Bienvenue à la 28e séance du Comité spécial de la Chambre des communes sur les relations entre le Canada et la République populaire de Chine.
Conformément à l'ordre de renvoi du 16 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier les relations entre le Canada et la République populaire de Chine, en mettant l'accent sur la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique.
J'aimerais faire quelques commentaires à l'intention des témoins et des membres du Comité.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride. Les députés participent en personne dans la salle et à distance à l'aide de l'application Zoom.
Veuillez attendre que je vous donne la parole par votre nom avant de parler. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro, et veuillez l'éteindre lorsque vous ne parlez pas.
Pour l'interprétation sur Zoom, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'oreillette et choisir le canal désiré.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. Si vous voulez prendre la parole, veuillez lever la main. Pour ceux qui participent à distance, veuillez utiliser la fonction « lever la main » de l'application. La greffière et moi-même allons faire de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension.
Par égard pour mon collègue du comité des pêches, j'aimerais également souligner que si votre écouteur est trop près du microphone, cela provoquera de la rétroaction acoustique, ce qui est très pénible pour nos interprètes, alors faites attention.
À son arrivée, M. Boulerice remplacera .
Une voix: Il est en ligne.
Le président: Il est en ligne. Vous voilà.
Monsieur Boulerice, je suis heureux de vous voir.
Le député Leslie remplace le député Kmiec pour la première heure de la réunion, et M. Genuis, je présume que vous êtes ici en votre propre nom.
Une voix: Mme Lantsman.
Le président: D'accord. Vous êtes ici à la place de et le siège est trop petit pour vous. Voilà.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins. Je suis très heureux que nous reprenions nos travaux, au cours desquels nous accueillerons des groupes de témoins et recueillerons des commentaires, en particulier sur la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique, qui a fait l'objet de nombreuses discussions auxquelles certains d'entre nous ont participé à Washington avec nos homologues du comité spécial là‑bas.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos invités du premier groupe. Nous accueillons l'ambassadeur Ian McKay, ambassadeur du Canada au Japon et envoyé spécial du Canada pour l'Indo-Pacifique. Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons Weldon Epp, sous-ministre adjoint, Indo-Pacifique, et Amanda Strohan, directrice générale, Politique stratégique, planification et opérations indo-pacifiques.
Monsieur l'ambassadeur McKay, vous avez cinq minutes.
Allumez votre micro, et vous pourrez commencer.
Votre micro est toujours éteint, monsieur l'ambassadeur. Vous nous parlez depuis le futur, je le sais, de l'autre côté de la ligne internationale de changement de date. Voilà. Parfait.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Tout d'abord, je veux vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant le Comité aujourd'hui. Je suis heureux de pouvoir faire le point sur la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique et de contribuer à votre étude.
Le Canada a des intérêts importants en jeu dans l'avenir de la région indo‑pacifique. Cette dernière est l'épicentre d'un changement générationnel mondial. Toutes les questions qui comptent pour les Canadiens, soit la sécurité nationale, la prospérité économique, les valeurs démocratiques, la qualité de notre environnement et les droits de la personne, seront façonnées par l'évolution de la situation dans cette région et par les relations que le Canada entretient avec ses partenaires indo‑pacifiques.
[Traduction]
Ce changement générationnel exige une réponse globale, pérenne et fermement ancrée dans les intérêts nationaux du Canada, ses forces et ses priorités internationales.
L'Indo-Pacifique est la région économique dont la croissance est la plus rapide au monde et elle représente près des deux tiers de la croissance mondiale. D'ici 2030, elle comptera les deux tiers de la classe moyenne mondiale. D'ici 2040, la région représentera plus de la moitié de l'économie mondiale.
La Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique s'articule autour de cinq objectifs stratégiques interreliés qui s'appuient sur des décennies d'investissement et d'engagement dans la région. Les cinq piliers sont les suivants: promouvoir la paix, la résilience et la sécurité; accroître les échanges commerciaux et les investissements et renforcer la résilience des chaînes d'approvisionnement; investir dans les gens et tisser des liens entre eux; bâtir un avenir durable et vert; et faire du Canada un partenaire actif et engagé dans l'Indo-Pacifique.
Bref, monsieur le président, nous parlons de sécurité, de commerce, d'échanges entre les peuples, de climat et de diplomatie.J'aimerais prendre une minute pour décrire très brièvement certains des éléments clés qui sont en cours dans le cadre de chaque pilier de la Stratégie.
En ce qui concerne la paix et la sécurité, le Canada contribue de façon importante à la sécurité régionale par l'entremise des Forces armées canadiennes. Le déploiement de trois frégates de la Marine royale canadienne, d'un navire de ravitaillement et de deux avions de l'Aviation royale canadienne, ainsi que notre participation accrue aux exercices multilatéraux dans la région, ont été très bien accueillis par nos partenaires de la région. De plus, dans le cadre de cette Stratégie, Affaires mondiales Canada contribue de façon importante au renforcement des capacités de la région en matière de lutte contre le terrorisme et de programmes de réduction des menaces liées aux armes. Ces projets sont réalisés en partenariat avec l'ASFC et la GRC.
Dans le cadre du pilier consacré aux échanges commerciaux, la stratégie offre un soutien accru aux PME, aux entrepreneurs et aux associations de l'industrie du Canada afin qu'ils puissent pénétrer les marchés indo-pacifiques grâce au programme CanExport. Cela comprend un appui aux chambres de commerce canadiennes qui œuvrent dans la région, et il y a une série de missions commerciales d'Équipe Canada au Vietnam, aux Philippines, en Malaisie, en Corée et en Indonésie. La première de ces missions a eu lieu au Japon il y a un mois, et plus de 150 entreprises de l'ensemble du Canada y ont participé.
Le troisième pilier de la stratégie, les échanges entre les peuples, comprend l'élargissement de l'initiative Bourses et programmes d'échanges éducationnels pour le développement Canada-ANASE afin d'encourager jusqu'à 1 000 étudiants à étudier au Canada, ainsi qu'un programme de bourses d'études pour amener des étudiants, des chercheurs et des universitaires canadiens à poursuivre leurs études et leurs recherches dans la région indo-pacifique, renforçant ainsi les capacités et l'expertise des Canadiens vis‑à‑vis de la région.
En ce qui concerne le climat et la durabilité, la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique appuiera la mise en valeur des remarquables entreprises canadiennes du secteur des technologies propres en soutenant les premières démonstrations commerciales dans les principaux marchés de la région indo-pacifique. La recapitalisation de FinDev Canada permettra au Canada de participer de façon plus exhaustive aux projets d'infrastructure et de lutte contre la dégradation côtière liés au climat qui sont essentiels dans de nombreux pays de la région indo-pacifique.
Enfin, en ce qui concerne la diplomatie, dans le cadre de la Stratégie, la priorité du Canada est de devenir un partenaire plus actif, plus engagé et plus fiable dans la région. Nous intensifierons et approfondirons les partenariats politiques, économiques et sécuritaires avec une diplomatie élargie dans les postes clés, avec notamment l'ouverture inédite d'une mission diplomatique aux Fidji.
La Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique a été créée en grande partie pour donner suite à l'émergence de la Chine comme grande puissance économique et militaire mondiale et pour approfondir et élargir nos engagements avec nos partenaires dans la région. Cela comprend l'Inde, avec laquelle nous traversons une période extraordinairement difficile. Bien que rien de ce qui s'est produit au cours des derniers mois n'aurait pu être prévu à la création de la Stratégie, je suis d'avis que l'approche pangouvernementale qui dure depuis 10 ans à l'égard de la région indo-pacifique nous permettra de résister avec succès à cette tempête et aux suivantes.
Sur ce, monsieur le président, je serai ravi de répondre à vos questions.
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De toute évidence, la Chine, comme tous les autres pays de la région indo-pacifique, connaît bien la Stratégie pour l'Indo-Pacifique élaborée par Affaires mondiales Canada et les ministères partenaires du gouvernement du Canada. Je serai aussi clair que possible en ce qui concerne la réponse de la Chine. Le gouvernement chinois ne consacre pas beaucoup de temps et d'attention à réfléchir à notre Stratégie pour l'Indo-Pacifique. Je ne pense pas qu'elle ait facilité notre dialogue, mais en même temps, je ne pense pas non plus qu'elle ait nui à ce dialogue.
L'un des résultats remarquables du travail diplomatique discret entre le Canada et la Chine au cours de l'année écoulée, au moment où notre Stratégie pour l'Indo-Pacifique a été publiée, a été la capacité du Canada d'accueillir, au nom de la Chine, la conférence sur la biodiversité en décembre 2022, alors que la Chine n'était pas en mesure d'accueillir une telle conférence. Malgré toutes les difficultés que nous avons eues, et que nous avons toujours, avec la Chine, je pense que le Canada a démontré — peut-être mieux que presque tous les autres pays du monde — que nous étions capables de travailler très discrètement et très efficacement avec le gouvernement de la Chine pour être les organisateurs ou les coorganisateurs, en son nom, de cette conférence sur la biodiversité à Montréal.
Je pense que c'était un exploit particulièrement impressionnant dans le cadre des relations entre la Chine et le Canada. Cela a permis à la Chine de sauver la face, si vous voulez, alors qu'elle planifiait d'organiser une conférence mondiale, ce qu'elle s'est aperçue qu'elle ne pouvait pas faire. Le Canada est intervenu et nos services diplomatiques et administratifs ont travaillé très efficacement pour accueillir cette conférence à Montréal. Je pense que c'est un résultat formidable. Pendant ce temps, la Chine était au courant du lancement de notre Stratégie pour l'Indo-Pacifique.
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Monsieur le président, je peux répondre à la question. Si l'ambassadeur veut ajouter quelque chose, il pourra le faire.
Je prends bonne note de votre remarque. C'est une question intéressante. Nous parlons régulièrement de Taïwan avec nos collègues du département d'État et de la Maison-Blanche. Je vais dire une évidence: nous avons des stratégies différentes. Notre Stratégie pour l'Indo-Pacifique n'est pas identique à celle des États-Unis, mais nous partageons de nombreux intérêts et nous assurons une coordination étroite.
Même si le Canada n'a pas de relations diplomatiques avec Taïwan et que nous n'avons pas, comme les États-Unis, une loi du Congrès qui nous engage à défendre Taïwan ou à fournir des ressources militaires à Taïwan, nous avons un large éventail de moyens de continuer à appuyer les intérêts de la région et du monde pour l'épanouissement à Taïwan d'une démocratie et d'une économie libre. Cela comprend la conclusion des négociations sur un accord de protection des investissements étrangers et un récent protocole d'entente sur la santé. Le gouvernement du Canada est en mesure de travailler avec les autorités taïwanaises d'une manière, franchement, qui n'est pas accessible à certains de nos partenaires aux vues similaires.
En ce qui concerne les États-Unis, ils sont à part — compte tenu, encore une fois, des lois du Congrès, de la Taïwan Relations Act et la façon dont les forces militaires américaines assurent la sécurité dans toute la région, mais vous remarquerez les récents exercices conjoints dans le détroit de Taïwan entre les frégates canadiennes et américaines. Lorsque nous le pouvons et lorsque c'est dans notre intérêt, nous nous alignons très étroitement sur l'approche de nos partenaires, mais je ne prétends pas que notre politique et notre trousse d'outils correspondent exactement à celles des États-Unis.
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Je vous remercie de la question.
Je pense qu'il y a deux moteurs principaux. Le premier existe depuis longtemps, en ce sens que le Canada fait des efforts depuis de nombreuses décennies pour être un partenaire plus engagé dans la région indo-pacifique, mais, franchement, pour l'essentiel notre histoire économique est liée à l'Europe, aux États-Unis, à l'Amérique centrale et à l'Amérique du Sud.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, la reconnaissance du fait que les économies de la région indo-pacifique connaissent la plus forte croissance au monde a vraiment été un moteur essentiel pour le Canada et pour toutes les entreprises canadiennes. Cela nous donne la possibilité de diversifier nos échanges commerciaux, de profiter d'une région du monde qui comptera les deux tiers de la classe moyenne d'ici 10 ou 15 ans et de reconnaître la transition économique qui se produit entre l'Europe et même l'Amérique du Nord et la région indo-pacifique. C'est une réalité. Cela s'en vient, et le Canada doit en faire partie.
Il y a un facteur plus récent qui motive l'existence de la Stratégie, j'en ai parlé au début. Je pense à l'émergence de la Chine comme puissance économique et militaire importante — et, d'une certaine façon, comme élément perturbateur — obligeant le Canada à collaborer avec plus de partenaires dans la région indo-pacifique afin que nos relations dans cette partie du monde ne soient pas déterminées par notre relation avec un ou deux acteurs majeurs. Je pense que ce sera un résultat très important.
Le Canada, comme vous vous en souviendrez, est devenu un partenaire stratégique des pays de l'ANASE en septembre, lors de la visite du dans la région. C'est essentiel parce que je ne suis pas sûr qu'il y ait un autre pays dans le monde qui ait réussi le tour de force d'être un partenaire stratégique des pays de l'ANASE tout en étant en cours de négociation d'accords de libre-échange avec tous les pays de l'ANASE et bilatéralement avec l'Indonésie, qui compte 280 millions d'habitants.
Je pense que ce sont là les principaux facteurs qui ont amené le Canada à élaborer une stratégie qui est très bien financée. Elle regroupe 17 ministères et organismes du gouvernement du Canada. Cela signifie que nous ne sommes pas un visiteur épisodique dans la région, mais un partenaire stratégique à long terme, ce qui, selon nous, profitera à l'ensemble du Canada.
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Merci, monsieur le président. Toutes mes excuses.
Je pense que c'est une question importante, parce que lors des consultations qui ont eu lieu avant l'officialisation de la stratégie, les messages étaient parfaitement clairs — faisons les choses correctement cette fois‑ci afin que le Canada ne se rende pas dans différentes parties de la région pour ensuite se laisser distraire par d'autres enjeux mondiaux. Je pense que le fait qu'il s'agisse d'une vision décennale, financée sur cinq ans, qui concerne 17 ministères et organismes montre vraiment aux intervenants que nous les avons entendus et que nous sommes pleinement mobilisés cette fois. Nous avons reçu le message des entreprises, du milieu universitaire, des provinces, des territoires et des associations nous disant que le gouvernement du Canada devait jouer un rôle de chef de file à cet égard et permettre à un plus grand nombre de Canadiens, d'entreprises, de personnes, de s'engager pleinement dans la région.
De tous les piliers de la stratégie — et ils ne sont pas classés par ordre de priorité; c'est simplement ainsi qu'ils figurent sur la page —, je pense que le troisième pilier, les liens entre les gens, sera le plus difficile, mais je pense que ce sera celui qui apportera le plus d'avantages importants pour tous les Canadiens sur le long terme.
Il s'agit d'accroître les possibilités pour les petites et les grandes entreprises canadiennes de s'engager dans la région, d'accroître les échanges commerciaux, d'accroître les investissements étrangers, d'encourager les étudiants à étudier dans la région indo-pacifique et aussi d'accueillir au Canada les meilleurs éléments de la région pour renforcer leur capacité vis‑à‑vis de notre pays. Je pense que cela aura des avantages extraordinaires à long terme pour le Canada. Cela exigera beaucoup de travail et d'efforts, mais je suis convaincu que le cadre établi nous permettra de bâtir une génération d'experts de la région indo-pacifique dans les milieux universitaires, les milieux des affaires, de la politique et de la culture grâce au déploiement de cette stratégie.
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Je pense que la première distinction à faire est que la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique est une stratégie canadienne. Elle a été bâtie en tenant compte des intérêts canadiens et des réalités géopolitiques de notre pays, et en mettant l'accent sur ce que le Canada veut faire pour nos entreprises, nos étudiants et nos citoyens vis‑à‑vis de l'économie qui connaît la croissance la plus rapide au monde.
Bien que les piliers que j'ai décrits plus tôt — la sécurité, le commerce, les liens entre les gens, le climat et la diplomatie — diffèrent un peu de ceux de la stratégie américaine, je pense qu'il est important de souligner que, grâce au déploiement des Forces armées canadiennes, grâce à nos opérations navales et aériennes, nous en faisons plus sur le plan de la sécurité en envoyant trois frégates dans le détroit de Taïwan, la mer de Chine méridionale et la mer de Chine orientale; nous en faisons plus pour surveiller les transbordements illégaux entre navires vers la Corée du Nord; et nous en faisons plus pour perturber et lutter contre la pêche illégale, qui est colossale dans le Pacifique Nord et vers le Pacifique Central.
Nous en faisons plus que n'importe quel autre pays du G7 ou en fait n'importe quel pays de l'OTAN en dehors des États-Unis. Je pense que cela surprend beaucoup de Canadiens, mais c'est une initiative très bien accueillie par nos partenaires dans la région, y compris le commandant de la flotte des États-Unis dans la région, qui dirige le plus important déploiement naval avancé au monde à partir du Japon. Leur gratitude et la gratitude du Japon pour la persistance et l'approfondissement de notre engagement militaire dans la région ont été largement reconnues, et notre action a été extraordinairement bien reçue.
Ce n'est qu'une des manières dont nous inscrivons des mesures dans le plan, et c'est important. Il est important pour le commerce mondial dans la région que le détroit de Taïwan continue de faire partie des eaux internationales. Vous aurez vu aux nouvelles, par l'entremise des équipes de CBC et de Global News qui étaient intégrées aux opérations de notre marine et de nos forces aériennes dans la région, que notre présence ne passe pas inaperçue. Nos avions ont été survolés à basse altitude. Nos frégates ont été escortées par une importante présence navale de la Chine. Par conséquent, lorsque nous attirons l'attention des Chinois en faisant ce que nous savons être la chose à faire, cela ne fait que renforcer l'idée selon laquelle nous agissons pour le mieux en collaborant avec nos partenaires dans le cadre de ces exercices multilatéraux dans la région.
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Je pense que nous pourrons en faire davantage au fur et à mesure du déploiement de la stratégie. En fait, cela fait un an qu'elle a été lancée. Bien sûr, comme des ressources importantes y sont consacrées, il faut du temps pour que le processus parlementaire se déroule et que les budgets soient alloués.
Il est possible d'aller plus loin pour chacun des piliers. Nous pouvons en faire plus en matière de sécurité, et nous faisons un travail formidable. Nous pouvons en faire plus sur le plan commercial en étant un partenaire de premier plan dans le cadre de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, qui renforce la résilience de la chaîne d'approvisionnement dans toute la région indo-pacifique.
Nous pouvons certainement en faire davantage pour tisser des liens entre les gens. Je veux qu'un plus grand nombre de jeunes Canadiens apprennent les langues de ces pays, acquièrent une expertise et étudient l'histoire, la culture, le commerce et la politique de cette région. Ainsi, au cours des prochaines décennies, les effectifs de réserve, si vous voulez, de notre pays, les prochaines générations, auront une meilleure expertise de cette région, qui sera la plus importante au monde sur le plan économique.
Nous pouvons en faire plus pour le climat. Le Canada participera à lutter contre certains des effets extraordinaires des changements climatiques sur les pays insulaires du Pacifique, par exemple. Certains pays risquent littéralement de disparaître si rien n'est fait pour renforcer leurs rivages grâce à la lutte contre la dégradation côtière.
Nous pouvons en faire plus sur le plan diplomatique. Le Canada renforcera les effectifs d'un certain nombre de ses missions dans la région indo-pacifique, là encore, pour renforcer l'expertise en matière de sécurité, de commerce et de politique dans la région. Je pense que c'est une bonne chose. Je pense que c'est le signe d'un changement majeur de la politique étrangère canadienne qui ne se produit qu'une fois par génération, tout au plus, et qui exigera que tous ces piliers soient mis en œuvre au maximum de leur potentiel.
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Merci, monsieur le président.
Excellence, vous avez dit que la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique avait été mise en avant pour réagir, pour ainsi dire, à la montée en puissance de la Chine sur les plans économique, politique et militaire. Dans la Stratégie, on indique que « le Canada poursuivra le dialogue avec la Chine pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada ». On y lit aussi que, « [d]ans les domaines de profond désaccord, nous interpellerons la Chine, notamment si elle adopte un comportement coercitif, sur le plan économique ou autre, si elle ignore ses obligations en matière de droits de la personne, ou si elle compromet nos intérêts en matière de sécurité nationale ou ceux de nos partenaires dans la région. »
Là encore, les mots ont leur importance. Je crois pouvoir dire que la Chine adopte déjà des comportements, disons, douteux sur le plan économique ou concernant les droits de la personne, la sécurité nationale ou encore la sécurité de nos pilotes, entre autres, dans la région. De quelle façon entend-on interpeler la Chine dans ce genre de situation?
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Je vous remercie de la question, monsieur Bergeron.
Il me semble que c'est véritablement au cœur de l'élaboration de la stratégie. Je pense que le Canada a dit, de façon assez explicite, qu'en ce qui concerne nos relations avec la Chine, nous serons en concurrence là où nous sommes en concurrence; nous collaborerons là où nous collaborons; et nous contesterons sa politique en lien aux questions de droits de la personne et de coercition économique lorsque nous pensons que les lignes sont franchies.
Je pense que nous sommes concurrentiels. Il est très important pour nos exportateurs, nos petites et grandes entreprises canadiennes, que nous puissions maintenir de bonnes exportations vers la Chine. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour que ces canaux restent ouverts, sécuritaires et résilients. Le fait est que nous avons beaucoup de choses dont la Chine a besoin et qu'elle veut, et même pendant les périodes les plus difficiles de nos relations, nos exportations vers la Chine, en moyenne, ont augmenté. Je pense que c'est un signal fort pour nos exportateurs de toutes sortes de biens — produits agroalimentaire, agricoles, les fruits de mer et d'autres produits d'exportation.
La collaboration avec la Chine est très importante. Nous devons collaborer pour trouver des solutions en matière de climat. Je pense que la visite récente en Chine du a démontré très clairement la volonté et la responsabilité du Canada de collaborer avec la Chine. Le changement climatique est un gros problème pour ce pays à l'échelle nationale, comme vous le savez très bien. Je pense qu'il est très important de travailler davantage ensemble pour que les changements climatiques soient pris en compte dans les possibilités économiques entre les deux pays.
Comme vous l'avez dit, il y a des questions sur lesquelles le Canada doit s'opposer à la Chine. Il y a d'importantes questions de droits de la personne sur lesquelles nous avons des désaccords, et il y a des questions de coercition économique, où nous avons non seulement des désaccords, mais aussi l'obligation, dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique, de diversifier notre intégration économique avec d'autres partenaires de la région. Il n'est pas facile d'être l'un des plus petits pays de la région indo-pacifique si votre économie dépend de façon disproportionnée de la Chine, où il y a des possibilités de coercition. Dans ce contexte, il est très important que le Canada entretienne des relations économiques plus approfondies et mieux intégrées avec les pays partenaires de la région, et l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste est un excellent exemple de la façon dont cela se produit chaque jour depuis cinq ans.
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Merci de votre question.
Bien sûr, sous le cinquième pilier, le Canada revitalisera sa présence diplomatique dans la région indo-pacifique, et M. Epp vous donnera des chiffres détaillés à ce sujet. Je pense qu'entre 100 et 120 diplomates stratégiquement formés seront positionnés dans la région, dont bon nombre d'entre eux possèdent une solide expertise sur la Chine, non seulement pour travailler en Chine, mais dans d'autres missions dans la région.
Pour réussir à tirer le plein potentiel de cette stratégie, nous avons besoin d'un plus grand nombre de diplomates mieux formés — sur les plans linguistique, culturel et politique — dans l'ensemble de la région, provenant non seulement d'Affaires mondiales Canada, mais d'autres ministères qui ont des responsabilités et des engagements importants dans la région dans les domaines de l'énergie, du climat, du commerce et de la sécurité. Je pense que la perspective d'augmenter grandement nos effectifs dans la région au cours des prochaines années nous rapportera d'énormes dividendes durant des décennies.
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Je vous remercie pour cette question d'une extrême importance. Vous l'avez mise en contexte en précisant que le Canada n'est pas un poids lourd dans son engagement au sein du G7, du G20 ou du PTPGP.
L'un des atouts et des facteurs de succès du Canada dans le contexte mondial, c'est que nous n'allons pas là en prétendant être un poids lourd. C'est ce que me disent... Au cours des six derniers mois, j'ai rencontré 14 présidents et premiers ministres de pays de la région indo-pacifique. Nous donnons l'impression d'être un pays prêt à écouter, à s'engager et, parfois, à décrypter les échanges qui ont lieu entre certains des poids lourds, si vous voulez.
L'approche du Canada, c'est‑à‑dire notre approche diplomatique et notre position dans le monde, est fort bien accueillie en tant que partenaire rationnel, capable de comprendre la position et le contexte d'un si grand nombre de nos partenaires dans la région. Nous sommes très bien positionnés et nous avons la chance de participer à des forums mondiaux, notamment aux réunions de l'APEC, le cadre commercial le plus impressionnant de la région, et au G7. Nous utilisons nos plateformes là‑bas d'une manière très efficace, responsable et ouverte qui est très bien accueillie par nos partenaires avec lesquels nous avons des liens, mais qui ne participent pas à ces discussions.
C'est là une force extraordinaire que le Canada apporte à la table. Au cours des six derniers mois, j'en ai été moi-même témoin et j'en ai eu de nombreux échos de la part de dirigeants politiques de pays de la région indo-pacifique.
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Nous entamons maintenant la deuxième partie de notre réunion. Je déclare la séance ouverte et je souhaite la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins.
M. Kmiec s'est joint à nous. C'est agréable de le revoir.
Du ministère de la Défense nationale, nous accueillons Cayle Oberwarth, général commandant adjoint des Opérations, État-major interarmées stratégique, et Gregory Smith, directeur général, Politique de sécurité internationale. Du Service canadien du renseignement de sécurité, nous accueillons Sarah Estabrooks, directrice générale, Politiques et relations étrangères, et Newton Shortliffe, directeur adjoint, Collecte. Oh là là, j'espère que nous ne vous devons rien.
Chaque ministère disposera de cinq minutes, tout au plus, pour sa déclaration préliminaire.
Si j'ai bien compris, nous commencerons par vous, monsieur Smith.
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Monsieur le président et distingués membres du Comité, nous sommes honorés de comparaître devant vous.
Comme vous venez de le dire, je suis le major-général Greg Smith, directeur général de la politique de sécurité internationale. Je suis accompagné de mon collègue, le brigadier-général Cayle Oberwarth, commandant adjoint des opérations de l'état-major interarmées stratégique.
Je vous remercie de me donner l'occasion de participer à la discussion du Comité sur la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique et de vous donner un aperçu des progrès réalisés par le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes dans la mise en œuvre de nos initiatives et de nos activités à l'appui de cette stratégie.
[Français]
Parmi les cinq piliers interreliés définis dans la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes se concentrent principalement sur le pilier « Promouvoir la paix, la résilience et la sécurité ». Cependant, nous avons également un rôle de soutien important dans le pilier « Le Canada, un partenaire actif et engagé dans l'Indo‑Pacifique ».
[Traduction]
Il est important de se rappeler qu'avant la publication de sa stratégie pour l'Indo-Pacifique, le Canada avait déjà une présence régionale importante, notamment dans le cadre de son engagement de plus de 70 ans auprès du Commandement des Nations unies en République de Corée, de déploiements réguliers de navires et d'aéronefs en soutien aux opérations de présence avancée et de surveillance des sanctions, de sa participation à d'importants exercices régionaux et de diverses activités de renforcement des capacités dans le cadre de notre programme d'instruction et de coopération militaires.
Grâce aux importants investissements nouvellement annoncés dans le cadre de la stratégie pour l'Indo-Pacifique, l'équipe de la Défense a pris des mesures pour élargir et consolider sa présence dans la région pour les années à venir et positionner le Canada en tant que contributeur positif à la paix et à la stabilité dans la région. En fait, nous nous sommes fortement appuyés sur nos cinq lignes d'effort pour faciliter la mise en œuvre de la stratégie.
[Français]
Les Forces armées canadiennes ont renforcé la présence navale du Canada dans la région de l'Indo‑Pacifique, passant de deux à trois navires de guerre par an. Au début de l'année, le navire canadien de Sa Majesté Montréal a été déployé à partir de la base des Forces armées canadiennes de Halifax pour mener des opérations dans les océans Indien et Pacifique. Les NCSM Ottawa et Vancouver complètent leur déploiement dans la région pour travailler avec nos alliés et nos partenaires. Leur contribution au maintien de l'ordre international fondé sur des règles a été remarquée dans toute la région, notamment lorsque les NCSM Montréal et Ottawa ont effectué trois transits dans le détroit de Taïwan aux côtés de la marine américaine.
[Traduction]
Deuxièmement, nous avons renforcé et diversifié nos engagements régionaux en participant à de nouveaux exercices multilatéraux. L'été dernier, l'Aviation royale canadienne a participé, pour la première fois, à l'exercice Mobility Guardian dans plusieurs sites de la région indo-pacifique. De plus, la Marine royale canadienne a participé à son premier exercice Sama Sama, sous la direction des États-Unis et la marine philippine.
[Français]
Nous avons étendu nos efforts de renforcement des capacités grâce à de nouveaux programmes et activités, et des discussions sont en cours pour recenser d'autres possibilités pertinentes avec des partenaires régionaux.
Les Forces armées canadiennes ont notamment organisé une conférence sur les femmes, la paix et la sécurité avec les forces armées malaisiennes, l'un des domaines privilégiés pour les efforts de renforcement des capacités et de coopération en matière de sécurité. De même, la Marine royale canadienne a soutenu les efforts de renforcement des capacités lors de l'exercice multilatéral SEACAT, ou Southeast Asia Cooperation and Training, dirigé par Singapour. Ces activités sont importantes pour renforcer l'interopérabilité et la confiance parmi les partenaires régionaux.
[Traduction]
Quatrièmement, l'équipe de la Défense a créé quatre postes de conseiller en politique de défense dans la région, et y a nommé des candidats déjà en poste et intégrés à nos missions à l'étranger. Ces nouveaux conseillers, affectés à Tokyo, à Singapour, à Canberra et au Pentagone, à Washington, auront un impact immédiat sur la consolidation des partenariats clés et sur la visibilité du Canada dans les discussions régionales sur les questions sensibles de défense et de sécurité.
[Français]
Enfin, l'équipe de la Défense a coorganisé avec ses homologues américains un atelier de coopération en matière de cyberdéfense avec les forces d'autodéfense japonaises, axé sur la réponse aux cyberincidents et le perfectionnement des effectifs, afin d'améliorer leur capacité à détecter les menaces et à y répondre. Ces activités renforcent la résilience et la préparation générales en assurant une protection contre les tactiques coercitives et en empêchant le vol de propriété intellectuelle précieuse.
[Traduction]
Au cours de la deuxième année de mise en œuvre de la stratégie pour l'Indo-Pacifique, l'Équipe de la défense maintiendra le même niveau d'engagement, notamment le déploiement de trois navires de guerre, tout en tirant parti des relations que nous avons consolidées au cours de la première année pour mettre en œuvre un éventail élargi de programmes de coopération en matière de renforcement des capacités et de sécurité.
Tout en menant à bien ces initiatives, l'Équipe de la défense soutient l'objectif de la stratégie pour l'Indo-Pacifique d'être un partenaire actif et engagé dans la région en concentrant ses activités, ses engagements et ses visites portuaires sur les pays de l'ANASE, notamment les Philippines, Singapour, l'Indonésie, la Malaisie et le Vietnam.
Ces efforts, parmi ceux déployés dans l'ensemble du gouvernement, ont contribué à l'obtention de résultats tangibles à l'appui de nos objectifs liés à l'ANASE, notamment des invitations à participer pour la première fois, en tant qu'observateurs, aux réunions et aux activités du Groupe de travail des experts de la réunion des ministres de la Défense de l'ANASE, ou ADMM-Plus, en 2023. Concrètement, ces activités soutiennent directement notre partenariat stratégique avec l'ANASE et sont un complément aux efforts déployés par l'ensemble du gouvernement pour renforcer notre présence dans la région et accroître notre coopération avec les partenaires de l'ANASE qui nous aident à atteindre les objectifs de défense et de sécurité définis dans notre stratégie pour l'Indo-Pacifique...
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Monsieur le président et distingués membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Newton Shortliffe et je suis directeur adjoint de la collecte au Service canadien du renseignement de sécurité. Je suis donc responsable de la collecte de renseignements dans toutes les régions.
Je suis accompagné de ma collègue Sarah Estabrooks, directrice générale de la politique et des relations étrangères.
Je suis heureux de me joindre à vous aujourd'hui pour discuter de ce sujet au nom du Service, et je répondrai volontiers à vos questions.
En tant que partenaire d'Affaires mondiales Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité, ou SCRS, contribue à part entière au succès de la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique. Cette stratégie reconnaît à juste titre qu'un engagement accru dans la région doit s'accompagner de mesures visant à protéger la sécurité économique, les institutions démocratiques et la population du Canada. Le SCRS s'est engagé à protéger le Canada et les Canadiens, tout en aidant le gouvernement du Canada à atteindre ses objectifs de politique étrangère.
Le SCRS participe activement à la lutte contre l'éventail de menaces complexes émanant de la région indo-pacifique qui pèsent sur le Canada, notamment sous forme d'ingérence étrangère, d'espionnage, de cybermenaces, de désinformation et de mésinformation. Dans le cadre de ses enquêtes et de ses analyses de renseignements, le SCRS aide le gouvernement canadien à prendre des décisions éclairées pour contrer ces menaces.
[Français]
Le SCRS s'efforce également de renforcer ses relations avec des partenaires régionaux et avec ses alliés traditionnels. Ce faisant, il permet au Canada de s'engager de façon plus efficace et sécuritaire dans la région indo-pacifique.
[Traduction]
La région indo-pacifique est vaste, la menace est complexe et les possibilités sont illimitées. Le Canada doit s'aligner sur ses partenaires clés pour faire avancer son ambitieux programme régional. Le Service y contribue en mettant à profit ses partenariats dans le domaine du renseignement. Lorsqu'ils sont synchronisés avec d'autres initiatives gouvernementales, ces canaux supplémentaires de communication et de coordination peuvent avoir un effet multiplicateur pour protéger les Canadiens et les intérêts canadiens.
[Français]
Le SCRS se concentre principalement sur la promotion de la paix, de la résilience et de la sécurité. Toutefois, les informations et les renseignements dont il dispose peuvent orienter la prise de mesures dans le cadre des cinq objectifs énoncés dans la Stratégie.
[Traduction]
Bien qu'il existe des limites quant aux détails que je peux vous communiquer aujourd'hui, je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
En résumé, le ministre de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes sont sur la bonne voie pour assurer au Canada une présence régionale significative et multiforme, à partir de laquelle nous pouvons promouvoir la paix et la stabilité à l'appui de nos valeurs et de nos intérêts nationaux. Notre engagement en faveur de la paix, de la sécurité et de la résilience dans la région indo-pacifique implique nécessairement un dialogue avec la Chine. Ce faisant, nous restons attachés à l'approche décrite dans la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique.
[Traduction]
Le Canada s'opposera à la Chine si nos points de vue divergent, et nous coopérerons avec la Chine s'il est dans notre intérêt de le faire pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux. Dans le cadre de nos opérations dans la région indo-pacifique, les Forces armées canadiennes respecteront toujours les règles internationales et s'engageront de façon responsable, et nous nous attendons à ce que les autres en fassent autant.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins d'être des nôtres pour éclairer notre réflexion sur la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique.
Dans la Stratégie, le gouvernement canadien met de l'avant sa volonté d'établir une présence militaire accrue, notamment au moyen de l'opération Horizon, dans le cadre de laquelle le Canada mise sur une présence persistante et plus complète des Forces armées canadiennes dans la région indo-pacifique.
D'après vous, messieurs, ce dont vous avez fait état tout à l'heure en matière de présence navale et aérienne dans la région répond-il à cet objectif, ou reste-t-il encore du déploiement à faire pour atteindre l'objectif d'accroître la présence militaire dans la région?
Auquel cas, dans un contexte où l'engagement en Lettonie requiert déjà d'importantes ressources des forces armées, dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre qui rend difficile le recrutement, et avec des problèmes chroniques de rétention de personnel, comment pense-t-on pouvoir accroître la présence militaire dans la région, au-delà de ce qu'on a déjà fait?
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Merci de cette question.
[Traduction]
La modernisation de la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité sera utile à bien des égards.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous cherchons à mettre au point des outils pour fournir de l'information aux Canadiens sur la cybersécurité ou sur d'autres menaces à la sécurité du Canada. Nous voulons notamment que des améliorations soient apportées à la loi pour nous permettre de diffuser plus facilement l'information et d'offrir des séances d'information aux autres ordres de gouvernement — qui sont actuellement très limités par la Loi sur le SCRS au‑delà du niveau fédéral — ainsi qu'au secteur privé et ailleurs lorsqu'il y a des menaces. Nous souhaitons également que des mesures soient mises en place pour renforcer notre capacité d'enquêter sur différents types de menaces, ce qui nous permettra de fournir plus rapidement des renseignements au gouvernement du Canada.
La Loi sur le SCRS est désuète. Elle n'est plus adaptée à nos objectifs. Elle a été rédigée en 1984 et, même si elle a fait l'objet d'une certaine modernisation et de certains changements, nous constatons qu'elle ne suit pas le rythme de la réalité technologique actuelle.
L'un des changements que nous souhaitons voir et au sujet duquel nous consultons les Canadiens, c'est la tenue d'un examen tous les cinq ans, par exemple, ce qui nous permettrait de suivre l'évolution de la technologie et des changements qui se produisent dans la société. Cela nous éviterait de nous retrouver dans une situation où nous serions incapables de prendre les mesures sensées que la plupart des Canadiens pensent que nous devrions facilement prendre.
La modernisation n'a pas été proposée spécifiquement pour la Stratégie pour l'Indo-Pacifique, mais elle nous aidera certainement, si elle se concrétise, à participer aux opérations et à promouvoir les objectifs que le gouvernement du Canada s'est fixés dans cette stratégie.
Je vais inviter ma collègue à faire quelques observations.
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Je vous remercie de la question.
Nous ne faisons pas le même travail que le CST. Le SCRS utilise son propre mandat pour enquêter sur les types d'auteurs de cybermenaces qui se livrent à des activités qui constituent une menace pour la sécurité du Canada. Nous nous efforçons de comprendre ce qu'ils ciblent et pourquoi. Dans le cadre de notre mandat, nous travaillons ensuite avec le CST. S'il y a des mesures que nous pouvons prendre en vertu de notre mandat pour aider à réduire la menace, nous le ferons et nous les communiquerons au gouvernement du Canada.
La différence, c'est qu'il incombe maintenant au CST, par l'entremise du Centre canadien pour la cybersécurité, d'élaborer les politiques du gouvernement du Canada qui aideront à protéger nos systèmes électroniques. De plus, il lui revient de prendre des mesures d'atténuation et les mesures qui pourraient être nécessaires en cas d'incident ou d'intrusion.
Nous travaillons en étroite collaboration avec le CCC, le Centre canadien pour la cybersécurité — je devrais faire attention aux acronymes — et avec le CST, et lorsqu'il y a une intrusion, nous travaillons souvent en étroite collaboration dans le cadre de nos mandats pour comprendre ce qui se passe et contribuer à la compréhension du gouvernement du Canada, mais notre rôle est très différent, et nous avons différents outils que nous pouvons utiliser au Canada. Par exemple, nous pouvons mener des opérations qui aideront à donner accès à de l'information que le CST pourrait ne pas être en mesure d'obtenir par lui-même lorsqu'il s'agit de menaces envers les Canadiens.
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Nous reprenons nos travaux.
Je remercie tout le monde d'être ici.
Nous avons maintenant des représentants de notre troisième groupe.
Du ministère des Ressources naturelles, nous accueillons Frank Des Rosiers, sous-ministre adjoint, Politique stratégique et innovation, et Andrew Ghattas, directeur principal, Centre d'excellence sur les minéraux critiques.
Du ministère des Pêches et des Océans, nous accueillons Mme Darcy DeMarsico, directrice générale, Politique de l'économie bleue; Jennifer Buie, directrice générale, Gestion des ressources halieutiques; et Brent Napier, directeur, Programmes et politiques d'application de la loi.
Du ministère de l'Environnement, nous accueillons Sandra McCardell, sous-ministre adjointe, Direction générale des affaires internationales; Lana Edwards, directrice générale par intérim, Direction des affaires bilatérales et commerce; et Kelly Torck, directrice générale, Politiques et partenariats en matière de biodiversité.
Chaque ministère aura cinq minutes.
Nous allons commencer par M. Des Rosiers, pour un maximum de cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de me donner l'occasion de lui adresser la parole sur le sujet du jour, la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique. Comme cela a été mentionné, je suis accompagné de mon collègue Andrew Ghattas, directeur principal au Secteur des terres et des minéraux.
La région indo-pacifique est certainement stratégique pour le Canada, et l'occasion de faire le point est belle pour nous. Nous avons des partenaires prioritaires dans la région, notamment le Japon, la Corée du Sud et d'autres joueurs majeurs.
[Traduction]
J'ai pensé que je commencerais peut-être par vous communiquer quelques données pour nous situer par rapport à l'importance même de la région indo-pacifique, en commençant par certaines données sur le commerce et les investissements dans la région.
Si l'on examine les plus récents ensembles de données, à partir de 2022, les exportations canadiennes d'énergie et de ressources naturelles vers la région s'élevaient à 44 milliards de dollars. Ce n'est pas un chiffre banal. Cela représente 55 % des exportations totales du Canada vers la région, qui représente 10 % de l'ensemble des exportations canadiennes d'énergie et de ressources naturelles, juste derrière les États-Unis.
Si l'on regarde les cinq dernières années, les exportations vers la région ont augmenté de 40 %, et si l'on se tourne vers l'avenir, de 2022 à 2030, selon la Banque asiatique de développement, la région devrait consommer environ 40 % de l'énergie mondiale.
Compte tenu du contexte géopolitique et des objectifs climatiques, le Canada est très bien placé pour être un fournisseur fiable d'énergie propre et de minéraux pour la région. Quand on pense aux minéraux critiques et aux batteries, à l'hydrogène et à l'ammoniac, au nucléaire, à la foresterie, au pétrole et au gaz, et aux technologies propres, le Canada a beaucoup à offrir dans la région.
[Français]
C'est ainsi que, dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique, le ministère des Ressources naturelles s'est vu confier la tâche de bien représenter les intérêts du pays en matière de commerce, d'investissement, de science, de technologie et d'innovation. Grâce aux ressources ainsi déployées, il y aura du personnel présent à Tokyo et à Séoul pour veiller aux intérêts tant gouvernementaux que commerciaux du Canada.
[Traduction]
Le a dirigé une mission commerciale dans cette région, au Japon, en janvier dernier, à laquelle ont participé 20 entreprises canadiennes du secteur des ressources naturelles et des chefs d’entreprise autochtones. Cette mission a été très bien accueillie tant par les entités commerciales au Japon que par les hauts fonctionnaires et les ministres. Le fait d'avoir d'entrée de jeu un engagement précoce des peuples autochtones a été remarqué de façon très positive par nos collègues au Japon. Le ministre est retourné au Japon en avril pour assister à une réunion des ministres du G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement. Encore une fois, de nombreuses discussions ont eu lieu au sujet des possibilités d'affaires.
En ce qui concerne les modèles de coopération dans la région, permettez-moi d'en mentionner deux. En mai dernier, RNCan et ISDE ont conclu un protocole d'entente avec la Corée du Sud sur la coopération dans les secteurs des minéraux critiques, de l'énergie propre et de la sécurité énergétique. En septembre dernier, il y a à peine deux mois, un ministre de premier plan, le ministre Nishimura, est venu du Japon. Il est le ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie, ou METI. Il était accompagné d'une délégation de très haut niveau de dirigeants d'entreprises qui se sont concentrés en particulier sur le lancement du protocole de coopération sur les chaînes d'approvisionnement de batteries. Je suis convaincu que vous avez suivi certains des investissements qui en découlent.
Je crois comprendre que le Comité s'intéresse aux minéraux critiques, alors permettez-moi de dire quelques mots à ce sujet. Comme bon nombre d'entre vous le savent en votre qualité d'estimés parlementaires, le Canada a lancé sa stratégie sur les minéraux critiques en décembre 2022, il n'y a pas tout à fait un an. Une enveloppe de 3,8 milliards de dollars a été mise de côté pour assurer le développement de l'ensemble de la chaîne de valeur dans les domaines de l'extraction, de la transformation, de la fabrication et de l'utilisation finale.
Nous avons travaillé avec nos partenaires et alliés, en particulier, pour faire progresser certains efforts de R‑D, notamment en Corée du Sud, au Japon, aux États-Unis et dans l'Union européenne, ainsi que d'autres pays, et aussi pour appliquer les normes ESG afin de veiller à ce qu'elles soient largement adoptées non seulement au Canada, mais aussi à l'échelle mondiale. Nous avons également fait preuve de leadership à l'Agence internationale de l'énergie, l'AIE, et nous avons travaillé dans d'autres forums mondiaux, comme le G7.
Permettez-moi de terminer, monsieur le président, en vous présentant certains investissements qui ont été faits récemment dans cet espace, ce qui démontre les possibilités commerciales très réelles que nous avons comme pays. Lucky Goldstar, LGES, de la Corée du Sud, et Stellantis ont fait des investissements à grande échelle dans une usine de fabrication de batteries au Canada; il s'agit d'un investissement de 5 milliards de dollars. POSCO, également de la Corée du Sud, et GM ont investi 500 millions de dollars pour une usine de matériaux cathodiques au Québec. Rio Tinto, de l'Australie, a fait un autre investissement de 500 millions de dollars à Sorel-Tracy, au Québec. E‑One Moli Energy a investi 1 milliard de dollars dans une installation de R‑D sur les batteries en Colombie-Britannique. La phase un de LNG Canada, en Colombie-Britannique, représente le plus important investissement du secteur privé de l'histoire du Canada — un projet de 40 milliards de dollars — et comprend Mitsubishi et KOGAS, ainsi que d'autres investisseurs étrangers.
Des discussions sont en cours avec de nombreux autres groupes pour d'autres investissements de ce genre. Encore une fois, cela montre que les possibilités sont nombreuses.
Merci, monsieur le président.
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Bonjour, monsieur le président, et bonjour mesdames et messieurs les membres du Comité.
La région indo-pacifique représente un important marché pour le poisson et les fruits de mer canadiens, avec des exportations totalisant près de 2 milliards de dollars en 2022. Si la majorité des exportations de fruits de mer du Canada vers la région est destinée à la Chine — 1,29 milliard de dollars —, le Canada est partie à l'Accord global et progressif pour le partenariat transpacifique, un accord de libre-échange avec plusieurs pays de la région, et les exportateurs canadiens ont un intérêt à élargir leur accès aux principales économies de la région, comme le Japon, la Corée du Sud et Singapour, ainsi qu'à des marchés en croissance comme l'Indonésie, le Vietnam et la Thaïlande.
[Français]
La région indo-pacifique comprend également près des deux tiers des océans de la planète et abrite plus de la moitié des flottes de pêche du monde, qui se disputent des ressources marines de plus en plus rares. Lorsque les problèmes de sécurité, de perte de biodiversité et de climat se chevauchent, ils s'aggravent et s'amplifient mutuellement.
[Traduction]
C'est dans cette optique que la stratégie indo-pacifique du Canada a établi un nouveau fonds commun pour les océans, investissant 84,3 millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre la pêche illégale, non réglementée et non déclarée et améliorer la santé des écosystèmes marins dans la région indo-pacifique. La pêche INN est un terme général qui recouvre une vaste gamme d'activités de pêche et contribue largement à la diminution des stocks de poissons et à la destruction de l'habitat marin, et peut être associée à la criminalité organisée. S'appuyant sur les efforts déjà déployés du Canada pour promouvoir des océans sains et gérés de manière durable, tant au niveau international que dans cette région, ce fonds permettra de renforcer et d'appliquer l'ordre fondé sur des règles dans la région, de mieux réglementer les pêches et les activités de pêche, de protéger les stocks de poissons et de faire progresser la conservation des écosystèmes.
Pour ce faire, le MPO adopte une approche à trois volets visant à renforcer la gouvernance, l'application des règles et les partenariats.
[Français]
Le Fonds pour les océans partagés soutient un engagement multilatéral renforcé au sein des organisations régionales de gestion des pêches, où le ministère des Pêches et des Océans négocie des mesures juridiquement contraignantes et scientifiquement fondées pour la gestion durable des pêches en haute mer et pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
En août 2023, le Canada a défendu avec succès l'adoption d'une stratégie de récolte totale pour le thon germon du Pacifique Nord afin de préserver la santé des stocks de poissons. Lors des réunions annuelles des trois organisations régionales de gestion des pêches du Pacifique, le Canada a également dirigé l'élaboration et l'adoption de mesures visant à protéger les requins.
Ce travail est renforcé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et par l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'État du port, qui empêche les navires pratiquant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée d'utiliser les ports d'autres pays pour débarquer leurs prises, excluant ainsi les produits de cette pêche des marchés nationaux et internationaux. Par l'intermédiaire du Fonds pour les océans partagés, le Canada cherchera à faire progresser la mise en œuvre de cet accord grâce à la formation et au renforcement des capacités dans les pays en développement et les pays à haut risque.
Le Canada participe activement à plusieurs forums internationaux afin d'obtenir des résultats complémentaires qui permettent de relever les défis ayant une incidence sur l'état des stocks de poissons et des ressources océaniques à l'échelle mondiale. Par exemple, la mise en œuvre par le Canada d'accords internationaux comme la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction est un élément important de notre effort mondial pour veiller à ce que le commerce ne nuise pas à la durabilité des espèces aquatiques.
Le Canada a également ratifié très tôt l'Accord de l'Organisation mondiale du commerce sur les subventions à la pêche, conclu en 2022, et continue de participer activement aux négociations.
[Traduction]
S'appuyant sur les efforts déployés depuis des décennies pour lutter contre la pêche illégale et protéger les intérêts canadiens dans le Pacifique-Nord, le Canada a mené, en juillet 2023, sa première patrouille de navires en haute mer et sa première mission d'application des lois sur les pêches, en collaboration avec les États‑Unis et le Japon, pour lutter contre la pêche INN dans le Pacifique-Nord. D'autres patrouilles de surveillance aérienne ont été menées dans la région tout au long de l'année 2023. Les agents du MPO ont documenté 58 infractions en matière de pêche, y compris la détection de 3 000 ailerons de requin pêchés illégalement lors d'arraisonnements de navires étrangers et de missions de surveillance aérienne.
En octobre 2023, le Canada a lancé une nouvelle initiative avec les Philippines par le biais d'un protocole, qui permet aux autorités maritimes de ce pays d'accéder à notre système DVD, une plateforme de surveillance spatiale de détection des navires sombres, qui utilise des satellites pour suivre les navires de pêche illégaux et soutenir les efforts de sécurité maritime dans leurs eaux souveraines. Le DVD est déployé depuis 2021, date à laquelle le Canada a commencé à déployer des efforts pour surveiller à distance les flottes de pêche lointaine qui entourent les îles Galapagos.
Le MPO collabore avec ses partenaires internationaux pour élaborer et renforcer les mesures de gestion des pêches et de conformité qui réglementent les activités de pêche en haute mer, et pour lutter contre la pêche illégale grâce à une solide présence de surveillance et de contrôle. Par exemple, en septembre 2023, le a annoncé une contribution de 6,5 millions de dollars à la Joint Analytical Cell, une organisation conçue pour exploiter des capacités complémentaires de collecte d'informations et d'analyse, des outils et des bases de données de renseignement sur les pêches et des partenariats internationaux pour lutter contre la pêche INN et les crimes qui y sont associés.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
La région indo-pacifique est essentielle aux efforts mondiaux du Canada pour faire face aux trois menaces que sont les changements climatiques, la perte de nature et la pollution. Cette région, qui abrite à la fois la Chine et l'Inde, représente la moitié de la population mondiale, la moitié des émissions mondiales de carbone et bon nombre des pays les plus biodiversifiés du monde.
La stratégie indo-pacifique, dont l'objectif est de bâtir un avenir durable et vert, fournit un cadre permettant au Canada de faire progresser ses priorités environnementales au sein d'une région cruciale pour la santé future de la planète et, par extension, du Canada. Compte tenu de la nature mondiale de ces défis, l'engagement avec les pays de cette région, tant sur le plan bilatéral que sur le plan multilatéral, est essentiel.
Le Canada a réalisé d'importants progrès dans la mise en œuvre du quatrième pilier de la stratégie indo-pacifique grâce au financement de la lutte contre les changements climatiques, au soutien à la transition énergétique, à la coopération sur la biodiversité et à la prévention de la pollution par le plastique avec les pays de cette région.
[Français]
Nous reconnaissons le besoin d'appuyer les pays en voie de développement dans leurs stratégies d'atténuation et d'adaptation pour répondre au changement climatique. Le Canada s'est engagé à verser 5,3 milliards de dollars pour le financement international du climat. Dans le cadre de ces contributions et par l'entremise de fonds multilatéraux et de programmes bilatéraux, un soutien financier important a été apporté aux pays en voie de développement de la région indo-pacifique afin de les aider à réduire leurs émissions et à s'adapter aux effets dévastateurs du changement climatique.
[Traduction]
De toute évidence, pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux, il faudra réussir les transitions énergétiques, et le Canada a établi des partenariats étroits avec de nombreux États de la région indo-pacifique afin de faire progresser des initiatives multilatérales clés.
En sa qualité de membre fondateur de la PPCA, l'Alliance: Énergiser au‑delà du charbon, le Canada a encouragé les États de la région à s'engager à éliminer progressivement le charbon. Jusqu'à présent, les Îles Marshall, la Nouvelle‑Zélande, Singapour et le Vanuatu, ainsi que les niveaux infranationaux de l'Australie, de la Corée du Sud, du Japon, des Philippines et de Taïwan, ont tous adhéré à la PPCA.
Nous travaillons également en partenariat avec la Nouvelle‑Zélande et la Corée du Sud dans le cadre du défi mondial de la tarification du carbone afin d'accélérer la lutte mondiale contre les changements climatiques et la décarbonisation. À mesure que de plus en plus de pays adoptent des solutions de tarification, l'efficacité augmente, stimulant l'innovation et réduisant les émissions.
[Français]
De plus, le Canada participe au Partenariat pour une transition énergétique juste, un modèle de financement novateur visant à soutenir la transition des pays vers l'abandon du charbon, en Indonésie et au Vietnam. Ces efforts multinationaux mobilisent des dizaines de milliards de dollars publics et privés pour des investissements en infrastructure, des réformes politiques et des emplois inclusifs et durables.
[Traduction]
Alors que le lien entre les changements climatiques et la nature est de plus en plus clair, le Canada a répondu à la nécessité d'une action internationale. Siège du secrétariat de la Convention sur la biodiversité, le Canada a été le pays hôte de la COP15 sous la présidence de la Chine l'an dernier. Cette conférence a débouché sur le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité et, en août, le Canada s'est engagé à verser 200 millions de dollars au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité, devenant ainsi le premier pays à le faire. À partir de maintenant, ce fonds aidera les pays admissibles de la région à stopper et à renverser la perte de biodiversité. Le Canada a récemment lancé un réseau de champions de la nature et invite les pays de la région à travailler avec le Canada pour promouvoir les objectifs de ce cadre pour la biodiversité.
Pour lutter contre la pollution par le plastique, le Canada a collaboré avec plusieurs pays de la région indo-pacifique, dont l'Australie, les îles Cook, la Micronésie, le Japon, les Maldives et bien d'autres, dans le cadre d'une coalition très ambitieuse pour appuyer l'élaboration d'un nouvel instrument mondial juridiquement contraignant sur la pollution par le plastique, et nous continuerons de le faire en prévision de la quatrième négociation organisée par l'ONU, qui aura lieu à Ottawa en avril prochain. De plus, le Canada travaille avec l'Indonésie, le Vietnam, le Pakistan et le Cambodge dans le cadre de partenariats nationaux d'action sur le plastique afin d'aider ces pays à atteindre leurs objectifs visant à mettre fin à la pollution par le plastique. En vertu de la Charte sur les plastiques dans les océans, lancée sous la présidence du Canada au G7 en 2018, le Canada travaille également avec de petits États insulaires en développement, ainsi qu'avec des entreprises internationales et régionales, pour empêcher que des déchets soient rejetés dans l'environnement.
Pour ancrer cette vaste collaboration sur les questions environnementales, le Canada tient des dialogues annuels sur l'environnement avec l'Australie, le Japon et la Corée et copréside le Conseil chinois pour la coopération internationale en environnement et en développement. La coopération environnementale est également codifiée dans nos accords de libre-échange, y compris le PTPGP, et nous prenons des engagements en matière d'environnement dans le cadre de nos négociations commerciales avec l'Indonésie et avec l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'ANASE.
Nous utilisons notre adhésion au G7, au G20 et à l'APEC comme des occasions multilatérales de promouvoir des objectifs environnementaux communs avec des pays clés de la région indo-pacifique, notamment le Japon, la Chine, l'Inde, l'Indonésie et la Corée.
[Français]
En conclusion, le travail continu du Canada avec la région indo-pacifique sur la triple menace qui pèse sur l'environnement mondial fournit une base solide afin de réaliser un avenir durable et vert pour le Canada et le monde, comme envisagé par la Stratégie. Le travail du Canada continue également de fournir un canal important afin de favoriser l'engagement de soutenir la relation bilatérale avec les pays de cette région.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, de cette question.
Nous n'avons pas de définition ou de formule pour définir ce qu'est une énergie propre, mais le gouvernement a certainement été très franc et a fait des progrès en ce qui concerne ce que nous aspirons à être.
Dans le cas du GNL, l'objectif est très simple. Il s'agit d'adopter les technologies les plus avancées pour réduire le plus possible l'intensité en carbone de ces émissions. Je suis fier de dire que tant pour LNG Canada que pour les autres projets qui sont activement à l'étude — Woodfibre et Cedar LNG —, nous envisageons sérieusement d'agir ainsi et d'être de véritables chefs de file mondiaux dans ce domaine.
Je terminerai en faisant remarquer qu'en discutant avec des clients de la Corée et du Japon en particulier, ces derniers apprécient le positionnement du Canada à cet égard, et comme nous pouvons le constater maintenant, le marché se tourne de plus en plus vers de tels produits, qui de toute évidence répondent bien aux besoins du marché.
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions s'adressent au personnel du ministère des Pêches et des Océans.
Les pêches représentent 60 % de l'économie de ma circonscription. Deux de mes collègues ici viennent de l'Atlantique, une région où l'économie des pêches et les stratégies relatives aux pêches sont très importantes. Nous avons eu plusieurs discussions au cours des derniers mois et des dernières années concernant ces stratégies.
Vous l'avez dit tantôt, les exportations canadiennes de poisson et de fruits de mer vers la région indo-pacifique s'élevaient à près de deux milliards de dollars en 2022. Nous exportons énormément de produits de la pêche vers la Chine, mais aussi vers le Japon et d'autres pays ici et là.
Dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique, le Canada a récemment ouvert un bureau du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire aux Philippines. Pourquoi n'avons-nous pas eu un bureau des pêches et de l'aquaculture? Y en a-t-il un dont nous ignorons l'existence? En outre, que faites-vous pour promouvoir nos exportations de poisson et de fruits de mer vers d'autres pays que la Chine?
:
D'accord. Je vais passer à mon autre question.
J'ai regardé les différentes initiatives qui se trouvent dans la Stratégie. Sans vouloir être critique, je veux souligner une chose, parce que le secteur des pêches est tellement important pour moi que je veux que cela fonctionne.
On dit que le Canada veut partager son expertise en matière de gestion des stocks de poissons et de protection des océans, mais, pas plus tard qu'il y a quelques semaines, le commissaire à l'environnement a dit que le ministère des Pêches et des Océans n'avait malheureusement pas de données fiables sur le rétablissement de certains stocks de poissons. On a lancé la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique pour promouvoir ce que le Canada fait de bien dans ce domaine, alors qu'il le fait peut-être mal.
Quel genre de discussions avez-vous à ce sujet pour remettre les pendules à l'heure et voir ce qu'on fait mal ici? Si on veut promouvoir le secteur des pêches dans d'autres pays, il faudrait assurer une bonne gestion des pêches de notre côté. Il y a des lacunes, que nous étudions présentement, au Comité permanent des pêches et des océans.
Que faites-vous au sujet de la gestion des stocks ici, au Canada, présentement, avant de songer à partager cette expertise avec ces autres pays?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, avant de poser des questions, je dois admettre que je suis assez abasourdi par les propos de mes collègues du Parti conservateur, qui semblent feindre l'ignorance sur ce qu'est une énergie propre. Plusieurs d'entre eux sont très expérimentés et ont participé à un grand nombre de discussions et de débats sur l'environnement et les changements climatiques. Aujourd'hui, prétendre ne pas comprendre ce qu'est une énergie propre, je trouve que c'est un peu fort, mais, bon, ce n'est pas la première fois — ni la dernière, j'imagine — de la part du Parti conservateur.
Cela étant dit, j'aimerais m'adresser aux représentantes du ministère de l'Environnement. J'aimerais qu'elles nous expliquent un peu mieux la manière dont elles envisagent, dans la Stratégie du Canada pour l'Indo‑Pacifique, la collaboration du Canada avec les pays de la région en ce qui a trait à l'adaptation aux changements et aux dérèglements climatiques, et à l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre. C'est quelque chose d'extrêmement important pour notre génération et les générations suivantes.
Qu'est-ce que le Canada envisage de faire avec les pays de la région pour s'adapter aux changements climatiques et en mitiger les effets?
:
Monsieur le président, il est clair que notre capacité à collaborer étroitement avec les pays de la région indo-pacifique est essentielle à la façon dont le monde entier va s'attaquer aux changements climatiques.
Vous avez entendu ce que j'ai dit au début. Les pays de la région indo-pacifique sont d'énormes émetteurs, et nous devons les amener à changer leur comportement. D'un autre côté, nous devons nous intéresser aux pays les plus touchés pour les aider à s'adapter et à gérer les impacts environnementaux, comme la hausse du niveau de la mer.
Comment faire? Comme je l'ai dit, Environnement Canada et Affaires mondiales gèrent une importante enveloppe au titre des changements climatiques. Celle‑ci sert à appuyer des initiatives multilatérales et un certain nombre de programmes de l'ONU qui visent à aider les pays à s'adapter. Une partie de cette somme est consacrée au financement de la lutte contre les changements climatiques par l'entremise des banques multilatérales de développement, et une autre partie, bilatérale celle‑là, est gérée par les deux ministères. L'enveloppe en question est vraiment axée sur des mesures pratiques pour aider les pays à s'adapter.
Par ailleurs, nous voulons nous assurer que ces pays prennent tout de suite des mesures pour réduire leur empreinte carbone. C'est évidemment l'un des principaux objectifs de ce programme. Cela fera également partie de ce que nous tenterons d'accomplir à la COP28, à compter de cette semaine. Beaucoup de négociations ont eu lieu en amont. Nous travaillons avec les plus grands émetteurs, mais aussi avec de plus petits pays, dans l'espoir d'atteindre notre cible ambitieuse de 1,5 degré Celsius.
:
Deux ou trois choses s'approchent de cela. La première, comme vous l'avez dit, consiste à travailler avec les petits pays et j'y reviendrai.
Il y a aussi le fait que tout cela concerne un seul et même environnement planétaire. La meilleure façon d'aider ces pays consiste à amener le monde entier à atteindre les objectifs établis, c'est‑à‑dire à réaliser des plans destinés à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius. Une partie de notre travail consiste à nous assurer que nous faisons ce qu'il faut au Canada et que nous poussons nos partenaires à l'échelle internationale. Encore une fois, comme je l'ai mentionné, ce sera une grande partie de ce dont nous parlerons à la COP28, dans quelques jours à peine.
Une partie du financement que nous accordons à ces pays passe par l'action d'organisations multilatérales — comme le Programme des Nations unies pour l'environnement — ce qui nous amène à élaborer avec eux des plans destinés à les aider à se préparer aux catastrophes et à y réagir. Une partie de l'argent est consacrée au renforcement des capacités, ce qui peut, par exemple, consister à travailler avec eux sur la façon dont ils traitent le méthane provenant de leurs déchets solides. Nous intervenons à de nombreux niveaux.
Je vais être honnête. Je pense que le secrétaire général de l'ONU l'a très bien dit en septembre, en mentionnant que nous devions tout faire, partout, en même temps. C'est certainement une approche que nous jugeons appropriée.
Je ne comprends pas que le Canada coopère avec la République populaire de Chine dans le dossier des changements climatiques. L'an dernier, la République populaire de Chine a approuvé la plus importante augmentation du nombre de centrales électriques au charbon depuis 2015. Sous la direction des plus hauts échelons de l'exécutif, la Chine est en train d'augmenter délibérément la combustion de charbon. En fait, la Chine brûle aujourd'hui plus de charbon que le reste du monde. L'an dernier, elle en a brûlé une quantité record et, cette année, elle envisage d'en consommer encore plus. Par conséquent, la consommation mondiale de charbon, qui aurait dû atteindre son pic il y a une dizaine d'années, selon l'Agence internationale de l'énergie, n'est pas encore arrivée à ce sommet.
Je ne comprends pas que nous puissions coopérer avec la République populaire de Chine tandis qu'elle augmente délibérément et massivement sa consommation de la forme d'énergie fossile la plus polluante qui soit, c'est‑à‑dire le charbon.
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Je constate que, l'année dernière, le charbon représentait la principale exportation du Canada vers des partenaires commerciaux de la région indo-pacifique, soit le Japon, l'Inde, la République populaire de Chine, la Corée du Sud et Taïwan. Ils étaient nos principaux clients à l'exportation.
Parlons de la question des minéraux critiques, car la Stratégie du Canada pour l'Indo-Pacifique prévoit que le Canada sera un « partenaire fiable » et un fournisseur de minéraux critiques pour la région indo-pacifique.
Selon la firme de recherche Benchmark Mineral Intelligence, quelque 384 nouvelles mines et usines de minéraux critiques seront nécessaires pour atteindre les objectifs de 2035 en matière de véhicules électriques à batterie. Selon l'U.S. Geological Survey et le gouvernement canadien, le Canada posséderait 2 à 3 % des minéraux critiques du monde. Si l'on effectue le calcul, 3 % de 384, cela représente environ une douzaine de nouvelles mines au Canada pour atteindre les objectifs de 2035.
Je ne suis au courant d'aucune transaction sur les marchés des capitaux, sur les marchés des capitaux d'actions ou à la Bourse de Toronto. Je n'ai vu aucune société minière proposer de nouveaux projets et rien ne porte à croire que nous nous apprêtons à approuver l'ouverture de 12 mines chez nous, sur les 384 mines nécessaires.
Pouvez-vous nous dire comment nous allons parvenir à être un partenaire fiable et un fournisseur de minéraux critiques pour la région indo-pacifique?
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Le député a tout à fait raison dans sa remarque, et différentes sources vont dans le même sens. Il est question d'augmenter très nettement le nombre de mines en exploitation afin de répondre aux besoins d'approvisionnement en minéraux essentiels.
Le Canada a la chance de disposer d'importantes réserves de minéraux critiques. La semaine dernière encore, une enveloppe de 1,5 milliard de dollars a été confirmée et rendue publique pour le développement des infrastructures— un secteur qui constitue un obstacle majeur, comme vous le savez — afin de garantir la disponibilité de ces produits et leur mise en marché.
S'agissant de la part du secteur privé dans cet effort... Si vous avez assisté à la conférence de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs à Toronto, en mars dernier, vous aurez vu des dizaines de milliers d'experts scientifiques, de géologues et d'investisseurs converger au Canada pour conclure des affaires.
Nous envisageons avec optimisme la montée en puissance du secteur. Cela arrivera‑t‑il assez vite à l'échelle de la planète? Seul l'avenir nous le dira. Ce qui est certain, c'est que le Canada parvient à tirer son épingle du jeu et contribue amplement à faire sa part.