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Je m'appelle Henry Flaman. Certaines personnes me connaissent sous le nom de Hank. J'ai été médecin militaire dans les Forces canadiennes pendant 30 ans. Après 30 ans, je me suis fait muter à la Réserve primaire. J'y suis et je continue d'assurer la continuité des soins. On m'a demandé de rester, et je reste encore un an, ce qui me fera 32 années de service dans les Forces canadiennes.
Depuis 2000, c'est-à-dire depuis huit ans, je suis le médecin-chef du Secteur de l'Ouest de la Force terrestre, qui représente un vaste secteur. Il s'étend de la frontière manitobaine, y inclus Thunder Bay et la tête des Grands-Lacs, jusqu'à l'île de Vancouver et jusqu'à Yellowknife. Ce secteur couvre à peu près toute cette région. Je suis le conseiller médical régional pour les médecins-chefs des bases de Shilo, Edmonton, Winnipeg et Cold Lake, dans ce Secteur de l'Ouest. Dans notre secteur, nous avons démarré la roto 1 ou roto 0, en Afghanistan, et, par conséquent, nous avons pris notre part... Les unités avaient été mises sur pied à partir du Secteur de l'Ouest. Nous avons sorti les blessés des rotations, au Canada, et je présume qu'il a fallu ensuite développer les processus, qui n'étaient pas nécessairement tous parfaits. Nous avons dû créer nos liens, surtout avec la région sanitaire d'Edmonton, mais nous avons eu aussi le Winnipeg Health Sciences Centre comme principal secteur de réception des blessés. Nous avons dû travailler avec la chaîne de commandement pour nous assurer que les procédures de réception des blessés étaient appliquées en tenant dûment compte de leurs besoins et de ceux, de leur famille, de la chaîne de commandement et de diverses considérations de ce type.
Il y a le réseau de commandement puis il y a le réseau technique professionnel, c'est-à-dire les cliniciens, les psychiatres et tous les autres maillons de la chaîne. Nous avons un réseau technique professionnel très robuste, qui tient en fait tout le monde au courant et prévoit l'information qui doit être communiquée à d'autres services qui recevront peut-être quelqu'un, si bien que le médecin-chef de la Force opérationnelle interarmées qui reçoit un blessé en Afghanistan pourra appeler son homologue dans une certaine région du Canada, en sachant que c'est de là que vient le blessé, pour l'avertir. Ça n'a pas encore atteint le réseau de commandement, mais nous avons déjà notre réseau informel qui permet de préparer les gens à la tâche qu'ils devront accomplir. Nous travaillons dans les coulisses pour faciliter les éléments qui relèvent du commandement.
Par exemple, avertir les plus proches parents est une tâche très délicate. Il faut que ce soit fait avec empathie et compassion. Les agents administratifs, c'est-à-dire les jeunes officiers ou les commandants, doivent aller à la maison des parents et leur dire que leur fils ou leur fille a été blessé ou a été tué. En fait, nous aurons la capacité de nuancer le message et de donner de l'information en ayant sur place un clinicien qui pourra fournir des renseignements donnant une meilleure idée du contexte de l'événement. J'ai eu des commentaires à ce sujet et ils indiquent que les gens étaient très reconnaissants que quelqu'un puisse leur donner ces informations.
Ce sont des choses que nous avons codifiées en passant de la zone des préparatifs, dans le Secteur de l'Ouest, à la région du centre, puis à la région de l'Atlantique. Nous avons maintenant l'habitude de profiter des leçons apprises et d'améliorer la procédure, puis de nous améliorer. Par là j'entends que nous avons eu des blessés et des morts, et ainsi de suite, et que nous nous améliorons avec la pratique.
C'est tout ce que je dois faire pour le moment.