J'espère que vous nous pardonnerez ce retard. Il y avait des votes à la Chambre des communes et il faut un peu de temps pour revenir ici.
Le comité poursuit son examen de la politique agricole Cultivons l'avenir. J'aimerais souhaiter la bienvenue aux fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Nous accueillons aujourd'hui Andrew Marsland, sous-ministre adjoint à la direction générale des politiques stratégiques. Danny Foster, un habitué de nos séances, est directeur général, Développement des programmes pour la gestion des risques de l'entreprise. Krista Mountjoy, que nous avons déjà rencontrée à plusieurs reprises, est sous-ministre adjointe à la direction générale des services à l'industrie et au marché. Nous accueillons aussi Marc Fortin, sous-ministre adjoint à la direction générale de la recherche. Bienvenue à vous tous et nous espérons que vous pourrez répondre à nos questions.
Andrew, je crois savoir que vous allez présenter l'exposé liminaire qui, je l'espère, durera moins de dix minutes.
Monsieur le président, j'aimerais d'abord remercier le comité d'avoir été souple quand nous avons discuté de la date de notre comparution. Je sais que vous auriez préféré que nous venions la semaine dernière mais nous rencontrions nos collègues provinciaux à Montréal. Nous vous remercions donc de votre souplesse.
[Français]
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous donner une mise à jour sur l'élaboration de Cultivons l'avenir. Comme vous le savez, le Cadre stratégique pour l'agriculture prendra fin le 31 mars 2008. En juin dernier, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont conclu une entente de principe sur Cultivons l'avenir, le nouveau cadre stratégique pour le secteur.
Cultivons l'avenir établit trois résultats stratégiques qui serviront d'assise à l'élaboration de politiques et de programmes, conformément au nouveau cadre. Ces résultats stratégiques sont : un secteur compétitif et innovateur; un secteur qui contribue aux priorités de la société; et un secteur qui gère les risques de façon proactive. Les ministres se sont engagés à établir des politiques et des programmes conformément à ce cadre, lequel assure une souplesse provinciale et territoriale tout en garantissant l'atteinte des objectifs nationaux.
Concernant la situation actuelle, le gouvernements fédéral, les provinces et les territoires ont réalisé des progrès importants pour ce qui est de l'évolution du nouveau cadre Cultivons l'avenir. Récemment, les ministres ont conclu une entente sur une nouvelle série de programmes de gestion des risques de l'entreprise, ou GRE. Elle comporte ce qui suit : premièrement, Agri-investissement, soit des comptes d'épargne offrant aux producteurs une protection contre les légères baisses de marge; deuxièmement, Agri-stabilité, un programme amélioré fondé sur la marge qui offre un soutien aux producteurs lorsqu'ils subissent une perte de revenus plus importante; troisièmement, Agri-protection, une assurance-protection et autres éléments d'assurance, et finalement, Agri-relance, un cadre d'aide en cas de catastrophe.
La nouvelle série s'appuie sur l'engagement du gouvernement fédéral à remplacer le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole par de nouveaux programmes plus souples, prévisibles et négociables en banque pour les agriculteurs.
Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux se sont engagés à assurer une transition sans heurt entre l'actuel CSA et Cultivons l'avenir. Les ministres ont convenu de mettre en oeuvre la nouvelle série de programmes de GRE d'ici le 1er avril 2008. Les ministres ont également convenu d'obtenir les autorisations nécessaires pour couvrir une période de transition pouvant aller jusqu'à une année supplémentaire se terminant le 1er avril 2009 pour les programmes non liés à la GRE.
Pendant ce temps, les programmes de CSA en cours se poursuivront jusqu'à ce que les nouveaux programmes soient établis.
[Traduction]
S'agissant de l'élaboration de politiques et de programmes pour la gestion des risques autres que les risques d'entreprise, le cadre prend appui sur le CSA et l'améliore. Il est davantage axé sur les résultats que le CSA. Il favorisera la rentabilité grâce à la conquête de nouveaux débouchés. Il met davantage l'accent sur la science et l'innovation.
Cultivons l'avenir se distinguera par ailleurs du CSA sur le plan de l'intégration des programmes. Nous comptons mettre un accent accru sur les services axés sur les clients avec des choix plus nombreux pour les agriculteurs et une prestation de services davantage rationalisée. Par ailleurs, la souplesse des programmes sera soutenue, dans la mesure du possible, afin de permettre aux provinces de répondre aux besoins régionaux tout en atteignant les buts nationaux communs.
Les consultations ont, bien entendu, fait partie intégrante de l'élaboration de Cultivons l'avenir. On a tenu de vastes consultations à partir de l'automne 2006 jusqu'au printemps 2007 afin de donner de l'information sur l'élaboration de Cultivons l'avenir. Cela comportait des séances particulières sur le renouveau, le développement des marchés et le commerce, la salubrité et la qualité des aliments, l'environnement, la science et l'innovation ainsi que la gestion des risques de l'entreprise.
Nous avons aussi organisé en mai une réunion nationale très inclusive des producteurs et des autres intervenants. Le message clef ressortant de ces consultations était qu'il fallait de nouvelles orientations pour améliorer et soutenir la prospérité du secteur canadien de l'agriculture. Le Canada doit miser sur ses forces, à savoir les compétences et les connaissances de ses citoyens, la capacité importante de recherche et de développement ainsi que la solidité des systèmes de production et des systèmes de réglementation modernes.
L'élaboration de Cultivons l'avenir est aussi fondée sur le travail des autres, y compris sur celui de votre comité. Par exemple, en réponse au rapport de juin du comité, le gouvernement a fait remarquer que bon nombre de ses recommandations correspondaient à sa façon de voir les choses. Par exemple, le gouvernement sait fort bien que la production primaire revêt une importance critique pour le secteur dans son ensemble et il reconnaît l'importance de la santé des animaux. Le gouvernement reconnaît par ailleurs que le renforcement de la capacité de soutien de la recherche et de l'innovation dans le secteur est une priorité. La bioéconomie est une priorité nouvelle tant du ministère que du gouvernement.
En ce qui a trait aux directives précises sur les politiques et les programmes liées à la compétitivité et à l'innovation, eh bien les dépenses consacrées à la science et à l'innovation étaient relativement modestes en vertu du CSA. Cultivons l'avenir mettra l'accent sur l'innovation comme élément crucial de la compétitivité à long terme et de la rentabilité du secteur, et des ressources plus importantes seront consacrées à ce secteur.
S'agissant de la réglementation, si le CSA a permis de réaliser quelques progrès sur les questions de réglementation intéressant le secteur, nous cherchons des façons de supprimer les obstacles réglementaires de façon à promouvoir l'innovation et à faire en sorte que les agriculteurs aient accès à de nouveaux intrants et à des technologies novatrices, sans que ne soit mise en péril la santé des Canadiens ou la sécurité de l'environnement.
Dans le cadre des consultations, les participants ont dit qu'il fallait assurer au secteur agricole un meilleur accès aux renseignements commerciaux et l'aider à obtenir un meilleur accès aux marchés. Nous cherchons des façons de continuer de soutenir la conquête de nouveaux marchés tout en continuant à défendre les intérêts commerciaux du Canada à l'étranger.
Pour ce qui est de la rubrique « un secteur qui contribue aux priorités de la société », on nous a dit dans le cadre des consultations qu'il fallait contribuer aux priorités de la société en faveur des aliments salubres, de l'environnement durable, de la santé et du mieux-être. Nous travaillons avec les provinces afin de trouver le moyen d'aider les agriculteurs à continuer de se conformer aux normes très exigeantes de la société en ce qui a trait à la bonne gestion de l'environnement tout en leur permettant de le faire sans sacrifier leur rentabilité et leur compétitivité.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux cherchent des façons d'aider le secteur à répondre aux attentes de la société en ce qui a trait à la salubrité des aliments, particulièrement par la mise au point et l'attestation de systèmes de vérification de la salubrité des aliments à la ferme.
Le CSA mettait l'accent sur la gestion après le fait des risques de l'entreprise et mettait peut-être un peu moins l'accent sur l'atténuation des risques en amont. Dans Cultivons l'avenir, nous proposons une nouvelle approche d'atténuation des risques qui est plus complète et qui aidera le secteur à prévenir les risques.
Quant à ce que réserve l'avenir, monsieur le président, nous consulterons les intervenants en vue de l'élaboration de politiques et de programmes non liés à la gestion des risques de l'entreprise. En novembre, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont indiqué que les intervenants sur le terrain seraient invités à faire part de leurs observations dans le cadre de consultations provinciales et territoriales qui seront par des consultations nationales au début de l'an prochain. Cette prochaine ronde de consultations se déroulera rapidement puisque nous devons avoir un accord sur les programmes liés à la gestion des risques de l'entreprise avant mars 2008.
J'aimerais vous remercier de m'avoir permis de vous livrer ces quelques observations. Nous répondrons volontiers aux questions du comité.
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Merci, monsieur le président, et merci aussi à nos témoins du ministère.
Andrew, vous avez parlé longuement du nouveau programme de gestion des risques de l'entreprise et vous avez dit espérer qu'il entrera en vigueur le 1er avril 2008. La réalité c'est que si les agriculteurs ne reçoivent pas une aide financière, particulièrement dans le secteur de l'élevage porcin, et dans une certaine mesure dans le secteur du boeuf, il y aura beaucoup d'agriculteurs qui ne seront plus là pour en profiter le 1er avril.
Je ne sais pas, mais je suis convaincu que les députés ministériels doivent eux aussi recevoir des courriels, des lettres, des appels téléphoniques tous les jours de gens dans le secteur porcin qui sont au bord de la faillite. Dans ma seule circonscription, neuf producteurs ont dû déclarer forfait; cela représente 130 000 porcs sur une base annuelle. Il s'agit d'agriculteurs qui exploitent la même entreprise depuis trois, quatre, cinq, voire six générations et certains ont été récompensés dans le passé pour leur excellence. Ces gens font faillite en raison de la crise actuelle. Ce qui m'inquiète c'est que nous sommes là à deviser pendant que Rome brûle, pour ainsi dire, dans ces deux secteurs de production.
Aujourd'hui, pendant la période des questions à la Chambre, le secrétaire d'État à l'agriculture a dit que les secteurs du boeuf et du porc allaient recevoir de l'aide. J'aimerais poser deux questions à cet égard. Quand les fonds seront-ils versés? En vertu de quel programme l'aide sera-t-elle accordée? Pour l'amour du ciel, ne me dites pas qu'il s'agit des mêmes 600 millions de dollars qui ont déjà été annoncés trois fois.
Deuxièmement, ce programme dont vous nous parlez aujourd'hui résulte-t-il de l'annonce faite par le premier ministre le 6 avril 2006 où il a promis une aide axée sur les coûts de production? Ce programme dont nous parlons aujourd'hui permettra-t-il en réalité de couvrir les coûts de production, oui ou non? Qu'en est-il de l'aide pour les producteurs de boeuf et de porc dont a parlé le secrétaire parlementaire? Dans le cadre de quel programme cette aide sera-t-elle accordée et quand le sera-t-elle?
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Je vous remercie de votre question.
Je vais commencer à répondre, et Danny pourra rajouter des renseignements supplémentaires.
Le 17 novembre, les ministres fédéral et provinciaux se sont réunis à Toronto et ont élaboré un plan d'action pour apporter une solution à la situation extrêmement difficile que vivent les industries du porc et du boeuf. Ils ont énuméré plusieurs principes qui serviront de balises dans l'approche, y compris une approche coordonnée nationale, conforme à nos obligations commerciales et qui, entre autres, appuie une durabilité à long terme.
Depuis, nous avons poursuivi les discussions avec le secteur de l'élevage au niveau provincial et fédéral. Nous avons rencontré des représentants de l'industrie à Montréal il y a deux semaines, et encore cette semaine, nous nous sommes réunis à Montréal avec les sous-ministres fédéraux et provinciaux.
Les ministres ont élaboré une approche qui, dans un premier temps, visait à accélérer l'accès aux fonds prévus par les programmes existants. Des sommes considérables sont disponibles en vertu de ces programmes, mais nous reconnaissons le besoin d'un accès rapide pour les producteurs. Nous cherchons également à cerner les lacunes dans les programmes ainsi que les façons de combler ces lacunes.
Nous travaillons de pair avec l'industrie. Je ne peux pas vous préciser quelle sera la réponse, mais nous allons de l'avant dans le cadre des programmes existants et nous cherchons où sont les lacunes.
Le problème, tel que nous l'a été décrit l'industrie, est un problème de liquidité — une liquidité immédiate. L'industrie ne nous a pas demandé des programmes ponctuels. Elle veut que nous répondions au problème de liquidité dans le cadre des programmes existants ou par d'autres moyens qu'elle a proposés.
L'industrie revendique également une approche à long terme qui viserait des problèmes réglementaires. Ceux-ci font l'objet d'un examen par un groupe de travail fédéral-sectoriel. Il s'agit d'une question fort complexe. Bon nombre d'intervenants ont remarqué que le secteur de l'élevage est confronté à une situation très difficile, à un concours de circonstances. Il y a, évidemment, l'effet du dollar, mais également les pressions résultant de la hausse du prix du fourrage ainsi que d'autres problèmes, et la nature cyclique de l'industrie et notre positionnement dans ce cycle.
Danny, voudrais-tu ajouter quelque chose?
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La réponse précise à votre question c'est que nous n'avons pas recueilli ces données comparatives pour une période de cinq ans, que nous n'avons pas établi le profil des agriculteurs selon la taille de leur exploitation, mais nous avons tenté de déterminer quels avantages les agriculteurs obtiendront des nouveaux programmes de gestion des risques de l'entreprise. Par exemple, en ce qui concerne la situation dans le secteur porcin, le programme Agri-stabilité permettra d'apporter une aide considérable au secteur et je crois que les intervenants du secteur vous diraient la même chose.
D'ailleurs, nous avons déjà commencé à envoyer des avances ciblées dans le cadre du programme Agri-stabilité aux producteurs comme l'avaient réclamé les provinces. Je peux vous dire que le montant de l'aide offerte dans le cadre de ce programme est considérable pour le secteur porcin.
Par ailleurs, quand les ministres provinciaux avaliseront le nouveau programme Agri-investissement, ce qui devrait se faire d'ici deux semaines, nous serons alors en mesure de lancer le fonds de démarrage de 600 millions de dollars et les producteurs pourront obtenir les fonds dès le début de la nouvelle année — et pas uniquement les éleveurs de bétail même si c'est d'eux que nous parlons ici aujourd'hui — après quoi les producteurs pourront se prévaloir du programme Agri-investissement quand ils auront arrêté leurs renseignements fiscaux pour 2007.
Le programme Agri-stabilité lui est déjà opérationnel. Les producteurs peuvent déjà obtenir des paiements provisoires dans le cadre de ce programme ainsi que des avances ciblées, un nouvel outil dont ils peuvent se prévaloir déjà dans un certain nombre de provinces. Ces paiements sont déjà effectués en Alberta. Les producteurs du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ont déjà reçu leur lettre. La Saskatchewan et la Colombie-Britannique envisagent d'accepter un mécanisme semblable. Au Québec, l'ASRA a assuré la distribution de la plupart des paiements tandis que pour l'heure, l'Ontario fait la promotion d'un mécanisme de paiement provisoire plutôt que celui des avances ciblées. Il s'agit d'une aide réelle versée aux producteurs.
Il existe un autre programme qui aide les producteurs qui ont des problèmes de liquidité. Il s'agit du programme de paiement anticipé dont vous savez que nous en avons récemment élargi la portée de façon à inclure le bétail, c'est-à-dire les porcs et le bétail. Les producteurs d'un certain nombre de provinces peuvent se prévaloir de ce programme-là. Dans d'autres provinces — trois ou quatre en ce qui concerne les porcs — nous continuons de négocier avec les organisations provinciales le choix d'un mécanisme pour la distribution de l'aide.
Ces programmes sont opérationnels et comme je l'ai déjà dit, quand les ententes relatives à l'Agri-investissement auront été signées, nous pourrons commencer à acheminer l'aide par le biais du fonds de démarrage de 600 millions de dollars.
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Merci, monsieur le président.
On m'a conseillé de vous poser les questions suivantes. Je connais assez bien le domaine de l'agriculture et je vais poursuivre dans le même sens que mon collègue Wayne.
Plusieurs témoins qui ont comparu devant le comité permanent affirment que les fonctionnaires les maintiennent dans le noir quant aux détails du fonctionnement des nouveaux programmes. Pourriez-vous fournir au comité, avant la fin du mois de décembre, les détails disponibles sur le fonctionnement des programmes?
Les programmes vont entrer en vigueur en janvier 2008 ou peut-être en avril, mais personne n'est au courant. Ça n'a pas de sens. Comme on l'a dit plus tôt, il ne s'agit pas d'un employeur contre un employé mais d'un gouvernement face à des producteurs qui sont dans la misère. Comment se fait-il que rien n'ait été annoncé? Je ne sais pas qui va répondre, mais je vous pose la question.
Vous vous êtes rencontrés le 17 novembre dernier pour accélérer les choses. L'industrie ne vous a rien demandé. Si vous attendez que tout le monde se manifeste pour faire quelque chose, tous les producteurs vont faire faillite, et plus rien ne va se faire. Est-ce ce que le gouvernement veut? Je ne le sais pas. On peut bien parler de sommes de 600 millions de dollars, de ceci et de cela, mais il faudrait que des choses se fassent maintenant.
L'an passé, j'ai demandé aux fonctionnaires du ministère de l'Agriculture quelle était la vision du gouvernement. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu de réponse. Je pense que dans le domaine de l'agriculture, il doit s'agir d'une vision à long terme, comme dans n'importe quel autre secteur. Le secteur primaire est essentiel. Si notre agriculture va mal, tout ira mal au pays; c'est sûr et certain.
J'aimerais obtenir une réponse à ce sujet.
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Bien entendu. Les trois principaux programmes de gestion des risques de l'entreprise qui relèvent du CSA et qui s'appliquent au niveau de l'entreprise agricole concernaient la planification agro-environnementale et le volet pratique de gestion exemplaire de l'environnement, et il s'agissait essentiellement de faire en sorte que les producteurs agricoles fassent leur planification en tenant compte des risques environnementaux associés à leurs activités, pour ensuite les aider à palier cela grâce à des pratiques de gestion exemplaires.
Ces programmes ont véritablement commencé à démarrer avec le CSA, et ils ont été sollicités beaucoup plus que ce que nous avions prévu. Je pense que d'après les derniers chiffres, il y a actuellement environ 70 000 entreprises agricoles environnementales, et, au fur et à mesure de nos consultations, nous avons bien compris que le secteur voulait que ces programmes se poursuivent — quitte à les ajuster si nécessaire, mais qu'ils se poursuivent néanmoins. Ce que nous cherchons maintenant, c'est à insérer ces programmes en un genre d'approche intégrée, qui nous permettrait de faire la planification agricole environnementale, de nous occuper de la salubrité des aliments et d'assurer la programmation de la gestion d'entreprise en mode renouvellement dans le cadre d'une série de programmes, de manière à pouvoir attaquer le problème, au lieu d'envoyer cinq ou six personnes chacune de leur côté dans chaque entreprise agricole pour mettre en place une série de programmes différents, n'avoir plus qu'une seule approche qui permet de voir le tableau d'ensemble pour ensuite planifier sur plusieurs années pour déterminer comment mettre en oeuvre les pratiques exemplaires de ce genre.
Comme je l'ai déjà dit, la planification agricole environnementale a été une assez belle réussite, et nous avons constaté, en en parlant aux producteurs agricoles, que ceux-ci voulaient vraiment que cela se poursuive. La plupart, sinon la totalité des provinces, partagent le même intérêt, de sorte que nous allons voir à poursuivre dans le même sens.
Pour ce qui est de la salubrité des aliments, nous avons beaucoup mis l'accent sur la mise en place, produit par produit, de systèmes reconnus pour assurer cette salubrité alimentaire. Il y a déjà environ 16 groupes de produits sur 19 pour lesquels ces systèmes sont désormais pratiquement reconnus, le travail en question étant piloté pour l'essentiel par les producteurs. Je pense que les discussions, à mesure que Cultivons l'avenir va de l'avant, porteront surtout sur la façon de mettre ces systèmes en oeuvre en tenant compte de ce que le marché exige des producteurs afin d'arriver à mettre en place des systèmes du type HACCP.
Dans un deuxième temps, en ce qui concerne les pratiques de gestion d'entreprise, nous avons multiplié les discussions et les consultations pour déterminer la meilleure façon d'offrir ces genres de services aux producteurs.
En somme, voilà les trois types de programmes que nous vendons et le grand axe des discussions actuellement en cours.
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Merci beaucoup de votre présence ici aujourd'hui.
Avant tout, je voudrais présenter des excuses à mes collègues, vu qu'il m'a fallu trois jours pour venir de chez moi à ici.
Je suis heureux de votre présence ici aujourd'hui, vu que le premier thème que je souhaite aborder est celui de la participation des producteurs et de ses répercussions pour les producteurs.
Parlons d'abord des biocarburants. Ce que je me demande, c'est s'il y a des mesures incitatives à la participation des producteurs dans la nouvelle stratégie ou si une bonne part des subventions va à des multinationales qui pourront ainsi lancer des installations et fournir un débouché pour les céréales. Je me demande si c'est un point qui a fait l'objet d'une attention suffisante.
Plus j'effectue de recherches, plus j'ai conscience des préoccupations liées à l'idée même de la production d'éthanol à partir de maïs ou à partir de sucre, vu les intrants et les extrants, l'énergie et la production de gaz à effet de serre. Nous savons toutefois que c'est une façon d'aider les agriculteurs. Nous le savons et nous constatons un début d'amélioration.
Je me demande quelle est la stratégie à long terme, surtout du point de vue d'un agriculteur, si l'idée est d'avoir une stratégie sûre pour l'environnement en ce qui concerne les biocarburants. Nous adoptons progressivement les éléments du Cadre stratégique pour l'agriculture et je constate qu'il a été élargi pour inclure maintenant l'industrie agroalimentaire. Quelle est la place du producteur primaire dans tout cela? Le mot «industrie » revient souvent. J'espère que ce n'est pas aux dépens du producteur primaire.
Voici ma dernière question. Depuis quelques mois, je suis plongé dans la question d'ensemble de la sécurité alimentaire: une conférence à Nelson, dans mon district; la conférence du Syndicat national des cultivateurs; et une réunion, jeudi dernier, un dîner parrainé par la Fédération de l'agriculture de l'Ontario et d'autres.
La question qui revient systématiquement est celle du futur de l'alimentation et de la sécurité alimentaire, au vu des études réalisées — nous l'avons d'ailleurs mentionné dans notre rapport, comme dernière recommandation. Toutefois, la question de nos obligations commerciales revient toujours. C'est pourquoi je me demande si nous pouvons véritablement avoir une stratégie de la sécurité alimentaire au Canada, en respectant ces obligations commerciales; si nous pouvons promouvoir l'achat local et le producteur primaire, sans être acculés par l'ALENA ou l'OMC; il semble que nous butions toujours sur ce problème.
Voici donc ma question: comment pouvons-nous assurer notre sécurité alimentaire nationale, respecter nos obligations commerciales et veiller à ce que le producteur primaire profite de cela?
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Merci de votre question, qui évoque toute une série de problèmes dont nous pourrions sans doute discuter longuement.
Mais je vais être bref et commencer par les biocarburants et la participation des producteurs. Selon moi, les biocarburants et les bioproduits sont un domaine où il y a d'excellentes occasions à saisir pour les producteurs. On le constate déjà.
Le gouvernement a annoncé un ou deux programmes visant à aider les producteurs dans cette voie. Le Programme d'innovation en matière de bioproduits agricoles, doté de 20 millions de dollars pour aider les agriculteurs à effectuer des études de rentabilité et de faisabilité au regard de leur participation; et l'Initiative pour un investissement écoagricole dans les biocarburants, avec 200 millions de dollars de fonds de contrepartie pour la participation des producteurs à la création d'usines de biocarburants.
Il existe donc des programmes visant à aider les agriculteurs à participer non seulement à la culture de la matière première mais à sa transformation en carburants. C'est un volet de la stratégie d'ensemble pour les biocarburants annoncée. Elle comporte d'autres éléments, mais je ne m'y attarderai pas, vu le peu de temps dont nous disposons.
Pour ce qui est des bioproduits, je laisserai M. Fortin vous en parler dans un moment.
Parlons maintenant de la sécurité alimentaire. Lors des consultations pour Cultivons l'avenir, nous avons constaté un vif intérêt dans le développement du marché canadien et sa reconnaissance. Nous exportons environ 43 p. 100 de ce que nous produisons, plus ou moins selon la façon dont on compte. Autrement dit, dans de nombreux secteurs de l'agriculture, le marché à l'exportation, le marché international, est essentiel pour la réussite. Mais il existe des occasions à saisir au Canada et c'est un fait que des consultations ont mis en lumière.
Le Cadre stratégique pour l'agriculture comporte une initiative de promotion de l'image de marque Canada, visant à comprendre notre clientèle internationale — ce qu'elle aime au Canada, ce qui est important à ses yeux — et à lui prouver que nous sommes dans le peloton de tête, voire en tête du peloton, dans les domaines de la salubrité des aliments, de leur qualité, de leur production dans le souci de l'environnement, etc.
Bon nombre de ces messages trouve une oreille attentive dans le marché canadien et, comment on l'a souligné durant les consultations, nos producteurs devraient profiter de l'occasion pour s'assurer une plus grande part du marché canadien. Ceci étant, il n'y aurait pas nécessairement contradiction avec nos obligations commerciales. Le problème surgit uniquement quand nous mettons en place des barrières que nous interdisent les diverses ententes que nous avons signées.
Les bioproduits, à présent. Peut-être M. Fortin voudrait-il parler de l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais enchaîner sur la question que vous a posée M. Easter. Comme lui et comme tous les autres membres du comité, je suppose, comme sans doute tous les députés, je reçois des messages électroniques des producteurs de boeuf et de porc. Je crois que tous ceux qui existent dans ma circonscriptions mi-urbaine mi-rurale sont entrés en contact avec moi. Sans vouloir vous froisser, M. Marsland, ce sont des gens qui veulent des solutions immédiates et concrètes. La discussion se poursuit, fort bien. L'industrie participe, parfait. Un plan d'action a été établi, j'en suis fort aise. N'empêche que tout cela semble repousser à un point assez vague dans l'avenir. Or, les producteurs de boeuf et de porc qui ont témoigné devant le comité ont été clairs: ce qu'il leur faut, c'est de l'argent pour Noël, ceci dit sans sarcasme.
Vous avez parlé de la possibilité d'une avance intérimaire et d'une avance ciblée. Vous savez sûrement que la Canadian Cattlemen's Association demande une avance spéciale, à la mode de 2004; vous connaissez sans doute leur formule.
Sans vous demander de répondre par oui ou par non, je voudrais une réponse succincte et convaincante. Ces producteurs peuvent-ils s'attendre à une avance spéciale et, si oui, comment sera-t-elle calculée et quand la toucheront-ils?
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Afin que l'on ne reste pas sur une fausse impression, je me permettrais de signaler que M. Boshcoff a déclaré que la Commission du blé n'est pas un programme de gestion de l'offre.
Merci aux témoins d'être venus.
Je voudrais simplement vous relater une petite expérience que j'ai faite jeudi et vendredi et vous demander peut-être de me dire ce que vous en pensez. J'étais à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, j'ai eu des rencontres avec plusieurs groupes d'agriculteurs, certains fonctionnaires, certains ministres de l'Agriculture, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse. J'ai vraiment été très heureux de l'accueil que j'ai reçu, de l'accueil que reçoit Cultivons l'avenir.
En fait, à une des conférences, le slogan, le mot n'est pas forcément bien choisi, du jour était « La transition vers la rentabilité ». Tout le monde reconnaissait les difficultés que rencontrent les secteurs du porc et du boeuf mais disait: « Nous avons vraiment l'impression que le ministère donne la priorité aux agriculteurs. » C'est le terme qu'ils ont utilisé. Ils parlaient d'une transition vers la durabilité, vers la rentabilité. J'étais vraiment très heureux d'entendre cela.
L'autre chose dont ils parlaient, c'était qu'enfin...
Je suis heureuse d'être ici parmi vous aujourd'hui. Comme vous le savez, je suis la nouvelle élue du comté de Saint-Hyacinthe—Bagot, une circonscription dont la ville centre est une technopole agroalimentaire. J'ai moi-même vécu de l'agroalimentaire. J'ai exploité une ferme porcine durant plus de sept ans pendant les années 1990. Je suis d'ailleurs la petite-fille d'un agronome. Il va sans dire que ce domaine me tient énormément à coeur.
Je serais très heureuse d'accueillir mon collègue M. Lauzon dans la circonscription de Saint-Hyacinthe—Bagot. Pour ce qui est de ce que vous avez entendu à l'Île-du-Prince-Édouard, je peux vous dire que ce n'est pas ce que j'entends sur le terrain, dans ma circonscription. En effet, 25 p. 100 des emplois y sont directement reliés au secteur agroalimentaire, et présentement, les agriculteurs sont asphyxiés. Vous dites avoir entendu dire que les agriculteurs étaient favorable aux sommes offertes dans le cadre des programmes. Or, c'est comme si une personne avait besoin de dix dollars, mais qu'on lui en offrait cinq. Les agriculteurs vont accepter ces fonds. Il n'empêche que c'est insuffisant. Des sommes importantes devront être versées. Il ne faut pas simplement des réponses: il faut que des actions soient posées pour soutenir l'industrie agroalimentaire.
Je veux savoir comment vous expliquez que le programme Agri-stabilité repose encore sur des moyennes olympiques, en dépit du fait qu'il s'agisse de l'une des critiques les plus sévères envers le PCSRA. Pourquoi cette faiblesse n'a-t-elle pas encore été corrigée, et quand le sera-t-elle?
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En ce qui concerne le programme Agri-stabilité, vous avez raison. La période de référence, si vous voulez, est fondée sur ce que nous appelons la moyenne olympique. Nous prenons les marges de nos producteurs pour les cinq années précédentes, nous éliminons la plus élevée et la plus basse et faisons la moyenne des trois qui restent.
Nous avions l'option de faire cela ou de prendre en compte seulement les trois dernières années. Nous sommes tenus de respecter les règles de l'OMC et nous pouvons déclarer les sommes versées au titre de l'aide en cas de catastrophe dans le cadre du programme Agri-stabilité comme un paiement vert aux fins de l'OMC, de sorte que nous pouvons rester en deçà des 4,3 milliards de dollars dont parlait M. Miller et respecter en même temps nos obligations comme membre de l'OMC.
Idéalement, nous aimerions avoir une période de référence de cinq ans, des cinq dernières années, car, lorsque nous avons consulté les producteurs dans le passé, ils nous ont dit que c'était probablement la meilleure période de référence à utiliser.
Il ne faut pas remonter trop loin en arrière, car cela ne reflète plus les conditions actuelles du marché et on ne veut pas non plus une période trop courte car cela entraînerait une trop grande variation du niveau d'aide.
Nous avons donc opté pour une période de cinq ans, puis nous devons respecter les règles de l'OMC afin de pouvoir déclarer cet argent comme un paiement vert, et non pas orange, aux fins du commerce extérieur. Suite à l'analyse que nous avons faite à ce moment-là, nous avons déterminé que la moyenne olympique est la meilleure. Nous allons donc conserver la moyenne olympique pour le programme Agri-stabilité.
Les industries du porc et du boeuf ont proposé d'offrir aux producteurs la moyenne des trois années précédentes ou la moyenne olympique, selon celle qui serait la plus élevée. Nous examinons cette suggestion. Ce ne serait pas dans l'intérêt de tous les producteurs, mais nous devons nous en assurer pour le plan des coûts et du principe. C'est une des suggestions provenant de l'industrie.
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Je vous remercie pour ces deux questions.
S'agissant des secours et des interventions en cas de catastrophes, le 17 novembre dernier les ministres fédéral et provinciaux se sont entendus sur une formule permettant le cofinancement à 60-40 des sinistres de petite et moyenne envergure.
Je suis sûr que Danny pourra vous en donner tous les critères, mais il s'agit essentiellement de faire la distinction entre les grosses catastrophes et les petites catastrophes. On n'a pas chiffré l'aide financière correspondante, mais il y a une série de critères qui entrent en jeu. Si ces critères sont réunis, à ce moment-là il s'agit d'une catastrophe de petite ou moyenne envergure et par conséquent, l'intervention est financée à hauteur de 60 et 40 p. 100 respectivement.
Pour ce qui est des obstacles aux échanges commerciaux interprovinciaux, il existe déjà un comité permanent de sous-ministres et de sous-ministres adjoints fédéraux et provinciaux, en plus des conférences périodiques fédérales-provinciales des ministres de l'Agriculture. Depuis un ou deux ans, ces intervenants discutent du chapitre neuf de l'entente sur le commerce intérieur et nous cherchons le moyen de faire avancer ce dossier. Comme vous le savez sans doute, la fédération a adopté une résolution dans ce sens, les premiers ministres des provinces, à l'effet qu'ils voulaient que le dossier avance, et nous cherchons le moyen de donner suite. Nous continuons à le faire et nous nous employons à faciliter autant que possible les discussions entre les provinces pour faire avancer les choses.
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Le concept des bioraffineries gagne en popularité et fait l'objet d'un examen de plus en plus attentif. Il s'agit non pas d'extraire un seul élément d'une plante particulière, parce que chaque plante peut contenir 40 000 composés différents ayant été synthétisés essentiellement grâce à l'eau et à l'énergie solaire.
Ne pourrait-on pas extraire davantage qu'un seul composé d'une plante? Il nous faut encore étudier attentivement quels sont les produits qui pourraient être extraits, sur quels marchés on pourrait vendre ces produits et quels procédés devraient être créés pour que nous puissions extraire cette valeur de nos récoltes et, ainsi, créer de nouveaux produits.
D'après les études menées dans toutes les régions du pays et par diverses organisations — non seulement AAC, mais aussi Ressources naturelles Canada, le Conseil national de recherches et d'autres — ainsi que les études faites dans les universités, il faudra adapter diverses matières premières à la production de différents produits et aux nouvelles réalités du marché.
Il est peu probable que nous puissions concevoir une seule matière première, une seule plante, pour saisir toutes les occasions qu'offre actuellement le marché, et c'est précisément pourquoi le programme d'innovation en matière de biomasses agricoles vise la mise au point de différentes matières premières pour la création d'une vaste gamme de produits différents. Chaque pays devra trouver ses matières premières en fonction des marchés possibles et du potentiel de croissance de ces matières premières.
Au Canada, on n'a pas encore trouvé la matière première qui sera la solution universelle, la solution pour tous les secteurs et pour tous les produits. On parle de bioplastiques, de biomatériels, de composites, de substances chimiques de remplacement, de remplacement des combustibles fossiles et de production de substances chimiques à partir de la biomasse. L'incertitude reste grande dans ce secteur; des études plus approfondies sont nécessaires.
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Danny, vous avez dit que le programme Agri-stabilité produit un document que les banques sont pratiquement prêtes à accepter comme garantie. Pourriez-vous, une fois entré à votre bureau, nous transmettre un exemplaire de ce document? Cela me semble une excellente idée et bien des gens en ignorent l'existence.
Notre comité — du moins, ceux qui siègent de ce côté-ci — dans ses recommandations, n'a pas été très enthousiasmé par la réponse du ministre et de son ministère à son rapport du printemps. Nous avons jugé sa réponse vague et imprécise. À la recommandation 16, nous proposions qu'un milliard de dollars soit versé dans un fonds pour éventualités qui pourrait servir au secours aux sinistrés en cas de catastrophe, comme c'est le cas actuellement dans les secteurs du porc et du boeuf. Dans sa réponse, le gouvernement fédéral a essentiellement dit que, à maintes reprises, il avait prouvé qu'il était en mesure de faire face aux situations d'urgence. On en a donné comme exemple l'ESB, le nématode doré et la grippe aviaire. C'est peut-être vrai, mais il y a des agriculteurs qui vivent actuellement une situation désastreuse et que le gouvernement fédéral refuse d'aider avec un programme spécial, comme l'a signalé un de mes collègues plus tôt.
Andrew, vous avez dit que les dirigeants des organisations que vous avez consultées vous ont dit ne pas aimer les programmes spéciaux. Or, moi, les producteurs avec qui je m'entretiens me disent qu'ils accepteraient volontiers tout financement spécial. Ils ont besoin d'argent maintenant. Je suis allé à plusieurs ventes de faillite au cours des six dernières semaines. Il s'agit de gens que je connais depuis toujours, des agriculteurs de troisième ou quatrième génération. Peu leur importe qu'un programme spécial soit viable du point de vue commercial ou non. Ils ont besoin d'argent dès maintenant pour ne pas faire faillite, mais ils n'ont aucune aide financière.
Si personne n'a contesté l'injection de 1,6 milliard de dollars par le gouvernement précédent dans une douzaine de programmes sur l'ESB, pourquoi contesterait-on l'affectation de sommes ponctuelles pour aider les producteurs de porc et de boeuf qui en ont désespérément besoin maintenant?
J'ai une autre question et peut-être que quelqu'un pourrait y réfléchir pendant qu'Andrew réponde à ma première question. Et je n'ai pas bien compris — mes collègues vous diront peut-être que ce n'est pas nouveau — votre réponse sur Agri-investissement et la gestion de l'offre. Comment les producteurs assujettis à la gestion de l'offre profiteront-ils d'Agri-investissement? Je vous prierais d'être précis dans votre réponse.
Avant de continuer, mon collègue d'en face est parti, mais j'aurais voulu lui rappeler que dans le passé, du moins depuis que je siège à ce comité, nous avons toujours su travailler ensemble malgré nos divergences de vue et notre but était d'aider les agriculteurs. Je crois que ce genre d'attaque partisane mesquine est déplacé.
Je tenais à le dire pour que cela figure au compte rendu. Ainsi, si quelqu'un le lit dans 100 ans, ils sauront ce que j'ai dit.
Poursuivons donc. Nous avons pris connaissance du rapport et de votre réaction à ce rapport. On y aborde plusieurs sujets, entre autres la sécurité alimentaire et les obligations commerciales, que vous avez mentionnées. On a l'impression qu'elles sont comme un nuage noir qui plane sur le Canada.
D'autres pays ne semblent pourtant pas s'inquiéter outre mesure à ce sujet. L'Europe a imposé un quota de 0,5 p. 100 aux importations de porc et on nous a demandé d'augmenter notre quota de 5 p. 100 au Canada. Les Américains nous imposent toujours une mesure quelconque et nous sommes toujours préoccupés par les obligations commerciales.
Ne pourrions-nous pas tâcher de comprendre ce qui se passe dans notre secteur agricole et nous soucier de notre propre orientation, de nos agriculteurs et de nos principaux producteurs sans toujours avoir ce nuage noir au-dessus de la tête?
Qu'arrivera-t-il si nous avançons quelque peu dans cette direction? Voilà la première question qu'il faudra se poser et j'aimerais connaître votre avis.
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Je vais parler le premier.
Quand nous parlons du secteur agricole, nous en parlons comme si c'était un tout, mais en réalité il comporte des éléments différents qui dépendent des exportations à des degrés divers.
Dans le secteur à offre réglementée, nous avons un système fait au Canada qui est en bonne partie axé sur le marché intérieur et qui fonctionne assez bien pour le pays.
D'autres éléments du secteur agricole exportent plus de 50 p. 100 de leurs produits, et dans l'ensemble, le commerce est très important pour notre pays. Comme 43 p. 100 de la production, sauf erreur, est exportée, nous devons pouvoir compter sur un système de commerce mondial qui sert bien nos intérêts. Comme vous le savez, nous revendiquons des améliorations à ce système.
Nous avons jusqu'ici fermement insisté pour que les autres pays respectent leurs obligations commerciales. Ainsi, nous avions demandé qu'un comité examine l'octroi de subventions aux États-Unis.
Je crois que le commerce revêt une importance capitale pour le secteur agricole et nous devons, tout en respectant nos obligations pour ne prêter flanc à la critique, nous assurer que les autres pays font de même.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être venus.
Le fait est, monsieur Atamanenko — et je vous promets que ce n'est pas un coup bas — que nous raterions bon nombre de ces discussions si les anciens programmes étaient encore en vigueur, comme le CSRN et les programmes provinciaux qui le complétaient. Après l'abolition de ces programmes, nous nous sommes retrouvés avec le PCSRA qui est un programme terrible et injuste.
Je pense que nous comprenons tous que lorsqu'un programme est en vigueur, il est beaucoup plus facile de le conserver et de travailler à l'intérieur de ces paramètres, de le garder dans la catégorie verte, ou comme un programme acceptable et incontestable sur le plan des échanges commerciaux. Nous avons perdu cela. C'est un fait.
Nous avons donc un nouveau programme, le PCSRA, et nous travaillons maintenant avec des programmes de gestion des risques de l'entreprise qui nous amèneront dans une certaine direction, même si ce sont encore des programmes axés sur la marge.
Voici donc une des questions que j'aimerais poser à nos témoins. Dans quelle mesure est-ce que ces programmes axés sur la marge ont été maintenus à l'insistance des provinces?