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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité.
Comme le président l'a mentionné, je m'appelle Janice Burke, et je suis directrice, Santé mentale pour le ministère des Anciens Combattants. Je suis accompagnée de deux personnes qui m'aideront à répondre à vos questions, à savoir Raymond Lalonde, directeur, Centre national pour traumatismes liés au stress opérationnel, et Mme Tina Pranger, agente nationale en santé mentale au ministère des Anciens Combattants.
Nous sommes très heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter avec vous et vous fournir des renseignements à propos des activités du ministère des Anciens Combattants dans le secteur de la santé mentale, des mesures que nous prenons pour donner suite aux besoins des anciens combattants qui ont été exposés à un événement traumatisant ou qui ont subi un traumatisme lié au stress opérationnel lorsqu'ils étaient dans l'armée et de leur famille, et de ce que nous faisons pour les aider à passer de la vie militaire à la vie civile et à réintégrer leur collectivité.
Mon exposé sera assurément moins détaillé que les diapos figurant dans la trousse documentaire qui vous a été remise. Nous souhaitons que ces documents vous fournissent des renseignements qui contribueront à votre étude touchant le stress lié au combat et ses conséquences sur la santé mentale des vétérans et de leur famille.
Le terme « traumatisme lié au stress opérationnel » est en usage au sein du ministère de la Défense nationale, du ministère des Anciens Combattants et de la GRC — je le souligne pour le bénéfice des nouveaux membres du comité qui ne connaissent peut-être pas ce terme. On entend par « traumatisme lié au stress opérationnel » un problème psychologique persistant découlant de l'exercice de fonctions opérationnelles dans les Forces canadiennes ou la GRC. Je dois souligner que ce terme ne constitue pas un diagnostic médical — il sert à décrire un vaste éventail d'affections médicales ayant fait l'objet d'un diagnostic comme l'anxiété, la dépression et le trouble de stress post-traumatique.
Différents termes ont été utilisés au fil du temps pour décrire la réaction au stress opérationnel et au stress de combat aux fins du diagnostic. De la guerre de Sécession à la Seconde Guerre mondiale en passant par la Première Guerre mondiale, on a employé des expressions comme « coeur du soldat », « fatigue de combat », « traumatisme dû au bombardement » et « psychonévrose » pour décrire cet état. Il y a donc eu une évolution terminologique jusqu'en 1980, où l'expression « trouble de stress post-traumatique » a été fixée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.
Toute une gamme d'événements traumatisants peuvent se traduire par une importante réaction au stress, par exemple, le fait d'être victime d'une menace de mort ou de blessures graves, la vue ou la manipulation de cadavres ou le fait d'être témoin d'actes d'humiliation humaine. Je dois souligner qu'il est normal de réagir à de tels événements traumatisants, et nous croyons qu'une intervention précoce, de l'éducation, du counselling et des traitements permettent d'atténuer considérablement leurs répercussions.
En outre, nous croyons qu'il est possible de prévenir l'apparition de troubles de stress post-traumatique graves et d'autres problèmes de santé mentale, ou du moins d'en atténuer notablement les symptômes.
Dans certains cas, une intervention et un traitement inadéquats et tardifs peuvent se traduire, entre autres, par l'absentéisme au travail, le chômage, les problèmes familiaux et relationnels, l'alcoolisme et la toxicomanie, l'isolement social, des démêlés avec la justice et l'itinérance. Le traumatisme lié au stress opérationnel entraîne aussi un risque de suicide.
Comme c'est le cas au sein de la population canadienne en général, le caractère honteux associé à ce traumatisme constitue un important obstacle à l'intervention précoce et à la prévention de la maladie mentale ou des conséquences graves du trouble de stress post-traumatique.
Je dois mentionner que le ministère de la Défense nationale a fait un travail considérable dans ce domaine. Grâce à son réseau du Bureau des conférenciers et à d'autres campagnes de lutte contre la stigmatisation qu'il a menées, le ministère a réussi à réduire l'ostracisme et à éduquer les gens à propos du traumatisme lié au stress opérationnel.
La création, par Anciens Combattants Canada et le ministère de la Défense nationale, du programme Soutien social — blessures de stress opérationnel, aussi appelée le SSBSO, et d'un réseau conjoint de plus de 15 cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel nous a permis de procéder à des aiguillages, des diagnostics, des évaluations et des traitements précoces, et de dispenser de l'éducation psychosociale. En outre, nous estimons que cela a contribué à diminuer la stigmatisation, à réaliser nos objectifs en matière d'intervention précoce et à accroître les résultats des traitements.
De plus, avant et après leur déploiement, les membres des Forces canadiennes sont éduqués et participent à des activités de dépistage, et ils sont aiguillés de façon appropriée et en temps opportun vers des programmes de counselling et d'autres services, et cela a des effets réels. Par exemple, nous savons qu'à peu près 53 p. 100 des clients d'ACC qui ont servi en Afghanistan et qui sont atteints d'une invalidité liée à l'exercice de leurs fonctions dans ce pays sont encore en exercice au sein des Forces canadiennes. Ainsi, ACC a 1 504 clients ayant servi en Afghanistan et touchant des prestations d'invalidité en raison d'une affection psychiatrique, et, de ce nombre, 797 sont toujours en exercice.
Pour soutenir les anciens combattants qui présentent des problèmes de santé mentale durant leur processus de rétablissement, pour faire en sorte qu'ils réussissent leur transition de la vie militaire à la vie civile et qu'ils parviennent à réintégrer cette dernière, et pour appuyer la famille de ces anciens combattants, ACC a mis en place plusieurs mesures importantes. Je ne vous les présenterai pas en détail — nous en parlerons peut-être au cours de la réunion —, mais pour le moment, je me contente de souligner que ces mesures sont mentionnées aux diapos 17 à 21 du document qui vous a été fourni, où sont également énumérées, aux diapos 22 et 23, les initiatives dont la mise en oeuvre a été entreprise, mais n'est pas terminée.
Je dois mentionner que ces initiatives s'inscrivent dans le cadre de la Stratégie en matière de santé mentale d'ACC. Cette stratégie visait principalement à faire en sorte qu'un éventail complet de programmes et de services soit en place pour répondre à tous les besoins des anciens combattants et de leur famille, notamment en ce qui a trait à l'environnement économique, à l'environnement social, à l'environnement des soins de santé et à l'environnement physique. Ce soutien peut être fourni par le truchement des programmes d'ACC, ou par des organisations communautaires, provinciales ou non gouvernementales.
Par conséquent, la stratégie vise également à mieux faire connaître les besoins des anciens combattants et de leur famille au sein des communautés où ils vivent, à renforcer suffisamment les capacités de nos programmes et celles des programmes provinciaux et communautaires pour offrir des traitements efficaces aux anciens combattants et à leur famille, et à nous assurer qu'il n'y a aucune lacune.
Les partenariats dans le secteur de la santé mentale sont donc d'une importance cruciale pour les anciens combattants, leur famille et ACC. Comme vous pourrez le constater dans le document qui vous a été fourni, ACC se consacre plus que jamais non seulement à renforcer ses partenariats actuels avec le ministère de la Défense nationale et les organisations qui représentent les anciens combattants, par exemple, la Légion royale canadienne, mais également à en favoriser de nouveaux qui amélioreront les programmes, les services et le soutien offert aux anciens combattants et à leur famille dans la collectivité où ils vivent.
En outre, il est important de mettre l'accent sur le fait que, même si toutes les initiatives mentionnées dans le document contribuent à améliorer la transition vers la vie civile et à favoriser la réintégration dans cette dernière tant pour les anciens combattants que pour leur famille, la mise en oeuvre de la nouvelle Charte des anciens combattants — laquelle est axée sur le rétablissement, le bien-être et l'autonomie — a été, et continuera à être d'une importance capitale pour la guérison des anciens combattants présentant des problèmes de santé mentale et le rétablissement de leur famille.
La nouvelle Charte des anciens combattants permet également au personnel d'ACC d'offrir des services de gestion de cas plus holistiques aux anciens combattants aux prises avec des problèmes de santé mentale et à leur famille, et de surmonter tous les obstacles — de nature notamment médicale, psychosociale et professionnelle — qui nuisent à leur rétablissement. Le soutien offert dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants ne se limite pas, comme c'était le cas avant l'entrée en vigueur de la Charte, à la prestation de services médicaux aux anciens combattants atteints d'une affection oeuvrant droit à une pension.
J'aimerais attirer l'attention et mettre l'accent sur l'importance du rôle que joue la famille dans le processus de rétablissement d'un ancien combattant, et rappeler que les traumatismes que subissent les militaires ont des répercussions considérables non seulement sur ceux-ci, mais également sur leur famille. Conscient de cette réalité, le ministère des Anciens Combattants a accru le soutien qu'il offre aux familles, tout d'abord en mettant en oeuvre la Charte des anciens combattants. À présent, les familles font partie du plan de réadaptation et de gestion de cas des anciens combattants, et, en cas de besoin, elles ont accès à des traitements, du counselling et du soutien offerts par les cliniques TSO.
En partenariat avec des organisations communautaires, les cliniques ont récemment élaboré deux programmes tout à fait particuliers de psychoéducation s'adressant aux enfants dont l'un des parents est touché par un traumatisme lié au stress opérationnel. Le premier programme, d'une durée de 10 semaines, s'adresse aux enfants de 8 à 12 ans, et le deuxième, constitué de six séances, s'adresse aux jeunes de 12 à 16 ans.
Dans le cadre de la nouvelle Charte des anciens combattants, l'époux ou l'épouse d'un ancien combattant peut recevoir de l'aide professionnelle si ce dernier n'est pas en mesure de participer à un programme d'emploi ou de réadaptation en raison d'un problème de santé mentale ou parce qu'il est décédé. La famille de l'ancien combattant est également assurée de toucher un soutien du revenu si l'ancien combattant est atteint d'une invalidité l'empêchant d'occuper convenablement un emploi rémunérateur.
De surcroît, les ressources du SSBSO — le programme de soutien par les pairs dont j'ai parlé plus tôt — ont été accrues pour offrir davantage de soutien par les pairs aux familles et pour renforcer notre réseau de bénévoles.
Vous n'êtes peut-être pas au courant du fait que nous disposons d'un réseau de bénévoles qui offrent du soutien par les pairs partout au pays, et qui donnent de leur temps pour venir en aide aux familles, aux pairs et aussi à ceux qui sont en deuil.
De plus, Anciens Combattants Canada établit des partenariats avec des organisations nationales, provinciales, communautaires et non gouvernementales afin de sensibiliser les anciens combattants atteints de problèmes de santé mentale et leur famille, et d'accroître l'accès aux services de soutien requis, et la coordination et la prestation de ces services dans les collectivités où vivent les anciens combattants et leur famille.
Enfin, je tiens à mentionner que la prévention du suicide est une priorité pour ACC. Je sais que le comité est particulièrement préoccupé par cette question. Comme le comité, ACC est conscient du fait que le suicide est l'une des conséquences les plus dévastatrices et les plus tragiques des problèmes mentaux, physiques, sociaux et émotionnels graves.
Nous ne connaissons pas le taux de suicide au sein de la population des anciens combattants ou de la clientèle d'ACC — si tout va bien, nous le connaîtrons au début de 2011, grâce à des données et à une collaboration avec Statistique Canada et le MDN —, mais nous savons que même un seul suicide est un suicide de trop.
En outre, en 2009, ACC a offert à l'ensemble de son personnel — plus précisément l'ensemble du personnel de première ligne —, une formation en matière de prévention du suicide. Des protocoles de prévention du suicide ont été mis à la disposition de tous les employés qui ont affaire avec des anciens combattants et leur famille dans le cadre de leur travail.
De plus, en 2010, nous avons entrepris un examen de nos approches en matière de prévention du suicide, et, par conséquent, nous sommes en train de mettre en oeuvre plusieurs recommandations visant à renforcer la prévention du suicide au sein du ministère des Anciens Combattants.
En fait, je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Tina Pranger, qui, en collaboration avec des membres de la Direction de la recherche d'ACC, a rédigé les deux rapports d'examen et les recommandations. Si les membres du comité sont intéressés à obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, même après la réunion, nous serons heureux de vous les fournir.
Cela met fin à ma déclaration préliminaire. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de me présenter devant vous. Nous sommes impatients de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins de s'être présentés ici aujourd'hui.
D'après le deuxième point centré de la diapo 25, le taux de suicide est inférieur à celui de la population en général. Je vous pose la question de manière très respectueuse: pourquoi avez-vous fourni cette information? Pourquoi avez-vous mentionné cela?
J'ai montré un mémoire contenant des renseignements à ce sujet aux membres d'une famille aux prises avec des problèmes de ce genre, et, pour être honnête avec vous, ils étaient très contrariés. C'est un peu comme si l'on disait qu'il n'y a pas de problème. Vous avez dit qu'un suicide est un suicide de trop, et je vous recommande donc fortement de supprimer ce passage de votre document. Il n'est pas juste de comparer les militaires avec la population en général.
Par ailleurs, beaucoup d'anciens combattants auxquels j'ai eu affaire récemment se plaignent du fait qu'ils ne reçoivent aucune aide en ce qui concerne leurs problèmes dentaires — comme vous le savez, ils grincent des dents — et leurs problèmes d'apnée du sommeil. Il s'agit de deux problèmes très graves pour les personnes qui présentent un TSPT. Ils doivent se présenter de nouveau à AAC, subir une autre évaluation, et ils doivent attendre littéralement des mois et des mois avant qu'une nouvelle décision soit prise en ce qui a trait aux demandes qu'ils ont présentées à ces sujets.
Le ministère des Anciens Combattants a-t-il la possibilité d'établir un équilibre entre toutes les préoccupations découlant du trouble de stress post-traumatique et les symptômes qui en découlent, de manière à ce qu'une personne qui présente ce trouble et qui affirme être atteinte de l'apnée du sommeil puisse accéder automatiquement aux programmes offerts et obtenir immédiatement de l'aide, sans être tenue de subir une nouvelle évaluation?
Enfin, j'ai remarqué qu'une bonne partie de ce qui a été dit concerne les anciens combattants ayant servi dans des conflits récents, par exemple, en Afghanistan et en Bosnie. Toutefois, permettez-moi de vous parler de Stanley Eisen, de la Nouvelle-Écosse. Il s'agit d'un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale âgé de 86 ou de 87 ans. Il a présenté une demande où il affirmait être atteint du trouble de stress post-traumatique par suite des expériences qu'il a vécues durant la Seconde Guerre mondiale, et sa demande a été catégoriquement rejetée. Il est décédé peu après.
Je connais de nombreux vétérans de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée qui revivent leur propre passé chaque fois qu'ils apprennent par les médias qu'un soldat canadien est mort en Afghanistan. Ils souffrent autant que les autres anciens combattants, mais je constate que AAC ne se préoccupe pas des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, ni de ceux qui ont servi, disons, de 1953 à 1994. Beaucoup de ces personnes éprouvent aussi de la souffrance, mais je ne vois aucune mesure visant à leur fournir de l'aide.
Je tenais simplement à formuler cette observation. Je vous remercie de vous être présentés ici.
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Comme je l'ai mentionné précédemment, la plupart des cliniques sont des cliniques provinciales financées par ACC. En collaboration avec les cliniques, nous avons mis en place des protocoles pour nous assurer que les types de services offerts partout au pays sont de nature similaire, même s'ils sont dispensés par différentes autorités sanitaires.
Au début du processus, le bureau de district aiguille l'ancien combattant vers une clinique et fournit à cette dernière des renseignements détaillés concernant les besoins de l'ancien combattant. La première mesure prise par la clinique consiste à communiquer avec le client pour fixer un rendez-vous. Un dépistage initial est effectué par téléphone de façon à déterminer s'il s'agit d'un cas d'urgence ou si l'ancien combattant présente un quelconque problème exigeant une intervention immédiate. Dès qu'une clinique accepte de prendre en charge des anciens combattants, elle s'assure que ceux qui sont en danger sont aiguillés vers les services adéquats ou pris en charge sur-le-champ.
Ainsi, l'entrevue de dépistage est la première activité qui est menée en clinique. Cette entrevue est habituellement menée par une infirmière, qui est appelée à recueillir tous les renseignements dont elle a besoin pour présenter le cas en question à l'équipe clinique, car toutes les cliniques disposent de spécialistes — chaque clinique est constituée d'une équipe interdisciplinaire composée de psychologues, de psychiatres, de travailleurs sociaux et d'infirmières. Tous ces gens travaillent en équipe — ils examinent ensemble un dossier et disent: « Nous avons un nouveau client qui doit être évalué. Il n'a fait l'objet d'aucun diagnostic, et nous devons donc en établir un. »
Selon ce qu'il ressort de l'entrevue initiale, on fera intervenir un psychiatre ou un psychologue. Les membres de la famille sont invités à participer au plan d'évaluation, car nous savons que le TSPT a des répercussions non seulement sur l'ancien combattant ou le membre des FC qui présente ce trouble, mais également sur les membres de sa famille. Ainsi, nous invitons l'époux ou l'épouse de l'ancien combattant à accompagner ce dernier au moment de l'évaluation, de manière à ce que nous puissions acquérir une compréhension globale de la situation familiale de l'ancien combattant, plutôt que de nous limiter à évaluer la situation du patient en tant que telle.
Nous faisons subir au patient un test normalisé, à savoir le test de l'échelle de l'anxiété du TSPT. Nous utilisons différentes échelles pour tenter de comprendre l'état du patient. L'équipe interdisciplinaire pose ensuite un diagnostic. Supposons qu'il est établi que le patient présente un TSPT — le traitement peut alors commencer.
Différentes modalités de traitement s'appliquent selon l'état du patient. Par exemple, nous pouvons recourir à une thérapie d'exposition prolongée. Il s'agit d'un type de traitement dans le cadre duquel le thérapeute fait en sorte de faire revivre au patient l'événement traumatisant qu'il a vécu. Le patient est ainsi amené à s'exprimer de vive voix ou par écrit à propos de l'événement traumatisant, de manière à lui redonner vie. Après une séance de ce genre, le thérapeute est en mesure de mettre les choses en contexte et de distinguer la situation antérieure et la situation actuelle. Au fil du temps, grâce à la thérapie d'exposition, la vigueur des sentiments associés à l'événement traumatisant diminue.
Diverses modalités de traitement peuvent être employées. Les services de télésanté font partie de nos modalités de traitement. Grâce aux services de télésanté, nous pouvons fournir des soins dans la collectivité après qu'une évaluation initiale a été menée en clinique. Il s'agit d'une nouvelle modalité de traitement que nous avons commencé à employer. Plus de 85 clients d'ACC ont déjà reçu des soins dans leur propre collectivité grâce aux installations de télésanté.
Les patients se présentent à l'hôpital de leur localité ou à tout autre centre doté de la technologie de télésanté. Un psychiatre pourrait les soumettre à une thérapie, renouveler leur ordonnance de médicaments ou vérifier l'effet des médicaments. Des thérapies de groupe sont également offertes. Il y a des thérapies de couple et des thérapies de groupe, par exemple des thérapies de maîtrise de la colère. Il y a deux semaines, durant la conférence de l'International Traumatic Stress Society, nous avons discuté avec l'ensemble des participants d'un nouveau protocole de maîtrise de la colère s'appliquant aux thérapies de groupe.
Ainsi, il y a des thérapies individuelles, des thérapies de couple et des thérapies de groupe. Dans certains cas, nous faisons participer les enfants aux activités de groupe. Il y a aussi les services de télésanté. Nous avons recours aux médicaments et à la thérapie. Il s'agit là des services de base qu'un patient peut s'attendre à recevoir d'une clinique.
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Merci, monsieur le président.
J'ai remarqué que, sur la carte qui figure à la diapo 19, il n'y avait aucune clinique en Saskatchewan, à Terre-Neuve-et-Labrador et dans le Nord de l'Ontario. Il n'y en a pas non plus dans les territoires, mais j'imagine que cela est compréhensible. Je me demandais pourquoi il en était ainsi.
En outre, dans votre document, il est question de Brad, une personne dont le nom a été changé. À l'endos, il est indiqué que « ACC sera là pour lui offrir un soutien au besoin, et aussi longtemps que ce sera nécessaire ».
J'ai rencontré un homme qui avait dû quitter Halifax parce qu'il n'avait plus les moyens de vivre dans sa maison. Il a cherché à obtenir des services d'aide psychiatrique par le truchement d'ACC. Il vit à présent à Truro, et il ne peut pas se rendre à Halifax pour consulter un psychiatre, car il ne peut pas conduire une voiture, et ACC refuse de l'aider à faire le voyage, prétextant qu'il doit assumer lui-même ses frais de déplacement. Je voulais simplement savoir si vous aviez entendu parler de situations de ce genre. Que puis-je faire pour aider cet homme? Je me suis adressé au directeur régional, qui m'a répondu que les services requis n'étaient offerts que dans cette région précise. On refuse de fournir des services de transport aux personnes qui doivent se déplacer d'une région comme celle de Truro pour se rendre à Halifax. Nous parlons ici d'une distance d'environ 80 kilomètres, ce qui n'est pas énorme.
Je mentionne ce cas simplement à titre d'exemple.
Par ailleurs, M. Lobb a discuté avec vous des formulaires à remplir. Pouvez-vous nous envoyer une copie de chaque formulaire que les anciens combattants doivent remplir, de manière à ce que nous puissions les examiner? Je sais que certains d'entre eux sont assez volumineux.
Il existe un traitement très efficace pour les anciens combattants, à savoir la massothérapie. À Halifax, certains massothérapeutes demandent de 70 à 75 $ par séance, mais la couverture offerte par ACC pour de tels services n'est que de 58 $. J'ai vu les formulaires que les massothérapeutes doivent remplir. Ils doivent passer beaucoup de temps pour remplir le formulaire et toucher ces 58 $, même s'ils facturent 70 $ ou 75 $. On leur a dit qu'ils ne pourraient pas réclamer la différence — leur taux est de 70 $ l'heure, l'ACC ne rembourse que 58 $, mais ils ne peuvent pas réclamer au client le solde de 12 $. C'est ce qu'on leur a dit. Je voulais simplement que vous me disiez si cela est exact.
En outre, il arrive que des massothérapeutes exercent non pas au centre-ville, mais en région, et que leur taux soit un peu plus élevé. Pourquoi ACC ne rembourse-t-il pas l'intégralité du tarif facturé par un massothérapeute, s'il s'agit du tarif courant dans telle ou telle région? S'agit-il simplement d'un tarif forfaitaire?