:
Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
J'ai une déclaration préliminaire d'environ 10 minutes.
Merci beaucoup de nous accueillir, mes collègues et moi, ce matin.
Nous sommes responsables de différents domaines liés à la nouvelle Charte des anciens combattants. Espérons qu'ensemble, nous pourrons répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir.
[Français]
Monsieur le président, c'est pour nous un très grand plaisir d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de vous fournir plus d'information et de précisions sur la gamme de programmes offerts dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants. Nous avons déposé un jeu de diapositives qui fournira un niveau de détail supplémentaire.
Bien que nous soyons ici aujourd'hui pour parler expressément des programmes d'invalidité et de soutien du revenu, il est important de reconnaître que ces programmes s'appliquent en même temps que tous les autres avantages offerts en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants. C'est grâce à cette gamme complète et détaillée de programmes que nous sommes en mesure de répondre aux besoins des anciens combattants d'aujourd'hui et de leur famille.
La semaine prochaine, vous entendrez certains de nos collègues qui vous parleront de réadaptation, du programme de transition de carrière et des services de santé mentale. Ils présenteront également des jeux de diapositives et offriront de vous présenter certains exemples de cas. Bien que ces exemples ne soient pas conçus pour être une représentation complète de tous les cas que nous trouvons dans notre clientèle, ils aident à illustrer comment les programmes offerts en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants peuvent apporter, et apportent effectivement, des changements positifs dans la vie des anciens combattants d'aujourd'hui et de leur famille.
Lorsque nous parlons de la nouvelle Charte des anciens combattants, nous devons d'abord examiner ce qui a mené à sa création. Avant la nouvelle Charte des anciens combattants, Anciens Combattants Canada ne pouvait offrir que des pensions d'invalidité. Parce que ces dernières agissaient comme porte d'accès, ce n'est que si une personne était admissible à une pension d'invalidité que nous pouvions offrir d'autres services de soutien, comme le programme des soins de santé et le programme pour l'autonomie des anciens combattants, et même dans ce cas, uniquement en fonction du problème de santé ouvrant droit à pension.
Cette porte d'accès retardait le traitement et, souvent, faisait en sorte qu'on perdait l'occasion de réussir la réadaptation et la réinsertion, et je veux insister sur ce point: il ne s'agit pas d'une occasion retardée, mais, en fait, d'une occasion perdue. C'est un point très important.
De même, pour ceux qui ne pouvaient pas travailler, la pension d'invalidité ne constituait pas une source de revenu suffisante pour compenser la perte de revenus. Cela a amené certains clients à se concentrer davantage sur leur invalidité, étant donné qu'en vertu de l'approche antérieure fondée sur le droit à pension, la seule façon d'obtenir plus de soutien était de démontrer que l'invalidité s'était aggravée. Cette situation a eu pour effet que la transition se faisait mal et que les besoins n'étaient pas comblés. Cela n'était pas le fruit de notre seule réflexion; c'est ce que les membres des Forces canadiennes et les anciens combattants, ainsi que des intervenants clés, nous disaient.
La nouvelle Charte des anciens combattants permet d'offrir une gamme plus étendue d'avantages, qui sont centrés sur la réinsertion, à la génération actuelle d'anciens combattants et à leur famille. La nouvelle Charte des anciens combattants est fondée sur des principes modernes de gestion de l'invalidité qui insistent sur des concepts comme l'intervention précoce, l'accent sur le mieux-être et le soutien au moyen de programmes de réadaptation complets.
En tant que programme axé sur les besoins, la nouvelle Charte des anciens combattants assure le bon degré de soutien par rapport au degré de besoin au moment où le besoin se fait sentir. Cela signifie que ceux qui ont le besoin le plus grand obtiennent le plus de soutien. Bien que ceux dont le besoin est moins important puissent obtenir moins, ils ont également accès à des programmes conçus spécifiquement pour répondre à leurs besoins.
Les caractéristiques particulières de la nouvelle Charte des anciens combattants comprennent, comme vous le savez, j'en suis sûr, un programme de réadaptation complet qui comprend la réadaptation médicale, psycho-sociale et professionnelle ainsi qu'une double approche en matière de compensation financière, et je veux insister sur cet aspect. La première partie est une indemnité d'invalidité forfaitaire pour la douleur et la souffrance causées par une invalidité, qui peut s'élever à 276 000 $, et des indemnités d'invalidité supplémentaire peuvent également être versées si l'affection s'aggrave avec le temps. La deuxième partie de cette double approche en matière de compensation est une allocation mensuelle pour perte de revenus qui a pour but de remplacer la perte de revenus de manière que le revenu soit égal à 75 p. 100 de la solde avant la libération pendant que le client est en réadaptation ou jusqu'à l'âge de 65 ans si l'invalidité est grave et si la personne est incapable de travailler. De plus, l'allocation pour perte de revenus est indexée en fonction de l'IPC et elle est plafonnée à 2 p. 100.
De même, la charte prévoit un programme de soutien du revenu pour les Forces canadiennes. Il s'agit d'un filet de sécurité financier pour combler l'écart pour ceux qui ont terminé avec succès le programme de réadaptation et qui sont aptes au travail du point de vue médical, psychologique et professionnel, mais qui sont toujours sans emploi. L'allocation est de 1 273 $ par mois pour un ancien combattant célibataire et de 1 937 $ par mois pour un ancien combattant marié. Ces sommes ne sont pas imposables. Je veux insister sur le fait que ce programme s'adresse aux personnes qui sont aptes à travailler et qui sont prêtes à travailler, mais qui n'ont tout simplement pas trouvé d'emploi; alors, il ne s'agit pas d'un programme visant à compenser la perte de revenus. Il s'agit d'un filet de sécurité sociale.
De plus, il y a la prestation de retraite supplémentaire qui est payable à l'âge de 65 ans et qui reconnaît l'occasion perdue de contribuer à un régime de retraite. Cette allocation correspond à 2 p. 100 de la perte de revenus totale pour les personnes qui souffrent d'une incapacité totale et permanente.
Une allocation pour déficience permanente versée mensuellement et payable à vie est accordée en reconnaissance de la perte des occasions d'avancement professionnel et de la diminution des possibilités d'emploi que peut entraîner une déficience permanente ou grave liée au service. Il y a trois niveaux d'allocation qui varient de 536 $ à 1 609 $ et cette allocation est versée mensuellement à vie. J'insiste sur le fait qu'elle est versée à vie.
Par ailleurs, il y a des services et du soutien élargis en matière de santé mentale, des aides à la famille; des indemnités de décès pour les survivants, qui sont d'une importance capitale, de 276 000 $; des allocations pour perte de revenus mensuelles pour les survivants...
[Français]
Voulez-vous que je parle plus lentement?
Excusez-moi, monsieur. Je vais parler un peu plus lentement.
[Traduction]
Il y a une indemnité de décès pour les survivants qui s'élève à 276 000 $, plus une allocation mensuelle pour perte de revenus pour les survivants d'un ancien combattant décédé au cours du service militaire. Il s'agit d'un point important: l'allocation pour perte de revenus qui aurait été versée à l'ancien combattant est maintenant versée également au survivant.
Il y a des services de transition de carrière, un accès étendu au Régime de soins de santé de la fonction publique, les indispensables gestionnaires de cas d'ACC qui coordonnent les services de manière que ces derniers soient mieux adaptés aux besoins des membres des Forces canadiennes libérés du service et de leur famille.
Il est également important de noter, monsieur le président, que depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle Charte des anciens combattants, Anciens Combattants Canada et le MDN ont créé des centres intégrés de soutien du personnel où le personnel des services aux clients d'ACC côtoie le personnel des Forces canadiennes pour appuyer les membres des FC dans leur rétablissement, leur réadaptation et leur réinsertion.
Le programme de réadaptation est la pierre angulaire de la nouvelle Charte des anciens combattants. Il offre des services de réadaptation complets à un groupe de personnes admissibles plus étendu qu'auparavant. Bien que les programmes de réadaptation professionnelle et de remplacement du revenu du RARM s'adressent principalement aux membres libérés pour des raisons médicales, le programme de réadaptation d'ACC — et par suite logique, le programme de perte de revenus et les autres avantages financiers — n'est pas accessible uniquement aux membres des FC qui ont été libérés pour des raisons médicales; il s'applique également aux membres des FC qui n'ont pas été libérés pour des raisons médicales, mais qui ont un problème de santé physique ou mentale lié au service qui, en tout temps, constitue un obstacle pour réaliser ou maintenir une bonne transition vers la vie civile. Cela comprend, par exemple, les anciens combattants chez qui on a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique lié au service des années après qu'ils ont quitté le service.
Il s'agit d'une caractéristique extrêmement importante de la nouvelle Charte des anciens combattants. La porte ne se referme jamais. Le soutien est accessible dans l'avenir lorsque le besoin se fait sentir de nouveau. Il s'agit d'une garantie de sécurité très importante pour les anciens combattants des FC.
Il y a également les conjoints ou les conjoints de fait de ces anciens combattants qui sont admissibles à la réadaptation, mais qui sont incapables de participer à la réadaptation professionnelle à cause de leur invalidité et, finalement, les survivants des anciens combattants dont la mort est liée au service. Nous pouvons offrir des avantages en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants à toutes ces nouvelles catégories de bénéficiaires; il n'aurait pas été possible d'offrir des avantages à ces personnes en vertu du RARM antérieur.
La nouvelle Charte des anciens combattants assure également des services à ceux qui n'ont pas d'invalidité ou pour qui il n'y a pas d'obstacle à la réinsertion. Tous ceux qui ont été libérés honorablement ont accès à des services de transition de carrière qui peuvent les aider à se préparer pour occuper un emploi civil et pour trouver un tel emploi; la réadaptation professionnelle du RARM s'adresse principalement aux membres des FC qui ont été libérés pour des raisons médicales.
[Français]
La nouvelle charte a créé beaucoup plus d'options de soutien pour répondre aux besoins des familles. Anciens Combattants Canada a beaucoup plus d'options que jamais. Ces options incluent des services d'assistance professionnelle et de réadaptation qui peuvent être fournis aux conjoints de vétérans des Forces canadiennes qui sont dans l'incapacité de travailler. Du soutien pour la garde d'enfants peut aussi être offert si le vétéran est en réadaptation. Les membres de la famille peuvent également bénéficier de services de counseling.
[Traduction]
De plus, il y a un accès étendu pour la famille au Régime de soins de santé de la fonction publique. Conformément à la loi antérieure, une aide financière est disponible pour les études des enfants d'anciens combattants décédés qui avaient une invalidité grave ou dont le décès est lié au service. Dans le cas des décès liés au service, l'indemnité de décès aux survivants comprend l'indemnité de décès forfaitaire de 276 000 $ ainsi que l'allocation mensuelle pour perte de revenus qui aurait été versée à l'ancien combattant. Ces sommes sont versées peu importe le revenu actuel ou futur du conjoint survivant.
Les services de santé mentale sont un autre élément important de la nouvelle Charte des anciens combattants, surtout du fait qu'au cours des cinq dernières années, le nombre de clients recevant des indemnités d'invalidité liées à des maladies psychiatriques a augmenté de manière importante. Nos collègues vous en diront davantage sur les services de santé mentale la semaine prochaine.
La conception de la nouvelle Charte des anciens combattants fait en sorte que le degré de soutien est proportionnel au degré de besoin. Il s'agit de fournir le degré de soutien au moment où ce soutien est nécessaire. Il ne s'agit pas de la somme d'argent totale qui a été versée au cours de la vie d'un ancien combattant; il s'agit de fournir l'aide et le soutien nécessaires lorsqu'ils sont nécessaires.
Pour mettre en œuvre les programmes de la nouvelle Charte des anciens combattants, le gouvernement a investi une somme additionnelle de 740 millions de dollars au cours des cinq premières années pour financer les dépenses supplémentaires par rapport aux dépenses engagées en vertu de l'ancien programme de pension. Jusqu'à présent, les dépenses liées à la nouvelle Charte des anciens combattants s'élèvent à 826 millions de dollars. Si la nouvelle Charte des anciens combattants s'avère un succès à long terme, plus d'anciens combattants auront pu faire une bonne transition vers la vie civile. Si ce résultat est atteint, les coûts pourraient finir par être moindres. Toutefois, si cela arrive, ce sera parce que plus d'anciens combattants auront réussi à faire la transition vers la vie civile, et c'est là, évidemment, le but principal du programme.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous présenter cette mise à jour.
[Français]
Cela nous fera plaisir de répondre à vos questions.
Le 75 p. 100 dont j'ai parlé est prévu par la loi. On peut se demander si ce pourcentage convient ou non, mais c'est le montant avec lequel nous avons l'autorité de travailler. Il est établi en fonction du salaire brut que la personne touchait avant d'être libérée et il est indexé avec le temps. Il est aussi imposable, comme vous l'avez dit, mais ce n'est pas Anciens Combattants qui prend cette décision; ce sont nos collègues d'un autre ministère, à qui il revient de déterminer ce qui constitue un salaire et, par conséquent, ce qui est assujetti à l'impôt.
Or, je devrais souligner qu'aux 276 000 $ vient s'ajouter l'allocation pour déficience permanente. Ce montant ne sert pas à remplacer le revenu; il sert à offrir une preuve de reconnaissance au blessé, à lui fournir une certaine compensation pour toutes ses souffrances et à lui accorder des possibilités.
On offre donc ce montant et 75 p. 100 de la perte de revenus, mais il y a aussi autre chose: comme dans l'exemple que vous avez donné, si la personne a une déficience grave et permanente, dans la plupart des cas, elle aura également droit à l'allocation pour déficience permanente. Ce programme offre trois grades de prestations, qui varient entre un peu plus de 500 $ à un peu plus de 1 600 $ par mois. Cette allocation est mensuelle et elle est versée à vie. Si on l'ajoute aux montants que vous avez mentionnés, on obtient une somme considérable de soutien financier.
Or, je devrais également souligner un autre point tout aussi important. Il n'est peut-être pas possible d'en calculer la valeur monétaire, mais le soutien offert dans le cadre des programmes de réadaptation et des diverses interventions liées à la santé, en plus des autres services d'appui auxquels les familles ont accès, méritent aussi d'être soulignés.
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Il y en a certainement. Debbie voudra peut-être ajouter à ma réponse.
Il faut souligner que la loi exige que la décision d'accorder une pension ou une prestation d'invalidité soit fondée sur des preuves. Nous acceptons toute une gamme d'éléments de preuve, et pas seulement ceux qui portent directement ou uniquement sur la situation en question, comme un rapport sur les blessures. Il existe d'autres types d'éléments de preuve crédibles que nous pouvons et devons examiner et que nous acceptons.
Or, c'est souvent là ce qui pose problème. Le point que vous soulevez est bien réel. Il est parfois difficile de trouver suffisamment de preuves après de nombreuses années. Quand nous le pouvons, nous cherchons certainement ce qu'il faut et nous tentons d'appuyer le client, et de prendre la décision. Oui, il y a assurément de nombreux cas.
Il existe une situation dans laquelle se produit typiquement ce que nous appelons l'apparition tardive ou la récurrence d'un trouble. La nouvelle Charte des anciens combattants répond particulièrement bien à cette situation, dans le sens que la réadaptation demeure une possibilité et, par extension, l'allocation pour perte de revenus aussi.
Si une personne est blessée — au dos, par exemple — et elle suit un programme de réadaptation avec succès au cours des premières années, puis elle continue à mener sa vie, et, bien des années plus tard, disons 15 ou 20, elle commence à souffrir d'arthrose, ce qui l'empêche de continuer, il est facile de retracer les faits pour prouver le lien avec le service.
Il est possible d'établir de tels liens et de redonner droit aux gens, et nous le faisons. Il n'y a pas longtemps que la nouvelle Charte des anciens combattants a été adoptée, donc trop peu de temps s'est écoulé. Elle contient certainement des dispositions à cet effet. Nous recevons toujours des demandes des anciens combattants plus âgés qui ont été blessés ou exposés à quelque chose, et nous prenons les décisions dans ces cas-là aussi.
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Il y a beaucoup d'éléments importants ici, et j'en ai abordé quelques-uns dans ma déclaration liminaire.
Il est sans doute facile de regarder en arrière aujourd'hui et de penser que les choses étaient mieux, en quelque sorte, à l'époque, mais ce n'était assurément pas le cas au moment où nous avons préparé la nouvelle Charte des anciens combattants. Nous avons effectué beaucoup de recherches préparatoires. Nous avons mené diverses études — dans le cadre notamment de l'examen des besoins des anciens combattants en matière de soins — qui ont permis au groupe consultatif des Forces canadiennes et des Anciens Combattants de scruter très en détail les programmes existants. De nombreux experts — en gestion des limitations fonctionnelles — ont examiné le tout.
L'examen du programme de revenu de retraite mené à ce moment a révélé que les dépenses étaient à la hausse. Le problème n'était pas la hausse en soi, mais le fait que celle-ci n'était pas accompagnée d'une amélioration des résultats. En d'autres mots, le gouvernement du Canada investissait dans ce programme qui ne répondait pas aux besoins des clients. Il y avait des laissés pour compte. Les clients nous disaient que le régime de pensions ne leur procurait pas un soutien adéquat. Le régime n'était pas fondé sur les besoins; il n'y avait pas de corrélation étroite entre les besoins des clients et le niveau d'aide qu'ils obtenaient; le soutien ne tenait pas compte des besoins.
Nous avons également constaté, comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, qu'il s'agissait d'un programme d'accès. Par le passé, cela pouvait prendre jusqu'à deux ans — et je suis heureux de dire que nous avons fait beaucoup de progrès depuis — pour rendre une décision au sujet des prestations d'invalidité. Pendant cette période, les demandeurs ne pouvaient obtenir aucun soutien d'Anciens Combattants. Comme il s'agissait d'un programme d'accès, ils devaient prouver leur admissibilité avant que nous puissions leur offrir quoi que ce soit d'autre. Et nous savions que plus on tarde à gérer les limitations fonctionnelles, plus la réhabilitation est difficile.
Sur ce point, je tiens à également à souligner que les gens sont très concentrés, avec raison, sur leurs limitations fonctionnelles. Ils étaient concentrés sur leurs limitations, parce qu'ils ne pouvaient pas obtenir suffisamment de soutien, et la seule façon pour eux d'en obtenir davantage était de prouver que leurs limitations s'aggravaient. Les experts en gestion des limitations fonctionnelles nous ont dit que les clients devaient se concentrer sur l'amélioration de leur état, et non pas sur leurs limitations et sur leur mauvaise condition.
Voici donc une partie du contexte qu'il est très important, je crois, de comprendre. J'aimerais souligner, encore une fois, que l'approche est fondée sur les besoins. Elle offre le bon niveau de soutien au moment nécessaire. Elle permet d'offrir non seulement un soutien différent, mais, également, à plus de gens, notamment à un des groupes réellement négligés autrefois, celui des militaires libérés quelques années auparavant qui avaient toujours des problèmes — ou qui en auront dans l'avenir — et qui ne pouvaient compter sur aucune aide. C'était un élément très important. Il n'y avait pas, de plus, de soutien adéquat pour les survivants. Les nouvelles prestations de décès et les prestations pour perte de revenus aux survivants des anciens combattants des FC ont permis de bonifier considérablement l'aide offerte.
Il y a beaucoup d'autres éléments, mais je me contenterai de ceux-là.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence aujourd'hui.
Je voudrais me pencher sur deux ou trois questions. Je crois comprendre que mon collègue d'en face, mon ami, dans un autre comité — et je suis allé examiner des pénitenciers partout au pays avec lui —, a donné l'exemple de cette brochure. Il est intéressant qu'il le fasse, car nous avons mené une analyse approfondie, et c'est ce qu'il cible, et je ne suis pas si sûr qu'on a fait l'analyse approfondie. Mais n'y a-t-il pas, pour les gens paralysés, beaucoup d'autres programmes? S'ils sont sans emploi, ils obtiennent 75 p. 100 de leur salaire, et s'ils sont inaptes au travail, cela se poursuit, et ils ont droit en plus au paiement forfaitaire. Je crois que c'était décrit comme s'ils devaient vivre du paiement forfaitaire pour le reste de leur vie, et je ne crois pas que c'était très clair.
Ensuite, il y a tous les autres services qui aident les gens à se réadapter, à réintégrer le marché du travail, ce qui constitue l'objectif ultime du programme. Cela ne se fait pas sur la base d'une catégorisation, pour toute personne qui est paralysée; on se base plutôt sur la situation de chaque personne. Elle pourrait avoir un enfant, six enfants — qui sait? C'est basé sur une analyse individuelle, et c'est ainsi que je comprends ce que vous avez dit dans votre déclaration préliminaire, car il était clair que la pierre angulaire du programme, c'est d'offrir un ensemble complet de programmes qui permet à une personne de retourner à la vie la plus normale possible. Le programme repose sur cette idée.
J'ai écouté très attentivement tous les témoignages entendus ici. Vous avez reçu beaucoup de critiques de la part de bon nombre de personnes à ce comité — vous le savez probablement, car vous lisez une bonne partie des témoignages — qui appellent, bien franchement, à la fermeture complète du bureau de Charlottetown; cela ne fonctionne pas.
Je veux vous poser une question à ce sujet. Je pense qu'il y a certains problèmes. Je ne dis pas qu'ils n'existent pas. Il y a probablement beaucoup de problèmes auxquels il faut travailler. Rien n'est parfait. Mais de là à dire qu'on ne traite pas nos anciens combattants avec respect et dignité... Nous sommes allés à Charlottetown et avons examiné le fonctionnement et avons rencontré les personnes et les anciens combattants qui travaillent là-bas. D'après ce que j'ai vu, le respect et la dignité règnent, à mon avis. Bien entendu, on se montre à son meilleur devant les députés cette journée-là, j'en suis certain. Également, on nous a dit que les personnes qui travaillent en première ligne chez vous sont fantastiques et qu'elles traitent les gens avec beaucoup de respect et de dignité. Dans le cadre de la révision de cette charte, il nous faut peut-être examiner certains éléments de nature structurelle.
Les renseignements que nous avons reçus — et cela me mènera à poser une question, monsieur le président —, sont variés. Il est sain de tenir ces discussions, mais lorsqu'on insinue que vous n'êtes pas professionnels sur le plan du respect et de la dignité... À mon avis, vous ne devriez pas sortir d'ici aujourd'hui en ayant cette remarque en tête.
Je voudrais vous ramener à la thèse que nous avons entendue, que pour une quelconque raison, ce qui explique un aussi mauvais fonctionnement, c'est le fait que les activités sont menées à Charlottetown plutôt qu'à Ottawa. Quelle est votre opinion là-dessus?
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Merci, monsieur le président.
Je suis d'accord avec mon collègue. Depuis toutes les années que je suis ici, je n'ai pas rencontré un seul employé du ministère des Anciens combattants qui ne traite pas les ex-militaires avec respect et dignité.
Le problème, c'est le système: « Vous avez 85 ans, alors faites une demande de prestations. ». Ces gens doivent remplir des formulaires puis interjeter appel, obtenir les services d'un conseiller juridique puis interjeter appel et se présenter au TACRA puis interjeter appel. C'est à y perdre son latin, surtout quand c'est la première fois qu'on passe par ce processus. À mon âge, si j'avais une question personnelle à régler, je pourrais me battre contre le système et peut-être avoir gain de cause. Par contre, quand il s'agit de personnes handicapées, de personnes souffrant du trouble de stress post-traumatique et de personnes âgées, il leur est très difficile de le faire, ne serait-ce que de l'essayer. Nous savons que bon nombre d'entre eux tentent leur chance pour la première fois, mais quand leur demande est peut-être refusée, ils baissent les bras. C'est vraiment déplorable. Le problème, ce n'est pas vous; ce sont les étapes qu'ils doivent franchir. Vous avez indiqué tout à l'heure, monsieur, que dans le cadre de votre mandat, vous travaillez à rationaliser le processus et à vous débarrasser de toutes les absurdités, comme vous l'avez dit. Je suis sûr que de nombreux anciens combattants vous en seraient reconnaissants.
J'ai quelques questions à vous poser sur l'allocation pour perte de revenus. Supposons que vous êtes un lieutenant de marine et que vous êtes libéré pour des raisons médicales liées à un grave problème; vous obtenez alors 75 p. 100 du revenu que vous aviez avant votre départ. Mais si vous êtes un lieutenant de marine qui compte, disons, 11 ans de service, il y a de fortes chances que vous auriez gravi les échelons. Vous auriez pu accéder au poste de commandant, de capitaine de corvette ou même d'amiral. Vous auriez même pu devenir chef d'état-major de la Défense, qui sait? Le problème, c'est que le taux de 75 p. 100 s'applique au même niveau de salaire que vous aviez avant votre départ. Cette allocation n'est pas ajustée en fonction de la possibilité que vous auriez pu gagner un salaire plus élevé à mesure que vous seriez promu à un grade supérieur. Je sais que l'allocation ne tient pas compte de cette éventualité, mais c'est l'une des recommandations que diverses personnes nous ont faites. Je me demande si vous avez un mot à dire là-dessus; j'aimerais savoir si vous en avez entendu parler et ce que vous en pensez.
La deuxième question, évidemment, c'est que nous avons, d'une part, un ancien système en vertu de la Loi sur les pensions et, d'autre part, la nouvelle Charte des anciens combattants. Cette dernière existe maintenant depuis presque quatre ans. Je crois que cela vous donne assez de temps pour entreprendre une analyse financière des prestations et comparer les montants versés en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants par rapport à ceux de l'ancienne Loi sur les pensions. Votre ministère a-t-il eu l'occasion de comparer les deux sur le plan financier?
J'ai une dernière question à vous poser, et cela n'a rien à voir avec la charte. M. Brian Ferguson — c'est un type génial — vient d'annoncer que ses employés mènent un sondage auprès de 1 200 clients sur les 217 000 clients et plus du ministère des Anciens combattants. Ils demandent aux 1 200 clients ce qu'ils pensent des services du ministère et de son personnel, si ces services ont répondu à leurs besoins, etc. C'est une bonne initiative. Le hic, c'est qu'on ne consulte pas les gens qui ne sont pas clients du ministère, et ils sont deux fois plus nombreux que les clients. On ne cherche pas à connaître leur opinion sur le ministère des Anciens combattants. Que pensent-ils du fait qu'on leur a refusé un régime de pension? Que pensent-ils du fait qu'il leur a fallu des mois et des mois avant de pouvoir franchir toutes les étapes du système? M. Ferguson a fait savoir aux quelques personnes qui lui avaient posé cette question que son personnel n'arrive pas à joindre ces gens. Voici mon conseil, si jamais vous avez l'occasion de parler à M. Ferguson: affichez le sondage sur le site Web. Il y a six grandes organisations d'anciens combattants au pays qui représentent 90 p. 100 des anciens combattants. Posez-leur des questions. Cela peut se faire par une annonce dans les journaux, à la télévision ou peu importe.
Chaque ancien combattant et son conjoint ou sa conjointe devraient avoir l'occasion de fournir des commentaires sur les services du ministère des Anciens combattants. Ainsi, vous aurez une bonne idée des améliorations à apporter, qu'il s'agisse d'améliorations légères ou autres. Si vous consultez uniquement les gens qui reçoivent des prestations, vous entendrez évidemment des commentaires comme: « J'ai 85 ans, je reçois mon PAAC, je suis bien traité et je vous adore. » Par contre, si une personne de 85 ans se voit refuser son PAAC et qu'elle ne peut accéder au service, elle ne sera pas très contente. Pour effectuer une analyse détaillée de vos services, je crois que vous devriez demander l'opinion de ces deux catégories d'ex-militaires. Si vous pouviez parler à ceux ayant essuyé un refus, ce serait vraiment bien.
Merci.
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J'ai noté trois questions. Merci, monsieur Stoffer.
Je vais peut-être commencer à l'envers, en procédant de la dernière à la première question. Je demanderai également à Anne-Marie de vous parler un peu du programme de sensibilisation.
J'accepte les points que vous avez soulevés. Bien entendu, il est très important de recueillir le point de vue non seulement des anciens combattants qui sont nos clients, mais aussi de ceux qui ne le sont pas. Il y a diverses stratégies de sensibilisation, mais je laisserai à Anne-Marie le soin de vous en parler.
Pour ce qui est de la comparaison entre la pension d'invalidité et l'indemnité d'invalidité, on peut faire des scénarios à n'en plus finir. Je pourrais vous présenter de nombreux exemples qui montrent des résultats très positifs et qui reposent, en grande partie, sur des cas bien réels. Toutefois, je pourrais aussi vous présenter des exemples de cas où, du moins du point de vue financier, une personne s'en sortirait mieux à long terme sous l'ancien programme, et nous en sommes conscients.
Certains témoins vous ont déjà dit que, dans une certaine mesure, la nouvelle Charte des anciens combattants vient rajuster la façon dont les fonds sont utilisés. La charte repose sur la philosophie selon laquelle ceux qui ont les plus grands besoins devraient recevoir le plus de soutien. Alors, y a-t-il des cas où les gens risquent de toucher moins d'argent? Du point de vue financier, absolument, et je serai heureux de vous faire part de ces cas.
La semaine prochaine, nos collègues vont venir vous présenter des exemples de cas, et je vous encourage à profiter de l'occasion pour leur demander de les passer en revue, parce que je crois que les exemples de cas peuvent fournir des renseignements utiles; c'est une excellente façon de procéder.
Par ailleurs, vous avez soulevé la question de l'avancement professionnel. Vous avez tout à fait raison de dire que le programme des allocations pour perte de revenus ne tient pas compte de ce facteur, comme je l'ai admis tout à l'heure. L'allocation pour déficience permanente en tient compte dans une certaine mesure, mais c'est de façon plus ou moins indirecte. Cette allocation repose sur certaines hypothèses, par exemple les impacts éventuels, et elle ajuste les montants des prestations selon les niveaux de capacité fonctionnelle possibles de la personne.
Sachez qu'il existe des modèles — et certains membres de nos forums consultatifs vous ont déjà fait part de ce genre d'information. En effet, on peut examiner et comparer des modèles qui tiennent compte de l'avancement professionnel. Maintenant, cela ne fait pas partie de notre mandat, ce qui n'est pas sans conséquence. Mais ces modèles existent bel et bien. Par exemple, nous savons que les Forces canadiennes peuvent vous dire à quoi ressemble un avancement professionnel moyen. Ce n'est pas tout le monde qui finit par devenir chef d'état-major de la Défense, mais habituellement, si les gens commencent à occuper un poste à un certain niveau et qu'ils en font leur carrière, ils vont gravir des échelons jusqu'à un certain niveau. Alors, il y a des renseignements que vous pouvez examiner, si vous voulez. Mais là où je veux en venir, c'est que cette tâche ne relève pas de notre mandat actuel.
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Eh oui, c'est ma troisième intervention aujourd'hui: cinq de l'autre côté, quatre là, deux là, encore deux là, alors on ne se mettra pas à compter le temps. On va mettre ça au prorata pendant un bout de temps et on verra qui a raison; on va en discuter la semaine prochaine, soyez-en assuré, monsieur le président.
J'aimerais vous poser une question, et je tiens à en connaître la réponse: combien de réclamations vous sont transmises et combien sont acceptées? Vous avez certainement ces données à vos bureaux. J'aimerais qu'on puisse faire parvenir cela au comité.
Ensuite, j'aimerais connaître le délai entre le dépôt de la demande et son acceptation. En général, combien de temps met-on à régler un dossier? Je vous ai cité un exemple, tout à l'heure, où il est question de plusieurs mois, et le processus n'est pas terminé parce qu'on est toujours en appel. J'aimerais savoir combien de temps on peut mettre à traiter un dossier.
Je ne parle pas d'un dossier simple. Si on sait que la personne a les deux jambes et les deux bras coupés, on n'a pas besoin de s'obstiner longtemps pour déterminer qu'elle aura droit à 100 p. 100 de son salaire. Je parle plutôt d'un dossier normal. Dans le cas où quelqu'un a un bras coupé ici et trois doigts coupés là, quel pourcentage peut-on lui donner? En vue de quel travail peut-on le réadapter lorsqu'il ne lui reste que les deux jambes? Si on pousse l'exemple un peu plus loin, de quelle façon détermine-t-on la réadaptation et l'indemnisation d'une personne victime d'un traumatisme crânien dont le corps fonctionne mais dont la mémoire à court terme est en partie affectée?
J'aimerais obtenir ces informations par écrit. Vous pourrez les faire parvenir au comité, pour que je puisse me forger une idée et préparer des questions spécifiques à poser à la personne qui viendra témoigner à propos de cas spécifiques, la semaine prochaine.
On a entendu dire, lors de témoignages, que les gens qui faisaient des réclamations étaient souvent victimes d'intimidation lorsqu'ils voulaient se défendre. Par exemple, on leur conseillerait de ne pas faire telle chose, de ne pas porter leur cause en cour, ou encore de ne pas faire de réclamations parce que ça pourrait nuire plus tard à leur avancement et les empêcher de gravir les échelons au sein des Forces canadiennes. Des témoignages laissent croire qu'il y aurait de l'intimidation à votre niveau et que des gens auraient peur de faire des réclamations. J'aimerais connaître le taux d'incidence de cette intimidation. Êtes-vous au courant de ça? J'aimerais obtenir des réponses par écrit. Or, si vous avez des réponses maintenant, je vous invite à les formuler.
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Par votre entremise, monsieur le président.
J'aimerais remercier mon ami M. McColeman de ses bons mots. Je lui ai souvent adressé le meilleur compliment que je peux faire à un député conservateur, c'est-à-dire de lui dire qu'il est en fait un libéral. Cependant, je me permets de vous dire, M. McColeman, qu'ici nous n'avons pas l'habitude de faire d'obstruction parlementaire avec nos questions.
Pour revenir à ce que M. McColeman a mentionné, l'indemnité d'invalidité... Pour que ce soit clair, je comprends parfaitement qu'il existe d'autres mécanismes pour soutenir un ancien combattant qui en a besoin. Ce qui me préoccupe, c'est que nous devrions faire preuve de générosité envers un ancien combattant qui a subi une blessure grave. Lorsque j'ai lu cet exemple d'indemnité d'invalidité pour une personne qui a subi une telle blessure et qui ne recevait pas le maximum, je me suis posé des questions. Donc, vous allez examiner cela et nous confirmer si c'est un exemple réel ou non. Je souhaite que vous nous disiez qu'une personne qui a un traumatisme médullaire et qui est paralysée reçoit l'indemnité maximale.
En ce qui concerne l'indemnité de décès, vous avez mentionné que si le militaire meurt après 32 jours, le soutien demeure le même, parce que la famille recevra l'argent d'une autre manière par l'entremise du système. Cependant, j'aimerais que vous nous donniez plus de précisions sur cette analyse. L'indemnité de décès de 250 000 $ est exempte d'impôt. Ils peuvent donc l'investir. Ils n'ont pas besoin de versements périodiques, mais ils peuvent choisir cette option. Si c'est le cas, ils recevront alors environ 15 000 $ par année d'une compagnie d'assurances, parce que tous les paiements versés par les compagnies d'assurances sont exempts d'impôt.
Pourriez-vous nous expliquer dans les détails — maintenant ou par écrit, plus tard — comment la famille d'un ancien combattant qui meurt 32 jours plus tard recevra l'équivalent d'environ 25 000 $ ou 30 000 $ par année à vie selon ce système, ou sinon, comment la famille pourrait investir cette somme à long terme? Je ne siège pas à ce comité. Je ne peux donc pas vous donner les détails. Votre réponse m'inquiète, au sens où vous avez dit que cela serait automatiquement remplacé par d'autres mécanismes. J'aimerais savoir si c'est exact. Dites-nous seulement par quel moyen ils recevront environ 25 000 $ ou 30 000 $ par année à vie ou la manière dont ils recevront environ 15 000 $ par année exempts d'impôt selon ce système si le militaire meurt quelques jours plus tard. Parce que si ce n'est pas le cas, selon moi, il faut changer le système.