Bonjour, mesdames et messieurs, et bienvenue à cette réunion du comité de la santé. Ravie de vous voir.
Comptent parmi nous des invités très bien informés. Merci d'être venus.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, étude des ressources humaines en santé, qui est une étude fort importante que nous poursuivons ici, nous accueillons des représentants du Regroupement canadien d'associations de centres communautaires de santé. M. Jack McCarthy en est le président. Représentant le Collège des médecins de famille du Canada, souhaitons la bienvenue au Dr John Maxted, directeur général associé, Politiques publiques et de la santé. Bienvenue docteur Maxted. Et, représentant le Réseau local d'intégration des services de santé, souhaitons la bienvenue à M. Gary Switzer, président-directeur général, Erie St. Clair.
Nous allons commencer avec M. McCarthy. Allez-y, je vous prie.
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Merci, madame la présidente.
Comme vous l'avez indiqué, je m'appelle Jack McCarthy. Je suis à la fois le président du Regroupement canadien des associations de centres communautaires de santé et directeur exécutif du Somerset West Community Health Centre, ici à Ottawa. J'arrive tout juste de réunions au sujet des centres d'évaluation de la grippe, et c'est donc dans le cadre d'un horaire très chargé que je comparais ici devant le comité.
Je vais, dans mes remarques liminaires, beaucoup puiser dans mon expérience au centre de santé communautaire dont je suis le directeur exécutif. Je suis ici aujourd'hui pour vous livrer ce qui, selon notre expérience, est une solution en vue du déploiement optimal des ressources en matière de soins de santé humaine à l'échelle du pays, et je veux parler de l'utilisation de professionnels de la santé qui sont salariés et qui travaillent dans des équipes interprofessionnelles.
J'avancerai que les CSC sont une solution au problème du nombre insuffisant de médecins de famille et une occasion d'attirer l'attention sur la contribution des autres professionnels de la santé, comme les infirmières praticiennes, dans l'offre de soins de santé primaires globaux. La solution que nous recherchons ne repose pas forcément sur l'ajout de ressources humaines en santé, mais sur le redéploiement et l'utilisation de manière différente de nos actuelles ressources humaines en santé.
Je vais vous expliquer un petit peu ce que sont les centres de santé communautaires. Il s'agit d'organisations sans but lucratif gouvernées par des conseils d'administration ou des comités consultatifs qui font appel à des médecins salariés travaillant côte à côte avec d'autres professionnels de la santé salariés. Les CSC se concentrent sur l'accès, sur l'élimination des barrières structurales, que celles-ci soit culturelles, économiques ou sociales, et ils offrent toute une gamme de soins de santé primaires, de services sociaux, récréatifs et non institutionnels, axés sur la prévention, la promotion de la santé, l'éducation en matière de santé et le développement communautaire. Nous travaillons en partenariat avec des organismes d'autres secteurs, tels l'éducation, la justice, les loisirs, et le développement économique, ce dans le but de promouvoir la santé de la communauté dans son entier.
Le modèle des CSC présente huit caractéristiques bien particulières. Il est exhaustif, accessible, centré sur le client et centré sur la communauté, intégré aux côtés d'autres partenaires du système de soins de santé, régi par la collectivité, sensible aux déterminants sociaux de la santé et fondé sur une approche favorisant le développement communautaire. Je vais, dans mes propos de cet après-midi, me concentrer tout particulièrement sur l'une de ces caractéristiques, soit les équipes inter-professionnelles.
Les équipes inter-professionnelles permettent aux centres de santé communautaires d'offrir le bon soin, livré par le bon intervenant, au bon moment. Notre équipe au CSC de Somerset West, dans le centre-ville d'Ottawa, réunit des médecins, des infirmières praticiennes, des diététiciens, des travailleurs sociaux, des kinésithérapeutes, des acupuncteurs, des podologistes, des travailleurs sociaux, des infirmières, des promoteurs de la santé et, bien sûr, un personnel de soutien administratif. Cette équipe inter-professionnelle propose un processus dynamique dans le cadre duquel deux professionnels de la santé ou plus, aux compétences ou aux antécédents complémentaires, partageant une vision commune en matière d'objectifs de santé, travaillent ensemble pour planifier, examiner, évaluer et livrer des soins de santé axés sur le client.
La clé d'une équipe inter-professionnelle réussie est la communication, la collaboration et la consultation. Ces trois conditions amènent un leadership partagé et un sentiment positif d'appartenance à la communauté, équilibrés par une autonomie individuelle et, bien sûr, l'intérêt du client. Contrairement aux équipes multidisciplinaires, les équipes inter-professionnelles ne fonctionnent pas à la manière de praticiens indépendants, mais réunissent plutôt une toile d'outils, de méthodes et de procédures en vue de livrer des soins et de surmonter les problèmes et les préoccupations communs. Au CSC de Somerset West, nous participons à un projet pilote intégrant dans notre équipe de soins de santé primaires des auxiliaires médicaux. À l'avenir, nous aimerions beaucoup ajouter un pharmacien à notre équipe de soins de santé primaires intégrés.
Contrairement aux visites chez le médecin de famille traditionnel, notre modèle ne présume pas que les soins dont vous avez besoin doivent être encadrés ni prescrits par le seul médecin. Le CSC de Somerset West, situé dans le centre-ville d'Ottawa, comme je l'ai mentionné, exploite une clinique sans rendez-vous dotée d'infirmières praticiennes. Nous y voyons 31 clients en moyenne par jour, dont la plupart souffrent d'au moins une maladie chronique, par exemple maladie mentale grave, maladie du coeur, maladie pulmonaire obstructive chronique, ou MPOC, ou diabète. Je pense que c'est là un élément crucial. Dans le cas de cette clinique dont le personnel ne compte que des infirmières praticiennes, un médecin n'est consulté que pour 0,5 p. 100 de l'ensemble des visites. En d'autres termes, il n'y a consultation d'un médecin que dans le cas d'une visite de patient sur 200 visites. Compte tenu de l'écart salarial de 52 000 $ entre un médecin — 125 000 $ — et une infirmière praticienne — 73 000 $ —, je pense qu'il y a un avantage sensible côté coûts à recourir à des infirmières praticiennes.
Tous les membres de l'équipe sont habilités à renvoyer le patient, selon ses besoins, à d'autres membres de l'équipe ou à consulter ces derniers. Soixante-quatre pour cent de tous nos clients sont vus par trois autres dispensateurs de soins de types différents. Contrairement à la très grande majorité des médecins de famille au Canada, tous nos médecins sont salariés, ce qui permet une planification inter-professionnelle des soins, fondée sur les besoins des clients plutôt que sur un barème de tarifs. Nombre de nos clients souffrent d'un ou de plusieurs problèmes de santé chroniques. Le fait que les médecins soient salariés leur permet de disposer de suffisamment de temps pour faire une évaluation approfondie du problème en vue d'en assurer le traitement, voire même d'empêcher une aggravation de l'état du malade.
Contrairement à d'autres organisations de soins de santé, le CSC de Somerset West affiche un niveau élevé de satisfaction parmi le personnel et un très faible roulement chez les personnels médicaux, infirmiers et autres. Je crois que cela peut en grande partie être attribué à l'organisation, à la culture et aux soins axés sur le client qui sont le fait de l'adoption d'un modèle de soins inter-professionnels. La souplesse de ce modèle de soins primaires a pour objet de répondre aux besoins particuliers des collectivités et des clients. Il est également suffisamment agile pour pouvoir réagir en situation de crise, comme cela a été le cas avec la récente pandémie du virus H1N1, qui a vu nos centres de soins de santé communautaires et d'autres centres de soins d'Ottawa intervenir en tant que centres d'évaluation de la grippe. Il s'est fait une excellente coordination avec Santé publique Ottawa pour assurer ce service.
Je vous fournis d'autres renseignements dans mon document au sujet des diplômés en médecine qui ont fait leurs études ailleurs, et nous en traiterons pendant la période des questions et réponses.
En conclusion, je tiens à dire que j'ai constaté avec plaisir que les professionnels de la santé, qu'il s'agisse d'infirmiers ou de médecins, sont motivés par le désir d'offrir les meilleurs soins possibles à leurs patients et que ce sont les travailleurs heureux qui offrent les meilleurs soins. Je pense que l'actuelle fournée de diplômés en médecine est principalement composée de femmes, et c'est là une bonne chose. Je crois que cette nouvelle race de médecins de famille accorde un poids égal aux aspects de leur vie qui se situent à l'extérieur de leur vie professionnelle, par exemple le fait d'élever une famille. C'est pourquoi la plupart de nos médecins sont des femmes. La plupart travaillent à temps partiel. La plupart ont de jeunes enfants.
En l'absence d'un changement systémique dans la façon dont nous structurons l'exercice de la médecine dans ce pays, ces attentes changeantes des prestateurs de soins résulteront en un accès réduit aux soins de santé primaires pour les Canadiens. Dans le cadre du modèle du CSC, où les médecins sont salariés et font partie d'une équipe au sein de laquelle tout le monde collabore, nous voyons peu, si même il y en a, d'exemples de médecins souffrant des pressions qu'imposent les longues heures de travail, qui se soldent par leur épuisement et, parfois, par des soins de piètre qualité. Ces médecins peuvent se concentrer sur la prestation de services à leurs patients.
Je vais m'arrêter là et me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions que vous voudrez me poser.
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Merci beaucoup, madame la présidente. Je suis heureux de discuter aujourd'hui avec le comité permanent de la question des ressources humaines en santé, un sujet qui continue de préoccuper les médecins de famille et le Collège des médecins de famille du Canada.
Réunissant plus de 22 000 membres partout au pays, le CMFC est l'organisation professionnelle responsable de l'établissement de normes pour la formation, l'accréditation et l'apprentissage continu des médecins de famille au pays. En tant que voix de la médecine familiale, nous défendons également les médecins de famille spécialisés et, ce qui est très important, leurs patients.
Près de la moitié des médecins au Canada sont des médecins de famille, ce qui est l'une des forces du système de soins de santé de notre pays; pourtant, il demeure encore près de quatre millions de personnes au Canada qui n'ont pas de médecin de famille. Cela fait de nombreuses années que nous cherchons des moyens d'accroître le nombre de Canadiens ayant un médecin de famille, mais le CMFC ne peut pas y parvenir seul. Comptent parmi d'autres intervenants clés les pouvoirs publics et les écoles de médecine.
Nous estimons que deux éléments sont au centre de la planification en ce qui concerne la médecine familiale: l'équilibre entre l'offre et la demande et des changements dans les habitudes d'exercice de la médecine. Ces deux choses sont interreliées.
Le nombre d'étudiants en médecine qui choisissent la médecine familiale comme carrière est un ingrédient essentiel pour ce qui est de l'offre. Il faudrait que 45 p. 100 de tous les diplômés entrent dans des programmes de résidence de première année en médecine familiale pour qu'il y ait suffisamment de médecins de famille pour combler les besoins présents et futurs.
Alors que nous nous efforçons de former davantage de médecins de famille et davantage de jeunes médecins de famille, nous nous trouvons également confrontés aux réalités d'une population active vieillissante, 13 p. 100 des médecins de famille étant âgés de plus de 65 ans et envisageant de prendre leur retraite. De nombreux jeunes médecins de famille recherchent quant à eux un meilleur équilibre dans leur vie professionnelle. Des changements au niveau du travail et des champs d'activité sont en train d'avoir une incidence sur le nombre de médecins de famille dont nous avons besoin. Plus de 50 p. 100 des médecins de famille sont des femmes qui doivent s'absenter de leur pratique active pour faire et élever des enfants. Les gouvernements doivent être au courant des tendances changeantes dans la médecine familiale s'ils veulent prévoir pour l'avenir un nombre suffisant de médecins de famille.
Une priorité pour le CMFC est la formation, le recrutement et la rétention de médecins de famille offrant un vaste éventail de services médicaux à leurs patients. Cependant, le tiers des médecins de famille d'aujourd'hui ont un domaine d'intérêt spécial. Bien que cela ait une incidence sur le nombre total de médecins offrant des soins globaux, ces médecins comblent des besoins en soins de santé au sein de leurs collectivités. Les médecins de famille ayant des intérêts spéciaux ou des cabinets spécialisés collaborent avec leurs collègues et sont en train de changer la façon dont sont assurés les soins de santé globaux. Le CMFC reconnaît la chose et appuie ces médecins.
Avec une population vieillissante, nous constatons une augmentation du nombre de patients souffrant de maladies chroniques et, partant, de co-morbidités complexes. Ces facteurs exercent davantage de pressions sur la demande de services de médecine familiale en même temps que des facteurs démographiques viennent influer sur l'offre. Même si le Canada a déjà commencé à corriger ses erreurs passées en matière de politiques visant les ressources médicales, il se pourrait qu'il faille attendre encore une décennie pour atteindre l'objectif que d'autres pays développés ont déjà atteint, soit que chaque personne ait un médecin de famille.
Tout comme la migration de la population des régions rurales vers les collectivités urbaines ne laisse à de nombreux hameaux et villages que de rares ressources humaines, la pénurie de médecins de famille est souvent ressentie de manière plus aiguë dans les collectivités rurales. C'est ainsi qu'il y a une pénurie disproportionnée de médecins de famille dans les collectivités isolées et un besoin aigu de services médicaux pour les populations à risque élevé dans les collectivités des premières nations, inuites et métisses. Ces défis continuent de militer en faveur d'une approche stratégique.
J'aimerais vous entretenir brièvement des titulaires de diplômes d'études médicales étrangers. Les diplômés étrangers sont de précieux atouts pour notre effectif de médecins de famille, mais nous ne devrions pas compter uniquement sur eux pour combler nos pénuries de médecins. Il nous faut songer aux ramifications éthiques du fait d'attirer chez nous des médecins de pays qui ont besoin de leurs services.
D'autre part, dans le cas des Canadiens qui obtiennent leur formation dans des écoles de médecine étrangères accréditées, il nous faut veiller à ce qu'il y ait suffisamment de places en formation pour pouvoir les accueillir chez eux pour qu'ils exercent au Canada. Pour sa part, le CMFC est heureux de pouvoir annoncer que nous avons maintenant des accords de réciprocité pour accréditer et accueillir des médecins diplômés américains et australiens. Nous oeuvrons à la négociation d'arrangements semblables avec d'autres pays également.
Il est essentiel que ceux qui sont responsables de la planification des ressources humaines en santé se penchent sur toutes ces questions. Notre collège serait très heureux d'avoir l'occasion de rencontrer le Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la prestation de soins de santé et les ressources humaines en santé, ce afin de discuter des horizons changeants en médecine familiale.
Enfin, il serait négligeant de notre part de ne pas souligner l'importance croissante de la collaboration inter-professionnelle au sein d'équipes de soins de santé primaires comme préférence pour de nombreux médecins de famille. La très grande majorité des jeunes médecins de famille préfèrent aujourd'hui travailler dans un contexte de collaboration en soins de santé. Nous sommes reconnaissants de l'appui que nos pouvoirs publics ont consenti à ce développement.
Au total, le CMFC estime que tous ces défis requièrent une approche pancanadienne coordonnée dans la planification des ressources humaines en santé. La planification de l'effectif de médecins, comme c'est le cas de la planification pour toutes les autres catégories de ressources humaines en santé, est un dossier national qui nous touche tous et chacun.
En conclusion, le CMFC encourage respectueusement le gouvernement à appuyer un plan pancanadien de ressources humaines en santé qui évalue les besoins en santé de la population dans chacune des localités du pays et veille à ce qu'il y ait un nombre suffisant de médecins, d'infirmières et d'autres professionnels de la santé pour satisfaire les besoins en santé de notre population. Ce plan doit livrer le bon nombre et le mélange approprié de prestataires de soins de santé, englobant la formation, le recrutement et la rétention de médecins de famille ainsi que d'autres diplômés en sciences médicales.
Une offre suffisante de médecins, y compris de médecins de famille, continue d'être une priorité des Canadiens. Ce devrait demeurer une priorité pour les gouvernements et les planificateurs en soins de santé. Pour maintenir le nombre requis de médecins de famille pour satisfaire les besoins en santé de la population canadienne, il nous faut l'engagement de notre système de soins de santé et des écoles de médecine à faire en sorte que 45 p. 100 des diplômés choisissent la médecine familiale.
Il nous faut également veiller à ce que les diplômés d'écoles de médecine étrangères aient des possibilités suffisantes d'évaluation et de perfectionnement, au besoin, afin qu'ils puissent intégrer l'effectif de médecins aux côtés des diplômés d'écoles de médecine canadiennes.
Les professeurs en médecine familiale et les autres ressources requises par les établissements d'enseignement de médecine générale sont aujourd'hui sérieusement grevés et leur nombre doit être augmenté si nous voulons être en mesure d'évaluer et de former davantage de médecins de famille.
La prestation de soins de santé globaux doit être appuyée par le biais de notre système de soins de santé pour encourager les médecins de famille à offrir à leurs patients la gamme complète de services médicaux de première ligne dont ceux-ci ont besoin, depuis le berceau jusqu'au cimetière. Comme nous le prônons dans notre document de discussion récemment publié intitulé « Les soins de première ligne centrés sur les patients au Canada: Le concept du « medical home » », les gouvernements devraient appuyer des modèles de soins primaires nouveaux ou améliorés par le biais desquels les patients puissent accéder à un médecin de famille et à une équipe inter-professionnelle de prestataires de soins.
Il nous faut maximiser l'utilisation des moyens de communication électroniques pour réunir des équipes. Notre pays accuse en la matière un retard par rapport à la plupart des pays développés, et il importerait de s'attaquer d'urgence au problème.
En conclusion, le CMFC et les médecins de famille du Canada sont convaincus qu'en travaillant ensemble avec les pouvoirs publics nous pourrons améliorer l'accès pour tous les Canadiens à des services de soins de santé de qualité élevée. Pour y parvenir, il nous faut un plan de ressources humaines en santé qui veille à ce que chaque Canadien ait un médecin de famille.
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Merci, madame la présidente.
Premièrement, je m'adresse aujourd'hui à vous au nom des 14 RLISS que compte l'Ontario. Je représente le comté de Lambton, Chatham-Kent et le comté d'Essex. Nous appelons cette région la porte d'entrée de l'Ontario compte tenu des deux ponts d'envergure que nous avons et qui servent de points d'accès.
Le domaine des soins de santé est relativement nouveau pour moi. J'ai, dans le cadre de carrières antérieures, eu le plaisir de beaucoup me promener sur la planète. Pendant mes voyages, tout le monde remarquait ma feuille d'érable rouge et les gens venaient me voir et me parlaient du Canada Dry, de notre soda gingembre. Mais ils m'abordaient ensuite et me disaient « Vous avez de bons soins de santé ».
Si vous envisagez le Canada comme étant une marque, l'un des attributs de notre marque est notre régime universel d'assurance-maladie. Cela aide à nous définir en tant que nation et en tant que culture. Il y a beaucoup de choses dont nous pouvons être fiers en tant que Canadiens, et je suis tout particulièrement fier des soins de santé qui sont livrés à l'échelle du Canada. Cependant, notre actuel système de soins de santé a été bâti sur des fondations qui remontent aux années 1950 et 1960. Depuis, notre population a vieilli, les maladies chroniques sont à la hausse et notre actuelle structure de coûts n'est plus viable.
Ce dont j'aimerais discuter avec vous aujourd'hui ce sont ce que j'appelle « les soins de santé 2020 ». Les soins de santé 2020 sont un appel à l'action en vue de la création d'une vision de transformation des soins de santé au Canada. C'est la reconnaissance que notre actuel système est dépassé et incapable de satisfaire les besoins du XXIe siècle. Une vision est nécessaire pour protéger la promesse de la marque canadienne, afin que nos enfants et petits-enfants puissent continuer de bénéficier de notre système financé par les deniers publics. En ce sens, je vais soumettre au comité les trois suggestions que voici: il nous faut régler nos problèmes de ressources humaines, sur les plans tant des pénuries que des champs d'activité; il nous faut faire la transition des soins épisodiques à un modèle de soins globaux et, enfin, il nous faut investir dans une infrastructure de cybersanté afin d'effectuer une transition entière et uniforme dans le XXIe siècle.
Je vais mettre la question en contexte en faisant un rapide survol de l'état actuel de la santé de la population. Le paysage est en train de changer. La prévalence de maladies chroniques est sur une pente très ascendante. C'est ce phénomène qui amène la surutilisation de notre système de soins de santé. La situation est aggravée encore par une pénurie de soins primaires à l'échelle du pays, et tout particulièrement en Ontario. Dans Erie St. Clair, il nous manque 124 médecins, et ce pour une population de 650 000 âmes. C'est ainsi qu'environ 150 000 résidents sont sans médecin de famille. L'avenir n'a pas l'air plus prometteur. Plus de 78 p. 100 de nos médecins sont âgés de plus de 50 ans. En résumé, l'état de santé de la population est en déclin et notre système de soins de santé est trop grevé.
Il nous faut un plan national de ressources humaines en santé qui fasse une utilisation optimale des ressources disponibles. Si nous laissons les choses en l'état, nous ne disposerons pas des professionnels nécessaires pour satisfaire les besoins de la communauté. Il nous faut remanier le système afin qu'il travaille plus intelligemment, et non pas plus fort. Pour ce faire, l'éventuel plan national devra veiller à maximiser le champs d'activité de tous les professionnels alliés de la santé, comme par exemple les infirmières praticiennes et les pharmaciens. Il nous faut également examiner les barrières que nous imposons aux provinces. Le plan national devra inclure des mécanismes de promotion du recrutement et de la rétention de nos professionnels de la santé.
Dans la région d'Erie St. Clair, dans le cas de plus de 90 p. 100 des visites aux services d'urgence il ne s'agit pas de situations susceptibles de mettre en danger la vie. La plupart des visites visent l'obtention de soins primaires. Cependant, ce n'est pas pour cela qu'ont été conçus les services d'urgence. Les soins en collaboration ou en équipe sont l'avenir du système de soins de santé. Il s'agit de compter sur une équipe de professionnels en mesure d'envisager la personne comme un tout et qui est l'outil idéal pour la gestion de maladies chroniques. Ce modèle de soins utilise au mieux tous les professionnels alliés en soins de santé.
En tant que consommateur se présentant à un cabinet médical pluridisciplinaire, qu'il s'agisse d'un CSC ou d'une équipe de santé familiale, vous ne verrez pas affiché au mur de panneau disant « Un seul problème de santé par visite ». On dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant. Envisagez le centre de soins communautaire ou l'équipe de médecine familiale comme un village de soignants à l'appui de la collectivité. Tout se trouve réuni sous un seul et même toit. La solution de rechange à ce système serait que le patient s'adresse à son médecin de famille, pour ensuite avoir à y retourner pour être renvoyé ailleurs, pour avoir encore une autre visite auprès d'un autre spécialiste.
Dans le cas des collectivités rurales, ce concept de guichet unique est une merveilleuse occasion pour introduire un nouveau niveau d'égalité et d'accessibilité en soins de santé, évitant des voyages au coût prohibitif en ville pour accéder à ces services. Dans la région d'Erie St. Clair, nous travaillons très fort avec le gouvernement local pour augmenter nos centres de soins communautaires et nos équipes de médecine familiale. Nous avons également élargi ce concept en vue de la constitution d'équipes pour la prestation de soins à domicile et de services en fin de vie.
Les nouveaux modèles de cabinets médicaux pluridisciplinaires, tels les centres de santé familiale et les centres de soins communautaires, sont très attrayants pour les nouveaux diplômés et ont connu un vif succès. Il nous faut poursuivre avec ces réussites. Les soins en équipe vont dépendre de l'accès aux technologies de l'information pour pouvoir réaliser leur plein potentiel. Les soins de santé accusent du retard sur ce plan, et c'est ainsi que nous n'avons pas encore vu les avantages d'une infrastructure de cybersanté uniforme et fonctionnelle.
Il nous faut aligner nos systèmes pour veiller à leur interopérabilité. Je ne parle pas d'un système à l'échelle du pays ou à l'échelle d'une province; je parle d'un système à l'échelle d'une collectivité. Quatre-vingt-cinq pour cent des soins que reçoivent nos résidents leur sont fournis au sein de la collectivité. Nous connaissons nos schémas de renvoi à d'autres praticiens, ce qui nous portera à 98 p. 100 de la collectivité. C'est à ce niveau-là qu'il nous faut l'interopérabilité.
Deuxièmement, chaque Canadien doit avoir un dossier médical électronique. Tant que ce ne sera pas chose faite, notre système demeurera moyenâgeux. Un médecin ne devrait pas avoir à travailler sans connaître les antécédents médicaux du patient. Il ne devrait pas avoir à commander des tests redondants ni à s'inquiéter de mauvaises réactions possibles suite à la prise des médicaments qu'il prescrit.
Changer ces choses revient à essayer de travailler sur un train qui roule. Cependant, au XXIe siècle, rien de moins ne suffira. La technologie de l'information est au coeur de tout ce que nous faisons, et elle devrait être au coeur de notre système de soins de santé.
Pour résumer, ce dont j'ai traité aujourd'hui se sont les défis que nous avons quant aux préparatifs que nous devons faire en prévision de nos ressources pour 2020 et à la nécessité d'avoir un plan national qui relève ces défis et, deuxièmement, la nécessité d'adopter un modèle de soins globaux. Et, enfin, il nous faut apprendre à mettre à profit nos technologies.
Le gouvernement fédéral peut offrir une aide, comme il l'a fait dans le cas des stratégies de réduction des délais d'attente. Faites que la maximisation de chaque aptitude de professionnel des soins de santé soit une priorité nationale. Investissez avec les provinces en vue d'appuyer le virage vers le modèle des soins polyvalents. Aidez-nous à bâtir des villages de soins dans toutes les collectivités, tant urbaines que rurales, et offrez les incitatifs qui permettront aux provinces de prendre des décisions courageuses afin d'aligner nos arrière-salles et nos plates-formes cliniques.
Dans tous les endroits que j'ai visités, les soins de santé sont un dénominateur commun. Notre système de soins de santé aide en effet à nous définir, et il nous faut, en tant que nation, veiller à ce que notre système soit à la hauteur de la marque en matière de soins de santé qui a fait la renommée du pays. Continuons de remplir notre promesse aux Canadiens et prenons les mesures nécessaires pour protéger notre régime universel de soins de santé.
Merci.
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Près de 25 p. 100 des Canadiens vivant en région rurale n'ont pas de médecin de famille, comparativement à 8 p. 100 en zone urbaine. Avez-vous relevé une augmentation des congés pour cause de stress chez les professionnels des soins de santé?
Deuxièmement, je viens d'une région caractérisée par une population très vieillissante, et c'est ce que nous constatons un petit peu partout au Canada. À Elliot Lake, par exemple, on est en train de déployer de gros efforts pour attirer dans la région des personnes du troisième âge, mais lorsque celles-ci s'y installent, on leur dit qu'elles auront un jour un médecin. Je sais que la possibilité de trouver un médecin varie d'une province à l'autre, et les choses changent selon la province dans laquelle vous vivez et celle dans laquelle vous partez vous installer. J'ai reçu un appel d'une dame à Elliot Lake la semaine dernière. Elle y est installée depuis deux ans, et elle n'a toujours pas réussi à se trouver un médecin. Il lui faut, pour obtenir un autre médecin de famille, abandonner le régime de l'Ontario qu'elle a avec son médecin, l'autorisation qu'elle a signée avec ce médecin-là. Et elle n'a aucune garantie de pouvoir se trouver un médecin de famille.
Elle s'est donc elle-même fait rayer de la liste du médecin de Toronto afin de pouvoir s'en trouver un autre.
Ce sont des problèmes. J'ignore si le RLISS s'occupe de cela, mais, docteur Maxted, vous êtes sans doute en mesure de répondre à la question au sujet du stress chez les médecins de famille. J'aimerais simplement savoir quelles mesures sont en train d'être prises à l'égard de l'effectif vieillissant, car nous avons des médecins qui partent à la retraite. Que nous faut-il faire? De quel ordre sera la pénurie au cours des 10 prochaines années?
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Je crois comprendre qu'il est beaucoup plus facile pour le Dr Butler-Jones de venir ici pour 16 h 30. Tant et aussi longtemps que nous avons une entente au sein du comité que, quels que soient les votes ou autres, nous veillerons à ce qu'il y ait suffisamment de temps pour nous pour mener à bien notre travail en tant que comité...
J'ai envoyé à la greffière les noms de plusieurs témoins possibles qui seraient, je pense, prêts à faire des commentaires ou à nous éclairer sur la façon dont les choses se passent sur le terrain.
[Français]
Particulièrement, dans la province de Québec, il y a des docteurs Massé, Lessard et Poirier.
[Traduction]
Il y a également le Dr Isaac Sobol, au Nunavut, qui a déjà fait ce qu'il avait à faire.
Il y a également un certain nombre de médecins conseils en santé publique locaux.
En Colombie-Britannique, il y a le Dr Perry Kendall, qui a livré un excellent témoignage pendant l'été. Nous aimerions savoir comment les choses se passent là-bas.
Bien évidemment, il y a le Dr Daly, de Vancouver, qui est très préoccupé par la situation entourant les prochains Jeux olympiques. Nous ne savons pas si...
[Français]
C'est avec plaisir que je vous présenterai une brève mise à jour de la situation relative au virus de la grippe A (H1N1).
[Traduction]
Nous sommes maintenant bien engagés dans la deuxième vague de cette pandémie et constatons des augmentations sur tous les fronts. À compter d'hier, il avait été rapporté un total de 198 décès. Pour la semaine se terminant le 7 novembre, le nombre d'hospitalisations déclarées en une semaine avoisine ce que nous avons vu pendant toute la durée de la première vague. Il y a eu un nombre important d'admissions aux unités de soins intensifs, 136 en l'espace d'une semaine, comparativement à un total de 289 sur les 18 semaines de la première vague.
Il s'agit là d'augmentations sensibles, mais, heureusement — ou malheureusement — elles correspondent à ce à quoi l'on pourrait s'attendre à ce stade dans une pandémie. Il est important de souligner qu'en l'absence des efforts déployés à tous les niveaux pour assurer une prévention efficace et des soins appropriés, le nombre serait de beaucoup supérieur.
Les provinces et les territoires sont eux aussi bien engagés dans leurs campagnes de vaccination et font état de progrès constants. Par exemple, le Nunavut a annoncé hier que près de 60 p. 100 de sa population est aujourd'hui immunisée.
[Français]
Il y a eu plusieurs nouveautés importantes du point de vue du gouvernement fédéral depuis ma dernière mise à jour devant le comité.
[Traduction]
Comptent parmi ces nouveautés l'approbation du vaccin sans adjuvant, ce qui a libéré 1,8 million de doses; la distribution de doses additionnelles de vaccin sans adjuvant commandées auprès de CSL, notre fournisseur australien, et la poursuite de la distribution aux provinces et aux territoires de doses de vaccin avec adjuvant.
Depuis notre dernière mise à jour, nous avons également constaté que le vaccin provoque chez les personnes qui le reçoivent une réaction immunitaire remarquablement élevée. La réaction est de l'ordre de 90 p. 100 et plus. En temps normal, les vaccins contre la grippe saisonnière enclenchent des niveaux d'anticorps s'inscrivant dans la fourchette de 60 à 80 p. 100.
D'autre part, depuis l'ouverture des cliniques, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada, avec la collaboration des provinces et des territoires, la Société canadienne de pédiatrie ainsi qu'un réseau de chercheurs, surveillent activement les réactions indésirables graves suite à la vaccination. Cette surveillance a commencé en même temps que la campagne.
Les réactions déclarées les plus fréquentes sont mineures et comprennent nausée, étourdissements, maux de tête, fièvre et douleur au site d'injection.
Il y a eu plusieurs rapports de réactions allergiques. Ces réactions se sont pour la plupart manifestées dans les minutes qui ont suivi la vaccination et le personnel médical y a promptement réagi.
Une réaction indésirable grave est une réaction pouvant provoquer une maladie constituant un danger de mort, l'hospitalisation, une incapacité ou la mort, et ce peut notamment être le cas d'une réaction allergique grave. En ce qui concerne les 6,6 premiers millions de doses distribuées, il n'a été rapporté que 36 réactions indésirables graves. Ont compté parmi celles-ci des poussées fébriles, c'est-à-dire des convulsions provoquées par une grande fièvre, et l'anaphylaxie. L'anaphylaxie est une réaction allergique aiguë.
[Français]
Nous prenons au sérieux tous les signalements d'événements indésirables graves, qui font tous l'objet d'une enquête.
[Traduction]
Il importe de souligner que ces événements sont rares. L'incidence d'événements indésirables graves suite à une immunisation, dans quelque campagne que ce soit, est d'environ un cas par 100 000 doses distribuées. Il est important de se rappeler que même si un événement survient suite à une vaccination, celui-ci n'a pas forcément été provoqué par le vaccin lui-même. Il a peut-être été provoqué par d'autres facteurs, par exemple une affection préexistante.
D'ici la fin de la semaine, 10,4 millions de doses auront été distribuées à l'échelle du pays. Comme nous l'avons déclaré lors de la conférence de presse d'hier, nous disposons de quantités suffisantes pour immuniser près du tiers de la population du Canada. Pour mettre cela en perspective, cela est proche du volume que nous distribuons pendant toute une année pour combattre la grippe ordinaire; et la présente campagne n'est vieille que de quelques semaines seulement. Notre fournisseur continue de veiller à ce que davantage de vaccin nous parvienne chaque semaine.
Nos objectifs n'ont pas changé — principalement réduire l'incidence d'ensemble d'une pandémie — et nous maintenons le cap en vue de mettre le vaccin à la disposition de tous les Canadiens qui souhaitent l'avoir d'ici la fin du mois de décembre. Cela nous place dans l'une des meilleures situations dans le monde. Cependant, nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance. Les pandémies sont des choses imprévisibles. Comme lors de toute poussée de grippe, des changements quant à notre approche sont nécessaires au fur et à mesure que nous recevons de nouvelles données au sujet du virus et de son comportement. Grâce à notre vécu face à d'autres épidémies et à nos années de planification exhaustive en matière de pandémie, nous sommes mieux en mesure de nous adapter à ces nouveaux défis au fur et à mesure qu'ils se présentent.
[Français]
Et si les Canadiens continuent de se faire vacciner comme ils le font en ce moment, comme pays, nous éviterons beaucoup d'infections.
[Traduction]
Il nous reste encore énormément de travail à faire sur tous les fronts. Le plus important dans les efforts que nous déployons est de pousser les gens à se faire vacciner.
J'envisage avec plaisir de vous fournir à l'avenir de nouvelles mises à jour.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Comme l'a indiqué le Dr Butler-Jones, nous continuons de constater à l'échelle du Canada une activité grippale généralisée. Et l'expérience parmi les premières nations, comme nous le savons, en est le reflet. Cela signifie que nous verrons des infections graves, des hospitalisations et des décès parmi les premières nations et parmi d'autres peuples autochtones. Nous allons continuer de surveiller l'activité dans les postes de soins infirmiers communautaires afin de relever les questions au sujet desquelles il nous faudra fournir des conseils supplémentaires.
En ce qui concerne l'immunisation, nous constatons que la mise en place de la distribution du vaccin H1N1 dans les réserves a été bien planifiée, bien gérée et bien reçue par les communautés. Pendant les trois premières semaines d'immunisation, environ 93 p. 100 des collectivités de premières nations ont organisé des cliniques d'immunisation. En fait, toutes ces communautés qui comptent une population importante ont sans doute été couvertes. Il existe quelques très petites communautés ainsi que des communautés qui sont saisonnières. Il est cependant important de souligner que 100 p. 100 des premières nations isolées ou en région éloignée ont en fait lancé l'immunisation.
Plus de 162 000 doses de vaccin contre la grippe H1N1 ont été administrées en réserve. Jusqu'ici, environ 40 p. 100 des membres de premières nations vivant en réserve ont été immunisés. Cependant, cela ne tient pas compte du fait que nous ne disposons pas de renseignements à jour pour deux grosses provinces. Nos chiffres sont donc une sous-estimation. Pour les régions pour lesquelles nous avons des renseignements à jour et fiables, le taux de couverture se situe entre 55 et 85 p. 100.
Il y a eu certains défis, comme l'on pourrait s'y attendre. Comme cela a été le cas dans d'autres collectivités au pays, il y a eu un certain ralentissement quant à la mise en place de la distribution du vaccin. Mais, comme l'a dit le Dr Butler-Jones, des mesures continueront d'être prises face à cette situation. Santé Canada est en train d'aider les collectivités touchées à rajuster leurs plans en conséquence, en réorganisant les horaires des cliniques, en rajustant les horaires des bénévoles et même, dans certains cas, en redistribuant parmi les collectivités les stocks de vaccin.
Santé Canada continue de surveiller la distribution du vaccin, et les bureaux régionaux surveillent la situation dans les collectivités au sein desquelles les cliniques sont confrontées à des problèmes de taille. Nous nous attendons à ce que l'immunisation des membres de premières nations vivant en réserve soit complétée en même temps, voire même avant, que dans le reste du Canada.
J'aimerais maintenant vous faire une mise à jour au sujet du sommet virtuel qui a été tenu le 10 novembre. Ce sommet a été diffusé sur Internet et a été co-présenté par le et le chef national de l'Assemblée des Premières Nations. Il s'est agi d'un événement en direct sur le Web offert aux premières nations et à d'autres partenaires partout au pays. Il a fait le tour complet de la réaction et de l'état de préparation, en prévision d'une pandémie, des premières nations.
A mené la discussion un groupe comprenant Kim Barker, de l'Assemblée des Premières Nations, le Dr David Butler-Jones, Gina Wilson, qui est la sous-ministre principale au MAINC, et moi. D'après la rétroaction initiale, le sommet a été une réussite et a certainement atteint l'objectif, qui était de livrer aux communautés des premières nations d'importants renseignements au sujet du virus H1N1.
Il y a eu plus de 1 000 connexions pendant la diffusion de la webémission d'environ deux heures, mais il est difficile de faire une estimation du nombre total de personnes qui l'ont suivie, étant donné qu'il y avait vraisemblablement plusieurs personnes réunies à chaque site. L'enregistrement de la webémission sera accessible par toute personne intéressée à partir du site Web de l'APN, et ce jusqu'à la fin du mois de décembre.
Le sommet virtuel remplit un engagement clé pris dans le cadre du protocole mixte de communications de l'APN, du MAINC et de Santé Canada, et est un excellent exemple de collaboration entre les parties. Plus particulièrement, l'utilisation d'outils de communication modernes a fait en sorte que le sommet soit quelque chose de pertinent pour les jeunes des premières nations. Des membres du Conseil national des jeunes de l'APN ont participé au sommet au moyen de segments vidéo préenregistrés. Ils ont exprimé leurs idées et leurs préoccupations et ont soulevé des questions axées sur la jeunesse, qui ont été posées aux membres du comité d'experts, qui y ont répondu.
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente.
Merci à nos témoins.
J'ai quatre questions; j'espère avoir le temps de toutes les poser. Je serai très bref, pour vous donner le temps d'y répondre.
En ce moment, on a un 1,8 million de doses de vaccins non adjuvantés à l'intention des femmes enceintes. Le Dr Grondin nous disait, la semaine dernière, qu'il y avait trop de vaccins pour cette population et qu'ainsi, d'autres personnes pourraient recevoir les vaccins non adjuvantés qui ne sont pas requis pour les femmes enceintes.
Sachant qu'il y a eu pénurie annoncée, il y a environ deux semaines ou plus, parce que le fournisseur avait dû passer de sa production adjuvantée à une production non adjuvantée, et sachant aussi qu'on avait commandé 200 000 doses de vaccins sans adjuvant de l'Australie — ce qui est probablement suffisant pour vacciner les femmes enceintes, qui sont au nombre d'environ 200 000 —, je me demande simplement pourquoi, quand vous avez vu que vous aviez suffisamment de vaccins pour les femmes enceintes, vous n'avez pas demandé au fournisseur de se concentrer sur le vaccin avec adjuvant, quitte à en produire sans adjuvant plus tard, s'il en manquait.
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Je parlerai du Canada, étant donné le travail que nous avons entrepris.
Chaque juridiction et chaque pays s'organisent en fonction de ce qui semble donner le meilleur résultat. Mais s'agissant d'avoir le réseau de santé publique, d'avoir en place les systèmes et les relations permettant le partage de l'information, d'élaborer des plans conjointement de façon à pouvoir les exécuter dans la pratique, la probabilité que les plans soient correctement mis en oeuvre est beaucoup plus grande lorsqu'il y a une concertation au niveau de l'élaboration. Donc, le fait que toutes les juridictions aient participé à ce travail a fait ses preuves.
Ensuite, au niveau de l'application, je pense que nous avons constaté, au fur et à mesure que nous accumulons de l'expérience avec ce virus... Il ne faut pas oublier qu'il y a sept ou huit mois, personne n'avait encore entendu parler de ce virus ni prévu que nous aurions aujourd'hui cette pandémie. Il y a donc un apprentissage à faire, et nous voyons cela se traduire par... Lorsqu'on voit, même en médecine clinique, avec quelle rapidité les meilleures pratiques sont adoptées, avec quelle rapidité on a compris à quoi nous faisions face et ce qu'il convient de faire pour s'adapter... Et comme je l'ai dit, tout le travail effectué pour empêcher les femmes enceintes de tomber sérieusement malades, grâce au traitement précoce avec les antiviraux, le travail d'élaboration et de mise en place de systèmes pour tout l'éventail des interventions...
Quoi qu'il en soit, il sera réellement intéressant d'observer rétrospectivement comment nous avons mis tout cela en application. Mais nous recevons l'information. Encore une fois, chacun se débat pour faire face à la situation chez soi, et dès que possible les leçons tirées et l'information dont nous avons besoin sont partagées. C'est réellement la clé pour l'avenir, d'avoir une image de plus en plus claire de la nature de cette maladie et de ce qu'elle peut faire potentiellement.
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Il y a plusieurs choses.
Premièrement, la nature fondamentale du virus n'a pas changé. Le spectre habituel de la maladie, les caractéristiques de ceux qui, comme le Dr Bennett l'a mentionné plus tôt, succombent ou tombent gravement malades du fait de ce virus alors qu'ils étaient apparemment en bonne santé n'ont pas changé. Nous observons des nombres plus importants. Nous en verrons davantage encore avec l'arrivée de la seconde vague. Même lorsque nous atteindrons l'apogée, il y aura toujours la deuxième vague à venir. J'espère que nous pourrons l'abréger ou en réduire l'ampleur grâce au nombre de Canadiens qui auront été vaccinés.
En ce qui concerne le risque d'infection, encore une fois, comme je l'ai dit, les très jeunes courent un beaucoup plus grand risque d'attraper la maladie, mais le risque de mortalité est moindre. Avec l'expérience, nous commençons à voir que, par exemple, dans la tranche d'âge de 40 à 64 ans, au cours de la première vague, le risque de décès chez ceux qui étaient en parfaite santé auparavant est de l'ordre de un sur 20 000 à 100 000 cas, alors que s'ils ont une maladie sous-jacente, le risque de décès est plutôt de l'ordre de un pour 400 à un pour 2 000. Il n'est pas nécessaire pour cela que les affections sous-jacentes soient graves. Ce pourrait être quelqu'un souffrant d'asthme bien contrôlé.
Mais c'est là quelque chose qui nous préoccupe réellement car il s'agit de pouvoir dispenser un traitement efficace et, en fin de compte, vacciner le plus grand nombre possible afin de prévenir cela.
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Oui. En particulier, dans le cadre de la politique de communication du gouvernement du Canada, nous effectuons des évaluations de toutes nos activités de marketing, des principales activités de marketing, si bien que nous avons en place des plans pour aller déterminer sur le terrain dans quelle mesure les activités de marketing ont approfondi les connaissances et la sensibilisation du public. Bien sûr, il pourrait y avoir d'autres activités de communication dans les mois à venir, et là encore nous effectuerons cette évaluation.
Toutes les activités dans la sphère de communication globale ne font pas l'objet d'une évaluation formelle. Par exemple, comment pourrait-on évaluer les 46 conférences de presse que le ministre et le Dr Butler-Jones ont données, et dans quelle mesure leur message a bien été capté et disséminé, sinon par des analyses de médias ou ce genre d'évaluation qui n'est pas très rigoureux du point de vue méthodologique?
Nous faisons donc appel à différents moyens pour comprendre comment le message est disséminé et reçu. Nous avons également des évaluations courantes pour repérer les changements de comportement intervenus par suite de nos communications. Nous savons qu'un plus grand nombre de Canadiens disent avoir changé de comportement, se lavant souvent les mains, toussant dans leur manche et restant chez eux lorsqu'ils sont malades. Nous constatons des progrès à cet égard. Nous suivons donc les changements de comportement et déterminons dans quelle mesure nos annonces et notre travail ont été remarqués.
Par exemple, suite à la brochure qui vous a été remise aujourd'hui, qui a été distribuée à 10 millions de ménages, nous savons que près de 400 000 Canadiens ont appelé Service Canada, dont 61 p. 100 après avoir lu la brochure. Nous disposons donc de toute une série de moyens pour déterminer si nos messages sont reçus, lus, compris et suivis d'effet.