:
Merci beaucoup, et merci de m'avoir réinvité. Comme je l'ai signalé la première fois que je suis venu, avant Noël, ces séances d'information sont très importantes pour être au courant des événements. Je suis heureux de pouvoir faire aujourd'hui le point.
Mon exposé d'aujourd'hui porte principalement sur les questions de sécurité à signaler de novembre 2007 à janvier 2008; il s'agit d'une mise à jour de l'exposé que j'ai fait antérieurement. Après ça, je serai prêt à donner des éclaircissements ou à répondre aux questions. J'aimerais commencer par une brève explication sur la sécurité opérationnelle et sur les liens entre elle et notre mission en Afghanistan.
Nos opérations en Afghanistan suscitent de plus en plus d'intérêt pour de l'information dans le public. Cet appétit pour l'information sur les opérations du gouvernement du Canada sert les objectifs constructifs et légaux qui sont essentiels dans une démocratie parlementaire. Une grande partie de l'information demandée est malheureusement de nature délicate sur le plan opérationnel et sa divulgation pourrait nuire à la réussite des opérations des Forces canadiennes et mettre en danger la vie de nos soldats, des membres de toute l'équipe gouvernementale et des Afghans avec lesquels nous collaborons. Les Canadiens s'attendent à ce que le ministère et les Forces canadiennes protègent la sécurité des militaires canadiens dont la vie est en péril et atténuent autant que faire se peut les risques auxquels ils sont exposés.
Nous savons qu'il est important de donner de l'information au public, et nous nous efforçons d'assumer ces obligations dans les limites de la loi. Il est toutefois essentiel de maintenir un certain équilibre entre nos responsabilités de rendre l'information accessible au public et notre responsabilité de protéger la vie de nos hommes et nos femmes en uniforme. La non-divulgation de certaines informations concernant spécifiquement la mission en Afghanistan est fondamentale pour la sécurité de tous les Canadiens qui travaillent en Afghanistan et du personnel de la coalition que nous côtoyons tous les jours.
Au cours des derniers mois, plusieurs opérations ont été menées, avec la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), dans lesquelles l'Armée nationale afghane et le Corps de police nationale afghan ont joué un rôle important. Les opérations ont amélioré considérablement la mobilité des forces de sécurité et contribué au niveau de stabilité dans notre secteur de responsabilité, ce qui a permis au gouvernement afghan d'accroître son influence sur tout le territoire.
Notre approche en Afghanistan est un effort pangouvernemental basé sur les trois piliers que constituent la gouvernance, le développement et la sécurité, chaque pilier ayant une incidence sur les autres dans une interaction dynamique. La sécurité rend le développement possible; une gouvernance efficace accroît la sécurité et le développement crée des possibilités en décuplant les avantages d'une sécurité accrue et d'une bonne gouvernance. Dans cette relation de cause à effet, la sécurité est une condition essentielle de la bonne gouvernance et du développement durable. La Force opérationnelle interarmées — Afghanistan a réalisé plusieurs projets de développement sur lesquels je donnerai également de l'information dans mon exposé.
Je tiens à préciser dans ces observations liminaires que, bien que nos efforts portent leurs fruits, les Afghans ont toujours besoin de notre soutien et de notre présence, car ils n'ont pas encore atteint le niveau requis de soutien autonome.
[Français]
Depuis le 4 février 2007, les États-Unis dirigent le quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité, sous la direction du général Dan McNeill. Le prochain commandant désigné sera lui aussi un Américain, le général McKiernan. Il est présentement en Europe, à Heidelberg. La date du changement de commandement n'a toujours pas été confirmée.
Une vue d'ensemble des pays participant à la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité permet de replacer dans le contexte les efforts internationaux à ce chapitre. Les effectifs de la Force internationale d'assistance à la sécurité s'élèvent à environ 42 000 soldats venant de 39 pays différents, dont 26 sont membres de l'OTAN.
[Traduction]
Dans le Commandement régional du Sud, le principal effort consiste à assurer la sécurité de la région en perturbant les insurgés et en mettant en place les conditions propices à un développement accru, surtout dans la ville de Kandahar et dans la zone de développement afghan de Kandahar, qui s'étend jusqu'à la frontière du Pakistan. Ce transparent montre le Commandement régional du Sud et indique les principaux pays présents dans chacune des provinces. Le fait que c'est un officier général de l'armée canadienne, le major-général Marc Lessard, qui commande actuellement le Commandement régional du Sud, un commandement de l'OTAN, mérite d'être signalé. Il vient d'en prendre le commandement la fin de semaine dernière.
Le général Lessard commande environ 11 600 soldats, y inclus quatre équipes provinciales de reconstruction. C'est pour lui et pour les Forces canadiennes une excellente occasion de jouer un rôle de chef de file visible dans ce qui est la plus haute priorité actuelle du Canada en matière de politique étrangère.
J'aimerais intituler la petite section suivante « l'ennemi a un vote ». Pour éviter toute confusion sur ce fait, à savoir que l'ennemi a un mot à dire dans les événements qui se déroulent en Afghanistan, je donnerai des explications plus précises. Les insurgés ont poursuivi leurs tentatives pour perturber, déstabiliser et détruire le processus d'établissement de la paix et de la sécurité en Afghanistan. Ils n'y sont toutefois parvenus que dans une mesure très restreinte jusqu'à présent.
Au cours de la période visée, le Commandement régional du Sud a continué d'observer des niveaux élevés d'activité de la part des insurgés. Ils ont en grande partie limité leurs opérations à des tactiques asymétriques en utilisant notamment des engins explosifs improvisés (EEI). Nous reconnaissons que le gouvernement central de l'Afghanistan a fait des progrès considérables au cours des six dernières années, mais son manque d'influence et d'autorité à l'extérieur des grands centres de district renforce la capacité des talibans dans les efforts qu'ils déploient pour étendre leur influence.
Comme l'a signalé le président Karzai à notre premier ministre à l'occasion de sa visite ici, en Afghanistan, on s'applique à accomplir en cinq ans ce qui a été fait en un siècle au Canada. Les Afghans sont pressés et ont besoin du type d'aide que nous pouvons leur apporter.
La dernière opération classique à petite échelle des insurgés s'est déroulée en novembre 2007, dans le district d'Arghandab de la province de Kandahar. Une tentative des talibans d'établir un point d'encrage vers le nord-est de la ville a été déjouée par les forces afghanes, avec l'appui de la FIAS. Remarquez que j'ai dit « déjouée par les forces afghanes, avec l'appui de la FIAS » et pas l'inverse.
En réaction, les insurgés continuent de viser la police afghane qu'ils considèrent comme une cible vulnérable. Le 23 novembre, ils ont attaqué et tué sept policiers et ont franchi leur point de contrôle. Le nombre d'engagements directs contre la FIAS et les Forces de sécurité nationale afghanes a toutefois diminué étant donné que les talibans continuaient de subir de lourdes pertes dans chaque affrontement direct. Ils ont toutefois continué d'avoir recours à des engins explosifs improvisés et à des tirs indirects dans un effort accru pour remporter certaines victoires contre les forces progouvernementales. Dans de nombreux incidents, les insurgés ont accru les risques pour la population civile en se cachant parmi elle, en agissant à partir de résidences privées et en utilisant des particuliers comme boucliers humains.
Les talibans ont utilisé des enfants et d'autres Afghans innocents pour dissuader la FIAS de mener ses opérations. Ils essaieront d'exploiter toutes les occasions de discréditer le gouvernement de l'Afghanistan ou la FIAS et continueront de tenter d'intimider la population locale en faisant de la propagande, en exécutant les personnes qu'ils considèrent comme des traîtres et en attaquant des postes de police et des centres de district du gouvernement. L'utilisation de ces tactiques est une réaction aux opérations fructueuses menées par les forces progouvernementales au cours des derniers mois.
J'attire votre attention sur la carte qui est affichée. C'est la FIAS qui a établi cette carte; il lui a d'ailleurs fallu deux ans pour rassembler toute cette information, car c'est évidemment très complexe; en outre, la situation évolue. Elle indique en rouge les zones qui posent des problèmes de sécurité. Ces zones rouges ne représentent que 10 p. 100 des districts du pays alors que 70 p. 100 des actes de violence commis en Afghanistan l'ont été dans ces zones.
Les zones en vert foncé représentent 31 p. 100 des districts de l'Afghanistan. En 2007, aucune activité hostile n'a eu lieu dans ces zones; en outre, 30 p. 100 des routes principales du pays n'ont pas été touchées non plus par des actes violents.
Les zones en vert pâle représentent 44 p. 100 des districts de l'Afghanistan. Pas plus d'un événement hostile par trimestre, par tranche de 10 000 habitants, n'a eu lieu dans ces districts. Moins de la moitié — 47 p. 100 — des routes principales sont touchées par tout au plus un événement hostile par mois.
Les zones jaunes représentent 15 p. 100 des districts de l'Afghanistan. Ces districts n'ont pas été touchés par plus d'un événement hostile par mois, par tranche de 10 000 habitants. Moins d'un quart — 23 p. 100 — des routes principales ont été touchées par plus d'un événement hostile par mois.
Dix pour cent seulement des districts de l'Afghanistan ont été touchés par plus d'une douzaine d'événements hostiles par mois, par tranche de 10 000 habitants. Certes, 70 p. 100 de la violence touchait les zones que nous avons déjà mentionnées.
Par conséquent, il y a au total une quarantaine de districts qui posent des problèmes. Sur ces districts, 19 ont une population de moins de 20 000 habitants et la population totale de ces 40 districts à problème est inférieure à 6 p. 100 de la population totale de l'Afghanistan.
Par conséquent, bien qu'en 2006 et en 2007 la violence ait été en recrudescence dans les districts à problème, la situation générale s'est calmée en Afghanistan. Les chiffres pour 2006 et 2007 indiquent que l'insurrection ne s'étend pas à travers la pays, contrairement à ce qui est relaté dans certains articles que nous avons lus.
En ce qui concerne le Commandement régional du Sud, cinq de ces 40 districts à problème se trouvent dans la zone qu'il couvre, et c'est la raison pour laquelle nous y intervenons en force de temps en temps. Je vous assure que la Force opérationnelle interarmées — Afghanistan concentre ses forces dans ces zones; nous faisons des progrès intéressants, surtout en raison de la conjugaison de nos efforts et de ceux des Forces de sécurité nationale afghanes.
[Français]
Notre mission en Afghanistan consiste à mener des opérations militaires dans la zone d'opération qui nous a été attribuée, en vue d'aider la République islamique d'Afghanistan à établir et à assurer un environnement sûr avec le plein appui de la Force de sécurité nationale afghane, de façon à accroître l'autorité et l'influence du gouvernement, et ainsi favoriser le développement de l'Afghanistan et la stabilité régionale.
Depuis ma dernière comparution, la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan a réalisé plusieurs missions dans les districts de Zhari, de Panjwayi et d'Arghandab. Ces missions ont tiré parti du succès des missions menées en septembre et en octobre 2007. Durant celles-ci, les membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité, l'Armée nationale afghane ainsi que le Corps de police national afghan ont conjugué leurs efforts pour établir des points d'appui et des postes secondaires de police. Leurs efforts ont permis d'exercer un meilleur contrôle dans la région de Zhari et de plus grands contrôles dans la région de Panjwayi. Nous sommes ainsi plus en mesure d'empêcher les insurgés de circuler librement dans les principaux centres des districts et, ce faisant, de diminuer le nombre d'incidents.
L'amélioration la plus remarquable, c'est que les membres de la Force de sécurité nationale afghane sont maintenant responsables et, plus qu'hier, capables d'assurer ces nouveaux points de contrôle. Conséquemment, la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan peut agrandir la bulle de sécurité et la zone de développement afghane.
[Traduction]
En novembre, l'Armée nationale afghane a réalisé plusieurs opérations pour accroître la sécurité dans le district de Zhari, dans la province de Kandahar. Cette opération a été exécutée par l'Armée nationale afghane, avec le concours de notre Force opérationnelle interarmées — Afghanistan et d'autres éléments de la Force internationale de sécurité placée sous la direction de l'OTAN. L'objectif était de repousser les insurgés en dehors du territoire entourant un carrefour important dans le district de Zhari et d'établir une place fortifiée à partir de laquelle les Forces de sécurité nationale afghanes auraient le contrôle des carrefours et maintiendraient la paix dans la région, comme nous l'avions fait dans d'autres zones au mois d'octobre. Cependant, en l'occurrence, les forces afghanes faisaient le travail.
La première phase cinétique de l'opération, qui était un assaut au sol, a pris complètement les insurgés par surprise. N'ayant pas le temps de monter une riposte organisée, les insurgés ont été forcés de se retirer après un combat d'artillerie bref mais intense. La nuit précédant l'attaque, les membres du 3e bataillon du 22e groupement tactique du Royal Canadian Regiment et des membres de deux kandaks, ou bataillons de l'Armée nationale afghane, se sont infiltrés dans la zone située autour des carrefours.
Ce combat a été la deuxième opération terrestre conjointe conduite par l'Armée nationale afghane, depuis les étapes initiales jusqu'à la victoire, et c'était la première faisant intervenir plus d'un kandak dans la même opération.
L'artillerie canadienne et les avions de transport tactique de la FIAS ont également participé au combat en veillant à ce que les troupes au sol canadiennes et afghanes atteignent non seulement l'objectif, mais ouvrent en outre une voie de ravitaillement pour permettre la construction de la place forte. Dès que cet objectif a été atteint, le 3e bataillon et le 22e groupement tactique de l'escadron du génie ont entamé la construction de la place forte. La réalisation du projet a pris sept jours.
La prise du territoire aux insurgés et la construction d'une place forte sur ce territoire à partir de laquelle les forces afghanes pourront avoir le contrôle de la zone n'est qu'un volet de notre stratégie globale visant à établir un contexte de sécurité durable dans cette zone d'opération canadienne. À mesure que nous ferons l'entraînement de troupes supplémentaires de l'Armée nationale afghane et que nous les établirons sur un territoire plus vaste, les insurgés disposeront de zones moins étendues pour mener leurs opérations et se déplacer.
Après cela, la Force opérationnelle interarmées — Afghanistan a mené des opérations semblables dans trois lieux différents du district de Panjwai. Ces opérations, qui ont été menées par cette force ou par l'Armée nationale afghane, sont de bons exemples de la capacité et du développement permanent de cette armée.
Alors que la réussite en Afghanistan ne peut être évaluée que sur une longue période, l'aboutissement heureux de ces opérations récentes a accru la stabilité et la sécurité dans toute la zone de Zhari-Panjwai, ce qui représente un progrès intéressant pour la gouvernance du gouvernement du Canada et les objectifs de développement en Afghanistan.
Le développement de l'Armée nationale afghane pour en faire une force de combat efficace et compétente se poursuit. On observe des améliorations considérables de sa capacité de planifier des opérations; par ailleurs, les progrès marqués de sa capacité d'entreprendre des opérations témoignent de sa croissance constante et constructive.
Les unités de combat de l'Armée nationale afghane continuent de faire des progrès et plus de la moitié d'entre elles — celles qui collaborent avec nous — sont jugées capables de réaliser des opérations anti-insurrectionnelles avec de l'aide extérieure. Les aptitudes collectives au combat continuent également d'augmenter; cependant, il reste du travail à faire en matière de formation au quartier général et dans les unités de soutien pour que l'Armée nationale afghane acquiert une véritable capacité d'autonomie.
Actuellement, des équipes de mentorat opérationnel et de liaison travaillent avec les trois kandaks, ou bataillons d'infanterie, qui sont l'équivalent de nos bataillons: un avec l'unité des services de soutien au combat et un au quartier général de la brigade, dans la province de Kandahar. En fait, le Canada a eu une influence directe sur la formation et le développement de la croissance d'une armée professionnelle et plausible, composée actuellement de plus de 41 500 membres. En tout temps, nous assurons la formation et faisons le mentorat de 2 000 membres des forces armées avec nos équipes de mentorat opérationnel et de liaison.
Avec des membres dans toutes les provinces et dans tous les districts, le Corps de police nationale afghan est souvent, pour les citoyens du pays, la face la plus visible du gouvernement afghan. Le Canada a recours à une approche intégrée à la réforme policière, axée sur quatre secteurs: le premier est la formation et le mentorat; le deuxième, l'infrastructure et l'équipement; le troisième, la coordination et le quatrième, l'aide salariale à la Police. La réforme du Corps de police nationale afghan pose un défi considérable, mais elle est finalement essentielle pour promouvoir une stabilité à long terme et la primauté du droit en Afghanistan.
[Français]
Les Forces armées canadiennes, de concert avec la Gendarmerie royale du Canada et Service correctionnel Canada, se sont engagées au succès de cette réforme.
De plus, les Forces armées canadiennes, avec leurs équipes de supervision et de liaison, travaillent à améliorer la capacité de la police afghane nationale dans la région de Kandahar. Ces équipes supervisent 24 heures sur 24 les activités de la police afghane, afin de lui enseigner les qualifications essentielles de survie qui lui permettront de fonctionner et de survivre dans un environnement où la sécurité est instable.
Jusqu'ici, approximativement 615 policiers afghans ont reçu cette formation. Les succès des derniers mois sur le plan tactique représentent une indication claire que notre présent mandat d'augmentation de la capacité des forces de sécurité fonctionne bien.
[Traduction]
D'une façon générale, des progrès ont été réalisés sur tous les fronts et dans les zones où cela compte, comme dans la ville de Kandahar et dans les districts de Zhari et de Panjwai, une opinion exprimée par la population dans des sondages, et dans le renforcement de la capacité des Forces de sécurité nationale afghanes.
Nous avons mis en place les conditions nécessaires pour approfondir et élargir la gouvernance et le développement de la sécurité dans des zones où vit 90 p. 100 de la population de Kandahar. Ces progrès sont toutefois atténués par la nature du contexte qui est fait d'échanges et de concessions. Par exemple, la présence de la FIAS dans les districts de Zhari-Panjwai a perturbé l'influence des insurgés dans cette région. En guise de riposte, les insurgés ont lancé des attaques dans les districts voisins en vue de détourner l'attention de la FIAS des efforts qu'elle déploie dans la région de Zhari et de Panjwai. Par conséquent, malgré certains progrès dans cette zone, la violence pourrait éclater dans d'autres régions, ce qui ne devrait toutefois pas ternir l'appréciation des avancées considérables qui ont été faites depuis l'année dernière.
Voici quelques exemples concrets des progrès réalisés.
Un sondage effectué pour plusieurs grandes entreprises médiatiques — ABC News, ARD et la BBC — indique qu'une forte majorité des Afghans approuvent la présence de la FIAS et de la coalition placée sous la direction des États-Unis dans le pays. Plus précisément, 72 p. 100 des sondés approuvent la présence de la coalition, 67 p. 100 approuvent la présence de la FIAS et 68 p. 100 ont indiqué que les troupes internationales font du bon travail, alors que 92 p. 100 des Afghans sont opposés ou vigoureusement opposés aux talibans; 75 p. 100 des sondés ont indiqué que les attaques contre la FIAS et les forces de la coalition sont complètement injustifiées, alors que 83 p. 100 sont opposés aux combattants étrangers du jihad. Par conséquent, ce sondage et d'autres sondages antérieurs indiquent clairement que les Afghans soutiennent nos efforts, dans le contexte de l'aide que nous apportons au gouvernement de la république islamique de l'Afghanistan pour reconstruire le pays après de nombreuses années de conflit.
Des centres conjoints de coordination de district ont été établis à Zhari-Panjwai et à Spin Buldak.
[Français]
Avec un concept mis de l’avant par plusieurs intervenants, dont l’état-major du Groupement tactique, le Centre conjoint de coordination de district s’installe en sensibilisant la population au bien-fondé de ce service. Par exemple, le Centre conjoint de coordination de district peut mettre sur pied rapidement une équipe de réaction rapide constituée d’un mélange de policiers afghans et de membres de l’Armée nationale afghane, selon les ressources disponibles, au lieu d’attendre les forces de la coalition.
Vous pouvez voir, dans le coin gauche de la diapositive, le capitaine Guy Noury de la Coopération civilo-militaire de l’Équipe provinciale de reconstruction de Kandahar qui s’entretient avec les villageois du district de Zhari afin de leur expliquer le concept du Centre conjoint de coordination de district.
[Traduction]
Sur ce transparent, on voit des représentants canadiens assister à une shura dans le district afghan nord de la ville de Kandahar pour manifester leur appui au chef de district fraîchement nommé, M. Kareemullah Naqibi. Des dirigeants communautaires de tout le district ont assisté à la shura pendant laquelle ils ont non seulement exprimé leurs préoccupations au sujet de la sécurité, mais également demandé de l'aide pour la construction des routes, l'installation de l'électricité et la prévention des inondations. La corruption est maintenant plus souvent détectée et signalée par les habitants locaux; en outre, 10 des 17 districts ont maintenant élu des conseils de développement communautaire.
Avec l'aide du Canada et par le biais de l'équipe provinciale de reconstruction de Kandahar, l'université de Kandahar a eu à nouveau accès à de l'eau de puits de source locale. Les travaux, qui ont débuté en juin 2007, ont subi de nombreux revers techniques et ont été terminés juste avant Noël.
L'université avait initialement un puits. Cependant, une pompe en panne et l'effondrement ultérieur du puits initial l'ont forcée à amener de l'eau par camion à grands frais pour ses besoins. La réalisation de ce nouveau puits permettra à l'université de consacrer ses fonds à l'éducation plutôt que de devoir payer l'eau nécessaire pour ses 1 300 étudiants. Les efforts conjoints de notre équipe de coopération civilo-militaire et l'équipe spécialisée du génie du Camp Nathan Smith ont permis d'améliorer la qualité de vie des étudiants et des membres du corps professoral de l'université de Kandahar. Sur ce transparent, vous voyez deux membres de l'équipe spécialisée du génie lors de la dernière inspection de l'installation du puits au moment de l'ouverture de la vanne.
L'équipe de coopération civilo-militaire PRT a visité le village d'agriculteurs de Kharut, au Nord du district de Panjwai, situé au Sud-Ouest de Kandahar. Les membres de l'équipe ont trouvé le village coupé en deux par un canal d'irrigation. Vous voyez le pont rudimentaire qui avait été mis en place. C'était non seulement malcommode et dangereux pour les constructeurs, mais ça posait en outre un problème de sécurité, car une partie seulement du village, au sud du canal, était aisément accessible aux véhicules de police.
Après avoir consulté les chefs du village et un détachement local du Corps de police nationale afghan, la Force opérationnelle interarmées — Afghanistan a décidé de concevoir un nouveau pont et a engagé un entrepreneur local qui a fourni les surveillants et les principaux hommes de métier de la ville de Kandahar.
Comme vous voyez sur le transparent, le pont est fait en béton armé et repose sur une base de pierres liées par du mortier. La construction du pont a été réalisée en un mois environ, presque tout le travail étant effectué à la main. Le coût total du projet a été d'environ 20 000 $ canadiens.
La construction du nouveau pont a été terminée en décembre. Il permet maintenant aux agriculteurs de se déplacer en toute sécurité entre le village et leurs champs et permet au détachement du Corps de police nationale afghan de patrouiller tout le village et la zone périphérique. Le canal d'irrigation fait son travail et les cultures poussent. Les aînés du village sont satisfaits.
Puis, il y a l'opération Causeway, dont vous avez entendu parler aux nouvelles au début de janvier.
[Français]
L'inauguration du pont-jetée, qu'on peut voir à l'écran, a eu lieu le 8 janvier. Sur ce pont-jetée, qui se compose de 175 ponceaux de béton posés les uns contre les autres dans le lit de trois rivières, on a construit un châssis de gravier. Le pont-jetée reliera les autoroutes 1 et 4 et favorisera désormais l'économie locale et aidera la population.
Sur le plan de la sécurité, il sera plus facile pour l'Équipe de reconstruction provinciale, le groupe-brigade, la Force de sécurité nationale afghane et le conseiller de l'équipe de liaison et de maintien opérationnel d'assurer une présence de sécurité à l'échelle de la province de Kandahar. Le projet a donné un emploi à plus de 50 Afghans pendant environ 3 mois. Ce passage sur la rivière Arghandab améliorera les déplacements entre deux villes importantes, et ce pour la sécurité et le développement économique.
[Traduction]
J'ai traversé la rivière à cet endroit, lorsque le lit était à sec, en été, avant la construction du pont-jetée, ainsi qu'à Noël, il y a un an, lorsque le niveau était élevé. Dans ce dernier cas, seuls les véhicules les plus lourds pouvaient traverser la rivière dans la zone d'inondation. En effet, une sécheresse a frappé cette région pendant sept ans et, lorsque la pluie s'est mise à tomber, les villes ont été isolées. Pendant une période de six à huit mois, on ne pouvait traverser qu'avec un véhicule lourd comme un tank — il fallait un véhicule très lourd. Si les habitants de la région essayaient de traverser avec leurs petites charrettes, leurs petits camions et leurs voitures, ils se faisaient emporter par les flots. Ce pont-jetée a fait une énorme différence dans la vie des Afghans de cette région.
L'Armée nationale afghane et le Corps de police nationale afghan s'étaient mis à planifier et à mener des opérations, comme je l'ai signalé tout à l'heure. L'établissement de sous-commissariats et de places fortes de la police a été un progrès naissant dans la capacité du Corps de police nationale afghan et nous a par conséquent aidés à étendre la zone de sécurité.
Avec un effectif actuel de 75 500 membres, le Corps de police nationale afghan a besoin d'équipes supplémentaires de mentors pour la police, qui constituent un élément essentiel au succès. La Force opérationnelle interarmées — Afghanistan apprécie le programme ciblé de développement au niveau des districts que le Commandement de la transition conjointe de la sécurité en Afghanistan a établi. Il s'agit du commandement placé sous direction américaine qui planifie le développement en ce qui concerne l'Armée nationale afghane et le Corps de police nationale afghan. Le programme a pour objet de renforcer les capacités de ce dernier et de transformer cette force de police en un service loyal envers le peuple et les intérêts nationaux afghans.
Au cours d'une récente visite en Afghanistan, le lieutenant-général Mike Gauthier, commandant de la Force expéditionnaire du Canada, a présenté un fusil cérémonial C7 au colonel Abdul Basir pour symboliser le don du Canada à l'Armée nationale afghane. Nous avons fourni à cette armée 2 500 fusils C7, des munitions et de la formation qui renforceront la capacité de sécurité à long terme et contribueront aux efforts de stabilisation dans la province de Kandahar, car les AK-47 qu'elle utilisait sont plus vieux, plus lourds et moins précis que nos fusils C7.
En collaboration avec nos partenaires gouvernementaux — le ministère des Affaires étrangères, l'ACDI, le Conseil canadien de la sécurité et la GRC — et avec l'Armée nationale afghane et le Corps de police nationale afghan, la Force opérationnelle interarmées — Afghanistan s'applique toujours à améliorer la planification et l'exécution conjointes ainsi que la coordination interorganismes avec nos alliés afghans. La mission n'est toutefois pas sans difficulté, et c'est là-dessus que je voudrais terminer mon exposé.
En dépit des efforts visant à améliorer la situation en matière de sécurité dans les districts de Zhari et de Panjwai, les efforts des organisations non gouvernementales pour le développement et la reconstruction continuent d'être retardés dans certaines régions relevant de notre responsabilité en raison de la menace que font peser les insurgés.
La situation en matière de sécurité devrait s'améliorer du fait que les nouveaux sous-commissariats de police élargissent leur zone d'opération et accroissent leur efficacité. Nous avons constaté un accroissement marqué de notre empreinte dans le domaine de la sécurité depuis le mois d'octobre. Comme je l'ai déjà signalé, la Force opérationnelle interarmées — Afghanistan et les Forces de sécurité nationale afghanes ont construit et pourvu d'effectifs huit nouveaux sous-commissariats de police et plusieurs points de contrôle.
Les Forces de sécurité nationale afghanes nous ont permis d'aller dans des régions non sécurisées pour mettre en place les conditions du succès en laissant derrière nous une force afghane dotée de la capacité nécessaire ayant pour mentors de petites équipes de policiers. Pour poursuivre cette expansion de la zone de sécurité, il est essentiel que davantage de membres des Forces de sécurité nationale afghanes soient affectés à notre secteur d'opération.
Une très bonne nouvelle pour le Commandement régional du Sud a été l'annonce par les États-Unis de l'expédition de 3 200 fusils et Marines au Sud de l'Afghanistan pour une mission au printemps prochain. Il va de soi que l'augmentation de plus de 25 p. 100 du nombre de soldats renforcera considérablement l'influence de la FIAS dans le Commandement régional du Sud.
[Français]
Le système de rémunération du Corps de police national afghan et le manque de matériel continuent de miner l'efficacité de la police afghane. La Force opérationnelle interarmées en Afghanistan continue de travailler avec le gouvernement afghan en vue de résoudre la situation. Il importe de signaler que les effectifs et la capacité de l'Armée nationale afghane ainsi que du Corps de police national afghan se multiplient de jour en jour. Il y a trois ans, l'Armée nationale afghane n'existait pas. Aujourd'hui, elle compte près de 42 000 membres, dont un bon nombre menant des opérations aux côtés de la Force internationale d'assistance à la sécurité. Le Corps de police national afghan est maintenant considéré comme une force qui s'accroît de jour en jour. Il est un élément essentiel à l'agrandissement de notre zone de sécurité.
Nous devons être en mesure de mieux communiquer nos réalisations aux Canadiens et aux Afghans, surtout en matière de reconstruction et de développement. Il s'agit d'un défi de taille, car les médias ont tendance à s'intéresser davantage aux questions de sécurité au détriment de la reconstruction et du développement, ce qui fait en sorte qu'on accorde trop d'importance à la situation relative à la sécurité et qu'on obtient ainsi une perception erronée de la situation réelle en termes de sécurité. Nous nous employons à améliorer nos communications en Afghanistan. La Force opérationnelle interarmées en Afghanistan travaille avec des médias intégrés afin de mettre sur pied un atelier pour rendre les médias afghans plus professionnels. La séance de formation sera donnée sur place au début de février.
Comme vous le savez, les talibans tenteront toujours de faire de la désinformation auprès de la population locale et mèneront toujours des opérations de désinformation dans le but de minimiser nos succès.
[Traduction]
J'aimerais terminer mon exposé par les quatre brefs commentaires suivants.
Nous améliorons la sécurité en soutenant la démocratie et les valeurs démocratiques en Afghanistan. Nous augmentons la sécurité en accroissant la capacité légitime du gouvernement de gouverner avec justice et efficacité. Nous mettons les talibans en échec en faisant la promotion du développement économique et social et en renforçant les forces de sécurité afghanes, pour que les Afghans puissent défendre leur gouvernement et leurs citoyens contre des extrémistes violents.
Merci beaucoup. Je suis prêt à répondre à vos questions.