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Oui, monsieur le président.
Je vous remercie de bien vouloir m'entendre. Je ne suis pas habitué à être à cette extrémité de la table, étant généralement assis à l'autre bout, mais je suis heureux d'avoir cette occasion de parler devant vous aujourd'hui.
Merci, monsieur le président.
Membres du Comité permanent des anciens combattants, je veux vous parler aujourd'hui de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui porte sur la protection des médailles militaires, des ordres et des décorations décernés à des Canadiens qui, par altruisme, ont défendu le Canada au péril de leur propre vie. J'espère que vous appuierez ce projet de loi et que le comité l'adoptera rapidement.
Vous savez que des générations d'anciens combattants canadiens, par leur courage, leur détermination et leurs sacrifices, ont contribué à protéger les valeurs canadiennes de liberté, la démocratie et la règle de droit, tant au pays qu'à l'étranger. Cette réunion, aujourd'hui, pour discuter du projet de loi , est une occasion de réfléchir à l'importance du patrimoine militaire du Canada et au devoir qu'ont notre gouvernement et les institutions fédérales de le commémorer et le préserver.
Chaque jour, quelque 8 000 membres des Forces canadiennes se préparent pour une mission à l'étranger, sont déployés dans le cadre d'une telle mission ou en reviennent. Ils suivent ainsi les traces de Canadiens qui, depuis plus de 200 ans, ont répondu à l'appel et ont tout sacrifié, confort, amour, sécurité et foyer pour partir au loin défendre la liberté d'autrui.
Les efforts et les sacrifices consentis par les Forces armées du Canada tout au long de l'histoire et en ce moment même ne doivent jamais être oubliés et doivent être honorés comme partie intégrante du patrimoine de notre pays.
Le projet de loi reconnaît leur importance et l'importance des honneurs et des récompenses qui leur sont décernés en reconnaissance de leurs sacrifices. Ce gouvernement reconnaît la nécessité de protéger notre patrimoine militaire.
Certaines médailles et autres honneurs sont déjà protégés par la loi. Il y a 25 ans, le gouvernement Mulroney, reconnaissant la nécessité de protéger le patrimoine du Canada, a adopté la Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels. Cette loi établit un juste équilibre entre la nécessité de protéger le patrimoine canadien et les droits des propriétaires privés. C'est aussi ce que je vise avec le projet de loi .
La Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels prévoit, entre autres, un régime de contrôle des exportations de biens culturels qui exige des permis pour l'exportation d'un éventail de biens culturels, dont les médailles. Cette loi est un outil de poids pour garder au pays les objets qui revêtent un intérêt exceptionnel et une importance nationale.
Permettez-moi de vous expliquer le rapport avec les médailles historiques afin de situer le projet de loi dans le plus vaste contexte de la protection du patrimoine. Le règlement d'application de la Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels précise les catégories d'objets qui ne peuvent sortir du Canada sans permis pour quelque raison que ce soit, à titre temporaire ou permanent. La liste comprend évidemment les médailles militaires, insignes d'ordres et décorations mais, comme d'autres objets protégés, ils doivent avoir au moins 50 ans. Les permis d'exportation sont refusés lorsqu'il s'agit d'objets qui revêtent un intérêt exceptionnel et une importance nationale.
On peut en appeler de ce refus auprès de la Commission canadienne d'examen des exportations de biens culturels, qui peut alors prescrire un délai d'attente pouvant durer jusqu'à six mois afin de donner à des institutions culturelles canadiennes la possibilité d'acheter l'objet en question pour qu'il reste au Canada. Le ministère du Patrimoine canadien a un programme de subventions pour aider les institutions à acheter ces trésors nationaux pendant la période d'attente.
Le projet de loi offrirait le même genre de possibilité en exigeant des propriétaires qu'ils accordent à la Société du Musée canadien des civilisations et à d'autres institutions culturelles le droit de premier refus avant de transférer ces médailles militaires, ordres et décorations à des non-résidants. Nous devons donc parvenir à trouver le juste équilibre entre les droits des propriétaires et la préservation et la commémoration d'un volet important de l'histoire canadienne.
Une stricte réglementation est un outil dont nous disposons pour empêcher les propriétaires qui veulent vendre des médailles militaires hors du pays, mais j'estime qu'il est aussi important d'encourager les Canadiens à faire don de leurs médailles à des musées qui peuvent les préserver pour les générations futures, au lieu qu'elles soient vendues à des collectionneurs. Il existe, aux termes de la Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels, des incitatifs fiscaux spéciaux pour pousser les propriétaires à faire don de médailles historiques extraordinaires à des instituions canadiennes. Leurs critères seront élargis pour englober toutes les médailles militaires, les récompenses, les insignes et les honneurs.
Quand j'ai déposé le projet de loi , j'ai dit que mon objectif était de garder les médailles, les ordres et les décorations importants au Canada. C'est aussi l'objectif que poursuit depuis longtemps le gouvernement.
Le projet de loi établirait aussi un équilibre entre les droits des particuliers détenteurs de ces honneurs militaires et le souci de protéger ceux-ci dans l'intérêt public. Telle est aussi la politique que prône depuis longtemps le gouvernement, comme en témoigne la Loi sur l'exportation et l'importation de biens culturels.
La loi existante a bien protégé les médailles, décorations et autres honneurs historiques, comme en font foi de récents exemples.
Ainsi, grâce aux dispositions de contrôle des exportations, au régime de subventions et aux dispositions fiscales de la loi, le Musée canadien de la guerre a pu se porter acquéreur de la Croix de Victoria de John MacGregor, dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Cette loi efficace a permis au gouvernement du Canada d'intervenir pour éviter que le Canada perde la Croix de Victoria de Fred Topham.
Il a aussi pu s'assurer que les médailles du lieutenant-colonel Cecil Merritt et du sergent William Merrifield restent dans un établissement public au Canada.
Il est temps d'accorder à nos médailles militaires modernes la même protection dont jouissent nos médailles historiques, et c'est l'objet du projet de loi . Ce projet de loi reconnaît le rôle important que jouent les musées fédéraux comme gardiens de notre patrimoine militaire.
Le Musée canadien des civilisations et le Musée canadien de la guerre, ainsi que d'autres musées au Canada, notamment le Musée des Forces canadiennes, se chargent de préserver notre patrimoine militaire. Il importe, en tant que parlementaires, que nous agissions pour assurer le succès de ces importants et indispensables temples culturels du souvenir.
Dans ma circonscription de Perth—Wellington, et dans bon nombre de vos circonscriptions respectives, des historiens locaux et de petits musées jouent un rôle énorme dans la préservation du fier souvenir des exploits de nos soldats. Au nom d'un groupe de citoyens de Stratford, des gens comme Dave Thomson, de Saint-George en Ontario, Philip Fowler David Gazelle ont acheté plusieurs médailles décernées à des résidants du comté de Perth et, grâce à leurs efforts, ces médailles ont été restituées au Musée Stratford-Perth avec l'aide de sa conservatrice, Linda Carter.
Ces deux dernières années, on a pu sauver les médailles suivantes et en faire don à des musées, où elles seront protégées éternellement. La Médaille de guerre britannique de la Première Guerre mondiale du sergent Lorne Wesley Brothers, un homme que j'ai connu il y a bien des années; la Médaille de service de la Première Guerre mondiale et la médaille de la victoire du soldat George Grimditch; la Médaille de guerre britannique et la Médaille de victoire de la Première Guerre mondiale du lieutenant William Warren Davidson; la Croix d'argent de la Première Guerre mondiale du soldat Douglas Thomas Hamilton; la médaille de service de la Première Guerre mondiale du soldat George Buckingham, un autre homme que j'ai connu quand j'étais plus jeune et lui déjà un vieil homme. Je n'avais jamais réalisé jusqu'à ce que j'apprenne l'existence de ses médailles qu'il avait été soldat durant la Première Guerre mondiale. Il travaillait dans une entreprise privée, dans ses vieux jours. Et la Médaille de la guerre britannique et la Médaille de la victoire pour la Première Guerre mondiale du soldat Alexander Connolly ont aussi été protégées.
Les collections d'objets militaires historiques font partie du patrimoine de tous les Canadiens. À certains égards, elles sont encore plus importantes pour ceux qui ont grandi en temps de paix, après la guerre, et pour ceux qui ont laissé derrière eux les conflits dans leur pays d'origine pour venir s'installer au Canada. Elles permettent aux Canadiens, dont beaucoup n'ont jamais connu la guerre et ne savent pas le rôle que les conflits ont joué dans notre histoire, de comprendre notre passé militaire et d'en saisir l'importance.
Les musées, c'est entendu, sont bien plus que des collections d'objets. Au moyen des preuves matérielles que sont les artéfacts, ils illuminent et documentent notre histoire. Les musées militaires jouent un rôle commémoratif unique et constituent des dépôts d'objets importants, comme les médailles, les ordres et les décorations, qui illustrent le récit des sacrifices de nos braves soldats canadiens.
Notre gouvernement reconnaît l'importance de préserver notre patrimoine militaire, tant par voie législative qu'en créant des musées. Le projet de loi met en valeur l'importance de notre patrimoine militaire et comble une lacune importante en mettant l'accent sur les honneurs militaires modernes canadiens.
Le projet de loi ferait en sorte que les musées fédéraux puissent acquérir et protéger les médailles, ordres et décorations militaires modernes, qui valent tout autant que ceux décernés à de courageux Canadiens il y a 50 ou 100 ans. En honneur à l'esprit du pays et au courage de son peuple, c'est avec plaisir que je viens discuter avec vous du projet de loi . J'incite tous les membres du comité à le ratifier promptement.
Je répondrai avec plaisir aux questions dans le temps qu'il me reste.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Schellenberger, de présenter ce projet de loi.
Vous avez probablement lu ou entendu ce que j'ai dit à la Chambre des communes, alors je ne la répéterai pas, mais je vous remerciais notamment d'avoir formulé ce projet de loi et d'avoir trouvé ce que j'estime être un juste équilibre entre les droits de l'individu et ceux de la collectivité, en ce qui concerne ces médailles.
J'ai déjà dit que les médailles racontent deux histoires. Elles racontent l'histoire des actes héroïques particuliers d'une personne et de ce qu'elle a fait pour défendre le pays, mais elles disent aussi l'histoire de notre pays. Ce sont à la fois des articles quasi publics et des biens quasi privés, et j'estime que le projet de loi trouve le juste équilibre entre les droits de propriété publique et les droits de propriété privée. Je vous remercie d'y être parvenu.
J'aurais deux ou trois questions à vous poser sur votre démarche. Peut-être ne pourrez-vous pas répondre à la première, mais avez-vous une idée du nombre de médailles dont il s'agit? Avez-vous été en rapport avec l'un ou l'autre des musées ou organisations, qui vous aurait dit le nombre de médailles militaires en circulation qui, le cas échéant, pourraient présenter de l'intérêt?
Je pense que ce projet de loi ne vise que les médailles qui ont moins de 50 ans, puisqu'une loi sur le patrimoine protège déjà celles qui ont plus de 50 ans; il s'agit donc ici des médailles des 50 dernières années. Combien y en a-t-il? De celles-là, combien les musées en voudraient-ils ou n'en voudraient-ils pas? Avons-nous une idée de ce qui se passe, en ce qui concerne la vente de ces médailles? Y a-t-il un marché? Ou est-ce qu'il n'y a pas matière à inquiétude?
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Je ne sais pas du tout combien il y a de médailles. En présentant ce projet de loi, je veux simplement que nous accordions le même respect aux médailles modernes qu'à celles qui ont 50 ou 100 ans.
Les anciens combattants ayant reçu de telles médailles leur attachent une valeur inestimable et, habituellement, ne souhaitent pas les vendre. Le problème se pose plus tard. Je vous rappelle le cas de George Buckingham, dont j'ai mentionné le nom tout à l'heure. Il était célibataire et ses parents étaient décédés quand je l'ai connu. Nous avons peint sa maison. Il avait l'habitude de nourrir les écureuils. À l'époque, c'est tout ce que je savais à son sujet. J'ignorais qu'il avait des médailles. Je ne connaissais pas son passé.
Je ne sais pas combien de médailles les musées vont vouloir conserver. Mais je m'intéresse à ce dossier parce que mon père... J'ai remarqué que, dans l'ordre du jour, on a écrit que mon nom était « Gary Ralph Schellenberger ». Mon père se nomme Ralph Schellenberger et c'est un ancien combattant. Il s'est vu décerner des médailles. Non pas de grandes médailles, car il n'a ni la croix d'argent, ni une autre médaille du genre. Mais il y a beaucoup de gens comme mon père. Jeune homme ayant grandi à la ferme, il s'est enrôlé et est parti à la guerre. Il n'a rien fait d'autre que de se joindre à une grande armée qui a gagné la guerre.
Je ne connais même pas, moi-même, la signification de ses médailles. Je sais seulement que je vais en hériter et que je vais en faire don au musée local afin qu'on se souvienne de mon père pour toujours. Les médailles seront conservées là-bas. Elles seront peut-être entreposées et ne seront pas nécessairement exposées, car les musées conservent habituellement ces objets dans leurs archives. Ils en consignent l'histoire: les circonstances et les motifs ayant valu à la personne d'être décorée. Dans ce cas, il s'agit d'un jeune homme qui a reçu une médaille après avoir répondu à l'appel et être parti à la guerre.
L'une de ses médailles lui a été décernée pour service militaire à l'étranger. Il l'a reçue il y a environ 35 ans seulement parce qu'il ne croyait pas être allé à l'étranger comme militaire. Or, pendant la Seconde Guerre mondiale, on l'a envoyé à Terre-Neuve et, à ce moment-là, Terre-Neuve ne faisait pas partie du Canada. Donc, il a reçu une médaille pour service militaire à l'étranger. Est-ce important? Je pense que oui parce qu'une ou deux traversées avant la sienne, le bateau faisant le voyage jusqu'à Terre-Neuve avait coulé. Cela s'est produit le jour avant qu'il s'embarque ou le jour après. Il y avait un danger bien réel.
Mais, pour revenir à votre question, je ne connais pas le nombre de médailles. Je ne m'inquiète pas pour les médailles qui sont entre les mains des anciens combattants, mais plutôt pour celles qui se retrouvent un moment donné entre les mains d'une nièce, d'un neveu ou d'un cousin qui n'en connaît pas la valeur.
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Vous me posez deux questions distinctes.
Pour ce qui est de faire connaître les nouvelles dispositions, puisque je suis membre associé de la Légion, comme je vous l'ai dit, je vous signale l'existence de La revue Légion . L'armée et la marine ont un magazine. Les gens qui ont en main ces médailles reçoivent les magazines de ce genre. Ils y sont habituellement abonnés. On pourrait y mettre des annonces. Je crois qu'il y a moyen d'informer les gens en mettant tous les musées canadiens au courant et en publiant des annonces une fois que le projet de loi aura été adopté.
Vous dites que vous ne voudriez pas que les médailles se retrouvent au fond d'un musée. Néanmoins, les musées ont tendance à ne pas exposer constamment tout le contenu de leurs collections. Les expositions changent. Ne serait-ce pas formidable si, vers le 1er novembre, chaque année, les musées soulignaient le jour du Souvenir en exposant ces médailles pendant une semaine ou deux. Comme je ne suis pas conservateur d'un musée, je ne sais pas comment on s'y prendrait, mais je crois que c'est le genre de choses qu'on pourrait organiser.
Pour ce qui est des médailles très importantes... Je voudrais dire que toutes les médailles sont importantes, mais que certaines médailles spéciales pourraient se retrouver au Musée de la guerre ou à un autre endroit du genre et y être exposées en permanence.
Mais je vous donne un petit exemple qui illustre bien le coeur de la question et qui s'est produit tout récemment, même s'il ne s'agit pas de médailles. Cela concerne en fait un chandail de hockey porté par Paul Henderson en 1972. J'ai vu le fameux match, y compris le but marqué par lui. Or, le chandail a fini immanquablement par se retrouver aux États-Unis. La personne qui l'a acheté à un Canadien va faire beaucoup d'argent parce que nous tenons à ce que ce chandail revienne au Canada. Il n'incombe pas nécessairement aux musées de s'en occuper, mais quelqu'un va probablement l'acheter pour le musée du hockey ou un autre lieu du genre.
En somme, par ce projet de loi, je vise simplement à ce que les médailles modernes fassent l'objet du même respect et soient honorées de la même manière, par rapport à ce qui est prévu dans la loi actuelle pour les médailles plus anciennes.
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Merci, monsieur le président.
Gary, merci d'avoir mis ce dossier à l'ordre du jour. Je vous remercie, vous et les personnes qui vous entourent, pour le travail que vous avez fait pour présenter ce projet de loi.
Comme vous le savez, je parraine un projet de loi à la Chambre des communes depuis déjà plusieurs années. Il s'agit du projet de loi , qui va plus loin que votre projet de loi. Permettez-moi de vous dire d'entrée de jeu que vous avez raison: toutes les médailles sont importantes. Si le gouvernement décerne des médailles, en particulier lorsque ces médailles sont destinées à des héros du pays, c'est qu'il souhaite les honorer pour leur sens du devoir, leur bravoure, leurs sacrifices et les services qu'ils ont rendus à leur pays.
Mais il ne faut surtout pas oublier que les militaires et les policiers, hommes et femmes, portent leurs médailles sur eux, même si 118 000 personnes décorées ne peuvent plus porter leurs médailles ou n'ont jamais eu la chance de les porter, comme c'est le cas des héros de l'Afghanistan.
Lorsque le gouvernement remet ces médailles à ces hommes et ces femmes, à ces héros, il ne leur remet pas de l'argent. Il ne leur passe pas cent dollars autour du cou. Alors, en tout respect, ce qui me dérange, dans votre projet de loi, c'est qu'il y soit question de la juste valeur marchande des médailles. Vous y employez même, en anglais, le mot « seller ». Voilà ce qui me dérange.
Depuis mon enfance, je me suis toujours opposé à ce qu'on puisse vendre des médailles, peu importe le genre de médailles ou les circonstances. Comme vous le savez, il est interdit de vendre une médaille de l'Ordre du Canada, qui est l'un de plus grands honneurs. On ne peut pas en faire le commerce.
Je sais que je fais probablement partie d'une minorité parmi nous, mais je crois qu'on ne devrait jamais vendre une médaille, quelles que soient les circonstances. Comme vous le savez, les membres en fonction du personnel militaire ne peuvent pas vendre les médailles qu'ils reçoivent. Ils ont le droit de les vendre seulement une fois qu'ils ont pris leur retraite. Vous le savez probablement.
Comme vous le dites, il arrive souvent que les enfants héritent des médailles et n'en connaissent pas la signification. Ils les vendent dans des marchés aux puces, dans des ventes-débarras ou sur eBay. Vous et moi avons assez voyagé pour voir des cas semblables. J'ai collaboré très étroitement avec M. Thompson sur ce dossier. Je ne connais pas le budget du Musée de la guerre, mais je sais qu'il n'est pas illimité. Et je sais que le gouvernement doit faire des choix. Dès que l'on attribue une valeur marchande à une médaille, je crois qu'on en amoindrit le sens. C'est mon opinion personnelle.
Ma première question est la suivante: pensez-vous que les médailles devraient avoir une juste valeur marchande?
J'ai une deuxième question à vous poser. Étant donné que le projet de loi va dans le sens de l'objectif que vous poursuivez avec votre projet de loi, seriez-vous disposé à ce que mon cabinet entreprenne plus tard des discussions avec le vôtre pour essayer de fusionner les deux projets de loi, dans l'optique de votre objectif actuel, c'est-à-dire de préserver la valeur culturelle des médailles et d'éviter qu'elles deviennent de vulgaires objets de commerce.
Je n'ai aucune objection à ce que des gens fassent don des médailles qu'ils ont en leur possession à des collectionneurs, des musées, des églises ou des écoles. Deux écoles de ma province, la Nouvelle-Écosse, ont décoré des couloirs entiers avec des médailles et des encadrements, qui sont magnifiques. Les médailles ne sont pas réservées aux musées.
Alors, comme deuxième question, je vous demande si vous seriez prêt à examiner les points communs entre votre projet de loi et le projet de loi C-208, pour voir si nous pourrions collaborer. Mon point de vue est probablement minoritaire, mais, comme je l'ai dit, je ne pense pas qu'on doive attribuer une valeur marchande à une médaille. Je m'oppose à cette idée.
Merci. Vous pourriez peut-être m'aider à trouver une solution.
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Merci, Gary, d'être ici et d'avoir entrepris cette extraordinaire initiative. Je crois qu'il est clair que tout le monde aimerait bien voir ce projet se concrétiser.
Avant de passer aux questions, j'aimerais qu'on parle de la valeur de ces médailles et du fait qu'on peut maintenant les trouver sur le marché libre. Je ne vois vraiment pas comment on pourrait remédier à cela.
À mon avis, cela aurait peut-être même pour effet de créer un marché noir où ces choses pourraient valoir trois, quatre ou même cinq fois leur — et je déteste employer ce mot — valeur marchande. Je comprends ce que veut dire M. Stoffer à propos de leur valeur sentimentale, mais il n'en demeure pas moins que nous devons nous assurer de les protéger.
Justement, je connais très bien la personne dont vous avez parlé dans vos remarques, c'est-à-dire M. Dave Thomson de St. George, en Ontario, qui est dans ma circonscription. Il fouille sur eBay, entre autres, pour « rapatrier » les médailles aux familles des soldats auxquels elles appartenaient. Quand il trouve une médaille, il fait beaucoup de recherches pour retracer la famille à qui elle revient. Il sollicite des dons privés pour pouvoir miser sur ces objets, car il n'a pas les ressources financières nécessaires pour y arriver seul.
C'est ainsi que les choses se passent aujourd'hui. Je ne suis pas certain que les gouvernements ont la responsabilité exclusive de financer le rapatriement de ces médailles. Il y a certainement des organismes et des particuliers qui le font aussi. Pour ma part, je l'aide à trouver les 50 ou les 100 $ qu'il lui manque pour faire la prochaine mise afin qu'il puisse obtenir sa médaille, car je sais ce qu'il en fera quand il l'aura reçue. Il fera la chose à faire, c'est-à-dire de retrouver la famille. S'il n'y arrive pas, il fait don de la médaille.
Chez moi, à Brantford, en Ontario, nous avons le Canadian Military Heritage Museum, qui présente une collection privée, croyez-le ou non, de souvenirs de guerre. Ce musée est considéré comme le deuxième musée en importance au pays à rendre hommage à nos militaires et aux artéfacts de guerre; il arrive tout juste derrière notre Musée de la guerre, ici, à Ottawa. J'invite tout le monde à venir visiter cet endroit merveilleux qui rend hommage nos forces militaires.
C'est le genre de choses que l'on voit de nos jours, et je me demandais… C'était un peu un préambule à ma question, qui comporte deux volets. Premièrement, pensez-vous que ce serait possible que le gouvernement n'ait pas à débourser l'intégralité des coûts de cette initiative? Est-ce qu'il pourrait s'agir d'un partenariat entre des organismes communautaires, des particuliers et le gouvernement, au besoin?
Deuxièmement, on a parfois des restrictions géographiques, comme pour le musée de Stratford et celui de Perth, qui veulent garder les médailles dans la région où a habité leur propriétaire. Et je sais que d'autres musées aussi... Selon votre concept, croyez-vous que ces objets devraient être gardés dans un endroit précis? C'étaient mes deux questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le comité de me donner l'occasion de lui faire part de mes commentaires au sujet du projet de loi . Nous sommes heureux de pouvoir en parler au nom du Musée canadien de la guerre et nous sommes très honorés d'être ici devant le comité aujourd'hui.
Nous comprenons très bien l'esprit de la loi tel que l'a expliqué . Nous avons aussi la conviction que le Canada doit préserver et promouvoir son histoire militaire, dont fait bien sûr partie le service et les sacrifices de nos vétérans. C'est d'ailleurs pourquoi un des messages clés du Musée canadien de la guerre est « Je dois me souvenir ».
Le Musée canadien de la guerre est une entité affiliée à la Société du Musée canadien des civilisations, un organisme indépendant de la Couronne. Comme vous le savez, il ne peut ainsi ni endosser un projet de loi devant le Parlement ni s'y opposer. Je serai heureux néanmoins de vous présenter certains faits et de vous faire part de certaines observations qui pourraient vous aider dans vos délibérations et dans l'important travail que vous faites.
[Français]
Dans la présente déclaration, je déclarerai brièvement l'importance et la portée de notre collection actuelle de médailles et d'insignes. J'exposerai de façon générale notre processus d'acquisition actuel et je parlerai des conséquences que le projet de loi pourrait avoir sur le musée. Je serai ensuite heureux de répondre à vos questions.
Comme vous le savez, le Musée canadien de la guerre a reçu le mandat, déterminé par le Parlement, de collectionner, préserver, interpréter et exposer des artéfacts militaires ayant une importance nationale. Le musée a le mandat de renseigner les Canadiens à propos de leur patrimoine militaire et d'encourager la réflexion sur ce que nos anciens combattants ont fait et enduré pour nous.
Les médailles et les insignes militaires font partie de ce patrimoine. Ils sont des symboles puissants du service, du dévouement et du courage des hommes et des femmes qui ont revêtu l'uniforme canadien. Ils ont une place importante dans notre musée national d'histoire militaire.
[Traduction]
La collection de médailles du Musée canadien de la guerre est riche d'environ 4 500 objets. Elle se limite aux décorations décernées à des Canadiens ou à des ressortissants étrangers qui servaient le Canada. Certaines médailles sont montrées dans nos salles permanentes, qui retracent toute l'histoire militaire canadienne. D'autres sont conservées en lieu sûr, parmi nos trésors nationaux. Dans tous les cas, elles aident à conserver et à raconter notre histoire nationale.
Le Musée canadien de la guerre a acquis l'immense majorité de ces objets au moyen de dons faits par des militaires ou leur famille. Par exemple, dans les cinq années qui ont suivi l'inauguration du nouveau musée, en 2005, nous avons acquis environ 190 collections de médailles, dont 164 proviennent de dons faits par leurs propriétaires. Parmi les acquisitions les plus récentes, mentionnons deux Croix de Victoria, l'une de la Première Guerre mondiale; l'autre de la Seconde. On accorde au donateur une compensation financière sous forme d'un avantage fiscal égal à la valeur estimée de la médaille.
[Français]
Comme mentionné, le musée a rarement fait l'achat de médailles ou d'insignes. Il ne l'a fait que lorsque l'artéfact avait une importance exceptionnelle et que les fonds étaient disponibles. Le musée a procédé récemment à l'achat d'une Croix de Victoria. Il s'agissait de l'une des trois décernées au cours de la Première Guerre mondiale à des résidants d'une même rue de Winnipeg, qui a été renommée Valour Road en leur honneur. La médaille possède assurément une grande valeur pour le musée et le pays, et elle a été achetée lors d'une vente aux enchères.
Qu'elle soit acquise par don ou par achat, une médaille ne sera ajoutée à notre collection que si elle s'inscrit dans le mandat du musée et respecte plusieurs critères. Par exemple, le musée doit déterminer si la médaille est authentique et si elle est proposée par les titulaires légitimes.
Avant de procéder à l'achat d'un artéfact, le musée doit certainement déterminer si l'objet possède une importance exceptionnelle pour le patrimoine militaire du Canada ou s'il comble un manque important dans sa collection actuelle.
[Traduction]
Voilà le contexte, monsieur le président.
Je reviens rapidement au projet de loi, pour en souligner certains éléments ou critères qui risquent d'influer sur le processus actuel d'acquisition du Musée national de la guerre.
Comme je l'ai mentionné, nous n'achetons pas systématiquement des médailles et, en conséquence, nous n'avons pas de budget important destiné à cette fin. Si le projet de loi est adopté tel quel, le musée aura besoin de fonds supplémentaires pour l'achat de médailles à leur valeur estimée.
J'aimerais également porter à votre attention un autre problème, qui découle du délai de 120 jours accordé au musée pour accepter l'offre d'achat d'une médaille à sa juste valeur marchande. D'abord, un musée national est tenu d'effectuer une estimation minutieuse, qui peut prendre du temps. Nous ne voulons pas l'effectuer avec une hâte excessive. Ensuite, si on estime que la médaille possède une valeur importante, la réunion des fonds nécessaires à son acquisition pourrait prendre du temps.
[Français]
Compte tenu de ces réalités, nous pensons que le Parlement pourrait considérer une modification à l'alinéa 3(1)b) du projet de loi. Il pourrait préférer spécifier plutôt qu'une institution gouvernementale doit répondre à une offre écrite dans un délai de 120 jours avant que le propriétaire ne puisse transférer l'insigne à un non-résident. Cela laisserait au musée davantage de temps pour évaluer la médaille et, au besoin, obtenir les fonds requis.
Enfin, le musée a toujours disposé de l'autorité nécessaire pour prendre ses propres décisions en ce qui concerne les artéfacts et pour déterminer s'il convenait de les ajouter à la collection nationale. Ces décisions ont toujours été fondées sur les faits d'un cas donné et ont toujours été libres de toute influence ou pression externe.
[Traduction]
D'après l'article 27 de la Loi sur les musées, « ne s'appliquent pas aux musées [...] les instructions pouvant être données [...] en ce qui concerne [...] l'acquisition, la disposition, la conservation ou l'utilisation d'éléments de matériel de musée relatifs à leurs activités ».
Nous serions favorables à un ajout au projet de loi qui protégerait explicitement l'intégrité et l'indépendance du processus de décision du musée, par exemple en déclarant que la décision du musée d'accepter ou de refuser une offre est finale et non sujette à révision.
Monsieur le président, c'étaient mes remarques préliminaires. Je vous remercie de l'occasion que vous m'avez donnée pour les exposer. Je serai heureux de répondre à toutes les questions du comité.
Mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des anciens combattants, distingués invités, mesdames et messieurs, merci d'avoir invité l'Association canadienne des vétérans des forces de la paix pour les Nations Unies, l'ACVFPNU, première association canadienne des vétérans des forces de la paix, et l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, l'ACVMP, à faire part au comité de ses observations et de ses idées concernant le projet de loi .
Mon nom est Ron Griffis. Je suis le président national de l'Association canadienne des vétérans des forces de la paix pour les Nations Unies. Le président de l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, M. Ray Kokkonen, m'a autorisé à parler au nom de cette association.
Je précise également que je suis membre en règle de cette organisation particulière et que, pas plus tard que samedi à mardi derniers, j'ai assisté, à Winnipeg, à une convention en compagnie des présidents de plusieurs associations d'anciens combattants. D'après ce que j'ai pu constater, ils n'étaient pas au courant du projet de loi .
Nos deux associations, l'ACVFPNU et l'ACVMP, travaillent la main dans la main à presque tous les dossiers qui intéressent les anciens combattants. Dans les préparatifs de ma déclaration, j'ai consulté nos collègues.
Tous n'étaient pas au courant du projet de loi . Ma demande les a donc étonnés. Ils m'ont principalement livré leur opinion personnelle sur le devenir de leurs médailles et de leurs récompenses. D'après moi, avec tout le respect que je vous dois, le projet de loi n'a pas connu une large diffusion.
En général, nos associations l'appuient. Nous savons que, par le passé, le gouvernement fédéral a dû intervenir très rapidement pour empêcher la sortie du pays d'ordres, de décorations et de médailles qui possédaient une importance culturelle ou leur vente dans des endroits tels qu'eBay.
En obligeant leurs vendeurs ou les personnes qui souhaitent s'en départir à suivre la lettre de la loi, le projet de loi permettrait aux autorités d'agir selon la situation. D'après mes collègues, on n'a pas besoin, la plupart du temps, de ce type de loi, parce qu'un simple acte de volonté du gouvernement semble suffire. Quand, par exemple, un objet ayant une importance considérable pour le pays se retrouve sur le marché libre, il suffit au gouvernement d'ordonner à ses fonctionnaires de l'acquérir.
La loi assure un équilibre qui peut être mis à profit dans des circonstances exigeant des démarches officielles. Elle peut également accorder une période de répit pendant laquelle les autorités peuvent faire des recherches pour déterminer l'importance culturelle d'un objet.
Faute de temps, je n'ai pas pu entrer en contact avec mon ami et collègue, le colonel à la retraite Donald Ethell. Récemment, le 8 avril dernier, il était nommé lieutenant-gouverneur de l'Alberta. Je voulais connaître son point de vue sur la question.
Le colonel Ethell fait partie de l'Association canadienne des vétérans des forces de la paix pour les Nations Unies et, comme vous le savez probablement, c'est le vétéran canadien des forces de la paix le plus décoré. Avant sa nomination, il était l'agent de liaison de notre association avec Anciens Combattants Canada.
Connaissant bien personnellement mon ami, je suis convaincu qu'il aurait une opinion sur le projet de loi. Tel que je le connais, je dirais, sans parler en son nom et avec tout le respect que je vous dois, qu'il appuierait ce projet de loi.
Bref, comme je l'ai mentionné, nos associations appuient le projet de loi et elles espèrent qu'il sera adopté.
Encore une fois, merci de l'occasion que vous m'avez offerte de comparaître devant cet honorable comité pour lui transmettre mes observations.
Au service de la paix, merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous félicite, monsieur O'Neill, de vous exprimer en français. Tout à l'heure, je souriais non pas à ce que vous disiez, mais parce que j'ai vu mon collègue M. Stoffer aller demander une épinglette à M. Schellenberger. Alors faites attention, monsieur Griffis, parce que si vous avez des épinglettes, il va certainement aller vous en demander une.
Je pense que le projet de loi a été préparé de bonne foi. Par contre, du fait que vous agissiez de façon indépendante dans le cadre de vos achats, même si ce projet de loi était adopté, vous ne seriez pas obligés d'acheter toutes les médailles. Vous avez dit tout à l'heure que vous décidiez quelles médailles vous alliez acheter. Il faudrait qu'il y ait autre chose dans le projet de loi pour que vous soyez obligés d'en acheter certaines en particulier.
Vous avez parlé de la Croix de Victoria d'une valeur de 240 000 $. Possédez-vous une certaine expertise au sujet de ces médailles? Savez-vous combien d'entre elles ont été distribuées au Canada et s'il y a d'autres médailles qui ont une valeur équivalente? Combien peut-il y en avoir?
On a parlé de trois médailles de la Croix de Victoria, mais combien peut-il y en avoir dans tout le Canada, combien ont été distribuées? S'il y en a 100, leur valeur totale est de 24 millions de dollars.
Pourrions-nous obtenir une certaine expertise afin de savoir qu'une telle médaille vaut tant et que telle autre vaut tant? Combien y en a-t-il en circulation au Canada? Pourriez-vous faire parvenir cette information au comité?
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La réponse est non, parce que vous ne pouvez pas le faire.
Une voix: Tout à fait.
M. Peter Stoffer: Vous ne pouvez pas acheter de médailles de l'Ordre du Canada, parce que c'est illégal.
En réponse à la question de M. McColeman... En toute honnêteté, il n'a sans doute pas eu la chance de prendre connaissance de mon projet de loi, le , qui rendrait illégale la vente de médailles des forces militaires et policières canadiennes, comme celle que M. Griffis porte actuellement du côté gauche, ce qui aurait pour effet d'éliminer cette question de soi-disant juste valeur marchande.
Je dois dire que je suis plutôt offusqué lorsque je vois des médailles se retrouver dans des ventes de garage, des marchés aux puces ou sur eBay, car je n'aime pas voir quelqu'un profiter financièrement de la bravoure de personnes comme Ron Griffis, Don Ethell, Cliff Chadderton, Tommy Prince et bien d'autres. Ces gens ont obtenu leurs médailles pour avoir bien servi leur pays. Ils n'ont touché aucune somme d'argent. Le gouvernement n'a pas pris de mesures spéciales et un général n'a pas remis un billet de 100$ à chacun d'eux lors d'une parade.
Alors je ne comprends pas pourquoi notre société jugerait acceptable que les générations futures tirent de l'argent de ces médailles. Il ne s'agit pas d'une devise. Elles représentent beaucoup plus que de l'argent et j'ai l'intime conviction que tout ce qu'on retrouve dans notre société ne devrait pas pouvoir être défini en termes de juste valeur marchande, d'incitatifs fiscaux ou d'argent. Je trouve cela plutôt choquant.
Je tiens à assurer à M. Schellenberger ici présent que je ne vais certes pas entraver la progression de son projet de loi si tous les principaux groupes représentant les anciens combattants y sont favorables. Je voulais juste déclarer officiellement que je juge inadmissible que ces médailles puissent être vendues pour de l'argent ou assorties d'un incitatif financier.
Je n'ai rien à dire contre les gens qui collectionnent les médailles; encore moins bien sûr contre ceux qui en reçoivent. Mais j'ai eu vent de bien des cas où des médailles ont été volées dans des résidences. M. Schellenberger a parlé de travaux de décoration; des gens peuvent voler les médailles et les revendre sur eBay, car c'est l'argent qui les intéresse. Pour eux, c'est simplement une façon de faire de l'argent. Ces médailles sont pourtant beaucoup plus importantes que cela. L'intention visée par ce projet de loi...
Ma question s'adresse d'abord à Ron. Avez-vous eu l'occasion de discuter de façon approfondie avec d'autres groupes représentant les anciens combattants de la valeur attribuée à ces médailles? En effet, M. O'Neil et son groupe vont être appelés à déterminer, au moyen d'un barème ou d'autres critères, quelles médailles sont importantes et lesquelles ne le sont pas.
Monsieur O'Neill, en toute franchise, si vous deviez mourir demain, je ne crois pas que, dans 50 ans, le Musée de la guerre considérera que vos médailles sont importantes pour le Canada. Mais elles sont certes très importantes pour vous et votre famille ainsi que pour vos amis et associés. Mais comme vous n'avez pas de Croix de Victoria, de Croix d'argent ou que vous n'aurez pas été un illustre Canadien comme le général Hillier ou Tommy Prince... C'est donc ce qui me cause problème.
Lorsque les militaires paradent et reçoivent leurs médailles, ils sont tous égaux. Ils sont tous également fiers. J'ai parlé à maintes reprises à Smokey Smith. Il m'a dit qu'il n'était pas seulement fier de sa Croix de Victoria; il l'était tout autant de toutes ses médailles. Mais les gens s'intéressent uniquement à la Croix de Victoria qu'il arbore. Toutes ses autres médailles sont pourtant significatives pour lui et sa famille.
J'aimerais simplement connaître votre opinion à ce sujet. Et j'aimerais aussi savoir, Ron, si vous avez discuté avec des groupes comme la Légion canadienne ou les anciens combattants de l'armée, de la marine et des forces aériennes au Canada (ANAVETS), ou si vous comptez discuter avec des groupes semblables de la pertinence du projet de loi de M. Schellenberger. Ce projet de loi a son importance, cela ne fait aucun doute, mais j'aimerais seulement que l'on puisse éliminer les incitatifs financiers qui y sont rattachés. Je sais qu'il existe des droits de propriété et d'autres considérations semblables, mais pourquoi faudrait-il que tout se traduise en termes d'argent? C'était en quelque sorte mon petit éditorial à votre intention.
Je vous remercie.
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J'aimerais m'adresser à M. Griffis.
Vous avez dit que les médailles avaient une valeur historique et personnelle. Par ailleurs, certaines de ces médailles sont remises aux petits-enfants. En effet, on évoque des conflits qui ont eu lieu il y 50 ans, ou encore la guerre de 1914-1918 qui a eu lieu il y a presque 100 ans. Les médailles ont été remises de génération en génération. Plusieurs médailles ont disparu de la circulation.
Vous parlez de crédit d'impôt. On peut bien recevoir un crédit d'impôt pour une Croix de Victoria vendue à 240 000 $, mais si l'arrière-petit-fils ne paie pas d'impôt, ça ne donne absolument rien. Dans le marché parallèle, s'il est capable d'avoir 150 000 $, on ne retrouvera jamais cette médaille: elle va disparaître de la circulation.
Il n'y a donc pas de mesure qui inciterait les propriétaires de ces médailles à les protéger et à les redonner à un musée. Il faudrait trouver quelque chose d'équivalent pour qu'on puisse rapporter ces médailles au musée. Je ne pense pas qu'un crédit d'impôt soit un moyen incitatif de le faire. Pour moi, ça cause un réel problème. Je ne sais pas de quelle façon on pourrait y remédier ou ce qu'on pourrait faire. Voilà pour ma première question.
Ma deuxième question est la suivante. Plus tôt, vous avez parlé d'artéfacts. Il ne s'agit pas seulement de médailles, mais aussi d'écussons et d'autres choses. J'aimerais avoir cette liste. Cela m'aiderait à faire des démonstrations et de la promotion dans ma circonscription, auprès de la Légion canadienne ou des gens qui en possèdent, pour essayer de les récupérer d'une façon ou d'une autre en vue de les remettre au musée.
Ce serait intéressant de dire aux gens lesquels de ces objets valent le plus cher. Parfois, pensant que ça n'a aucune valeur, les gens qui possèdent de tels objets peuvent les conserver au sous-sol ou ailleurs. Par contre, ça peut avoir une certaine valeur pour le musée. Ce serait bien de pouvoir dire à ces gens que tous ces objets ont une valeur probante pour un musée, et que ce serait apprécié qu'ils donnent au musée ces objets qu'ils possèdent. Chaque député pourrait faire cette promotion dans sa circonscription.