:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je sais que les témoins de qualité dont vous parlez sont assis derrière moi. Je suis heureux que vous les ayez convoqués.
Je commence tout de suite. Depuis deux mois, les forces de la FIAS ont mené plusieurs opérations avec l'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane , chaque élément jouant un rôle important. Ces opérations ont été très efficaces pour rehausser la mobilité des forces de sécurité et contribuer au niveau de stabilité dans notre secteur de responsabilité, ce qui a par conséquent élargi la zone d'influence du gouvernement afghan.
La Force opérationnelle interarmées en Afghanistan a aussi achevé un certain nombre de projets de développement dont je parlerai brièvement. Une mise en garde s'impose au sujet de ces remarques préliminaires: même si nous obtenons des succès, les Afghans ont toujours besoin de notre appui et de notre présence parce qu'ils n'ont pas encore atteint le niveau d'autonomie requis.
Au cours des deux derniers mois, les insurgés ont continué d'utiliser des EEI, des attentats-suicides et des tirs indirects — de roquettes et de mortiers — contre les forces de la coalition. Ces tactiques représentent le niveau de combat le plus bas dans les opérations anti-insurrectionnelles. Les insurgés ont continué de s'attaquer aux civils, aux enfants, aux écoles et aux infrastructures dans toute la province de Kandahar. Toutefois, leurs succès sont restés limités jusqu'à présent. Ils essaient d'exploiter toutes les occasions de discréditer le gouvernement afghan et la FIAS et continueront d'essayer d'intimider la population locale par la propagande, l'exécution de ceux qu'ils qualifient de traîtres et le lancement d'attaques contre les postes de police et les centres de district du gouvernement. Le recours à ces tactiques est une réaction au succès des opérations des forces pro-gouvernementales ces derniers mois.
Voici quelques exemples de la campagne de terreur menée contre la population afghane ces derniers mois.
Un attentat-suicide à la bombe a fait 80 morts et environ 125 blessés locaux le 17 février à l'occasion d'une compétition de combat de chiens en plein air. Il s'agissait de l'attentat le plus mortel commis en Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001. Ce fut malheureusement un terrible rappel à la réalité.
Les insurgés ont revendiqué la responsabilité de huit attaques contre des pylônes de télécommunications cellulaires dans la province de Kandahar. Ils voulaient entraver ou arrêter les communications entre la FIAS et la population locale parce que celle-ci dénonce de plus en plus fréquemment leurs activités à la FIAS.
Des insurgés ont tenté d'incendier l'école Mia Abdul Hakim située au sud-ouest de Kandahar. Plus de 1 250 élèves fréquentent cette école, dont 179 filles. Cet incident a été vivement condamné par la presse locale qui a qualifié les insurgés « d'ennemis de l'éducation ». L'aspect positif de cet événement est que, deux jours plus tard, la population locale, y compris le directeur, les enseignants et le gardien de l'école ont dit que 80 p. 100 des élèves avaient repris les cours, malgré les dégâts.
Lors de ma dernière comparution, on m'a posé des questions sur les campagnes de désinformation menées par les insurgés. À la suite d'une opération des forces de la coalition ayant entraîné la mort d'un certain nombre d'insurgés, ceux-ci ont tenté d'exploiter cet incident en déclarant aux médias locaux et internationaux que la FIAS avait bombardé et tué de 40 à 60 civils lors d'une foire avec réunion sportive. Cette histoire a été rapidement dénoncée localement et par la FIAS, laquelle déploie des efforts pour faire diffuser des images classifiés afin de contrer ce programme de désinformation.
Je passe maintenant aux questions de sécurité et à l'état des forces de sécurité nationale afghanes. L'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane collaborent étroitement à la sécurité des districts clés de la province de Kandahar. Le Centre provincial de coordination interarmées permet aux forces de sécurité de synchroniser, de coordonner et de surveiller les forces de sécurité nationale afghanes dans la province.
La transformation de l'Armée nationale afghane en une force capable de planifier, d'exécuter et de soutenir des opérations avec l'appui de la coalition avance bien. L'amélioration continue de sa capacité de planification et d'exécution d'opérations est la preuve concrète de sa croissance soutenue et positive. Les unités de combat de l'ANA continuent de s'améliorer, plus de la moitié étant désormais jugée capable de mener des opérations anti-insurrectionnelles sans appui externe.
Les capacités de combat collectives continuent aussi de s'améliorer. L'ANA joue dirige actuellement 25 p. 100 des opérations militaires menées dans tout l'Afghanistan. Il y a cependant encore du travail à faire sur le plan de l'entraînement des unités du quartier général et de soutien pour permettre à l'ANA de devenir à terme une force vraiment indépendante.
La FIAS a besoin de 56 équipes de liaison et de mentorat opérationnel. À l'heure actuelle, elle n'en a que 34, dont six sont fournies par le Canada.
L'aide au développement ciblé des districts contribue à la constitution d'une police nationale afghane professionnelle. Elle fournit des leaders afgans contrôlés et en uniforme à la police, ce qui contribue à éliminer la corruption locale. La constitution d'une force de police nationale visible est un projet de longue haleine et, bien que des progrès énormes aient déjà été réalisés, il y aura encore beaucoup à faire pour atteindre ce résultat.
Les Marines américains ont l'intention de consacrer environ 1 000 soldats au développement des capacités de la force de sécurité nationale afghane, le reste, soit 2 200 soldats, devant mener des opérations de stabilité dans la région de commandement du Sud. Cette augmentation est censée durer sept mois. La FIAS a annoncé que cette force a entamé les opérations de combat aujourd'hui.
[Français]
L'Armée nationale afghane a vu le jour le 1er décembre 2002, lorsque le président Hamid Karzaï a publié un décret annonçant la création d'une armée nationale afghane composée entièrement de volontaires, sans égard à l'origine sociale et ethnique.
Aujourd'hui, l'Armée nationale afghane compte environ 50 000 personnes. Toutes les deux semaines, le Centre d’instruction militaire de Kaboul conférait un diplôme à 1 100 soldats. L'Armée nationale afghane comprend cinq corps de manoeuvres terrestres et un cours d'aviation.
Les cours de l'Armée nationale afghane servent de commandements originaux qui permettent à l'Armée nationale afghane d'assurer une présence permanente dans toutes les régions de l'Afghanistan. Le cours d'aviation nationale afghane est une composante importante de l'Armée nationale afghane. Dotée d'aéronefs de l'ex-Union soviétique, l'aviation nationale afghane reçoit l'instruction nécessaire pour remplir une large gamme de missions tels que le transport aérien du président, l'évacuation des victimes, la mobilité opérationnelle et le transport aérien de reconnaissance. Le contrôle et le commandement est rapporté ainsi que les attaques aériennes de petite envergure.
L'Armée nationale afghane démontre clairement au peuple afghan et à la communauté internationale que le gouvernement national afghan impose son autorité à l'échelle du pays. Même si elle est jeune, l'Armée nationale afghane a pris rapidement de la maturité. Ses soldats sont très dévoués et profitent de la tradition de guerrier de l'Afghanistan qui date de plusieurs siècles. Ils sont fiers de leurs réalisations contre les ennemis de leur peuple et de constituer la force de sécurité et de stabilité qui donnera naissance à un nouvel Afghanistan démocratique.
Multiethnique, très compétente et professionnelle, l'Armée nationale afghane est une institution nationale respectée par le peuple afghan et considérée par ce dernier comme un puissant symbole d'unité nationale.
[Traduction]
En ce qui concerne la police, il est crucial de mettre sur pied une police nationale afghane capable pour assurer la sécurité, à la fois à l'intérieur du pays et aux frontières. À l'heure actuelle, la PNA comprend en tout 76 410 agents sur un total autorisé de 82 000. Le ministère de l'Intérieur prévoit atteindre cet objectif de 82 000 d'ici à décembre. Outre la force de police régulière, la PNA comprend des forces antiterrorisme et antidrogue, des agents de douanes, des agents anti-EEI et des agents frontaliers, ainsi que des forces de police auxiliaires agissant en complément de l'appareil de sécurité existant.
L'instruction élémentaire des membres de la PNA est dispensée au Centre d'instruction militaire de Kaboul ainsi que dans sept centres d'instruction régionaux situés à Kandahar, Herat, Gardez, Mazar-e sharif, Kunduz, Jalalabad et Bamyan. Les recrues suivent un programme d'instruction de huit semaines dans les domaines suivants : tâches policières générales, maniement des armes, premiers soins, droits humains, police communautaire, surveillance des frontières, et droit et culture afghane. Elles reçoivent une formation spécialisée en neutralisation des bombes, dactyloscopie, gestion de la circulation, combat à mains nues, enquêtes criminelles, maniement avancé des armes à feu, répression des émeutes et maintien de l'ordre civil — toutes choses que nous tenons pour acquises chez nous.
Les opérations de la PNA avec l'Armée nationale afghane continuent de s'épanouir, la coordination, l'infrastructure et la formation s'améliorant tous les jours. Le ministère de l'Intérieur a lancé un certain nombre de réformes visant à rehausser le professionnalisme de la Police nationale afghane.
Un facteur clé du processus de développement est le United States Combined Security Transition Command, avec son programme de développement ciblé sur les districts. Ce programme d'instruction, de huit semaines lui aussi, s'ajoute aux huit semaines d'instruction élémentaire que je viens de décrire. Les policiers locaux sont retirés du cycle et de leur région. Le programme a débuté en décembre dernier, quand on a commencé à retirer des policiers des régions afin de leur dispenser cette formation de niveau supérieur. Ensuite, on les renvoie dans leur région. Le premier cycle vient de s'achever et nous allons pouvoir juger des résultats avec les policiers qui viennent de rentrer à Kandahar après avoir suivi le programme. Nous pensons que cet effort aura été productif.
Permettez-moi de parler maintenant des objectifs repères de l'ANA et de la PNA.
[Français]
Le développement de l'Armée nationale afghane en une force en mesure de planifier, d'exécuter et de poursuivre des opérations avec une certaine aide de la coalition va bon train.
L'amélioration constante de sa capacité à planifier des opérations et de sa capacité à entreprendre des opérations témoignent de la croissance positive et soutenue de l'Armée nationale afghane. Les unités de combat de l'Armée nationale afghane continuent de s'améliorer. Plus de la moitié sont jugées capables d'effectuer des opérations anti-insurrectionnelles à l'aide d'un soutien extérieur.
L'aptitude collective au combat s'améliore toujours. L'Armée nationale afghane dirige environ 25 p. 100 des opérations dans tout l'Afghanistan. Toutefois, il y a encore du travail à faire en ce qui a trait à l'instruction des unités des quartiers généraux et des unités de soutien pour l'Armée nationale afghane afin qu'elles soient réellement autonomes.
[Traduction]
Depuis ma dernière comparution, le 5 février, nous avons maintenant une équipe de liaison et de mentorat opérationnel supplémentaire travaillant avec un kandak de soutien des combats. En fait, le Canada a eu une incidence directe sur l'entraînement, le développement et l'épanouissement de l'ANA, dont l'effectif est aujourd'hui de 50 000 membres, comme je l'ai dit. Nous avons en permanence 150 soldats dispensant des services d'entraînement et de mentorat à 2 500 soldats afghans avec nos équipes ELMO dans la province de Kandahar.
Un autre résultat important a été atteint en février 2008 quand l'Armée nationale afghane, en collaboration avec la Police nationale afghane, a assumé la responsabilité de la sécurité dans le district de Zhari, avec des forces de la FIAS en appui. Les forces de sécurité nationale afghanes assument maintenant la responsabilité à Zhari, ce qui est un pas énorme pour elles.
Lors de ma comparution précédente, j'avais aussi indiqué les progrès réalisés par la PNA avec l'aide de nos équipes de mentorat et de liaison policières. Nous avons aujourd'hui 60 soldats et agents de la police militaire intégrés à la police afghane. Ces soldats intégrés vivent et travaillent avec leurs homologues afghans 24 heures par jour, sept jours par semaine. La Police nationale afghane devient une force plus efficace, capable de dispenser un service de sécurité de base — de base — dans des centres régionaux clés.
En mars, une opération dirigée par les Afghans a été menée par l'Armée nationale afghane, ce qui lui a permis de démontrer son aptitude à mener des opérations au niveau du bataillon, avec le concours de la police afghane. Il s'agissait d'entreprendre des fouilles dans un secteur dominé par les insurgés, ce qui a permis de découvrir une cache importante de munitions et d'armes. Cette opération a rehaussé le niveau de sécurité dans la région immédiate d'un poste de police et a renforcé l'influence du gouvernement afghan dans cette région.
Passons maintenant au développement. L'appui de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan aux activités de reconstruction et de développement est l'une de nos tâches militaires de soutien essentielles. J'ai quelques exemples à donner. Premièrement, dans le coin supérieur gauche de la diapositive, vous voyez une scène prise à Kandahar. Comme je l'ai dit, la ville de Kandahar grandit et devient un centre d'activités sociales et économiques pour tout le sud de l'Afghanistan. Toutefois, le transport est un facteur primordial pour les urbanistes, afin d'assurer le progrès économique, notamment le transport pédestre. Pendant des années, les piétons ont circulé librement entre les boutiques et au milieu des rues, ce qui ralentissait la circulation, provoquait des accidents, réduisait la liberté de circulation et entravait l'activité économique. En collaboration avec l'ingénieur-chef de la municipalité de Kandahar, notre ERP a effectué un travail de mentorat auprès d'un cabinet de génie local pour aménager cette barrière importante. Avec une aide canadienne, les Afghans ont identifié les secteurs clés ayant besoin de rénovation. Des membres de notre équipe de génie spécialisée et de la municipalité ont dressé une proposition d'installation d'une clôture dans les quatre quartiers principaux du centre-ville afin d'empêcher les piétons de marcher dans la rue.
Dans le coin droit de la diapositive, vous voyez le résultat : la circulation est fluide, les véhicules de la FIAS circulent plus librement dans toute la ville et l'activité économique s'épanouit. Plus important encore, il y a moins d'accidents et moins de blessures graves.
En bas à gauche de l'écran, vous voyez la plus grande école de Spin Boldak, une ville à la frontière du Pakistan. L'école Malik Kabira été attaquée par les insurgés l'été dernier. Leur objectif était de dissuader la population d'y envoyer ses enfants. Les insurgés ont fait exploser une mine à la base du mur de l'école, ce qui a endommagé les fondations et les toits des salles de classe. Après l'attaque, elle était inutilisable. À la demande de la population locale, l'ERPK et des ingénieurs locaux sont passés à l'action. Grâce à de grands travaux de réparation, l'école fonctionne à nouveau. La population locale a approuvé les réparations et on nous dit qu'elle joue un rôle plus actif dans l'éducation de ses enfants en assurant la surveillance — et la dénonciation — de l'activité des insurgés et en postant des gardes de sécuriténe la nuit. Dans le coin droit de l'écran, vous voyez une photo de l'école rénovée, qui accueille 300 élèves, garçons et filles.
Je passe à la diapositive suivante.
[Français]
Situé au coeur de la ville de Kandahar, le village de Hazrat Jee Baba n'a plus de passerelle pour piétons. Auparavant, une petite structure de bois permettait de desservir une zone habitée par les petites entreprises. Au fil des années, la structure s'est désintégrée et il n'en est resté que la fondation qui se poursuit dans les égouts bruts et les débris nauséabonds. Ne se laissant pas abattre, les villageois ont continué de traverser le fossé. Avec la nouvelle passerelle, les villageois peuvent maintenant se rendre beaucoup plus facilement aux marchés locaux.
[Traduction]
C'est un petit projet ayant de grandes répercussions.
Vous avez peut-être vu la route Foster aux nouvelles télévisées la semaine dernière. Le 7 avril, le gouverneur de la province de Kandahar s'est joint au général Laroche pour inaugurer officiellement un nouveau projet de construction d'une route qui emploie plus de 300 Afghans locaux. Ce projet ambitieux constitue une étape importante pour la population du district troublé allant de Panjwai à Kandahar. C'est un projet entrepris pour rehausser la sécurité mais il aura aussi de profondes répercussions sur le plan du développement, de l'économie et de la gouvernance. Des centaines de travailleurs locaux, dont beaucoup ont bravé les menaces des talibans en allant au travail sur la route, étaient présents pour la cérémonie, avec des chefs locaux et des chefs de villages. Le général Laroche affirme qu'il sera plus difficile, mais pas totalement impossible, aux insurgés de poser des engins explosifs improvisés grâce à la construction de la route.
Quand une équipe est allée sur place la semaine dernière, les habitants locaux ont tenu à dire qu'ils exercent des pressions sur les talibans quand il les rencontrent, en leur disant : « Laissez notre route tranquille. Nous en avons besoin pour améliorer nos vies. » C'est en gagnant le coeur et l'esprit de ces gens et en les faisant participer à un projet de cette importance que nous obtenons sur le terrain des succès qui changent vraiment les choses.
Passons maintenant à la gouvernance. Le retour de la population locale à Zhari et à Panjwai, la tenue des chouras, le succès des patrouilles médicales d'action civile et le fait que plus de 400 employés locaux aient été engagés pour effectuer le revêtement de la route témoignent de notre progrès. Depuis la chute des talibans, Kandahar a célébré le premier festival de printemps de son histoire. Ce programme parrainé par l'ACDI a attiré plus de 3 200 personnes qui ont participé à des activités entre le premier et le 4 mars derniers. Les représentants du gouvernement afghan avaient participé directement à l'organisation.
Skills Generation est un organisme non-gouvernemental à but non lucratif dont le but est d'améliorer les chances d'éducation des enfants dans les pays en développement. C'est le premier organisme dont l'un des projets a été approuvé dans le cadre du nouveau système de l'ACDI basé sur le Web, appelé « challenge facility », qui apparie des dons privés à des fonds de l'ACDI à l'intention d'organisations non-gouvernementales canadiennes oeuvrant en Afghanistan. On estime que 8 500 filles et garçons de 17 écoles primaires des districts de Dand, Daman, Arghandab et Spin Boldak bénéficieront directement de ce projet.
Le 20 mars était l'anniversaire de naissance du prophète Mahomet. La journée s'est passée sans incident malgré les nombreuses menaces proférées par les talibans dans les jours précédents. Les forces de sécurité nationale afghanes ont assuré la sécurité primaire, alors que les forces de la coalition étaient prêtes à entrer en mode de réaction rapide. Nous n'avons rien eu à faire.
Hélas, nos succès en Afghanistan au cours des deux derniers mois ont été obtenus au prix de la vie de quatre soldats canadiens tués au combat. Nous garderons le souvenir de ces soldats courageux et adressons nos plus sincères condoléances à leurs familles, à leurs amis et aux soldats encore en mission sur place.
Je voudrais conclure avec deux autres exemple de succès. L'unité médicale de rôle 3 de la Force opérationnelle de Kandahar a mené une action importante lors d'un incident malheureux : l'évacuation massive des victimes causées par l'attentat-suicide lors du combat de chiens. À cette occasion, on a enregistré un niveau record d'efficacité des activités de triage pour le traitement et l'évacuation, qui ont été réalisées à un rythme encore jamais vu dans la région.
Grâce à la participation de nos équipes d'évacuation médicale du commandement régional du Sud — avec hélicoptères et médecins — et aux efforts multinationaux de rôle 3, nos agents ont rapidement pris position dans la ville et assumé le contrôle des opérations car il s'agissait d'un événement extrêmement grave. Les patients ont été évacués directement à l'hôpital Mirwais de Kandahar et à la nouvelle clinique de l'Armée nationale afghane à Camp Hero, où l'on dispense toute la formation pour l'ANA, l'excédent étant envoyé au terrain d'aviation de Kandahar. Le triage était très bien organisé et plusieurs vies ont pu être sauvées grâce à des décisions rapides. La population de Kandahar a également réagi rapidement et massivement à un appel de donneurs de sang à l'hôpital Mirwais et l'on a vu des membres du conseil provincial dans la longue file de donneurs.
Le moral de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan a reçu un énorme coup de pouce le mois dernier quand Équipe Canada est arrivée sur place, dirigée par le chef d'état-major, avec la Coupe Stanley, l'orchestre Jonas Tomalty et Blue Rodeo. Il y a eu une partie de hockey, les soldats ont pu jouer et discuter avec les joueurs et, pendant quelques quelques jours, une petite lumière du Canada a brillé à Kandahar. Cela a beaucoup ému les soldats mais a surtout aussi beaucoup ému les gens qui avaient participé à ce déplacement — les joueurs de hockey, les musiciens et tous les accompagnateurs.
Le mois dernier, les Forces canadiennes ont accueilli Elissa Goldberg, la représentante du Canada à Kandahar. J'ai toujours aimé son acronyme anglais, « ROCK ». Elle représente le Canada au palier provincial, à titre de représentante civile supérieure de notre gouvernement. Elle travaille sous la tutelle de notre ambassadeur à Kaboul, l'ambassadeur Lalani, et appuie la réalisation des objectifs stratégiques du Canada dans la province de Kandahar. Elle est aussi le principal interlocuteur des officiels du gouvernement provincial et des instituts de Kandahar sur les questions de gouvernance et de développement.
Sa présence là-bas est un atout énorme pour faire avancer notre programme pangouvernemental. Cela signifie qu'il y a un visage des Affaires étrangères qui travaille avec le gouverneur Asadullah Khalid pour faire avancer le programme. C'est un pas très important.
En conclusion, j'attire votre attention sur cette diapositive où vous pouvez voir un lien Internet en bas qui renvoie à un article de l'OTAN qui a été publié à Bucarest la semaine dernière pour résumer les progrès en Afghanistan. Je n'en ai qu'un seul exemplaire avec moi mais ce lien vous y donnera accès. C'est un article remarquable de 24 pages contenant toutes sortes de statistiques et beaucoup d'informations sur ce qui se passe à Kandahar, sur ce qu'y font les Canadiens et sur l'effet concret de notre présence.
Je sais que vous avez un programme chargé et je vais donc en rester là pour répondre aux questions, monsieur le président.
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Monsieur le président, membres du comité, je tiens d'abord à vous remercier de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui.
Comme vous le savez, je commande la deuxième brigade. Mes trois officiers de commandement et moi-même sommes à seulement une heure et demie d'ici. Nous avons beaucoup d'expérience dans l'entraînement des soldats pour les préparer à leurs missions en Afghanistan, et nous avons aussi acquis beaucoup d'expérience dans les autres missions auxquelles nous avons participé depuis notre arrivée dans les Forces canadiennes.
Permettez-moi d'insister d'emblée sur le fait que nous avons été extrêmement occupés à la deuxième brigade. Nous avons récemment redéployé de nouvelles rotations de l'Afghanistan et nous préparons actuellement un autre groupe qui partira en septembre. Ma brigade a eu un certain nombre de victimes en Afghanistan, des morts et des blessés, et nous avons donc pas mal d'expérience dans la prestation de soins à nos soldats blessés.
Le colonel Roger Barrett est le commandant du prochain groupe qui partira pour l'Afghanistan. Il est au milieu de son entraînement et de la préparation de ses soldats.
Le colonel Craig Dalton s'occupe des armes. Il vient juste d'avoir deux batteries d'artillerie qui ont récemment été redéployées au retour de l'Afghanistan et il en a une autre qui se prépare à y partir. Il est donc très occupé par le déploiement et le redéploiement de ses troupes.
Le lieutenant-colonel Steve Cadden, qui commande les Dragoons, a lui aussi été extrêmement occupé. Il a eu un certain nombre d'escadrons de reconnaissance qui ont été récemment redéployés. Il en prépare un autre pour le départ. Je signale en passant qu'il vient d'avoir un groupe de 25 conducteurs de chars qui vient de rentrer et qui a subi près de 25 p. 100 de pertes. Pendant l'une de ses dernières journées d'opération, cet escadron a touché quatre EEI en un seul jour. Vous pouvez imaginer ce par quoi ils viennent de passer et ce qu'ils ont vécu durant leur déploiement.
J'aimerais dire tout de suite que notre priorité absolue est de nous occuper des soldats. Nous savons très bien nous occuper des blessés, nous occuper des soldats et des familles, ce qui est la priorité absolue. Nous avons beaucoup appris. J'ose dire que nous sommes l'un des meilleurs établissements d'apprentissage.
En fait, je peux même me glorifier un peu en disant que, quand j'étais directeur de l'entraînement à l'armée, j'ai fait partie de l'organisation clef qui a tiré les leçons du théâtre, qui les a assimilées et les a intégrées à l'instruction que nous dispensons.
L'un des éléments fondamentaux était de savoir comment s'occuper des soldats, comment nous préparer nous-mêmes à accueillir les victimes, comme les victimes du stress opérationnel. Nous avons fait beaucoup de progrès. Nous sommes une institution qui a réellement formalisé et institutionnalisé sa formation afin d'être prêts à bien accueillir les soldats victimes de stress opérationnel.
Nous avons identifié un certain nombre de failles. Je suis commandant depuis huit mois et je peux dire qu'il y a des failles. Nous n'avons pas tous les psychiatres nécessaires, toutes les ressources que nous voudrions avoir, mais nous savons ce qui nous manque et nous faisons le nécessaire avec toute la chaîne de commandement des Forces canadiennes pour résoudre ces problèmes. Je peux dire que nous avons fait beaucoup de progrès. Nous n'avons pas encore tout résolu et nous aimerions encore avoir plus de ressources, c'est incontestable, mais nous avons quand même beaucoup avancé.
Je tiens à souligner aussi que nous sommes dans une culture guerrière. Nous devons entraîner les soldats au combat. Notre priorité absolue est de nous assurer que tous les soldats de notre équipe sont prêts à se battre contre un ennemi difficile. C'est vraiment notre priorité absolue. Ils doivent être prêts à tout moment à faire leur travail et à s'épauler mutuellement en combat.
Cela dit, je répète que la prestation de soins à nos soldats est absolument cruciale. Les deux éléments ne sont pas antinomiques. Au contraire, ils vont ensemble. Nous préparons les soldats et nous nous assurons en même temps le plus possible que nous prenons soin des soldats et des familles de nos unités et de notre brigade.
Nous continuons à faire de l'éducation sur le stress opérationnel, ce qui est un sujet difficile. C'est une chose difficile pour nous à traiter mais je peux vous dire que nous avons beaucoup appris et que nous continuons à éduquer et à améliorer nos méthodes de prestation de soins aux soldats.
Je pense que la culture militaire évolue extrêmement bien à ce sujet. C'est notre priorité absolue. Si nous voyons qu'un soldat est victime de stress opérationnel, nous nous assurons que les bons choix lui sont proposés, que nous pouvons le confier à l'une des agences de santé mentale avec lesquelles nous collaborons et que nous nous assurons à 100 p. 100 de bien en prendre soin.
Je suis dans les forces armées depuis 28 ans et j'ai vu comment notre entraînement s'est amélioré. Quand les recrues arrivent, nous nous assurons qu'elles reçoivent une formation rigoureuse et intense. Nous stimulons des conditions difficiles durant tout leur entraînement. Nous nous assurons que leur entraînement comprend des exercices de feu réel pour les préparer au stress et à la pression qu'ils sont susceptibles de connaître. Ainsi, quand ils seront sur le théâtre, ils auront été à 100 p. 100 préparés à toutes les situations difficiles auxquels ils risquent d'être exposés. Comme je l'ai dit, ce processus démarre dès l'arrivée des recrues.
Mes soldats en sont maintenant à la moitié de leur formation, à peu près, et ils ont participé à un certain nombre d'exercices où ils ont été confrontés à des victimes simulées. Ils ont dû mener des opérations d'évacuation et des opérations de premiers soins. Ils ont reçu une formation rigoureuse aux premiers soins et au traitement du stress opérationnel — à tout ça — en vue de leur arrivée sur le théâtre.
Voilà donc le message essentiel. Je peux dire que nous sommes bien préparés. Nous avons encore du travail à faire et nous essayons toujours d'améliorer nos capacités pour bien nous occuper des soldats mais je peux dire que, selon moi, nous faisons extrêmement bien.
Je suis prêt maintenant à recevoir les questions que vous pourriez vouloir poser à ce groupe d'officiers chevronnés que vous voyez devant vous. Merci beaucoup.