:
Monsieur le président, je vous remercie. J'essaierai d'être le plus succinct possible en faisant ma déclaration et en répondant aux questions, par respect à l'égard des membres du comité.
Je tiens à vous remercier, dès le départ, de l'important travail que vous accomplissez au nom des Canadiens en tant que comité de la défense nationale.
C'est avec plaisir que je comparais aujourd'hui pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses de la Défense nationale pour l'année financière 2007-2008, une année, comme on pourrait s'y attendre, très chargée, très dynamique.
Comme le savent les membres du comité, le Budget supplémentaire des dépenses présente de façon plus détaillée les dépenses du gouvernement et reflète les priorités du ministère de la Défense nationale. Le budget de cette année est particulièrement important, car les demandes de fonds s'inscrivent dans le cadre du plan du gouvernement qui vise à renforcer notre souveraineté et notre influence sur la scène internationale en investissant les ressources voulues dans des effectifs et de l'équipement militaire. Comme on pourrait s'y attendre, il est surtout question de la mission en Afghanistan dans les deux cas.
La priorité de notre gouvernement en ce qui concerne les Forces canadiennes est de les renouveler pour en faire une force armée moderne et de premier ordre.
[Français]
Une armée qui peut servir les Canadiens, une armée qui peut protéger les valeurs et les intérêts du Canada, parce que le monde demeure imprévisible, et nous devons être prêts à faire face à l'inattendu.
Nous sommes aujourd'hui confrontés à un certain nombre de défis complexes aux niveaux de la défense et de la sécurité, notamment des États défaillants et en déroute, le terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massive, un foyer de tensions et des conflits régionaux.
Pour relever ces défis, monsieur le président, il nous faut une armée polyvalente et apte au combat. C'est précisément ce que le gouvernement met en place avec la stratégie de défense Le Canada d'abord. Dans le budget de 2006, le gouvernement a pris un engagement de 5,3 milliards de dollars sur cinq années. L'ampleur de ce financement montre la détermination du gouvernement à s'attaquer aux défis avec lesquels notre pays doit composer. Ce fonds permet d'établir une armée de premier plan. Nous accélérons le recrutement, nous accueillons de l'équipement moderne, nous nous positionnons en vue de succès continus opérationnels. Le budget de 2007 a réaffirmé l'engagement du gouvernement à rebâtir la défense et a permis d'accélérer la distribution de fonds accordés dans le budget précédent.
[Traduction]
Monsieur le président, le discours du Trône mentionnait que les objectifs clés consistent à renforcer la capacité de la Défense nationale à protéger le Canada et l'Amérique du Nord, de même qu'à exercer son influence sur la scène internationale, grâce à des missions importantes. Au pays, la priorité consiste à affirmer la souveraineté du Canada dans l'Arctique. Il faut améliorer la capacité opérationnelle des Forces canadiennes dans le Grand Nord et leur permettre d'y être plus présentes.
Il existe plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, en raison de la fonte des glaces de l'Arctique, le passage du Nord-Ouest pourrait devenir une voie de navigation commerciale, et nous devons nous préparer à cette éventualité. De plus, l'activité économique s'intensifie dans notre territoire ainsi que dans nos espaces maritimes et aériens nordiques. On y observe en effet une croissance de l'exploitation minière, de l'exploration gazière et pétrolière, de la pêche, de la navigation de croisière, du tourisme et de l'aviation internationale. Nous devons faire appliquer les lois, protéger nos citoyens, notre territoire et notre environnement ainsi qu'assumer nos responsabilités quant aux opérations de recherche et de sauvetage lorsque des gens sont en détresse.
Avec votre permission, j'aimerais lever mon chapeau à nos équipes de recherche et de sauvetage pour le travail qu'elles font. Ces militaires canadiens sont vraiment des héros méconnus, et la formation, le professionnalisme et l'expertise qu'ils investissent dans ces opérations, particulièrement dans les conditions difficiles de l'Arctique, ne sont rien de moins qu'héroïques et exemplaires.
Comme on peut s'y attendre, il peut toutefois s'avérer exigeant d'étendre les activités du gouvernement dans le vaste territoire arctique. C'est pourquoi les Forces canadiennes sont régulièrement appelées à effectuer leurs propres missions et à aider les autres ministères à remplir leurs mandats. Nous collaborons ainsi étroitement avec les ministères de la Sécurité publique, des Affaires indiennes et du Nord, des Affaires étrangères et du Commerce international ainsi que des Pêches et des Océans, pour n'en nommer que quelques-uns.
Afin d'affirmer notre souveraineté dans l'Arctique, nous devons disposer d'une force armée en mesure d'effectuer la surveillance et le contrôle dans le Nord. Notre force armée doit donc pouvoir opérer efficacement dans certains des milieux et des climats les plus difficiles de la planète.
Le discours du Trône a également fait de la mission en Afghanistan une grande priorité alors que nous nous joignons à des pays dont nous partageons la vision en vue d'instaurer la liberté, la démocratie, le respect des droits de l'Homme et la primauté du droit. La mission de l'OTAN mandatée par les Nations Unies a été entreprise parce que l'Afghanistan avait servi de base à des terroristes étrangers qui y avaient organisé les attaques livrées le 11 septembre en Amérique du Nord. La communauté internationale a répondu à la demande d'aide que lui a faite le gouvernement afghan démocratiquement élu. Ainsi, le Canada et 36 autres pays ont répondu à l'appel en envoyant des troupes sur le terrain. Environ 2 500 militaires canadiens se trouvent donc en Afghanistan, la plupart dans le sud, soit dans la province de Kandahar.
Cette mission s'inscrit dans un effort pangouvernemental et aide le gouvernement afghan à établir son autorité dans tout le pays, y compris à défendre ses frontières. En tant que pays signataire, de concert avec une soixantaine d'autres pays, du Pacte pour l'Afghanistan, nous connaissons les buts à atteindre en matière de développement d'ici 2011. La communauté internationale oriente ainsi ses efforts selon le Pacte et offre au gouvernement afghan de l'aide sur le plan de la gouvernance, du développement, de la reconstruction et de la sécurité. La sécurité est un préalable essentiel au développement démocratique, économique et social de l'Afghan. Sans sécurité, il sera en effet impossible de réaliser les autres tâches fondamentales.
Les Forces canadiennes font leur part dans le cadre de cet effort international en aidant l'armée et la police afghanes à acquérir les capacités nécessaires pour assurer la sécurité dans la région de Kandahar. Ces éléments de liaison et de mentorat opérationnel incluent maintenant l'établissement avec la police du même genre de relations de travail, dans le cadre desquelles le Canada joue également un rôle important par l'intermédiaire du ministère de la Sécurité publique.
Monsieur le président, nous déployons des efforts croissants pour entraîner les forces de sécurité nationales afghanes afin qu'elles puissent elles-mêmes se charger de défendre la souveraineté et les institutions démocratiques de leur pays. Pareille initiative est conforme au discours du Trône et au fait qu'il est important que les Afghans assument la responsabilité de leur propre sécurité nationale.
Je me suis rendu en Afghanistan à trois reprises à titre de membre du conseil des ministres. J'ai moi-même observé des signes positifs et croissants de progrès. Chaque visite m'a confirmé que des progrès sont accomplis, étape par étape, sur le plan de la reconstruction et de la gouvernance et que la sécurité, essentielle à la poursuite des progrès, s'améliore. Mes visites m'ont aussi confirmé que les militaires des Forces armées canadiennes sont motivés et fiers du rôle qu'ils continuent de jouer pour aider l'Afghanistan dans le cadre de cette initiative internationale.
Nous sommes également fiers des militaires canadiens qui accomplissent leur travail chaque jour en notre nom. Nous assistons en effet à des manifestations publiques de reconnaissance à leur intention partout au pays. Je m'attends que tous les membres de votre comité, lorsqu'ils ont assisté aux cérémonies du jour du Souvenir, ont constaté une augmentation marquée du nombre de personnes présentes et des manifestations publiques d'affection pour nos militaires, tant passés que présents.
Je vous rappelle également, comme je suis sûr que vous le savez très bien, que le Canada a maintenant des anciens combattants dans la jeune vingtaine.
[Français]
Monsieur le président, il est important de dire que nos troupes qui effectuent des opérations dans l'Arctique, en Afghanistan ou dans un autre théâtre sont confrontées à des enjeux incroyables, et ce tous les jours, même lorsqu'elles ne font pas les manchettes. Les membres des Forces canadiennes sont activement engagés dans des opérations nationales et internationales sur terre, en mer et dans l'air.
La semaine dernière encore, la marine canadienne comptait un peu plus de 3 milles de marins en mer qui effectuaient des exercices au large de nos côtes et qui participaient à des missions internationales.
La force aérienne n'est pas en reste. Sans ses efforts, nous ne pourrions tout simplement pas maintenir la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan.
Je suis sûr que nous sommes tous d'accord pour dire que les militaires canadiens s'acquittent de leur mission avec détermination, résolution et un courage formidable.
[Traduction]
Monsieur le président, le Budget supplémentaire des dépenses dont il est question aujourd'hui montre que le gouvernement maintient son engagement de doter les militaires canadiens des outils dont ils ont besoin pour réaliser leur travail. Il table sur les nombreuses initiatives que nous avons déjà mises en place pour les militaires au cours des vingt derniers mois.
Je vais maintenant décrire brièvement les principaux éléments du Budget supplémentaire des dépenses.
Le gouvernement alloue 875 millions de dollars à la Défense nationale pour qu'elle renforce la capacité des Forces canadiennes à accomplir leurs missions de façon indépendante. Ces fonds serviront entre autres à accroître les effectifs des Forces canadiennes et à maintenir l'infrastructure et l'équipement.
De plus, le Budget supplémentaire alloue quelque 340 millions de dollars au soutien des opérations en cours en Afghanistan. Ces fonds permettront au Canada de jouer un rôle de chef de file significatif en Afghanistan lorsque nous assurerons de nouveau le Commandement régional Sud de l'OTAN, en février 2008. Le Budget supplémentaire des dépenses alloue aussi un montant initial de 130 millions de dollars au programme visant à faire l'acquisition d'un maximum de 100 chars de combat principaux.
La Défense nationale recevra aussi environ 162 millions de dollars afin d'accélérer la réalisation des grands projets d'acquisition d'équipement approuvés qui suivent: transport aérien stratégique et tactique, chars de combat principaux et pièces d'artillerie de précision.
Le Budget supplémentaire alloue 14 millions de dollars au programme des navires de patrouille pour l'Arctique et à l'infrastructure connexe. Quant au projet de prolongement de la durée de vie des frégates de la classe Halifax, il se voit allouer environ 50 millions de dollars. Ces navires, comme vous le savez certainement, monsieur le président, s'avèrent l'outil principal de la Marine canadienne au pays comme à l'étranger. Certains sont actuellement en déploiement: le NCSM Toronto et le NCSM Charlottetown. En les modernisant, le Canada pourra raffermir sa souveraineté et son influence sur la scène internationale et se trouver là où on a besoin de lui.
Le recrutement est à la base de la défense du Canada et de notre contribution à la stabilité dans le monde. En effet, sans effectifs, les navires, les armées et les aéronefs ne sont d'aucune utilité. Ainsi, le Budget supplémentaire alloue 10 millions de dollars à la Campagne de recrutement des Forces canadiennes.
Monsieur le président, c'est avec plaisir que je précise que ces efforts de recrutement se déroulent fort bien et que nous voyons des jeunes, en particulier, marquer un intérêt accru pour la carrière militaire.
Je conclus en affirmant que les Forces canadiennes exécutent un travail colossal pour le Canada et les Canadiens. Nos hommes et nos femmes en uniforme opèrent au pays comme à l'étranger pour défendre notre souveraineté ainsi que protéger nos intérêts et nos valeurs. Ils se tiennent prêts à mener des opérations dans les conditions les plus difficiles, que ce soit dans l'Extrême Arctique canadien ou dans les monts poussiéreux d'Afghanistan. Ils font de grands sacrifices. Ils passent beaucoup de temps loin de leurs familles, de leurs proches et, chaque fois qu'ils se trouvent sur le théâtre des opérations, leur vie est en danger. Ils font partie de nos meilleurs citoyens ainsi que des meilleurs soldats du monde. Le gouvernement du Canada s'engage donc inconditionnellement à leur fournir les outils dont ils ont besoin pour remplir leurs missions et se protéger. Les fonds alloués dans le Budget supplémentaire des dépenses en témoignent.
Je demeure maintenant à la disposition du comité pour répondre aux questions.
Encore une fois, monsieur le président et vous, les membres du comité, je vous suis reconnaissant du travail que vous accomplissez et de la contribution importante que vous faites en examinant ce budget des dépenses supplémentaires du ministère de la Défense nationale.
Voilà qui met fin à ma déclaration, et je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le ministre.
Général Hillier et monsieur Fonberg, c'est un plaisir de vous revoir. Félicitations pour votre nouveau poste; on va vous appeler souvent.
[Traduction]
Aujourd'hui, il est question du Budget supplémentaire des dépenses, de sorte que nous allons parler de dépenses et d'économies. Il y a deux points que j'aimerais aborder. Tout d'abord, j'aimerais parler des Aurora. De plus, comme vous l'avez si bien dit, nous devons être respectueux de nos anciens combattants, de sorte que j'aimerais en parler également.
Évidemment, nous ne disposons que de dix minutes. Je vais essayer de garder quelques minutes pour mon collègue, M. Savage, car il a de très importantes questions à poser également. Donc, je vais poser de brèves questions et je m'attends à de tout aussi brèves réponses.
Tout d'abord, en novembre, la Force aérienne a annulé les vols de surveillance des Aurora dans le Nord pour plusieurs mois en raison de problèmes de maintenance à long terme du parc d'aéronefs. Nous savons que vous prévoyez prendre juste avant Noël une décision définitive concernant l'éventuelle abolition du programme des Aurora. Nous avions déjà dépensé 955 millions de dollars dans la modernisation de ces appareils. Non seulement était-ce un excellent programme, mais il aurait représenté également une bonne façon d'économiser les deniers publics tout en maintenant la capacité de vol des Aurora jusqu'en 2025.
La décision que vous prendrez le 18 décembre coûtera quelque 1 000 emplois à la base canadienne de Greenwood. Pour le secteur aérospatial de la Nouvelle-Écosse et des Provinces maritimes, pour les Canadiens, cela représenterait une perte de plus de 2 000 emplois. Le compte grimpe donc à 3 000 emplois perdus.
Je tiens à vous dire, monsieur le ministre, que les libéraux sont entièrement contre cette idée. Nous estimons que le programme des Aurora est bon, non seulement pour les opérations de recherche et de sauvetage, auxquelles vous êtes censé marquer du respect, mais également en raison de l'Arctique qui, selon moi, a de l'importance.
J'aimerais connaître votre pensée à ce sujet. J'ai demandé à la vérificatrice générale d'examiner la question. Je lui ai demandé de tenir une enquête formelle à ce sujet. Pouvez-vous nous confirmer que vous avez déjà décidé d'abolir le programme des Aurora? Pourquoi souhaitez-vous l'abolir? Il n'exige que 600 à 800 millions de dollars, plutôt que l'achat de nouveaux appareils qui ne seront pas prêts, au bas mot, avant 2016.
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Merci, monsieur le président.
Je vais peut-être répondre brièvement à certaines de vos questions et donner au général Hillier l'occasion d'y réagir également. Il a passé bien sûr beaucoup de temps en Afghanistan au cours des dernières années et il peut vous faire part de ses observations personnelles.
Tout d'abord, en ce qui concerne le Conseil de Senlis, qui sont les auteurs du rapport, à qui font-ils rapport et qui se trouve sur le terrain en Afghanistan pour faire ces observations? Je remarque, dans le rapport, qu'il n'y a pas de table des matières, pas de notes en bas de page et qu'il n'y a pas de citations des personnes avec lesquelles ils se sont entretenus en Afghanistan. Je remarque également qu'une grande partie de leurs conseils ou observations semblent être de nature militaire. Je crois savoir qu'il s'agit d'un groupe humanitaire et, pourtant, il prône une certaine augmentation des troupes et l'invasion du Pakistan.
Je rejette entièrement leur évaluation du pourcentage du territoire actuellement sous contrôle taliban. Je n'y vois même pas un soupçon de vérité.
Vous avez demandé à connaître mes observations personnelles. J'ai constaté une augmentation de la capacité de l'équipe de reconstruction provinciale à achever plus de projets. Les hauts fonctionnaires là-bas et ceux qui sont depuis lors revenus de leur mission au sein de l'équipe de reconstruction provinciale me disent que notre capacité de sortir du périmètre et d'interagir avec la population afghane est plus grande.
Je puis également vous dire que les résultats sont nettement différents lorsque des citoyens et des entrepreneurs afghans participent aux projets. Quand ils sont propriétaires des routes, des écoles, des cliniques médicales, des puits et de ce genre de projets d'infrastructure, quand ils ont fait les travaux eux-mêmes, mis en place ces infrastructures, ils les défendent férocement et en assument la propriété encore plus. Dans cette mesure, j'estime que nous faisons plus.
Bien sûr, tout cela ne se produit que derrière le périmètre de sécurité établi sur le terrain. C'est là que nos soldats canadiens sont à leur meilleur. Ils en repoussent les limites et laissent le terrain auparavant occupé par eux à l'ACDI, qui peut alors y exécuter des projets. De plus, nous avons des personnes qui travaillent dans la capitale de Kaboul, l'ECS à notre ambassade, qui travaille directement au sein du gouvernement afghan afin d'y mettre en oeuvre des principes de bonne gouvernance.
Je vais maintenant céder la parole au général Hillier.
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Monsieur le ministre, je vous remercie.
Monsieur le président, je vous suis reconnaissant de vos excuses pour la façon dont vous avez accueilli le général Atkinson, mais permettez-moi de dire simplement qu'il est venu ici à votre demande, sur l'ordre du ministre, pour vous donner un breffage. S'il se présente pour se faire dire qu'il fait erreur, c'est un gaspillage de son temps, du mien et du vôtre. C'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet.
Monsieur, la meilleure chose à faire selon moi est de demander aux Afghans eux-mêmes si nous faisons des progrès là-bas. Nous leur avons posé la question de diverses façons au cours des dernières semaines et des derniers mois, et leur réaction a été plutôt claire. Toutefois, je n'effectue pas les sondages moi-même. Je me fonde sur ce que je vois mes soldats, matelots et aviateurs faire et sur mes propres observations.
De manière à ce que vous puissiez juger par vous-même, je vais vous faire un sommaire de ce que j'ai vu. Il y a tout d'abord l'initiative relative aux opérations de sécurité. Les forces talibanes sont légèrement déstabilisées. Je n'insiste pas trop, mais elles ont été forcées d'abandonner leur approche tactique qui consiste à encercler la ville et la province de Kandahar. Elles n'ont pas réussi à contrôler les districts, et on ne leur a pas permis de prendre l'initiative.
Grâce à ces opérations de sécurité, nous avons dégagé un espace pour faire du développement. Nous l'avons fait afin de pouvoir construire des routes comme la route Summit, où je me tenais il y a quelques semaines, un pont-jetée pour franchir la rivière Arghandab, où je me tenais il y a quelques semaines également, et reconstruire en réalité une école à Masum Gar, où je me trouvais il y a plusieurs semaines pour assister à l'arrivée à l'école de trois groupes d'enfants. Nous avons également mené ces opérations pour permettre la constitution de forces de sécurité.
Monsieur Bachand, il y a un an alors que j'étais là-bas, il n'y avait pas de soldats de l'armée nationale afghane à nos côtés, à Kandahar. Actuellement, nous en dénombrons trois bataillons. Il existe effectivement divers niveaux de formation et de préparation, mais deux de ces bataillons travaillent à nos côtés dans les districts provinciaux à des opérations visant à accroître leur propre sécurité.
Il y a un an, il n'y avait pas du tout de police. Nous comptons maintenant cinq sous-postes de police et nous espérons en ouvrir un sixième dans la région de Panjwai. Les policiers éprouvent toutes sortes de difficultés là-bas, puisqu'ils n'ont pas suffisamment d'équipement, pas suffisamment de formation et qu'ils sont mal rémunérés. Toutefois, c'est un véritable ravissement d'avoir ces problèmes, puisque l'an dernier, ils n'existaient même pas.
Pendant que nous menons ces opérations pour permettre le développement de Kandahar, dans le reste de l'Afghanistan, le développement économique et le développement de la gouvernance s'accélèrent, et les gens reprennent le cours normal de leur vie parce que les talibans ont été déstabilisés dans le Sud par nous, les Britanniques et nos autres alliés là-bas.
Donc, vous pouvez juger par vous-mêmes, à partir de ce que je dis, de ce que je pense de la mission en Afghanistan.
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Monsieur le président, je vous remercie vivement, et je vous remercie vous, messieurs le ministre, le sous-ministre et le chef d'état-major, d'avoir répondu à notre invitation aujourd'hui.
Je remplace le député néo-démocrate de New Westminster—-Coquitlam. Permettez-moi donc de profiter de l'occasion pour dire que, quelle que soit l'étendue de notre désaccord sur différents aspects de la mission et des détails de ce que nous demandons à nos forces de faire, en tant que natif de Hamilton, où beaucoup de membres de la collectivité sont des soldats canadiens, à quel point nous sommes tous fiers du travail qu'ils font pour exécuter le mandat que leur a confié le Parlement, et je rappelle à tous que notre devoir est de mettre de la chair sur ce mandat.
Ma question concerne un poste, à la page 176, intitulé « Capacité de survie des soldats embarqués: système d'éblouissement laser non meurtrier », au montant de 10,5 millions de dollars. Je crois savoir qu'il s'agit là d'une technologie relativement nouvelle qui est censée permettre aux soldats d'aveugler provisoirement au besoin une personne qui se trouve devant eux, pour quelque raison que ce soit. Nous souhaitons que nos soldats aient le meilleur équipement possible de manière à être bien protégés, mais il s'agit ici du Canada. Et comme c'est le cas actuellement avec les pistolets à impulsion électrique, ce n'est pas là que débutent et prennent fin nos préoccupations. Il faut aussi tenir compte du public et des autres.
Tout comme les pistolets à impulsion électrique, cette nouvelle technologie semble être extrêmement coûteuse. Pourriez-vous nous donner une idée de combien coûte chacun de ces systèmes et de ce que cela entraînera exactement?
Cependant, en posant cette question, je m'intéresse surtout à la santé. Nous sommes signataires d'un traité de 1998 dans lequel nous acceptions de ne pas utiliser d'armes laser qui pouvaient causer une cécité permanente. Par conséquent, ce qu'il faut que nous fassions naturellement, c'est d'en faire l'essai qui s'impose pour avoir l'assurance que nous n'aveuglons personne de manière permanente par inadvertance, tout comme pour les pistolets à impulsion électrique actuels. Je serais donc curieux de savoir quelles mesures ont été prises, quelles mesures médicales ont été prises, quel genre d'assurances technologiques ont été données, étant donné que nous avons signé un accord qui fait partie de la Convention de Genève et qui garantit que nous allons faire ces essais pour vérifier que nous satisfaisons aux exigences du traité que nous avons signé en 1998.
Donc, ce que je veux savoir essentiellement, c'est le nombre exact de ces systèmes et comment ils seront déployés. J'insiste sur combien d'essais ont été faits. Quel genre d'assurance pourriez-vous nous donner, en déposant des documents au besoin, qui établit que les essais qui s'imposent ont été faits, que nous avons respecté nos obligations internationales et que nous n'allons pas, par inadvertance, leur faire faire une chose que ces systèmes n'étaient pas censés faire, c'est-à-dire causer une cécité permanente.
Et si je puis ajouter une autre question, j'aimerais savoir si ces armes pourraient être utilisées, tôt ou tard, pour contrôler des foules ici même, au Canada.
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Merci, monsieur le président et monsieur Blaney.
Vous avez raison. Il est clair que c'est une priorité pour notre gouvernement d'assurer une présence accrue dans l'Arctique pour le personnel, pour l'infrastructure et pour la promotion de notre souveraineté dans cette région, qui est tellement importante pour notre pays. Selon moi, notre pays est fier de protéger l'Arctique. Notre gouvernement doit donc faire des investissements importants dans cette région. Il est également nécessaire de démontrer véritablement notre souveraineté aux autres nations qui ont des intérêts dans l'Arctique.
[Traduction]
Comme vous le savez, le lui-même s'est rendu à plusieurs reprises dans l'Arctique et des annonces importantes ont été faites pas plus tard que cet été.
Nous nous sommes engagés à construire un port en eau profonde à Nanisivik. Il s'agira d'une installation d'accostage et de ravitaillement dans l'Arctique, qui permettra d'accroître la présence de nos navires. Il est clair que la marine aura une plus grande portée opérationnelle si elle peut se ravitailler dans ce port en eau profonde, et cette installation sera aussi à proximité du passage du Nord-Ouest, qui est aussi une zone de grande valeur et d'une grande importance stratégique pour le Canada.
Nous allons également établir un centre de formation dans l'Arctique dans la baie Resolute. Ce sera une installation polyvalente, ouverte à l'année, qui offrira un soutien à la formation dans l'Arctique. Ce centre mènera des activités toute l'année et une centaine de personnes y seront affectées. Comme vous pouvez l'imaginer, ce projet comporte de réels défis en raison des conditions climatiques difficiles et de la lumière du jour. Aux alentours de Noël, l'Arctique est plongée dans l'obscurité 22 ou 23 heures par jour. Alors les véhicules et l'équipement d'entraînement que nous trouvons là-bas sont particuliers. Ce que nous voulons faire, c'est donner à nos effectifs une formation accrue sur l'équipement pour pouvoir intervenir plus rapidement, et offrir aussi le soutien nécessaire dans toute la région. C'est un vaste territoire dans lequel nous devons essayer d'assurer ce type d'intervention.
J'ai parlé tout à l'heure de la recherche et du sauvetage. Les opérations de nos équipes dans le Nord continueront évidemment d'être d'une importance vitale.
Les Rangers canadiens, qui ont depuis toujours été une présence extraordinaire pour nous et une source de fierté pour nos citoyens de l'Arctique, passeront de 4 100 à 5 000 par suite de ce budget. Ils recevront un nouvel équipement moderne — des GPS — parce que, comme vous pouvez l'imaginer, ils doivent souvent patrouiller dans des zones très lointaines. Nous allons leur donner l'équipement de protection et les uniformes nécessaires pour assurer ce service éloigné.
Enfin, je soulignerais l'investissement dans les navires de patrouille de l'Arctique, qui est aussi un équipement très important.
[Français]
que vous avez beaucoup d'intérêt pour la shipbuilding capacity à Lévis.
[Traduction]
Ces navires, dont nous avons fait l'annonce l'été dernier, sont des navires de patrouille extracôtiers de classe polaire 5. Ils seront conçus et construits au Canada, ce qui, je crois, donnera un bon coup de pouce au secteur de la construction navale. Ce seront des navires très lourds, polyvalents et armés, capables d'opérations soutenues dans la glace. Comme vous pouvez l'imaginer, les conditions de glace sont très dangereuses pendant presque toute l'année. En fait, ce qu'on ne dit pas assez à propos de l'augmentation de la navigation dans le passage du Nord-Ouest, c'est que ce ne sera pas nécessairement plus facile de naviguer à cet endroit. En fait, il y aura beaucoup plus de glace flottante, ce qui, dans certains cas, est encore plus traître que lorsqu'il y avait d'importantes surfaces de glace, prévisibles et visibles dans les eaux du passage du Nord-Ouest.
Voilà certains aspects que je voulais souligner. Les patrouilles, les opérations dans les régions éloignées ainsi que l'augmentation des effectifs et de l'équipement dans l'Arctique correspondent parfaitement à l'engagement pris par le et le gouvernement envers le renforcement de notre souveraineté et de notre contrôle sur l'Arctique.