:
Oui, j'en suis heureuse.
Je souhaite également vous rappeler que mercredi, à 18 heures, nous avons un souper avec la ministre au restaurant parlementaire. Tous les membres du comité sont invités. Nous allons envoyer de nouveau l'invitation, au cas où vous ne l'auriez pas reçue. C'est toujours une très bonne occasion de nous réunir.
En ce qui concerne le voyage dans le Nord, nous allons en discuter plus en détail mercredi, mais sachez que nous avons quelques suggestions: la visite du centre de naissance et de la clinique de santé de Rankin, une discussion sur la stratégie pour le mieux-être communautaire au Nunavut, la visite de l'hôpital et d'autres visites guidées. Nous aurons beaucoup à faire durant ce voyage. Nous partirons le dimanche 24 mai en après-midi et reviendrons le mardi suivant. Vous aurez plus de détails sur ce voyage très bientôt.
Maintenant, il me faut une motion pour l'adoption du budget. Je vous rappelle qu'aujourd'hui, au comité de liaison, nous avons présenté un budget de fonctionnement de 111 700 $ pour faire comparaître le témoin dans le cadre de notre étude sur les RHS, tout simplement parce que c'est devenu une étude si vaste que nous allons la poursuivre à l'automne.
Nous avons présenté ce budget et avons également obtenu, comme je vous l'ai dit, un budget de 86 745 $ pour le voyage dans le Nord.
Nous devons adopter la motion suivante:
Que le budget proposé de 38 850 $ pour l'étude sur le projet de loi C-6, Loi concernant la sécurité des produits de consommation, soit adopté et que la présidente présente ledit budget au Sous-comité du budget du Comité de liaison.
Il faut que cette motion soit adoptée afin que je puisse m'adresser au comité de liaison pour qu'il approuve ce budget également.
Mme Murray en fait la proposition.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Je savais que vous l'approuveriez, puisque vous voulez entendre les témoins, mais nous devions nous soumettre à cette formalité.
Nous allons maintenant commencer l'audition de nos témoins.
Environ 10 minutes avant la fin de la séance, j'aimerais consulter le comité au sujet des témoins futurs pour l'étude du projet de loi C-6. Nous devons décider de quelle manière nous allons procéder. Nous allons entendre nos témoins et autour de 17 h 20, nous allons poursuivre la séance à huis clos pour décider de la marche à suivre.
Nous accueillons aujourd'hui des représentants du ministère de la Santé: Paul Glover, sous-ministre adjoint, Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs; Robert Ianiro, directeur, Sécurité des produits de consommation; Charles Ethier, directeur général, Direction de la sécurité des produits de consommation; et Diane Labelle, avocate générale, Unité des services juridiques.
Comme vous le savez, après vos déclarations, il y aura une période de questions.
Vous avez environ 10 minutes chacun.
Monsieur Glover, voulez-vous commencer?
Je vous remercie, madame la présidente, de nous avoir invités à venir comparaître devant le Comité permanent de la santé afin de vous présenter un aperçu du projet de loi C-6, Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation, et de répondre à vos questions à ce sujet.
La ministre m'a demandé de transmettre ses excuses aux membres du comité; elle a d'autres obligations qui l'empêchent d'être ici aujourd'hui. Je peux toutefois vous assurer qu'elle est fermement résolue à faire adopter le projet de loi C-6 et qu'elle croit aux avantages qui en découleraient pour la santé et la sécurité des Canadiens.
[Français]
Mon nom est Paul Glover, et je suis sous-ministre adjoint de la Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs.
Je suis accompagné aujourd'hui de Charles Éthier, directeur général de la Direction de la sécurité des produits de consommation, de Robert Ianiro, directeur du Bureau de la sécurité des produits de consommation, et de Diane Labelle, avocate générale chargée de l'Unité des services juridiques de Justice Canada, qui fournit des services à ma direction générale.
Le projet de loi fait partie du plan d'action global du gouvernement pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de la consommation.
[Traduction]
Dans le cadre du Plan d'action, le projet de loi vise à traiter des questions liées aux produits de consommation. Il va permettre de réaliser des améliorations marquées et réelles sur le plan de la sécurité des produits de consommation en insistant surtout sur trois facteurs: la prévention active en vue de prévenir les problèmes avant qu'ils ne surviennent, la surveillance ciblée afin de s'assurer du bon fonctionnement du système et l'intervention rapide, c'est-à-dire la capacité d'agir rapidement au besoin.
Le projet de loi est fondé sur les principes suivants: l'industrie a la responsabilité première de faire en sorte que les produits qu'elle fabrique, importe ou distribue au Canada sont sûrs; le public a aussi une responsabilité quant au maintien de sa santé et à l'utilisation sécuritaire des produits commercialisés; et le gouvernement a la responsabilité de s'assurer du respect et de l'application de la législation qu'il administre et de la promotion de celle-ci.
Le gouvernement du Canada est résolu à promouvoir et à protéger la santé et la sécurité des Canadiens, et le projet de loi serait un outil des plus utiles afin de renforcer la capacité de Santé Canada à atteindre cet objectif.
J'aimerais prendre quelques minutes pour vous donner un bref exemple des changements fondamentaux qui découleraient de l'adoption de ce projet de loi quant à la capacité de notre ministère de prendre les mesures qui s'imposent face à un produit de consommation dangereux.
Vous vous souviendrez peut-être des rapports médiatiques, en 2006, concernant un problème dénoncé partout dans le monde concernant de petits aimants qui se trouvaient dans des jouets d'enfants. Il s'agissait d'une ligne de jouets qui contenait de nombreux petits aimants très puissants. En raison d'un défaut de conception, les aimants se détachaient des jouets. Malheureusement, de nombreux enfants en ont avalé. Ces aimants puissants s'attiraient les uns aux autres dans les estomacs et les intestins de ces enfants, causant des perforations, des hémorragies et d'autres problèmes internes.
[Français]
En vertu de la Loi sur les produits dangereux, notre loi régissant la sécurité des produits de consommation depuis 40 ans, la capacité du gouvernement de régler rapidement ce problème était limitée. En réalité, nous avons utilisé des processus volontaires avec l'industrie.
Bien sûr, l'idée de travailler en partenariat avec l'industrie est importante, mais quand les actions volontaires ne produisent pas les résultats escomptés, il faut que le gouvernement ait l'autorité nécessaire pour régler la situation.
Sans le projet de loi , nous n'avons pas l'autorité d'ordonner un rappel, d'interdire la vente d'un produit ou de le retirer du marché.
[Traduction]
En vertu du projet de loi C-6, notre capacité d'intervenir face à cette situation serait grandement améliorée. Le fabricant du jouet devrait soumettre des rapports d'incidents liés à la santé et à la sécurité quand le problème surviendrait et, par conséquent, le ministère aurait accès à l'information importante beaucoup plus tôt au cours du processus. Grâce à l'interdiction générale prévue dans le projet de loi C-6, diverses mesures pourraient être prises rapidement: nous pourrions interdire la vente, la fabrication ou l'importation du produit, et nous pourrions exiger que le produit soit retiré des tablettes.
Bref, vous pouvez voir comment la loi proposée renforcerait la capacité du ministère à protéger la santé et à assurer la sécurité des Canadiens.
Comme je l'ai déjà mentionné, la Loi sur les produits dangereux est, depuis 40 ans, l'instrument juridique dont nous nous servons pour protéger la population canadienne contre les produits de consommation qui présentent un risque ou un danger. Bien que la Loi sur les produits dangereux nous ait bien servis depuis son entrée en vigueur en 1969, elle est devenue désuète et a besoin d'être actualisée.
[Français]
Le marché est beaucoup plus complexe de nos jours qu'il ne l'était en 1999. En outre, la mondialisation fait en sorte que les produits vendus au Canada proviennent de toutes les régions du monde. Les changements technologiques ont favorisé l'introduction accélérée dans le marché de nouveaux matériels et de nouvelles substances. Les consommateurs canadiens ont aujourd'hui accès à un plus grand nombre de produits.
[Traduction]
Il serait très difficile de dire combien exactement il y a de nouveaux produits, mais on peut facilement estimer qu'il y a des millions de produits de consommation sur le marché canadien et qu'il y a des milliers de nouveaux articles chaque année. Cela nous pousse à nous questionner sur la façon dont Santé Canada gère la sécurité des produits. Bien que le ministère ait mis en place des processus d'approbation avant la mise en marché pour des produits tels que les produits pharmaceutiques et les appareils médicaux, la nature du marché veut que le processus de réglementation des produits de consommation prescrit par le projet de loi s'applique après la mise en marché.
Cela met clairement en évidence l'importance de disposer des outils nécessaires que conférerait cette loi pour intervenir rapidement et prendre les mesures qui s'imposent lorsque des produits de consommation dangereux sont repérés.
[Français]
De plus, nos principaux partenaires commerciaux, comme les États-Unis et l'Union européenne, ont déjà modernisé leur régime de sécurité des produits de manière à tenir compte des nouvelles réalités du marché. La loi proposée est harmonisée à ces régimes, et les Canadiens auraient droit à un degré de protection équitable. Elle favorise également l'harmonisation des exigences que doit respecter l'industrie.
[Traduction]
Le projet de loi propose un ensemble de mesures en réponse à la nécessité de mettre en place un régime de sécurité des produits moderne, efficace et proactif. Permettez-moi maintenant de présenter au comité un aperçu des principales dispositions de la loi proposée.
La modification la plus évocatrice proposée dans la nouvelle loi consiste en l'introduction d'une clause d'interdiction générale en vertu de laquelle il serait interdit de fabriquer, d'importer, de promouvoir ou de vendre des produits de consommation qui représentent un risque déraisonnable pour la santé ou la sécurité humaine. Cette interdiction générale renforcerait la responsabilité fondamentale de l'industrie qui consiste à assurer la sécurité de ses produits et donnerait accès au gouvernement aux outils dont il a besoin pour intervenir rapidement, au besoin.
Si nous reprenons l'exemple des petits aimants dont j'ai parlé au début de mon exposé, l'interdiction générale permettrait de prendre immédiatement des mesures lorsqu'il n'existe aucun règlement pour traiter des dangers que représente un produit particulier. C'est tout à fait à l'opposé de la démarche au cas par cas permise par la Loi sur les produits dangereux qui n'autorise pas de prendre des mesures concernant un produit avant qu'un règlement ne soit adopté, ce qui demande souvent beaucoup de temps.
Le projet de loi introduirait également le principe du signalement obligatoire, en vertu duquel les fabricants, les importateurs et les autres intervenants dans la chaîne d'approvisionnement seraient légalement tenus de signaler, dans les délais impartis, tout incident grave en lien avec un produit mettant en cause la santé ou la sécurité ou toute défectuosité pouvant entraîner de telles conséquences. Encore une fois, c'est la notion de surveillance ciblée. L'obligation de signalement renforcerait la capacité de Santé Canada de repérer rapidement les problèmes liés à la sécurité des produits de consommation et d'intervenir de manière diligente en prenant les mesures correctives appropriées. De plus, cela améliorerait grandement notre capacité de diffuser auprès des Canadiens de l'information sur la sécurité des produits.
Les inspecteurs auraient des pouvoirs accrus. Ils auraient l'autorité d'ordonner aux fournisseurs de procéder à des rappels et de prendre d'autres mesures correctives au besoin. Le projet de loi leur permettrait également d'agir afin de donner suite à une mesure corrective lorsque le fournisseur ne le fait pas.
En appui aux mesures correctives, les nouvelles exigences relatives à la conservation des documents obligeraient les fournisseurs à conserver les renseignements pertinents quant à l'origine et à la distribution de leurs produits. Ceci faciliterait la collecte et le partage d'information lors d'incidents relatifs à la santé et à la sécurité. Permettez-moi de revenir encore une fois à l'exemple des petits aimants. Ces dispositions auraient permis au gouvernement d'intervenir rapidement et efficacement, et d'appliquer des mesures correctives là où elles s'imposent dans la chaîne d'approvisionnement.
Là où il y aurait des indices légitime qu'un produit particulier pose un problème ayant une incidence sur la santé ou la sécurité des consommateurs, le ministre serait habilité à ordonner aux fournisseurs de mettre à l'essai les produits et de fournir les résultats des essais ou des études ou d'autres renseignements permettant de vérifier la conformité ou de prévenir une violation des dispositions de la loi.
Ces obligations, comme d'autres dispositions du projet de loi, n'introduiraient pas de nouvelles exigences particulièrement contraignantes pour l'industrie. Elles s'inscrivent plutôt dans l'adoption de bonnes pratiques commerciales visant l'exercice normal de la diligence raisonnable.
[Français]
Le projet de loi augmenterait les amendes et la sévérité des sanctions administratives à des niveaux établis dans le cadre d'autres lois fédérales modernes et par nos partenaires commerciaux.
[Traduction]
J'aimerais répéter: le projet de loi augmenterait les amendes et la sévérité des sanctions administratives à des niveaux établis dans le cadre d'autres lois fédérales modernes et par nos partenaires commerciaux.
En outre, le projet de loi prévoit l'introduction d'un régime de sanctions administratives pécuniaires, que nous appelons RSAP, comme solution de remplacement, plus souple et mieux adaptée, aux poursuites au criminel. Les principales dispositions de la loi seraient complétées par un régime réglementaire standard, qui serait harmonisé aux autres documents législatifs fédéraux modernes. Les pouvoirs de réglementation demandés permettront au ministère de suivre le rythme des percées technologiques dans un marché qui évolue presque tous les jours. Plus important encore, ils permettent au ministère d'avoir la capacité de prendre des mesures lorsque de nouveaux risques en matière de santé et de sécurité liés à un produit de consommation se présente.
J'espère que ce survol des principales dispositions de la loi proposée vous a permis de saisir l'essentiel des objectifs de la législation proposée, et certaines des nouvelles caractéristiques qui la distinguent de la loi actuelle. Avant de terminer mes observations, j'aimerais également profiter de l'occasion qui m'est donnée de répondre aux préoccupations que nous avons entendues quant à l'utilisation potentielle de la nouvelle loi afin de réglementer les produits de santé naturels.
Le gouvernement n'a pas l'intention de réglementer les produits de santé naturels par l'entremise de la législation sur les produits de consommation que nous vous décrivons aujourd'hui. Les produits de santé naturels sont actuellement réglementés, et continueront de l'être, conformément au Règlement sur les produits de santé naturels relevant de la Loi sur les aliments et drogues. Le ministre de la Santé vous a écrit afin d'informer les membres du comité de l'intention du gouvernement de proposer une modifi4cation au projet de loi visant à préciser clairement que les produits de santé naturels sont exclus de l'application de la nouvelle loi.
En conclusion, je désire préciser encore une fois que la loi proposée permet au gouvernement du Canada de disposer des instruments dont il a besoin pour agir rapidement et de manière décisive pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens des produits de consommation non sécuritaires. Il nous fera plaisir, à mes collègues et à moi-même, de répondre à toute question que vos collègues et vous-même souhaiteriez nous poser à ce sujet.
Merci, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente, des questions posées par la députée.
J'ai compté cinq questions et je vais tenter de donner une réponse générale tout en traitant de chacune des questions.
Nous avons eu, et nous continuons d'avoir, des consultations poussées sur la sécurité des produits de consommation en général, et sur la loi en particulier, sur une base régulière. Cette question a fait l'objet de nombreuses réunions et discussions provinciales-territoriales. Nous avons eu des consultations avec différents groupes industriels qui nous ont invités. Nous les avons invités à nous parler et nous avons entendu de nombreux Canadiens au moment où nous élaborions ce projet de loi.
Je dirais que c'est une question qui a fait l'objet d'un riche échange de points de vue entre l'industrie, les Canadiens et le ministère. Je reconnais qu'il y a toujours des gens qui diront qu'il aurait dû y en avoir plus, ou peut-être, qui ne sont pas satisfaits des consultations parce que leur préoccupation particulière n'a pas eu d'écho dans le projet de loi. Mais nous avons eu de nombreuses consultations au cours de l'élaboration de ce projet de loi.
Je vais sauter la question de la confidentialité des renseignements, mais j'y reviendrai.
Quelle sorte de rétroaction y a-t-il eu au sujet de cette loi depuis que nous avons présenté le projet de loi et quelle suite a été donnée à ces consultations? Il y a eu un dialogue continu, par exemple, sur la question de l'interdiction générale et de la définition de danger pour la santé et la sécurité. Vous pouvez penser, par exemple, à un poêle. Il est conçu pour être chaud et il y a un risque de brûlure, mais s'il n'est pas conçu de manière appropriée et qu'un enfant peut parvenir à le renverser, il y a des risques différents. Nous avons été en mesure de travailler sur des choses comme celles-là depuis le projet de loi C-52 afin de clarifier nos intentions et de présenter certaines modifications dans le nouveau projet de loi qui répondent à ce genre de préoccupations exprimées par l'industrie et d'autres groupes.
Nous avons été informés des préoccupations au sujet des ordres des inspecteurs, comment ils seraient remplis et qu'est-ce qui serait considéré comme un délai raisonnable. Des modifications de ce genre ont été incluses dans le nouveau projet de loi C-6 dont vous êtes saisis. Alors, je pense qu'il est juste de dire que nous avons profité de l'occasion qui s'est présentée à nous entre la présentation du projet de loi C-52 et celle du projet de loi C-6.
En ce qui concerne ce projet de loi et toutes les exigences en matière de renseignements, nous avons eu des discussions continues avec le commissaire à la protection de la vie privée pour nous assurer que l'information que nous recueillons et que nous conservons respecte les exigences dans ce domaine. Lorsque nous élaborerons le règlement à l'appui de ce projet de loi, nous continuerons de nous assurer d'être respectueux de la protection des renseignements commerciaux confidentiels.
En ce qui concerne l'augmentation de la capacité ministérielle, il y a une étendue. Nous serons heureux de fournir une ventilation complète des ressources, mais un domaine précis est celui de l'inspection. Nous parlons de prévention active et de surveillance ciblée, mais il y a également une fonction d'inspection, où le ministère a l'intention de doubler le nombre d'inspecteurs à l'appui de ce projet de loi.
Sur la question du RSAP, les inspecteurs travaillent sur un processus qui tiendrait compte de la gravité du problème et du nombre de fois où l'entreprise a été mêlée à une telle situation avec le ministère pour en arriver à ce que nous estimons être une sanction administrative pécuniaire appropriée.
Pour ce qui est de la perception même, je vais demander à Robert Ianiro de nous en dire davantage.
En ce qui a trait à la question de l'inspection, quand nous parlons de doubler le nombre d'inspecteurs, il s'agit d'une évaluation approximative. On a déjà commencé à en embaucher plusieurs. Au début de l'exercice financier, c'est-à-dire en avril 2008, il y avait environ 42 inspecteurs. Aujourd'hui, il y en a 56. Au fil des ans, on continuera à augmenter notre capacité d'inspection.
Lors de son allocution, M. Glover a parlé du Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation. Ce plan d'action comporte une foule d'éléments, dont trois piliers qui sont axés sur la prévention active, les inspections ciblées et les interventions rapides. Il s'agit d'effectuer des changements à notre façon d'aborder la santé et la sécurité des produits de consommation, et de travailler différemment, notamment en créant plus de partenariats que par le passé. Par exemple, on va travailler avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour essayer d'identifier les problèmes aux points d'entrée, et ce, avant que ces produits ne pénètrent dans le marché canadien.
Dans le domaine de la prévention active, il s'agit de travailler étroitement avec les distributeurs et les manufacturiers canadiens, et de leur offrir les conseils nécessaires pour que, lors de l'élaboration de leurs produits, ils soient très conscients du besoin d'en assurer la sécurité. En travaillant à ce niveau, on prévient les problèmes lors de la vente au détail et au moment où les produits sont entre les mains des consommateurs.
Il y a donc une façon bien différente d'aborder la question. On cherche à implanter un régime. La nouvelle loi est un outil extrêmement important pour nous permettre d'atteindre nos objectifs. Aussi, on est obligés d'ajouter des inspecteurs, pour rendre ces partenariats très efficaces sur le plan de la livraison des programmes.
:
Je vous remercie pour vos questions.
Comme mon collègue Charles le disait en réponse à la dernière question, nous voudrions, en appliquant les trois principes dont j'ai fait mention dans mon exposé préliminaire — à savoir la prévention active, la surveillance ciblée et l'intervention rapide — que le projet de loi puisse s'adapter à l'évolution du marché.
C'est pour cette raison qu'il ne vise pas seulement à s'attaquer aux problèmes de 2009, mais aussi à ceux de 2010 et des années à venir. Comment exactement? En s'assurant que le ministère dispose des outils dont il aura besoin pour s'adapter lui aussi à l'évolution du marché.
Nous constatons déjà qu'à cause de la mondialisation et avec l'arrivée de nouveaux produits et de nouvelles technologies, il faut être capable de s'adapter. Il faut donc que le système aussi puisse s'adapter à la définition que nous donnons de la prévention active. Les normes, et leurs raisons d'être, pourront changer au fil du temps, par exemple avec l'arrivée de nouvelles technologies ou de nouveaux produits, et au fur et à mesure que nous saurons ce qui, dans nos relations avec la société civile, l'industrie et les autres intervenants, fonctionne bien ou pas.
La surveillance ciblée nous permettra quant à elle d'obtenir l'information dont nous aurons besoin pour intervenir de manière adéquate par rapport aux risques que nous décèlerons. Car, je vous le rappelle, il s'agit d'abord et avant tout d'un projet de loi fondé sur l'évaluation des risques.
À tout cela s'ajoute enfin la notion sur laquelle repose tout le reste, c'est-à-dire l'intervention rapide en cas de problème.
Nous voulons que la loi proposée puisse évoluer au même rythme que les marchés et que les produits. Jusqu'à maintenant, nous pouvions compter sur le fait qu'un même produit ou un même jouet provenait toujours de la même usine, et nous savions où il fallait intervenir s'il y avait un problème. Mais maintenant que les enjeux se sont considérablement diversifiés, et que la mondialisation a changé la face du marché, avec tout ce que ça peut comporter, il n'est pas impossible que les produits qui sortent d'une usine ne soient pas les mêmes que les produits sources qui y entrent. Il faut absolument que nous puissions nous adapter.
:
Madame la présidente, j'aimerais répondre à ces questions dans l'ordre inverse.
La loi nous donnerait indéniablement des pouvoirs pour résoudre les problèmes se posant à l'importation, de sorte que nous pourrions, de concert avec nos partenaires, notamment l'Agence des services frontaliers du Canada, réagir au produit avant même son entrée au pays. Nous pourrions interrompre l'importation d'un produit préoccupant. Nous pourrions demander qu'il soit retenu à la frontière. Nous disposons de toute une gamme de possibilités relativement aux risques. La loi nous donne cette capacité, et nous pourrions collaborer avec ces organismes au moyen de mécanismes déclencheurs et d'autres avis.
Quand il n'y a pas de risque, la loi n'est pas censée imposer de fardeau inutile à l'industrie. C'est là que l'on revient à un régime post-commercialisation et non pré-commercialisation alors que nous allons de l'avant. Par ce moyen, nous pourrions corriger tout problème identifié avant qu'il n'entre au pays.
Pour les fabricants, et c'est le bureaucrate qui parle, j'estime que les conséquences sont réellement assez simples. Ils doivent s'assurer d'avoir, dans la conception de leur produit, examiné ses utilisations, de sorte que, à l'usage, il ne créera pas de risque pour la santé et la sécurité. Voilà les conséquences pour les fabricants. Ce faisant, ils doivent s'assurer d'avoir conservé les documents, d'avoir effectué les essais et, si nous avons des motifs d'inquiétude et si nous réclamons les données, de produire ces dernières.
Pour ce qui concerne un produit déjà visé par la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et sur la façon avec laquelle nous utiliserions directement cette loi, j'ai déjà fait allusion au Plan de gestion des produits chimiques et à l'identification des substances. Les deux lois sont en liaison. En rédigeant le projet de loi et la proposition qui vous est soumise, notre intention n'était pas de concevoir une loi qui résoudrait tous les problèmes reliés à toutes ces questions. Cette loi était censée s'appliquer aux produits de grande consommation et à leur innocuité et fonctionner de concert avec d'autres lois. Si, par exemple, nous constatons qu'un problème relié à une substance donnée est prévu dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, nous nous demanderons laquelle permet le mieux d'obtenir les résultats recherchés.
Pour ce qui concerne les résultats que nous visons, l'objectif de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement est également la protection de la santé humaine et de l'environnement ainsi que le développement durable. Nous nous demanderons laquelle de ces deux lois permet la meilleure intervention alors que nous progresserons dans l'élaboration de la réponse du gouvernement.
Je sais que mes collègues aimeraient ajouter quelque chose. J'invite donc Rob Ianiro et Diane Labelle à répondre, mais brièvement.
:
Madame la présidente, je vais poursuivre rapidement pour répondre aux deux autres questions de la députée.
Au sujet de l'exposition aigüe, je parlerais à nouveau du Plan de gestion des produits chimiques. Les priorités du gouvernements ont été établies dans ce plan; il examine l'exposition aigüe, les effets cumulatifs de l'exposition, ainsi que l'exposition passive diverse à la gamme de produits existants. Encore une fois, il étudie les différentes mesures législatives interreliées afin de trouver la meilleure méthode d'intervention pour le gouvernement.
Vous avez soulevé le BPA, qui est un très bon exemple. Faut-il vraiment que les biberons en contiennent? Non. Mais il présente un certain intérêt sur le plan du revêtement des boîtes de conserve ainsi que de la conservation et, en son absence, du fait que les aliments que les boîtes contiennent se gâtent. Nous travaillons avec l'industrie pour en diminuer l'usage jusqu'à ce que nous trouvions une option plus saine. Il y a donc différentes façons de réagir au risque et d'aller de l'avant.
Au sujet de faire participer les consommateurs, absolument; l'approche ciblée de prévention active vise à faire en sorte, entre autres, non seulement que l'industrie connaisse nos attentes, mais aussi que les consommateurs aient accès à l'information nécessaire pour faire des choix éclairés.
Je n'essaie pas du tout de me mettre sur la défensive, mais avec l'ancienne Loi sur les produits dangereux, il y avait un processus de réglementation qui nous obligeait... Il incombait au gouvernement de prouver qu'un produit était dangereux, puis de présenter des règlements. Nous nous préparons maintenant à augmenter la participation active des consommateurs une fois que la loi sera adoptée, le cas échéant. Chuck et son groupe ont déjà commencé à intervenir, par exemple en créant des bases de données sur les rappels. Nous intervenons de cette façon, mais l'industrie elle-même le fait, afin que les consommateurs aient accès à un nombre accru de renseignements pour leur permettre de faire leur choix eux-mêmes.
Finalement, en allant de l'avant, nous voyons que le Canada s'est déjà engagé à adopter le système général harmonisé d'étiquetage. Nous croyons que ce système, une fois qu'il entrera en vigueur, complétera ce projet de loi, et qu'il aidera aussi par l'apposition de nouvelles étiquettes sur des produits de consommation généralement harmonisées afin de représenter les dangers liés aux produits.
Encore une fois, si la présidente n'a pas d'objection, je vais commencer par la dernière question, celle au sujet de l'interdiction générale, puisqu'elle aide à cadrer l'ensemble de la réponse.
En gros, l'interdiction générale — c'est très simpliste, je le reconnais — indique aux intervenants de l'industrie que c'est à eux qu'il incombe de faire en sorte que les produits qu'ils importent et vendent au Canada ne posent aucun risque pour la santé et la sécurité. Par extension, si certains d'entre eux choisissent de fabriquer leurs produits à l'extérieur du Canada, c'est à eux de mettre en place les processus de contrôle de la qualité appropriés pour être certains de connaître les ingrédients utilisés pour fabriquer le produit, peu importe à quel endroit se trouve l'usine; aussi, s'ils ont plus d'une usine dans différents pays, ils doivent mettre en place les contrôles de la qualité appropriés pour s'assurer que les produits finis respectent leurs normes de conception, et que la population canadienne ne court pas un risque excessif en utilisant leur produit.
La mesure veut aussi dire qu'ils ont mené les recherches et les essais appropriés sur la conception de ce produit pour s'assurer qu'il est sécuritaire et qu'il ne posera pas de problème plus tard, lorsqu'il est utilisé correctement. L'industrie passe déjà à travers ces étapes pour ses propres raisons, comme la responsabilité civile et le contrôle de la qualité. Tout ce que nous faisons, c'est partir du processus en place et dire en termes précis que c'est à eux qu'il incombe de s'assurer que les produits qu'ils font entrer au pays et qu'ils vendent aux consommateurs sont sécuritaires.
Voilà le principe fondamental sur lequel repose l'interdiction générale qui pousse la mesure proposée.
Pour la question sur les inspecteurs, je vais demander à mon collègue, Robert Ianiro, de donner des détails. Mais notre intention à cet égard est de faire en sorte qu'ils aient accès aux entreprises autour de l'étape de la transaction des produits de consommation pour pouvoir prendre les mesures correctives nécessaires — voir si le produit est bien étiqueté; dans les cas où il y a des problèmes de saisie, vérifier si les mesures correctives que nous avons ordonnées ont bel et bien été mises en place; et, dans le cas où l'entreprise ne veut pas collaborer, saisir des produits pour mener nos recherches.
Voilà l'intention en ce qui a trait aux inspecteurs et aux pouvoirs que nous leur avons conférés. La loi prévoit aussi certains examens indépendants de la manière dont nous utilisons le pouvoir qui nous est accordé ici.
Robert.
:
Le BPA peut servir à la fois de bon et de mauvais exemple pour illustrer les différences. Dans l'optique de la présente loi, le BPA est un mauvais exemple parce qu'il avait été nommé comme priorité dans le Plan de gestion des produits chimiques; le gouvernement se préparait donc déjà à agir.
On a effectué une évaluation de toutes les sources de BPA auxquelles la population canadienne pouvait être exposée. On s'est penché sur les produits de consommation ainsi que sur leur utilisation. On a examiné toutes sortes de produits, y compris des aliments et des emballages alimentaires, pour arriver à une évaluation intégrée qui montrait les groupes de la population les plus à risque, et pour ensuite déterminer les interventions nécessaires pour gérer ce risque. Ce processus demeurera le même; le Canada est un chef de file en matière de gestion des produits chimiques et d'identification des risques.
Le changement que cette loi apporterait, c'est qu'elle nous permettrait d'intervenir très vite, par la suite, avec l'industrie, sans avoir à mettre en place des règlements pour dire: « Si cette substance pose un risque inacceptable et n'a rien à faire dans votre produit, vous enfreignez l'interdiction générale. » Nous serions en mesure d'agir.
En cas de doute, nous pourrions exiger des tests de l'industrie. Qu'est-ce qui vous permet de dire que cette substance est sécuritaire, qu'elle demeure dans le produit et que les humains n'y sont pas exposés? Que devient le produit lorsqu'il est jeté dans l'environnement? Quelles expositions cumulatives avez-vous étudiées? Nous pourrions intégrer ces questions au fur et à mesure que nous progressons. Voilà ce qui nous aiderait vraiment à avancer.
Le changement fondamental que le projet de loi propose est le suivant: du gouvernement qui doit fournir des preuves et présenter des règlements — un processus qui demande beaucoup de temps —, nous passons, en l'absence de ces deux points, à un travail effectué en collaboration avec l'industrie. Le projet de loi nous permet de dire en termes précis à l'industrie: « C'est à vous qu'il incombe de nous fournir les renseignements dont nous avons besoin pour vérifier si tout fonctionne. » Lorsque quelque chose ne fonctionnera pas, alors nous pourrons servir de filet de sécurité. Nous effectuerons des inspections au cours du processus et nous nous assurerons que le système fonctionne, ce qui nous permettra d'accélérer de beaucoup notre vitesse de réaction.
Pour ce qui est de ce que nous essayons de faire avec le projet de loi , je vais revenir encore une fois à mes commentaires puisqu'ils sont d'une importance fondamentale pour nous. Dans un système qui opère après la vente et non avant, qui ne rend pas les produits accessibles au préalable, la prévention active passe par l'établissement de normes. Nous travaillerons en collaboration avec l'Association canadienne de normalisation, entre autres, pour établir les normes qui devraient régir différents produits de consommation. Nous dirons ensuite à l'industrie qu'elle doit suivre les normes que nous avons établies pour elle.
Ce type de mesures de prévention active — y compris la surveillance ciblée, le signalement d'incidents, l'obtention des renseignements dont nous avons besoin, l'inspection, l'application cyclique, l'examen de ce qui est importé — et le fait de pouvoir tendre le filet de sécurité rapidement nous permettront d'intervenir promptement sur une vaste gamme de difficultés, dans les cas où les mesures volontaires échouent.
:
Merci, madame la présidente.
Merci à tous d'être ici.
Certaines parties du projet de loi me préoccupent, et je vais vous dire pourquoi. La dernière loi a été valable pendant de nombreuses années, et c'est possible qu'il en soit de même pour celle-ci. Je pense que nous avons une occasion de prendre des mesures qui protégeront la santé de la population canadienne.
Monsieur Glover, vous avez mentionné que le projet de loi repose sur trois principes, y compris la prévention active.
Nous savons tous que le corps des Canadiens contient des métaux lourds, des pesticides et des produits chimiques toxiques. Selon la Société canadienne du cancer, si nous arrivons à réduire une partie de ces produits chimiques, nous réussirons à réduire le nombre de cas de cancer.
Si l'accent est placé sur la prévention active, pourquoi est-ce que le projet de loi ne retire pas progressivement ou n'interdit pas l'utilisation de carcinogènes connus et d'autres produits chimiques toxiques dans nos produits de consommation? Pas plus tard que le mois dernier, l'Ontario a ordonné aux grandes entreprises de tenir compte de leur utilisation de produits chimiques toxiques et de la signaler, ainsi que de dresser des plans pour l'interdire.
La deuxième question touche votre mention de l'interdiction. Lorsque vous parlez d'interdiction, comment définissez-vous le terme « déraisonnable » dans l'optique de la santé et de la sécurité; les carcinogènes n'entrent-ils pas dans cette catégorie?
Troisièmement, je sais que le projet de loi parle de signalement obligatoire et, bien sûr, c'est un point positif; pourtant, on ne demande pas de régime d'étiquetage. Vous dites qu'il y a des comparaisons à faire avec ce qui se passe aux États-Unis et dans l'Union européenne, et je suis d'accord avec vous. Je crois que ce sont là des points positifs. Mais en Californie, par exemple, un produit qui contient un carcinogène connu ou potentiel doit être muni d'une étiquette de mise en garde.
J'aimerais que vous parliez de ces points, s'il vous plaît.
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Oh, ce sera une diatribe polie.
Vous nous dites depuis des années que le SGH s'en vient. Nous avons présenté des motions d'étiquetage au Parlement il y a huit ans, et vous nous avez dit d'attendre, que le SGH s'en venait. Nous vous demandons maintenant d'inclure l'étiquetage dans un projet de loi afin que les parents sachent quels jouets sont sécuritaires, et vous nous dites encore d'attendre le SGH.
Je ne pense pas que la population canadienne accepte ce que vous nous dites. Je pense que nous pouvons faire mieux. Je veux au moins savoir la raison pour laquelle vous ne nous permettez pas d'inclure l'étiquetage dans le projet de loi. Il me semble que c'est la moindre des choses que nous puissions faire pour la population canadienne.
Revenons à la question du plomb. Vous avez parlé du système de gestion des produits chimiques. Eh bien, je viens d'apprendre que le plomb ne figure par sur cette liste. Qu'est-ce que vous faites alors, avec le projet de loi, pour dire aux parents qu'un produit qui contient du plomb n'est plus sur le marché, qu'on ne le vendra pas, qu'il est interdit, qu'il est prohibé?
Vous avez parlé du plomb dans les bijoux. C'est tout. Mais le plomb dans les porte-clés, c'est acceptable; peut-être que le plomb dans les montres pour filles, c'est aussi acceptable — je ne sais pas. Sur ce plan, vous avez vraiment manqué à vos responsabilités. Nous devons pouvoir dire aux parents si un produit est sécuritaire ou non selon sa teneur en plomb, ou de leur fournir l'étiquetage.
Dites-moi quelles mesures sont en place pour interdire les jouets dont la teneur en plomb dépasse les taux infimes, les taux soi-disant présents naturellement, selon vous, dans les produits. En tant que parent, comment puis-je savoir quels produits sont sécuritaires et lesquels ne le sont pas? Vous n'accomplirez rien avec le projet de loi, et vous n'allez même pas permettre l'étiquetage. Comment puis-je dire aux gens, alors, qu'ils peuvent se sentir protégés par cette loi? Qu'est-ce qu'il y a de nouveau là-dedans? Ce n'est même pas de la gestion de risque.