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Merci à vous, monsieur le président, et aux membres du comité de me donner l'occasion de me présenter de nouveau devant vous.
Comme vous le savez, je suis président du Conseil consultatif de gérontologie depuis sa création, à l'automne 1997. Je suis certain que vous avez tous lu le rapport Parole d'honneur, que le CCG a publié en 2006, et que vous en avez pris toute la mesure. J'ai comparu devant ce comité en avril 2007 pour en discuter.
Au cours des 13 dernières années, j'ai également assisté à des réunions d'autres groupes consultatifs d'ACC, et j'ai été membre du Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants qui a bien sûr publié, en octobre 2009, le rapport Honorer notre engagement.
Je sais que vous vous intéressez principalement à la nouvelle Charte des anciens combattants, parce que c'est une charte vivante et évolutive. Bien que le rapport Parole d'honneur se concentrait sur les préoccupations du MAC à l'égard des anciens combattants traditionnels de la Première Guerre mondiale — il restait quatre survivants de cette guerre au moment de la publication du rapport, qui ont tous disparu depuis, bien sûr —, de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée, nous faisions observer dans ce rapport que les principes de base que nous défendions s'appliquaient à tous les anciens combattants.
Le Conseil consultatif de gérontologie travaille en grande partie par consensus et ne vote que très rarement sur des motions. Cependant, lors de sa dernière réunion, le CCG a officiellement et unanimement appuyé le rapport du Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants. Comme vous le savez, dans ce rapport, on souscrit également aux principes de base contenus dans Parole d'honneur. Il y a donc une véritable synergie entre ces deux rapports; et c'est de cela dont je vais vous entretenir aujourd'hui.
J'aimerais vous parler de quelques-uns de ces principes généraux de cohérence ou de cohésion entre ces rapports; ensuite, je répondrai à vos questions.
Toute recommandation émanant du Conseil consultatif de gérontologie doit satisfaire essentiellement à trois critères. Elle doit correspondre aux besoins des groupes d'anciens combattants, tels que ceux-ci les définissent. Elle doit être réaliste, dans la mesure où elle doit tenir compte de l'expérience clinique et médicale du personnel soignant. Elle doit être conforme aux critères scientifiques jugés importants par les universitaires membres du conseil, qui s'intéressent à une pratique fondée sur des données probantes. Ces mêmes principes, que je conçois comme empreints de réalisme, de pragmatisme et de validité scientifique, ont également orienté le Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants dans ses travaux. Je ne crois pas qu'on puisse formuler de meilleurs conseils en matière de politiques.
Pour moi, la meilleure chose à faire est de mettre en évidence la concordance entre ces deux rapports. Et le fondement de cette concordance tient au fait que les deux rapports situent les anciens combattants dans un contexte de parcours de vie. Le contexte du parcours de vie est une notion largement reconnue par les sociologues et reprise dans le Projet de recherche sur les politiques du gouvernement du Canada. Elle soutient que pour comprendre les personnes vieillissantes, il faut d'abord saisir leur passé par rapport au cours de l'histoire. Par exemple, la recherche montre que les blessures psychologiques occasionnées par des problèmes liés au stress opérationnel ne surviennent pas nécessairement dans l'immédiat, mais peuvent se manifester seulement plus tard dans la vie. Le même principe s'applique aux blessures musculosquelettiques. Cela rend difficile, voire impossible, de lier les besoins des anciens combattants à un incident précis qui s'est produit des années ou même des décennies plus tôt.
Un autre principe énoncé dans Parole d'honneur, puis davantage développé dans Honorer notre engagement, concerne l'accent mis sur les facteurs sociaux déterminants de la santé. En fait, ce concept est très canadien. Il remonte au célèbre rapport Lalonde, que l'on appelait aussi communément le rapport Epp, d'après le nom du ministre de l'époque, Jake Epp — rapport qui s'intitulait La santé pour tous. Ce sont des documents à l'appui de la Charte. Leur approche a été adoptée par l'Organisation mondiale de la santé et influence beaucoup les National Institutes of Health des États-Unis, CDC et les Instituts de recherche en santé du Canada.
Les épidémiologistes sociaux soutiennent que les facteurs sociaux déterminants de la santé autres que les soins médicaux ont une incidence plus importante sur la variation de l'état de santé que les soins de santé eux-mêmes. L'accent mis sur les politiques en matière de soins médicaux, mais aussi d'autres facteurs sociaux déterminants de la santé, tels que la conjoncture économique, est la principale force des recommandations qu'on trouve dans Honorer notre engagement.
Selon moi, l'exemple le plus frappant, pour ce qui est du bien-être économique et de l'importance d'adopter une perspective axée sur le parcours de vie, se reflète dans la recommandation 2.2 du rapport: « Veiller à ce que les anciens combattants atteints d'une invalidité reçoivent un revenu juste et équitable, conforme à celui d'une carrière militaire normale ». C'est une bonne chose que d'indexer les prestations d'invalidité au coût de la vie. Cependant, si le salaire de base demeure celui d'un soldat, ces avantages ne refléteront pas de façon juste ce que cet individu aurait gagné s'il avait été en mesure de poursuivre une carrière normale et d'obtenir les promotions correspondantes.
Je sais que les paiements forfaitaires sont une source de préoccupations. Ils constituent un dossier complexe, et je ne suis pas économiste; je suis que sociologue. Mais mon principal domaine de recherche sur le vieillissement porte sur la sociologie du parcours de vie et l'évolution de la transition du travail vers la retraite. Selon mon interprétation, les publications concernant les prévisions et la planification de la retraite indiquent que le paiement de sommes forfaitaires pourrait représenter des inconvénients pour les anciens combattants.
J'ai récemment compilé des données liées à la sécurité du revenu dans les dernières années de vie pour les personnes de ma tranche d'âge, à l'Université de la Caroline du Nord, à Chapel Hill, là où j'enseigne. Il en ressort quatre éléments principaux. La plupart des gens croient qu'ils épargnent plus qu'ils ne le font en réalité. Les gens exagèrent leur protection en matière de pension. La plupart des gens ne savent pas que l'âge de l'admissibilité au régime de retraite — je vous parle des États-Unis — de la sécurité sociale est passé de 65 à 67 ans; et les gens prévoient travailler plus longtemps qu'ils ne le font réellement.
Tout cela se fonde sur des données recueillies aux États-Unis, mais j'imagine que cela s'applique également au Canada. La nouvelle Charte des anciens combattants serait un bon moyen de fournir un soutien économique prévisible qui ne changerait pas radicalement à l'âge de la retraite habituelle de 65 ans, ou d'environ 63 ou 64 ans au Canada.
Certaines personnes qui reçoivent des prestations forfaitaires à titre d'indemnisation pour les douleurs ou les souffrances qu'elles ont subies ont tendance à les dépenser plutôt qu'à les utiliser sagement le restant de leurs jours. Les prestations forfaitaires peuvent être moins coûteuses pour le ministère, mais elles peuvent se révéler très coûteuses pour le bien-être économique de nos anciens combattants.
Les recommandations formulées dans Honorer notre engagement, je crois, présentent une série raisonnable de propositions à cet égard. La perspective écologique est un autre pilier qui sous-tend les deux rapports — préconisée également par le Conseil consultatif de gérontologie —, car elle place les anciens combattants dans le contexte de leur famille et de leur communauté, en plus d'encourager fortement la prestation de programmes de soins près de leur domicile.
Le rapport Parole d'honneur a fait la promotion du principe des services axés sur la famille, et cette approche se reflète dans les recommandations du Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants qui touchent la famille. En fait, il s'agit de la toute première recommandation de ce rapport, qui vise à renforcer les services de soutien à la famille dans cinq domaines.
Un programme axé sur les besoins, plutôt que sur les conditions d'admissibilité complexes fondées sur des services, était au cœur des recommandations du rapport Parole d'honneur. Nous soutenons qu'il n'est ni faisable ni nécessaire d'établir un lien entre un problème de santé actuel et un événement lié à la période de service durant une guerre donnée qui survient des années plus tard. L'adoption de critères fondés sur les besoins et une sélection soigneusement élaborée et fondée sur des besoins plutôt que sur d'autres critères permettraient d'économiser des sommes consacrées à l'administration et de réduire la complexité et les délais attribuables aux procédures d'appel dans lesquelles s'engagent beaucoup d'anciens combattants.
Pour satisfaire aux besoins des anciens combattants — et je sais que Muriel Westmorland a beaucoup insisté là-dessus —, il convient de renforcer considérablement la composante liée aux services de réadaptation au ministère des Anciens Combattants du Canada. Et bien qu'elle soit coûteuse, elle constitue aussi un investissement, parce que plus la réadaptation intervient tôt dans le parcours de la vie d'un ancien combattant, plus celui-ci sera à même d'augmenter sa capacité à travailler, à obtenir une sécurité économique et à rester plus longtemps en bonne santé.
Compte tenu de tout cela, nous, les membres du Conseil consultatif de gérontologie, avons vu la nécessité de trouver un nouveau moyen d'organiser des services sociaux et sanitaires complets et intégrés. Nous continuons de croire que c'est applicable à plus grande échelle, grâce à l'évolution de la nouvelle Charte des anciens combattants, afin de satisfaire aux besoins des anciens combattants des Forces canadiennes. Tous les membres du Conseil consultatif de gérontologie pensent que Parole d'honneur présente un ensemble clair de principes permettant de réformer les services sociaux et de santé offerts à tous les anciens combattants du Canada.
Nous nous réjouissons tous que le rapport de mai du Comité permanent des anciens combattants, intitulé Parole d'honneur, ait qualifié la démarche de nouvelle approche audacieuse à l'égard des programmes et services de santé, et que les deux premières recommandations visaient la refonte des programmes du MAC pour les deux types d'anciens combattants, tout comme les recommandations formulées par le Conseil consultatif de gérontologie dans son rapport Parole d'honneur.
Je dois vous dire franchement que ni moi ni aucun autre membre du Conseil consultatif de gérontologie, que je présente, ne sommes fiers de voir qu'aucun organe législatif n'a la compétence pour faire progresser les choses dans le sens des conseils fournis. J'ai l'impression que le ministère des Anciens Combattants valorise les conseils en matière de politique présentés dans Parole d'honneur et, à sa demande, nous l'avons conseillé sur la façon dont il pourrait tendre vers les idéaux que nous avons énoncés, tout en prenant des mesures dans le cadre des pouvoirs législatifs existants.
C'est donc dans ce contexte que le conseil du Groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants est utile, selon moi, parce qu'il repose sur la même série générale de principes. Nous croyons que les recommandations formulées dans le rapport Honorer notre engagement répondent aux trois critères auxquels j'ai fait référence plus tôt: elles satisfont aux besoins des anciens combattants; elles sont réalistes à l'égard des prestataires; et elles correspondent aux données probantes de la recherche en matière de prestation de services sociaux et de santé et aux mécanismes de soutien économique requis.
Ainsi, le message que je vous transmets constitue un soutien retentissant à ce rapport. J'espère que vous recommanderez les modifications nécessaires au pouvoir législatif.
Merci.
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Vous avez absolument raison. C'est un problème énorme. Je crois que c'est en partie pour cette raison qu'on songe à favoriser les soins à domicile plutôt que les centres de soins infirmiers.
Il y a 13 ans, lorsque le conseil a été établi, le travail des représentants des organisations d'anciens combattants tournait exclusivement autour du nombre de lits alloués. Ils avaient des autorisations législatives pour un nombre X de lits pour les services contractuels, un nombre Y de lits pour les centres de soins infirmiers, et un nombre Z pour le nombre de lits en centre hospitalier. La première, ou les deux premières années, le conseil était inquiet de voir le ministère prendre un tournant vers les services à domicile, parce qu'il craignait de perdre l'argent qui servait à financer ces précieux lits.
Les experts en gérontologie du comité ont réussi (en tout cas, nous avons réussi) à convaincre les gens que même si certaines personnes auront toujours besoin de centres de soins infirmiers, la plupart préfèrent pouvoir rester à la maison le plus possible. Même pour les patients souffrant de démence, comme ceux atteints de la maladie d'Alzheimer, les soins prodigués à la maison sont aussi efficaces que ceux...
On ne parle pas nécessairement d'institutionnalisation dans un centre de soins infirmiers. D'autres membres de notre comité sont beaucoup plus compétents au sujet des soins de longue durée. En fait, le Conseil consultatif de gérontologie comptait parmi ses membres les plus éminents spécialistes du Canada en matière de soins de longue durée. Je parle de François Béland et du Dr Shapiro, du Manitoba.
Je pense qu'il est plus facile d'organiser et de donner à contrat des services à domicile de soins de longue durée dans les régions rurales, plutôt que d'amener les gens dans les grands centres, dans des maisons de soins infirmiers. Aujourd'hui, ce n'est plus comme avant, alors que chaque petite ville avait son propre centre de soins infirmiers. Donc, pour garder les gens près de la maison, il faut notamment privilégier les services communautaires.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur, merci beaucoup de vous être déplacé aujourd'hui.
Suzanne Tining, la sous-ministre, nous a remis des copies des quatre rapports que votre groupe a produits au fil des ans. Ce que nous n'avons jamais reçu par contre, c'est une réponse écrite à l'égard de ces recommandations.
Je ne sais trop quoi penser de ceci. Nous avons reçu M. Allard de la Légion, qui fait aussi partie de votre organisation, et il nous a informé qu'il n'y avait pas eu de réponse écrite aux recommandations. Le témoin qui l'a suivi, le jour suivant, nous a dit qu'il n'y avait pas de réponse écrite, que vous en discutiez avec le ministère, mais qu'il n'y avait pas de réponse écrite à vos recommandations.
Lorsque notre comité produit un rapport, il l'envoie au ministre. À l'intérieur d'un délai imparti, on nous donne une réponse écrite à l'égard de nos recommandations et de notre brève analyse de ce que nous avons entendu. Je sais que vous êtes là depuis les débuts, alors je me demandais si votre groupe n'avait jamais demandé d'avoir une réponse écrite à l'égard de vos recommandations? Vous nous avez dit que comme Darragh Mogan, les gens du ministère étaient très réceptifs face à vos recommandations. Mais nous ne pouvons jamais en être sûrs tant qu'ils n'ont pas mis par écrit ce qu'ils pensent de votre analyse et de vos recommandations.
Dites-moi, avez-vous déjà demandé une réponse écrite donnant suite à vos rapports? Sinon, pourquoi ne l'avez-vous pas fait? J'essaie tout simplement de comprendre pourquoi on ne fournirait pas de réponse écrite à vos précieuses recommandations, et pourquoi vous n'insistez pas pour en avoir.
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Je suis entièrement d'accord avec vous.
J'ai inscrit dans mes notes additionnelles une idée dont je comptais parler si j'en avais le temps. Il s'agit de l'importance de l'instruction.
J'avais commencé à travailler sur ce dossier, et l'un de mes étudiants des cycles supérieurs est en train de raffiner mon travail. Il prépare un mémoire à ce sujet, et David Pedlar, le directeur de la recherche, va faire partie de notre comité. Quoi qu'il en soit, nous avons étudié les données issues de l'enquête réalisées sur le personnel des Forces canadiennes. Cette enquête date d'un certain temps, mais on y constate tout de même clairement que le niveau d'instruction est un facteur très déterminant pour ce qui est des militaires qui quittent la vie militaire avec un handicap. La différence est énorme entre les plus instruits et les moins instruits. On peut prévoir le sort des anciens combattants à partir de cette variable. On constate même une grande différence selon le nombre d'années d'études secondaires. Ceux qui en ont le moins s'en sortent beaucoup moins bien que ceux qui en ont davantage, sans avoir fait d'études postsecondaires. De plus, les diplômés ont un net avantage. La différence est qualitative. On constate une différence significative entre le revenu des uns et celui des autres, au cours de la vie.
D'ailleurs, je viens de donner à l'un de mes étudiants la note A pour son travail de session. Il est originaire de la Caroline et est payé pour étudier en vertu de la loi qui, aux États-Unis, prévoit ce genre d'aide pour les hommes de troupe. Autrefois, nous envoyions les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale faire des études collégiales. Avoir de l'instruction peut présenter un avantage énorme. C'est un déterminant social de la santé.
Nous devons nous rappeler, comme c'est indiqué dans le rapport, que, lorsque les gens quittent la vie militaire, où ils faisaient un certain type de travail, ils se retrouvent dans un autre domaine, où ils exercent un autre métier. Il est très important d'avoir de l'instruction pour parvenir à bien effectuer cette transition.
Il faudrait premièrement s'efforcer davantage d'aider les militaires à parfaire leur formation au cours de leur carrière. Cela relève du ministère de la Défense nationale, et non du ministère des Anciens Combattants. La vie dans les forces armées devrait permettre aux militaires de s'instruire. Personne ne devrait quitter les Forces canadiennes sans avoir au moins terminé l'équivalent des études secondaires. Personne.
Aider les militaires à faire des études universitaires serait un investissement qui en vaudrait vraiment la peine. On n'a qu'à voir comment on est parvenu à transformer le Canada et les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale en permettant aux militaires de s'instruire.
Il n'est pas question explicitement de ce sujet dans le rapport. C'est moi qui en parle. Je pense que ce serait vraiment une bonne chose.
Par ailleurs, dans une perspective plus large, on pourrait dire que les recommandations qui, dans le rapport Honorer notre engagement , visent une meilleure intégration du système de gestion des cas sont justement liées aux déterminants sociaux de la santé. Il faut se doter d'un système assez complet pour traiter à la fois la dimension sanitaire du handicap et sa dimension sociale, c'est-à-dire ses conséquences économiques et familiales. Tous ces facteurs sont interreliés.
Nous savons, par exemple, que les troubles causés par le stress lors des opérations militaires sont la cause de beaucoup de divorces, et c'est compréhensible lorsque l'on sait ce que les gens vivent sur le terrain. Il y a d'autres moyens, comme utiliser davantage les bases des Forces canadiennes. Les programmes de prestations familiales sont formidables, et il est bon que les anciens combattants puissent y avoir accès. En outre, ils sont offerts à plusieurs endroits au pays, ce qui est utile également.
Quoi qu'il en soit, je crois que la gestion des cas est une fonction très importante, ce qui implique que les gens doivent être formés pour faire une gestion élargie des cas, qui intègre non seulement les questions de santé comme telles, mais aussi les dimensions familiales et économiques.
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Vous m’avez d’abord demandé si c’est frustrant. Oui, c’est le cas. Cependant, quand les étudiants diplômés commencent leur carrière, je leur recommande de ne pas tenter de résoudre tous les problèmes du monde en une seule étude. Il s’agit d’un processus à long terme où il suffit d’apporter de petites contributions, comme des pierres jetées sur un tas. Un jour, cet amas de pierres devrait devenir une petite colline. Nous ne sommes pas des révolutionnaires.
Je crois que tous les membres du conseil — les universitaires, du moins — estiment que c’est seulement un privilège de pouvoir faire quelque chose, de faire un petit geste pour notre pays et pour ces anciens combattants. C’est donc décourageant. Or, comme je l’ai déjà dit, ce n'est pas parce que le ministère est peu réceptif à nos conseils. Au contraire, il l'est, mais il semble seulement avoir du mal à faire avancer les choses. C'est mon interprétation.
Y a-t-il un consensus à propos des thèmes de recherche? Nous avons un rapport à chaque séance du conseil. Je parle ici du Conseil consultatif de gérontologie. À chaque réunion, nous avons un rapport sur les activités de recherche en cours. Nous sommes donc bien informés. David Pedlar est présent, et nous réagissons à ce qu'il fait.
J’estime que le ministère va vraiment dans la bonne direction sous la direction de David, car l’accent est largement mis sur les blessures de stress opérationnel. Cela remonte à… Vous avez parlé de l’Hôpital Sainte-Anne, ce grand centre pour la recherche concernant les traumatismes liés au stress opérationnel; c’est vraiment important.
La nouvelle Étude longitudinale sur la santé et le vieillissement comporte maintenant un volet pour les anciens combattants, une composante pour pouvoir en apprendre davantage. C'est ainsi que c’est fait, car le budget alloué à la recherche axée sur les anciens combattants n’est pas énorme. Mais s’il est possible d’avoir accès à divers projets de recherche en cours, des projets plus importants à l'échelle nationale comme celui-là, qu’il est possible d'identifier les anciens combattants et d'obtenir des données de cette façon, c’est… David a été très stratégique en nouant de telles alliances, en collaboration avec divers instituts canadiens pour le vieillissement et la santé. Celui de la réadaptation, par exemple, est vraiment important dans ce domaine.
Ainsi, par rapport à il y a 13 ans, la différence est énorme en ce qui a trait aux données de recherche disponibles. On s'emploie encore à mettre en place ce qu'on pourrait appeler des données administratives qui pourraient être utilisées, que l’on pourrait obtenir à partir des dossiers, etc. Le conseil a consacré beaucoup de temps à examiner et à critiquer les outils utilisés pour évaluer l'état de santé, par exemple, pour obtenir de meilleures données à cet égard. Je crois donc que beaucoup de progrès ont été accomplis dans ce domaine.
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Je vais donc lire mes notes d’allocution.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des anciens combattants, je vous remercie de me donner l’occasion de vous parler aujourd’hui au nom des anciens combattants.
J’aimerais tout d’abord me présenter brièvement. Je suis une ancienne médecin militaire et j’ai servi dans la Force régulière ainsi que dans la Force de réserve. J’ai participé à de nombreuses opérations militaires tant au pays qu’à l’étranger. À Halifax, j’ai établi un cabinet de médecine générale unique en son genre, qui se compose d’anciens militaires, d’anciens membres de la GRC et de leurs conjoints. J’ai fondé ce cabinet parce que je me suis rendu compte qu’il existait un besoin certain de services médicaux de transition tant pour les membres du personnel militaire de la Force régulière que pour ceux de la Force de réserve, qui ont quitté ou qui quittent les Forces canadiennes.
Je suis également une membre active du Royal United Services Institute, le RUSI, de la Nouvelle-Écosse, que je représente aujourd’hui. Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas le RUSI, permettez-moi de prendre quelques minutes pour vous expliquer ce en quoi consiste notre organisme et sa mission. Le Royal United Services Institute de la Nouvelle-Écosse sert de tribune pour discuter et éduquer les gens quant aux enjeux canadiens sur le plan de la défense et de la sécurité. Parmi nos membres, nous comptons des dirigeants actifs ou retraités des Forces canadiennes, de la GRC, d’autres organismes de sécurité, du monde des affaires, de l’industrie, des leaders au sein de la collectivité et d’autres personnes intéressées par un certain nombre d’activités soutenant la mise en œuvre efficace de politiques étrangères en matière de défense et de sécurité. En outre, nous encourageons le perfectionnement et le maintien en poste des forces militaires et des forces de sécurité du Canada. La nécessité d’offrir un ensemble d’avantages sociaux pour que de nombreux anciens combattants puissent maintenir un niveau de vie acceptable est un dossier qui nous tient à cœur.
Afin de mieux comprendre les avantages offerts dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants, le RUSI de la Nouvelle-Écosse a formé un comité, dont je fais partie, pour déterminer s’il existe actuellement des lacunes dans la charte et, dans l’affirmative, pour aider à combler les manques de manière juste et équitable. Jusqu’à présent, le comité a rencontré les cadres supérieurs de la Légion et du ministère des Anciens Combattants, l’ombudsman du Comité des anciens combattants, le Capital Health de la Nouvelle-Écosse, des politiciens provinciaux et fédéraux, des anciens combattants et des membres actifs des forces militaires.
Nous avons conclu que les programmes offerts dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants comportent de nombreux aspects positifs. Cependant, le plan actuel d’Anciens Combattants Canada est cause d’une sérieuse préoccupation, car le ministère prévoit réduire la taille des établissements médicaux de soins de longue durée au fur et à mesure que le nombre d’anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée diminue, puis de les fermer. À notre avis, cette préoccupation ne touche pas seulement les anciens combattants et les membres de leur famille, mais toute la population de notre magnifique pays.
Les anciens combattants modernes — ceux qui ont servi après la guerre de Corée — n’ont pas accès aux établissements spécialisés en soins de longue durée qui sont actuellement dirigés par Anciens Combattants Canada. Ces établissements sont tous spécialisés, qu’il s’agisse de l’hôpital des anciens combattants Camp Hill à Halifax, de l’Hôpital Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-Bellevue, au Québec, de l’Hôpital Sunnybrook à Toronto, ou encore de plus petites maisons de soins infirmiers dans tout le pays qui disposent de quelques lits faisant l’objet d’une entente contractuelle avec le ministère. Les anciens combattants modernes ayant besoin de soins de longue durée doivent concurrencer la population générale pour tenter d’obtenir les places disponibles dans les maisons de soins infirmiers ou dans les hôpitaux. Les listes d’attente pour obtenir une place dans ces établissements sont longues. En outre, l’établissement peut se trouver à une grande distance du domicile et de la famille des anciens combattants. Qui plus est, il n’est probablement pas en mesure d’offrir l’expertise nécessaire pour traiter des cas spéciaux d’anciens combattants atteints d’un trouble de stress post-traumatique, ayant subi un traumatisme crânien ou devant suivre une réadaptation à la suite d’une amputation.
La famille d’un amputé se trouvant dans une telle situation m’a permis de vous parler de son cas. Il s’agit de Philip Paterson, un major à la retraite. Le major Paterson est aussi un de mes patients depuis plusieurs années. Je l’ai connu lorsque je faisais partie des Forces canadiennes. Notre comité lui a rendu visite à son domicile en novembre dernier. Il a reçu un diagnostic de TSPT, le trouble de stress post-traumatique, il y a plusieurs années et, plus récemment, un diagnostic de démence. Bien qu’il vive encore à son domicile actuellement, la détérioration de son état est telle qu’elle impose à sa famille un niveau de stress et des difficultés financières inacceptables.
Le major Paterson a fréquenté le Collège militaire royal du Canada en même temps que le président de notre comité. En dépit de sa démence, il m’a semblé durant notre conversation qu’il se rappelait de bons souvenirs associés à de nombreuses personnes et à de nombreux événements s’étant déroulés il y a plus 40 ans. Or, il était totalement incapable de se souvenir de ce que sa femme venait de lui dire quelques minutes plus tôt. Son état s’est aggravé au point où il est devenu urgent de le placer dans un établissement permanent.
En dépit des nombreuses tentatives pour le faire admettre à l’hôpital Camp Hill pour anciens combattants à Halifax, le ministère des Anciens Combattants lui en a officiellement refusé l’accès. Il a été admis dans un établissement de soins de longue durée à Bridgetown, en Nouvelle-Écosse, à environ trois heures de route de sa famille. Le besoin qu'ont les anciens combattants de bénéficier de programmes spécialisés et de côtoyer d’autres anciens combattants représente une des rares occasions qui restent de leur offrir une certaine qualité de vie.
Veuillez ne pas percevoir ces commentaires comme un affront à Anciens Combattants Canada. La nouvelle Charte des anciens combattants présente beaucoup d'aspects intéressants. On se concentre dorénavant davantage sur la réintégration des combattants blessés dans la population active et dans la société en général. Il existe des programmes de formation, une certaine priorité d’embauche dans la fonction publique, ainsi que des services de psychologie tels que les centres de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel qui sont établis dans plusieurs provinces.
Le ministère des Anciens Combattants ne dispense aucun traitement médical aux anciens combattants. Ce sont les systèmes de santé des provinces qui s'en occupent. Le MDN et ACC ont travaillé ensemble à établir des unités interarmées de soutien au personnel dans diverses bases dans le but d’aider les membres des Forces canadiennes libérés pour des raisons médicales à vivre le retour à la vie civile. Ces centres ne fournissent aucun service médical de transition à ces patients. Ce type de service n’a pas encore été établi. Comme vous le savez, c’est ce que je fais en ma qualité d’omnipraticienne en pratique privée. J’aimerais que des services médicaux de transition soient offerts à la grandeur du pays et ce, tant aux membres de la Force régulière qu’à ceux de la Force de réserve.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, nos anciens combattants d'aujourd'hui ont servi notre nation dans les conditions les plus dangereuses et les plus misérables que l'on puisse imaginer. Leur dévouement et leurs sacrifices ont contribué à former une des pierres angulaires de la politique étrangère canadienne et ont fait en sorte que le Canada soit respecté et envié au plus haut point dans le monde entier. La capacité de fournir des soins médicaux spécialisés dont de nombreux anciens combattants ont vraiment besoin — ou dont ils auront besoin à l’avenir — n’est pas un cadeau, mais une dette que le pays a envers eux. On ne peut juger un organisme tel que le ministère des Anciens Combattants qu'en fonction de la gestion budgétaire; il faut plutôt tenir compte de la compassion dont il fait preuve et de la qualité des services qu’il offre.
Je suis absolument convaincue que toute économie budgétaire à court terme réalisée dans le cadre d’une réduction des services essentiels aux anciens combattants sera mineure en comparaison du coût à long terme que devront assumer les anciens combattants, leur famille et l’ensemble de la société.
Je vous demande, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des anciens combattants, de bien vouloir vous assurer que nos anciens combattants reçoivent les traitements et le respect qu’ils méritent. Ne permettez pas l’érosion des traitements spécialisés ou l’élimination des établissements de soins de longue durée dont ils ont si désespérément besoin.
J’aimerais sincèrement vous remercier d’avoir pris le temps de m’écouter aujourd’hui. Si vous avez des questions, je serai heureuse d’y répondre.
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Premièrement, avant de commencer, je vais vous dire que je ne suis pas un homme instruit comparativement à vous. Je suis un soldat. Je suis un soldat depuis l'âge de 15 ans. Et je vais parler en vrai soldat. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Je ne suis pas ici pour demander un emploi, un emploi très payant, ou quoi que ce soit d'autre. Ce que j'essaye de faire, c'est d'attirer l'attention sur ce qui se passe avec la nouvelle Charte, puisque j'ai travaillé avec de nombreux anciens combattants soumis au programme de Soutien social; blessures de stress opérationnel, le SSBSO, si vous le permettez.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des anciens combattants, c'est un grand honneur d'être assis parmi de si nobles personnes. Merci de m'accorder un peu de votre temps aujourd'hui pour que je vous parle de questions qui sont très préoccupantes pour mes collègues anciens combattants, et je parle en leur nom. Personnellement, puisqu'en 37 ans de carrière j'ai servi dans les trois corps des Forces armées, il n'y a pas grand-chose que je n'ai pas vécu. Cela comprend des périodes de service avec l'OTAN et les Nations Unies. Ma formation s'est faite sur le champ de bataille. Mes instructeurs étaient des hommes expérimentés qui avaient servi au cours de la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. On pourrait donc dire qu'il fallait grandir très vite, sans quoi on vous montrait la porte de sortie.
Je me suis retrouvé face à la mort en situation de combat pour la première fois à l'âge de 18 ans à Chypre, en 1967-1968. Mon dernier tour de piste sur le champ de bataille a eu lieu dans les circonstances de la Somalie en 1992-1993.
Si on me le permet, j'aimerais parler de questions qui concernent la nouvelle Charte et démontrer de quelle façon elle a laissé tomber les anciens combattants. D'autres questions qu'il faudrait étudier sont le traitement que le ministère des Anciens Combattants réserve aux anciens combattants et la condescendance de personnes en position d'autorité qui n'ont aucune expérience militaire ou qui n'ont aucune compréhension de la détresse quotidienne des anciens combattants. Ces mêmes personnes semblent sortir de l'ombre quand surviennent des problèmes sérieux en ce qui concerne les anciens combattants et leur santé. Ce sont eux qui rendent la décision ultime, à savoir si la demande de l'ancien combattant est recevable ou non.
Il faut se rappeler que ces responsables n'ont pour la plupart aucune formation, que ce soit en médecine ou en psychologie. C'est rendu au point où le système l'emporte sur l'avis des professionnels de la santé. Ce n'est pas seulement un leurre; c'est un acte disgracieux et dévalorisant envers le système de soins de santé. Certains professionnels de la santé hautement qualifiés ont été pointés du doigt et pris à partie par le ministère des Anciens Combattants et ont été jugés inaptes à donner des avis médicaux au ministère des Anciens Combattants en ce qui concerne les réclamations des anciens combattants.
Où en sont les anciens combattants? Ils sont laissés à eux-mêmes. Je constate que de plus en plus, le ministère des Anciens Combattants est géré comme une entreprise et non comme un organisme qui doit aider nos anciens combattants qui ont servi pendant des années sans avoir le droit de contester les décisions ou de se plaindre. Maintenant qu'ils ont besoin d'aide, ils semblent avoir été laissés pour compte, et la situation se détériore.
William (Bill) Maguire, C.P. 5, Eastern Passage, Nouvelle-Écosse.
J'ai apporté 20 copies de ceci, plus 20 copies de mes états de service dans les Forces canadiennes. Et je suis désolé, monsieur, ce n'est pas en français.
Je suis prêt à répondre aux questions.
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Vous m’avez demandé en quoi la nouvelle Charte des anciens combattants manque à ses obligations envers nous. Ce qui dérange bon nombre d’anciens combattants modernes, c’est le fait que toute personne ayant présenté une demande après le 1
er avril 2006 tombe sous le coup de la nouvelle charte. Celle-ci a supprimé toutes les pensions. On nous donne un montant forfaitaire pour nous indemniser de nos blessures, puis on nous renvoie chez nous en nous demandant de ne plus les déranger. Maintenant que vous avez reçu vos 50 000 $, 70 000 $ ou quelle que soit la somme, laissez-nous tranquille.
Ils affirment essayer de maintenir la qualité de vie des anciens combattants à un haut niveau. En d’autres termes, ils s’efforcent de nous garder à la maison aussi longtemps que possible, de nous maintenir hors des établissements de santé grâce à des programmes de réhabilitation, des allocations au conjoint et d’autres choses de ce genre.
Encore une fois, la nouvelle Charte des anciens combattants trahit notre confiance. Je suis plus que complètement invalide, et mon épouse a été forcée de quitter son travail pour prendre soin de moi. Et pourtant, elle ne reçoit aucune indemnisation. Lorsque je leur en ai demandé la raison, ils ont répondu qu’étant ma femme, elle était censée s’occuper de moi. J’ai trouvé leur comportement très dégradant. À nous deux, nous avons perdu plus de 3 000 $ par mois. J’ai récupéré 300 $ dans le cadre du Régime des pensions du Canada.
Chaque fois que nous demandons de l’argent — pas seulement moi, mais aussi d’autres anciens combattants qui étaient mes supérieurs —, on nous chante le même refrain. Nous n’y avons pas droit, nous ne satisfaisons pas aux exigences et ainsi de suite, surtout si nous relevons de la nouvelle Charte des anciens combattants. Apparemment, ils ne veulent rien savoir de nous.
En revanche, les hommes qui relèvent de l’ancienne charte, qui ont présenté leur demande avant le 1er avril 2006, reçoivent une pension qui est indexée au coût de la vie à raison de 6 p. 100 par année. Six pour cent représentent beaucoup d’argent quand on reçoit déjà une pension de 2 000 ou 3 000 $ par mois. En revanche, nous n’avons rien. Nous ne recevons rien du tout.
Puis ils déclarent que, si nous sommes complètement invalides, il est inutile de demander quoi que ce soit, car ils sont à notre entière disposition. Eh bien, c’est de la « foutaise ». J’ai besoin de médicaments en ce moment et, bien que je sois forcé de demander à Heather de signer pour l’ordonnance, ils me disent qu’ils ne sont pas couverts. Je suis diabétique, et j’ai besoin de bas particuliers. Ils ne sont pas couverts. Et je pourrais continuer ainsi pendant longtemps.
Votre deuxième question portait...?
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…une compagnie d’assurance. Nous ne sommes pas rémunérés par le ministère. C’est le gouvernement provincial qui nous paie pour les soigner. Donc, aucun médecin n’est payé par Anciens Combattants Canada pour traiter des patients, quels qu’ils soient.
Toutefois, ce que les employés du ministère peuvent faire, c’est m’appuyer quand j’affirme qu’un patient a besoin de physiothérapie, d’ergothérapie ou de massothérapie. Anciens Combattants paiera pour un certain nombre de traitements, 20 séances par année ou quelque chose du genre, mais c’est tout ce qu’il fera. Il paiera pour que quelqu’un, un infirmier ou un travailleur — habituellement un ergothérapeute —, visite le domicile du patient, l’évalue et recommande certains changements à apporter, peut-être à la résidence, afin de faciliter la vie du patient. Mais Anciens Combattants ne soigne pas les patients.
Le vrai problème, c’est que nous n’avons aucune interaction avec Anciens Combattants Canada sur le plan médical. Le ministère fonctionne comme une entreprise; son personnel nous fournit des services administratifs. Pensez à une compagnie d’assurance avec laquelle vous faites affaire. Son personnel se comporte de la même manière qu’une compagnie d’assurance le ferait avec ses clients. Le ministère est géré de la même façon.
Les soins médicaux sont des services qui ne doivent pas être externalisés parce qu’on ne passe pas un contrat avec un médecin pour qu’il soigne des patients; on trouve un médecin et ce, par l’entremise des systèmes provinciaux de soins de santé. Certains médecins réussissent à aider leurs patients mieux que d’autres.
En ce qui concerne les établissements de soins de longue durée — je le mentionne parce qu’à mon avis, la situation est extrêmement grave —, il n’y en a plus à la disposition des anciens combattants. Tout ce que le ministère peut faire, c’est payer pour certains des services de soutien ou les autres choses de ce genre que les anciens combattants pourraient recevoir à domicile, mais il ne peut plus héberger les anciens combattants modernes dans des établissements de soins de longue durée.
Merci.