:
Merci, madame la présidente.
Au nom de Santé Canada, je tiens à remercier le comité pour cette occasion de participer à l'étude sur les ressources humaines en santé. Cet après-midi, mes remarques porteront sur deux points. Premièrement, je présenterai un aperçu des initiatives relatives aux ressources humaines en santé ou RHS, ce dont je vous ai parlé en avril dernier.
Deuxièmement, après mon dernier témoignage, votre greffière a indiqué que vous portiez un intérêt particulier aux travaux d'un comité fédéral-provincial-territorial, le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines, le CCPSSRH. J'en suis la coprésidente fédérale, et le Dr Joshua Tepper, du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario, en est le coprésident provincial/territorial. Le Dr Tepper n'est pas ici aujourd'hui. Comme vous vous intéressez à la question, je vous présenterai un bref aperçu des travaux actuels de ce comité.
Les ressources humaines en santé, ou RHS, sont une priorité de Santé Canada depuis 2003, année où les premiers ministres provinciaux et territoriaux du Canada se sont engagés à collaborer pour mettre en place et conserver une main-d'oeuvre stable et optimale dans le domaine de la santé. En avril, je vous ai parlé des investissements de Santé Canada dans trois initiatives clés relatives aux RHS, à savoir: premièrement, la Stratégie pancanadienne relative aux ressources humaines en santé, qui bénéficie d'un montant annuel de 20 millions de dollars; deuxièmement, l'Initiative relative aux professionnels de la santé diplômés à l'étranger, qui reçoit un montant annuel de 18 millions de dollars; troisièmement, l'Initiative sur les ressources humaines en santé autochtone, d'une durée de cinq ans, qui bénéficie d'un montant de 100 millions de dollars.
Dans ces trois domaines, les sommes investies par Santé Canada visent à compléter les investissements massifs des gouvernements provinciaux et territoriaux en matière de ressources humaines en santé, conformément à leur responsabilité d'offrir des soins de santé à la vaste majorité des Canadiens.
Comme je vous l'ai déjà indiqué, j'aborderai brièvement chacune de ces trois initiatives de Santé Canada. Commençons par la Stratégie pancanadienne relative aux ressources humaines en santé...
[Français]
Une grande partie des projets financés dans le cadre de la stratégie sont axés sur le recrutement et le maintien en poste de professionnels de la santé. Santé Canada a aidé des programmes de formation en médecine de premier cycle à adapter leurs cours pour inciter davantage d'étudiants de médecine à choisir la médecine familiale. Entre 2003 et 2008, le nombre de Canadiens ayant terminé des études postdoctorales en médecine familiale a augmenté de 44 p. 100.
Nous avons aussi investi dans diverses initiatives visant à promouvoir la formation interprofessionnelle et une approche plus concertée de la prestation de soins, ce qui a donné lieu à: une hausse du nombre d'établissements et d'éducateurs qui offrent des cours obligatoires de formation interprofessionnelle; une hausse du nombre de professionnels de la santé formés pour la pratique en collaboration et un accroissement de la communication des pratiques exemplaires relatives aux soins en collaboration.
[Traduction]
En 2005-2006, la deuxième initiative de Santé Canada, l'Initiative relative aux professionnels de la santé diplômés à l'étranger, ou IPSDE, a été lancée pour éliminer les obstacles à l'intégration des professionnels de la santé formés ailleurs qu'au Canada. Elle vise à favoriser l'accès aux services d'information et d'orientation, à l'évaluation des titres de compétences, à la formation et à d'autres outils d'intégration à la main-d'oeuvre.
Le gros des fonds découlant de l'Initiative, soit 90 p. 100, est versé aux gouvernements provinciaux et territoriaux, qui mettent au point des initiatives novatrices dans les domaines de l'évaluation des titres de compétences, de la formation de transition et des services d'orientation et d'information.
Les exemples abondent, et je vous en donne un, en l'occurence le service d'accès unique à l'information, aux conseils et à l'orientation. Ce service a été mis en oeuvre en Ontario avec l'aide de Santé Canada et compte plus de 5 200 clients.
Dans le domaine des soins infirmiers, un nouveau programme d'évaluation des titres de compétences des infirmières diplômées à l'étranger a été mis en oeuvre en Alberta, puis dans toutes les provinces de l'Ouest et en Nouvelle-Écosse.
[Français]
L'Initiative sur les ressources humaines en santé autochtone— la troisième initiative de Santé Canada en matière de ressources humaines en santé —, a été annoncée en 2005. Elle vise à élaborer et à mettre en oeuvre des stratégies en matière de ressources humaines en santé adaptées aux besoins uniques et à la diversité des Autochtones. L'objectif est de répondre au besoin d'avoir plus de professionnels de la santé autochtones et de praticiens non autochtones avec des compétences culturelles leur permettant d'offrir des soins aux patients autochtones.
[Traduction]
L'IRHSA, comme nous l'appelons, vise à jeter les bases d'une évolution systémique à long terme de l'offre, de la demande et de la création de milieux favorisant les ressources humaines en santé provenant des premières nations, des Inuits et des Métis dans les collectivités autochtones, en vue d'améliorer l'état de santé général et, plus précisément, d'accroître le nombre de professionnels de la santé autochtones.
Actuellement dans sa dernière année, l'IRHSA a obtenu des résultats impressionnants. Par exemple, le nombre d'étudiants autochtones qui reçoivent des bourses d'études pour une carrière dans le domaine de la santé a atteint un total de 1 398 étudiants en quatre ans, soit pour la période de 2005-2006 à 2008-2009. Avec l'aide de nos partenaires, nous avons mis sur pied un certain nombre d'outils que peuvent utiliser les 17 écoles médicales du pays afin d'éliminer les obstacles à l'admission et d'augmenter le nombre d'étudiants autochtones en médecine.
Un examen à mi-parcours de l'IRHSA a récemment été effectué, et les résultats sont très positifs. Il a révélé que l'initiative a fait des progrès considérables dans l'amélioration des conditions menant à la participation accrue des Autochtones dans le système des soins de santé au Canada.
Enfin, je terminerai, comme je l'ai signalé au début de ma déclaration, par quelques mots sur le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines.
[Français]
Le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines, mis sur pied en 2002 par la Conférence des sous-ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux, a le mandat suivant. Premièrement, fournir aux sous-ministres des recommandations stratégiques sur la planification, l'organisation et la prestation de services de santé, y compris les questions relatives aux ressources humaines en santé et, deuxièmement, constituer un forum de discussions et d'échanges d'information à l'échelle nationale.
Le comité est composé des représentants des 14 gouvernements ainsi que des représentants de Health Action Lobby, des communautés des Premières nations, du Conseil des ministres de l'Éducation (Canada), des Instituts de recherche en santé du Canada, de l'Institut canadien d'information sur la santé, d'un Office régional de la santé et de Ressources humaines et Développement des compétences Canada.
[Traduction]
Je vous donne brièvement quelques exemples concrets de la manière dont le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines s'acquitte de son mandat. Dans le domaine de la planification des ressources humaines en santé, le comité a récemment entrepris la mise à jour générale de l'inventaire des modèles de prévision des ressources humaines médicales. Il a aussi organisé une série d'ateliers d'échange d'information sur ces modèles
Le comité a récemment examiné la question de l'autosuffisance dans le secteur des ressources humaines en santé et a publié le document de travail intitulé « Suffisamment, c'est combien? Redéfinir l'autosuffisance en personnel de santé ».
Le comité s'est penché sur l'amélioration de la collaboration entre les ministères de la Santé et de l'Éducation afin de mieux gérer les demandes des professions et des établissements d'enseignement quant aux modifications à la reconnaissance des compétences permettant l'exercice d'une profession. Il a mis sur pied un comité qui indique aux gouvernements si les changements aux critères de reconnaissance de ces compétences seraient à l'avantage des patients et du système de soins de santé en général.
Tirant parti de travaux financés par Santé Canada, le comité a récemment cerné des lacunes dans l'approche de la formation interprofessionnelle et de la collaboration au Canada, ce à quoi j'ai déjà fait allusion, et il élabore une stratégie pour remédier à ces lacunes.
Voici un dernier exemple: le comité a contribué de façon importante à l'intégration de professionnels de la santé formés à l'étranger, en particulier les médecins et les infirmières. Par exemple, il a récemment appuyé un plan pour l'élaboration et la mise en oeuvre d'une évaluation nationale des médecins formés à l'étranger qui arrivent ici avec l'espoir d'entreprendre la formation « équivalente » d'études universitaires supérieures en médecine.
Le comité demeure un outil de communication et de collaboration entre les gouvernements et entre les intervenants qui sont déterminés à renforcer les ressources humaines en santé au Canada.
J'ai terminé, madame la présidente.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Permettez-moi de me présenter, Helga Loechel, directrice intérimaire au Bureau d'orientation relatif aux titres de compétences étrangers, à Citoyenneté et Immigration Canada.
Je tiens à remercier le comité de cette occasion de faire une mise à jour sur le rôle de CIC dans les ressources humaines en santé. Aujourd'hui, mes commentaires porteront essentiellement sur les interventions du BORTCE à l'étranger, à l'appui des initiatives actuelles des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sur la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
[Traduction]
Je pense que nous admettons tous que l'immigration a été et demeure essentielle à la croissance du Canada et à son essor économique. Au cours des dernières années, le Canada a accueilli environ 250 000 nouveaux résidents permanents chaque année.
Toutefois, la reconnaissance des titres de compétences obtenus à l'étranger demeure un défi partout au pays. Au Canada, les provinces et les territoires sont chargés d'évaluer et de reconnaître ces titres. Il existe plus de 440 organismes de réglementation au Canada, régissant approximativement 55 professions. Par ailleurs, plus de 200 établissements postsecondaires accrédités évaluent les diplômes en vue de l'inscription dans un établissement d'enseignement, et cinq organismes d'évaluation mandatés par les provinces évaluent les diplômes en vue de l'inscription dans un établissement d'enseignement ou de l'entrée sur le marché du travail.
En fait, plus de 53 ministères provinciaux et territoriaux sont concernés, car cette question touche les ministères de l'immigration, du travail, de la santé et de l'éducation. Il y a littéralement des milliers d'intervenants dans ce dossier, si vous tenez compte des employeurs qui jouent également un rôle important dans l'évaluation des titres de compétences et de l'expérience de travail dans les professions réglementées et non réglementées.
[Français]
Le gouvernement du Canada a établi une relation de leadership et de confiance avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec les organismes de réglementation, pour ce qui est des priorités telles que la mobilité des travailleurs et la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
Bien que celle-ci relève des provinces et des territoires, le gouvernement du Canada garde la responsabilité de l'immigration et de son incidence sur le marché de travail canadien et sur l'économie. À proprement parler, entre tous les intervenants, le gouvernement du Canada continue de jouer un rôle de leadership central pour faciliter les avancés en matière de reconnaissance des titres de compétences étrangers.
[Traduction]
Le gouvernement a créé le Bureau d'orientation relatif aux titres de compétences étrangers, le BORTCE, en mai 2007, afin de fournir aux personnes formées à l'étranger l'information ainsi que les services d'orientation et d'aiguillage dont elles ont besoin pour accélérer la reconnaissance de leurs titres de compétences, de manière à pouvoir trouver un emploi le plus rapidement possible dans le domaine dans lequel elles ont été formées. De plus, le BORTCE assure une coordination focalisée au niveau fédéral, pour travailler avec les provinces, les territoires, les organismes de réglementation et les employeurs, afin de coordonner les efforts fédéraux, provinciaux et territoriaux, d'échanger les pratiques exemplaires dans tout le pays et d'éviter les chevauchements et les dédoublements sur une question extrêmement complexe.
Le 16 janvier 2009, les premiers ministres se sont entendus sur une action concertée pour évaluer et reconnaître en temps opportun les titres de compétences étrangers, en voyant à l'élaboration d'un Cadre pancanadien d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétences étrangers. CIC, conjointement avec RHDCC et les ministères provinciaux et territoriaux du travail et de l'immigration, a grandement participé à l'élaboration de ce cadre de travail. En vertu de cette initiative, le BORTCE joue un rôle de premier plan en ce qui a trait aux questions liées aux activités antérieures à l'immigration. Dans ce but, il a obtenu des fonds supplémentaires — quelque 13,7 millions de dollars sur deux ans — dans le Budget 2009, afin de contribuer à l'élaboration du cadre de travail.
En particulier, le BORTCE appuiera l'élaboration de normes harmonisées et ouvrira la voie de la reconnaissance des titres de compétences étrangers pour les professions ciblées, dès l'étranger; il renforcera la portée de la plateforme à l'étranger; il créera un centre d'information pancanadien, un site Web où seront présentées et mises en valeur les pratiques exemplaires de reconnaissance des titres de compétences étrangers dans tout le pays.
Avant la création du BORTCE à CIC, RHDCC avait jeté les bases de processus uniformes en matière de reconnaissance des titres de compétences à l'étranger, par l'intermédiaire d'un projet pilote mené conjointement avec l'Association des collèges communautaires du Canada, l'ACCC. En octobre 2010, le BORTCE mettra à profit le projet pilote et élargira le financement pour fournir des services non seulement aux travailleurs qualifiés du volet fédéral, mais aussi aux candidats des provinces en Chine, en Inde et aux Philippines; le BORTCE soutiendra également la création d'un quatrième site en Grande-Bretagne, dès 2011. Le bureau de Grande-Bretagne desservira les îles Britanniques, les pays du Golfe et la Scandinavie. Combinés, ces bureaux couvriront un bassin plus important d'immigrants et pourraient toucher près de 75 p. 100 des travailleurs qualifiés du volet fédéral et 44 p. 100 des candidats des provinces.
Les bureaux du BORTCE à l'étranger offriront une plateforme aux gouvernements, aux employeurs et aux organismes d'accréditation pour accélérer le processus d'accréditation et ainsi faciliter considérablement la réussite des immigrants qui entrent sur le marché du travail. Le BORTCE offre également d'importants services aux immigrants se trouvant au Canada, notamment des renseignements sur les formalités de reconnaissance des titres de compétences étrangers à remplir au Canada. Ces services sont offerts en personne aux clients partout au pays, dans les 329 guichets de Service Canada et 245 points d'information, ainsi que par téléphone, par l'intermédiaire de la ligne sans frais de Service Canada.
Les renseignements sur la reconnaissance des titres de compétences étrangers sont également affichés sur le site Web du BORTCE, lequel met à la disposition de l'utilisateur l'outil de recherche en ligne « Travailler au Canada ». Cet outil offre des renseignements personnalisés sur certaines professions ou collectivités et sur les conditions du marché du travail, ainsi que de l'information à l'intention des personnes formées à l'étranger et des employeurs. Entre son lancement en mai 2007 et septembre 2009, le site Web a reçu plus de 732 000 visites, principalement de l'étranger.
Bien que la reconnaissance des titres de compétences étrangers demeure un défi pour la plupart des immigrants cherchant à s'intégrer au marché du travail canadien, les divers ordres de gouvernement adoptent une approche concertée pour appuyer et mettre en place des initiatives susceptibles de jouer un rôle crucial en encourageant la croissance future de notre pays et en fournissant aux immigrants les outils et les services dont ils ont besoin pour amorcer le processus d'évaluation et d'accréditation avant de quitter leur pays d'origine.
[Français]
Je vous remercie, madame la présidente. J'espère vous avoir donné un aperçu du rôle de CIC dans la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
:
Madame la présidente, distingués membres du comité, je vous remercie.
Je m'appelle Jean-François LaRue et je suis le nouveau directeur général du volet Intégration au marché du travail de la Direction générale des compétences et de l'emploi à Ressources humaines et Développement des compétences Canada. Je succède à Mme Carol White qui, comme certains d'entre vous s'en souviennent sûrement, s'est adressée au comité en avril de cette année. Je suis aussi accompagné de mon collègue Brendan Walsh, qui était aussi présent à la séance de ce comité du 2 avril dernier.
Je désire aujourd'hui donner au comité des renseignements sur les investissements et les activités de RHDCC dans le domaine de l'intégration au marché du travail des ressources humaines en santé. Plus particulièrement, j'aimerais vous présenter une mise à jour de ce que nous avons accompli dans les domaines de la mobilité de la main-d'oeuvre et de la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
[Traduction]
Pour commencer, je voudrais vous dire que nous savons qu'il existe des coûts réels pour l'économie canadienne, des enjeux liés à la mobilité de la main-d'oeuvre et à la non-reconnaissance des titres de compétences étrangers. En plus de la perte de productivité, le maintien des obstacles à la mobilité de la main-d'oeuvre et la sous-utilisation des compétences et du potentiel d'emploi des immigrants se traduisent par une augmentation inutile du coût des services sociaux, une réduction des sources où les employeurs peuvent puiser pour trouver des employés possédant les habiletés requises et la perte de recettes fiscales potentielles.
Encourager la reconnaissance des qualifications et des certifications partout au Canada est avantageux pour les travailleurs et les employeurs. Les travailleurs ont un plus grand nombre de possibilités, et les employeurs peuvent faire leur choix parmi un plus grand bassin de candidats. En utilisant efficacement les compétences des immigrants, nous pouvons appuyer la création d'un marché du travail plus vaste, plus efficient et plus souple. En reconnaissant à leur juste valeur les qualifications des immigrants, nous jetons les bases d'un processus plus efficient d'appariement des emplois pour répondre aux besoins des employeurs. C'est pourquoi les initiatives comme les modifications à l'Accord sur le commerce intérieur et les améliorations concomitantes à la mobilité de la main-d'oeuvre ainsi que le Cadre pancanadien d'évaluation et de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l'étranger ne sont pas uniquement les éléments dont ont besoin les particuliers; ce sont également de saines politiques économiques.
La mobilité de la main-d'oeuvre est essentielle pour nous assurer que les travailleurs canadiens peuvent entrer rapidement sur le marché du travail, quand et où on a besoin d'eux, pour contribuer à renforcer l'économie canadienne et à rehausser le niveau de vie de tous les Canadiens.
Je vais d'abord vous présenter une mise à jour sur la mobilité de la main-d'oeuvre et décrire ce qui a été accompli au cours des derniers mois alors que des dirigeants territoriaux et provinciaux et des leaders en matière de réglementation ont collaboré pour adopter diverses mesures et s'assurer que tous les travailleurs canadiens ont la liberté de pratiquer leur métier ou d'exercer leur profession là où les possibilités pourraient exister.
L'Accord sur le commerce intérieur , l'ACI constitue la base à partir de laquelle nous pouvons améliorer la mobilité de la main-d'oeuvre dans les professions réglementées, notamment dans le domaine de la santé. Les premiers ministres provinciaux ayant lancé un appel en faveur de la pleine mobilité de la main-d'oeuvre au Canada, une série de modifications au chapitre 7 de l'ACI a été élaborée pour faire de l'accord un outil plus efficace afin d'atteindre cet objectif. Les modifications ont été ratifiées et sont entrées en vigueur le 11 août 2009. Il s'agit d'une étape importante.
Selon le chapitre révisé de l'ACI portant sur la mobilité de la main-d'oeuvre, tout travailleur autorisé à exercer une profession par un organisme de réglementation d'une province ou d'un territoire est autorisé à exercer cette profession par tous les autres organismes de réglementation. Toute mesure d'exception doit être justifiée comme étant nécessaire pour réaliser un objectif légitime, par exemple la protection de la santé ou de la sécurité publique. Il existe des centaines de professions réglementées au Canada et seul un petit nombre d'exceptions ont été définies jusqu'à maintenant.
Le maintien des normes professionnelles hautement respectées du Canada reste une priorité pour les gouvernements et les organismes de réglementation. Grâce à divers accords de contribution entre RHDCC et des groupes professions réglementés, la Division de la mobilité de la main-d'oeuvre permet aux groupes admissibles représentant des professions réglementées de mieux comprendre les exigences de l'Accord sur le commerce intérieur et d'élaborer des outils pour améliorer la mobilité de la main-d'oeuvre.
Au chapitre des investissements, RHDCC favorise depuis longtemps la mobilité de la main-d'oeuvre par son leadership, son soutien et ses compétences. Depuis l'entrée en vigueur de l'ACI en 1995, nous avons travaillé de concert avec les organismes de réglementation afin d'élaborer des normes communes, des méthodes d'évaluation concertées et d'autres mécanismes pancanadiens. Au cours des deux dernières années seulement, RHDCC a consacré près de 3 millions de dollars à la conception d'outils et de mesures visant à favoriser la mobilité de la main-d'oeuvre et à améliorer la compréhension des normes chez les membres des professions réglementées au Canada. Plus particulièrement, RHDCC a directement soutenu 42 professions réglementées, dont 33 sont du domaine de la santé.
La mobilité de la main-d'oeuvre étant maintenant en place, il incombe aux gouvernements de s'assurer de l'uniformité de l'évaluation et de l'existence de points d'entrée sur le marché canadien de l'emploi. Le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers de RHDCC, le PRTCE fournit du financement sous forme de contribution et collabore avec les provinces, les territoires, divers intervenants et d'autres partenaires pour faciliter l'évaluation et la reconnaissance des qualifications acquises à l'étranger.
[Français]
Le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers, ou PRTCE, a entrepris des travaux auprès des professions réglementées dans trois occupations prioritaires, dont deux sont d'une importance critique dans le secteur de la santé, soit celles des médecins et du personnel infirmier. Depuis 2003, les travaux ont été étendus à neuf autres occupations du secteur de la santé, ce qui représente un investissement de 2,6 millions de dollars.
Depuis le 30 octobre, le PRTCE a appuyé 32 projets, incluant 8 projets actifs. Notre appui représente environ un tiers du nombre total de nos projets. Le PRTCE entretient un dialogue constant avec Citoyenneté et Immigration Canada, avec Santé Canada et avec des comités d'experts dans le secteur de la santé afin de s'assurer que les fonds du programme sont investis de manière stratégique et de prévenir le dédoublement du financement. La contribution et les observations de représentants de Santé Canada sont sollicitées relativement à toutes les propositions touchant la santé reçues par le PRTCE.
Le PRTCE a réalisé des progrès considérables pour ce qui est de renforcer la capacité des professions réglementées et non réglementées en matière de reconnaissance des titres de compétence étrangers, et de favoriser la mise sur pied de partenariats et de projets stratégiques à ce sujet partout au Canada et à l'étranger. Beaucoup de ces investissements ont contribué directement aux efforts des professions médicales pour mettre en oeuvre les recommandations formulées en 2004 par le Groupe de travail sur le Permis d’exercice des diplômés internationaux en médecine.
[Traduction]
Malgré les progrès réalisés par tous les gouvernements, il subsiste des obstacles à l'intégration réelle au marché du travail des professionnels de la santé formés à l'étranger. Pour assurer efficacement cette intégration, le Canada doit avoir en place l'information, les ressources et les processus requis pour reconnaître les connaissances, les compétences et l'expérience des immigrants.
Comme l'a souligné Helga, en réponse à cet enjeu, le 16 janvier 2009, les premiers ministres ont enjoint les ministres du marché du travail d'élaborer un cadre pancanadien de reconnaissance des qualifications professionnelles, ainsi qu'un plan pour sa mise en oeuvre. Le processus suit son cours.
Au cours des prochaines semaines, le Forum des ministres du marché du travail poursuivra son travail de rédaction d'un document consensuel sur ce cadre. Je suis certain que le travail entrepris par le Forum des ministres du marché du travail continuera de façon remarquable à réduire les obstacles auxquels font face les travailleurs formés à l'étranger et qu'il mènera à une intégration améliorée des immigrants à la main d'oeuvre.
Le PRCTE sera un élément clé de la réponse du gouvernement du Canada aux problèmes de la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
[Français]
Pour terminer, je tiens à souligner les efforts du ministère pour créer un système intégré de processus d'évaluation équitable et objectif, et pour accroître l'uniformité entre les diverses compétences en ce qui a trait au processus de reconnaissance et d'accréditation des professionnels formés à l'étranger, tout en augmentant la mobilité de la main-d'oeuvre partout au Canada.
Je serai heureux de vous donner des détails supplémentaires pendant la période de questions et réponses qui va suivre, ou de vous répondre par écrit, et ce, au gré du comité.
Merci beaucoup.
:
Merci, madame la présidente.
Merci pour vos présentations. Il est très encourageant d'apprendre que le dossier progresse.
J'ai déjà travaillé au gouvernement provincial, de 2001 à 2005 environ, et je sais que ce dossier donnait du fil à retordre à notre gouvernement, alors je suis très heureuse de voir que vous faites des progrès. Il s'agit également d'un problème d'ordre social; les personnes qui n'arrivent pas à obtenir ces titres de compétences ne peuvent exercer le métier qu'elles ont choisi. C'est donc important.
Les questions que j'ai à vous poser ne portent toutefois pas là-dessus. J'ai rencontré la doyenne de la Faculté des sciences de la santé de l'Université de la Colombie-Britannique, et nous avons discuté de l'étude sur les ressources humaines en santé. Je lui ai demandé qu'elles étaient les lacunes, à son avis, en ce qui a trait à l'intégration des différentes disciplines dans le domaine de la santé (la formation, les programmes d'enseignement, les objectifs, l'information).
Elle m'a répondu entre autres qu'on avait lancé de nombreux projets pilotes visant à intégrer le travail des professionnels de la santé de façon à gagner en efficacité, mais ce n'était rien de plus que des projets pilotes. On ne donne pas toujours suite à ces initiatives une fois celles-ci terminées. On ne met pas non plus systématiquement en pratique les choses qui se sont avérées efficaces.
Puisque le programme de reconnaissance des titres de compétences vise surtout à attirer davantage de professionnels, plutôt que de susciter un volume plus important, je crois que nous devons vraiment travailler à améliorer l'efficacité des processus que nous utilisons et faire en sorte que les professionnels de la santé travaillent en collaboration, notamment grâce à des mécanismes centrés sur les patients.
Pouvez-vous me dire comment votre organisation veille à mettre en place des projets pilotes et à mettre en pratique un peu partout au Canada les connaissances qu'ils nous ont permis d'acquérir?
:
Merci de me poser la question.
Je vais tâcher de vous fournir une réponse, mais j'invite mes collègues à intervenir s'ils souhaitent ajouter quelque chose.
Le Comité consultatif sur la prestation des soins de santé et les ressources humaines, le comité fédéral-provincial-territorial dont je vous ai parlé tout à l'heure, travaille justement sur un projet de formation interprofessionnel et de pratique en collaboration. Depuis la mise en oeuvre de la stratégie de ressources humaines en santé de Santé Canada, il y a cinq ou six ans, différents investissements ont été faits (on peut également parler de projets pilotes) pour déterminer quelles sont les meilleures pratiques en la matière. Il y a eu environ 11 projets, certains menés de façon bilatérale avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et d'autres l'ont été à l'échelle pancanadienne. La conclusion est telle que vous l'avez exposée: beaucoup de bon travail, et une très bonne idée de la façon de faire fonctionner la formation interprofessionnelle et la pratique en collaboration. Il s'agit maintenant de savoir comment sont appliquées les connaissances ainsi acquises à l'échelle du pays, et si les résultats de ces projets pilotes ont réellement été traduits en connaissances pratiques pour les éducateurs ou les fournisseurs de soins de santé.
Au cours de l'exercice financier 2009-2010, le CCPSSRH, le comité fédéral-provincial-territorial, a formé un groupe de travail sur la formation en santé chargé d'étudier les leçons apprises et de déterminer où sont les lacunes. On tâchera ainsi de voir, par exemple, si certains modèles n'ont pas encore été testés, ou si les pratiques exemplaires et les modèles qui se sont avérés efficaces n'ont pas été mis en place systématiquement à l'échelle nationale. Cette étude s'effectue donc au cours de la présente année financière, et selon les résultats, nous pourrions demander aux sous-ministres des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de nous proposer, pour le prochain exercice, des moyens pour aller de l'avant et assurer une meilleure mise en pratique des connaissances, si c'est là que se situe le problème.
:
Je suis très heureuse d'être ici et d'avoir l'occasion de parler de notre révision, de notre examen de l'initiative.
[Traduction]
Nous venons tout juste de terminer un examen de mi-parcours du programme, et nous avons produit un rapport très détaillé à ce sujet. Il nous donne une très bonne idée de l'efficacité de notre attribution des ressources et des projets de mise en oeuvre. Ma collègue a effleuré le sujet, mais je vais vous en parler plus en détail.
L'examen indique que l'initiative nous a permis de réaliser des progrès en créant des conditions qui aident non seulement les Autochtones à entreprendre des études dans le domaine de la santé, mais aussi à les terminer avec succès. D'après les résultats de l'examen et certains des projets que nous avons nous-mêmes menés, beaucoup plus d'Autochtones sont mieux informés au sujet des exigences académiques qu'ils doivent satisfaire pour faire carrière dans le domaine de la santé. C'est un aspect qui était inquiétant lorsque nous avons entrepris notre travail, car nous avions constaté que de nombreux élèves autochtones arrivant à la fin de leurs études secondaires ne savaient pas à quel point il était important d'obtenir de bons résultats dans les sciences et les mathématiques, ou même d'étudier ces matières. Nous avons tenté de sensibiliser les jeunes et nous pensons que la nouvelle génération comprend davantage ce qui est exigé d'elle.
Les jeunes Autochtones connaissent aussi beaucoup mieux toute la gamme de carrières en santé qui s'offrent à eux, et ils manifestent plus d'intérêt à leur égard. Au départ, les élèves autochtones avaient tendance à se tourner vers les sciences infirmières parce que ce sont des infirmières qu'ils côtoyaient dans leurs collectivités. C'est très bien, mais beaucoup plus d'étudiants autochtones se lancent maintenant dans le domaine de la médecine, de l'ergothérapie, de la radiologie, etc.
Nous avons aussi lancé des programmes de transition. Nous avons aidé les universités et les collèges à élaborer des programmes qui aident les étudiants autochtones à être admis à des programmes d'études dans le domaine de la santé. Comme vous le savez, beaucoup d'élèves ont un dossier peu reluisant à leur sortie de l'école secondaire, particulièrement dans les réserves, et nombreux sont ceux qui ne répondent pas aux critères d'admissibilité établis.
Probablement un des projets les plus importants que nous ayons financés, par l'entremise de la Indigenous Physicians Association of Canada, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et l'Association des facultés de médecine du Canada, est l'établissement de compétences de base dans le cadre d'un programme d'enseignement de premier cycle en médecine. Cela a très bien fonctionné et nous pensons que les résultats du projet pourront être mis en pratique. Nous allons continuer à financer ce projet pour une dernière année. Cette initiative a deux objectifs. On vise à former des praticiens non autochtones qui sont plus sensibles aux considérations culturelles, et ce, afin d'en faire de meilleurs praticiens dans ce contexte et avec ces patients, mais aussi pour offrir aux étudiants autochtones un programme auquel ils peuvent s'identifier. À notre avis, c'est tout le système de santé qui en bénéficiera. Et ce ne sont là que quelques-uns des projets que nous avons financés.
Nous avons aussi tenté de sonder les pratiques exemplaires en vue d'inciter les étudiants autochtones adultes à entreprendre des études en médecine. La réalité veut qu'il est souvent bien difficile d'aller chercher ces personnes avant qu'elles n'aient atteint l'âge adulte et qu'elles aient beaucoup de responsabilités. Nous avons voulu déterminer ce qui les intéressait et de quel soutien elles avaient besoin.