Je veux remercier le comité d'avoir invité la Fondation de la recherche sur les services de santé à venir témoigner au sujet d'une question très importante.
[Français]
La Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé est un organisme à but non lucratif financé par le gouvernement fédéral qui a pour mandat d'accélérer l'amélioration et la transformation des services de santé pour les Canadiens et les Canadiennes.
[Traduction]
Mon exposé portera surtout sur la façon d'adapter les systèmes afin de mieux répondre aux besoins des patients qui souffrent de maladies chroniques. Même si la prestation de soins de santé relève avant tout des gouvernements provinciaux et territoriaux, une réorganisation des investissements fédéraux par des transferts en santé, de la recherche et de la diffusion d'innovations s'impose.
Commençons par la bonne nouvelle. Nous savons passablement comment réorganiser les services de soins de santé afin de répondre aux besoins des patients. Malheureusement, la mauvaise nouvelle, c'est que sur le plan politique, il est extrêmement difficile d'apporter les changements en ce sens, surtout pour les gouvernements provinciaux. Cependant, il est fort possible qu'en raison des besoins des baby-boomers qui vieillissent et du fait qu'en vieillissant, nous sommes de plus en plus touchés par les maladies chroniques, nous changerons la façon dont nous organisons et finançons les services de santé.
Lundi, le Mowat Centre de l'Université de Toronto a publié un rapport de Will Falk, qui explique qu'en fait, nous n'avons pas besoin d'obtenir d'autres revenus, ni de privatiser des services pour répondre à nos besoins. Les changements peuvent se faire au sein même du système de santé public.
[Français]
Le fait que la prise en charge des maladies chroniques soit devenue la principale tâche de nos systèmes de santé témoigne de l'efficacité de la médecine moderne. Des maladies comme les cardiopathies, certaines formes de cancer et le sida, qui à une certaine époque étaient mortelles, sont aujourd'hui des maladies chroniques.
Une récente évaluation effectuée par l'Académie canadienne des sciences de la santé indique qu'il existe un écart considérable entre le fonctionnement actuel du système de santé et les besoins des patients atteints de maladies chroniques. Ce ne sont pas uniquement les malades chroniques qui bénéficieraient d'une nouvelle organisation des services de santé, ce serait avantageux pour chacun d'entre nous.
Dans un rapport préparé à la demande de la FCRSS, Jean-Louis Denis, professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance et la transformation des organisations et systèmes de santé, propose une harmonisation stratégique des services de première ligne, de la prise en charge des maladies chroniques et de la santé de la population.
[Traduction]
En nous préparant pour une réunion nationale regroupant des dirigeants de services de soins de santé qui se tiendra en février prochain, nous avons demandé à Steven Lewis, un spécialiste en matière de politique de la santé de la Saskatchewan, de répondre à la question suivante: que doit-on faire pour fournir des soins intégrés de qualité supérieure aux gens qui souffrent de maladies chroniques complexes? Il a dit à peu près la même chose que le professeur Denis. Il a défini les soins intégrés comme des soins fondés sur les besoins, complets et holistiques, appropriés, faciles à gérer, fondés sur le travail d'équipe, axés sur la participation et l'autogestion du patient, et surtout, fondés sur des preuves et guidés par des données. Il a cerné sept obstacles à l'amélioration du rendement et trouvé sept solutions.
Il a dit entre autres qu'au Canada, les services de soins de santé qui sont vraiment fondés sur le travail d'équipe sont rares. En général, les praticiens qui ne sont pas médecins ne pratiquent pas à leur plein potentiel. Par exemple, au Royaume-Uni, en Angleterre, ce sont les infirmières qui fournissent la plupart des soins aux malades chroniques.
Il attire également notre attention sur les problèmes causés par les systèmes de paiement actuels pour l'utilisation moderne des communications. Aux États-Unis, bon nombre de systèmes à haute capacité permettent aux patients de communiquer avec leurs médecins par courriel. Dans certains endroits au Canada, les médecins ne peuvent pas être payés pour des communications téléphoniques ou par voie électronique.
Il souligne également le grand danger auquel s'exposent les patients qui prennent cinq médicaments ou plus, et certains patients atteints de maladies chroniques prennent jusqu'à 10 médicaments différents. S'il n'y a pas de dossier de santé électronique détaillé et une intégration plus poussée des pharmaciens, cela aggrave le problème.
[Français]
Afin d'aider à répondre aux questions au sujet des modifications au fonctionnement du système de santé en vue de satisfaire aux besoins de la population vieillissante du Canada, nous avons organisé des tables rondes dans six villes. Plus de 200 responsables de politiques, dirigeants de services de santé, chercheurs, etc., y ont participé. Les membres du Comité sénatorial spécial sur le vieillissement ont aussi pris part à ces tables rondes.
Plusieurs solutions proposées par M. Lewis et le professeur Denis ont été expliquées lors de ces tables rondes. Ils ont également souligné qu'il faut se pencher sur les enjeux propres à des groupes bien précis de la population. Par exemple, un bon nombre d'Autochtones n'ont qu'un accès limité au transport et au logement. De plus, ils connaissent des taux de maladies chroniques plus élevés que la moyenne. Ils ont aussi demandé de renforcer des partenariats. Ils ont demandé à des organismes comme le nôtre de diffuser ces innovations, parce que sans diffusion, on va rester où nous sommes.
[Traduction]
L'an dernier, nous avons contribué à la diffusion des innovations dans les soins de santé primaires en tenant une conférence sous le thème « Presser le pas », au cours de laquelle nous avons présenté 47 innovations dans la prestation des soins de santé primaires, dont bon nombre étaient axées sur l'amélioration des soins offerts aux patients atteints de maladies chroniques. Par exemple, en 1999, le Centre de santé et de services sociaux - Institut de gériatrie de Sherbrooke et une équipe de recherche du Centre de recherche sur le vieillissement de Sherbrooke ont élaboré un modèle de services intégrés destiné aux aînés qui est unique au Québec. Ils ont vraiment réussi à réduire le nombre d'aînés en résidence. De plus, et c'est très important, ils ont réussi à freiner la détérioration de la santé des aînés au cours de leur hospitalisation, car l'hôpital en comptait un moins grand nombre.
Le modèle a été diffusé dans la province de Québec, mais comme cela arrive souvent, les gens trient sur le volet, et il serait donc intéressant de savoir si leurs résultats ont été aussi remarquables que ceux obtenus à Sherbrooke.
J'aimerais maintenant donner un exemple concret de la façon dont les Territoires du Nord-Ouest collaborent avec nous pour élaborer une stratégie intégrée en matière de gestion des maladies chroniques.
D'après les estimations des T.N.-O., 70 p. 100 de tous les décès, la moitié des admissions à un hôpital, et des coûts dépassant 136 millions de dollars par année sont liés à des maladies chroniques.
Dans le cadre de notre collaboration avec le territoire sur la politique et la mise en oeuvre, nous nous concentrons sur la santé mentale, le diabète et les maladies du rein. Nous réunissons des chercheurs qui se sont penchés sur ces sujets et les décideurs, les dirigeants du système de santé, les infirmières et les médecins du territoire. En utilisant leurs forces, ils trouvent des moyens d'améliorer les choses et des solutions pour l'ensemble de leur territoire gigantesque. Une évaluation visant à assurer la diffusion des idées et des pratiques est étroitement liée à ce travail.
Les gouvernements de partout au Canada s'efforcent d'affronter les difficultés posées par les maladies chroniques. Puisque nous avons examiné attentivement ce qui se passe dans les provinces récemment, nous savons qu'il y a des activités partout. C'est une grande préoccupation pour tous les systèmes.
À l'échelle nationale, le gouvernement fédéral soutient un certain nombre de cadres axés sur la maladie, de stratégies et d'organismes qui tentent aussi de mobiliser des appuis partout au pays et de réduire le fardeau que constituent certaines maladies chroniques en particulier, qu'il s'agisse de la Commission de la santé mentale du Canada, du Partenariat canadien contre le cancer ou par les Instituts de recherche en santé du Canada, de la stratégie pour une recherche axée sur le patient.
Ces investissements fédéraux sont essentiels à la réorganisation des soins de santé; donc, à la FCRSS, nous continuons à chercher des moyens d'améliorer les soins de santé pour les Canadiens et de diffuser les innovations partout au pays.
Je vous remercie beaucoup de votre invitation.
Je serai ravie de répondre à vos questions tout à l'heure.
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Je vous remercie beaucoup de m'avoir donné la possibilité de comparaître. Je vais poursuivre sur le thème des maladies chroniques, mais mon exposé sera un peu plus personnel.
Je suis très ravie que vous vous intéressiez aux maladies chroniques liées au vieillissement. En tant qu'épidémiologiste et chercheuse en services de santé, je m'y intéresse depuis longtemps. Mes connaissances spécialisées sont liées à l'arthrite et aux maladies musculo-squelettiques.
Ce que je veux faire aujourd'hui, c'est mettre l'arthrite sur votre écran radar et vous convaincre de l'intégrer dans vos délibérations sur les maladies chroniques et le vieillissement. Bien entendu, c'est un sujet très vaste, et j'ai donc décidé de me concentrer sur les deux ou trois aspects que vous trouverez les plus pertinents, à mon avis.
Je veux tout d'abord parler des liens entre l'arthrite et d'autres maladies chroniques, et ensuite, des raisons pour lesquelles c'est important pour le vieillissement en santé.
Avant tout, je dois parler du contexte canadien. L'arthrite est l'une des maladies chroniques les plus répandues et c'est de loin la cause la plus fréquente d'invalidité dans la population. Un Canadien sur six, soit environ 4,5 millions de personnes disent faire de l'arthrite, et c'est beaucoup. Bon nombre de ces gens ont 65 ans ou plus, ce qui représente 1,7 million d'aînés. Cela équivaut à la population des provinces du Manitoba et de Terre-Neuve. En plus, un autre million de personnes, ce qui correspond à la population de la Saskatchewan, souffrent déjà d'arthrite et seront des aînés au cours des 10 années à venir.
Je n'ai pas le temps de donner beaucoup de détails sur l'arthrite. Si vous voulez en savoir plus, je vous prie de me le demander. Il existe une excellente référence, et c'est le rapport de l'Agence de la santé publique du Canada intitulé Vivre avec l'arthrite au Canada. Il donne un très bon aperçu des problèmes personnels et des problèmes de santé publique que cause l'arthrite.
L'arthrite englobe beaucoup de maladies, et je ne vais parler que de l'une d'entre elles: l'arthrose. L'arthrose est le type d'arthrite le plus répandu. Au Canada, environ une personne sur huit en fait, et bon nombre de ces gens sont des aînés.
L'arthrose, comme d'autres types d'arthrite, est liée à d'autres maladies chroniques. Prenons l'exemple de l'une de mes amies, une vraie personne, que j'appellerai Marie. C'est une personne pleine de vitalité, positive, créative qui a un très bon sens de l'humour. Mon mari l'appelle la tête d'affiche. Marie n'est qu'à la fin de la soixantaine, mais elle fait de l'arthrose depuis environ 20 ans. Elle a de gros problèmes de mobilité. Marcher et monter un escalier est difficile et douloureux pour elle. Au fil des ans, j'ai vu la douleur et la raideur causées par son arthrose la rendre de moins en moins physiquement active. Elle a donc pris du poids. Plus elle prend du poids, plus l'arthrite s'aggrave, et elle est donc prise dans un cercle vicieux: elle souffre de douleurs arthritiques, est moins active et prend du poids. Parce qu'elle a pris du poids, elle a maintenant des problèmes d'hypertension artérielle et des problèmes cardiaques. En plus de tout cela, on lui a dit maintenant de faire attention à ce qu'elle mange, car elle est sur le point de faire du diabète.
Comme vous le savez déjà, Marie n'est pas la seule personne aux prises avec tous ces autres problèmes de santé. La plupart des aînés sont atteints de plus d'une maladie chronique. Selon une enquête récente de Statistique Canada portant sur le vieillissement en santé, 90 p. 100 des aînés qui font de l'arthrite souffrent d'au moins une autre maladie chronique.
Ce qui est intéressant, c'est que nous savons maintenant que ces combinaisons d'arthrite et d'autres maladies ne sont pas le fruit du hasard.
Nous savons tous que le manque d'activité physique et l'excès de poids accroissent les risques de souffrir d'une cardiopathie et de diabète et de certains cancers. Nous pouvons avancer l'hypothèse que l'invalidité et le gain de poids de Marie qu'a causés son arthrose peuvent être à l'origine de ses autres problèmes de santé.
Un effet secondaire bien connu de la prise de médicaments anti-inflammatoires contre l'arthrite, c'est l'augmentation de la tension artérielle, ce qui peut faire augmenter les risques de crise cardiaque. En fait, pour cette raison, le médecin de Marie a cessé de lui prescrire ces médicaments, ce qui veut dire qu'elle doit vivre en ayant beaucoup de douleur.
Il n'est guère surprenant que la merveilleuse et positive Marie se sente déprimée parfois. C'est inquiétant, car la dépression augmente les risques de crise cardiaque.
Il y a un autre aspect. L'arthrite est la principale cause d'inflammation, et les recherches commencent à montrer que l'inflammation pourrait causer des problèmes — maladies du coeur, diabète et un certain nombre de maladie neurologique et d'autres maladies.
Ces nouvelles semblent terribles, mais la bonne nouvelle, c'est que cela nous permet de comprendre comment et pourquoi différentes maladies chroniques surgissent ensemble. Connaître les liens de cause à effet et ce qui les explique peut nous amener à trouver de nouvelles façons de prévenir les maladies chroniques. L'initiative des IRSC axée sur l'inflammation est certainement un pas dans la bonne direction.
Durant le temps qu'il me reste, permettez-moi de vous parler ce qu'on peut faire au sujet de l'arthrite.
Il existe un mythe très répandu qui influence autant les gens qui font de l'arthrite que leurs médecins: l'arthrose est un fait inévitable de la vieillesse et il n'y a rien à faire. C'est faux. Des jeunes font de l'arthrite, et je tiens à dire que les stratégies de traitement principales contre l'arthrose sont les médicaments contre la douleur et l'inflammation, le maintien d'un poids santé, l'activité physique, et pour le stade ultime de l'arthrite de la hanche et de l'arthrite carpienne, l'arthroplastie.
Marie s'est fait remplacer les deux genoux, ce qui l'a beaucoup aidée, mais l'arthrite affecte toujours ses pieds, ses mains et son dos. L'un de ses problèmes, c'est qu'elle n'a pas accès à des spécialistes dans le système de soins de santé. Bon nombre de médecins des soins primaires ne se croient pas en mesure d'intervenir pour les problèmes d'arthrite, ce qui découle probablement d'un manque de formation sur l'arthrite au cours de la formation en médecine. Bien sûr, le travail de nos chirurgiens orthopédistes consiste à faire des chirurgies, comme l'arthroplastie totale, et celui de nos rhumatologues est de s'occuper de polyarthrite rhumatoïde. Cela nous amène à nous demander où des gens comme Marie peuvent s'adresser pour avoir l'avis d'un spécialiste sur la gestion des soins thérapeutiques. N'oubliez pas qu'elle représente un très grand nombre de Canadiens qui souffrent d'arthrite.
C'est à cet égard que le genre d'innovations dans le système de soins de santé dont vous venez d'entendre parler est nécessaire. Il nous faut innover dans la façon dont nous offrons des soins aux gens qui souffrent d'arthrite pour faire en sorte que des personnes comme Marie puissent obtenir l'aide dont elles ont besoin. Il y a des débuts encourageants partout au Canada. Les IRSC ont également financé des recherches sur de nouveaux modèles de prestation de soins pour l'arthrite, dont certaines font participer des professionnels comme des physiothérapeutes et des infirmières en pratique avancée. Toutefois, il reste encore beaucoup de chemin à faire.
Et bien entendu, nous ne pouvons pas oublier que l'arthrite est liée à d'autres problèmes de santé. Comme vous le savez, c'est un problème pour notre système de soins de santé, dans lequel on ne s'occupe habituellement que d'une maladie à la fois. Marie passe beaucoup de temps à rencontrer différents spécialistes pour régler ses divers problèmes de santé. Ce problème ne se voit pas que dans le cas de l'arthrite, et je sais qu'on vous a déjà parlé du besoin d'avoir un système de soins de santé plus intégré et d'offrir des soins axés sur les patients. Toutefois, les discussions à ce sujet, et surtout au sujet de la gestion des maladies chroniques, ne portent pas toujours sur les besoins des gens qui font de l'arthrite. Compte tenu du nombre important de personnes qui souffrent de cette maladie chronique, il est essentiel de changer les choses.
Je tente d'inciter Marie à profiter des divers programmes de traitements communautaires d'exercice, d'activité physique et de perte de poids, entre autres, ainsi que des programmes d'autogestion des maladies chroniques. La bonne nouvelle, c'est que, comme vous le savez sans doute, on recommande les mêmes choses pour d'autres maladies chroniques. Toutefois, il ne faut pas oublier les besoins des gens qui font de l'arthrite. Par exemple, au Canada, on recommande présentement aux aînés de faire au moins deux heures et demie d'activité aérobie de niveau modéré à intense chaque semaine. Marie a de la difficulté à sortir de sa maison. Il nous faut des moyens d'aider les Marie de ce monde à vivre avec la douleur et la raideur de l'arthrite et à augmenter progressivement l'intensité de l'activité physique et en même temps à réduire les risques de souffrir d'autres maladies chroniques. Les physiothérapeutes et les chiropraticiens peuvent les aider pour ce qui est de l'activité physique, mais, comme on vous l'a déjà dit, il nous faut surmonter, entre autres, les obstacles financiers qui empêchent les aînés et les gens à faible revenu de profiter de leur aide.
En fait, l'exercice fonctionne. Je vais vous parler d'une autre amie à moi, Jeanette, dont l'arthrite affecte le dos, les mains et les genoux. Il y a deux ans, elle devait tenir le bras de son mari lorsqu'elle marchait à l'extérieur. Cette année, elle a commencé à rencontrer un entraîneur personnel tous les jours et à suivre un programme d'exercice et de marche. Il y a deux semaines, elle a marché 21 kilomètres au marathon de Toronto. C'est cela, plus que toutes les études scientifiques que j'ai lues, qui me convainc qu'aider les gens qui font de l'arthrite à faire de l'exercice physique peut réduire l'invalidité et peut retarder le recours à l'arthroplastie.
En conclusion, j'espère avoir pu vous convaincre qu'en ce qui concerne le vieillissement en santé et les maladies chroniques, nous ne pouvons et ne devons pas négliger les besoins des nombreuses personnes qui sont atteintes d'arthrite.
Il y a trois raisons de ne pas le faire. Premièrement, l'arthrite a son importance. C'est la cause la plus fréquente de douleur et d'incapacité, surtout chez les aînés. Deuxièmement, l'arthrite augmente le risque d'être atteint d'autres troubles chroniques, et on doit intégrer cette connaissance aux stratégies de prévention et de gestion des maladies chroniques. Troisièmement, nous devons reconnaître que la douleur et l'incapacité causées par l'arthrite peuvent empêcher bien des aînés de bénéficier au maximum des stratégies existantes relativement aux maladies chroniques.
Voilà un bref aperçu des enjeux les plus importants, mais il y en a bien d'autres. Si vous souhaitez en apprendre un peu plus au sujet de cette grave maladie, je suis sûre que la Société de l'arthrite et les autres membres de l'Alliance de l'arthrite du Canada se feraient un plaisir de vous aider, tout comme moi d'ailleurs.
Je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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C'est une très bonne question.
Je crois que l'Association médicale canadienne a déjà proposé d'investir beaucoup plus d'argent dans le partage des innovations. On est tout à fait d'accord avec l'association. En effet, les possibilités d'action du fédéral sont limitées, sauf dans le cas des populations dont il a la responsabilité, comme les Autochtones, les gens liés au ministère de la Défense nationale, etc. Dans ces cas, c'est différent.
Toutefois, si on parle des autres, c'est surtout une question de financement du domaine de la recherche, ce qui est très important. On a cité plusieurs études, aujourd'hui. Il est absolument primordial que ça continue.
De plus, il y a toujours la possibilité de créer des programmes très spécifiques. Plusieurs programmes ont été mentionnés, comme le Partenariat canadien contre le cancer et la Commission canadienne pour la santé mentale. Il s'agit là de projets pancanadiens. Je pourrais ajouter que notre organisation, aussi, a été financée par des fonds fédéraux, il y a des années. Ce sont les leviers dont dispose le fédéral.
Toutefois, il y a autre chose. Je trouve que le fédéral pourrait favoriser les échanges entre les provinces et les chercheurs, d'une part, et surtout le partage entre les provinces. Celles-ci ne sont pas organisées de façon identique, mais de façon assez semblable. Les grandes lignes sont les mêmes. Je crois qu'il est nécessaire de continuer d'avoir une conversation pancanadienne afin de tâcher de résoudre les problèmes.
On a toujours travaillé très étroitement avec le Québec. Je sais que le Québec est au courant des changements qui ont lieu dans les autres provinces. C'est la même chose pour les autres, mais, souvent, les fonctionnaires des ministères de la Santé qui travaillent sur le plan opérationnel n'ont pas la chance d'échanger avec les autres.
Pour avancer, il est primordial que la Nouvelle-Écosse partage ce qu'elle fait avec la Colombie-Britannique, par exemple. En effet, les provinces font les choses d'une façon un peu différente, et nous pouvons tous y gagner s'il y a partage.