisation disposera d'au plus cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Nous commençons par vous, monsieur Leduc, pour cinq minutes ou moins.
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Bonsoir, monsieur le président et membres du Comité.
[Français]
J'aimerais remercier le Comité de son invitation.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de répondre à vos questions sur notre stratégie de placement.
[Traduction]
Organisme spécialisé dans la gestion de placements, Investissements RPC a pour mandat d'investir les fonds du Régime de pensions du Canada, ou RPC qui ne sont actuellement pas utilisés pour verser les pensions de retraite. Notre mission publique est de contribuer à établir les bases permettant à plus de 21 millions de cotisants et de bénéficiaires d'assurer leur sécurité financière à vie.
La législation s'appliquant à nos activités énonce des objectifs clairs: atteindre un taux de rendement maximal sans prendre de risques excessifs tout en tenant compte des facteurs qui ont une incidence sur le financement global du régime. Un conseil d'administration professionnel supervise la gestion de l'entreprise. Les actifs restent séparés des fonds gouvernementaux et sont gérés dans un seul but: rembourser nos cotisants avec les prestations qu'ils ont gagnées, aujourd'hui et pendant de nombreuses décennies.
La caisse n'est composée que de deux éléments: les cotisations salariales et le revenu de placement net. L'actif dépasse maintenant 500 milliards de dollars. De ce montant, 370 milliards de dollars proviennent de nos activités de placement.
Le Canada se distingue comme l'un des rares pays dotés d'un fonds de retraite national solvable. Notre organisation a été créée pour exposer la caisse aux marchés financiers afin d'obtenir des rendements financiers. La diversification optimale et l'accent mis sur la croissance à long terme ont aidé notre organisation à atteindre un niveau de rendement financier que peu d'investisseurs institutionnels dans le monde ont égalé. Selon de récents indices de référence de tiers, Investissements RPC se classe au premier rang des fonds comparables à l'échelle mondiale.
La diversification nous permet de profiter de la croissance mondiale et de résister aux périodes d'incertitude sur les marchés. Il s'agit d'un moyen efficace d'améliorer les rendements et de prévenir le risque de concentration. Lorsque les passifs s'étendent jusqu'à un avenir lointain — obligations au titre des prestations de retraite au‑delà de 75 ans —, la croissance et la résilience découlant de la diversification reposent sur l'exposition aux marchés émergents. Ces marchés devraient représenter plus de la moitié du PIB annuel mondial au cours des 10 prochaines années.
L'exposition de la caisse au marché chinois est notre porte d'entrée à l'une des économies les plus importantes et à la croissance la plus rapide au monde, dans des secteurs comme la consommation discrétionnaire, la logistique et l'immobilier. En plus de la croissance associée à cette occasion démographique, l'évolution du marché chinois est souvent déphasée par rapport aux marchés développés, ce qui ajoute une source d'équilibre à notre portefeuille, mais nous comprenons parfaitement qu'il existe des risques réels et perçus, en particulier en raison des enjeux sociaux importants et de l'évolution du paysage géopolitique.
Nous visons à toujours nous comporter comme des investisseurs prudents et guidés par des principes pour agir dans l'intérêt des cotisants et des bénéficiaires. Alors que nous recherchons des occasions à l'échelle mondiale, nous aspirons à éviter les placements dans des sociétés impliquées dans des actes répréhensibles, particulièrement les violations des droits de la personne.
Nous le faisons de différentes façons. Premièrement, nous intégrons les droits de la personne dans nos processus de décision de placement pour toutes les transactions importantes. Deuxièmement, nous procédons à une solide vérification, y compris l'évaluation des processus, des risques politiques, juridiques et réglementaires. Troisièmement, nous disposons d'outils et de systèmes pour surveiller et évaluer les placements passifs et actifs qui ne répondent pas à nos attentes en matière de droits de la personne.
En tant qu'investisseur à long terme, nous intervenons activement auprès des sociétés qui mettent l'accent sur les droits de la personne à long terme. En cas d'échec, nous quitterons la transaction ou éviterons d'investir, conformément à la section Exclusions et liquidation de notre Politique en matière d'investissement durable.
Tous ces processus s'appliquent à nos placements en Chine. Nous reconnaissons que tout placement en Chine doit être géré avec soin, sophistication et compréhension approfondie du contexte politique et géopolitique actuel.
[Français]
Je remercie le Comité de cette invitation.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Monsieur le président, chers membres du Comité, je me présente brièvement. Je m'appelle Vincent Delisle et je suis premier vice-président et chef des Marchés liquides à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Je suis accompagné de mon collègue Philippe Batani, vice-président des Affaires publiques et Communications à la CDPQ.
Nous représentons aujourd'hui la Caisse de dépôt et placement du Québec, créée en 1965 par une loi de l'Assemblée nationale du Québec. La Caisse de dépôt a un actif net de 402 milliards de dollars, et nous gérons les fonds de 48 déposants. Ceux-ci sont essentiellement des régimes de retraite et d'assurance publics et parapublics du Québec.
Ce soir, afin de répondre aux objectifs du Comité, nous ferons en introduction un survol des activités mondiales de la Caisse de dépôt et placement du Québec, incluant celles que nous menons en République populaire de Chine. Nous présenterons également les mesures que nous mettons en place afin de réaliser les évaluations environnementales, sociales et de gouvernance, ou ESG, les plus rigoureux possible.
L'exposition mondiale du portefeuille global de la Caisse se répartit ainsi: au Canada, elle est de 25 %; aux États-Unis, elle est de 40 %; elle atteint 16 % en Europe; il s'agit de 12 % en Asie‑Pacifique, ce qui inclut l'Australie; et en Amérique latine et les autres régions, il s'agit de 7 %.
À la fin de février 2023, la République populaire de Chine représentait 2 % de l'exposition totale de notre portefeuille.
Nous y investissons plus dans les marchés liquides que privés, et cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années. En effet, les marchés liquides, comme leur nom l'indique, nous procurent davantage de flexibilité et d'agilité pour modifier nos détentions selon l'environnement du marché et selon les risques qui peuvent surgir au fil du temps.
Si on examine plus en détail la composition de notre exposition en République populaire de Chine, on constate qu'environ 60 % de notre portefeuille sont exposés dans les marchés liquides et 40 %, dans les marchés moins liquides, majoritairement dans l'immobilier. Notons finalement que nous mettons l'accent sur des entreprises chinoises qui servent principalement le marché intérieur.
Nous voyons la Chine comme un marché qui contribue à notre diversification et à la performance à long terme de nos déposants, alors que son poids dans le PIB mondial frôle déjà les 20 %. L'économie chinoise a généré le quart de la croissance mondiale au cours des 10 dernières années.
Comme groupe mondial d'investissement, nous investissons dans tous les marchés en prenant en considération les mêmes risques, notamment les risques financiers, les risques géopolitiques, les risques légaux, de même que ceux qui sont liés aux critères ESG.
Pour nous, l'investissement durable est à la fois nécessaire sur le plan de notre responsabilité envers les communautés, mais aussi un critère important de la viabilité à long terme des entreprises dans lesquelles nous investissons. Ces entreprises nous permettent de générer des rendements pour nos déposants, qui représentent plus de 6 millions de Québécoises et de Québécois.
Nous sommes conscients de l'environnement complexe dans lequel les investisseurs doivent naviguer, notamment dans un contexte de tensions géopolitiques importantes, et notre approche demeure prudente et mesurée.
Dans nos investissements partout au monde, dont en République populaire de Chine, nous respectons en toutes circonstances l'ensemble des sanctions canadiennes.
En ce qui concerne les risques liés aux critères ESG, incluant les facteurs sociaux, nous avons une approche rigoureuse. Cette approche s'appuie sur une politique d'investissement durable, qui définit un cadre nous permettant d'intégrer ces critères à notre gestion d'actifs. De plus, notre politique décrit les principaux leviers d'action à la disposition de nos équipes afin d'atteindre nos objectifs.
Pour nos décisions d'investissement, nos équipes s'appuient sur une variété d'outils complémentaires qui mettent l'accent sur l'application des critères ESG, à svoir: une revue des antécédents et des partenaires impliqués dans les entreprises; des analyses complètes selon les détentions visées; une revue des processus ESG de l'ensemble de nos gestionnaires externes.
En conclusion, nous espérons que cet aperçu vous est utile afin de mieux comprendre l'approche de la Caisse de dépôt et placement du Québec sur les marchés internationaux et la vigilance avec laquelle nous abordons les risques ESG.
Nous répondrons avec plaisir aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
[Français]
Bonsoir à tous.
Je vis au Canada depuis cinq ans et je suis très fier d'avoir obtenu récemment ma résidence permanente. Un de mes engagements est d'apprendre à parler français, et j'espère pouvoir m'adresser à vous en français une prochaine fois.
[Traduction]
Je suis Eduard van Gelderen, vice-président principal et chef des investissements à Investissements PSP. Dans ce rôle, je suis responsable de la supervision du portefeuille total de PSP, qui s'élève à plus de 230 milliards de dollars, et de l'établissement de notre stratégie de portefeuille d'investissement à long terme. Je m'occupe également des relations avec les gouvernements, des investissements durables, du portefeuille complémentaire et des communications internes et externes de PSP.
Je suis heureux de comparaître devant vous pour discuter de la nature et de l'étendue de nos investissements en République populaire de Chine.
Investissements PSP est une société d'État indépendante du gouvernement du Canada. Elle a été créée en 1999 pour investir les sommes transférées par le gouvernement du Canada pour le financement des obligations postérieures à 2000 des régimes de retraite des groupes suivants: la fonction publique fédérale du Canada, les Forces canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada et, depuis le 1er mars 2007, la Force de réserve.
Le mandat législatif de PSP est de gérer les fonds dans l'intérêt des cotisants et des bénéficiaires et de maximiser le rendement des investissements sans risque de perte indue, en tenant compte des politiques et des exigences des régimes et de leur capacité à s'acquitter de leurs obligations financières. Le gouvernement communique chaque année à Investissements PSP sa tolérance au risque pour les régimes de pension et notre tâche consiste à concevoir et à mettre en œuvre la stratégie de placement la plus judicieuse.
Nous prenons très au sérieux notre mission de soutenir la viabilité financière à long terme des régimes de pension. Au cours de ses 22 années d'existence, Investissements PSP a réussi à remplir son mandat et a aidé le gouvernement canadien à tenir sa promesse en matière de pensions. Je suis fier d'annoncer qu'au cours des 10 dernières années, Investissements PSP a réalisé un rendement de 9,8 %, ce qui se compare favorablement à notre indice de référence. L'écart représente un rendement supplémentaire de près de 26 milliards de dollars.
Ce solide rendement de placements repose sur notre capacité à investir à l'échelle mondiale sur les marchés publics et privés. Cela nous permet d'affecter des fonds aux régions où la croissance économique est la plus forte et de trouver différentes occasions d'investissement correspondant à nos critères de risque et de rendement à long terme.
Notre répartition géographique est la suivante: l'Amérique du Nord représente 57 %, dont 10 % au Canada; l'Europe 19 %; l'Asie et l'Océanie 20 %, dont 3 % en Chine; et l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et l'Afrique 4 %. Nous gérons ces investissements à partir de nos quatre centres d'investissement dans le monde: Montréal, où se trouve la majorité de notre personnel; New York, avec 57 employés; Londres, avec 89; et Hong Kong, avec 13.
Les activités d'Investissements PSP visant la durabilité sont un pilier essentiel de la stratégie du groupe du chef des investissements et de son approche globale du régime. Nous pensons que l'ESG n'est pas seulement la bonne chose à faire, mais aussi une réalité financière. Nous sommes devenus signataires des Principes pour l'investissement responsable, soutenus par les Nations unies en août 2014. Depuis lors, nous avons mis en place des assises solides en matière de durabilité et un cadre stratégique robuste en matière d'ESG. Notre groupe de l'innovation en matière de développement durable et de climat travaille intensément avec les catégories d'actifs pour superviser et mettre en oeuvre des activités dans l'ensemble du fonds. Il fournit des conseils sur les thèmes et les tendances en matière d'ESG, renforce les capacités internes par le transfert de connaissances dans ces domaines et collabore avec les pairs du secteur pour stimuler un changement systémique à l'égard des principaux enjeux d'ESG. Nous attendons la même rigueur de la part des gestionnaires externes et des partenaires généraux avec lesquels nous travaillons.
En conclusion, en tant qu'investisseur à long terme, l'objectif d'Investissements PSP est d'être un investisseur mondial perspicace qui se concentre sur l'optimisation de la valeur durable ajustée au risque et qui se tient au courant des normes et des valeurs sociétales grâce à une gestion active.
Voilà qui conclut mes remarques. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup à tous nos témoins. Merci de participer à notre étude.
Chacun d'entre vous pourrait‑il me dire s'il est au courant d'un décret que le président Biden a pris aux États-Unis qui interdit aux entreprises américaines d'investir dans 59 entreprises chinoises? Êtes-vous tous au courant de ce décret?
Je ne sais pas si on vous a dit qu'aujourd'hui, nous discuterons des investissements en Chine, en général, ce qui ne couvre pas seulement les facteurs liés à l'ESG, mais aussi à la sécurité nationale. Je pense que vous avez évoqué tous les trois les facteurs liés à l'ESG comme une préoccupation importante et un facteur dont vous avez tenu compte dans vos décisions de placement. Vous n'avez pas dit grand-chose sur les questions de sécurité nationale, qui sont peut-être exprimées de façon un peu plus énergique et affirmée aux États-Unis.
Je pourrais peut-être demander à chacun de vous de dire brièvement si ces préoccupations sont prises en compte dans vos décisions de placement.
Tout à fait, nous connaissons la... Je crois qu'on l'appelle la liste des entités des États-Unis. L'un des facteurs changeants de la dynamique en tant qu'investisseur mondial est que la géopolitique ratisse large, elle ne se limite pas à un pays en particulier. Nous pensons à investir en Chine et aux éventuelles décisions de son gouvernement qui pourraient changer les règles du jeu dans ce pays. Au cours des sept dernières années, nous avons assisté à une érosion de la prévisibilité des règles du commerce mondial. Cela a également incité plusieurs pays, dont les États-Unis, à revoir leurs propres relations avec d'autres puissances commerciales mondiales.
La sécurité nationale est devenue une priorité pour les décideurs publics à Washington. C'est un domaine que nous suivons de très près, entre autres raisons, parce qu'Investissements RPC a été considéré comme un régime de retraite indépendant aux États-Unis. Cela signifie que nous avons un statut spécial. L'entrée d'un investisseur étranger sur un marché comme celui des États-Unis est soumise à des règles très rigoureuses, qui peuvent rendre les investissements beaucoup plus difficiles et coûteux. Les États-Unis étant la plus grande économie mondiale, il est très important pour nous d'acquérir des actifs de manière efficace. Par exemple, nous avons récemment investi dans un important système portuaire aux États-Unis, ce qui aurait été très difficile sans le statut que nous avons. Ce statut signifie que nous devons échanger avec Washington et les décideurs politiques pour qu'ils comprennent notre approche de la Chine.
:
Monsieur le président, dans la construction de notre portefeuille, la diversification est le point central. Il est évident que, lorsque la situation géopolitique change, le profil de risque et de rendement de ces investissements change également. Notre intention est d'être des chefs de file dans les critères et l'investissement ESG, soit environnementaux, sociaux et de gouvernance. Lorsque de nouvelles situations surviennent, comme des sanctions ou des tensions, par exemple, nous les intégrons à la construction de notre portefeuille.
Comme je l'ai mentionné dans mon introduction, la plus grande part de nos investissements en Chine, soit 60 %, sont faits dans des marchés liquides, des marchés publics, principalement dans des marchés boursiers. Lorsque la situation change, si des sanctions sont appliquées, nous y adhérons et nous pouvons adapter le portefeuille, nous pouvons nous retirer, nous pouvons vendre une position.
Lorsque nous examinons notre processus d'investissement, on pourrait penser que les gestionnaires de portefeuille prennent des décisions seuls. En réalité, ce n'est pas le cas. Presque chaque placement, surtout sur les marchés privés, doit passer par un comité que nous appelons le comité des risques et des investissements, ce qui signifie qu'une fois qu'une proposition est sur la table, notre équipe des risques, notre équipe juridique et notre équipe responsable des placements l'examinent. Nous décortiquons vraiment une proposition de placement sous de nombreux angles différents, y compris en ce qui concerne le risque géopolitique et le risque pour la sécurité nationale.
Comme mon voisin l'a dit, ces aspects prennent de plus en plus d'importance dans notre processus. Avant qu'une décision de placement ne soit prise, elle a été analysée sous de nombreux angles différents, y compris la sécurité nationale et le risque géopolitique.
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Je n'ai pas de chiffres précis concernant l'augmentation progressive de cette exposition. Je vais la replacer dans son contexte.
Par exemple, nous sommes investis aux États-Unis à hauteur d'environ 35 %. Nous sommes investis au Canada à plus de 14 %. Encore une fois, pour mettre les choses en perspective, aujourd'hui, comme mes pairs l'ont mentionné, la Chine représente environ 20 % du PIB mondial et le Canada, à peine plus de 2 %, ce qui vous donne une idée de...
Nous n'investissons pas en fonction d'une exposition précise à un pays. Nous examinons plutôt la situation sur une base factorielle. Cela signifie que nous examinons les marchés développés et les marchés émergents. Quels types d'expositions souhaitons-nous pour que le fonds n'évolue pas toujours dans la même direction? Certains secteurs du fonds ne sont pas corrélés.
Je suis plus qu'heureux de vous fournir les données précises concernant l'augmentation de l'exposition à la Chine au cours de la dernière décennie.
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Vous pourriez peut-être nous soumettre cette information à un autre moment, après la réunion ou dans les jours à venir.
Cette question s'adresse à chacun d'entre vous.
Je note les points que vous avez soulevés concernant les droits de la personne. Il semble que chacun des fonds attache de l'importance à cette valeur. Ma question porte sur la façon dont l'attention accordée aux droits de la personne filtre au sein de chaque organisation. Comment est-elle intégrée dans la culture de chaque fonds, de sorte que lorsque des décisions sont prises ou que des analyses sont effectuées...?
Par exemple, monsieur van Gelderen, vous avez parlé du comité des risques. Ma question porte précisément sur ce point. Comment une culture des droits de la personne est-elle mise de l'avant au sein de chaque organisation pour qu'elle soit un élément clé dans la prise de décision?
Nous pouvons encore commencer par M. Leduc, puis passer à messieurs Delisle et van Gelderen.
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Monsieur le président, la Caisse de dépôt et placement du Québec a intégré, très tôt dans ses processus d'investissement, la culture ESG, soit environnementale, sociale et de gouvernance. Cette culture se décline par une approche très structurée et rigoureuse en matière de facteurs ESG.
Celle-ci prend forme par l'intermédiaire d'une politique d'investissement durable qui décrit les convictions de l'organisation, l'approche, les facteurs pris en considération et les outils utilisés par nos équipes pour mettre en œuvre les décisions de l'organisation. Cette politique décrit aussi les risques dont on doit tenir compte, qu'il s'agisse de risques financiers, opérationnels, ESG ou géopolitiques, ou pouvant nuire à la réputation. Cette politique s'applique à l'ensemble de nos portefeuilles, de nos équipes et des secteurs dans lesquels nous investissons. C'est une approche très systématique qui touche l'ensemble de nos activités d'investissement, et ce, peu importe l'endroit géographique où nous investissons. Cela comprend la Chine.
J'aimerais maintenant dire un mot sur le processus mis en place par la Caisse, pour vous aider à comprendre ce que cela veut dire concrètement. En premier lieu, il y a l'application de filtres systématiques dans nos portefeuilles. On parlait de sanctions et d'exclusion sectorielle, par exemple le tabac. Cela touche aussi des secteurs qui ne respectent pas les droits de la personne...
Je répondrai ainsi à votre question.
Le mandat que nous confie le gouvernement est en fait un très beau mandat, parce qu'il offre une grande latitude en fait de lieux et de méthodes de placement. Par exemple, beaucoup de gens prétendent qu'il faut constituer un portefeuille mondial en fonction des chiffres du PIB, mais rien dans notre mandat ne dit que nous devons avoir, disons, 20 % en Chine parce qu'elle représente 20 % du PIB mondial.
Lorsque nous commençons à établir nos politiques et notre portefeuille stratégique, nous tenons compte de la situation mondiale, mais nous procédons d'abord à une analyse approfondie des différentes régions et des différents pays. Là encore, nous décortiquons les éléments sous de nombreux angles différents afin d'obtenir une idée précise de la situation dans ce pays ou dans cette région.
S'il y a...
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie infiniment. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela me fait plaisir d'entendre des témoins parler en français. Ce soir, le Comité entend plus de français que lorsque les membres du Cabinet parlent à la Chambre des communes.
Cet après-midi, un événement assez particulier s'est produit: un diplomate chinois a été expulsé par le Canada. Cela a-t-il provoqué des signaux d'alarme? Vous êtes-vous dit que la Chine allait probablement réagir, qu'elle imposerait probablement des sanctions? On peut assurément s'attendre à une réaction de la part de la Chine. L'idée que cela ait un impact sur les fonds d'investissement que vous gérez vous a-t-elle traversé l'esprit?
Messieurs Batani ou Delisle, cet événement géopolitique a-t-il fait que chacun des organismes que vous représentez a réfléchi à ce qui pourrait se passer, à l'effet que cela pourrait avoir?
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J'ai une réponse similaire à celles de mes deux collègues.
Il est certain que l'événement de cet après-midi a été remarqué. Nous en avons discuté immédiatement avec mon équipe à Montréal pour savoir quelle incidence il aura sur la valorisation du risque politique.
C'est un sujet très difficile, pour être honnête, parce qu'il ne survient pas en vase clos. Lorsqu'un événement se produit dans un pays, il a immédiatement une incidence sur un autre pays également. La diversification est l'un des outils, l'une des méthodes, pour atténuer ce risque. Cependant, il est certain que nous aurons une autre discussion sur ce que cela signifie et sur la question de savoir si le risque est suffisamment pris en compte dans les différents marchés.
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Nous devons également être très prudents pour ne pas être épisodiques et ne pas réagir à l'excès aux événements.
Je le répète, je m'appuierai sur notre horizon de placement exceptionnellement long et sur l'importance d'être exposé aux marchés émergents, tout en sachant très bien qu'il y aura des risques de temps à autre.
Je dirais que la situation géopolitique mondiale s'est intensifiée au cours des cinq dernières années. Ces risques ont augmenté par rapport à la construction du portefeuille et des types de facteurs avec lesquels nous sommes à l'aise.
Il s'agit d'un processus continu, basé sur un rythme naturel de réflexion pour déterminer quel sera notre appétit pour le risque parmi différents types de risques. Il existe toujours une série de points de déclenchement qui garantissent le bon déroulement du processus. Par exemple, très récemment, l'actuaire en chef du Canada a procédé à un examen très approfondi de la viabilité du Régime de pensions du Canada, et il y a beaucoup de prévisions et d'ajustements. Cela nous donne l'occasion d'évaluer l'évolution du fonds par rapport aux projections sur 75 ans et de vérifier si notre appétit pour le risque reste prudent.
Il en va de même pour les autres types de risques. Notre approche consiste à établir un portefeuille qui contribuera à soutenir le fonds, en tenant compte des facteurs qui favorisent cette viabilité, en étant très conscients des risques géopolitiques croissants et d'autres formes de risque, et en tenant compte du processus continu et systématique de construction du portefeuille et en évitant de nous laisser guider par des épisodes.
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Merci infiniment, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici ce soir.
Je sais qu'il est parfois pénible pour nous tous d'être ici tard un lundi soir. C'est du temps que vous pourriez probablement passer avec votre famille, alors merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous faire profiter de votre savoir-faire.
Je ne suis pas une experte en la matière et je suis donc ravie que vous mettiez vos connaissances spécialisées à contribution.
Voici l'une des questions que je me pose, et je la poserai à chacun de vous.
La manière dont la propriété est déterminée au sein des différentes structures de placement peut être très compliquée. Par exemple, nous savons qu'en Afrique subsaharienne, le gouvernement chinois finance une grande partie des infrastructures. Nous savons que la Chine possède de nombreux actifs dans le monde entier.
Comment déterminez-vous que vous n'investissez pas en fait dans des entreprises chinoises? Comment mesurer ce risque, sachant qu'il ne s'agit pas seulement de ce qui se passe en Chine, mais dans le monde entier à mesure que la Chine continue d'étendre sa présence dans le cadre du projet La Ceinture et la Route?
Cela m'intéresse.
Monsieur Batani ou monsieur Delisle, je commencerais peut-être par vous.
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Notre exposition, en Chine, a comme but de nous offrir une diversification sectorielle qui complète ce que nous ne retrouvons pas dans certains autres lieux géographiques. Comme je l'ai mentionné dans mon allocution, nous avons décidé d'accorder la priorité les investissements en Chine par l'entremise des marchés liquides, notre but étant de pouvoir changer d'idée et de les revendre si la situation se matérialise.
Le processus d'investissement, qu'il s'agisse de la Chine ou d'ailleurs, est le même. Il est rigoureux quant aux indicateurs ESG. Nous devons considérer notre exposition nationale, en Chine, mais également les grandes multinationales, américaines ou européennes, qui y font des affaires. Pour nous, le domicile est important, mais le processus auquel nous sommes astreints l'est encore davantage. Nous parlons de la Chine aujourd'hui, mais n'importe quelle entreprise incluse dans notre portefeuille est soumise aux mêmes critères. Qu'il s'agisse des indicateurs ESG ou d'autres critères, nous évaluons les risques.
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C'est un très bon point.
Lorsque nous envisageons les possibilités et les risques associés à l'investissement en Chine, nous constatons qu'ils ne se limitent pas aux frontières géographiques. Nous croyons fermement que pour assurer la croissance et la résilience du fonds sur notre horizon de placement, nous devons être exposés aux marchés émergents, ce qui est impossible si nous ne comprenons pas la Chine. Elle représente une part disproportionnée de ces marchés émergents.
C'est pourquoi nous devons être bien conscients de la place qu'elle occupe dans le monde en tant que grand exportateur. Notre approche de l'engagement et de l'investissement en Chine commence en faisant véritablement nos devoirs, en faisant preuve de diligence raisonnable, et cela se résume à déterminer le « comment ». L'approche à faible coût des placements passifs ne nous permet pas de comprendre réellement ces risques. Nous croyons que nous devons être un investisseur actif et comprendre les secteurs avec lesquels nous sommes à l'aise et ceux avec lesquels nous ne le sommes pas. Le « comment » est vraiment important dans ce contexte.
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J'ai un point à ajouter à ce que mon voisin vient de dire.
Ce n'est pas une nouveauté soudaine. La Chine et l'Asie sont des forces très puissantes depuis déjà des dizaines d'années. Dans l'économie mondiale, les interdépendances sont énormes, alors votre remarque est tout à fait pertinente. Il ne s'agit pas d'un bloc que nous pouvons ignorer, car les interdépendances sont énormes, même au sein des États-Unis ou de l'Europe ou de la Chine.
Je suis tout à fait d'accord avec mon voisin pour dire qu'un investisseur à long terme devrait être un gestionnaire actif et consacrer le temps et les efforts nécessaires pour comprendre à fond les chaînes de valeur et les modèles d'affaires afin de mieux saisir comment les choses fonctionnent et les domaines dans lesquels les pays ont un impact ou non.
Monsieur Batani, voulez-vous intervenir? Oh, vous êtes du même... Je suis désolé. Toutes mes excuses.
Deuxièmement, êtes-vous tous au courant de la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours et de la liste des entités qui a été établie en conséquence?
Je vous pose la même question: avez-vous des placements directs ou passifs dans des entreprises figurant sur la liste des entités visées par l'UFLPA?
Je recommence par vous, monsieur van Gelderen.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus. Merci à certains d'entre vous de prendre soin de mon argent.
Je dis cela parce que vous êtes les gardiens de la confiance du public à différents égards. Il s'agit de l'argent que les membres, que ce soit au Québec ou dans le reste du Canada, ou les employés syndiqués de la fonction publique peuvent verser. Nous devons vous faire confiance, mais nous devons aussi vous interroger. C'est le genre de conversation que j'aimerais avoir autour d'un verre de vin, vous parler de nos préoccupations en tant que législateurs et de la diligence raisonnable dont vous devez faire preuve.
Il y a même le fait qu'on vous a probablement renseigné sur chacun d'entre nous. Je suis un pasteur de l'Église unie. Depuis longtemps, nous abordons les questions relatives à investissement d'un point de vue moral. Je n'en parle pas toujours.
En fait, je pense que nous abordons la question du point de vue de l'investissement, et le risque que je veux que vous gériez pour les Canadiens est le risque d'un mauvais investissement en raison d'une crise géopolitique, d'une détérioration de l'environnement ou d'une violation des droits de la personne. Forcément, vous investissez pour une longue période. Je vais vivre longtemps et je veux que mes prestations de retraite ne s'arrêtent jamais. Je veux que l'argent de la Caisse ne cesse d'être versé à mon conjoint. Je veux que cela se produise. C'est d'un point de vue financier, et non d'un point de vue moral, que j'adopte cette attitude. Je ne crois pas que vous soyez dans le domaine de la morale. Je pense que vous devriez investir notre argent de façon claire.
Je voudrais en savoir un peu plus sur votre évaluation du risque. Quelles sont vos sources? Où allez-vous puiser l'information? Vous gérez à vous trois plus de mille milliards de dollars. Comment faites-vous ce travail? Plutôt que d'avoir une réponse législative, quelle est votre réponse concrète pour garder mes placements à long terme en sécurité et à l'abri de violations des droits de la personne?
Monsieur Leduc, la plupart de mon argent est chez vous, alors vous pouvez commencer.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur van Gelderen, ma question s'adresse à vous, puisque je n'ai pas eu l'occasion d'entendre votre réponse à ma dernière question.
Depuis une semaine ou deux, il y a eu beaucoup de pression sur le gouvernement Trudeau pour que le diplomate chinois soit expulsé, ce qui est arrivé aujourd'hui. J'entendais une entrevue à la radio, ce matin, qui disait que le gouvernement devait peser les intérêts économiques et politiques ainsi que d'autres choses avant de passer à l'acte. Il a pris sa décision aujourd'hui, mais vous a-t-il consultés?
Étant donné qu'il s'agit de fonds qui concernent les Canadiens, le gouvernement vous consulte-t-il et vous demande-t-il votre avis avant de prendre ce genre de décision?
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Si c'est arrivé, je n'y étais pas, mais je serais surpris que ce soit arrivé.
Vous savez, dans la construction de notre portefeuille, nous faisons nos évaluations sur la base d'objectifs de rendement à long terme. Nous essayons de voir comment les risques peuvent changer à long terme. Ainsi, lorsqu'il arrive des situations comme celle-ci, nous espérons avoir eu des discussions et fait des analyses géopolitiques qui nous permettent de voir comment le niveau de risque évoluera, pour ensuite adapter le portefeuille en conséquence. Notre façon de nous exposer à la Chine est davantage liée à des placements plus liquides. Dans certaines situations, nous nous demandons si nous pouvons en disposer.
Nous avons également mis un frein à certains de nos investissements privés pour refléter le fait que le contexte géopolitique était un peu plus risqué.
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Deux minutes et demie, très bien, merci, monsieur le président.
J'allais poser une question sur les dispositions législatives et j'y reviendrai peut-être, mais j'ai une autre question à vous poser, monsieur Leduc.
Le RPC a pour mandat d'investir ses actifs en vue d'obtenir un rendement maximal sans risque de perte indue, mais ce mandat ne va pas toujours de pair avec la protection des droits de la personne, de l'environnement et des Autochtones. Nous l'avons constaté à maintes reprises avec des entreprises canadiennes. Elles vont à l'étranger et n'agissent pas avec le même soin que nous attendons d'elles. Il est certain que ce n'est pas le même soin que nous attendons d'elles au Canada.
Comment cela fonctionne‑t‑il? Comment trouver un équilibre? Je suis convaincue que vous faites un excellent travail pour trouver cet équilibre, mais comment pouvons-nous nous assurer de cet équilibre au sein du secteur?
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Merci, messieurs, d'être venus.
Je vais poursuivre dans la même veine en ce qui concerne l'ESG.
Vous appliquez les critères d'ESG lorsque vous examinez vos différents placements. Comment vous assurez-vous que les placements dans lesquels vous mettez de l'argent font de même? Comment vous assurez-vous, au niveau suivant, lorsque vous avez des placements passifs ou même des placements actifs, qu'ils ont une stratégie appropriée en matière d'ESG?
Nous allons devoir être brefs, car j'ai beaucoup de questions à poser. Je commencerai par vous, monsieur Leduc.
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Il serait difficile de faire de la rétro-ingénierie.
Comme je l'ai dit, nous nous concentrons beaucoup sur le « comment » en Chine, donc ce n'est pas dans tous les secteurs. J'ai mentionné le secteur le plus important, celui de la consommation discrétionnaire, qui vise vraiment le marché de la consommation en Chine. Il s'agit d'un jeu démographique. Il s'agit de comprendre la taille du marché. Il s'agit de l'immobilier, c'est‑à‑dire des logements collectifs, et il s'agit de la logistique. La Chine est le plus grand exportateur au monde, et elle investit dans des choses qui aident à transporter des produits et des services dans le monde entier.
Ce sont les trois secteurs qui...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici avec nous aujourd'hui.
Je ne suis pas un expert en placements non plus, mais chaque fois que je regarde mon relevé, à la fin de l'année, j'aime voir que mes petits placements ont généré un petit profit.
Monsieur Leduc, vous avez dit que vous vérifiiez si les investisseurs respectaient les droits de la personne, entre autres. On en parle depuis le début.
Il y a quelques semaines, nous avons reçu un témoin acadien de ma région dont le nom m'était familier. C'était M. Carl Breau, directeur général de deux entreprises actives dans le domaine de l'électronique. Il disait ceci:
Dans l'ensemble, le milieu des affaires en Chine est très transparent. [...] La plupart des renseignements relatifs aux entreprises sont publics et facilement accessibles, notamment les documents juridiques, les structures de propriété, les conflits de travail [...] etc.
Êtes-vous d'accord sur cette affirmation, à savoir que les informations sur les entreprises en Chine sont facilement accessibles?
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C'est très variable. J'hésiterais à dire que les renseignements sont facilement accessibles. Cela dépend de ce dans quoi l'on investit.
Si vous êtes un investisseur direct, un investisseur actif, et que vous envisagez un actif réel, la situation est semblable à celle du Canada ou des États-Unis. Sur les marchés privés, les entreprises et les équipes de gestion ne sont pas soumises à des règles très rigides en matière de valeurs mobilières, ce qui nous permet de pénétrer dans l'entreprise et de passer beaucoup de temps avec l'équipe de gestion et, le cas échéant, le conseil d'administration, et d'obtenir des renseignements qui, autrement, ne seraient pas accessibles au public. Cela nous permet vraiment de calculer les rendements corrigés du risque.
En Chine, la situation pourrait être très semblable. Si nous achetons un actif réel, tel qu'un centre de logistique à proximité d'un port, notre capacité à entrer dans l'entreprise et à la comprendre par l'intermédiaire de nos partenaires, de nos experts locaux, constitue un avantage important pour l'efficacité des renseignements. En ce qui concerne les milliers de participations potentielles cotées en bourse sur le marché Chine-Asie, là encore, nous dépendons fortement des règles locales en matière de valeurs mobilières des marchés chinois. La commission chinoise de régulation des valeurs mobilières a des règles très importantes et sophistiquées en matière de divulgation.
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Oui, on en parle beaucoup. Les investisseurs veulent savoir que leur argent est investi de la bonne façon. Vous savez, rendement et critères ESG vont de pair. L'un n'exclut pas l'autre.
En fait, la politique d'investissement durable de la Caisse de dépôt et placement du Québec existe depuis plusieurs années, soit depuis 2017. Elle est basée sur le principe selon lequel les entreprises qui suivent des principes environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance procurent également un bon rendement à nos déposants.
Par conséquent, si M. et Mme Tout‑le‑Monde nous posaient la question, nous répondrions que cela va de pair. Les entreprises qui ont de bonnes pratiques devraient fournir un rendement supérieur.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus.
Monsieur Leduc, je vais me concentrer à nouveau sur vous parce que j'ai quelques questions intéressantes à vous poser.
Tout d'abord, avant de vous demander comment vous évaluez le risque par rapport aux droits de la personne, dans le budget de 2022, le gouvernement fédéral a déclaré qu'il irait de l'avant avec les exigences de divulgation des considérations environnementales, sociales et de gouvernance, ESG, y compris les risques liés au climat, pour les régimes de retraite réglementés par le gouvernement fédéral.
La ministre des Finances a‑t‑elle donné des précisions à ce sujet?
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C'est un très bon point.
Je dirais que nous sommes très engagés et très actifs. Nous participons aux marchés financiers. Les règles concernant le changement climatique et les droits de la personne ont une incidence sur la création de valeur des éléments constitutifs — les entreprises qui font partie des marchés de capitaux.
Nous ne sommes pas un investisseur passif. Nous sommes un investisseur actif, productif et engagé. Il s'agit d'avoir un horizon d'investisseur à long terme et de ne pas se concentrer sur les chiffres trimestriels ou même sur les chiffres annuels, mais de vraiment comprendre la nature des entreprises en tant que moteur de la création de valeur. La façon dont elles traitent leurs employés et leur collectivité est très importante. Nous dirions que le monde se porte beaucoup mieux avec des investisseurs comme nous, des investisseurs qui ont le pouvoir de forcer le changement. S'il n'y avait que des investisseurs passifs, des milliards de personnes qui possèdent de petites unités et n'agissent pas ensemble...
La présence d'investisseurs institutionnels dotés d'un tel pouvoir et d'une telle influence est très importante. Le fait que nous soyons des investisseurs actifs est également très important.
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... mais nous nous éloignons du sujet.
J'aimerais tout d'abord souhaiter la bienvenue à nos témoins qui se joignent à nous en ligne.
Nous accueillons Paula Glick, cofondatrice de Honeytree Investment Management Ltd. et Ari Van Assche, professeur titulaire à HEC Montréal.
De la British Columbia Investment Management Corporation, nous avons Jennifer Coulson, directrice générale principale et cheffe mondiale, ESG, et Daniel Garant, vice-président exécutif et chef de groupe, Marchés publics.
Pour le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, nous avons Stephen McLennan, directeur général exécutif, Gestion globale de la caisse.
Vous avez tous fait vos vérifications du son. Monsieur Garant, nous vous demanderons de parler un peu plus fort quand ce sera votre tour de prendre la parole ou de répondre à une question.
Nous essaierons de faire en sorte que tout le monde respecte le temps alloué aux questions et aux réponses afin de pouvoir répondre au plus grand nombre possible de questions et de réponses.
Vous avez tous votre Zoom installé, de sorte que l'interprétation est à votre disposition, si vous en avez besoin.
Sans plus attendre, je donne la parole à Paula Glick.
Vous pouvez prononcer une déclaration liminaire de cinq minutes ou moins, madame Glick. Allez‑y, je vous en prie.
Je crois que je vais me présenter. Je parle ici davantage à titre personnel qu'en tant que membre de ma société, même si je crois qu'il est utile de comprendre ce qui colore mon opinion, c'est‑à‑dire ma carrière d'investisseuse et chez Honeytree aujourd'hui.
J'ai passé les premières années de ma carrière d'investisseuse dans des postes qui m'ont permis d'acquérir une grande compréhension du secteur des investissements, travaillant dans le domaine du courtage et du marché des capitaux en tant que conseillère agréée, ainsi que négociatrice institutionnelle et de détail. J'ai travaillé dans le domaine de la gestion de l'actif, de la gestion de portefeuille et des opérations. C'était à la fin des années 1990.
Au début des années 2000, j'ai commencé à chercher quelque chose qui me stimulerait davantage. C'est à ce moment‑là que j'ai commencé à m'intéresser à l'ESG. À l'époque, j'avais postulé un emploi dans ce qui est aujourd'hui l'un des principaux fournisseurs de recherche en ESG, Sustainalytics, récemment racheté par Morningstar. J'y ai passé neuf ans, travaillant aux côtés de responsables des régimes de retraite, des fondations, des fonds de dotation et de la gestion de l'actif, les aidant à comprendre les avantages de l'ESG ainsi que la manière de l'intégrer ou d'en tenir compte dans leurs processus.
Je suis ensuite allée chez MSCI, que vous connaissez peut-être. J'ai passé cinq ans chez eux. L'entreprise était très active dans le développement de la partie ESG de ses activités, en conjonction avec le développement de ses indices passifs et de ses plateformes de gestion des risques. Ils cherchaient à étendre la portée de leurs indices, de concert avec divers investisseurs qui souhaitaient s'aligner sur l'ESG dans le contexte d'un indice passif.
Après avoir passé 14 ans dans ces deux grandes sociétés de recherche et d'analyse ESG, j'ai acquis une réelle compréhension de la manière dont les propriétaires et les gestionnaires d'actifs prennent en compte et intègrent l'ESG. Lorsque j'ai créé ma propre société de gestion d'actifs, Honeytree Investment Management, j'étais très consciente de certaines lacunes dans le domaine de l'ESG et je voulais créer quelque chose d'un peu différent.
Je suis également passée du monde passif au monde actif, ce qui n'est pas la bonne direction pour la plupart des pays. Notre approche est un peu différente de la façon dont je voyais les choses dans le passé.
Pour revenir en arrière, je dirais qu'il y a trois raisons principales pour lesquelles les investisseurs s'intéressent à l'ESG, et elles se recoupent souvent. Pour moi, la première est l'intention d'aligner ses valeurs, qu'il s'agisse de valeurs institutionnelles ou personnelles. Deuxièmement, l'intention de rendre le monde meilleur. Troisièmement, la performance financière. Comme je l'ai dit, elles se chevauchent souvent. Je mentionnerai une quatrième, à savoir lorsque le gouvernement intervient et que l'on est forcé de prendre en compte l'ESG, que l'on s'y intéresse ou non.
C'est dans le contexte de ces trois premières raisons que Honeytree a vu le jour. Notre approche concernant l'investissement se fonde sur l'opinion que le rendement à long terme est inextricablement lié à un impact direct et positif sur tout une gamme de parties prenantes. Cela inclut l'environnement, les employés, les chaînes d'approvisionnement, les clients et la société dans son ensemble.
C'est notre thèse sur la croissance responsable, qui repose sur l'idée que les entreprises gouvernées par les parties prenantes sont plus motivées, ont un impact plus positif et, en fin de compte, ont un meilleur rendement à long terme.
Dans le cadre de cette approche d'investissement et de cette thèse, nous adoptons une approche très sélective de la manière dont nous investissons, et il y a des secteurs que nous évitons. Nous recherchons également des seuils positifs que les entreprises peuvent atteindre, bien sûr du point de vue financier, mais aussi en tenant compte de considérations environnementales et sociales.
Je vais vous faciliter la tâche. Nous évitons les dictatures, donc...
:
Monsieur le président et chers membres du Comité, je suis heureux de participer à cette rencontre. Je vous remercie donc de votre invitation.
Je m'exprimerai ici en tant qu'universitaire et non en tant qu'investisseur.
[Traduction]
Ma déclaration liminaire s'inspire de mes recherches sur la responsabilité élargie de la chaîne d'approvisionnement, qui étudient les efforts déployés par les gouvernements et d'autres parties prenantes pour accroître la responsabilité des entreprises de premier plan en ce qui concerne l'inconduite au sein de leurs chaînes d'approvisionnement mondiales.
Le point central que je soulèverai est que pour mettre fin au travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, les entreprises canadiennes et chinoises doivent développer de nouvelles capacités organisationnelles raffinées qui leur font actuellement défaut. La création de ces capacités nécessite d'importants changements structurels qui ne doivent pas être ignorés dans les débats sur les politiques de responsabilité élargie de la chaîne d'approvisionnement. Cela influe sur nos débats concernant les investissements.
Le travail forcé reste un problème endémique dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Le Comité a déjà entendu des témoignages selon lesquels de grandes quantités de marchandises vendues sur les marchés canadiens sont fabriquées par une main-d'oeuvre forcée en Chine, notamment dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Vous avez également entendu des témoignages sur l'investissement de fonds de pension canadiens dans des entreprises chinoises qui figurent sur la liste noire des États-Unis pour leur complicité dans des violations des droits de la personne.
Conscient de ces préoccupations, le gouvernement canadien a suivi l'exemple de plusieurs autres pays occidentaux et mis en place des cadres juridiques destinés à encourager les entreprises à assumer la responsabilité de la lutte contre le travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, voire à les tenir juridiquement responsables des violations des droits de la personne.
Il s'agit notamment du projet de loi , qui a été adopté la semaine dernière. Il oblige les entreprises à rendre compte des politiques qu'elles mettent en oeuvre pour réduire les risques de travail forcé et de travail des enfants dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises canadiennes. D'autres projets de loi sont actuellement à l'étude pour obliger les entreprises à adopter un système de diligence raisonnable en matière de développement durable.
Le jeune âge de ces politiques de responsabilité élargie de la chaîne d'approvisionnement au Canada et ailleurs signifie que nous ne disposons encore que de peu de renseignements sur leur efficacité. D'après mes propres recherches sur les programmes de gouvernance privée, les politiques qui imposent aux entreprises canadiennes une responsabilité élevée en matière de chaîne d'approvisionnement les obligeront à apporter des changements structurels essentiels à leurs modèles de chaîne d'approvisionnement, changements qui sont coûteux et dont l'élaboration prend du temps.
La recherche universitaire sur les programmes volontaires de gouvernance privée montre qu'il est difficile pour des entreprises bien intentionnées d'éliminer les violations du droit du travail tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement mondiales. Dans les programmes de gouvernance privée, les entreprises chefs de file — les grandes entreprises — imposent généralement à leurs fournisseurs de premier rang des codes de conduite qui précisent les normes ESG auxquelles ils doivent adhérer et expliquent les sanctions imposées en cas de non-respect. Elles ont ensuite recours à l'audit social pour vérifier que les fournisseurs respectent ces normes et imposent des sanctions si des violations sont découvertes. Pour s'assurer que les normes se répercutent sur les fournisseurs de rang inférieur, les entreprises chefs de file exigent de leurs fournisseurs de premier rang qu'ils utilisent les mêmes mécanismes de gouvernance privée pour les fournisseurs de rang inférieur, et ainsi de suite.
Les faits montrent que les programmes de gouvernance privée fonctionnent relativement bien pour détecter et traiter les violations du droit du travail chez les fournisseurs de premier rang avec lesquels les entreprises chefs de file entretiennent des relations contractuelles de longue date. Toutefois, ils ne parviennent pas à apporter un réel changement chez les fournisseurs de rang inférieur avec lesquels les entreprises chefs de file n'ont pas de relations contractuelles directes; ces fournisseurs sont souvent difficiles à contrôler par les entreprises chefs de file et parfois même inconnus de ces dernières. C'est malheureusement à ces niveaux inférieurs des chaînes d'approvisionnement mondiales que se produisent la plupart des violations des droits de la personne.
La mise au point d'interventions de l'entreprise chef de file susceptibles de prévenir les violations du droit du travail chez les fournisseurs de rang inférieur est compliquée et n'est pas encore suffisamment étudiée. Toutefois, on sait qu'il faut que les entreprises chefs de file développent de nouvelles capacités qui leur permettent d'améliorer la transparence, la traçabilité, l'inclusion et, en fin de compte, le contrôle tout au long des chaînes d'approvisionnement mondiales. Il s'agit notamment de développer des capacités de cartographie de la chaîne d'approvisionnement afin de mieux savoir qui intervient dans leurs chaînes d'approvisionnement et quels sont les endroits où les violations du droit du travail sont les plus susceptibles de se produire. Cela comprend également la capacité d'aider les fournisseurs de premier rang à améliorer leur contrôle des conditions de travail chez leurs sous-traitants et d'agir en cas d'infraction.
Cela permet également d'établir de nouveaux partenariats avec des ONG et des concurrents afin de développer les meilleures pratiques en matière de détection et de lutte contre le travail forcé.
[Français]
Bonsoir, honorables membres du Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine.
Je m'appelle Daniel Garant, et je suis vice-président directeur et responsable mondial des marchés publics à la British Columbia Investment Management Corporation, ou BCI. Je suis accompagné de ma collègue, Jennifer Coulson, qui est directrice générale principale et responsable mondiale en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ou ESG.
Nous nous joignons à vous depuis les territoires traditionnels des peuples Lekwungen et des nations Songhees, Esquimalt et W̱SÁNEĆ, au sein desquels nous sommes heureux de travailler, de vivre et de nous divertir.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de nous présenter devant vous pour répondre à vos questions et pour vous expliquer comment BCI bâtit de façon responsable un avenir financier sûr pour ses clients. Nous vous remercions de votre patience pendant que nous recueillions les renseignements nécessaires pour présenter au Comité une image complète et transparente de notre industrie avant de confirmer notre comparution.
Nous sommes établis à Victoria, en Colombie-Britannique, et nous soutenons 32 clients du secteur public, dont 11 régimes de pension du secteur public, 3 fonds d'assurance et divers fonds spéciaux. La BCI est l'un des plus grands investisseurs institutionnels au Canada, gérant un portefeuille d'environ 215 milliards de dollars.
La BCI prend très au sérieux sa responsabilité de fiduciaire. Nous soutenons plus de 715 000 bénéficiaires de pensions et 2,5 millions de travailleurs de la Colombie-Britannique. Nous nous concentrons sur le long terme, en envisageant les 70 années à venir et au‑delà, pour essayer de maintenir ces valeurs pour nos clients. La BCI est fière de la responsabilité que démontre sa structure de gouvernance unique en tant qu'agent de la Couronne de la Colombie-Britannique, la majorité des membres de notre conseil d'administration étant des représentants de clients et notre seule action étant détenue par le ministre des Finances de la province.
[Français]
Mon rôle à la BCI consiste à gérer un portefeuille diversifié d'investissements mondiaux qui comprend des stratégies indicielles et de gestion active en matière de revenus fixes, d'actions, de produits dérivés, de devises et de stratégies de rendement absolu. Je suis impliqué dans la gestion d'investissements depuis plus de 30 ans et j'ai acquis une expérience en actifs publics et privés.
Ma collègue, Mme Coulson, a une vaste expérience professionnelle en investissements responsables sur le plan de l'environnement et de la gestion des ressources à la BCI en tant que responsable mondiale des ESG. Mme Coulson et son équipe de 16 experts en facteurs ESG veillent à ce que ceux-ci soient intégrés dans l'ensemble de l'organisation et dans nos processus d'investissement. Notre stratégie globale en facteurs ESG implique l'intégration des pratiques ESG dans les décisions d'investissement, l'influence d'un changement positif par l'engagement et les interventions auprès des autorités responsables, l'investissement dans des possibilités durables et le partage de connaissances pour éclairer la prise de décision.
[Traduction]
Nous allons au‑delà de nos obligations en matière de rapports et fournissons des états financiers vérifiés pour tous les bassins d'investissement, des renseignements sur les fondés de pouvoir pour toutes nos actions publiques et des rapports annuels qui sont publiés sur notre site Web. Nous pensons que la prise en compte des questions ESG permet aux investisseurs de mieux comprendre, gérer et atténuer les risques et de profiter des occasions associées aux investissements à long terme.
Dans le cadre de notre diligence raisonnable, nous n'investissons tout simplement pas tant qu'un examen complet des risques et des facteurs ESG n'a pas été effectué. Il n'y a pas d'exception.
[Français]
Afin d'aider le Comité dans son étude, nous avons déposé de manière proactive notre inventaire des investissements, disponible sur notre site Web, notre rapport annuel sur les facteurs ESG 2022 et nos lignes directrices pour le vote par procuration, qui décrivent les attentes des investisseurs. Ces documents sont des exemples de la transparence que nous offrons chaque année pour que les clients, les bénéficiaires et...
Je vous remercie de m'avoir invité ici ce soir. Nous attachons beaucoup d'importance au travail de votre comité.
Je ferai ma présentation en anglais, ma langue maternelle.
[Traduction]
Je vous suis reconnaissant d'avoir invité le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario à comparaître devant ce comité. Je vous remercie de m'offrir cette occasion aujourd'hui.
Je m'appelle Stephen McLennan. Je suis directeur général exécutif de la Gestion globale de la caisse. Je travaille au Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario depuis 20 ans. J'ai pour rôle de superviser le service de gestion globale de la caisse, qui coordonne notamment la répartition de l'actif du régime et la structuration des portefeuilles dans un ordre descendant.
Compte tenu de l'objet du Comité, j'aimerais profiter de ma déclaration liminaire pour présenter le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario et décrire la façon dont nous investissons et les domaines dans lesquels nous le faisons.
Le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario a été créé en 1990 en tant que régime de retraite indépendant. Il s'agit d'une société sans capital-actions régie par la Loi sur le régime de retraite des enseignants de l'Ontario. Le régime de retraite est parrainé conjointement par le gouvernement de l'Ontario et la direction de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'Ontario. Ensemble, ils veillent à ce que le régime soit toujours correctement financé.
Les membres professionnels de notre conseil d'administration sont nommés par nos deux promoteurs. Notre conseil supervise la gestion du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario. Les membres du conseil sont tenus d'agir indépendamment des promoteurs et de la direction du RREO, et ils doivent prendre des décisions dans l'intérêt de tous ses bénéficiaires. Les activités quotidiennes sont déléguées au personnel professionnel du RREO, qui est chargé d'investir l'actif et d'administrer les prestations. En tant que régime de retraite basé en Ontario, nous sommes réglementés par l'Autorité ontarienne de réglementation des services financiers.
Au 31 décembre 2022, notre actif net s'élevait à 247,2 milliards de dollars. Nous avons été entièrement financés pendant 10 années consécutives et disposons d'un excédent de 17,5 milliards de dollars. Depuis notre création, nous avons obtenu un rendement net de 9,5 % par an.
Nous sommes un investisseur à long terme dont l'horizon d'investissement se mesure en décennies. L'un des principes clés de notre approche en matière d'investissement est la diversification. Cela comprend la diversification par classes d'actifs, telles que les actions et la dette, ainsi que par régions, secteurs et horizons temporels. Cela nous permet de créer un portefeuille équilibré, conçu en fonction d'une résilience dans une variété d'environnements et de circonstances économiques différents.
Nous disposons ainsi d'un portefeuille mondial couvrant plusieurs classes d'actifs. À la fin de l'exercice 2022, nous avions des investissements dans plus de 50 pays, dont 85 % sur des marchés développés, comme l'Amérique du Nord et l'Europe. Les autres investissements sont réalisés dans des marchés en développement, principalement dans les régions Asie-Pacifique et Amérique latine. Au Canada, nous investissons dans des actifs d'un bout à l'autre du pays, dans des entreprises telles qu'Atlantic Aqua Farms dans l'Île-du-Prince-Édouard et Global Container Terminals en Colombie-Britannique.
Outre la diversification, un autre élément clé de notre approche en matière d'investissement est l'attention particulière que nous portons à la gestion des risques. Notre conseil d'administration, avec le soutien de l'équipe de direction, définit notre appétit pour le risque, qui à son tour guide les actions de gestion, y compris celles relatives aux paramètres de risque globaux, ainsi que la souscription de divers types de risques, y compris les expositions géographiques et par pays. Nous suivons et évaluons activement les développements géopolitiques, ce qui constitue un élément essentiel du processus d'investissement.
Dans le cadre de notre processus de souscription, nous effectuons diverses analyses de risques et d'occasions, analyses liées à l'ESG afin de nous assurer que les entreprises dans lesquelles nous investissons sont conçues dans une optique de durabilité et de réussite à long terme. Cette analyse est menée par le personnel interne avec l'aide ponctuelle de partenaires investisseurs et de consultants.
En ce qui concerne l'Asie, nous avons d'abord établi une présence sur le terrain en ouvrant un bureau à Hong Kong, ce qui nous a permis d'être sur place pour gérer les investissements dans la région. Depuis, nous avons ouvert des bureaux à Singapour et à Mumbai.
Aujourd'hui, bien que la Chine soit la deuxième économie mondiale et le deuxième partenaire commercial du Canada, elle ne représente qu'une proportion relativement faible des actifs, soit 2,3 % du fonds. Au cours des derniers mois, après avoir évalué l'évolution de l'environnement économique post-COVID, les récents changements réglementaires en Chine et la détérioration continue des relations entre les États-Unis et la Chine et entre le Canada et la Chine, nous avons réduit nos activités d'investissement en Chine et mis en pause d'autres investissements privés. Nous continuerons à gérer de manière responsable nos investissements existants dans le pays ainsi que dans d'autres pays de la région.
Je vous remercie de votre attention. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Garant, vous représentez la British Columbia Investment Management Corporation, ou BCI, qui investit au nom des principaux clients du secteur public en Colombie-Britannique, comme les enseignants, les employés des universités, les employés municipaux, etc. J'ai été frappé par le fait que vous ayez commencé votre déclaration par une reconnaissance des terres autochtones. Cela m'a frappé en raison de sa discordance avec le mépris total dont vos investissements font preuve à l'égard de la dignité et des droits des peuples autochtones du Turkestan oriental.
Selon un rapport de Hong Kong Watch, votre société a investi environ 35 millions de dollars dans Hikvision, par exemple. Hikvision est directement complice de la persécution et du génocide des Ouïghours. Hikvision a en effet développé une technologie de reconnaissance faciale ethnique avec des caméras qui identifient les Ouïghours et les soumettent à une persécution particulière.
Monsieur Garant, reconnaissez-vous vos investissements dans Hikvision? Que pensez-vous de ces décisions?
:
Mais, monsieur, un génocide est en cours. Le Parlement a reconnu à l'unanimité le génocide des Ouïghours, et les caméras Hikvision, qui déploient une technologie de reconnaissance faciale fondée sur la race, sont un instrument de cette répression.
Pensez-vous que les personnes pour lesquelles vous investissez — des enseignants, des employés d'université et des employés municipaux de Colombie-Britannique — estiment qu'il est acceptable que vous défendiez des investissements dans une entreprise complice d'un génocide en disant: « Eh bien, il faut diversifier le portefeuille. »?
Si vous investissiez en mon nom, j'accepterais un rendement légèrement inférieur en échange de la certitude que vous n'investissez pas dans des entreprises complices de génocides. Je ne crois pas que ce soit nécessairement le compromis à faire, mais je l'accepterais le cas échéant.
Croyez-vous que les personnes pour lesquelles vous investissez trouveraient cela acceptable?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici ce soir.
Monsieur Van Assche, dans un article de La Presse, intitulé « Du travail forcé dans votre t‑shirt? », qui portait sur la répression des Ouïghours en Chine, vous avez mentionné que « les entreprises sont prises entre l'arbre et l'écorce », que si elles ne dénoncent pas la situation au Xinjiang, elles ont une mauvaise image auprès des consommateurs occidentaux et que si elles le font, « elles ont des problèmes avec le gouvernement et le public chinois ». Dans le fond, vous avez dit qu'il est impossible pour les entreprises de faire montre d'une complète transparence.
Comment les fonds d'investissement, par exemple, peuvent-ils investir dans des entreprises, en toute connaissance de cause, alors qu'ils ne savent pas si celles-ci font travailler des enfants ou respectent les critères ESG, entre autres? Comment cela fonctionne-t-il?
:
Il était question d'entreprises comme Zara, UNIQLO et H&M.
Le côté positif, c'est que, aujourd'hui, nous portons davantage attention aux conséquences de nos gestes, pas seulement au sein de l'entreprise, mais aussi tout au long de la chaîne de valeur mondiale. Le recours au travail forcé n'est pas un problème que les entreprises peuvent régler rapidement. Beaucoup d'entreprises ne savent pas vraiment ce qui se passe plus loin dans la chaîne de valeur mondiale, mais ce n'est pas le cas de toutes les entreprises.
Une des conséquences, pour ce qui est des fonds de pension, c'est qu'il y a maintenant beaucoup plus de risques lorsque de telles situations surviennent. Ces risques sont des enjeux dont ils doivent rendre compte. Réduire ces risques, ce n'est pas facile.
Lors d'une précédente réunion, des témoins ont parlé de la diligence appropriée dont doivent faire preuve les entreprises dans lesquelles ils investissent. Or, souvent, ce ne sont pas ces entreprises qui ont recours au travail forcé, mais plutôt leurs fournisseurs et leurs sous-fournisseurs. Évidemment, ces derniers le font dans l'ombre. Si on veut régler le problème, nos entreprises doivent mieux comprendre ce qui se passe. Toutefois, c'est un objectif difficile à atteindre.
:
Je vous remercie de votre question.
Je pense que ce que fait déjà le gouvernement, c'est-à-dire inciter les entreprises et les investisseurs à faire preuve de diligence raisonnable, est une bonne chose. Cela donne de l'information. Cela incite aussi les entreprises à faire plus de travail à cet égard.
Naturellement, le gouvernement peut aussi prendre des initiatives. Un des problèmes auxquels est confronté le gouvernement canadien est que beaucoup de travail forcé est extraterritorial. Cela se fait dans des pays comme la Chine, mais aussi dans beaucoup d'autres pays.
Dès que nous commençons à fournir de l'information sur ce qui se passe dans des entreprises qui ne respectent pas les droits de la personne, nous sommes en train de diffuser de l'information. Cela pourrait être interprété comme une question politique, ce qui pourrait entraîner des représailles.
À mon avis, il serait donc probablement important de collaborer avec d'autres pays, comme les États‑Unis, pour développer cet aspect.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui. Ce que j'entends est tout à fait fascinant. Vos compétences sont très utiles. Je vous remercie.
Je reconnais que nous avons un système économique très complexe. Ces fonds sont d'une complexité extraordinaire. Beaucoup de variables entrent en ligne de compte dans les décisions.
Les témoins du premier groupe nous ont dit qu'en raison même de leur taille, ces fonds de placement peuvent changer l'orientation d'entreprises. Ils pourraient fonctionner ainsi.
Nous savons que les Canadiens veulent faire en sorte que leurs placements ne fructifient pas en profitant du travail forcé, de violations des droits de la personne, de la dégradation de l'environnement ou de torts causés aux peuples autochtones dans le monde entier. Cependant, nous avons vu à maintes reprises l'attrait des dollars. Nous savons qu'il y a énormément d'argent à faire sur le marché chinois en travaillant avec des entreprises chinoises. Souvent, l'appât du gain éclipse le désir de respecter les droits de la personne et l'environnement ou l'emporte sur ce désir.
Je commencerai par Mme Glick, puis je poserai cette question à M. Van Assche.
Les Canadiens devraient-ils s'inquiéter du fait que leurs régimes de retraite, leurs fonds de placement, utilisent le travail forcé, ou s'inquiéter au sujet d'autres violations des droits de la personne ou atteintes à l'environnement, et le gouvernement du Canada et, peut-être même, les gouvernements provinciaux devraient-ils renforcer les lois?
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Il est difficile de répondre à ces questions. Je ne sais pas si je peux y répondre directement.
Je dirai que ces problèmes intéressent les gens, mais pas tous. Beaucoup préfèrent fermer les yeux quand il s'agit de leurs placements. Il y a une déconnexion.
Pour revenir à ce que vous disiez, on note une préoccupation et un intérêt croissants pour ce qui est de veiller à... Certaines personnes attachent beaucoup d'importance à toute une série de questions ESG et elles cherchent à investir leur argent en conséquence.
Pour les personnes qui ne se sont pas renseignées sur ce dans quoi elles investissent ou qui ne sont pas au courant, il faut mieux les informer afin qu'elles soient plus à même de prendre des décisions à cet égard. Je pense vraiment que la transparence est essentielle.
Très rapidement, j'attirerai l'attention sur certains produits de placement. En particulier, depuis que la Russie — encore une autre dictature — a envahi l'Ukraine, nous voyons beaucoup d'argent placé dans des fonds indiciels qui n'investissent pas dans des pays comme celui‑ci.
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Est‑ce que cela intéresse les consommateurs? Certainement. Nous voyons avec l'émergence des placements ESG que les consommateurs et les investisseurs se préoccupent de plus en plus de ces types de problèmes. Je pense aussi que les fonds de pension, comme les différents témoins viennent de le dire, en tiennent aussi davantage compte. Évidemment, il reste beaucoup à faire.
Il est important de souligner, évidemment, qu'investir en Chine peut aussi être étroitement lié à la viabilité et que ces investissements peuvent dans une large mesure se cantonner à l'ESG. Beaucoup d'investissements qui se font en Chine peuvent également aider à régler les problèmes de développement. C'est donc certainement quelque chose à souligner aussi.
En ce qui concerne la législation, il me semble que la tendance qui se dessine va dans le bon sens. Je pense qu'il est bon de voir qu'au Canada, aux États-Unis et dans beaucoup de pays européens, on incite les entreprises à s'intéresser à ce qui se passe au‑delà de leurs murs, là où elles peuvent avoir une influence. C'est, à mon avis, une tendance positive.
Je crois que nous devons encore réfléchir un peu aux conséquences. Par exemple, si nous allons plus loin dans la responsabilisation des pays par rapport à ce qui se passe chez un fournisseur à trois pas, il sera très difficile pour les entreprises de s'adapter. Elles pourraient décider de réagir d'une façon qui n'est peut-être pas souhaitable.
Par exemple, souhaitons-nous que des entreprises décident de couper complètement leurs chaînes d'approvisionnement des pays les moins avancés, simplement parce qu'il est très difficile de savoir ce qui s'y passe? Ce n'est probablement pas ce que nous souhaiterions. Le Canada et d'autres pays ont un rôle important à jouer pour ce qui est de faire en sorte que les pays les moins avancés puissent être intégrés dans l'économie mondiale.
Nous devons réfléchir très soigneusement aux questions relatives aux coûts, aux mécanismes d'adaptation que des pays pourraient adopter, mais je crois que la tendance va dans le bon sens.
Vous avez deux entreprises dans le même secteur, dans le même pays, et l'une respecte l'ESG, tandis que l'autre pas. Quelle serait la différence si vous investissiez dans les deux, dans les conditions que vous proposeriez? Est‑ce que ce serait une prime d'investissement de 4 % ou 5 % pour l'entreprise qui respecte l'ESG par rapport à celle qui ne le respecte pas? Comment mettons-nous cette valeur sur le marché?
Par ailleurs, en ce qui concerne les investissements en Chine, de quel type de prime avez-vous besoin dans un investissement chinois par rapport à un investissement similaire au Canada?
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Nous parlons de pause parce que nous suspendons l'activité concernant les investissements directs futurs dans ce pays dans le cadre de notre portefeuille d'investissements privés.
Si nous avons décidé de cette pause, c'est parce que notre évaluation des risques en Chine a sensiblement évolué au cours des deux ou trois dernières années. Dans les relations entre les États-Unis et la Chine ou entre le Canada et la Chine, les nouvelles tendances économiques dans le monde de l'après-COVID, ainsi que certaines modifications à la réglementation intérieure chinoise sont autant d'éléments qui nous disent que le profil de risque a changé. Notre principal mandat, à vrai dire, est d'atteindre nos objectifs en matière de rendement corrigé du risque. Nous devons donc, à mesure que le risque augmente, évaluer l'ampleur de l'exposition que nous souhaitons avoir en Chine dans une perspective descendante. C'est ce qui nous a, en fait, amenés à décider de mettre sur pause cet ensemble particulier d'activités.
Je vais changer de sujet. J'essaie simplement de comprendre un peu la question des investissements directs et des fonds indiciels, de comprendre aussi comment les décisions d'investissement y sont prises et quel genre d'activité de lobbying est menée pour encourager les fonds indiciels à investir dans certains domaines.
Nous avons parlé plus tôt de la liste américaine des entités. Nous avons parlé des entreprises qui pouvaient se trouver sur cette liste aux États-Unis. Il peut s'agir de Mme Glick à qui je veux parler en raison de ces antécédents.
Comment les fonds indiciels prennent-ils leurs décisions? Quel est le rôle du lobbying éventuel? Comment obtient‑on de la transparence en ce qui concerne les investissements indirects, notamment dans les fonds indiciels, qui peuvent ensuite se retrouver dans les fonds de pension ou dans d'autres grands actifs publics?
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Je vous remercie de la question.
Cela dépend de quelle industrie il s'agit. Je pense que, pour beaucoup d'entre elles, il n'y a pas autant de différences qu'avant. Par contre, on commence à voir que des industries stratégiques s'interrogent davantage sur le rôle de la Chine quant à la résilience de notre économie, notamment. De plus, la Chine fait un peu la même chose. Nous savons maintenant qu'il est très difficile pour des entreprises de dire qu'elles feront des affaires aussi bien en Occident qu'en Chine. De plus en plus, ces entreprises doivent faire un choix.
Certaines politiques, dont celles de la CHIPS and Science Act américaine, indiquent même que les entreprises doivent choisir. Si elles décident de recevoir des subventions du gouvernement américain, elles ne peuvent pas, pendant 10 ans, faire des transactions qui pourraient aider le secteur des semiconducteurs en Chine. Je suis tout à fait d'accord que la réalité a changé dans les industries stratégiques et qu'elle est devenue beaucoup plus complexe.
J'aimerais cependant souligner encore une fois que, dans beaucoup d'autres industries appartenant au marché de la consommation, je ne pense pas qu'il y ait autant de différence.
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Je vous remercie, monsieur le président. Mon temps va passer vite aussi, j'en suis certaine.
Je poserai ces deux questions à M. Garant et à M. McLennan.
Aujourd'hui, à la Chambre, où nous nous penchons sur la désinformation chinoise dans nos élections, nous avons entre autres parlé du besoin de lumière et de transparence.
Je vais revenir un peu sur ce dont M. Hoback a fait part au Comité. J'ai parcouru quelques-uns des sites Web sur lesquels nous sommes censés pouvoir trouver très facilement cette information, et c'est à un très haut niveau. Ce n'est pas à un niveau inférieur où il est possible de voir différents investissements.
Comment peut‑on améliorer la situation de sorte que les investisseurs connaissent cette information et est‑ce que cela serait à l'avantage des fonds? Il me semble que cela représente un peu plus de travail pour vous, si ceux qui investissent chez vous ou si les fonds que vous gérez n'ont pas l'information. Cela vous donne un peu plus de couverture, par exemple, monsieur Garant, quand vous investissez dans quelque chose qui peut se révéler être fort déplorable, comme le travail forcé des Ouïghours dans la région du Xinjiang.
Comment cela fonctionne‑t‑il du point de vue de la transparence? Comment pouvons-nous la renforcer? Est‑ce que c'est quelque chose que le secteur ferait de lui-même ou est‑ce que c'est quelque chose que le gouvernement devra certainement imposer au secteur?
Monsieur McLennan, peut-être que je peux commencer par vous.
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Madame McPherson, votre temps de parole est écoulé.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence ce soir. Il est un peu plus tard pour certains que pour d'autres. Sur la côte Ouest, je suppose, il est presque l'heure de passer à table, mais nous vous remercions infiniment de votre attention et de l'information que vous nous avez transmise.
Nous allons nous interrompre quelques instants pour passer à huis clos.
Nous suspendons donc la séance pour quelques instants.
[La séance se poursuit à huis clos.]