Bienvenue à la 22e réunion du Comité spécial de la Chambre des communes sur les relations entre le Canada et la République populaire de Chine. Conformément à l'ordre de renvoi du 16 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier les relations entre le Canada et la République populaire de Chine, l'accent étant mis sur les fonds d'investissement.
Je tiens à faire des observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les députés sont présents soit en personne dans la salle, soit à distance à l'aide de l'application Zoom.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez mettre votre micro en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Des services d'interprétation sont offerts. Pour ceux qui participent sur Zoom, vous pouvez choisir au bas de votre écran entre la langue du parquet, l'anglais ou le français. Pour les participants présents dans la salle, vous pouvez vous servir de l'oreillette et sélectionner le canal désiré. Je suis sûr que les participants sur Zoom savent à peu près tout ce qu'il faut faire ici. Nous devons cliquer sur la petite planète en bas de l'écran.
Bien que la salle soit équipée d'un excellent système audio, il peut y avoir des retours de son. Nous devons les éviter, car ils peuvent être extrêmement nocifs pour les interprètes et leur causer de graves blessures. Les retours de son ont lieu le plus fréquemment lorsque l'écouteur se trouve trop près du microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence lorsqu'ils manipulent les oreillettes, en particulier lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Afin de prévenir les blessures et les incidents et de préserver la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à s'assurer qu'ils parlent dans le microphone auquel leur casque d'écoute est branché. Évitez de manipuler les écouteurs en les plaçant sur la table, à l'écart du microphone, lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Toutes les observations doivent être adressées à la présidence. Les participants dans la salle doivent lever la main s'ils souhaitent intervenir. Ceux qui participent sur Zoom doivent cliquer sur l'icône « Lever la main ». La greffière et moi allons gérer la liste des intervenants du mieux que nous le pouvons. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Nous avons un bon nombre de personnes présentes. Le député Garnett Genuis remplace la députée , ce qui est une tâche très difficile à accomplir.
M. Maninder Sidhu remplace M. .
Lorsque M. Francesco Sorbara arrivera, il remplacera M. .
M. Alexis Brunelle‑Duceppe remplace M. .
Nous avons également M. James Bezan qui remplacera probablement Michael Chong pendant un petit moment.
Bien sûr, il y a aussi M. Fast avec sa pancarte. M. Fast est ici pour .
Avant d'accueillir notre premier groupe de témoins, je tiens à dire que je sais que ma décision d'organiser cette réunion ce soir a probablement sérieusement compromis mes chances de recevoir une carte de Noël de votre part, mais il faut terminer de recueillir le témoignage des groupes de témoins pour notre étude sur les investissements. Pour ce faire, il faut entendre le témoignage de deux autres groupes. Nos analystes pourront alors commencer à rédiger le rapport. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici.
En ce qui concerne ce rapport, j'informe tout le monde que vous pourrez soumettre des instructions aux analystes par courriel. Je vous demande de les envoyer d'ici la fin de la semaine, disons vendredi midi. L'échéance de vendredi midi vous laisse beaucoup de temps pour préparer toute instruction que vous souhaiteriez transmettre.
Cela dit, je souhaite la bienvenue aux témoins de notre premier groupe. Du ministère des Finances, nous accueillons James Wu, directeur général, Division de la gestion des fonds, par vidéoconférence; et Kathleen Wrye, directrice, Politique des pensions, Division des crimes financiers et de la sécurité.
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons David Hutchison, directeur général, Stratégie et coordination du portefeuille commercial; et Jodi Robinson, directrice générale par intérim, Asie du Nord‑Est.
Chaque ministère disposera d'au plus cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Nous commencerons par le ministère des Finances.
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Merci et bonsoir, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m’appelle Kathleen Wrye et je suis la directrice de l’équipe de politique des pensions à la Direction de la politique du secteur financier, au ministère des Finances.
J'aimerais remercier le Comité pour cette invitation à comparaître.
Je suis ici aujourd'hui pour répondre à vos questions sur les régimes de retraite agréés sous réglementation fédérale, j'aimerais donc profiter de l'occasion pour vous donner un aperçu du contexte de la loi fédérale sur les normes de pension, la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension.
En vertu de cette loi, le gouvernement fédéral réglemente les régimes de retraite des sociétés d’État et des régimes du secteur privé couvrant les domaines d’emploi de compétence fédérale, comme les télécommunications, les banques et le transport interprovincial, ainsi que les régimes de retraite privés des territoires.
Le Bureau du surintendant des institutions financières est responsable de la surveillance des régimes sous réglementation fédérale et a pour mandat de protéger les droits et les intérêts des bénéficiaires des régimes.
La plupart des régimes de retraite professionnels au Canada sont réglementés par les provinces, et environ 7 % des régimes de retraite agréés au Canada sont réglementés par le gouvernement fédéral. À l'heure actuelle, il existe plus de 1 200 régimes de retraite sous réglementation fédérale.
La législation fédérale sur les pensions impose une obligation fiduciaire aux administrateurs du régime en ce qui concerne l'administration du régime et l'investissement des actifs. En fin de compte, les administrateurs du régime doivent agir dans l'intérêt de tous les affiliés et bénéficiaires du régime.
En tant que fiduciaires, les administrateurs du régime sont tenus d'agir avec prudence et de tenir compte de tout facteur susceptible d'influer sensiblement sur les résultats financiers du fonds de pension. Cela inclut, par exemple, les problèmes géopolitiques, les droits de la personne, la gouvernance et les risques climatiques, dans la mesure où ils pourraient avoir une incidence matérielle sur les performances financières des investissements du régime.
Il est de plus en plus admis que les considérations environnementales, sociales et de gouvernance, ou ESG, peuvent être pertinentes pour les rendements ajustés au risque des régimes de retraite et devraient être prises en compte lors des décisions d'investissement.
L'Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite, qui est une association nationale d'organismes de contrôle des régimes de retraite, a mené des consultations sur un projet de lignes directrices visant à aider les administrateurs de régimes de retraite à s'acquitter de leurs obligations fiduciaires et à prendre en compte les facteurs ESG. Ce projet de lignes directrices indique que les administrateurs de régimes de retraite doivent déterminer si certains facteurs ESG sont pertinents pour la performance des investissements et prendre les mesures qui s'imposent en fonction de cette détermination.
Ils suggèrent également que les administrateurs de régimes peuvent déterminer qu'il est conforme à leur devoir fiduciaire d'utiliser les informations ESG, y compris les considérations éthiques ou d'investissement d'impact, comme facteur de décision entre des options d'investissement par ailleurs équivalentes.
En ce qui concerne les régimes de retraite sous réglementation fédérale, le gouvernement a annoncé dans le budget de 2022 qu'il irait de l'avant avec les exigences de divulgation des considérations ESG pour les régimes de retraite sous réglementation fédérale.
Des modifications législatives ont été apportées par le biais de la Loi no 1 d'exécution du budget de 2022 et le ministère travaille sur des modifications réglementaires qui contiendront ces exigences détaillées en matière de divulgation.
Pour terminer, j'aimerais remercier le Comité de m'avoir permis de fournir un contexte supplémentaire. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité. Je m'appelle David Hutchison et je suis le directeur général responsable de la Stratégie et de la coordination du portefeuille commercial à Affaires mondiales Canada. Ma direction générale fait partie du Service des délégués commerciaux du Canada, le SDC.
[Traduction]
Le Service des délégués commerciaux du Canada est un réseau de plus de 1 000 spécialistes des affaires internationales qui travaillent dans plus de 160 villes dans le monde et au Canada. Le SDC est un organisme de service à la clientèle qui aide les entreprises canadiennes à exporter des biens et des services dans le monde entier.
Plus de 90 % des clients du SDC sont des petites et moyennes entreprises canadiennes exportatrices de biens et de services. Le SDC encourage également les investissements étrangers directs au Canada.
Étant donné que le Comité se concentre sur les investisseurs institutionnels canadiens, je dois souligner que la promotion de l'investissement direct canadien à l'étranger ne fait pas partie du mandat principal du SDC. Notre interaction avec les investisseurs canadiens à l'étranger est limitée et a lieu sur une base réactive.
[Français]
J'aimerais vous donner un aperçu de la façon dont la conduite responsable des entreprises, ou CRE, s'inscrit dans les services de conseil du SDC. Il est important d'avoir des pratiques rigoureuses de CRE pour obtenir de meilleurs résultats en matière de droits de la personne et de développement durable. En encourageant les entreprises à cerner et à réduire les risques, les pratiques rigoureuses de CRE contribuent également à les rendre plus résilientes et plus compétitives. La sensibilisation de nos clients à la CRE fait donc partie intégrante des services de conseil du SDC.
[Traduction]
Il est important de noter que les services du SDC sont offerts sur une base discrétionnaire. Ils peuvent être retirés à tout moment. Lorsque des questions crédibles sur la conduite d'un client sont soulevées, le SDC intervient auprès du client pour renforcer les attentes concernant la CRE.
Il est important de noter que la grande majorité des exportateurs canadiens et des clients du SDC sont des gens d'affaires honnêtes et respectueux de l'éthique et qu'ils font honneur au Canada. Cependant, dans de rares cas, lorsque nous sommes informés de violations manifestes de la loi et des politiques canadiennes liées à la CRE, nous avons retiré nos services à nos clients et nous continuerons à le faire.
Le SDC a également des procédures en place pour alerter la GRC en cas d'allégations de corruption impliquant des entreprises canadiennes.
[Français]
En ce qui concerne plus particulièrement la Chine, j'aimerais d'abord vous donner un aperçu de la relation économique.
La Chine est le deuxième marché d'exportation en importance du Canada: les exportations canadiennes vers la Chine se sont élevées à 36,7 milliards de dollars en 2022.
Avec une population de 1,4 milliard de personnes, la Chine demeure un important marché pour les entreprises canadiennes de toutes les tailles et de tous les secteurs, y compris de nombreux clients du Service des délégués commerciaux.
Nous reconnaissons que faire des affaires en Chine nécessite l'adoption d'une stratégie qui porte un regard lucide sur la situation. Nous savons, par exemple, qu'il y a des preuves substantielles et crédibles de violations systématiques des droits de la personne en Chine et du recours au travail forcé dans divers secteurs de l'économie chinoise.
[Traduction]
Comme c'est le cas pour d'autres marchés, le SDC vise à aider nos clients à comprendre tant les occasions d'affaires que les risques potentiels de faire des affaires en Chine et à les aider à atténuer ces risques.
Il est particulièrement important d'informer les clients de la situation au Xinjiang. Comme les membres du Comité le savent peut-être, en janvier 2021, le gouvernement a annoncé une série de mesures, notamment une déclaration d'intégrité sur la conduite des affaires avec des entités au Xinjiang à l'intention des entreprises canadiennes qui demandent le soutien du SDC, un avis aux entreprises sur la conduite des affaires avec des entités liées au Xinjiang, ainsi qu'une meilleure formation et de meilleurs conseils sur cette question pour les clients du SDC.
Ces mesures s'ajoutent à l'interdiction existante d'importer au Canada des biens produits par le travail forcé. Soit dit en passant, le SDC n'est pas chargé de la supervision ni de l'administration de l'interdiction d'importation du Canada. Ce travail est dirigé par Emploi et Développement social Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada.
[Français]
Permettez-moi de conclure en soulignant que la promotion de la conduite responsable des entreprises est une priorité du Service des délégués commerciaux et un élément essentiel de notre offre de services aux clients.
Le Service continuera de soutenir les exportateurs canadiens actifs en Chine et dans d'autres marchés étrangers. Nous allons continuer de les conseiller sur les débouchés commerciaux ainsi que sur les risques et les défis pertinents, y compris ceux liés aux droits de la personne.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord à poser des questions aux responsables du ministère des Finances sur les investissements canadiens dans la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures.
Notre parti s'oppose depuis longtemps à la participation du Canada à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures. Lorsque nous avons initialement exprimé cette opposition, nous partagions l'avis de l'administration Obama, qui considérait cette banque comme une entité contrôlée par l'État chinois et un outil de la politique étrangère de la Chine. Nous ne voyions pas l'intérêt de nous servir de l'argent des contribuables canadiens pour financer la Banque.
Selon les derniers comptes publics, le Canada détient des actions d'une valeur d'environ 1 milliard de dollars américains dans la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, dont certaines sont des actions souscrites, mais dont la plupart ne le sont pas et sont des actions rachetables. Le gouvernement vient d'annoncer la suspension de ses activités avec la Banque en réponse à certaines de ces critiques, qui sont bien établies, mais qui ont été répétées depuis par un ancien employé de la Banque. Cependant, bien que le Canada ait suspendu ses activités avec la Banque, une grande partie des capitaux canadiens se trouvent déjà à la Banque.
Étant donné qu'un montant considérable provenant des contribuables se trouve déjà dans la Banque et qu'il continue vraisemblablement à être à la disposition de la Banque, je me demande si vous pourriez expliquer ce que signifie réellement l'affirmation selon laquelle le Canada a suspendu ses activités avec la Banque.
:
Votre ministre est la gouverneure de la Banque. J'aimerais que le ministère fournisse une réponse écrite au Comité, s'il en existe une. La dernière fois que j'ai soulevé cette question, c'était auprès de Michael Sabia, qui était à l'époque le sous-ministre. Il a fermement démenti mes affirmations selon lesquelles la Banque était contrôlée par l'État chinois. Je pense qu'il serait utile de savoir la position actuelle du gouvernement et ce qu'il entend par la suspension de cette activité.
J'aimerais également savoir quel est le calendrier de cet examen. S'agit‑il simplement d'une question de « dire que nous examinons la situation afin que les médias cessent d'en parler » ou s'agit‑il d'un véritable examen sérieux qui donnera lieu à une décision et à une série de mesures en réponse à cette décision? Ces critiques ne sont pas nouvelles. Elles existent depuis longtemps.
Je vais passer à d'autres points.
Monsieur Hutchison, dans votre témoignage, vous avez dit que, si des entreprises enfreignent la loi canadienne, vous leur retirerez vos services. Y a‑t‑il d'autres conséquences? Des informations sur le fait que certaines entreprises ont enfreint la loi ou sont impliquées dans de graves violations des droits de la personne sont-elles rendues publiques? Signalez-vous l'affaire à la police? Y a‑t‑il d'autres étapes à suivre ou vous contentez-vous de dire discrètement que vous ne pouvez plus les aider et de passer à autre chose?
Je veux poursuivre avec la notion de droits de la personne, mais de façon plus pointue, car la a beaucoup parlé du concept d'« amilocalisation », soit l'idée d'entretenir plus particulièrement des relations avec des pays qui ont les mêmes valeurs que nous sur des questions se rapportant au développement économique — surtout dans le cas des droits de la personne. Les régimes de pension s'inscriraient dans cette idée.
Je me tourne de nouveau vers Mme Wrye. Vu tout ce que vous avez dit, si nous nous en tenons au cadre qui nous intéresse ici, que pouvez-vous nous dire au sujet de la place de l'amilocalisation dans les analyses faites au sujet des décisions se rapportant aux fonds de pension?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être des nôtres ce soir.
Je remplace un collègue, mais j'ai quand même plusieurs questions à poser, puisque cela touche un peu mes dossiers.
Monsieur Hutchison, vous nous avez parlé de la législation canadienne qui interdit l'importation de biens produits en ayant recours au travail forcé. Nos voisins du sud, les Américains, ont pour leur part adopté la Uyghur Forced Labor Prevention Act. Depuis son entrée en vigueur, le service américain des douanes indique que, sur un total de 3 588 expéditions, 490 ont été refusées, 1 323 ont été autorisées et 1 778 sont toujours en attente.
Savez-vous combien de cargaisons ont été refoulées vers la Chine par le Canada en vertu de la nouvelle loi canadienne sur le travail forcé?
:
Dans ce cas, je vais vous le dire: aux États‑Unis, le fardeau de la preuve incombe aux exportateurs. En effet, ce sont ceux qui font venir les cargaisons aux États‑Unis qui doivent faire la démonstration que cela n'a pas été produit en ayant recours au travail forcé. Au Canada, par contre, on demande à nos douaniers de faire la démonstration que cela a été produit en ayant recours au travail forcé. Je vois que certains ministères ont encore des choses à apprendre.
Madame Wrye, dans votre allocution d'ouverture, vous avez dit qu'il fallait agir avec prudence quant aux investissements. J'imagine que votre ministère a élaboré certains scénarios. Dernièrement, mon oncle Raymond me disait que, selon lui, Taïwan allait incessamment être envahie par la Chine.
Si mon oncle Raymond, qui n'est pas nécessairement un expert en géopolitique, me parle de l'invasion de Taïwan par la Chine, j'imagine que votre ministère a dans ses cartons un scénario à cet égard. Selon vous, que va-t-il se passer avec les fonds de retraite investis en Chine si elle envahit Taïwan? Avez-vous prévu un tel scénario?
Il y a des années, lorsque des représentants du Régime de pensions du Canada ont témoigné devant le comité des finances, il y avait dans leurs investissements passifs deux entreprises dans lesquelles ils avaient investi et dont on a découvert qu'elles organisaient et installaient la technologie utilisée dans certains de ces camps de concentration où les Ouïghours sont amenés, persécutés et maltraités. L'une d'elles était Hangzhou Hikvision et l'autre, Xinjiang Aquatech.
À l'époque, le Régime de pensions du Canada a fait un suivi pour m'informer qu'il s'était départi de ces actifs, qu'il savait représenter un risque pour ses investissements. Est‑ce que des responsables de fonds de pension du secteur privé vous ont posé ce genre de questions au sujet d'entreprises précises dont ils devraient se départir parce qu'elles pourraient représenter un risque pour eux?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Hutchison, si je me souviens bien, vous avez dit tantôt que vous aidiez des entreprises à exporter vers d'autres pays comme la Chine. Vous avez aussi dit que la Chine était le deuxième marché d'exportation du Canada.
Un domaine qui m'intéresse grandement, pour ma circonscription et pour les provinces de l'Atlantique, c'est le secteur des pêches. Les exportations du Nouveau‑Brunswick se sont chiffrées à près de 2,2 milliards de dollars en 2022, dont près de 1 milliard vers la Chine.
Dans votre portefeuille, aidez-vous les entreprises du secteur des pêches à exporter leurs produits vers la Chine ou d'autres pays?
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Monsieur le président, je vais arrêter de poser des questions, parce que je vois qu'on refuse de répondre à chaque fois.
Lorsqu'on comparaît devant un comité, on doit faire son travail et arriver préparé pour répondre aux questions des parlementaires, qui sont légitimes. Les analystes nous préparent des questions et des documents. Je pense que les fonctionnaires ont accès à tout ce qui est produit par les analystes, dont le travail est super important. Ce travail nous aide, et j'imagine que les témoins qui viennent en comité pour répondre aux questions des parlementaires doivent habituellement se préparer et arriver préparés.
Or, ce que je vois aujourd'hui, ce sont des gens qui ont fait des allocutions d'ouverture soulignant certains éléments, mais qui sont incapables de nous répondre lorsqu'on leur pose des questions sur ces éléments qu'ils ont eux-mêmes soulevés. Il faudrait revoir la manière dont on prépare les fonctionnaires à témoigner devant nos comités. C'est un peu choquant.
Je vais laisser le reste de mon temps de parole à mon honorable collègue d'Edmonton Strathcona. Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à tous d'être ici ce soir.
Les questions de mon collègue mettent en évidence le fait qu'il est très difficile d'obtenir de la transparence sur la prise de décisions — sur le processus de prise de décisions — ce qui place les parlementaires dans une situation un peu délicate. Nous sommes censés veiller à ce que les entreprises canadiennes respectent leurs obligations, mais nous ne sommes pas en mesure d'obtenir les renseignements dont nous avons besoin pour ce faire; il y a donc un problème de transparence.
Lorsque j'ai posé des questions sur certains processus, on m'a répondu qu'ils étaient très complexes.
Je suis reconnaissante, monsieur Hutchison, du fait que vous allez nous apporter un document écrit qui nous donne un peu plus d'informations à ce sujet.
Madame Wrye, je pourrais peut-être vous poser quelques questions sur la transparence dans ce domaine. Je ne comprends toujours pas comment on détermine qu'il y a un risque, qu'il y a des atteintes aux droits de la personne, qu'il y a une atteinte à l'environnement, que l'on investit dans ces entreprises, en particulier si l'on considère que ces entreprises... La situation peut évoluer au fil du temps. Il se peut que tout aille bien le premier jour, mais que tout se détériore le deuxième jour. Comment évalue‑t‑on cela? Qui s'en charge et à quelle fréquence?
:
Merci, monsieur le président.
Il est clair qu'il est très important de veiller à ce que les fonds de pension n'investissent pas dans des entreprises de la République populaire de Chine qui sont soit associées à l'Armée populaire de libération, soit impliquées dans des infractions graves aux droits de la personne.
Deux administrations américaines ont publié des décrets interdisant les investissements américains dans plusieurs entreprises de la République populaire de Chine pour l'une des deux raisons suivantes: soit des infractions flagrantes aux droits de la personne — comme dans le cas de Hikvision ou de Huawei, qui participe très intimement à la propagation d'un génocide contre les Ouïghours au Xinjiang — soit un lien étroit avec l'Armée populaire de libération, qui menace évidemment un grand nombre de pays de la région indo-pacifique.
Voici ma question. Environ 10 % des pensions au Canada sont réglementées par le gouvernement fédéral. En ce qui concerne ces régimes de retraite sous réglementation fédérale, si le gouvernement du Canada souhaite interdire certains investissements par les régimes de retraite en raison d'atteintes aux droits de la personne ou de proximité avec l'Armée populaire de libération, quel est l'instrument approprié que le gouvernement du Canada peut utiliser pour mettre en œuvre une interdiction de certains investissements des régimes de retraite sous réglementation fédérale dans certaines entreprises de la République populaire de Chine? La loi prévoit-elle actuellement des pouvoirs en la matière par voie de règlement, ou faut‑il créer une nouvelle loi? Quel instrument, le cas échéant, est à notre disposition?
:
Merci de votre réponse, monsieur Wu.
Permettez-moi de faire une remarque pour le compte rendu, monsieur le président.
Écoutez, je pense que le concept des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, c'est beaucoup de marketing et pas beaucoup d'action. Je me souviens qu'il y a 10 ans, tout le monde parlait de la responsabilité sociétale des entreprises, et ce concept s'est un peu transformé en critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
À mon avis, s'il veut empêcher les investissements dans des entreprises complices d'atteintes aux droits de la personne ou dans des entreprises qui aident l'Armée populaire de libération à faire peser ses menaces sur toute la région indo-pacifique, le gouvernement doit utiliser des mesures obligatoires inscrites dans la loi et les règlements pour empêcher les entreprises d'effectuer ce type d'investissement.
Les dispositions relatives aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance qui ont été insérées dans la Loi sur les normes de prestation de pension par le dernier budget ne seront pas, à mon avis, d'une grande utilité s'il s'agit d'une simple reproduction des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dont j'entends parler depuis plusieurs années dans les milieux des affaires. Je pense que c'est beaucoup de marketing et peu d'action.
:
Nous reprenons nos travaux.
J'aimerais maintenant accueillir les témoins de notre deuxième groupe de discussion.
De l'Institut de financement du développement du Canada, nous avons Stéphanie Émond, vice-présidente et chef de l'impact, et Paulo Martelli, vice-président et chef des investissements, tous deux par vidéoconférence. Du Bureau de l'Ombudsman canadien pour la responsabilité des entreprises, nous avons Sheri Meyerhoffer, ombudsman, par vidéoconférence.
Chaque organisme disposera de cinq minutes pour présenter ses observations préliminaires.
Qui prendra la parole, Mme Émond ou M. Martelli?
Le président: Vous avez cinq minutes.
Mme Stéphanie Émond: Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonsoir, mesdames et messieurs les membres du Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine. Je vous remercie de votre invitation à comparaître aujourd'hui.
Je m'appelle Stéphanie Émond et je suis la vice-présidente et cheffe de l'impact chez FinDev Canada. Je suis accompagnée aujourd'hui de mon collègue Paulo Martelli, vice-président et chef des investissements.
Mes responsabilités comprennent notamment la gestion des risques environnementaux et sociaux de FinDev Canada, un sujet actuellement étudié par le Comité. Quant à celles de M. Martelli, elles comprennent l'établissement de la stratégie d'investissement de l'organisation et la gestion d'un portefeuille croissant de transactions de dettes et de capitaux propres dans les régions prioritaires de FinDev Canada.
En guise d'introduction, j'aimerais prendre un moment pour mettre en contexte FinDev Canada et son rôle. FinDev Canada est l'institution bilatérale de financement du développement créée en 2018 en tant que filiale d'Exportation et développement Canada pour contribuer à une croissance durable et inclusive dans les marchés émergents et en développement. Elle fournit au secteur privé une gamme de solutions de financement et d'investissements dans le but de contribuer aux engagements de l'Accord de Paris et aux objectifs de développement durable des Nations unies en lien avec les priorités du Canada en matière de développement international.
[Traduction]
Nous donnons la priorité aux investissements dans trois secteurs: agroalimentaire et foresterie, infrastructures durables, et industrie financière. Nous cherchons des occasions de faire progresser nos trois objectifs en matière d'impact sur le développement, à savoir l'atténuation des changements climatiques et l'adaptation à ces changements, l'autonomisation économique des femmes, et la création d'emplois et le développement économique au niveau local.
En complément de ses activités d'investissement, l'Institut de financement du développement Canada fournit une assistance technique — c'est-à-dire des subventions ciblées — à ses clients du secteur privé pour leur permettre de renforcer leurs activités et de combler leurs lacunes en matière de savoir et de capacité, afin de les rendre plus inclusives et plus durables.
Sur le plan géographique, les activités de l'Institut de financement du développement Canada se sont jusqu'à présent concentrées sur l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Afrique subsaharienne. Bien que le gouvernement du Canada ait annoncé une expansion de nos activités dans la région indo-pacifique, celle‑ci n'a pas encore commencé et nous ne soutenons actuellement aucune transaction dans cette région.
Sur le plan du rendement, après cinq ans d'activité, nous disposons d'un portefeuille totalisant quelque 750 millions de dollars américains d'investissements dans le secteur privé pour 40 clients qui génèrent des retombées positives en matière de développement économique, de création d'emplois, de lutte contre les changements climatiques et d'autonomisation des femmes. Vingt-cinq pour cent de nos engagements totaux concernent le financement de la lutte contre les changements climatiques afin de contribuer à l'atténuation des changements climatiques et à l'adaptation à ces changements. Deux tiers de nos investissements sont admissibles au Défi 2X, ce qui signifie qu'ils visent à promouvoir l'autonomisation économique des femmes grâce à un meilleur accès au financement, à des postes de direction, à des emplois de qualité et à la participation à l'économie. Dix-sept pour cent de nos investissements sont réalisés dans les pays les moins développés.
À ce jour, les clients que nous finançons et dans lesquels nous investissons soutiennent plus de 61 000 emplois dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et ils permettent à plus de 3,5 millions de personnes d'accéder à l'énergie, à la technologie et aux services financiers. Nos clients financent également plus de 900 000 microentreprises et PME dans des marchés émergents et des pays en voie de développement. Grâce à nos investissements dans la foresterie durable et à notre ciblage des secteurs à faible émission en carbone dès le départ, notre portefeuille a permis de capturer ou d'éviter plus d'émissions de gaz à effet de serre qu'il n'en a généré.
Le comité examine les investissements dans les marchés émergents et les pratiques exemplaires en matière d'évaluation et de gestion de l'impact environnemental et social. Bien que l'institut investisse pour soutenir des retombées positives en matière de développement, il est confronté à de nombreux risques environnementaux et sociaux que le comité a examinés. Ce n'est pas surprenant, et c'est une expérience partagée par toute institution financière active dans les marchés émergents et les économies en développement. C'est le milieu dans lequel nous travaillons.
Ce travail est éclairé et soutenu par nos systèmes et nos pratiques liés à l'évaluation des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. Avant de s'engager dans une transaction, l'institut s'efforce de comprendre, de gérer et d'atténuer les risques environnementaux, sociaux — y compris en matière de droits de la personne — et de gouvernance qui sont liés à cette transaction.
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Merci beaucoup, monsieur le président, messieurs et mesdames les membres du Comité, de m'avoir invitée.
Je vous rejoins aujourd'hui depuis le territoire traditionnel, ancestral et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
L'ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises a pour mandat de promouvoir le respect des droits de la personne et la conduite responsable des affaires par les entreprises canadiennes de confection de vêtements, d'exploitation minière, et d'exploitation pétrolière et gazière qui mènent des activités à l'étranger. Mon bureau offre également un mécanisme de plainte aux personnes qui estiment que de telles entreprises sont la source d'effets négatifs sur leurs droits fondamentaux.
Aujourd'hui, mes observations porteront sur les points suivants: premièrement, l'évaluation par l'ombudsman du travail forcé et d'autres atteintes aux droits de la personne en Chine; deuxièmement, les attentes des entreprises et des investisseurs actifs dans des contextes à haut risque comme la Chine; et troisièmement, des recommandations de mesures gouvernementales relatives au placement des régimes de pension du secteur public canadien en Chine.
Premièrement, en ce qui concerne l'évaluation par l'ombudsman du travail forcé en Chine, il est actuellement impossible de mener des enquêtes sur le travail forcé des Ouïghours dans ce pays. Toutefois, les rapports publiés par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et par Affaires mondiales Canada, entre autres, sont catégoriques. Ils indiquent que les Ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes sont victimes de graves atteintes aux droits de la personne dans la région du Xinjiang. Il s'agit notamment de travail forcé, de surveillance répressive, de détention arbitraire massive, de violence sexuelle, de torture et d'autres maltraitances.
Par conséquent, le gouvernement canadien exige des importateurs qu'ils signent la déclaration d’intégrité sur la conduite des affaires avec des entités du Xinjiang avant de recevoir les services et l'aide du Service des délégués commerciaux.
En résumé, il ne fait aucun doute que la Chine est un environnement à haut risque pour le travail forcé, en particulier dans la région du Xinjiang.
Deuxièmement, en ce qui concerne les entreprises et les investisseurs qui travaillent dans des contextes à risque élevé tels que la Chine, la stratégie du Canada en matière de conduite responsable des entreprises à l'étranger est très claire. Notre gouvernement attend des entreprises canadiennes, y compris des investisseurs, qu'elles respectent les normes canadiennes en matière de droits de la personne et de protection de l'environnement lorsqu'elles exercent leurs activités à l'étranger.
Nous attendons également de ces entreprises qu'elles exercent leurs activités dans le respect des Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme. Lorsqu'ils mènent des activités dans des régions à haut risque comme la Chine, les entreprises et les investisseurs doivent faire preuve d'une plus grande diligence, conformément aux principes directeurs des Nations unies. Les investisseurs doivent déterminer si les entreprises dans lesquelles ils investissent ont un lien avec des incidences négatives sur les droits de la personne et utiliser leur influence pour encourager la prise de mesures appropriées. Si les entreprises ne sont pas en mesure de prévenir ou d'atténuer les préjudices identifiés, les investisseurs doivent prendre des mesures pour mettre fin aux relations commerciales de manière responsable.
Enfin, en ce qui concerne l'investissement des régimes de pension du secteur public canadien dans des entreprises chinoises, l'ombudsman recommande au gouvernement canadien, conformément aux orientations du groupe de travail sur les entreprises et les droits de l'homme des Nations unies à l'intention des investisseurs, de prendre les trois mesures suivantes: premièrement, élaborer des conseils pour les investisseurs sur le respect des droits de la personne dans toutes les activités d'investissement, y compris les régimes de pension du secteur public; deuxièmement, intégrer le respect des droits de la personne dans le mandat, les opérations et les activités d'investissement des organismes chargés de gérer les régimes de pension du gouvernement; troisièmement, introduire une loi obligeant les entreprises à faire preuve de diligence raisonnable en matière de droits de la personne et d'environnement et à prendre des mesures pour prévenir, reconnaître, aborder et éliminer toutes les atteintes aux droits de la personne, y compris le travail forcé. Cela soutiendrait les efforts des investisseurs pour évaluer et traiter les risques liés aux droits de la personne dans les portefeuilles d'investissement.
Pour conclure, j'aimerais vous faire part de deux nouvelles concernant les travaux de l'ombudsman canadien pour la responsabilité des entreprises.
Tout d'abord, mon bureau traite actuellement 13 plaintes concernant le recours au travail forcé des Ouïghours dans les chaînes d'approvisionnement d'entreprises canadiennes. Parmi ces plaintes, onze concernent le secteur de la confection de vêtements et deux concernent le secteur minier. Nous commencerons à publier les rapports d'évaluation initiale en juillet et nous avons hâte de travailler avec tous les intervenants pour trouver des solutions. Toutefois, je tiens à souligner que si certaines entreprises participent à notre procédure de plainte, d'autres choisissent de ne pas y prendre part.
Deuxièmement, mon bureau a publié, en février, une étude qui évalue les approches des entreprises canadiennes de l'habillement en matière de lutte contre le risque de travail des enfants dans leurs chaînes d'approvisionnement mondiales. L'étude a révélé que, sur les 10 entreprises canadiennes qui ont participé de manière anonyme, toutes ont des fournisseurs basés en Chine. Cependant, peu d'entre elles ont mis en place des mesures solides pour détecter les risques liés aux droits de la personne, tels que le travail des enfants et le travail forcé, dans leurs chaînes d'approvisionnement à l'étranger et pour y remédier. En outre, bien que l'étude ait dressé le profil de 10 entreprises, nous pensons que d'autres entreprises sont probablement aux prises avec des problèmes similaires.
Je voudrais conclure en vous remerciant de m'avoir donné l'occasion de partager le point de vue de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises. J'attends vos questions et vos observations.
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Merci, monsieur le président.
Ma première question s'adresse à Mme Meyerhoffer. Elle concerne la poursuite de l'importation de produits interdits en vertu de l'article 23.6, je crois, de l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique, qui est entré en vigueur en juin 2021 par loi du Parlement. Cela fait maintenant deux ans que la loi canadienne interdit l'importation de ces produits, mais, à ma connaissance, on n'a empêché l'entrée d'aucune cargaison au Canada. Je crois qu'une cargaison est entrée dans un port canadien de la province de Québec et qu'elle a été temporairement retenue, puis libérée par la suite.
Je crois savoir qu'aucune cargaison n'a été retenue ou interceptée par l'Agence des services frontaliers du Canada. Avez-vous la même compréhension des choses, madame Meyerhoffer?
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Je ne partage pas ce point de vue, monsieur le président.
Nous avons des lois. Je crois que c'est en 2021 que des modifications ont été apportées au Tarif des douanes pour appliquer l'article 23.6 de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, de sorte que la loi canadienne interdit actuellement l'entrée de ces produits au Canada. Cependant, ils continuent d'entrer au Canada.
Des rapports d'enquête d'organisations telles que CBC/Radio-Canada et le Globe and Mail l'ont mis en évidence.
Où l'application de la loi échoue-t-elle? Pourquoi n'applique-t‑on pas nos lois? À la Chambre, nous débattons aux étapes de la deuxième et de la troisième lecture, et les comités étudient les projets de loi. Le Sénat fait de même. Nous adoptons les lois et nous nous attendons à ce qu'elles soient respectées, mais ce n'est pas le cas. Je ne sais pas combien de réunions de comité nous avons tenues à ce sujet au cours des dernières années. Je peux en compter au moins cinq ou six. Nous essayons simplement de comprendre pourquoi la loi créée par le Parlement n'est pas appliquée par le gouvernement du Canada.
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Merci pour cette précision.
Pour changer un peu de sujet, j'ai une petite question sur le placement des régimes de pensions en République populaire de Chine.
La Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension a été modifiée par le budget de l'année dernière. L'article 39(1)n.11) précise que le gouverneur en conseil peut prendre des règlements pour « régir le placement de l’actif d’un fonds de pension ».
L'une de nos témoins pourrait-elle nous dire si elle pense que cela donne au ministre le pouvoir, par voie réglementaire, d'interdire les investissements dans des entreprises comme Hikvision ou Huawei, qui participent à la promulgation d'un génocide au Xinjiang?
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Merci, monsieur le président.
Cette question s'adresse à Mme Meyerhoffer du Bureau de l'ombudsman canadien pour la responsabilité des entreprises.
Madame Meyerhoffer, je suis sur le site Web de votre organisme et je lis rapidement quelques informations.
Ma première question porte sur un document d'orientation publié par votre bureau concernant l'engagement de l'Union européenne à présenter une loi sur les obligations de diligence raisonnable en matière de droits de la personne et d’environnement pour les entreprises, ainsi que sur les incidences de cette mesure sur le Canada. Vous y avez fait allusion dans votre réponse à M. Chong.
Pourriez-vous nous donner plus de détails sur ce document d'orientation, s'il vous plaît?
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Oui, merci. J'aimerais vraiment approfondir la question de la diligence raisonnable en matière de droits de la personne.
Je l'ai dit à maintes reprises, et cela figure également sur mon site Web: nous pensons que l'introduction d'obligations de diligence raisonnable en matière de droits de la personne et d'environnement contribuerait grandement à permettre au gouvernement du Canada de tenir les entreprises canadiennes responsables, qu'elles exercent leurs activités à l'étranger ou au Canada. Mon mandat et mon bureau se concentrent sur l'étranger, dans trois secteurs.
Si les entreprises canadiennes étaient tenues responsables par une obligation légale, les investisseurs pourraient alors demander des preuves que leurs investissements respectent les normes en vigueur. Je pense que cela aiderait grandement les investisseurs et les entreprises canadiennes à être responsables. Ils disposeraient d'une bonne orientation. En effet, je pense que c'est ce qui nous manque à l'heure actuelle. Cela mettrait également le gouvernement en meilleure position pour influencer les comportements.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
Madame Meyerhoffer, cela me fait plaisir de vous revoir. Nous nous sommes vus souvent en comité. Dans votre allocution d'ouverture et en réponse à certaines questions, vous avez dit que vous étiez consciente du fait qu'il y avait plusieurs violations des droits de la personne en Chine, principalement au Xinjiang.
À l'heure actuelle et avec les pouvoirs dont vous disposez, est-ce que votre bureau peut être un facteur qui influence le comportement des entreprises canadiennes au Xinjiang? J'aimerais avoir une réponse concrète, s'il vous plaît.
Depuis 2019, aucune enquête n'a donc été menée à terme. Vous n'avez donc aucune preuve que les entreprises feront des changements à la suite de vos recommandations, puisque ce n'est jamais arrivé dans l'existence du Bureau de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises. D'accord.
Est-ce que vous êtes consciente du fait que, sur le terrain, certaines organisations non gouvernementales déconseillent aux victimes de violation des droits de la personne ou environnementaux de la part d'entreprises canadiennes de faire affaire avec votre bureau, parce que cela peut leur nuire davantage que les aider?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je tiens également à remercier les témoins d'être avec nous. Je sais que c'est une longue soirée pour vous tous. Nous vous sommes reconnaissants du temps que vous nous accordez.
Madame Meyerhoffer, vous ne serez sans doute pas surprise d'apprendre que je trouve le travail du Bureau de l'ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises très insuffisant. Le fait que nous sommes... L'annonce a été faite en 2018. On avait annoncé à l'époque que le Bureau serait en mesure d'obliger des personnes à comparaître et à produire des documents. Cela ne s'est jamais produit.
On a accordé à l'ombudsman et au Bureau un budget accru, et pourtant, aucune enquête n'a été menée à bien. Des organisations comme le Syndicat des métallos, Oxfam, le Réseau canadien sur la reddition de compte des entreprises et Kairos nous ont dit que le Bureau ne fournissait même pas le minimum de ce que l'on attendait de cet organisme.
Tout ce que je dirai là‑dessus, c'est que j'ai présenté un projet de loi, le , qui donne au Bureau le pouvoir d'assigner des témoins. Je l'ai offert au gouvernement. Il vous permettrait de mieux faire votre travail et, idéalement, de mener à bien une enquête, ce qui n'a pas encore été fait, à ma connaissance.
Mon collègue M. Brunelle‑Duceppe vous a posé la plupart de ces questions, alors je vais me tourner vers les représentants de FinDev.
Nos invités de FinDev pourraient-ils me dire quelle somme le gouvernement accorde à FinDev pour l'aide publique au développement?
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Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
Je suis très curieux d'en entendre davantage sur la Stratégie pour l'Indo-Pacifique et la façon dont elle s'inscrit dans le cadre de FinDev. Je sais qu'il y a beaucoup de possibilités dans cette région, car c'est la région qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Les Canadiens s'attendent à ce que nous y diversifiions nos activités, alors j'ai vraiment hâte d'en entendre davantage à ce sujet.
Mme Émond ou M. Martelli, vous avez parlé de vos activités en Amérique latine et dans les Caraïbes. Vous avez parlé de plus de 40 clients et de l'aide à l'atténuation des effets des changements climatiques et à l'autonomisation économique des femmes. Lorsque vous examinez la région indo-pacifique, quels types de possibilités voyez-vous? Je sais que le Canada est un joueur important dans le domaine des technologies propres et que l'atténuation des effets des changements climatiques est importante. Pouvez-vous nous donner des exemples? Je sais que vous en êtes aux étapes exploratoires, mais pouvez-vous nous éclairer davantage?
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Je vous remercie de votre écoute.
Il est encore relativement tôt pour nous. Notre organisation n'a que cinq ans. Nos transactions les plus anciennes ont été réalisées il y a trois ou quatre ans. Cependant, l'un des principaux facteurs de réussite dont nous sommes particulièrement fiers est de permettre aux clients — les entreprises du secteur privé — d'améliorer vraiment leurs pratiques, y compris en matière d'égalité des sexes.
Nous avons fait beaucoup de travail depuis le début pour permettre aux entreprises du secteur privé de réaliser une évaluation initiale de leurs activités courantes, puis de cerner les possibilités d'amélioration. Nous avons pris des engagements semblables sur les plans environnemental et social en travaillant avec elles sur des plans d'action afin qu'elles puissent mieux s'aligner sur les pratiques internationales.
Nous sommes également très fiers du portefeuille que nous avons constitué en cinq ans. Je vous ai donné quelques chiffres. Beaucoup a été fait pendant la COVID, à distance, et nous sommes très fiers d'avoir des clients de coopératives qui essaient vraiment d'offrir des solutions financières importantes aux populations rurales et à faible revenu de l'Équateur et de se joindre à IDB Invest pour la mise en place de la première obligation sociale au Costa Rica. Nous sommes également fiers de faire quelques transactions par nous-mêmes. Plus récemment, nous avons procédé à notre première transaction de financement de projet en République dominicaine, avec Maranatha.
Je vous remercie de votre écoute. Nous travaillons à améliorer notre site Web, mais une grande partie des renseignements se trouvent déjà sur la page de notre portefeuille. Je serai heureuse de vous fournir plus de renseignements au besoin.
Je sais que cette question est très importante lorsque je parle à des concitoyens originaires de la région des Caraïbes à Brampton. Nous avons une grande diaspora des Caraïbes, et la lutte contre les changements climatiques est de la plus haute importance pour eux. Que peut faire le Canada pour aider? Je pense qu'il est important que nous soyons présents dans ces pays.
Vous avez parlé d'égalité entre les sexes. Cet enjeu est à l'avant-plan de notre politique étrangère. Je sais que c'est très important pour notre et notre , alors nous allons continuer de travailler dans cette région.
Je pense qu'il ne me reste pas beaucoup de temps, mais je vais simplement vous remercier encore une fois de votre travail extraordinaire.
Le Canada n'a pas de liste d'entités assujetties à des restrictions. À l'heure actuelle, il n'y a pas de décret pour restreindre les types d'investissements que les Canadiens peuvent faire en Chine, comme c'est le cas aux États‑Unis. Nous savons que les États‑Unis ont pris des mesures beaucoup plus énergiques afin d'interdire les produits qui viennent de Chine et de régions où il y a du travail forcé.
Y a‑t‑il, selon vous, une recommandation que le Comité devrait inclure dans son rapport pour améliorer la rigueur et la probité de notre régime des droits de la personne, surtout en ce qui concerne des pays comme la Chine et leur violation — leur violation atroce — des droits de la personne?
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Nous avons établi un processus en cinq étapes.
La première est la suivante: quelqu'un communique avec notre bureau. Nous organisons une séance d'accueil avec cette personne pour déterminer si son allégation est recevable et si elle concerne un droit de la personne. Nous lui posons beaucoup de questions.
Si je juge que l'allégation est recevable et que nous devrions nous pencher sur la question, nous procédons à une évaluation initiale. Voilà où nous en sommes avec ces 15 plaintes. Dans le cadre de cette évaluation initiale, nous informons l'entreprise intimée de la plainte. Nous parlons au plaignant et à l'entreprise séparément afin de déterminer si la situation peut être résolue et corrigée ou si une correction est nécessaire à cette étape. Si nous le pouvons, nous procéderons à ce que nous appelons un règlement rapide.
Autrement, nous parlons aux parties. Si elles sont en mesure de se parler, nous faisons de la médiation et nous en arrivons à une sorte de conclusion qui, encore une fois, répare le préjudice si un préjudice a été causé.
Sinon, nous menons une enquête qui, encore une fois, vise à établir les faits. Cette enquête se ferait dans le pays de l'entremise intimée, si possible, ou au moyen de recherches documentaires ou de divers moyens. Nous faisons de notre mieux.
À partir de là, nous formulerions d'abord des recommandations à l'entreprise, afin de l'aider à changer ses pratiques. Nous essayons d'influencer son comportement; cette tâche fait partie de mon travail. Nous formulerions ensuite des recommandations au ministre du Commerce international sur ce que le gouvernement pourrait faire pour mieux encadrer ou influencer le comportement des entreprises canadiennes à l'étranger.
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Il doit y avoir quelques preuves de trois choses.
Tout d'abord, je parle de preuves, parce que nous n'examinons pas le bien-fondé avant l'évaluation initiale. Il doit y avoir des preuves que l'entreprise intimée est une entreprise canadienne. Nous posons beaucoup de questions et nous faisons des recherches à ce sujet. Si c'est une entreprise étrangère, la plainte ne relève pas de notre mandat. Si elle est canadienne, elle doit mener des activités dans nos secteurs — les trois secteurs.
Ensuite, selon les renseignements que nous avons obtenons, nous devons déterminer si la plainte concerne une violation des droits de la personne.
Enfin, l'événement à l'origine de la plainte doit s'être produit à la date d'ouverture du bureau, soit le 1ermai 2019, ou après cette date.
Voilà qui met fin à notre discussion avec ce groupe de témoins. Nous tenons à les remercier du temps qu'ils nous ont consacré ce soir et aussi à remercier nos collègues ici présents du travail qu'ils ont accompli.
Je tiens à rappeler à tout le monde que nous accepterons les directives des analystes concernant l'ébauche du rapport qu'ils vont produire. J'attire votre attention sur un document qui a été publié le 25 mai. C'est un aperçu possible d'une ébauche qui pourrait éclairer certaines de vos réflexions sur ce que vous aimeriez voir dans le rapport au fur et à mesure qu'il sera publié.
Avant de conclure, je tiens à remercier notre greffière, nos analystes, nos interprètes et le personnel technique et administratif.
Je tiens à souhaiter à tout le monde ici présent un très bel été productif et, je l'espère, parfois reposant — peut-être.